Venezuela : information sur les groupes progouvernementaux (aussi connus sous le nom de colectivos), y compris le Mouvement révolutionnaire des tupamaros (Movimiento Revolucionario Tupamaro – MRT); leurs zones d'activités, objectifs, activités et relations avec le gouvernement, y compris des incidents de collusion; information indiquant si les groupes agissent sous un commandement unifié et information sur la nature de la coopération entre les différentes cellules à l’échelle du pays (2021-janvier 2023) [VEN200954.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Selon un article publié sur openDemocracy, une [traduction] « plateforme médiatique internationale indépendante » dont le siège est au Royaume-Uni (openDemocracy s.d.), le mot « colectivos » est un [traduction] « "terme fourre-tout" » qui peut désigner des organisations sociales, des associations communautaires ou des groupes civils armés, y compris « des responsables civils, des gangs criminels, des groupes parapoliciers ou paramilitaires, ou un mélange de tout ce qui précède » (2020-07-03). De même, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un enquêteur principal pour InSight Crime, une organisation médiatique et cellule de réflexion sur le crime organisé dans les Amériques (InSight Crime s.d.), a signalé que « colectivos » est un [traduction] « terme extrêmement général qui englobe un très vaste éventail de groupes » (enquêteur principal 2023-01-20). La même source a aussi fait observer que [traduction] « certains » groupes sont « identifiables », alors que d'autres sont formés à une « fin précise », puis dissous; par conséquent, le nombre exact de colectivos est inconnu (enquêteur principal 2023-01-20). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une professeure dans une université américaine qui est spécialiste du Venezuela a déclaré que le terme « colectivo » est [traduction] « très polyvalent » et est « [p]arfois » utilisé de façon interchangeable avec le mot « gang », car il est « souvent […] difficile de faire la distinction » entre les deux (professeure 2023-01-20).

D'après un rapport d'InSight Crime, les membres des colectivos sont des [traduction] « civils armés qui se comportent comme des groupes paramilitaires et reçoivent le soutien du gouvernement »; ils sont devenus « les forces de l'ordre de facto » dans certains quartiers et exploitent ce contrôle territorial pour se livrer à des activités criminelles (2021-03-02). Des sources qualifient les colectivos de [traduction] « groupes armés irréguliers, affiliés à l'État » (Freedom House 2022-02-24, sect. B3) ou de [traduction] « milices ou gangs progouvernementaux » (É.-U. 2022-05-10). Selon un rapport sur le Venezuela du Conseil consultatif de sécurité outre-mer (Overseas Security Advisory Council – OSAC) des États-Unis, les colectivos [traduction] « se définissent comme étant socialistes, anticapitalistes [et] "anti-impérialistes" » et sont prêts à recourir aux armes pour défendre le chavisme [1] (É.-U. 2022-05-10). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une professeure adjointe de science politique à l'Université de la Caroline du Sud à Aiken, dont les recherches portent sur le Venezuela, a défini les colectivos comme étant [traduction] « des groupes armés progouvernementaux qui ont recours à la force pour appuyer et mettre en valeur le régime vénézuélien », « bon nombre » d'entre d'eux faisant usage de la violence pour renforcer le régime du président Nicolás Maduro (professeure adjointe 2022-12-28). D'après un rapport de l'International Crisis Group (Crisis Group), les partisans du chavisme perçoivent les colectivos comme des [traduction] « vérificateurs sociaux » qui veillent sur la révolution bolivarienne et qui contribuent à la mise en œuvre des politiques gouvernementales dans leurs quartiers (2020-02-20, 7). Selon le Programme vénézuélien d'éducation et d'action pour les droits de la personne (Programa Venezolano de Educación Acción en Derechos Humanos – PROVEA), une ONG dont le siège est à Caracas (PROVEA s.d.a), les colectivos ne sont [traduction] « [p]as tous » des groupes paramilitaires; certains font du travail « communautaire ou culturel » et établissent des relations de collaboration avec d'autres colectivos (PROVEA s.d.b).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un analyste principal du Crisis Group qui est spécialiste de la région des Andes a déclaré qu'il y a [traduction] « peut-être des centaines » de colectivos, dont la taille, la « force de frappe » et la participation à des activités criminelles varient; certains sont des groupes communautaires non armés et d'autres, qui se trouvent « généralement » dans les « bidonvilles urbains », sont des groupes progouvernementaux armés (analyste principal 2023-01-10). L'enquêteur principal a fait remarquer que les organisations regroupées sous le terme générique de « colectivos » diffèrent quant à leurs actions et à leurs objectifs : certains colectivos ont une structure centrale, une direction et un domaine d'activités bien définis, d'autres sont [traduction] « très petits », couvrant seulement « quelques coins de rue », alors que d'autres encore se forment « de manière ponctuelle » à la demande des « autorités locales » (p. ex., des responsables publics ou des activistes progouvernementaux) en vue d'accomplir une certaine tâche, comme intimider des manifestants ou des politiciens de l'opposition (2023-01-20). D'après un article d'Alejandro Velasco, un professeur agrégé à l'Université de New York qui a écrit un livre sur la politique au Venezuela (New York University s.d.), article publié dans Espacio Abierto, une revue à comité de lecture de l'Université de Zulia au Venezuela (Universidad del Zulia s.d.), il y a trois types de colectivos :

