Chine : information indiquant si les Tibétains qui sont nés en Inde entre le 26 janvier 1950 et le 1er juillet 1987 et dont les parents sont d'anciens résidents tibétains sont considérés par les autorités chinoises comme ayant acquis la nationalité étrangère à la naissance, ou s'ils sont considérés comme des apatrides; information indiquant si les personnes nées en Inde durant cette période ont droit à la citoyenneté chinoise; information sur le statut en Chine des Tibétains qui ont quitté le Tibet après 1959, y compris s'ils ont un statut quelconque et si les autorités chinoises les considèrent comme des citoyens de la Chine (2017–décembre 2021) [CHN200155.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Loi

La Loi sur la nationalité de la République populaire de Chine (RPC), adoptée et entrée en vigueur le 10 septembre 1980, prévoit ce qui suit :

[traduction]

Article 2 La République populaire de Chine est un État multinational uni; toute personne appartenant à l'une des nationalités de la Chine possède la nationalité chinoise.

Article 3 La République populaire de Chine ne reconnaît la double nationalité pour aucun ressortissant chinois.

[…]

Article 5 Toute personne née à l'étranger dont un des parents ou les deux parents sont des ressortissants chinois obtient la nationalité chinoise. En revanche, une personne dont un des parents ou les deux parents sont des ressortissants chinois établis à l'étranger et qui a acquis une nationalité étrangère à la naissance ne peut pas obtenir la nationalité chinoise.

[…]

Article 7 Un étranger ou un apatride peut, sur approbation de sa demande, acquérir la nationalité chinoise s'il s'engage à respecter la Constitution et les lois de la Chine et remplit l'une des conditions suivantes :

  1. il est un proche parent d'un ressortissant chinois;
  2. il s'est établi en Chine;
  3. il a d'autres raisons légitimes.

[…]

Article 9 Tout ressortissant chinois qui s'est établi à l'étranger et qui a été naturalisé en tant que ressortissant étranger ou qui a acquis une nationalité étrangère de son propre gré perd automatiquement sa nationalité chinoise.

Article 10 Tout ressortissant chinois peut, sur approbation de sa demande, répudier la nationalité chinoise s'il remplit l'une des conditions suivantes :

  1. il est un proche parent d'un ressortissant étranger;
  2. il s'est établi à l'étranger; ou
  3. il a d'autres raisons légitimes.

Article 11 Toute personne dont la demande de répudiation de la nationalité chinoise est acceptée perd la nationalité chinoise.

[…]

Article 14 Toute personne qui souhaite acquérir, répudier ou recouvrer la nationalité chinoise, à l'exception des cas visés à l'article 9, doit s'acquitter des formalités de demande. La demande d'une personne de moins de 18 ans peut être présentée en son nom par ses parents ou un autre représentant légal (Chine 1980).

1.1 Mise en œuvre

Dans un rapport de 2016, Choo Chin Low, une chargée d'enseignement au département d'histoire de l'École d'enseignement à distance (School of Distance Education) de l'Universiti Sains Malaysia (USM) qui a mené des recherches sur la citoyenneté et la naturalisation des immigrants (Globalcit s.d.), affirme ce qui suit au sujet de l'article 5 de la loi sur la nationalité visant les enfants nés à l'étranger de ressortissants chinois et l'acquisition de la citoyenneté chinoise à la naissance :

[traduction]

En 2008, le ministère de la Sécurité publique (Ministry of Public Security – MPS) a clarifié l'application de l'article 5. Il a réaffirmé que le critère de « l'établissement à l'étranger » d'au moins un des parents était une condition préalable de la perte automatique de la citoyenneté pour les générations d'enfants nés à l'étranger. Ces enfants nés à l'étranger qui ont acquis une nationalité étrangère ne possèdent pas la nationalité de la RPC s'ils se trouvent dans l'une des situations suivantes : premièrement, leurs deux parents sont des citoyens de la Chine et se sont établis à l'étranger; deuxièmement, un de leurs parents est un étranger et l'autre est un citoyen de la Chine et ils se sont établis à l'étranger; troisièmement, les deux parents sont des citoyens de la Chine et l'un d'eux s'est établi à l'étranger. Les enfants de citoyens de la RPC ayant acquis une nationalité étrangère à la naissance peuvent présenter une demande de naturalisation suivant l'article 7 (Low oct. 2016, 9).

