Haïti : information sur la situation économique, y compris sur l’emploi et l’incidence des transferts de fonds; capacité de trouver un emploi dans les régions urbaines et rurales (2017-septembre 2019) [HTI106296.EF]

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Démographie

La population d’Haïti en 2018 était estimée à environ 11 millions d’habitants (Nations Unies s.d.a; É.-U. 21 août 2019; Banque mondiale s.d.). Le taux de croissance de la population pour la même année était d’environ 1,3 ou 1,4 p. 100 (Nations Unies s.d.a; Banque mondiale s.d.) et le taux de croissance de la population urbaine était estimé à 3,3 p. 100 (Nations Unies s.d.a). Des sources soulignent que la population urbaine d’Haïti en 2018 représentait 55,3 p. 100 de la population totale (Nations Unies s.d.a; É.-U. 21 août 2019), dont environ 2,6 millions de personnes à Port-au-Prince (É.-U. 21 août 2019). L’Indice de transformation de la Fondation Bertelsmann (Bertelsmann Stiftung Transformation Index (BTI) 2018 ), qui [traduction] « examine la transition vers la démocratie et l’économie de marché ainsi que la qualité de la gouvernance dans 129 pays » (Bertelsmann Stiftung 2018, 2), affirme ceci : [traduction] « L'un des plus importants bidonvilles d’Amérique latine est situé à Port-au-Prince, et environ 500 000 personnes y vivent dans des conditions difficiles affichant de hauts taux de criminalité » (Bertelsmann Stiftung 2018, 16). Selon la Division de la statistique des Nations Unies (United Nations Statistics Division - UNSD), la densité de la population est estimée à 403,2 personnes par kilomètre carré (Nations Unies s.d.a).

2. Croissance économique

Selon l’UNSD, Haïti avait un produit intérieur brut (PIB) de 7 647 M$ US en 2016 et un taux de croissance du PIB se situant à 1,4 p. 100, ce qui correspond à un PIB par habitant de 705 $ US (Nations Unies s.d.a). Des sources signalent que le PIB d’Haïti était d’environ 9 G$ US ou 10 G$ US en 2018 (EIU 31 mai 2019; Banque mondiale s.d.), avec un taux de croissance du PIB réel de 1,5 p. 100 et un taux d’inflation moyen des prix à la consommation de 14 p. 100 (EIU 31 mai 2019). Selon des données de l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) l’indice des prix à la consommation a augmenté de 19,1 p. 100 entre juillet 2018 et juillet 2019 (Haïti [19 août] 2019). On peut lire ce qui suit dans le rapport national sur Haïti pour le deuxième trimestre de 2019 publié par The Economist Intelligence Unit (EIU) :

[traduction]

Nous nous attendons à ce que l’activité économique demeure modérée tout au long de la période de prévision [jusqu’en 2020]. Après une croissance de 1,5 p. 100 du PIB réel en 2017-2018, nous prévoyons une légère hausse à 1,6 p. 100 en 2018-2019 et ensuite à 1,9 p. 100 en 2019-2020. Ces augmentations seront en grande partie attribuables aux investissements publics (en infrastructures) et, dans une moindre mesure, aux investissements privés (qui se concentreront dans les secteurs orientés vers l’exportation). La consommation privée sera étayée par des transferts de fonds importants par des travailleurs à l’étranger. […] Toutefois, le pouvoir d’achat des ménages demeurera faible en raison des pressions à la hausse extrêmes sur les prix. Le secteur extérieur continuera d’agir comme un frein sur la croissance en l’absence de réformes visant à améliorer la productivité dans une économie relativement peu diversifiée (EIU 31 mai 2019).

Le BTI 2018explique que

[traduction]

[l]’économie haïtienne a complètement déraillé après le tremblement de terre en 2010. En 2010, le PIB par habitant a chuté de 6,6 p. 100 selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). En 2011, le PIB a augmenté de 5,5 p. 100 en raison de l’afflux de l’aide étrangère, mais en 2012, le taux de croissance a diminué à 2,9 p. 100, a atteint 4,3 p. 100 en 2013 et il était estimé à 3,5 p. 100 en 2014 (Bertelsmann Stiftung 2018, 23).

