Dokument #1358258
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Autor)
Selon un article du Nawa-i-Waqt, journal en ourdou publié à Rawalpindi, [traduction] « [l]a communauté chrétienne du Pakistan entretient de très bonnes relations avec la majorité musulmane » (7 sept. 2000). The Seattle Times indiquait cependant qu'au dire des autorités chrétiennes, la communauté chrétienne [traduction] « est tolérée en autant que ses membres restent dans leur communauté, se marient entre eux et acceptent les emplois les plus inférieurs, comme le balayage des rues » (29 oct. 2001). Pour avoir plus d'information sur la situation des chrétiens au Pakistan, veuillez consulter l'International Religious Freedom Report 2003 du Département d'État des États-Unis.
L'information suivante sur les attitudes sociétales envers les étrangères de confession chrétienne mariées à un musulman, au Pakistan, a été fournie à la Direction des recherches par la Commission des droits de la personne du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan - HRCP) dans une communication écrite :
[traduction]
Dans la plupart des cas, une étrangère de confession chrétienne mariée à un Pakistanais ne subirait pas de discrimination sociale grave. Souvent, ces mariages sont généralement acceptables. La femme éprouverait cependant des difficultés à s'adapter à la société pakistanaise, sur le plan de la langue, des normes culturelles, etc., comme ce serait le cas pour la majorité des personnes qui tentent de s'adapter à une culture totalement différente. Elle pourrait également souffrir de discrimination de la part de sa belle-famille si elle était mariée à un homme venant d'une famille ayant des croyances orthodoxes, etc. (5 mars 2004).
Une avocate de Lahore spécialisée dans les droits de la personne, qui a été élue deux fois présidente de la HRPC, a [traduction] « joué un rôle-clé dans la fondation de l'Association des avocates du Pendjab (Punjab Women Lawyers Association) « et du Forum d'action des femmes (Women Action Forum), et qui [traduction] « était l'une des figures de proue dans la campagne menée par les militantes contre la promulgation de l'ordonnance Hadood et des lois sur la famille, qui sont controversées », a fourni l'information suivante dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches :
[traduction]
À ce que je sache, il n'y a aucun préjugé manifeste contre les étrangères de confession chrétienne au Pakistan. Cependant, s'il y a des différends dans le mariage, ces préjugés font surface. Dans de nombreux cas de détention, les étrangères non musulmanes sont victimes de traitements humiliants devant les tribunaux. Des allégations fallacieuses sont soulevées contre elles, et on les dépeint comme des femmes de mœurs légères simplement parce qu'elles ne sont pas musulmanes. Les tribunaux ne découragent pas ce genre d'humiliation (avocate 5 mars 2004).
Dans un article d'opinion publié dans Dawn, l'auteur explique qu'en vertu du verset 5:5, le Coran [traduction] « confirme » qu'il est permis aux musulmans d'épouser une femme juive ou chrétienne [traduction] « sans la convertir à l'islam» (Dawn 12 avr. 2002). Cette information a été corroborée par la HRCP dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches (5 mars 2004). Dans son rapport annuel publié en mai 2003, l'association Solidarité chrétienne mondiale (Christian Solidarity Worldwide - CSW), [traduction] « organisme de défense des droits de la personne qui œuvre pour le compte des personnes persécutées en raison de leurs croyances chrétiennes et défend la liberté de culte universelle » (CSW s.d.), a signalé que [traduction] « les conversions forcées de non-musulmans à l'islam [constituent un] problème » au Pakistan (ibid. mai 2003, 24).
D'après la communication écrite de la HRPC :
[traduction]
Bien que [...] la conversion à l'islam ne soit pas absolument nécessaire pour une chrétienne qui épouse un musulman, car ce genre de mariage est permis par l'islam, dans la pratique, la femme doit se « convertir ». Cela ne signifie habituellement guère plus que l'adoption d'un nom « musulman », employé sur le certificat de mariage (Nikahnama). Ainsi, le prénom « Mary » change souvent pour « Maryam » sur le nikahnama, etc.
La question consistant à savoir si ce prénom est utilisé dans la vie de tous les jours dépend entièrement de la femme elle-même, de son mari et peut-être de la famille. Les autorités religieuses pakistanaises qui célèbrent le mariage peuvent également exercer des pressions afin qu'un nom musulman soit utilisé et qu'on fasse une « conversion », mais cela n'est généralement que symbolique.
