Kenya: The Mungiki group, including organizational structure, leadership, membership, recruitment and activities; the relationship between the government and the group, including protection offered to its victims (2016-April 2018) [KEN106090.E]

Kenya : information sur le groupe des Mungikis, y compris sur sa structure organisationnelle, ses dirigeants, ses membres, le recrutement et les activités; la relation entre le gouvernement et le groupe, y compris la protection offerte à ses victimes (2016-avril 2018)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Pour de l’information sur le groupe des Mungikis durant la période allant de 2010 à 2013, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information KEN104594 publiée en novembre 2013. Des sources qualifient les Mungikis de [traduction] « secte religieuse illégale des Kikuyus au Kenya » (M&G Africa 15 juill. 2016) ou de secte illégale [traduction] « issue de membres de l’influente tribu des Kikuyus au Kenya » (FPA 14 avr. 2016). D’après des sources, les Kikuyus forment le groupe ethnique le plus important au Kenya (IRIN 26 oct. 2017; The Washington Times 11 mai 2017). The Washington Times signale que les Kikuyus représentent [traduction] « environ 20 p. 100 de la population totale de 46 millions d’habitants » et que « trois des quatre derniers présidents du Kenya depuis l’indépendance sont issus de cette tribu », y compris le président Uhuru Kenyatta (The Washington Times 11 mai 2017). Freedom House désigne les Mungikis comme étant [traduction] « un gang fondé sur l’affiliation ethnique » (Freedom House 2017). Des sources fqualifient les Mungikis de [traduction] « gang » progouvernemental (The Washington Post 28 nov. 2017) ou de [traduction] « milice » progouvernementale (Human Rights Watch 25 févr. 2018). Dans un rapport publié en 2017, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et la Commission des droits de la personne du Kenya (Kenya Human Rights Commission - KHRC) [1] affirment, sans fournir de précisions additionnelles, que le groupe des Mungikis [traduction] « semble s’être rebaptisé les Éminents des Mungikis (Eminants of Mungiki) » (FIDH et KHRC juill. 2017, 29).

Selon des sources, le groupe a été interdit en 2003 (M&G Africa 15 juill. 2016; PanARMENIAN.net 1er nov. 2016). Des sources signalent que le groupe était mêlé à la violence postélectorale au Kenya en 2007 (Human Rights Watch 25 févr. 2018; FIDH et KHRC juill. 2017, 29; The New York Times 22 juin 2016).

Dans un ouvrage intitulé Conflict, Violent Extremism and Development: New Challenges, New Responses [2], des chercheurs londoniens résument ainsi les visées du groupe :

[traduction]

  1. Défendre les droits et la culture traditionnelle des membres défavorisés du groupe ethnique (Kikuyu) - les griefs historiques découlant du règlement injuste faisant suite à l’insurrection Mau-Mau.
  2. Répartir de manière plus équitable la richesse et les possibilités concentrées dans les mains de l’élite kikuyue au pouvoir.
  3. Assurer sa survie grâce au crime organisé (Glazzard et al. 2018, 33).

2. Dirigeants, structure et appartenance

Selon des sources, Maina Njenga [Njengahad] est l’ancien dirigeant des Mungikis (The New York Times 22 juin 2016; M&G Africa 15 juill. 2016). Dans un article du New York Times, on peut lire que, au début des années 2000, les Mungikis comptaient [traduction] « jusqu’à deux millions de membres, selon certaines informations » (The New York Times 22 juin 2016). D’après des sources en date de 2016, les Mungikis comptaient environ 500 000 membres (PanARMENIAN.net 1er nov. 2016; M&G Africa 15 juill. 2016). Selon ce qui est écrit dans l’ouvrage rédigé par des chercheurs londoniens, la structure des Mungikis est [traduction] « [c]ellulaire et morcelée », comprenant des « structures peu rigides et des bandes indépendantes itinérantes » (Glazzard et al. 2018, 33, 41). D’après la même source, les motifs qui poussent les gens à adhérer au groupe incluent [traduction] « [u]n sentiment d’appartenance », la mobilisation « par des dirigeants politiques du groupe ethnique (kikuyu) », « [l’]absence de débouchés socioéconomiques » et « [l]a participation forcée » (Glazzard et al. 2018, 33). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel concernant la structure et les dirigeants actuels.

