Mexique : information sur la situation des femmes seules et des femmes qui dirigent leur propre ménage sans le soutien d’un homme, y compris l’accès à l’emploi, au logement et aux services de soutien, plus particulièrement à Mexico et à Mérida (Yucatán) (2017-octobre 2019) [MEX106364.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

D’après une enquête sur le logement menée en 2017 par l’Institut national de la statistique et de la géographie (Instituto Nacional de Estadística y Geografía - INEGI) [1], au Mexique, 28,5 p. 100 des ménages sondés sont dirigés par des femmes; à Mexico, cette proportion est de 37,8 p. 100 et, au Yucatán, de 30,8 p. 100 (Mexique 28 mai 2018, 9, 11). Selon l’annuaire statistique de Mexico pour 2017, qui cite des données tirées d’une enquête de 2015, les femmes à Mexico ont déclaré qu’elles étaient soient célibataires (34,91 p. 100), séparées (6,81 p. 100), divorcées (3,39 p. 100) ou veuves (8,4 p. 100) (Mexique 2017a, tableau 3.3).

Selon les règles de fonctionnement applicables au programme de soutien intégral des mères seules de la ville de Mexico (Reglas de Operación del Programa Apoyo Integral a Madres Solas Residentes de la Ciudad de México) de 2019, les mères seules à faible revenu ayant des enfants de moins de 15 ans [traduction] « doivent composer avec un accès restreint au droit à la nourriture, ainsi qu’aux droits économiques, sociaux et culturels » en raison, entre autres, de « leur situation précaire sur le plan du revenu, de la discrimination qu’elles ont subie dans divers domaines tels que les domaines social, professionnel et familial, de l’inégalité d’accès aux possibilités d’emplois, ainsi que des emplois mal rémunérés » (Mexico [2019]a, section III.2).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur qui se spécialise dans la recherche sur la violence contre les femmes au Centre régional de recherches multidisciplinaires rattaché à l’Université autonome nationale du Mexique (Universidad Nacional Autónoma de México — UNAM) a déclaré que

[traduction]

[l]es femmes qui quittent des conjoints violents se heurtent à de nombreuses difficultés dans la recherche d’un emploi, car elles ont habituellement moins de ressources que les femmes qui n’ont pas subi la violence conjugale. Le soutien que les femmes peuvent recevoir [à Mérida, à Cancún et à La Paz] n’est pas différent de celui offert dans les autres villes de la République mexicaine. Il n’y a pas de services publics visant à favoriser l’embauche de femmes qui cherchent à sortir d’une relation violente (professeur 18 sept. 2019).

D’après une étude sur les conséquences de la violence conjugale sur l’emploi chez les femmes à faible revenu à Mexico, fondée sur un échantillon de 947 femmes âgées de 18 à 44 ans ayant subi de la violence physique ou sexuelle au cours de la dernière année, [traduction] « [u]ne femme sur quatre a déclaré avoir été obligée de changer d’emploi, de s’absenter du travail ou de l’école, ou avoir perdu son emploi à cause des mauvais traitements qu’elle subissait » (Gupta, et al. 7 mars 2018, 605-608). Dans un communiqué de presse de l’INEGI, qui cite de l’information tirée de l’enquête nationale sur la dynamique des relations dans les ménages (Encuesta Nacional sobre la Dinámica de las Relaciones en los Hogares - ENDIREH) de 2016 [2], on retrouve les statistiques suivantes sur [traduction] « la gravité des sévices physiques causés par la violence conjugale » [3] :

  Taux de violence conjugale Aucuns sévices Moyennement graves Graves ou très graves
Total 43,9 79,3 8,4 9,6
Mariée ou conjointe de fait 41,8 81,2 7,4 7,3
Séparée, divorcée ou veuve 59,4 67,4 14,1 18,5
Célibataire 35,1 92,9 2,4 3,2

(Mexique 22 nov. 2018, 8)

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

2. Emploi

D’après les statistiques de l’INEGI sur l’emploi au deuxième trimestre de 2019, parmi les quelque 10 millions de femmes qui dirigent leur propre ménage au Mexique, environ 5,23 millions ont un emploi (Mexique 14 août 2019). Selon l’annuaire statistique de Mexico pour 2017, qui cite des statistiques de l’INEGI, en juin 2017, il y avait 107 531 femmes [traduction] « économiquement actives » [4] sans emploi à Mexico, sur un total de 212 968 personnes économiquement actives et sans emploi (Mexique 2017a, Table 10.3).