La même source affirme que

[traduction]

[l’]indice de développement humain 2015 classait Haïti au 163e rang sur 187 pays, une amélioration comparativement à 2014. Même si Haïti a grimpé de cinq rangs, le pays est aux prises avec de graves inégalités économiques et sociales. Cette situation est attribuable à l’épidémie de choléra, à des efforts de redressement pour atténuer les effets du tremblement de terre de 2010 et la dévastation causée par l’ouragan Matthew le 4 octobre 2016, qui a détruit 80 p. 100 de l’économie du pays dans le Sud (Bertelsmann Stiftung 2018, 16).

Le BTI 2018ajoute que

[traduction]

[l]’ouragan Ma[tt]hew […] a aussi contribué au déclin du pays, depuis Haïti a perdu 25 p. 100 de son PIB. Le pays avait l’une des plus petites réserves de devises de la région (1,4 G$) depuis 2006 après avoir bénéficié du programme PetroCaribe. Le taux de chômage dépasse les 40,6 p. 100 et la majorité de la population active occupée travaille dans trois secteurs : l’agriculture – 38,1 p. 100; l’industrie (surtout l’assemblage) – 11,5 p. 100 et les services – 50 p. 100. L’inflation est estimée à 12,4 p. 100. La devise nationale a perdu plus de 30 p. 100 de sa valeur depuis 2014. Tous les secteurs, du secteur manufacturier à celui de l’agriculture, ont connu un déclin au cours des trois dernières années (Bertelsmann Stiftung 2018, 24).

De même, le World Factbook de la Central Intelligence Agency (CIA) remarque que le taux d’inflation est estimé à 14,7 p. 100 pour les prix à la consommation en 2017; que la [traduction] « dépréciation de la devise nationale a eu des conséquences néfastes sur les investissements et la croissance économique » et que l’ouragan Matthew a créé une « nouvelle urgence humanitaire », y compris « des dommages substantiels aux récoltes, aux maisons, au bétail et aux infrastructures partout dans la péninsule méridionale d’Haïti » (É.-U. 21 août 2019).

2.1 Industries

Selon l’UNSD, les principaux secteurs de l’économie haïtienne en 2016 et leur portion de la valeur ajoutée brute (VAB) étaient [traduction] « [l]es services et autres activités » à 45,3 p. 100, [traduction] « [l’]industrie » à 38 p. 100 et [traduction] « [l’]agriculture » à 16,7 p. 100 (Nations Unies s.d.a). D’après le rapport de l’EIU, les sources du PIB de l’économie haïtienne en 2016-2017 étaient le commerce, les hôtels et les restaurants (30,8 p. 100), l’agriculture et les pêcheries (22,1 p. 100), les services gouvernementaux (12,3 p. 100) et le secteur manufacturier (8,8 p. 100) (EIU 31 mai 2019). L’EIU prévoit une croissance dans le secteur manufacturier et souligne que l’industrie du textile est une des industries les plus compétitives en Haïti, car elle est à [traduction] « forte intensité de main-d’œuvre », mais « les grèves récurrentes liées à des demandes pour un salaire journalier plus élevé » ont « par le passé donné lieu à des arrêts de travail et pourraient décourager les investissements futurs dans ce secteur » et il est attendu que cette tendance se poursuivra (EIU 31 mai 2019). La même source remarque, concernant des tentatives de réanimer le secteur du tourisme, que le [traduction] « retour d’un nombre important de visiteurs est peu probable avant que la situation économique et politique se soit stabilisée en Haïti » (EIU 31 mai 2019).

Le BTI 2018affirme que [traduction] « les procédures administratives requises pour enregistrer une entreprise sont lourdes et compliquées » et explique que selon le Global Competitiveness Report for 2015-2016 du Forum économique mondial, le processus prend 97 jours, ce qui place Haïti au 138e rang sur 140 pays pour la durée du processus (Bertelsmann Stiftung 2018, 22). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements sur la création et l’enregistrement d’entreprises. Le BTI 2018souligne également que la [traduction] « majeure partie » de l’économie nationale appartient à « environ 15 grandes familles » et qu’il y a de hauts niveaux de corruption et d’interférence politique (Bertelsmann Stiftung 2018, 18).

2.2 Transferts de fonds

D’après l’évaluation de l’EIU, les transferts de fonds représentent une part [traduction] « extrêmement élevée » du PIB d’Haïti et il est attendu à ce qu’ils « restent » à un tel niveau; la source prévoit que la moyenne annuelle sera de 38,5 p. 100 en 2018-2019 et 2019-2020 (EIU 31 mai 2019). La Banque mondiale affirme qu’en 2018, les transferts de fonds ont atteint près de 3 G$US, ou 30,9 p. 100 du PIB d’Haïti (Banque mondiale s.d.).