Au sujet de la répudiation de la citoyenneté chinoise, on peut lire dans le même rapport que le [traduction] « MPS dispose de vastes pouvoirs discrétionnaires dans l'administration de la démarche de répudiation » (Low oct. 2016, 13).

En ce qui a trait à l'article 9, qui porte sur la perte automatique de la nationalité, le rapport de Choo Chin Low signale que [traduction] « [l']expatriation automatique prévue par la loi (article 9) s'applique aux ressortissants chinois qui s'établissent à l'étranger » (Low oct. 2016, 14). On peut lire dans le même rapport que, suivant l'article 10 portant sur la répudiation de la nationalité chinoise, [traduction] « [a]lors que les Chinois qui résident à l'étranger peuvent renoncer à leur nationalité sans l'approbation préalable de l'appareil étatique, les ressortissants chinois qui résident en RPC doivent obtenir une approbation officielle pour ce faire (article 10) » (Low oct. 2016, 14). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

D'après un article d'opinion publié en février 2020 dans le journal d'affaires international Financial Times (FT) et rédigé par Yuan Yang, la chef de bureau adjointe du FT à Beijing (FT s.d.), bien que d'autres pays interdisent aussi à leurs citoyens de détenir plus d'une nationalité, [traduction] « [l]a différence est que la Chine applique cette disposition sans égard à la primauté du droit, et peut donc s'en servir avec malveillance pour annuler les demandes d'autres États » (Yuan 27 févr. 2020). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur agrégé à l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) dont les recherches portent sur la vie politique, l'identité ethno-nationale et la pratique religieuse au Tibet dans le passé et à l'heure actuelle a déclaré que, même si la loi sur la nationalité précise qu'un ressortissant chinois qui acquiert la citoyenneté d'un autre pays doit de ce fait [traduction] « cesser d'être un citoyen de la Chine », « dans la pratique, on en fait abstraction » (professeur agrégé 10 déc. 2021). Dans un article d'opinion paru en février 2021 dans Foreign Policy (FP), Kris Cheng, journaliste à Hong Kong, fournit les renseignements suivants sur l'approche de la Chine en matière de nationalité dans la pratique :

[traduction]

Beijing laisse entendre que la nationalité est une question juridique complexe, mais dans les faits, la réponse est simple. Une seule règle s'applique : si vous avez déjà eu ou auriez pu avoir la citoyenneté chinoise, vous êtes un ressortissant chinois, sauf si Beijing décide que vous n'en êtes pas un. Et même si vous êtes né à l'étranger, si vous êtes d'origine chinoise, Beijing estime quand même avoir des droits sur vous (Cheng 25 févr. 2021).

Kris Cheng affirme que l'article 9 de la loi sur la nationalité [traduction] « fonctionne comme prévu dans certains cas », mais que, « [d]ans d'autres cas, son application est sporadique au mieux », et que « la loi peut passer à la trappe selon le bon vouloir de Beijing, ce qui est alarmant » (Cheng 25 févr. 2021). La même source ajoute que [traduction] « [l]a nationalité est devenue un instrument qui permet aux autorités de revendiquer des pouvoirs » et « un contrôle total […] sur les dissidents, et de menacer d'autres personnes qui pourraient songer à mener leur vie ailleurs » (Cheng 25 févr. 2021). Selon le professeur agrégé, un citoyen chinois est [traduction] « quiconque le gouvernement choisit […] peu importe le statut juridique de la personne » (professeur agrégé 10 déc. 2021).