Par contre, si la famille ou le mari sont particulièrement orthodoxes sur le plan des croyances et des pratiques, ils pourraient insister pour que la femme suive les pratiques islamiques si elle s'est convertie. Cependant, cela dépendrait entièrement des familles des personnes.
La loi en vigueur n'oblige pas la conversion des chrétiennes qui épousent un musulman, bien que selon la coutume et dans la pratique, on observe très souvent un changement de nom et un genre de conversion « symbolique » (5 mars 2004).
Au sujet des conversions forcées à l'islam des chrétiennes qui ont épousé un musulman, l'avocate des droits de la personne de Lahore a dit [traduction] « [qu']il y a eu des mentions de conversions forcées de femmes hindoues ou chrétiennes qui ont épousé un musulman ou qui ont été enlevées par des musulmans. Il est fréquent que des pressions soient exercées sur une épouse non musulmane afin qu'elle se convertisse » (5 mars 2004). De même, la Direction des recherches a trouvé plusieurs sources traitant des conversions forcées de femmes non musulmanes, dont des chrétiennes, après qu'elles eurent été violées, et forcées à épouser leur violeur ou vendues pour être livrées à la prostitution (CSW 2 mai 2003, 21; The Washington Times 7 oct. 2000; DHSF 22 mai 2003; International Religious Freedom Report 2003 18 déc. 2003).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Avocate, Lahore. 5 mars 2004.
Communication écrite.
Christian Solidarity Worldwide (CSW).
S.d. « A Voice For the Voiceless ». http://www.csw.org.uk/index.asp
[Date de consultation : 2 mars 2004]
_____. Mai 2003. Pakistan Annual
Report 2002. http://www.csw.org.uk/country%20reports%2003/Pakistan%20AR%202003.pdf
[Date de consultation : 1er mars 2004]
Dawn [Karachi]. 12 avril 2002.
Haider Zaman. « Tolerance in Islam ». http://www.dawn.com/2002/04/12/op.htm
[Date de consultation : 1er mars 2004]
Droits de l'homme sans frontières
(DHSF). 22 mai 2003. Sous la direction de Willy Fautre. «
Pakistan: Nine-Year-Old Christian Girl Sexually Assaulted as
Punishment for War in Iraq ». http://www.hrwf.net [Date de consultation
: 22 mai 2003]
Human Rights Commission of Pakistan
(HRCP). 5 mars 2004. Communication écrite de la directrice
adjointe.
International Religious Freedom
Report for 2003. 18 décembre 2003. Département
d'État des États-Unis. Washington, DC. http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2003/24473.htm
[Date de consultation : 4 mars 2004]
Nawa-i-Waqt [Rawalpindi, en
ourdou]. 7 septembre 2000. « Analyst Views Pak Religious
Schools, Minorities in India ». (FBIS-NES-2000-0911 18 sept.
2000/Dialog)
The Seattle Times. 29 octobre
2001. Samson Mulugeta. « Pakistani Christians "Feel Like
Third-Class Citizens" ». (NEXIS)
The Washington Times. 7 octobre
2000. Ben Barber. « Christians in Pakistan Live in Fear
». (NEXIS)
Autres sources consultées
HOPE International Development Agency,
New Westminster, Colombie-Britannique.
La Pakistan Women Lawyers' Association
(PAWLA), à Karachi, n'a pas répondu à une
demande d'information dans les délais prescrits.
Le Centre for Christian-Muslim
Relations, de North Turramurra, en Australie, n'a pas
répondu à une demande d'information dans les
délais prescrits.
Les tentatives faites pour joindre le
Centre for Legal Aid Assistance and Settlement (CLAAS), à
Lahore, ont été infructueuses.
Les tentatives faites pour joindre
l'archidiocèse catholique de Karachi, l'archidiocèse
de Lahore, le diocèse catholique d'Hyderabad et le
diocèse d'Islamabad-Rawalpindi ont été
infructueuses.
Les tentatives faites pour joindre le
Shirkat Gah: Women's Resource Centre, à Lahore, ont
été infructueuses.
Sites Internet, y compris :
Amnesty International (AI), BBC, The Daily Times,
Dialog/WNC, European Country of Origin Information Network (ECOI),
Human Rights Commission of Pakistan (HRCP), Human Rights Watch
(HRW), International Christian Concern (ICC), Pakistan
Christian Post, PakTribune.
Societal attitudes toward a foreign Christian woman who is married to a Muslim man, including reports of forced conversions to Islam of Christian women who are married to Muslim men by family in Pakistan [PAK42422.E] (Anfragebeantwortung, Englisch)