3. Activités et zones d’activité

Selon ce qui est écrit dans l’ouvrage rédigé par les chercheurs londoniens, les tactiques et méthodes des Mungikis comprennent le recours à [traduction] « [d]es hordes d’agresseurs rustres et itinérantes qui s’apparentent davantage à des gangs violents, faisant usage d’armes légères et de machettes, mais se livrant à des actes de violence brutaux sur des individus et se montrant disposées à commettre des viols collectifs et à procéder à des circoncisions forcées », et qui prennent pour cible « des civils des autres groupes ethniques, des civils de leur propre communauté ainsi que des représentants de l’État » (Glazzard et al. 2018, 33). De même, dans l’article du New York Times paru en 2016, on peut lire que les Mungikis se sont livrés à des meurtres, à des viols et à la circoncision forcée (The New York Times 22 juin 2016). Des sources affirment que les Mungikis sont réputés avoir exécuté des décapitations (PanARMENIAN.net 1er nov. 2016; The Standard 19 avr. 2016).

Selon un article publié en juin 2016 dans le Daily Nation, un journal kenyan, les Mungikis [traduction] « sont connus comme étant des extorqueurs » et « ceux qui ont refusé de céder à leurs demandes par le passé ont été tués, victimes de meurtres rituels brutaux » (Daily Nation 2 juin 2016). Citant les propos de Ben Gathogo, président de l’Association des exploitants de matatus (minis taxis-bus) de la ville de Nakuru (Nakuru Town Service Matatu Association), qui [traduction] « se servait de membres [des Mungikis] pour assurer sa sécurité personnelle », le Mail & Guardian Africa (M&G Africa) [3] signale que

[traduction]

le groupe amasse au moins 8 000 dollars américains tous les jours auprès des exploitants de matatus, car chaque exploitant est censé verser de l’argent pour offrir ce service au public. En raison de sa mainmise sur les marchés à Nakuru, le groupe exigeait au moins 3 000 dollars américains des commerçants qui souhaitaient obtenir un espace pour vendre leurs marchandises (M&G Africa 15 juill. 2016).

Selon un article paru en avril 2016 dans les blogues sur la politique étrangère (Foreign Policy Blogs - FPB) de l’Association de politique étrangère (Foreign Policy Association - FPA) [3], article rédigé par Neil Thompson, analyste indépendant des relations internationales, [traduction] « une série d’incendies criminels et de tabassages ciblant des chauffeurs Ubers à Nairobi a récemment été imputée » à des membres des Mungikis (FPA 14 avr. 2016).

D’après des sources, les zones d’activité des Mungikis comprennent Nairobi, le Centre du Kenya et la région de la vallée du Rift (Human Rights Watch 25 févr. 2018; Daily Nation 9 janv. 2017). Dans l’article paru en juin 2016 dans le Daily Nation, on peut lire que, selon des responsables des services de sécurité, [traduction] « la secte des Mungikis a refait surface dans certains secteurs du comté de Nyeri [dans le Centre du Kenya] », et que « le groupe exerce ses activités dans les grandes villes » (Daily Nation 2 juin 2016). Selon l’article de la FPA publié en avril 2016, des secteurs de certaines grandes villes, comme Nairobi, sont [traduction] « des places fortes pour des groupes tels que les Mungikis » (FPA 14 avr. 2016).

3.1 Centre du Kenya

D’après un article publié en avril 2016 par le Standard, un journal kenyan, la police du comté de Nyeri [traduction] « a arrêté dix suspects au milieu d’une cérémonie d’assermentation, ce qui a provoqué des craintes que la secte illégale [des Mungikis] soit en train de se regrouper », et « [b]ien que la police ait déclaré qu’elle traitait l’incident comme un cas isolé, certains comtés ont été le théâtre de crimes et meurtres rappelant ceux associés à ce gang » (The Standard 19 avr. 2016).

La même source a signalé que, dans le comté de Kirinyaga, [traduction] « des villageois ont attaqué et blessé un adepte présumé des Mungikis » (The Standard 19 avr. 2016). Dans un autre article publié en janvier 2017 par la même source, on peut lire que [traduction] « [d]es anciens adeptes de la secte illégale des Mungikis refusent de s’inscrire comme électeurs, craignant qu’il ne s’agisse d’un stratagème en vue de les arrêter » et que « la police pourrait secrètement obtenir leurs empreintes digitales et les intimider », même si un commissaire de comté à Kahuro a déclaré que de tels renseignements sont recueillis uniquement « à des fins électorales » (The Standard 31 janv. 2017).

