Venezuela : information sur les groupes progouvernementaux (aussi connus sous le nom de colectivos), y compris les Tupamaros; leurs zones d’activités, objectifs, activités et relations avec le gouvernement, y compris des incidents de collusion; information indiquant si les groupes agissent sous un commandement unifié et information sur la nature de la coopération entre les différentes cellules à l’échelle du pays (2015-mai 2017) [VEN105785.EF]

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Selon diverses sources, les colectivos sont :

  • [traduction] « des groupes communautaires militants » (Reuters 13 févr. 2014);
  • [traduction] « des groupes de civils armés proches du gouvernement » (AI 24 févr. 2014);
  • [traduction] « des groupes progouvernementaux prochavistes » (CBC 1er mars 2014);
  • [traduction] « des gangs progouvernementaux armés » (Human Rights Watch oct. 2016); ou
  • [traduction] « des groupes communautaires militants et progouvernementaux » (BBC 25 avr. 2017).

D’après la BBC,

[traduction]

[l]es membres des colectivos soutiennent qu’ils défendent la révolution socialiste du président Maduro contre les attaques des secteurs élitistes et impérialistes de la société. Toutefois, leurs détracteurs affirment que les tenants de la ligne dure parmi ces groupes ne sont en réalité que des voyous prêts à intimider quiconque ne partage pas leurs idées (BBC 20 avr. 2017).

De même, dans un article de Reuters, on peut lire que les colectivos [traduction] « se qualifient de groupes communautaires, mais [que] […] l’opposition [les] accuse d’être des ailes paramilitaires violentes du parti socialiste au pouvoir » (Reuters 19 avr. 2017).

Cependant, selon TeleSUR, une plateforme multimédia latino-américaine au Venezuela (TeleSUR s.d.) [1], les colectivos sont des groupes communautaires chargés de [traduction] « mettre en œuvre, exécuter, organiser et administrer les stratégies gouvernementales dans les secteurs où ils sont présents » (TeleSUR 13 févr. 2014). TeleSUR ajoute que, de plus, les colectivos discutent des mesures gouvernementales [traduction] « d’une façon telle que les gens eux-mêmes sont responsables d’évaluer le progrès de la Révolution » (TeleSUR 13 févr. 2014). De même, d’après un article publié en 2014 par Inter Press Service (IPS), une agence de presse mondiale visant à [traduction] « faire entendre les voix du Sud et de la société civile sur les questions liées au développement, à la mondialisation, aux droits de la personne et à l’environnement » (IPS s.d.), [traduction] « [l]es groupes d’opposition désignent les groupes civils qui les opposent […] sous les noms de "tupamaros" ou de "colectivos" sans faire de distinction, et ces termes se sont répandus dans les villes où les manifestations [antigouvernementales de 2014] se sont multipliées » (IPS 7 mars 2014). Toutefois, la même source fait référence à des [traduction] « recherches menées par des ONG et des médias » selon lesquelles « la vaste majorité des colectivos sont des groupes de quartier pacifiques qui appuient le gouvernement, menant à bien les programmes publics de travail social ou élaborant leurs propres projets » (IPS 7 mars 2014).

D’après un rapport sur le crime organisé dans les Amériques produit par InSight Crime, une fondation qui étudie le crime organisé en Amérique latine et dans les Caraïbes (InSight Crime s.d.), le terme « colectivos » peut désigner :

[traduction]

toute organisation communautaire animée par un but commun, allant des groupes de quartier qui coordonnent des événements sociaux ou partagent un passe-temps particulier aux […] collectifs militants accusés de s’en prendre aux manifestants antigouvernementaux (InSight Crime 24 nov. 2014, 85).

De même, Human Rights Watch affirme que [traduction] « le terme "colectivos" est également utilisé […] pour désigner un vaste éventail d’organisations sociales qui appuient les politiques gouvernementales et qui, dans certains cas, participent à leur mise en œuvre. Cela inclut des groupes environnementaux, féministes, syndicaux et éducatifs », dont « la vaste majorité » ne se livre pas à des actes de violence (Human Rights Watch oct. 2016, 23). Dans un article d’Al Jazeera, on signale que les colectivos ne sont pas tous armés et on cite les propos d’un membre d’un des groupes, selon lesquels les collectifs comprennent [traduction] « des défenseurs des droits des homosexuels, des écologistes, des anarchistes et des militants des droits des femmes » qui sont liés par « leur désir de défendre la révolution » (Al Jazeera 24 févr. 2014).

Selon Reuters, [traduction] « [i]l y a peu de façons précises d’identifier les colectivos » (Reuters 19 avr. 2017). D’après les recherches d’InSight Crime, la forme et la structure des colectivos peuvent varier : il y a notamment des [traduction] « colectivos territoriaux armés » (colectivos territoriales armados) qui contrôlent des zones déterminées où ils exercent leurs activités et des « bandes motorisées » (bandas motorizad[a]s) qui sont moins structurées, mais qui ont le plein appui du gouvernement (InSight Crime 28 oct. 2016).