Un document de travail de 2015 sur les transferts de fonds et leurs effets en Haïti — publié par l’Institut d’étude du travail (Institute for the Study of Labor – IZA) à Bonn, un centre de recherche international indépendant sans but lucratif associé à l’Université de Bonn — citant d’autres publications universitaires affirme que

[traduction]

près de 90 p. 100 des transferts de fonds viennent de l’Amérique du Nord, en majeure partie des États-Unis. Le reste vient de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes (6 p. 100) et de l’Europe (4 p. 100).

[…] Il a été constaté que les transferts de fonds ont d’importants effets de répartition en Haïti. Ils permettent à certains ménages de se soustraire à la pauvreté (Lamaute-Brisson, 2003) et sont un véhicule d’inclusion sociale, car ils permettent aux ménages défavorisés qui en reçoivent d’augmenter leur capacité de participer au marché (Orozco, 2006). Néanmoins, ils ne réduisent pas nécessairement les inégalités, car les transferts de fonds s’accumulent dans les déciles supérieurs de la distribution des revenus (Lamaute-Brisson, 2003; Jadotte, 2006) (Jadotte et Ramos déc. 2015, 4, références entre parenthèses dans l’original).

En citant des données de l’Enquête sur les conditions de vie en Haïti(ECVH-2001), la même source précise également ceci : [traduction] « environ les deux tiers des [ménages haïtiens] reçoivent des transferts de fonds qui représentent plus de 40 p. 100 de leurs revenus » (Jadotte et Ramos déc. 2015, 14). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

3. Emploi

Selon la section sur Haïti des Human Development Reports du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le taux de chômage [en 2017] était de 14 p. 100 et le taux de chômage des jeunes (15-24 ans) était de 36 p. 100 (Nations Unies [2018]). Le dossier sur Haïti du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France affirme que le taux de chômage officiel est de 27 p. 100 et souligne que les deux tiers des Haïtiens sont touchés par le chômage ou le sous-emploi (France 7 janv. 2019). Selon un rapport sur les conclusions de l’Enquête sur les conditions de vie des ménages en Haïti après le séisme(ECVMAS) — menée en partenariat en 2012 par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), le laboratoire de recherche Développement, institutions, mondialisation (DIAL) de l’Institut de recherche pour le développement, de France, et la Banque mondiale (Herrera, et al. juin 2014, 5) —, Haïti a un taux de chômage [selon la définition de l’Organisation internationale du travail (OIT)] de 14,1 p. 100, réparti de la façon suivante : rural (7,3 p. 100); aire métropolitaine [Port-au-Prince] (25,6 p. 100) et « [a]utre urbain » (20,1 p. 100) (Herrera, et al. juin 2014, 118). La même source examine aussi le taux de chômage élargi [lorsque la personne ne recherche pas activement un emploi, mais se déclare disponible pour travailler (Herrera, et al. juin 2014, 168)] et constate les taux de chômage élargis suivants : rural (20,1 p. 100); aire métropolitaine (40,2 p. 100) et autre urbain (38,1 p. 100) (Herrera, et al. juin 2014, 120).