2. Information indiquant si les autorités chinoises considèrent les Tibétains exilés comme des citoyens de la Chine

Au cours d'un entretien avec la Direction des recherches, une anthropologue culturelle et historienne spécialiste du Tibet contemporain à l'Université du Colorado à Boulder a déclaré que [traduction] « les autorités chinoises considèrent les Tibétains, où qu'ils se trouvent dans le monde, comme des citoyens chinois "éventuels", "en attente" ou "de la diaspora" », et que le « discours » de ces autorités est que « les Tibétains peuvent revenir en Chine en tout temps et revendiquer à nouveau leur citoyenneté » (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). La même source a précisé que ce [traduction] « discours répandu » est « essentiel » pour « la négation de la souveraineté nationale du Tibet » par la Chine (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). D'après le professeur agrégé, parce que la Chine soutient que [traduction] « le Tibet fait partie du territoire chinois depuis les temps anciens », « les Tibétains sont citoyens de la Chine d'hier et d'aujourd'hui » (professeur agrégé 10 déc. 2021). La même source a ajouté que, [traduction] « [s]uivant le droit chinois, quiconque est originaire de territoires revendiqués par la Chine est citoyen de la Chine, même si la personne en question a émigré, s'est établie ailleurs et a acquis une autre nationalité » (professeur agrégé 10 déc. 2021). Au cours d'un entretien de suivi avec la Direction des recherches, le professeur agrégé a déclaré que les Tibétains à l'étranger sont considérés par les autorités chinoises comme des [traduction] « Chinois de la diaspora », ce qui « sous-entend » que ce sont des citoyens de la Chine à l'étranger (professeur agrégé 15 déc. 2021).

L'anthropologue culturelle a souligné que le gouvernement de la Chine reconnaît diverses nationalités, mais seulement une citoyenneté de la RPC, qui est [traduction] « accessible » aux Tibétains (anthropologue culturelle 3 déc. 2021).

Le professeur agrégé a déclaré que les Tibétains nés en Inde entre le 26 janvier 1950 et le 1er juillet 1987 devraient [traduction] « [e]n principe » être admissibles à la citoyenneté chinoise, mais a fait valoir que cela était « impossible dans la pratique » (professeur agrégé 10 déc. 2021). Toutefois, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un doctorant à l'Université Columbia qui a auparavant travaillé pour Étudiants pour un Tibet libre (Students for a Free Tibet – SFT) [1] et l'Institut d'action pour le Tibet (Tibet Action Institute) [2] et qui a rédigé des articles sur la diaspora tibétaine a affirmé que les Tibétains nés en Inde entre le 26 janvier 1950 et le 1er juillet 1987 [traduction] « ne sont pas admissibles à la citoyenneté chinoise » (doctorant 12 déc. 2021).

En ce qui concerne les personnes nées au Tibet qui ont par la suite quitté le Tibet et se sont établies ailleurs, le professeur agrégé a affirmé que, [traduction] « [p]uisque la Chine soutient que le Tibet a toujours fait partie de la Chine des temps anciens à aujourd'hui, quiconque est né au Tibet est perçu par la Chine comme un citoyen de la Chine » (professeur agrégé 10 déc. 2021). Selon l'anthropologue culturelle, les autorités chinoises ne font pas de [traduction] « distin[ction] » entre les Tibétains nés au Tibet, les Tibétains nés en Inde ou ailleurs et les enfants nés à l'étranger de parents tibétains, et considèrent plutôt « tous » ces gens d'origine tibétaine comme des « Chinois "de la diaspora", à titre de descendants d'anciens citoyens de la Chine » (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). En revanche, le doctorant a déclaré que [traduction] « les Tibétains nés au Tibet avant 1959 qui ont fui le Tibet depuis 1959 et qui ne sont pas revenus ne sont pas considérés comme des citoyens de la Chine et n'ont pas droit à la citoyenneté chinoise » (doctorant 12 déc. 2021). La même source a ajouté qu'il [traduction] « peut y avoir de rares cas » où une telle personne « se voit accorder la citoyenneté en Chine », mais que ces cas sont « des exceptions plutôt que la règle » et sont « seulement attribuables au fait d'avoir des amis en haut lieu ou au recours à des pots-de-vin plutôt qu'à un droit à la citoyenneté » (doctorant 12 déc. 2021). La source a ajouté que tout enfant né à l'étranger de parents tibétains nés au Tibet qui ont par la suite fui le Tibet [traduction] « a encore moins droit à la citoyenneté chinoise » (doctorant 12 déc. 2021). Toutefois, d'après le professeur agrégé, étant donné que le gouvernement de la Chine peut considérer toute personne d'ascendance chinoise comme un citoyen de la Chine, tous les descendants et enfants nés à l'étranger de parents tibétains qui ont fui le Tibet seraient également considérés comme des citoyens de la Chine (professeur agrégé 15 déc. 2021).