D’après Al Jazeera,

[traduction]

[l]es tupamaros, la Coordination Simon Bolivar et le mouvement Alexis Vive figurent parmi les plus importants [colectivos], mais il y a plus d’une centaine de groupes similaires qui mènent des activités à l’échelle du pays. Ils sont souvent minés par des scissions et des divisions […] et il y a une certaine fluidité dans leurs structures et leurs affiliations (Al Jazeera 24 févr. 2014).

Au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un chargé de cours en science politique et en études latino-américaines à l’Université de Toronto, qui se spécialise dans la politique vénézuélienne et qui a publié des articles sur ce sujet, a affirmé que [traduction] « l’affiliation entre les colectivos est fluide » (chargé de cours 10 mai 2017). Selon la même source,

[traduction]

[p]our ce qui est du commandement général, il n’existe aucun organisme-cadre qui contrôle l’ensemble des colectivos. Il n’y a pas de coordonnateur national. Les colectivos individuels ont divers degrés de cohésion et de discipline.

En ce qui a trait à la structure de commandement, il n’y a pas de structure globale qui unifie à la fois les colectivos combattants armés, tels que les tupamaros, et les colectivos de type plus communautaire au niveau des quartiers (chargé de cours 10 mai 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

1.1 Tupamaros

Al Jazeera signale que le mouvement des tupamaros [Movimiento Tupamaro, Movimiento Revolucionario Tupamaro - MRT] a été fondé dans les années 1980 et qu’il était [traduction] « inspiré par les rébellions marxistes à l’échelle de l’Amérique latine » (Al Jazeera 8 juin 2013). D’après TeleSUR, le mouvement des tupamaros est une organisation politique se réclamant de la tradition marxiste-léniniste qui est [traduction] « peut-être le colectivo vénézuélien le mieux connu » (TeleSUR 13 févr. 2014). Al Jazeera rapporte qu'il est possible de décrire les tupamaros [traduction] « comme étant un "gang politisé" ou une "brigade de protection communautaire", selon le point de vue adopté » (Al Jazeera 8 juin 2013). Al Jazeera signale aussi que les tupamaros [traduction] « sont […] un des plus importants collectifs armés » (Al Jazeera 24 févr. 2014). Le chargé de cours a déclaré que les tupamaros sont [traduction] « le colectivo le plus ancien et le plus important et [qu’]ils ont la plus grande portée nationale » (chargé de cours 10 mai 2017).

Al Jazeera affirme que les tupamaros [traduction] « formaient d’abord principalement une organisation de lutte contre la criminalité dans [le quartier] du 23 janvier et d’autres quartiers défavorisés » (Al Jazeera 8 juin 2013). De même, au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un analyste principal de l’International Crisis Group qui est établi à Caracas a déclaré que les tupamaros sont issus du quartier du 23 janvier à Caracas et dominent maintenant des secteurs de ce bidonville (International Crisis Group 5 mai 2017). De même, Al Jazeera signale que le groupe [traduction] « maintient un certain degré d’ordre dans le quartier du 23 janvier » (Al Jazeera 8 juin 2013).

Selon TeleSUR, les tupamaros ont appuyé Hugo Chávez lors de l’élection présidentielle de 1998 et, après l’élection de ce dernier, le groupe a appuyé son idéologie et les changements qui ont été mis en œuvre (TeleSUR 13 févr. 2014). D’après Al Jazeera, les tupamaros [traduction] « collaboreraient avec le gouvernement socialiste du Venezuela et se montreraient impitoyables envers les adversaires » (Al Jazeera 8 juin 2013). Selon le chargé de cours,

[traduction]

les tupamaros ont fonctionné par le passé comme un parti politique et ont mené des campagnes électorales. Avec le temps, ils se sont alignés dans une large mesure sur les politiques de l’État, particulièrement le porte-parole des tupamaros, José Pinto. Les tupamaros se sont dissous à titre de parti politique et se sont joints au Parti socialiste unifié du Venezuela [Partido Socialista Unido de Venezuela - PSUV]. Cependant, ils tiennent encore des réunions, ainsi leur drapeau est toujours présent (chargé de cours 10 mai 2017).

D’après Al Jazeera,

[traduction]

[a]ux yeux de la classe moyenne du Venezuela et de certains partisans du gouvernement, les tupamaros sont tout simplement des voyous, déterminés à saper la démocratie et à mener une guerre des classes sanglante en recourant à l’intimidation, à l’enlèvement et à d’autres crimes. Aux yeux de leurs partisans, les tupamaros constituent la première ligne de la justice sommaire administrée dans les quartiers où les policiers ont trop peur, sont trop inefficaces et sont trop corrompus pour mériter la confiance du public (Al Jazeera 8 juin 2013).