  1. Le premier type de colectivos est bien organisé et tire son origine des mouvements de guérillas des années 1960. Ces groupes font du travail communautaire et protègent leurs quartiers contre les gangs criminels, ce qui [traduction] « leur confère une légitimité – avec des exceptions ». Ils sont [traduction] « indépendants » du gouvernement, l'« ont affronté » et l'ont critiqué pour sa corruption.
  2. Le deuxième type s'est formé [traduction] « au plus fort du chavisme » (2007-2012), et ces colectivos s'inspirent du premier type, mais sont « plus fidèles au chavisme » et « par conséquent moins autonomes ». Ces groupes [traduction] « n'ont pas de fondement idéologique solide et indépendant » et, en raison des ressources « de plus en plus rares » depuis la présidence de Maduro, « certains » ont eu recours à des activités criminelles.
  3. Le troisième type, appelé les [traduction] « colectivos "déguisés" », a vu le jour vers 2014 dans le cadre d'une initiative de « répression » policière qui misait sur « l'intimidation et les tactiques de choc » dans les régions « contrôlées par l'opposition ». Ces groupes [traduction] « font à vrai dire partie de l'appareil gouvernemental, mais […] se comportent par leur nom et sur le plan tactique comme des groupes civils armés, port[ant] des vêtements civils et formant des groupes de motards » (Velasco 2022-03-12).

1.1 Tupamaros

Selon des sources, les Tupamaros sont un parti politique (professeure adjointe 2022-12-28; analyste principal 2023-01-10; enquêteur principal 2023-01-20) et ne [traduction] « se considèrent » pas comme un colectivo (analyste principal 2023-01-10) ou ne sont [traduction] « plus vraiment » un colectivo (enquêteur principal 2023-01-20). L'analyste principal a fait observer que les Tupamaros recherchent [traduction] « le pouvoir politique en se portant candidats aux élections », et que des membres de ce groupe ont été élus aux niveaux municipal et fédéral par le passé (2023-01-10). Des sources signalent qu'il y a actuellement cinq (Venezuela s.d.) ou sept (professeure adjointe 2022-12-28) députés (diputados) de l'Assemblée nationale qui sont membres du parti Tupamaro (Venezuela s.d.; professeure adjointe 2022-12-28), sur un total de 277 députés (professeure adjointe 2022-12-28). D'après l'analyste principal, [traduction] « pendant un certain temps », le chef de la sécurité de l'administration métropolitaine de Caracas était un Tupamaro (2023-01-10).

L'enquêteur principal a affirmé que les Tupamaros sont un groupe armé, mais qu'ils ne contrôlent plus de territoire (2023-01-20). Des sources signalent que les Tupamaros n'ont pas renoncé aux armes quand ils sont devenus un parti politique (analyste principal 2023-01-10), ou qu'ils sont à la fois un groupe communautaire armé et un parti politique (professeure 2023-01-20), ou qu'ils sont [traduction] « un parti politique avec un bras armé » (Pays-Bas 2020-06, 78). Toutefois, la professeure a signalé que ce ne sont pas tous les membres du parti politique qui sont également membres du groupe armé (2023-01-20). Des sources ont fait observer que les Tupamaros ont des [traduction] « liens » avec des « groupes armés ruraux ainsi qu'avec des organisations de guérilleros ou "terroristes" étrangères » (analyste principal 2023-01-10), ou avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia - FARC) et les forces de sécurité du Venezuela (professeure adjointe 2022-12-28). La professeure adjointe a déclaré que le groupe possède des [traduction] « armes perfectionnées » (p. ex., des fusils d'assaut d'origine russe (AK), des M4 et des grenades lacrymogènes) », ce qui suggère l'existence de liens avec le gouvernement, avec d'autres groupes armés qui bénéficient d'un soutien gouvernemental ou avec des groupes armés étrangers (2022-12-28). D'après un article d'Infobae, un site Internet d'actualités en espagnol de l'Argentine (The Washington Post 2016-06-08), les Tupamaros ont des liens avec le [traduction] « micro-trafic » de stupéfiants et de l'entraînement aux techniques paramilitaires » (Infobae 2020-01-11).

Les renseignements contenus dans le paragraphe suivant ont été fournis par la professeure adjointe :

Les Tupamaros ont des objectifs politiques et [traduction] « semblent » cibler « des politiciens ou des personnes de haut rang ». Les Tupamaros sont « principalement établis » dans le quartier 23 de Enero à Caracas, mais ils « ont des coordonnateurs régionaux qui leur assurent une présence dans d'autres États » également. Le groupe recrute de nouveaux membres dans le quartier 23 de Enero. « La plupart » des nouveaux membres ont grandi ensemble, et ils ont « souvent » des liens familiaux. Pour se promener en sécurité dans le quartier 23 de Enero, une personne doit bénéficier de la protection des Tupamaros (professeure adjointe 2022-12-28).