L’examen périodique universel (EPU) des Nations Unies portant sur le Mexique signale que, d’après ONU Femmes, l’écart salarial entre les sexes au Mexique se situe entre 15 et 20 p. 100 (Nations Unies 3 sept. 2018, paragr. 51). Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) précise que l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes était de 5,8 p. 100 en 2017 (Nations Unies 25 juill. 2018, paragr. 39). D’après le rapport de la Banque mondiale intitulé Mexico Gender Assessment, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes au Mexique était de 9,6 p. 100 en 2016 (Banque mondiale 2019, 45).

Selon les statistiques de l’INEGI sur l’emploi au deuxième trimestre de 2019, 7,05 millions de personnes qui sont chefs de ménage travaillent dans le secteur informel, dont 1,677 million de femmes (Mexique 14 août 2019). L’EPU sur le Mexique signale que, d’après ONU Femmes, 99 p. 100 des travailleuses domestiques sont employées de façon informelle (Nations Unies 3 sept. 2018, paragr. 50). Des sources affirment que, souvent, les travailleuses domestiques n’ont pas accès à des prestations de santé (Mexique s.d.a, 28; Nations Unies 25 juill. 2018, paragr. 39) et font état de mauvaises conditions de travail (Mexique s.d.a, 31). Dans le rapport du CEDAW, on peut lire que les travailleuses domestiques [version française des Nations Unies] « gagnent en moyenne moins de la moitié du salaire minimum, n’ont pas accès à la sécurité sociale ou à des prestations de santé et ne sont pas protégées juridiquement par la loi fédérale sur le travail » (Nations Unies 25 juill. 2018, paragr. 39).

Des sources soulignent que les tâches domestiques constituent un obstacle à l’emploi des femmes (OCDE 7 déc. 2018, 8; Banque mondiale 2019, 39) ou les obligent à occuper des emplois à temps partiel peu rémunérés dans le secteur informel (Nations Unies 25 juill. 2018, paragr. 39).

2.1 Discrimination

Selon l’EPU concernant le Mexique, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a noté avec préoccupation que les femmes [version française des Nations Unies] « rencontraient des difficultés à intégrer le marché du travail et étaient l’objet de pratiques discriminatoires […] » (Nations Unies 3 sept. 2018, paragr. 50). De même, dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2018 sur le Mexique publiés par le Département d’État des États-Unis, on peut lire que les femmes sont [traduction] « plus susceptibles de subir de la discrimination sur le plan des salaires, des heures de travail et des avantages sociaux » (É.-U. 13 mars 2019, 26). Selon des sources, certaines femmes ont été obligées de se soumettre à des tests de grossesse au moment de leur embauche (Nations Unies 3 sept. 2018, paragr. 50; Council on Hemispheric Affairs 19 juin 2017, 4).

D’après les Country Reports 2018 publiés par les États-Unis, le gouvernement n’a pas [traduction] « appliqué concrètement les lois et règlements » contre la discrimination à l’embauche (É.-U. 13 mars 2019, 34). Selon un rapport parallèle sur la discrimination à l’embauche contre les femmes, présenté au CEDAW par le Centre de recherche et d’enseignement sur l’économie (Centro de Investigación y Docencia Económicas - CIDE), un groupe de réflexion au Mexique qui mène des recherches sur l’administration publique, l’économie, le droit et la politique (CIDE s.d.), la loi fédérale sur le travail prévoit qu’une entreprise est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 20 000 $ US en cas de discrimination ou de harcèlement sexuel (art. 994) ou de discrimination fondée sur la grossesse (art. 995) (CIDE juin 2018, 6). La même source signale que la discrimination à l’embauche est [traduction] « rarement punie dans les faits » et que, de 2013 à 2017, aucun employeur n’a été mis à l’amende pour discrimination à l’emploi ou harcèlement, alors que 16 entreprises se sont vu imposer des amendes pour avoir violé « les droits des femmes et des enfants » (CIDE juin 2018, 6). Selon les Country Reports 2018 publiés par les États-Unis, les sanctions gouvernementales pour discrimination en milieu de travail étaient insuffisantes pour décourager les violations à l’avenir (É.-U. 13 mars 2019, 35).