Selon l’UNSD, les estimations de 2018 montrent que parmi le nombre total de personnes ayant un emploi, 46,8 p. 100 travaillent dans le secteur des services, 40,6 p. 100 travaillent en agriculture et 12,6 p. 100 dans l’industrie (Nations Unies s.d.a). Le BTI 2018souligne que la [traduction] « majorité de la population travaille dans le secteur de l’économie informelle et les estimations les plus récentes de la Banque mondiale et du Bureau de l’envoyée spéciale des Nations Unies pour Haïti laissent croire que plus de 90 p. 100 des emplois dans le secteur privé en Haïti sont dans le secteur informel » (Bertelsmann Stiftung 2018, 17). Les données de l’ECVMAS (2012), colligées par l’IHSI en collaboration avec DIAL et la Banque mondiale, montrent que dans les régions rurales, 70,7 p. 100 des emplois étaient en [agriculture (Herrera, et al. juin 2014, 169)]; le secteur informel est la source de 77,1 p. 100 des emplois dans l’aire métropolitaine [Port-au-Prince], de 69,5 p. 100 des emplois dans régions urbaines autres et de 26,7 p. 100 dans les régions rurales (Herrera, et al. juin 2014, 125). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, la directrice des programmes et des partenariats d'une institution de microfinances offrant ses services aux femmes désavantagées des régions rurales d'Haïti a de même affirmé que, quoique les possibilités d'emploi en Haïti soient [traduction] « pratiquement inexistantes », l'agriculture demeure un secteur majeur, en plus des revenus informels générés dans les marchés locaux (directrice des programmes et des partenariats 13 sept. 2019). Selon les données de 2012 de l’ECVMAS, pour l’ensemble du pays, 4,5 p. 100 des emplois étaient dans le secteur privé formel et 3,4 p. 100 des emplois étaient dans le secteur public (Herrera, et al. 2014, 125). Dans l’ECVMAS, on peut également lire que le revenu mensuel moyen était de 2 320 gourdes [32,19 $CAN] dans les régions rurales comparativement à 11 230 gourdes [155,84 $CAN] dans l’aire métropolitaine [Port-au-Prince] (Herrera, et al. juin 2014, 131). Selon la même source, en 2012, le sous-emploi a touché 81,6 p. 100 de la population active, en particulier dans les régions rurales, y compris 95,5 p. 100 des personnes œuvrant dans le secteur de l’agriculture et 75,6 p. 100 des personnes dans le secteur informel (Herrera, et al. 2014, 142). La directrice des programmes et des partenariats a également souligné que dans les régions rurales, les emplois dans le domaine de l'agriculture consistent en du travail informel de journalier offert par les agriculteurs, emplois sur lesquels [traduction] « on ne peut pas compter », selon elle (directrice des programmes et des partenariats 13 sept. 2019).

Un rapport de l’Institut interuniversitaire de recherche et de développement (INURED), un institut de recherche en Haïti (INURED s.d.), et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), explique qu’il n’y a pas de bureaux de placement gouvernementaux en Haïti et que selon un sondage effectué par l’OCDE et l’INURED en 2014 qui a colligé des données auprès de 1 200 ménages et 6 000 personnes en Haïti (OCDE et INURED 2017, 25), dans 69 p. 100 des cas, la recherche d’emploi se fait par l’entremise d’amis et de membres de la famille (OCDE et INURED 2017, 112-113). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

4. Pauvreté et sécurité alimentaire

Selon la section sur Haïti des Human Development Reports du PNUD, 50,7 p. 100 de la population est composée de [traduction] « travailleurs pauvres » avec une parité de pouvoir d’achat (PPA) se situant à 3,10 $ [US] par jour et 23,5 p. 100 de la population vit sous le seuil de la pauvreté avec une PPA inférieure à 1,90 $[US] par jour (Nations Unies [2018]). Selon les données de l’ECVMAS pour 2012, dans l’aire métropolitaine de [Port-au-Prince], 21,1 p. 100 des résidents sont touchés par la « pauvreté objective » comparativement à 33,5 p. 100 dans les autres aires urbaines et à 50,6 p. 100 dans les aires rurales (Herrera, et al. juin 2014, 74).

Le BTI 2018souligne ceci :

[traduction]

Plus de 71 p. 100 de la population vit sous le seuil de la pauvreté alors qu’environ 60 p. 100 de la population vit avec moins de 1,25 $ par jour. L’inégalité entre les sexes est encore marquée, comme le montre l’indice d’inégalité entre les sexes de 0,596, ce qui signifie que les femmes sont désavantagées au regard de la santé génésique, de l’émancipation et du marché du travail. Les femmes ne sont par ailleurs pas incluses dans toutes les structures sociales et politiques du pays. Il y a seulement 3 femmes sur 149 représentants au Parlement à l’heure actuelle. Très peu de femmes occupent des postes de haute direction dans le secteur privé et dans l’administration publique.

En 2015, l’indice de Gini était de 60,8 en Haïti. Le pays a la plus importante inégalité de revenu de l’hémisphère occidental. La disparité des revenus a une incidence importante sur la population rurale puisque 42 p. 100 de la population est gravement touchée. […] Les ressources en sols sont limitées et les méthodes agricoles traditionnelles ne produisent pas suffisamment de nourriture pour assurer la sécurité alimentaire nationale. Les niveaux d’inégalité de revenus figurent parmi les plus élevés dans les Amériques. Près de la moitié du revenu national va aux 10 p. 100 les plus riches de la population (Bertelsmann Stiftung 2018, 16).