Al Jazeera ajoute que [traduction] « [d]es membres des tupamaros ont affirmé avoir reçu un entraînement à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie [Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia - FARC] » (Al Jazeera 8 juin 2013). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

Infobae, un site Internet d’actualité argentin, signale que les tupamaros se déplacent habituellement en motocyclette et se couvrent le visage (Infobae 13 févr. 2014). La même source ajoute que les tupamaros ont été accusés de s’en prendre aux entreprises et aux édifices des gens qui, à leur avis, appartiennent à l’ordre [traduction] « oligarchique et bourgeois »; de plus, afin de contrôler le commerce de la drogue, les tupamaros ont tué les trafiquants et les distributeurs qui ont tenté d’envahir leur territoire (Infobae 13 févr. 2014). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

Dans un rapport de la Coalition des organisations du Forum pour la vie (Coalición de Organizaciones del Foro por la Vida), une plateforme regroupant 20 ONG de défense des droits de la personne au Venezuela (Coalición de Organizaciones del Foro por la Vida févr. 2014, 4), on peut lire que, à Mérida, des membres des tupamaros répondent à toute manifestation publique de contestation en commettant des actes de vandalisme, en détruisant des biens et en se livrant à des agressions armées (Coalición de Organizaciones del Foro por la Vida févr. 2014, 12). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

El Nacional, un journal vénézuélien, cite les propos de José Pinto, le secrétaire général des tupamaros, selon lesquels certains membres des tupamaros sont autorisés à porter des armes, tels que les députés, certains conseillers municipaux et les gestionnaires de la branche politique, mais [traduction] « ses membres sont pacifiques et attachés à l’état de droit » et seules les personnes ayant l’autorisation portent des armes à feu (El Nacional 9 mars 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

2. Zones d’activités

Selon Al Jazeera, les colectivos mènent leurs activités [traduction] « dans les bidonvilles sur les versants autour de la capitale ainsi que dans certaines régions rurales » (Al Jazeera 24 févr. 2014). Le New York Times signale que les colectivos [traduction] « contrôlent de vastes territoires partout au Venezuela, en se finançant dans certains cas au moyen de l’extorsion, de la vente d’aliments au marché noir et d’une participation au trafic de stupéfiants, car le gouvernement ferme les yeux sur ces activités en échange de la loyauté » (The New York Times 22 avr. 2017). La même source cite les propos de Fermín Mármol, un criminologue à l’Université de Santa María à Caracas, selon lesquels les colectivos [traduction] « contrôlent 10 p. 100 des villes, petites ou grandes, au Venezuela » (The New York Times 22 avr. 2017). D’après l’analyste principal de l’International Crisis Group, les colectivos élargissent leurs activités partout au Venezuela, mais habituellement dans les zones urbaines (International Crisis Group 5 mai 2017).

L’analyste principal de l’International Crisis Group a affirmé qu’il y a [traduction] « toutes sortes d’estimations » pour ce qui est du nombre de colectivos et que « selon certaines estimations, il y aurait des centaines de groupes, mais [qu’]il y a aussi des estimations les chiffrant peut-être à plusieurs milliers » (International Crisis Group 5 mai 2017).

Selon Reuters, les colectivos :

[traduction]

sont parsemés un peu partout au pays et ne comptent probablement que quelques milliers de membres. La douzaine de groupes les mieux connus sont tous établis dans le bastion des colectivos : le [quartier du 23 janvier] près du centre de Caracas.

Le [quartier du 23 janvier] abrite près de 100 000 personnes. La sécurité y est presque entièrement assurée par les colectivos. Certains érigent des barrages routiers la nuit, communiquent d’un barrage à l’autre au moyen de radios portatives, interceptent des voitures et interrogent les passagers (Reuters 13 févr. 2014).

D’après IPS, certains des colectivos [traduction] « sont issus de la cité des logements sociaux [du 23 janvier] à l’ouest de Caracas » et « chacun contrôle un petit territoire » (IPS 7 mars 2014).

Selon un article de 2017 rédigé par Yira Yoyotte, qui est décrite comme une journaliste à l’Assemblée nationale (Asamblea Nacional - AN) en 2008 (Universidad Católica Andrés Bello s.d.), les colectivos suivants mènent [traduction] « ouvertement » leurs activités dans le quartier du 23 janvier : La Piedrita, Alexis Vive, tupamaros et Carapaica (Yoyotte 25 avr. 2017). L’analyste principal de l’International Crisis Group a expliqué qu’il y a une douzaine de colectivos rivaux dans le quartier du 23 janvier, y compris Alexis Vive et La Piedrita, et qu’il y a parfois des fusillades (International Crisis Group 5 mai 2017). De même, sans fournir plus de détails, le chargé de cours s’est dit d’avis que les tupamaros et La Piedrita [traduction] « se détestent » (chargé de cours 10 mai 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

Yira Yoyotte signale que, selon des renseignements publiés par des agences de presse nationales et internationales, à Cotiza seulement, un quartier à Caracas, il y a [traduction] « au moins » une centaine de groupes de colectivos (Yoyotte 25 avr. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

D’après l’article du New York Times, dans un secteur de logement social bâti par le président Chávez et appelé Ciudad Miranda, [traduction] « [l]es résidents affirment que le secteur est maintenant dirigé par [des colectivos] » (The New York Times 26 janv. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

Selon le rapport en date de 2014 publié par la Coalition des organisations du Forum pour la vie, la ville de Mérida est souvent le théâtre d’activités des colectivos (Coalición de Organizaciones del Foro por la Vida févr. 2014, 12). De même, l’analyste principal de l’International Crisis Group a déclaré que Mérida est une autre ville connue pour l’activité des colectivos, et que les tupamaros et d’autres colectivos y sont présents (International Crisis Group 5 mai 2017). Le chargé de cours a signalé que [traduction] « le quartier [du 23 janvier] à Caracas et La Chamita à Mérida figurent parmi les bastions des colectivos » (chargé de cours 10 mai 2017).