2.2 Responsabilités familiales

La Banque mondiale précise que la confiance à l’égard des services de garde d’enfants au Mexique a une incidence sur la participation des femmes au marché du travail, vu [traduction] « le manque de confiance envers les services de garde » (Banque mondiale 2019, 40). Sur le site Internet du Secrétariat du bien-être social (Secretaría de Bienestar), on peut lire que le gouvernement subventionne les frais de garde dans les services et centres certifiés par l’entremise du Programme de garderies pour les mères qui travaillent (Programa de Estancias Infantiles para Apoyar a Madres Trabajadoras), afin d’aider les mères et les parents seuls qui veulent trouver du travail ou faire des études (Mexique 30 nov. 2015). Le programme offre une subvention de 900 pesos mexicains (MXN) [62,80 $CAN] par mois pour chaque enfant âgé de de 1 an à 3 ans et 11 mois, et une subvention de 1 800 MXN [125,50 $CAN] par mois pour chaque enfant ayant une invalidité attestée par un médecin et âgé de 1 an à 5 ans et 11 mois (Mexique 30 nov. 2015). La Banque mondiale affirme, en se fondant sur une évaluation gouvernementale du programme en 2015, que [traduction] « [g]râce à ce programme, la disponibilité des services de garde a doublé entre 2007 et 2010 » (Banque mondiale 2019, 41). D’après le site Internet du Secrétariat du bien-être social, en date de décembre 2018, il y avait 9 566 garderies en service dans le cadre du programme, et 313 550 bénéficiaires (Mexique 30 nov. 2015). La même source signale que, sur ces 9 566 garderies, 504 se trouvaient à Mexico et 211 au Yucatán (Mexique déc. 2018), dont 109 à Mérida (Mexique s.d.b, 194-195).

Dans un rapport sur la conciliation travail-vie personnelle des parents au Mexique, le Groupe d’information sur le choix en matière de reproduction (Grupo de Información en Reproducción Elegida — GIRE), une ONG mexicaine qui défend les droits en matière de reproduction et mène des recherches sur des questions connexes (GIRE s.d.), souligne que

[traduction]

la majorité des travailleurs au Mexique n’ont pas accès aux services offerts par les garderies, car ils travaillent dans le secteur informel et doivent trouver des solutions de rechange pour la garde de leurs enfants, ce qui nécessite souvent beaucoup de temps et d’argent, particulièrement pour les femmes (GIRE août 2019, 30).

Toutefois, selon les règles de fonctionnement applicables au programme de garderies pour les mères qui travaillent (Reglas de Operación del Programa de Estancias Infantiles para Apoyar a Madres Trabajadoras), la clientèle cible comprend les personnes qui travaillent dans le secteur informel et dans le secteur structuré, particulièrement les parents seuls qui sont sans emploi ou qui n’ont pas accès à la sécurité sociale et aux services de garde d’enfants par l’entremise de leur employeur (Mexique 2017b, section 1). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur la mise en œuvre des règles de fonctionnement applicables au programme de garderies pour les mères qui travaillent.

2.3 Services et programmes d’emploi
2.3.1 Mexico

L’administration municipale de Mexico, par l’entremise de son programme de promotion du travail décent (Fomento al Trabajo Digno), offre aux résidants de plus de 16 ans un soutien économique, une formation professionnelle, des placements temporaires sur le marché du travail et une aide aux projets de travail autonome (Mexico s.d.a). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel à ce sujet.