Selon la même source, plus du tiers de la population [traduction] « n’a pas suffisamment de nourriture » (Bertelsmann Stiftung 2018, 16). L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) affirme que selon les moyennes de 2016-2018, 5,4 millions de personnes ou 49,3 p. 100 de la population sont sous-alimentées (Nations Unies s.d.b) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies ajoute que Haïti a [traduction] « un des plus hauts niveaux d’insécurité alimentaire du monde où plus de la moitié de sa population totale souffre d’insécurité alimentaire chronique et où 22 p. 100 des enfants souffrent de malnutrition chronique » (Nations Unies juill. 2019).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements à ce sujet, y compris sur la pauvreté dans les régions rurales.

5. Infrastructures

Le BTI 2018souligne que

[traduction]

[l’]État en tant que fournisseur de services de base est quasi inexistant […] les responsables locaux ont peu ou pas de ressources pour fournir des services de base comme l’assainissement, de l’eau propre, des soins de santé, une bonne éducation et des logements (Bertelsmann Stiftung 2018, 8).

Selon l’UNSD, en 2015, 64,9 p. 100 de la population urbaine d’Haïti et 47,6 p. 100 de sa population rurale avaient accès à de [traduction] « l’eau potable améliorée » et 33,6 p. 100 de la population urbaine et 19,2 p. 100 de la population rurale d’Haïti avaient accès à des [traduction] « installations sanitaires améliorées » [1] (Nations Unies s.d.a). Le BTI 2018signale que huit millions d’Haïtiens vivent sans électricité (Bertelsmann Stiftung 2018, 8). Dans les Human Development Reports du PNUD, on peut lire que 0,5 p. 100 de la population rurale a accès à l’électricité (Nations Unies [2018]). L’UNSD souligne que des estimations de 2016 montrent que 12,2 p. 100 des habitants avaient accès à Internet (Nations Unies s.d.a). La directrice des programmes et des partenariats a souligné les [traduction] « insuffisances » des centres de santé dans les régions rurales d'Haïti, notamment le manque de personnel et d'équipements, les salaires insuffisants des employés, et les problèmes « routiniers » engendrés par l'insuffisance des stocks de médicaments (directrice des programmes et des partenariats 13 sept. 2019). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

6. Éducation

Selon la section sur Haïti des Human Development Reports du PNUD, le taux d’alphabétisation des adultes est de 48,7 p. 100, avec une moyenne de 5,3 années de scolarité complétées sur les 9,3 années de scolarité attendues (Nations Unies [2018]). Par ailleurs, le BTI 2018remarque que cinq millions d’Haïtiens ne savent pas lire ou écrire (Bertelsmann Stiftung 2018, 8).

Selon le World Report 2019 de Human Rights Watch ,

[traduction]

[l’]analphabétisme est un grave problème en Haïti. Selon le [PNUD], environ la moitié des Haïtiens de 15 ans ou plus sont analphabètes. L’éducation est généralement de mauvaise qualité et 85 p. 100 des écoles sont gérées par des entités privées qui exigent des frais de scolarité qui peuvent être prohibitifs pour les familles à faibles revenus. Au moins 350 000 enfants et jeunes ne fréquentent pas l’école primaire et secondaire dans l’ensemble du pays (Human Rights Watch 17 janv. 2019).

7. Système d’aide sociale et réseaux de soutien

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur le système d’aide sociale et la disponibilité des réseaux de soutien.

Le BTI 2018souligne qu’un

[traduction]

régime d’aide sociale est quasi absent en Haïti. L’État fournit un régime de pension et d’assurance maladie très rudimentaire, mais comme seulement 10 p. 100 de la population a un emploi officiel, seuls quelques citoyens profitent de ce système rudimentaire. De 2015 à 2017, les dépenses publiques en santé étaient d’environ 1,6 p. 100 du PIB; l’espérance de vie est de 62 ans.