3. Activités

Selon un article de Reuters en date de 2014,

[traduction]

[e]n accomplissant des tâches allant d’assurer la sécurité dans leurs communautés à rallier des soutiens aux efforts gouvernementaux en matière de lutte contre la pauvreté, [les colectivos] servent de prolongement non officiel du Parti socialiste, brouillant souvent la ligne de démarcation entre le militantisme partisan et le service communautaire.

Ils constituent une partie essentielle de la « machine » électorale du gouvernement, peuvent déplacer les électeurs à la dernière minute pour faire pencher la balance dans les courses serrées et sont parfois qualifiés par leurs détracteurs de voyous de bureau de vote qui intimident leurs adversaires.

Les colectivos font renvoi à leurs librairies, à leurs groupes d’étude, à leurs camps d’été pour enfants et à leurs cafés-rencontres matinaux pour retraités afin de souligner les services réels qu’ils offrent à leurs communautés. Ils se rendent aux marches et rassemblements du gouvernement pour tenir à l’écart les fauteurs de trouble de l’opposition (Reuters 13 févr. 2014).

Toutefois, InSight Crime déclare que, d’après ses recherches, [traduction] « bon nombre des colectivos du pays se criminalisent et ont recours à la violence, extorquant les communautés qu’ils prétendent souvent protéger » (InSight Crime 28 oct. 2016). De même, l’analyste principal de l’International Crisis Group a signalé que les colectivos ont acquis du pouvoir et de l’influence et que, dans de nombreux cas, ils se sont liés au crime organisé et se sont transformés en [traduction] « organisations partiellement criminelles » (International Crisis Group 5 mai 2017). La même source a aussi déclaré que les colectivos ont reçu des armes du gouvernement et ont suivi des entraînements de guerre en zone urbaine, notamment de la part de Cubains, de guérilleros colombiens et du groupe Pays basque et liberté (Euskadi Ta Askatasuna - ETA) [2] (International Crisis Group 5 mai 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

L’analyste principal de l’International Crisis Group a également affirmé que [traduction] « les colectivos jouent le rôle d’hommes de main dans les barrios (quartiers) et [que], de façon générale, […] ils visent à intimider la population pour la décourager de faire quoi que ce soit qui déplaise au gouvernement » (International Crisis Group 5 mai 2017). L’analyste principal a ajouté que,

[traduction]

[s]ous leur forme actuelle, les soi-disant colectivos (qu’il est préférable de qualifier de groupes parapoliciers intégrés à la police, aux forces militaires et aux réseaux du renseignement) ne sont pas nécessairement issus des groupes militants politiques originaux. Certains analystes affirment que bon nombre de ces gens sont tout simplement des criminels (International Crisis Group 5 mai 2017).

Selon le chargé de cours,

[traduction]

[b]eaucoup de colectivos ont une assise territoriale, notamment dans les barrios, tels que le [quartier du] 23 [janvier] et l’Ouest de Caracas, ainsi qu’à Petare dans l’Est, où ils ont réussi à expulser la police. Par le passé, les colectivos sont parvenus à expulser de force les trafiquants de drogue et les autorités policières de leurs territoires.

À l’intérieur de leurs assises territoriales, les colectivos sont de facto les personnes responsables de l’application de la loi. Si quelqu’un se fait prendre en train de vendre de la drogue ou de maltraiter un conjoint, les colectivos rendent une justice expéditive. Ils mettent en application leur propre code. Parfois, les lois sont élaborées par les communautés et, parfois, elles sont imposées par les colectivos (chargé de cours 10 mai 2017).

Le chargé de cours s’est aussi dit d’avis [traduction] « [qu’]il n’y a pas de harcèlement soutenu de la part des colectivos à l’encontre des citoyens ordinaires » (chargé de cours 10 mai 2017).

D’après le New York Times, [traduction] « [l]es bandes des colectivos ont été accusées d’attaques répétées contre les journalistes qui couvrent leurs activités dans les rues » (The New York Times 22 avr. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

3.1 Manifestations de 2014

Selon Latin American Newsletters (LatinNews), une source d’information à Londres créée pour diffuser [traduction] « des analyses de spécialistes dans les domaines de la politique, de l’économie et de la sécurité touchant l’Amérique latine et les Caraïbes » (LatinNews s.d.), au début de 2014,

[traduction]

une série de marches et de manifestations d’opposition s’est répandue à l’échelle du pays, visant initialement à dénoncer les niveaux élevés de criminalité, mais s’élargissant rapidement pour inclure des plaintes contre l’inflation et la pénurie d’aliments. […] Les manifestants ont été dispersés par les forces de sécurité et des militants armés [du Parti socialiste] (agissant au sein de groupes connus sous le nom de colectivos), ce qui a entraîné une série d’affrontements violents au cours desquels, selon les estimations, 43 personnes ont été tuées et environ 3 000 autres ont été arrêtées (LatinNews août 2016, en italique dans l’original).