2.3.2 Yucatán

D’après le site Internet du gouvernement du Yucatán, le Service pour l’inclusion des femmes dans le milieu du travail (Servicios para la Inclusión de las Mujeres al Ámbito Laboral) est un service gratuit qui aide les femmes à trouver du travail par l’entremise d’une banque d’emplois avec la participation d’organismes publics et privés, à accéder à des services de formation, d’accompagnement et de soutien en vue de leur intégration au milieu du travail, et à obtenir des conseils sur le travail autonome (Yucatán 24 sept. 2019). Pour présenter une demande, les femmes doivent avoir plus de 18 ans, détenir une pièce d’identité officielle telle qu’une carte d’électeur ou le Registre des identifiants uniques de la population (Clave Única de Registro de Población - CURP), et remplir un formulaire (Yucatán 24 sept. 2019). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

Le site Internet du gouvernement du Yucatán fournit également de l’information sur une ligne de crédit accordée aux familles à faible revenu qui n’ont pas les fonds nécessaires pour lancer une petite entreprise (Yucatán 19 avr. 2018). Pour présenter une demande au titre de ce programme, il faut soumettre une carte d’électeur, le CURP, une preuve d’adresse et une étude de faisabilité économique (Yucatán 19 avr. 2018). D’après le site Internet du programme, les demandeurs peuvent essuyer un refus en raison de leur situation économique, de la faisabilité de l’activité ou de la disponibilité des ressources nécessaires à l’octroi de la ligne de crédit (Yucatán 19 avr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

3. Logement

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur la capacité des femmes chefs de ménage à trouver un logement. Selon l’enquête nationale sur les ménages de 2017, en ce qui concerne les femmes dont le ménage est enregistré à leur nom, à Mexico, 50,5 p. 100 sont propriétaires de leur maison et 41,4 p. 100 sont locataires; au Yucatán, 69,1 p. 100 sont propriétaires de leur maison et 26,1 p. 100 sont locataires (Mexique 28 mai 2018, tableau 1.4).

4. Services de soutien
4.1 Programmes nationaux

Un rapport de la Banque interaméricaine de développement (BID) signale que, selon le Secrétariat du développement social (Secretaría de Desarrollo Social - SEDESOL), Prospera est un programme gouvernemental de transfert conditionnel de fonds visant à assurer aux familles à faible revenu [traduction] « un meilleur accès à l’alimentation, aux services de santé et à l’éducation » (BID avr. 2016, 7). D’après le site Internet du SEDESOL, la prestation mensuelle maximale dans le cadre de Prospera durant le premier semestre de 2017 était de 1 825 MXN [127,60 $ CAN] pour les familles avec des enfants à l’école primaire ou secondaire, et de 2 945 MXN [205,90 $ CAN] pour les familles avec des enfants faisant des études primaires, secondaires ou postsecondaires (Mexique 31 mars 2017). Selon le site Internet de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) des Nations Unies, en 2018, environ 6,5 millions de ménages étaient inscrits au programme (Nations Unies s.d.).

Des sources affirment que le programme a été supprimé graduellement [en janvier 2019 (La Jornada 30 janv. 2019)] et remplacé par un programme de bourses appelé les Bourses Benito-Juárez (Americas Quarterly 26 févr. 2019; La Jornada 30 janv. 2019). Sur un site Internet du gouvernement, il est écrit que les Bourses Benito-Juárez offrent un versement mensuel de 800 MXN [54 $ CAN] par mois aux familles à faible revenu avec des enfants de moins de 18 ans (Mexique 5 avr. 2019).