Selon l'article d'Infobae, le groupe a son quartier général à Caracas, bien qu'il mène aussi ses activités dans l'État de Lara; le quartier Sucre de Catia [qui borde le quartier 23 de Enero] à Caracas est un [traduction] « bastion » des Tupamaros (2020-01-11). L'analyste principal a affirmé que le groupe a vu le jour à Caracas, mais exerce maintenant une [traduction] « présence importante » à Mérida également (2023-01-10). Dans un rapport publié en 2022 par Transparencia Venezuela, le chapitre national de Transparency International [2] (Transparencia Venezuela s.d.), on peut lire que les Tupamaros mènent des activités dans les États de Barinas et de Mérida (Transparencia Venezuela 2022-06, 12, 3).

2. Zones d'activité

D'après un rapport publié en 2020 par Transparencia Venezuela, en date de 2020, il y avait [traduction] « environ 8 000 hommes » dans les colectivos partout au pays (2020-07, 11). L'enquêteur principal a affirmé que les colectivos sont actifs [traduction] « dans une certaine mesure » dans « une bonne partie » du pays (2023-01-20). La professeure adjointe a déclaré que les colectivos contrôlent un [traduction] « vaste territoire », qui comprend des régions urbaines et des milieux ruraux, mais qu'ils ne sont pas présents dans les 23 États (2022-12-28). En revanche, la professeure a déclaré qu'il n'y a [traduction] « aucune information fiable » concernant la présence de colectivos dans les régions rurales (2023-01-20). La même source a ajouté que les colectivos sont des [traduction] « organisations de quartier » qui s'étendent « rarement » à l'extérieur du lieu où elles se sont formées (professeure 2023-01-20).

L'enquêteur principal a fait remarquer que la région métropolitaine de Caracas est un [traduction] « carrefour » pour les colectivos et que l'État de Lara est aussi un « épicentre » (2023-01-20). La professeure a affirmé que les colectivos [traduction] « sont fortement associés aux quartiers de l'ouest de Caracas », « principalement » le quartier de Catia et « plus récemment » ceux de La Vega et d'Antímano aussi, quoique « certaines informations » donnent à penser qu'ils se sont étendus dans d'autres régions urbaines (2023-01-20). Un rapport d'InSight Crime de 2018 explique que, en 2011, le gouvernement [traduction] « a démantelé » la police métropolitaine de Caracas, « abandonn[ant] » en faveur des colectivos les fonctions de maintien de la sécurité dans le quartier 23 de Enero et dans « certaines autres parties » de Caracas (2018-05-25, 29). D'après un rapport sur le Venezuela publié par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, [traduction] « tous » les colectivos progouvernementaux les plus visibles mènent leurs activités dans le quartier 23 de Enero (Pays-Bas 2020-06, 78). Il s'agit notamment des groupes suivants :

Mouvement révolutionnaire de libération Carapaica (El Movimiento Revolucionario de Liberación Carapaica),

  • La Piedrita,
  • Tupamaros,
  • La Coordinadora Simón Bolívar,
  • Alexis Vive [Travesía],
  • Tres Raíces (Pays-Bas 2020-06, 78-79).

La professeure adjointe a déclaré que les colectivos exercent une [traduction] « présence importante » dans le district de la Capitale et l'État de Miranda, « ainsi que [dans] les États frontaliers ou les États reconnus pour être le théâtre d'activités illégales », y compris Bolívar, Falcón, Zulia, Táchira, Trujillo, Apure et Lara (2022-12-28). Selon Transparencia Venezuela, les colectivos sont actifs dans neuf États : Amazonas, Apure, Barinas, Lara, Mérida, Nueva Esparta, Táchira, Yaracuy et Zulia (2022-06, 3, 4, 9, 11, 19, 22, 26, 28, 31, 34). L'article d'Infobae associe les groupes armés suivants à l'État dans lequel ils exercent leurs activités :

  • Caracas : Tupamaro, La Piedrita, Alexis Vive, Frente Motorizado Bolivariano, Colectivo [Frente] 5 de Marzo;
  • Zulia : Colectivo Sin Nombre
  • Miranda : Frente Motorizado Bolivariano
  • Lara : Tupamaro, Colectivo Ali Primera 4F
  • Bolivar : Mersuv
  • Táchira : Frente Motorizado Bolivariano
  • Apure : Federación Regional de Motorizados Revolucionarios del Estado Apure (2020-01-11).