De même, d’après le Miami Herald, un journal de Miami, [traduction] « [e]n 2014, des manifestations exigeant le départ du président Maduro ont été réprimées dans la violence. […] Des groupes de civils armés progouvernementaux, connus sous le nom de colectivos, étaient souvent impliqués » ( Miami Herald 25 mai 2016, en italique dans l’original). Selon InSight Crime, en 2014, [traduction] « [à] la suite d’un ordre diffusé à la télévision, [les colectivos] sont intervenus contre les manifestants dans les grandes villes où on réclamait la démission du président Maduro » (InSight Crime 14 mars 2016). D’après la CBC, en mars 2014, il y a eu [traduction] « de violents affrontements entre les manifestants, la police antiémeute, la Garde nationale et les colectivos » (CBC 27 mars 2014). Amnesty International a signalé que les colectivos avaient commis des agressions [traduction] « avec impunité » durant « les manifestations pro et antigouvernementales » en février 2014 (Amnesty International 24 févr. 2014). Al Jazeera cite les propos d’un ancien dirigeant du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Movimiento de Izquierda Revolucionaria), un ancien groupe de guérilleros de gauche, selon lesquels les colectivos intimidaient [traduction] « les détracteurs du gouvernement, y compris ceux de la gauche », durant les troubles de 2014 (Al Jazeera 24 févr. 2014). Dans le rapport d’InSight Crime, on peut lire que [traduction] « durant les manifestations antigouvernementales [au début de 2014], les collectifs ont été accusés d’avoir tué des manifestants » (InSight Crime 24 nov. 2014, 87). Toutefois, dans le même rapport, on cite les propos de David Smilde, un agrégé supérieur de recherches au Bureau de Washington sur l’Amérique latine (Washington Office on Latin America - WOLA), selon lesquels [traduction] « bien que les collectifs aient été accusés d’avoir commis une part importante des actes de violence » durant les manifestations au premier trimestre de 2014, « ils étaient vraisemblablement responsables que d’une faible part » (InSight Crime 24 nov. 2014, 87). Dans un article de Radio France internationale (RFI) sur les manifestations de 2014 au Venezuela, on cite les propos du ministre des Affaires étrangères du Venezuela, selon lesquels :

[version française de RFI]

[p]ar le passé, il existait des collectifs qui avaient été créés pour servir de système de défense contre la délinquance et la répression policière. C’était le cas dans le passé. Durant les quinze dernières années de la révolution bolivarienne, ces groupes ont été désarmés et réinsérés dans la société.

Aujourd’hui, je vous assure qu’aucun des collectifs liés à la révolution bolivarienne n’est responsable des morts qu’on a déplorés ces derniers mois (RFI 24 avr. 2014).

3.2 Après les manifestations de 2014

D’après les Country Reports on Human Rights Practices for 2016 publiés par le Département d’État des États-Unis, [traduction] « des ONG et des militants politiques ont fait état d’une crainte généralisée de la répression en raison de la militarisation du pays et des activités plus nombreuses des gangs progouvernementaux (les "colectivos") contre les manifestations » (É.-U. 3 mars 2017, 22). Selon la même source,

[traduction]

[b]ien que le gouvernement n’ait pas publié de statistiques sur les exécutions extrajudiciaires, des ONG ont signalé que les services de police nationale, d’État et municipale, ainsi que les forces armées et les groupes paramilitaires soutenus par le gouvernement, connus sous le nom de « colectivos », ont commis ces exécutions [en 2016] (É.-U. 3 mars 2017, 2).

Selon un article de Reuters paru dans le Guardian, le 9 juin 2016, [traduction] « [d]es parlementaires de l’opposition vénézuélienne ont dit avoir été attaqués par des groupes progouvernementaux lorsqu’ils ont tenté de se rendre au siège de la Commission électorale […] pour exiger un référendum sur la destitution du président Nicolás Maduro » (The Guardian 9 juin 2016).

Le New York Times cite les propos de Vénézuéliens selon lesquels [traduction] « [d]es conflits de travail avec les syndicats aux manifestations étudiantes dans les universités, les colectivos apparaissent presque partout où le gouvernement estime que les citoyens dévient du droit chemin » (The New York Times 22 avr. 2017). D’après la même source, en avril 2017, [traduction] « des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Caracas et d’autres villes pour exiger des élections », et les colectivos « semblent jouer un rôle clé dans la répression de la dissidence » (The New York Times 22 avr. 2017). La même source ajoute que, aux côtés des forces de sécurité, [traduction] « les hommes de main des colectivos se livrent à une intimidation plus féroce et souvent mortelle » (The New York Times 22 avr. 2017). Dans un article de l’Associated Press (AP), on peut lire que [traduction] « [d]es dirigeants de l’opposition ont blâmé [les colectivos] pour un certain nombre de décès » survenus durant les manifestations de 2017 (AP 25 avr. 2017). Selon l’Economist, [traduction] « [a]u moins 29 personnes sont mortes [entre mars 2017 et le 27 avril 2017] dans les pires troubles civils des trois dernières années. Bon nombre d’entre elles ont été tuées par […] les colectivos » (The Economist 27 avr. 2017). De même, l’analyste principal de l’International Crisis Group a déclaré que les colectivos [traduction] « auraient tué des manifestants » durant les manifestations de 2017 (International Crisis Group 5 mai 2017). Selon le chargé de cours, [traduction] « durant les manifestations de 2017, il y avait des bandes de motorizados (des motocyclistes faisant partie des colectivos) qui harcelaient l’opposition » (chargé de cours 10 mai 2017). Toutefois, dans un article d’Últimas Noticias , un site Internet d’actualité vénézuélien, on cite les propos d’un représentant du Grand pôle patriotique (Gran Polo Patriótico - GPP) [3] à l’Assemblée nationale, selon lesquels l’opposition souhaite accuser les colectivos des actes de violence commis en avril 2017, mais des membres de l’opposition se sont eux-mêmes infiltrés au sein de leur groupe en portant des masques pour leur faire croire qu’ils étaient des colectivos (Últimas Noticias 17 avr. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