4.2 Mexico

D’après le site Internet du système pour le développement intégral de la famille (Sistema para el Desarrollo Integral de la Familia - DIF) de Mexico, le programme de soutien intégral des mères seules de la ville de Mexico (Programa Apoyo Integral a Madres Solas Residentes de la Ciudad de México) offre de l’aide alimentaire, médicale, psychologique et juridique, ainsi que des services de loisir et d’encadrement culturel pour les mères seules et leurs enfants de moins de 15 ans (Mexico s.d.b). La même source signale que les demandeuses doivent soumettre une pièce d’identité officielle, une preuve de résidence, le certificat de naissance et le CURP de la mère, un document démontrant leur situation de personne seule (tel qu’un acte de divorce ou une preuve qu’elles ne sont pas inscrites dans le registre des mariages), le formulaire de demande dûment rempli, ainsi que le certificat de naissance et le CURP de l’enfant (Mexico s.d.b). Selon les règles de fonctionnement applicables au programme de soutien intégral des mères seules de la ville de Mexico de 2019, les demandes devaient être soumises durant la période d’inscription préalable en mars 2019; une fois que le nombre de demandes atteint la limite fixée pour l’année financière, les demandes additionnelles sont inscrites sur une liste d’attente (Mexico [2019]a, section VII). Le site Internet du DIF signale que, en 2018, il y avait 2 387 bénéficiaires qui touchaient chacune 292,16 MXN [20,40 $CAN] par mois (Mexico s.d.c). Les règles de fonctionnement applicables au programme de soutien intégral des mères seules de la ville de Mexico de 2019 précisent que l’objectif est de [traduction] « venir en aide à 2 387 mères seules [à faible revenu] résidant à Mexico » (Mexico [2019]a, section III.3). Toutefois, la même source souligne qu’il y a 188 320 mères seules avec des enfants de moins de 15 ans qui répondent aux critères du programme (Mexico [2019]a, Section III.3). D’après une évaluation interne du programme réalisée en 2016, le programme a atteint 0,91 p. 100 de la population cible en 2016 (Mexico 2017a, 32). La même source signale que 80,5 p. 100 des bénéficiaires ont répondu que le montant de la prestation est [traduction] « insuffisant »; de plus, 10 p. 100 des bénéficiaires ont affirmé que l’acceptation de la carte d’assistance électronique dans les commerces est « limitée » (Mexico 2017a, 38).

Le programme de sécurité des nourrissons de la ville de Mexico (Programa Bebé Seguro CDMX) est un programme de transfert de fonds qui assure une assistance en matière de nutrition pour les enfants âgés de 12 mois ou moins (Mexico s.d.d). Le site Internet du DIF énonce les critères d’admissibilité au programme : le certificat de naissance et le CURP de l’enfant; une preuve de résidence à Mexico depuis au moins trois mois au moment de la présentation de la demande; et une pièce d’identité officielle avec photo et le CURP du parent ou tuteur, ainsi que son numéro de téléphone et son adresse de courriel (Mexico s.d.e). D’après les règles de fonctionnement du programme de sécurité des nourrissons (Reglas de Operación del Programa Bebé Seguro) de 2019, seules les personnes déjà inscrites au programme l’année précédente auraient accès aux prestations en 2019 (Mexico [2019]b, 9). Selon le DIF, il y avait 9 303 bénéficiaires en 2018, touchant chacun 400 MXN [27,90 $CAN] par mois grâce à une carte électronique permettant d’acheter de la nourriture (Mexico s.d.d). D’après une évaluation interne du programme réalisée en 2016, [traduction] « une des critiques souvent formulées à l’égard du programme est la quantité d’exigences à respecter pour y avoir accès »; toutefois, 99 p. 100 des répondants ont affirmé qu’ils étaient « satisfaits » ou « très satisfaits » du programme (Mexico 2017b, 97-98).