3. Activités

Selon Freedom House, les colectivos [traduction] « commettent régulièrement des actes de violence contre des civils, particulièrement lors de manifestations contre le gouvernement, et prennent des mesures pour intimider les électeurs avec l'appui du gouvernement » (2022-02-24, sect. B3). Le rapport de la mission d'établissement des faits sur le Venezuela menée en 2020 par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies cite une entrevue avec un ancien général de l'armée, qui a affirmé que le président Maduro envoie des colectivos pour [traduction] « rédui[re] au silence » les militants de l'opposition en recourant à « [l']intimid[ation] » (Nations Unies 2020-09-15, paragr. 223). Dans le même rapport, qui porte sur la période allant de 2014 à 2020, on peut lire que, [traduction] « dans certains cas », les colectivos se sont concertés avec les forces de sécurité de l'État pour assurer le « contrôle des foules » durant les manifestations, et que les colectivos ont été responsables de la mort de « plusieurs » manifestants (Nations Unies 2020-09-15, paragr. 224). L'analyste principal a déclaré que les colectivos [traduction] « ont été utilisés » pour « dispers[er] » et « décourag[er] » les manifestations de l'opposition (2023-01-10). D'après Human Rights Watch (HRW), depuis 2014, aux côtés des forces de sécurité gouvernementales, les collectivos ont [traduction] « à maintes reprises agressé » des manifestants, « y compris au moyen d'interventions violentes, de tabassages brutaux et de tirs à bout portant » (2023-01-12). Selon Transparencia Venezuela, ils [traduction] « attaquent » les manifestants opposés au régime, les « intimident » et « tirent » sur eux; de plus, ils « intimident et menacent » les membres et partisans de l'opposition pendant les élections (2020-07, 11). Toutefois, la professeure a souligné que [traduction] « la plupart » des médias « exagèrent grandement » la « présence et la puissance » des colectivos aux manifestations (2023-01-20).

L’organisation HRW fait observer que, d'après des [traduction] « groupes locaux », les colectivos ont fait respecter les confinements liés à la COVID-19 « en battant et en torturant » les personnes qui ne s'y conformaient pas (2021-01-13). Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) pour la période allant du 1er juin 2020 au 30 juin 2021, pendant une manifestation d'étudiants tenue en avril 2021 pour dénoncer le manque d'équipements de protection individuelle à la disposition du personnel de soins de santé, des colectivos [version française des Nations Unies] « sont intervenus violemment et ont intimidé des étudiants » (Nations Unies 2021-10-21, paragr. 15).

L'analyste principal a déclaré que les colectivos [traduction] « sont de plus en plus impliqués dans des activités criminelles », et qu'on voit apparaître de nouveaux groupes qui sont « de nature essentiellement criminelle » et ont « peu d'intérêt » pour le développement communautaire et la politique; les colectivos agissent « de plus en plus » dans le but d'acquérir de l'argent et du pouvoir (2023-01-10). Toutefois, l'enquêteur principal a fait observer que ce ne sont [traduction] « pas tous » les colectivos qui se livrent à des activités criminelles et que ce sont les groupes « les plus puissants » à Caracas qui sont impliqués dans des crimes « plus graves » (2023-01-20).

L'article d'Infobae signale que certains membres de colectivos sont responsables des comités locaux d'approvisionnement et de production (Comité Local de Abastecimiento y Producción – CLAP) (2020-01-11). La mission d'établissement des faits des Nations Unies souligne que, d'après [traduction] « [p]lusieurs anciens militaires » interviewés, le coordonnateur national du programme CLAP est aussi à la tête de colectivos à Caracas et dans l'État de Táchira (Nations Unies 2020-09-15, paragr. 222). Selon un rapport de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et du PROVEA, les colectivos sont chargés de la distribution des sacs d'aide alimentaire du CLAP dans le quartier 23 de Enero (FIDH & PROVEA 2022-03, 53). La même source signale, en citant des entrevues réalisées par la FIDH, que les colectivos [traduction] « détournent » une partie de ces colis de nourriture afin de les vendre ailleurs, et que les vendeurs doivent payer une redevance pour participer au stratagème (FIDH & PROVEA 2022-03, 53).

Des sources font observer que, à Caracas, les colectivos se sont emparés de propriétés privées, [[traduction] « souvent » (enquêteur principal 2023-01-20)] avec l'approbation des autorités locales (El Diario 2020-06-20; TalCual 2020-12-23; enquêteur principal 2023-01-20). Un article d'El Diario, une source de nouvelles du Venezuela (El Diario s.d.), cite le chef du Front de la défense du nord de Caracas (Frente de Defensa del Norte de Caracas) [3], qui affirme qu'il y a de nombreux avantages à s’approprier ainsi des propriétés :

  1. [les colectivos] en tirent des avantages économiques parce qu'ils peuvent par la suite mettre ces espaces en location et saisir des marchandises des entreprises visées;
  2. [le gouvernement] en tire des avantages politiques parce qu'il s'assure d'une [traduction] « plus grande présence chaviste » à des « points stratégiques de la ville »;
  3. dans le cas des autorités, ces appropriations constituent « une façon de remercier les colectivos pour leur soutien de la dictature » (El Diario 2020-06-20).

Citant le Front de la défense du nord de Caracas, des médias signalent qu'il y a eu 53 occupations illégales de propriétés dans la commune de Libertador à Caracas en 2020 (NIUS 2021-01-30; TalCual 2020-12-23). Des articles de 2021 citent le Front de la défense du nord de Caracas, qui a fait état [[traduction] « [d']au moins » (El Diario 2021-12-21)] 92 tentatives d'usurpation de propriétés à Caracas cette année-là et a précisé que, dans 20 p. 100 des cas, des agents de la police y avaient pris part (El Diario 2021-12-21; TalCual 2021-12-21).