L'anthropologue culturelle a fait observer que les autorités chinoises se perçoivent comme une [traduction] « puissance bienveillante » venue au Tibet dans les années 1950 « pour apporter l'amélioration et le progrès » dans la région, et que ces autorités estiment que « quiconque a quitté le Tibet depuis 1959 » l'a fait « par erreur » (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). Selon la même source, il est [traduction] « clair pour la communauté tibétaine » que les autorités chinoises estiment que « les exilés tibétains » ont « mal compris » le projet de la RPC au Tibet (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). Les Tibétains à l'étranger, a ajouté la source, seraient [traduction] « néanmoins bien accueillis s'ils revenaient » au Tibet, aux dires des autorités chinoises, où ils pourraient « réclamer à nouveau leur citoyenneté chinoise "éventuelle" » (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). Toutefois, le doctorant a signalé que [traduction] « les Tibétains qui sont nés au Tibet, qui sont allés en Inde pour faire des études et qui sont ensuite revenus au Tibet n'obtiennent pas la citoyenneté chinoise à leur retour (doctorant 12 déc. 2021).

L'anthropologue culturelle a affirmé que l'idée que les Tibétains à l'étranger soient des [traduction] « citoyens chinois "éventuels", "en attente" ou "de la diaspora" » signifie « dans les faits » que les Tibétains « ne sont pas apatrides » aux yeux des autorités chinoises, qui « rejettent » toute notion d'apatridie tibétaine (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). Selon le professeur agrégé, étant donné que les autorités chinoises considèrent les Tibétains à l'étranger comme des citoyens de la Chine, elles ne les considéreraient [traduction] « jamais » comme des apatrides (professeur agrégé 15 déc. 2021). L'anthropologue culturelle a déclaré que toute citoyenneté étrangère que pourraient détenir les Tibétains à l'étranger est [traduction] « sans importance » pour les autorités chinoises, car les Tibétains sont perçus comme des citoyens chinois « "éventuels" » (anthropologue culturelle 3 déc. 2021).

3. Tibétains qui retournent ou séjournent en Chine

Le professeur agrégé a fait observer que les Tibétains à l'étranger ayant un [traduction] « profil particulier » et qui souhaitent se rendre en Chine, y compris les personnes qui sont « bien connues » ou qui « se sont prononcées publiquement sur la question du Tibet », seront « dans certains cas » obligés de demander un « titre de voyage pour Chinois de la diaspora », qui est un « titre de voyage spécial qui a pour effet de les priver de la protection rattachée à toute autre citoyenneté qu'ils pourraient détenir » (professeur agrégé 15 déc. 2021). La même source a ajouté que [traduction] « les Tibétains qui n'ont pas de profil particulier ne seront peut-être pas obligés » de demander un « titre de voyage pour Chinois de la diaspora » pour entrer en Chine (professeur agrégé 15 déc. 2021).

D'après le professeur agrégé, à compter des années 1980 jusqu'à 2008, le gouvernement de la Chine a encouragé les Tibétains à l'étranger à revenir au Tibet et les a accueillis (professeur agrégé 15 déc. 2021). La même source a cependant ajouté que, depuis 2008, il est devenu [traduction] « impossible » ou « extrêmement difficile » pour les Tibétains de revenir, et la Chine « n'acceptera aucun rapatrié », à l'exception des Tibétains plus âgés, à la retraite, qui souhaitent retourner au Tibet pour y finir leurs jours (professeur agrégé 15 déc. 2021). Le doctorant a déclaré que les Tibétains nés au Tibet qui sont allés en Inde [traduction] « pour faire des études » et qui sont ensuite « rentrés chez eux au Tibet » « se heurtent à leur retour à un vaste ensemble de politiques discriminatoires qui les empêchent de trouver un emploi convenable ou de tirer profit d'autres possibilités économiques » (doctorant 12 déc. 2021). Pour obtenir des renseignements additionnels au sujet de la situation des Tibétains en Chine et du traitement qui leur est réservé, y compris le traitement réservé aux Tibétains qui retournent en Chine, veuillez consulter la réponse à la demande d'information ZZZ200323 publiée en octobre 2020.