Les renseignements exposés dans paragraphe qui suit sont tirés d’un article paru en janvier 2017 dans le Daily Nation.

Le gouverneur de Kirinyaga Joseph Ndathi a donné l’alerte sur [traduction] « la réémergence des Mungikis dans certaines régions du Centre du Kenya, y compris dans son comté », en signalant que « "[c]eux-ci sont réapparus grâce aux coopératives d’épargne et de crédit [Savings and Credit Cooperative Organizations - saccos] et aux réseaux de boda boda [vélo-taxis et moto-taxis], et ils ont l’appui de personnes connues, y compris des hommes d’affaires de Nairobi" ». Les Mungikis [traduction] « se sont mis à prendre le contrôle de commerces dans la région pour générer des revenus qui leur permettront de maintenir leurs réseaux dans le Centre du Kenya, dans la vallée du Rift et à Nairobi ». Le gouverneur Ndathi a déclaré que [traduction] « certains membres du gang qui sévissent dans le comté de Kirinyaga ont été recrutés dans les villes de Thika et de Ruiru dans le comté de Kiambu » (Daily Nation 9 janv. 2017).

3.2 Nairobi

Selon un article publié en juin 2017 dans le Daily Nation, les résidents du quartier d’Embakasi à Nairobi [traduction] « soupçonnent que la résurgence de la secte des Mungikis est à l’origine du meurtre d’un boucher et de l’incendie de dizaines de maisons et de boutiques » (Daily Nation 30 juin 2017).

Human Rights Watch rapporte [traduction] « [qu’]une élection présidentielle a eu lieu le 8 août, mais que les résultats ont été annulés par la Cour suprême du Kenya et qu'une nouvelle élection s’est tenue le 26 octobre [2017] » (Human Rights Watch 25 févr. 2018). La même source déclare que [traduction] « [l]a police et les gangs armés ont tué au moins 37 personnes à Nairobi entre septembre et novembre 2017 » (Human Rights Watch 25 févr. 2018). Le Washington Post signale aussi, dans un article de novembre 2017, que [traduction] « [s]elon les estimations, quelque 70 personnes sont mortes dans des affrontements avec la police [durant la période électorale prolongée] » (The Washington Post 28 nov. 2017). Dans un article paru en août 2017 dans le Star, un journal kenyan, on peut lire que [traduction] « [c]ertains résidants de Mathare et de Kibera soutiennent que des membres de la secte des Mungikis se livrent à des agressions contre eux depuis les manifestations contre la défaite de Raila Odinga [le chef de l’opposition] à l’élection nationale » (The Star 14 août 2017). La même source fait état des renseignements suivants :

[traduction]

Des résidants interrogés par le Star ont affirmé qu’il se peut que leurs agresseurs ne soient pas des policiers, ou que les policiers aient recours à des membres de la secte illégale [des Mungikis] et d’autres gangs criminels pour les tuer et les mutiler, sous le prétexte de réprimer les manifestations.

Ils ont affirmé avoir été agressés dimanche soir par des personnes portant des dreadlocks et des uniformes de policier, qui tiraient sans discernement sur eux.

[…]

[U]n résidant a affirmé : « Des gens ont été blessés et certains ont été tués. Mon voisin a été abattu par ces gens-là. Au moment même où l’on se parle, de nombreuses personnes soignent des blessures dans leurs maisons. Je ne pense pas que ce soit des policiers […] à moins que les policiers se servent des Mungikis pour nous tuer. »

[…]

Au milieu du bidonville de Kibera, Miriam Akinyi [une autre résidante] affirme que des personnes qui « ressemblent aux Mungikis » ont tiré sur elle (The Star 14 août 2017).

Dans un article publié en août 2017, le Daily Nation signale que, d’après la police, [traduction] « [l]es nombreuses informations faisant état d’agressions commises par les Mungikis à Mathare, à Lucky Summer et à Dandora […] étaient une fausse alerte » (Daily Nation 14 août 2017). Dans l’article d’août 2017 paru dans le Star, on peut lire que

[traduction]

[l]a police a nié qu’elle avait eu recours à des forces militaires ou à des gangs criminels pour tuer des manifestants et a déclaré qu’elle poursuit seulement les personnes impliquées dans des manifestations illégales.

