Même si de tels déplacements massifs de résidents ont eu lieu ailleurs dans les zones rurales pauvres de Chine, ils risquent d’avoir un impact dévastateur sur les communautés tibétaines, a constaté Human Rights Watch. Parallèlement aux programmes actuels du gouvernement chinois visant à assimiler l’école, la culture et la religion tibétaines aux valeurs de la « nation chinoise », la délocalisation des communautés rurales érode ou porte atteinte à la culture et aux modes de vie tibétains – notamment parce que la plupart des programmes de réinstallation au Tibet entraînent le déplacement d’agriculteurs et d’éleveurs vers des zones où ils ne peuvent pas exercer leurs moyens de subsistance et n’ont d’autre choix que de chercher du travail comme ouvriers salariés dans des industries non agricoles.

« Les déplacements massifs des habitants de villages ruraux tibétains érodent gravement la culture et les modes de vie de cette communauté », a conclu Maya Wang. « Le gouvernement chinois devrait suspendre les réinstallations au Tibet jusqu’à ce qu’un examen indépendant des politiques et pratiques existantes soit effectué par des experts pour déterminer leur conformité avec la loi et les normes en vigueur en Chine et le droit international s’agissant des relocalisations et des expulsions forcées. »