4. Relation avec le gouvernement

D'après Alejandro Velasco, [traduction] « la dynamique entre les colectivos et le gouvernement en est une de dépendance mutuelle, mais instable » : « quand le gouvernement perd sa légitimité », il a besoin de l'aide des colectivos, mais dans « les périodes de calme politique relatif », il « passe à l'offensive contre les colectivos […] afin de réaffirmer sa position de commandement et de contrôle » (2022-03-12). La même source signale que la [traduction] « majorité » des colectivos « s'identifi[ent] au » gouvernement, mais que le degré de soutien envers le régime « vari[e] grandement » (Velasco 2022-03-12). Selon le rapport d'InSight Crime de 2018, [traduction] « le contrôle exercé par le gouvernement sur les colectivos s'est affaibli, et s'est peut-être même dissipé dans de nombreux cas », et bien que « [de nombreux] » membres de colectivos « vénèr[ent] » encore Chávez, ils n'ont « que du mépris pour Maduro » qui, à leurs yeux, a « trah[i] » les « principes révolutionnaires » (2018-05-25, 31). L'enquêteur principal a déclaré que [traduction] « certains » colectivos reçoivent un soutien financier direct du gouvernement et aident les responsables publics en s'acquittant de « fonctions de l'État » (2023-01-20). La même source a ajouté que [traduction] « certains » colectivos ont une relation « officielle » avec le gouvernement, marquée par un « chevauchement » du leadership, tandis que d'autres ont une relation plus officieuse, particulièrement en ce qui concerne les « activités criminelles et plus obscures » (enquêteur principal 2023-01-20). De même, l'analyste principal a déclaré que le gouvernement reconnaît publiquement son [traduction] « recours » aux colectivos, mais les détails des ententes conclues avec ces groupes ne sont pas rendus publics; « [p]arfois » les colectivos ou leurs membres individuels « franchissent une limite mal définie et entrent directement en conflit avec les intérêts du gouvernement » en se livrant à des actes tels que des assassinats ou des menaces (2023-01-10). D'après le rapport de la mission d'établissement des faits des Nations Unies, il y a :

[traduction]

des motifs raisonnables de croire que les colectivos étaient directement impliqués dans plusieurs exécutions arbitraires, et que ces exécutions arbitraires se sont produites avec le concours ou la participation de responsables de divers organismes publics (Nations Unies 2020-09-15, paragr. 2077).

Dans le rapport de la mission d'établissement des faits des Nations Unies, on peut aussi lire que les colectivos ont rencontré le président et d'autres [traduction] « décideurs politiques haut placés » « à diverses occasions », et que les ministres ont fourni aux colectivos des « "lignes directrices" » (Nations Unies 2020-09-15, paragr. 218). Selon un article paru dans le Caracas Chronicles, un média indépendant du Venezuela (Caracas Chronicles s.d.), des défenseurs des droits de la personne décrivent les colectivos comme étant des [traduction] « structures de sécurité parallèles qui font contrepoids aux forces armées » (Caracas Chronicles 2020-02-21). L'analyste principal a signalé que les colectivos sont [traduction] « générale[ment] […] des hommes de main politiques », leurs membres servant « parfois » de gardes du corps pour les politiciens du parti au pouvoir (2023-01-10). L'enquêteur principal a fait remarquer que [traduction] « tout porte à croire qu'il y a coopération » entre des responsables gouvernementaux « puissants » et des criminels (2023-01-20). Selon des sources, les colectivos jouissent [traduction] « généralement » d'une « impunité » sur le plan judiciaire (analyste principal 2023-01-10) ou bénéficient d'une [traduction] « impunité complète, avec l'appui manifeste des autorités supérieures du gouvernement » (Transparencia Venezuela 2020, 12).

La professeure adjointe a affirmé que les colectivos ont [traduction] « le pouvoir et les moyens d'intimider » les fonctionnaires qui occupent un poste inférieur ou qui appuient l'opposition (2022-12-28). La même source a ajouté que, bien que certains politiciens et fonctionnaires soient également membres de colectivos, les fonctionnaires ne sont pas [traduction] « obligés d'agir comme des colectivos » (professeure adjointe 2022-12-28). De même, l'enquêteur principal a signalé qu'il y a un [traduction] « chevauchement » entre « le gouvernement local » et les membres de colectivos, mais qu'il n'a eu connaissance d'aucun cas où des fonctionnaires étaient « explicitement obligés de se joindre » à des colectivos (enquêteur principal 2023-01-17). D'après la professeure, [traduction] « rien ne donne à penser que les fonctionnaires » sont tenus ou « même invités à se joindre aux colectivos » (2023-01-20). L'analyste principal a déclaré que les fonctionnaires ne font pas l'objet de [traduction] « pressions » les incitant à devenir membres de colectivos, mais a souligné qu'ils « peuvent » se sentir contraints de « participer aux activités des milices » (analyste principal 2023-01-10). Selon l'enquêteur principal, dans [traduction] « de nombreuses » régions, il y a des liens entre les colectivos et le gouvernement, et dans ces régions, si une personne n'est pas disposée à travailler avec ces groupes, « il est peu probable que, tout d'abord, elle obtienne un poste [au gouvernement] ou que, par la suite, elle reste longtemps en poste » (enquêteur principal 2023-01-17).