Selon l'anthropologue culturelle, il est [traduction] « de notoriété publique » que les Tibétains qui retournent en Chine depuis l'Inde en passant par la ville frontalière de Kodari au Népal, le « seul » endroit où de tels passages frontaliers peuvent avoir lieu, seront « arrêtés au poste frontalier et emprisonnés par la suite » (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). La même source a ajouté que [traduction] « [m]ême » les Tibétains détenant « d'autres citoyennetés », y compris la citoyenneté américaine, « qui se rendent au Tibet » sont, « à leur arrivée », « tenus » (accompagnés de leur famille) de « prendre le "thé" [3] avec les autorités [chinoises] au poste de police local » pour un entretien, et qu'ils seront « surveillés » pendant leur séjour en Chine (anthropologue culturelle 3 déc. 2021). Le professeur agrégé a déclaré que les Tibétains ne peuvent pas [traduction] « franchir la frontière sans difficulté [à Kodari] pour entrer en Chine », mais doivent plutôt demander un « titre de voyage pour Chinois de la diaspora » à l'ambassade de Chine à Katmandou ou à Delhi (professeur agrégé 15 déc. 2021). La même source a ajouté qu'il y a régulièrement de [traduction] « longues files » de Tibétains à ces ambassades qui souhaitent présenter une demande de retour, mais que la frontière est « pratiquement fermée » depuis deux ans à cause de la pandémie de COVID-19 (professeur agrégé 15 déc. 2021). Au cours d'un entretien avec la Direction des recherches, une chercheuse doctorante à l'Institut des études sur le développement (Institute of Development Studies) de l'Université de Sussex au Royaume-Uni, qui a mené des recherches sur les réfugiés tibétains en Inde, a déclaré que la [traduction] « possibilité » pour les Tibétains installés en Inde de retourner en Chine pourrait « dépendre » du type « [d']activités » auxquelles ils « se sont livrés » durant leur séjour en Inde, ainsi que de la « durée » de leur séjour (chercheuse doctorante 8 déc. 2021). Dans un billet de blogue publié en mars 2019 sur le site d'actualités indien Firstpost, Tshering Chonzom Bhutia, une chercheuse associée invitée à l'Institut d'études chinoises (Institute of Chinese Studies – ICS) à Delhi qui a mené des recherches comparatives sur les politiques relatives aux minorités ethniques des gouvernements de l'Inde et de la Chine (ICS s.d.) a écrit que, bien que la [traduction] « majorité » des « [c]entaines de milliers de Tibétains » qui ont quitté le Tibet depuis 1959 vivent encore en Inde, au Népal et au Bhoutan, « bon nombre d'entre eux ont fait le voyage de retour » au Tibet, et « [l]a plupart » de ces « rapatriés ont créé de petites entreprises », dont des restaurants, des hôtels et des agences de voyage (Bhutia 18 mars 2019).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Selon son site Internet, Étudiants pour un Tibet libre (Students for a Free Tibet – SFT) [traduction] « milite pour le droit fondamental des Tibétains à la liberté politique » en misant sur « la sensibilisation, l'organisation populaire et l'action directe non violente » (SFT s.d.).

[2] D'après son site Internet, l'Institut d'action pour le Tibet (Tibet Action Institute) est une organisation de défense dont la mission est de [traduction] « faire progresser le mouvement tibétain pour la liberté » grâce à « la puissance de la communication numérique » et à « l'action non violente stratégique » (Tibet Action Institute s.d.).

[3] Selon des sources, lorsqu'une personne se fait convoquer par les autorités en Chine [pour être [traduction] « mise en garde » (AFP 11 janv. 2013) ou [traduction] « interrogée » (Advox 13 févr. 2013) ou [traduction] « questionnée » (BBC 17 janv. 2013)] (Advox 13 févr. 2013; BBC 17 janv. 2013; AFP 11 janv. 2013), on dit qu'elle « "prend le thé" » (AFP 11 janv. 2013), ou « "est invitée à prendre le thé" » (BBC 17 janv. 2013), ou est « "forcée de boire du thé" » (Advox 13 févr. 2013).

