Égypte : Quatre femmes arrêtées lors d’un rassemblement lié à la crise du COVID-19

Elles demandaient la libération des prisonniers injustement détenus

(Beyrouth, le 20 mars 2020) – Le 18 mars, les autorités égyptiennes ont arrêté quatre éminentes femmes qui manifestaient afin de demander la libération de prisonniers injustement détenus, compte tenu des craintes suscitées par le COVID-19, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Ces femmes manifestaient de manière pacifique au centre-ville du Caire.

Trois femmes sont membres de la même famille : Laila Soueif, professeure à l'Université du Caire et mère de l’activiste emprisonné Alaa Abdel Fattah ; la sœur de Laila, la romancière Ahdaf Soueif ; et sa fille, Mona Seif Abdel Fattah. Elles étaient accompagnées de Rabab al-Mahdi, professeure de sciences politiques à l'Université américaine du Caire. Elles ont été accusées de manifester sans autorisation gouvernementale et de « diffuser des fausses nouvelles », avant leur remise en liberté sous caution, le montant étant fixé à 5 000 EGP chacun (environ 318 $ US) par personne.

« Au lieu de libérer des personnes injustement détenues, les autorités égyptiennes cherchent à étouffer les voix de leurs proches et des activistes », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Dans une vidéo diffusée en direct sur Facebook, Mona Seif avait enregistré la petite manifestation des quatre femmes devant un immeuble de l’administration gouvernementale dans le centre-ville du Caire. Elle commentait : « Nous demandons à l'État de prendre des mesures sérieuses concernant le risque [de propagation] du coronavirus dans les prisons. Les prisons égyptiennes, même en temps normal, sont un environnement propice aux maladies. »

Dans la vidéo, Mona Seif ajoutaient que les quatre femmes appelaient à la libération de son frère, Alaa Abdel Fattah, qui est en détention provisoire depuis septembre 2019, et de tous les autres prisonniers injustement détenus. Alaa Abdel Fattah avait déjà purgé une peine de cinq ans de prison pour avoir participé à de précédentes manifestations, quand les autorités l'ont arrêté de nouveau.

Human Rights Watch a récemment appelé le gouvernement à libérer toutes les personnes injustement détenues en raison d’activités de dissidence pacifique, et à mettre fin à l'utilisation abusive du système de détention provisoire.

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2020/03/20/egypt-four-arrested-over-covid-19-protest

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