4.1 Relation avec l'opposition

L'enquêteur principal a déclaré que, dans une certaine mesure, les colectivos se mobilisent contre l'opposition parce qu'ils craignent de subir de la [traduction] « persécution politique » si l'opposition prend le pouvoir; toutefois, le « facteur principal » qui motive cette mobilisation est qu'ils tiennent à protéger leurs propres intérêts, qui sont liés au régime actuel (2023-01-20). L'analyste principal a signalé que la relation entre les colectivos et l'opposition est marquée par [traduction] « la méfiance et la crainte mutuelles » (2023-01-10). La professeure adjointe a affirmé que, aux yeux de l'opposition, les colectivos sont [traduction] « des unités paramilitaraires ou les hommes de main d'une force parapolicière » et que, aux yeux des colectivos, l'opposition est « l'adversaire qu'ils doivent combattre » (2022-12-28). Dans un article publié en 2015 par Crónico Uno, un média numérique en espagnol dont le siège est à Caracas (SembraMedia s.d.), et cité par la professeure adjointe, on peut lire que, d'après les résidents du quartier 23 de Enero, les colectivos savent qui dans le quartier n'est pas dans le camp progouvernemental et [traduction] « observent ces gens », y compris en mettant leurs téléphones sous écoute (Crónico Uno 2015-05-07). Le même article signale que les résidents du quartier 23 de Enero qui appuient ouvertement l'opposition se font [traduction] « menacer » et que la meilleure façon de « rester en vie » consiste à se taire (Crónico Uno 2015-05-07). L'analyste principal a déclaré que les personnes qui critiquent le gouvernement [traduction] « peuvent » subir des représailles de la part des colectivos sous la forme de privation de services, de châtiments physiques ou même d'assassinats (2023-01-10).

Dans un article de 2020, InSight Crime signale que des colectivos ont [traduction] « violemment » dispersé des manifestations de l'opposition en 2019 (2020-01-18). Le rapport des Pays-Bas, citant une source confidentielle, fait état d'un incident au cours duquel des colectivos armés de pierres, de fusils et de cocktails Molotov [traduction] « ont attaqué » des journalistes et des députés de l'Assemblée nationale faisant partie de l'opposition, et cinq voitures transportant des députés ont été « gravement endommagées » (Pays-Bas 2020-06, 35). Dans un article de l'Agence France-Presse (AFP) relatant le même incident, on peut lire que des députés de l'opposition et des journalistes ont publié des photos et des vidéos de l'incident, en désignant les colectivos comme étant les auteurs de l'agression (2020-01-15). Toutefois, d'après le Crisis Group, des membres de colectivos qui se trouvaient dans le voisinage au moment de l'incident ont soutenu qu'ils n'avaient [traduction] « rien à voir avec ces actes de violence » (2020-02-20, 8)

4.2 Relation avec les autorités d'État

Des sources signalent que les colectivos collaborent avec les forces de sécurité de l'État (Crisis Group 2020-02-20) ou qu'il y a un [traduction] « chevauchement » entre les deux (analyste principal 2023-01-10). Selon le Crisis Group, [traduction] « de nombreux » membres font aussi « partie de la milice civile officielle du Venezuela, une section auxiliaire des forces armées » (2020-02-20). D'après des sources confidentielles interviewées dans le cadre du rapport des Pays-Bas, la Garde nationale bolivarienne (Guardia Nacional Bolivariana – GNB) a pour ordre de [traduction] « ne pas intervenir contre les colectivos » et collabore « régulièrement » avec les colectivos pour « réprim[er] » les manifestations; une autre source confidentielle interviewée a signalé qu'une unité de la GNB avait reçu l'ordre de donner ses armes à un colectivo de Caracas (Pays-Bas 2020-06, 78, 82, 74). Toutefois, dans un article rédigé par Rebecca Hanson et Verónica Zubillaga [4], Rebecca Hanson affirme que, bien que les Forces d'action spéciales (Fuerzas de Acciones Especiales – FAES) du Venezuela en particulier soient devenues [translation] « de plus en plus interconnectées » avec « certains » colectivos, les agents des forces autres que les FAES perçoivent généralement les colectivos comme étant une « menace » (Hanson & Zubillaga 2022).

D'après Alejandro Velasco, les forces armées du Venezuela ont généralement une opinion [traduction] « défavorabl[e] » des colectivos, malgré les « liens étroits » de ceux-ci avec « d'autres bras de l'appareil d'État répressif » (2022-03-12). La même source signale que les forces armées ont des [traduction] « relations tumultueuses » avec les colectivos et les perçoivent comme étant des « usurpateurs de leurs fonctions » (Velasco 2022-03-12).