Les réseaux familiaux fonctionnent comme le seul filet de sécurité fiable. La plus grande contribution à l’aide sociale vient de l’importante diaspora haïtienne. Les transferts de fonds représenteraient 20 p. 100 du PIB total. Des organisations non gouvernementales internationales fournissent certains des services les plus élémentaires, mais elles ne peuvent pas remplacer l’État (Bertelsmann Stiftung 2018, 22).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Note

[1] Un rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’eau potable domestique, l’assainissement et l’hygiène fournit la définition suivante : [traduction] « [l]es sources d’eau améliorées comprennent l’eau courante, les puits de forage ou les puits tubés, les puits creusés protégés, les sources protégées, l’eau de pluie et l’eau embouteillée ou livrée » (Nations Unies 2019, 49). Selon la même source, [traduction] « [l]es installations sanitaires améliorées sont conçues pour séparer de manière hygiénique les excréments humains afin d'en éviter les contacts avec les humains. Il s’agit notamment des technologies sanitaires à l’eau, comme les toilettes à chasse d’eau ou à chasse d’eau manuelle reliées aux égouts, aux fosses septiques ou aux latrines à fosse, ou des technologies sanitaires sèches comme les latrines à fosse sèche munies de dalles et les toilettes à compostage » (Nations Unies 2019, 62).

Références

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Bertelsmann Stiftung . 2018. « Haiti Country Report ». Bertelsmann Stiftung’s Transformation Index (BTI) 2018 . [Date de consultation : 9 août 2019]

Directrices des programmes et des partenariats. 13 septembre 2019. Entretien téléphonique avec la Direction des recherches.

Economist Intelligence Unit (EIU). 31 mai 2019. « Haiti ». Country Report . [Date de consultation : 10 juill. 2019]

États-Unis (É.-U.). 21 août 2019. Central Intelligence Agency (CIA). « Haiti ». The World Factbook . [Date de consultation : 23 août 2019]

France. 7 janvier 2019. Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. « Présentation de Haïti ». [Date de consultation : 20 juill. 2019]

Haïti. [19 août] 2019. Institut Haïtien de statistique et d’informatique (IHSI). L’indice des prix à la consommation en juillet 2019 . [Date de consultation : 26 août 2019]

Herrera, Javier, et al. Juin 2014. L’évolution des conditions de vie en Haïti entre 2007 et 2012. La réplique sociale du séisme . Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) et Développement, institutions, mondialisation (DIAL). [Date de consultation : 11 sept. 2019]

Human Rights Watch . 17 janvier 2019. « Haiti ». World Report 2019: Events of 2018 . [Date de consultation : 15 août 2019]

Institut interuniversitaire de recherche et de développement (INURED). S.d. « Mission ». [Date de consultation : 9 sept. 2019]

Jadotte, Evans et Xavier Ramos. Décembre 2015. The Effect of Remittances on Labour Supply in the Republic of Haiti . Institute for the Study of Labor (IZA). Document de travail no 9541. [Date de consultation : 23 août 2019]

Nations Unies. Juillet 2019. Programme alimentaire mondial (PAM). WFP Haiti Country Brief . [Date de consultation : 20 août 2019]

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Nations Unies. S.d.a. Division de la statistique des Nations Unies (UNSD). « Haiti ». [Date de consultation : 21 août 2019]

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Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et Institut interuniversitaire de recherche et de développement (INURED). 2017. Interactions entre politiques publiques, migrations et développement en Haïti . [Date de consultation : 21 août 2019]

Autres sources consultées

Sources orales :Institut interuniversitaire de recherche et de développement (INURED); organisations entrepreneuriales et économiques de la société civile en Haïti; universitaire en Haïti qui mène des recherches sur le développement durable.

Sites Internet, y compris :Association des entrepreneurs actifs d’Haïti; Canada – Centre de recherches pour le développement international; Centre d’étude et de coopération international; CIVICUS; Coordination Europe-Haïti; Council on Foreign Relations ; Le Devoir; ecoi.net; The Economist ; États-Unis – ambassade à Port-au-Prince, USAID; Factiva; Fondation Saint-Luc pour Haïti; Fonds monétaire international; France – Agence française de développement, ambassade à Port-au-Prince, Office français de protection des réfugiés et apatrides; The Guardian; Haiti Business; The Haitian Times ; Haïti – Banque de la République d’Haïti, Bureau de l’ordonnateur national du fonds européen de développement, ministère de l’Économie et des Finances; HaïtiLibre; Initiative de la société civile; Institute for Justice and Democracy in Haiti ; Médecins sans frontières; Nations Unies – Banque mondiale, Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Organisation internationale du travail, Refworld, ReliefWeb ; Le Nouvelliste; Organisation de coopération et de développement économiques – indice sur les institutions sociales et l’égalité des sexes; Oxfam; Pew Research Center ; Québec – ministère des Relations internationales et de la Francophonie; Radio-Canada; Radio France internationale; RTI International; University of Florida — Institute of Food and Agricultural Sciences .

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