Le programme de livraison de nourriture (soutien alimentaire) aux populations vulnérables (Programa de Entrega de Despensas (Apoyos Alimentarios) a Población en Condiciones de Vulnerabilidad) assure un soutien alimentaire aux personnes qui vivent dans la pauvreté ou qui n’ont pas accès à de la nourriture (Mexico s.d.f). D’après une évaluation interne du programme réalisée en 2016, celui-ci englobe divers volets, dont un programme spécial destiné aux enfants de six ans ou moins souffrant de malnutrition et un programme à l’intention des familles vulnérables qui peuvent présenter une demande en soumettant une brève description de leur situation socioéconomique (Mexico 2017c, 32). Ces deux programmes exigent de présenter, entre autres documents, une pièce d’identité délivrée par le gouvernement, une copie du CURP et une preuve d’adresse (Mexico 2017c, 32). Le site Internet du DIF signale qu’il y avait 16 010 bénéficiaires en 2018 (Mexico s.d.g). Selon l’évaluation interne du programme, 82,2 p. 100 des bénéficiaires étaient des femmes (Mexico 2017c, 16).

4.3 Mérida, Yucatán

D’après le site Internet du gouvernement du Yucatán, les Services spécialisés de l’État pour la lutte contre la violence envers les femmes (Servicios Especializados de Atención a la Violencia contra las Mujeres en el Estado) offrent aux femmes victimes de violence sexiste des services sociaux, psychologiques et juridiques gratuits et confidentiels, ainsi que l’accès à des groupes de soutien et à des travailleurs sociaux (Yucatán 1er oct. 2019). Les femmes de plus de 18 ans qui détiennent une pièce d’identité officielle ou un CURP, si elles n’ont aucun autre document d’identité, peuvent demander des services directement auprès de n’importe quel centre municipal de lutte contre la violence envers les femmes (Centros Municipales de Atención a la Violencia contra las Mujeres - CMAVM) dans l’État du Yucatán (Yucatán 1er oct. 2019). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

L’Institut municipal des femmes (Instituto Municipal de la Mujer) de Mérida offre des groupes d’entraide liée à l’estime de soi, à la violence sexiste et aux questions juridiques, de l’aide pour la recherche d’emploi et l’accès à un psychologue (Mérida s.d.). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] L’Institut national de la statistique et de la géographie (Instituto Nacional de Estadística y Geografía - INEGI) est un organisme public indépendant qui est chargé de recueillir et de diffuser des renseignements statistiques sur le Mexique, notamment sur ses ressources, sa population et son économie (Mexique s.d.c).

[2] L’enquête a été menée auprès de femmes âgées de 15 ans et plus appartenant à 142 363 ménages (Mexique 18 août 2017, 2-5).

[3] L’INEGI donne les définitions suivantes : [traduction] « moyennement graves » fait référence aux « femmes qui ont subi des actes de violence sporadiques et qui ont signalé des souffrances physiques et/ou psychologiques de gravité moyenne (des ecchymoses, des saignements ou des sensations de brûlure dans la région vaginale, une perte ou une augmentation de l’appétit) »; « graves » fait référence aux « femmes qui ont subi des actes de violence physique ou sexuelle occasionnels ayant causé des souffrances physiques et/ou psychologiques graves (des coupures, des brûlures ou la perte de dents, des hémorragies ou saignements, des troubles nerveux, la détresse ou la peur, la tristesse, la dépression et l’insomnie) »; et « très graves » fait référence à « celles qui ont signalé avoir subi des actes de violence répétés ayant causé des souffrances physiques et/ou psychologiques qui mettent en péril leur intégrité physique, telles que des fractures, des avortements ou des naissances prématurées, des maladies transmises sexuellement, la perte d’habiletés motrices, des pensées suicidaires et des tentatives de suicide » (Mexique 22 nov. 2018, 9).

[4] L’expression [traduction] « économiquement actif » désigne « [l]es personnes âgées de 15 ans et plus, occupant ou non un emploi, qui étaient liées à une activité économique quelconque ou qui en cherchaient une durant la semaine de référence » (Mexique 2017a, 502).

[5] D’après un rapport de l’Administration de la sécurité sociale (Social Security Administration) des États-Unis, intitulé Social Security Programs Throughout the World, le salaire minimum quotidien au Mexique était de 88,36 pesos mexicains (MXN) [6,15 $ CAN] en date de décembre 2017 (É.-U. mars 2018, 1).