5. Ressources et financement

Selon l'analyste principal, les sources de financement des colectivos varient d'un endroit à l'autre et on ne [traduction] « sait pas exactement » combien d'argent ils reçoivent du gouvernement (2023-01-10). Des sources signalent que le financement gouvernemental [traduction] « s'est tari » (InSight Crime 2020-01-18) ou que les colectivos reçoivent [traduction] « de moins en moins » de financement gouvernemental en argent comptant (professeure adjointe 2022-12-28). D'après des sources, les colectivos revendent plutôt des colis de nourriture offerts par le gouvernement (enquêteur principal 2023-01-20; analyste principal 2023-01-10) ou contrôlent la distribution de l'aide alimentaire provenant du gouvernement, en fixant des [traduction] « prix élevés » (professeure adjointe 2022-12-28). L'enquêteur principal a ajouté que les colectivos se voient aussi confier le contrôle de stations d'essence et la distribution de bouteilles de gaz pour la cuisine (2023-01-20). Selon le rapport de la mission d'établissement des faits des Nations Unies, qui cite des anciens militaires interviewés, les colectivos sont embauchés pour gérer les programmes sociaux gouvernementaux afin que des fonds du gouvernement leur soient [traduction] « acheminés » à titre de « rémunération pour leurs "services" » (Nations Unies 2020-09-15, paragr. 219). Des sources soulignent que les colectivos peuvent aussi se livrer aux activités suivantes :

  • l'extorsion (Infobae 2020-01-11; analyste principal 2023-01-10);
  • le trafic de stupéfiants (analyste principal 2023-01-10; Infobae 2020-01-11; Transparencia Venezuela 2022-06, 23);
  • les enlèvements (Infobae 2020-01-11);
  • le trafic de carburant (Transparencia Venezuela 2022-06, 23);
  • le trafic d'armes (Infobae 2020-01-11);
  • les vols de véhicules (professeure adjointe 2022-12-28).

6. Coopération de différentes cellules

D'après le directeur général de Foro Penal, une organisation qui milite en faveur des prisonniers politiques à Caracas, les colectivos et [traduction] « d'autres groupes paramilitaires irréguliers » constituent une des cinq unités qui composent les forces de sécurité, les autres étant le Service bolivarien du renseignement national (Servicio Bolivariano de Inteligencia Nacional – SEBIN), la Direction générale du contre-espionnage militaire (Dirección General de Contrainteligencia Militar), les Forces armées nationales bolivariennes (Fuerza Armada Nacional Bolivariana) et les FAES; ces unités « "exercent un contrôle l'une sur l'autre, mènent à bien la répression et se surveillent mutuellement" » (Jane's Country Risk Daily Report 2021-01-27).

La professeure adjointe a signalé que chaque colectivo a un chef et contrôle un certain territoire (2022-12-28). La même source a ajouté que les colectivos se font [traduction] « habituelle[ment] » la lutte pour le contrôle d'un territoire ou d'armes, mais « peuvent » travailler ensemble pour étouffer les manifestations antigouvernementales (professeure adjointe 2022-12-28). De même, l'analyste principal a fait observer que les colectivos [traduction] « collaborent », mais qu'il y a aussi des rivalités pour le contrôle de territoires ou pour les « gains provenant d'activités illégales », rivalités qui se manifestent par « des conflits et des fusillades » (2023-01-10). Citant des entrevues avec des sources confidentielles, le rapport des Pays-Bas signale qu'il n'y a pas de [traduction] « réseau national [de colectivos] doté d'une structure hiérarchique et de commandement claire », et que « certains » colectivos s'affrontent pour imposer leur domination territoriale (Pays-Bas 2020-06, 81). Selon la professeure, les colectivos sont animés par des principes rassembleurs, mais demeurent des groupes distincts qui coopèrent [traduction] « occasionnellement »; il n'y a pas de commandement unifié (2023-01-20).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le chavisme est une [traduction] « idéologie radicale de gauche » (É.-U. 2022-05-10) ou un mouvement [traduction] « populiste de gauche » (Crisis Group 2020-02-20) associé à l'ancien président vénézuélien Hugo Chávez (É.-U. 2022-05-10; Crisis Group 2020-02-20).

[2] Transparency International est une ONG indépendante et sans but lucratif dont le siège est aux États-Unis; son but est de [traduction] « mettre un terme à la corruption et promouvoir la transparence, la responsabilisation et l'intégrité à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la société » (Transparency International s.d.).

[3] Le Front de la défense du nord de Caracas (Frente en Defensa del Norte de Caracas) est un groupe de résidents et d'entrepreneurs qui militent pour le droit à la propriété privée (Frente en Defensa del Norte de Caracas 2021-07-18).

[4] Rebecca Hanson est professeure au Département de sociologie et de criminologie et de droit à l'Université de la Floride, et Verónica Zubillaga est professeure agrégée à l'Universidad Simón Bolívar à Caracas (Hanson & Zubillaga 2022).