Lundi dernier, le directeur de la police de Nairobi Japheth Koome a rejeté les allégations selon lesquelles la police, accusée d’avoir eu recours à une force excessive contre les manifestants et les résidants, avait demandé l’aide d’autres groupes (The Star 14 août 2017).

D’après un article publié en octobre 2017 par Ghetto Radio, une station de radio de Nairobi, la police est intervenue lorsque des résidants du quartier de Lucky Summer à Nairobi ont perturbé un rassemblement de personnes qui, à leur avis, étaient des Mungikis [traduction] « en train de célébrer un rituel et de prêter serment »; « le groupe inconnu a monté des tentes » et « [faisait] ce qu’il affirmait être des prières »; l’article signale que « des soupçons ont été éveillés lorsqu’un groupe composé d’hommes seulement, dont certains portaient des dreadlocks, ont été aperçus en train d’abattre des chèvres et de recueillir du sang frais, selon des témoins oculaires » (GhettoRadio 22 oct. 2017).

Human Rights Watch fait état des renseignements suivants :

[traduction]

Huit témoins de six incidents liés à des meurtres commis par des gangs ont affirmé que, le 17 novembre [2017], des hommes armés près du marché de Muthurwa et le long du chemin Landhies jusqu’au stade municipal, à l’est du quartier des affaires de Nairobi, exigeaient la présentation de la carte d’identité nationale et ciblaient les partisans de l’opposition en fonction de leur origine ethnique, puis tabassaient leurs victimes et les lacéraient avec des machettes. Trois témoins ont déclaré avoir vu des membres du gang traîner deux cadavres vers le chemin Landhies, sur une distance de 100 à 200 mètres, où la police est venue plus tard les recueillir.

Cinq témoins oculaires ont affirmé que les meurtres avaient eu lieu au vu et au su des policiers et que les policiers avaient recueilli les corps sans arrêter les auteurs de ces meurtres. Des témoins soutiennent que les gangs armés étaient composés de [M]ungikis (Human Rights Watch 25 févr. 2018).

D’après un article de novembre 2017 paru dans le Washington Post, des partisans de Raila Odinga ont déclaré avoir été agressés par des Mungikis, et non par la police, durant un rassemblement de l’opposition dans le quartier entourant le terrain vague de Jacaranda [à Embakasi] (The Washington Post 28 nov. 2017). De même, dans un article publié le même jour, Nairobi News, un site d’actualité kenyan, fait état d’un [traduction] « affrontement entre la police et des partisans de la Super Alliance nationale » (National Super Alliance - NASA), une coalition politique des partis d’opposition, sur le terrain vague de Jacaranda, où trois personnes ont été blessées par balles (Nairobi News 28 nov. 2017).

3.3 Autres régions du Kenya

Dans un article d’octobre 2017 sur les manifestations postélectorales à Nyanza, au Kenya, IRIN signale, que lorsque Raila Odinga a parlé de [traduction] « la milice » dans un discours au cours d’un rassemblement, il faisait « allusion à la croyance ici [dans l’Ouest du Kenya] selon laquelle […] la secte des Mungikis a été ranimée et a infiltré la police », et que « [p]eu importe si la secte des Mungikis est de nouveau active [ou non], le point important est que de nombreuses personnes à Nyanza croient qu’elle l’est » (IRIN 26 oct. 2017).

4. Relation avec les dirigeants politiques

Selon le Washington Times, la Cour pénale internationale (CPI) a accusé le président Kenyatta [traduction] « [d’]avoir pris des mesures pour qu’un gang ethnique kikuyu, appelé la secte des Mungikis, attaque des groupes rivaux » (The Washington Times 11 mai 2017). De même, dans un article de 2017 d’IRIN, il est signalé qu’Uhuru Kenyatta et William Ruto, qui était alors l’adversaire de Kenyatta et qui est aujourd’hui vice-président, [traduction] « ont été inculpés par la Cour pénale internationale pour leurs rôles présumés dans la violence [en 2007-2008] » (IRIN 26 oct. 2017). Des sources affirment que les accusations ont été abandonnées en raison du manque de preuve (IRIN 26 oct. 2017; The Washington Times 11 mai 2017). La CPI a abandonné les accusations contre Uhuru Kenyatta en décembre 2014 (The New York Times 22 juin 2016).