Références

Advox. 19 février 2013. Oiwan Lam. « China: Bloggers "Forced to Drink Tea" with Police ». [Date de consultation : 13 déc. 2021]

Agence France-Presse (AFP). 11 janvier 2013. « China Warns Celebrities over Censorship Row ». [Date de consultation : 13 déc. 2021]

Anthropologue culturelle, University of Colorado Boulder. 3 décembre 2021. Entretien avec la Direction des recherches.

Bhutia, Tshering Chonzom. 18 mars 2019. « Tibetans "Returnees" Journey Home ». Firstpost. [Date de consultation : 17 déc. 2021]

British Broadcasting Corporation (BBC). 17 janvier 2013. Yuwen Wu. « Tea? Reining in Dissent the Chinese Way ». [Date de consultation : 13 déc. 2021]

Cheng, Kris. 25 février 2021. « China's Nationality Law Is a Cage for Hong Kongers ». Foreign Policy (FP). [Date de consultation : 17 nov. 2021]

Chercheuse doctorante, University of Sussex. 8 décembre 2021. Entretien avec la Direction des recherches.

Chine. 1980. Nationality Law of the People's Republic of China. [Date de consultation : 6 déc. 2021]

Doctorant, Columbia University. 12 décembre 2021. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Financial Times (FT). S.d. « Yuan Yang ». [Date de consultation : 17 déc. 2021]

Global Citizenship Observatory (Globalcit). S.d. « Low, Choo Chin ». [Date de consultation : 13 déc. 2021]

Institute of Chinese Studies (ICS). S.d. « Tshering Chonzom ». [Date de consultation : 17 déc. 2021]

Low, Choo Chin. Octobre 2016. Report on Citizenship Law: China and Taiwan. Florence: EUDO Observatory on Citizenship. (RSCAS/EDUO-CIT-CR 2016/10) [Date de consultation : 6 déc. 2021]

Professeur agrégé, University of British Columbia (UBC). 15 décembre 2021. Entretien avec la Direction des recherches.

Professeur agrégé, University of British Columbia (UBC). 10 décembre 2021. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Students for a Free Tibet (SFT). S.d. « About ». [Date de consultation : 14 déc. 2021]

Tibet Action Institute. S.d. « What We Do ». [Date de consultation : 14 déc. 2021]

Yuan, Yang. 27 février 2020. « How China Uses National Identity as a Weapon ». Financial Times (FT). [Date de consultation : 2 déc. 2021]

Autres sources consultées

Sources orales : Central Tibetan Administration – The Office of Tibet in Washington, DC; Comité Canada-Tibet; historien des relations étrangères chinoises dans une université à Atlanta; historien du Tibet dans une université à New York; historien du Tibet dans une université en Ohio; International Campaign for Tibet; spécialiste du droit chinois dans une université en Colombie-Britannique; spécialiste des études sur la diaspora chinoise dans une université en Colombie-Britannique; spécialiste des études sur la diaspora tibétaine dans une université au New Hampshire; spécialiste des études sur l'ethnicité chinoise dans une université en Illinois; spécialiste des études tibétaines dans une université à Birmingham; spécialiste des études tibétaines dans une université à Londres; spécialiste des études tibétaines dans une université à New York; spécialiste des études tibétaines dans une université à Oxford; spécialiste de l'histoire politique tibétaine dans un institut de recherche à Delhi; spécialiste des réfugiés tibétains dans une université au Gujarat; Tibet Justice Center; Tibet Policy Institute; universitaire à Delhi.

Sites Internet, y compris : Académie des sciences sociales de la Chine – Institut de droit international; Agence de presse Xinhua; Al Jazeera; Asian Polyglot View; Australian Himalaya Research Network; CNN; États-Unis – Congressional-Executive Committee on China, Department of State, Bureau of Consular Affairs; Global Times; The Guardian; The Hindu; Human Rights Watch; Institute on Statelessness and Inclusion; International Campaign for Tibet; The Jamestown Foundation; The Journal of Asian Studies; Macau News Agency; The New Yorker; Observer Research Foundation; Phayul; Reuters; South China Morning Post; Southeast Asian Affairs; Tibetan Political Review; Tibet Justice Center; Tibet Policy Institute; The Tibet Post; The Washington Post.

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