Références

Agence France-Presse (AFP). 2020-01-15. « Venezuela Opposition Says Govt. Loyalists Fired at Them ». [Date de consultation : 2022-12-09]

Analyste principal, International Crisis Group (Crisis Group). 2023-01-10. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

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Caracas Chronicles. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 2023-01-20]

Crónica Uno. 2015-05-07. Yohana Marra. « "En el 23 de Enero la gente se calla por miedo" ». [Date de consultation : 2023-01-27]

El Diario. 2021-12-21. Georgette S. « Violaciones a la propiedad privada: más de 90 intentos de invasiones se registraron en Caracas durante 2021 ». [Date de consultation : 2023-01-05]

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El Diario. S.d. « Misión ». [Date de consultation : 2023-01-25]

Enquêteur principal, InSight Crime. 2023-01-20. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

États-Unis (É.-U.). 2022-05-10. Department of State, Overseas Security Advisory Council (OSAC). « Venezuela ». Country Security Report. [Date de consultation : 2023-01-16]

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Freedom House. 2022-02-24. « Venezuela ». Freedom in the World 2022. [Date de consultation : 2023-01-13]

Frente en Defensa del Norte de Caracas. 2021-07-18. « Presentamos cruzada por #LaCcsProprietaria ». Twitter. [Date de consultation : 2023-01-25]

Hanson, Rebecca & Verónica Zubillaga. 2022. « Las dinámicas cambiantes de violencia: ¿el legado más poderoso de la revolución? ». (Shifting Dynamics of Violence: The Revolution's Most Powerful Legacy?). NACLA Report on the Americas. Vol. 54, no 1. Traduit vers l'anglais par le North American Congress on Latin America (NACLA). [Date de consultation : 2023-01-27]

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Human Rights Watch (HRW). 2021-01-13. « Venezuela ». World Report 2021: Events of 2020. [Date de consultation : 2023-02-06]

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Professeure adjointe, University of South Carolina Aiken. 2022-12-28. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeure dans une université américaine. 2023-01-20. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

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SembraMedia. S.d. « Crónica Uno ». [Date de consultation : 2023-01-27]

TalCual. 2021-12-21. « Frente en Defensa del Norte de Caracas: Durante el 2021 hubo 92 intentos de invasiones solo en Caracas ». [Date de consultation : 2023-01-25]

TalCual. 2020-12-23. « Denuncian que durante 2020 se han producido más de 50 invasiones en Caracas ». [Date de consultation : 2022-12-12]

Transparencia Venezuela. 2022-06. Economías ilícitas por región. [Date de consultation : 2023-01-11]

Transparencia Venezuela. 2020-07. Taxonomía del crimen – Los 9 bloques delictivos que controlan Venezuela. [Date de consultation : 2022-12-13]

Transparencia Venezuela. S.d. « Quiénes somos ». [Date de consultation : 2023-01-24]

Transparency International. S.d. « Our Mission ». [Date de consultation : 2023-01-24]

Universidad del Zulia. S.d. Espacio Abierto. « Sobre la revista ». [Date de consultation : 2023-01-31]

Velasco, Alejandro. 2022-03-02. « From "Grupos de Trabajo" to "Colectivos": The Evolution of Armed Pro-Government Groups in the Chávez Era ». Espacio Abierto. Vol. 31, no 2. [Date de consultation : 2023-01-11]

Venezuela. S.d. Asamblea Nacional. « Diputados ». [Date de consultation : 2023-01-31]

The Washington Post. 2016-06-08. « Infobae Now Powered by the Washington Post's Arc Technology ». [Date de consultation : 2023-01-24]

Autres sources consultées

Sources orales : Amnesty International; chercheur en criminologie dans une université vénézuélienne; professeur dans une université américaine dont les recherches portent sur la démocratie au Venezuela; professeur dans une université américaine dont les recherches portent sur la sécurité et la politique en Amérique latine; professeur dans une université australienne qui s'intéresse à la réforme judiciaire et à la primauté du droit en Amérique latine; professeur dans une université canadienne dont les recherches portent sur l'économie politique et le secteur de l'énergie au Venezuela; professeur dans une université mexicaine dont les recherches portent sur les mouvements sociaux et les manifestations en Amérique latine; professeur d'études latino-américaines dans une université canadienne; Transparencia Venezuela.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Australie – Department of Foreign Affairs and Trade; Austrian Red Cross – ecoi.net; BBC; Belgique – Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides; Bertelsmann Stiftung; Center for Strategic and International Studies; Centro para los Defensores y la Justicia; Comité de Familiares de Víctimas del Caracazo; Efecto Cocuyo; El Comercio; El País; El Pitazo; El Universal; Forbes; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Human Rights Pulse; Institute for Economics and Peace; Inter-Agency Coordination Platform for Refugees and Migrants from Venezuela; Nations Unies – Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Haut Commissariat pour les réfugiés, PNUD, Refworld; Norvège – Landinfo; Observatorio Venezolano de Violencia; Organisation suisse d'aide aux réfugiés; Radio Televisión Martí; Reporters sans frontières; Revista de ciencia política; Royaume-Uni – Home Office, House of Commons Library; Suède – Swedish Migration Agency, Lifos; Union européenne – European Union Agency for Asylum; Union interparlementaire; Venezuelaanalysis.com; Wilson Center.

 

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