D’après l’article de Yira Yoyotte, l’Assemblée nationale a voté en avril 2017 pour la création d’une commission spéciale chargée d’enquêter sur les actes des colectivos durant les manifestations de 2017 (Yoyotte 25 avr. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

4. Relation avec le gouvernement

Selon le New York Times,

[traduction]

[d]es spécialistes affirment que les colectivos remontent aux débuts de M. Chávez, qui les avait initialement conçus comme étant des organisations sociales qui feraient avancer sa vision d’une révolution socialiste menant à la transformation des quartiers défavorisés du Venezuela. Bon nombre de ces organisations avaient leur propre nom, leur propre drapeau et leur propre uniforme. Avec le temps, le gouvernement leur a fourni des armes et de l’entraînement, puis les a déployées à titre de milices distinctes (The New York Times 22 avr. 2017).

Des sources qualifient les colectivos de groupes [traduction] « paramilitaires », armés et entraînés par le gouvernement (Reuters 13 févr. 2014; Yoyotte 25 avr. 2017). Dans le Jane's Intelligence Review, on souligne que :

[traduction]

[l]e gouvernement craint de plus en plus que le PSUV au pouvoir subisse une défaite électorale majeure et a recours au déploiement des [colectivos] afin d’intimider l’opposition. […] Ils ont par le passé été utilisés pour réprimer violemment les manifestants de l’opposition et sont actuellement mobilisés pour dissuader la [Table de l’unité démocratique] (Mesa de la Unidad Democrática)] de faire campagne dans les régions que le PSUV perçoit comme des bastions progouvernementaux (Jane's Intelligence Review 26 nov. 2015).

D’après le New York Times, des spécialistes qui ont étudié les colectivos affirment que les membres des colectivos sont [traduction] « des civils ayant suivi une formation policière, armés par le gouvernement » (The New York Times 22 avr. 2017). L’analyste principal de l’International Crisis Group a signalé que [traduction] « les colectivos sont utilisés par le gouvernement et sont de plus en plus intégrés, dans une certaine mesure, aux services de la police et du renseignement. Ils ont des radios portatives et reçoivent des instructions du gouvernement » (International Crisis Group 5 mai 2017).

Toutefois, d’après InSight Crime, [traduction] « [l]e caractère obscur des collectifs et leur relation ambiguë avec le gouvernement font en sorte qu’il est difficile d’établir exactement l’ampleur de l’influence qu’ils exercent. Une partie du problème tient au fait que les collectifs [ne sont pas] homogènes » (InSight Crime 24 nov. 2014, 85). La même source ajoute que, [traduction] « parmi les collectifs armés […] il y a des différences pour ce qui est […] de leurs relations avec le gouvernement » (InSight Crime 24 nov. 2014, 85). La même source cite les propos suivants d’Alejandro Velasco, un professeur d’études latino-américaines à l’Université de New York qui a effectué des recherches sur les mouvements sociaux au Venezuela : [traduction] « bien que le point de vue actuel en ce qui a trait aux collectifs soit qu’ils aient établi "une connivence très forte et bien structurée et organisée" avec l’État, la réalité est plus complexe » (InSight Crime 24 nov. 2014, 85).

Dans le rapport d’InSight Crime, on ajoute ce qui suit :

[traduction]

[c]ertains collectifs, comme les tupamaros, ont des liens officiels avec le gouvernement et dirigent même leur propre parti politique. Les tupamaros avaient des liens étroits avec l’ancien maire de Caracas Juan Barreto, qui a nommé un dirigeant du groupe au poste de directeur adjoint de la sécurité publique et qui a recruté d’autres membres au sein de la police métropolitaine (InSight Crime 24 nov. 2014, 85).

Dans le même rapport, on cite les propos d’Alejandro Velasco, selon lesquels [traduction] « d’autres collectifs, comme la Coordinadora Simon Bolivar, limitent leurs communications officielles avec le gouvernement à la sollicitation de fonds pour des projets communautaires » (InSight Crime 24 nov. 2014, 85). La source ajoute [traduction] « [qu’]une troisième catégorie de collectifs maintient des liens encore plus informels avec les institutions gouvernementales, mais [que] les membres individuels ont tout de même souvent un accès aux gens au pouvoir grâce à leur travail au sein des services de sécurité ministériels ou à titre de gardes du corps de responsables publics » (InSight Crime 24 nov. 2014, 85). Al Jazeera cite les propos d’un agent de l’État qui entraîne les forces de sécurité vénézuéliennes et qui a parlé sous couvert d’anonymat, selon lesquels des membres des collectifs [traduction] « travaillent maintenant comme agents de sécurité au bureau du maire de Caracas ou dans d’autres services gouvernementaux » (Al Jazeera 24 févr. 2014).