Références

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Mexico. S.d.f. Sistema para el Desarrollo Integral de la Familia (DIF). « Programa de Entrega de Despensas (Apoyos Alimentarios) a Población en Condiciones de Vulnerabilidad ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexico. S.d.g. Sistema para el Desarrollo Integral de la Familia (DIF). « Padrón de derechohabientes del Programa: Entrega de Despensas (Apoyos Alimentarios) a Población en Condiciones de Vulnerabilidad ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 14 août 2019. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Encuesta nacional de ocupación y empleo (ENOE), población de 15 años y más de edad: Indicadores de género - Segundo trimestre 2019 ». [Date de consultation : 25 sept. 2019]

Mexique. 5 avril 2019. « Preguntas frecuentes: Beca Bienestar para las familias de educación básica ». [Date de consultation : 25 sept. 2019]

Mexique. Décembre 2018. Secretaría de Bienestar. « Programa de Estancias Infantiles para Apoyar a Madres Trabajadoras ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 22 novembre 2018. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « 'Estadísticas a propósito del Día Internacional de la Eliminación de la Violencia contra la Mujer (25 de noviembre)'/Datos nacionales ». Communiqué de presse no 588/18. [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 28 mai 2018. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Encuesta nacional de los hogares (ENH) 2017 ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 18 août 2017. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Encuesta nacional sobre la dinámica de las relaciones en los hogares (ENDIREH) 2016 ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 31 mars 2017. Secretaría de Desarrollo Social (SEDESOL). « Prospera Programa de Inclusión Social: Montos mensuales correspondientes al primer semestre de 2017 ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 2017a. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). Anuario estadístico y geográfico de la Ciudad de México 2017. [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. 2017b. Reglas de Operación del Programa de Estancias Infantiles para Apoyar a Madres Trabajadoras. [Date de consultation : 4 oct. 2019]

Mexique. 30 novembre 2015. Secretaría de Bienestar. « Programa de Estancias Infantiles para Apoyar a Madres Trabajadoras ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. S.d.a. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Encuesta nacional sobre discriminación (ENADIS) 2017 ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. S.d.b. Secretaría de Bienestar. « Directorio de Estancias Infantiles - Programa de Estancias Infantiles para Apoyar a Madres Trabajadoras ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Mexique. S.d.c. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Quiénes somos ». [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Nations Unies. 3 septembre 2018. Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Compilation on Mexico. (A/HRC/WG.6/31/MEX/2) [Date de consultation : 19 sept. 2019]

Nations Unies. 25 juillet 2018. Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Concluding Observations on the Ninth Periodic Report of Mexico. (CEDAW/C/MEX/CO/9) [Date de consultation : 10 sept. 2019]

Nations Unies. S.d. Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). « Prosperity. Social Inclusion Programme (2014-2019) ». [Date de consultation : 25 sept. 2019]

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). 7 décembre 2018. « Mexico ». Social Institutions & Gender Index 2019. [Date de consultation : 20 sept. 2019]

Professeur, Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). 18 septembre 2019. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Yucatán. 1er octobre 2019. « Servicios especializados de atención a la violencia contra las mujeres en el estado ». [Date de consultation : 20 janv. 2020]

Yucatán. 24 septembre 2019. « Servicios para la inclusión de las mujeres al ámbito laboral ». [Date de consultation : 23 sept. 2019]

Yucatán. 19 avril 2018. « Atención a solicitudes de mujeres (individuales o en grupos) ». [Date de consultation : 23 sept. 2019]

Autres sources consultées

Sources orales : Mérida – Instituto de la Mujer; Mexico – Sistema para el Desarrollo Integral de la Familia; Red Nacional de Refugios; Yucatán – Departamento de Vinculación de la Dirección de Autonomía y Empoderamiento de las Mujeres, Instituto para la Igualdad entre Mujeres y Hombres en Yucatán.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Data Cívica; Human Rights Watch; Mexico News Daily; Mexique – Comisión Nacional para Prevenir y Erradicar la Violencia Contra las Mujeres, Instituto Nacional de las Mujeres; Nations Unies – ONU Femmes, Refworld; Open Society Foundations; The Yucatan Times.

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