4.1 Ressources et soutien financier

D’après InSight Crime, [traduction] « il est difficile d’établir le rôle joué par le gouvernement dans le financement et l’armement [des colectivos], et à quel point leurs activités seront tolérées » (InSight Crime 24 nov. 2014, 86). Dans le rapport d’InSight Crime, on cite les propos d’Alejandro Velasco, selon lesquels les colectivos :

[traduction]

reçoivent du financement de la part du gouvernement à la fois par des voies officielles et non officielles, y compris des caisses noires destinées à différents secteurs, auxquelles les collectifs peuvent accéder au moyen de requêtes directes ou indirectes. Dans certains cas, le financement est obtenu de façon encore moins officielle, les collectifs misant sur les liens personnels entre les membres et les responsables gouvernementaux pour accéder aux ressources (InSight Crime 24 nov. 2014, 86).

Dans le rapport d’InSight Crime en date de 2014, on ajoute que :

[traduction]

[p]eu importe de quelle manière [les colectivos] obtiennent leurs armes, le fait est que malgré les affirmations du gouvernement selon lesquelles seules les forces de sécurité officielles peuvent porter des armes pour défendre l’État, le gouvernement n’a jamais contraint [les colectivos] à se désarmer. Par conséquent, certains [colectivos] ont amassé des arsenaux impressionnants qui incluent des fusils automatiques, des mitraillettes, des grenades à fragmentation et des cartouches de gaz lacrymogène (InSight Crime 24 nov. 2014, 86).

Selon la même source, [traduction] « [b]ien que le gouvernement ait tenté de temps à autre de contenir les collectifs, il n’a jamais exercé de pression en vue de les désarmer entièrement et, d’après certains critiques, leur a largement permis d’agir avec impunité » (InSight Crime 24 nov. 2014, 88). Le chargé de cours a signalé que [traduction] « le gouvernement fournit certainement des ressources aux colectivos, y compris aux tupamaros, ce qui les aide à mener à bien leurs activités; cela englobe des prêts pour l’achat de leurs motocyclettes ou des fonds pour la location d’un immeuble » (chargé de cours 10 mai 2017).

4.2 Tensions avec les autorités gouvernementales

InSight Crime affirme que [traduction] « [m]algré le rôle que jouent les institutions gouvernementales dans le soutien des collectifs, soit officiellement ou officieusement, le gouvernement semble aussi percevoir ces groupes - par moments - comme un fardeau » (InSight Crime 24 nov. 2014, 87). La même source cite les propos d’Alejandro Valesco, selon lesquels :

[traduction]

la police et les collectifs sont engagés dans une « lutte historique pour savoir qui exerce le monopole de la violence légitime au sein de l’État », conduisant à une situation où les collectifs perçoivent les services policiers comme des ennemis et où les services policiers perçoivent les collectifs comme des « usurpateurs » (InSight Crime 24 nov. 2014, 87).

Selon le New York Times,

[traduction]

[a]u fur et à mesure que les [colectivos] ont gagné en puissance, ils ont exercé leur propre influence de façon indépendante du gouvernement, notamment au chapitre du contrôle du crime organisé, tel que le trafic de stupéfiants dans les barrios de Caracas.

Leur pouvoir était tellement grand que certains d’entre eux ont même affronté la police en 2014, dans le cadre d’un effort visant à évincer un ministre de l’Intérieur qui avait tenté de les contrer. Plus récemment, d’autres ont été impliqués dans des fusillades mortelles avec des soldats à la suite d’opérations militaires visant à mettre un frein au crime organisé (The New York Times 22 avr. 2017).

De même, dans le rapport d’InSight Crime, on peut lire que :

[traduction]

[l]es collectifs ont […] eu des affrontements avec les forces de sécurité à de nombreuses reprises. De nombreux collectifs étaient à l’origine des groupes d’autodéfense créés pour protéger leurs quartiers contre la violence perpétrée par des policiers et des criminels. Par conséquent, il y a beaucoup d’animosité entre les forces de sécurité et les collectifs armés (InSight Crime 24 nov. 2014, 87).

D’après un article d’InSight Crime en date de 2016, les colectivos [traduction] « se livrent à des combats de rue territoriaux avec des forces de l’État telles que la Garde nationale, et leurs relations avec les forces gouvernementales varient et changent » (InSight Crime 28 oct. 2016).

Selon le chargé de cours, [traduction] « il existe une relation tendue entre de nombreux colectivos et le gouvernement » (chargé de cours 10 mai 2017). Toutefois, la même source s’est dite d’avis que de nombreux colectivos, y compris les tupamaros, ont accordé un soutien inconditionnel au gouvernement ces dernières années (chargé de cours 10 mai 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel concernant les tensions et les affrontements entre les autorités gouvernementales et les colectivos.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] TeleSUR est [traduction] « un réseau exclusivement dédié aux nouvelles, géré par le gouvernement du Venezuela » (The New York Times 30 janv. 2015). D’après MercoPress, une agence de presse mettant l’accent sur [traduction] « la diffusion de nouvelles concernant le bloc commercial et politique du Mercosur, ainsi que les pays membres » (MercoPress s.d.), TeleSUR [traduction] « se présente comme étant une solution de rechange de tendance gauchiste à la couverture médiatique consacrée à l’Amérique latine par les médias de grande diffusion », et a été lancé en 2005 « grâce au financement provenant de six gouvernements régionaux qui s’alignent sur le Venezuela, y compris Cuba et la Bolivie » (MercoPress 29 mars 2016).

[2] L’ETA est un groupe qui réclamait l’indépendance pour une région englobant le nord de l’Espagne et le sud-ouest de la France (BBC 8 avr. 2017; Al Jazeera 18 mars 2017).

[3] Le GPP est une alliance électorale qui a été créée [traduction] « exclusivement » pour appuyer la réélection de Chávez en 2012 (PHW 2015). Le GPP regroupe les partis suivants : le Parti communiste (Partido Comunista - PCV), la Patrie pour tous (Patria para Todos), le Parti des réseaux (el partido Redes) et le PSUV (Infobae 9 mars 2017).

Références

Al Jazeera. 18 mars 2017. « Basque Separatist Group ETA 'to Disarm by April 8' ». [Date de consultation : 9 mai 2017]

Al Jazeera. 24 février 2014. « Armed Venezuelans for 'Syria Scenario' ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

Al Jazeera. 8 juin 2013. Chris Arseneault. « Awe and Fear: Politicized Gangs of Venezuela ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

Amnesty International (AI). 24 février 2014. Guadelupe Marengo. « Venezuela: Human Rights and the Rule of Law are the Only Reasonable Answer to the Crisis ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

Associated Press (AP). 25 avril 2017. « Venezuela's Chief Prosecutor Decries Violence as Deaths Rise ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 25 avril 2017. « Venezuela Protest Death Toll Rises in Renewed Violence ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 20 avril 2017. « Venezuela Crisis: Three Killed at Anti-Government Protests ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 8 avril 2017. « What is Eta? ». [Date de consultation : 9 mai 2017]

Canadian Broadcasting Corporation (CBC). 27 mars 2014. Mark Cadiz. « Venezuela an Online Battleground for Canadians Backing Protests ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

Canadian Broadcasting Corporation (CBC). 1er mars 2014. Mary Trina Mena. « Venezuela's Growing Middle-Class Revolt ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

Chargé de cours, University of Toronto. 10 mai 2017. Entretien téléphonique.

Coalición de Organizaciones del Foro por la Vida. Février 2014. Informe alternativo a los informes periódicos Tercero y Cuarto combinados que debía presentar la República Bolivariana de Venezuela en 2004 ante el Comité contra la Tortura. [Date de consultation : 2 mai 2017]

The Economist. 27 avril 2017. « The Declining Quality of Venezuela's Propaganda ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

El Nacional. 9 mars 2017. « José Pinto: Algunos militantes de Tupamaro tienen permiso para portar armas ». [Date de consultation : 7 mai 2017]

États-Unis (É.-U.). 3 mars 2017. Department of State. « Venezuela ». Country Reports on Human Rights Practices for 2016. [Date de consultation : 2 mai 2017]

The Guardian. 9 juin 2016. « Venezuelan Opposition Leaders Attacked by Pro-Government Groups ». [Date de consultation : 2 mai 2017]

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Infobae. 9 mars 2017. « Los aliados de Nicolás Maduro también denunciaron que el régimen busca ilegalizar partidos políticos ». [Date de consultation : 11 mai 2017]

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InSight Crime. 28 octobre 2016. « Opposition Protests will Be Met with Colectivos ». [Date de consultation : 3 mai 2017]

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InSight Crime. 24 novembre 2014. Kyra Gurney. « Venezuela's Leftist Collectives: Criminals or Revolutionaries ». Dans Game Changers: Tracking the Evolution of Organized Crime in the Americas. [Date de consultation : 2 mai 2017]

InSight Crime. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 12 mai 2017]

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Political Handbook of the World 2015 (PHW). 2015. « Venezuela ». Sous la direction de Thomas Lansford. Washington, DC : CQ Press.

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TeleSUR. S.d. « History ». [Date de consultation : 5 mai 2017]

Últimas Noticias. 17 avril 2017. Jhon Cisneros. « Matheus: La oposición busca involucrar a los colectivos con hechos violentos ». [Date de consultation : 3 mai 2017]

Universidad Católica Andrés Bello. S.d. « Televisora de la Asamblea Nacional (Agresión) ». [Date de consultation : 12 mai 2017]

Yoyotte, Yira. 25 avril 2017. Asamblea Nacional. « Comisión especial investigará participación de paramilitares en protestas de sectores de la oposición ». [Date de consultation : 5 mai 2017]

Autres sources consultées

Sources orales : professeur agrégé au Department of Politics de la Drexel University; Transparencia Venezuela; Washington Office on Latin America.

Sites Internet, y compris : AVN; CEPAZ; Chicago Tribune; ecoi.net; El Universal; Freedom House; Globovision; Haaretz; Institute for War and Peace Reporting; International Commision of Jurists; IRIN; Martí Noticias; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l’homme, ONU Femmes, Refworld, ReliefWeb; PSUV; Radio Free Europe; Radio Nacional de Venezuela; START National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism; Today Venezuela; Tupamaro; UPR Info.

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