Dans une description de la structure du groupe contenue dans l’ouvrage rédigé par les chercheurs londoniens, il est fait mention [traduction] « de liens ténus avec des politiciens locaux par le passé » (Glazzard et al. 2018, 33). Dans un article de 2016, le New York Times cite les propos de [traduction] « Paul Muite, ancien député parlementaire [au début des années 2000] et aujourd’hui l’avocat qui représente Maina Njenga et d’autres membres du groupe des Mungikis, qui est toujours actif », propos selon lesquels « presque tous les politiciens kikuyus importants qu’il a connus durant cette période avaient prêté le serment » (The New York Times 22 juin 2016). Citant les propos de Ben Gathogo, président de l’Association des exploitants de matatus de la ville de Nakuru, M&G Africa signale dans son article de 2016 que [traduction] « les politiciens tentent encore de courtiser les membres de la secte pour obtenir des faveurs politiques et leur confier des missions de revanche : "les politiciens seront tentés de recourir aux groupes organisés, et celui des Mungikis est un de leurs préférés" » (M&G Africa 15 juill. 2016).

Selon un article paru en septembre 2017 dans le Daily Nation, les députés de la NASA [traduction] « ont accusé le député Moses Kuria du comté de Gatandu-Sud [du parti Jubilee au pouvoir] de collaborer avec l’appareil étatique en vue de ranimer la secte illégale des Mungikis » (Daily Nation 26 sept. 2017). La même source cite les propos de John Mbadi, président du Mouvement démocratique orange (Orange Democratic Movement - ODM), selon lesquels [traduction] « M. Kuria veut utiliser le groupe pour perturber les manifestations de la N[ASA] contre la Commission indépendante de délimitation des circonscriptions électorales [Independent Electoral and Boundaries Commission - IEBC] » (Daily Nation 26 sept. 2018).

5. Protection offerte par l’État aux victimes des sectes

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur la protection offerte par l’État aux victimes des sectes.

Dans un article paru en mars 2018, le Daily Nation signale que [traduction] « [l]e coordonnateur régional principal Wilson Njenga a donné aux agents de sécurité la consigne de sévir contre les gangs criminels organisés qui ressurgissent dans la région », y compris le groupe des Mungikis qui est « réapparu » et qui présente « une grave menace pour la sécurité » (Daily Nation 16 mars 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] La KHRC est une ONG kenyane qui milite [traduction] « pour l’enracinement d’une culture des droits de la personne et de la démocratie au Kenya par la surveillance et la dénonciation des violations des droits ainsi que la collecte de données à ce propos » (FIDH et KHRC juill. 2017, 62).

[2] Le livre comporte un chapitre sur les groupes extrémistes au Kenya, y compris les Mungikis, et a été rédigé par quatre chercheurs londoniens : Andrew Glazzard et Emily Winterbotham de l’Institut royal des services interarmées (Royal United Services Institute - RUSI), Thomas Maguire du King’s College de Londres, et Sasha Jesperson de l’Université St. Mary’s (Glazzard et al. 2018).

[3] M&G Africa est [traduction] « une revue numérique d’actualités panafricaines », dont le siège est à Johannesburg, en Afrique du Sud (M&G Africa s.d.).

[4] La FPA a pour mission d’informer les citoyens sur la politique étrangère des États-Unis et les enjeux mondiaux grâce à ses programmes et à ses publications (FPA s.d.). Les FPB [traduction] « suivent l’évolution à l’échelle mondiale » de diverses questions et comptent parmi leur effectif « des collaborateurs professionnels des mondes du journalisme, de la recherche universitaire, des affaires, du secteur sans but lucratif et des groupes de réflexion » (FPB s.d.).

Références

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Daily Nation. 26 septembre 2017. Silas Apollo. « Nasa MPs Accuse Moses Kuria of Plot to Revive Mungiki ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

Daily Nation. 14 août 2017. Stella Cherono et Brian Moseti. « Kenya Police Deny Mungiki Attacks in Mathare, Dandora ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

Daily Nation. 30 juin 2017. Stella Cherono. « Embakasi Residents on Edge Amid Killing, Attack by Youths ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

Daily Nation. 9 janvier 2017. Isaac Ongiri. « Kirinyaga Governor Sounds Warning on Return of Dreaded Mungiki Sect ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

Daily Nation. 2 juin 2016. Nicholas Komu. « Alert as Mungiki Sect Re-Emerges in Parts of Nyeri ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et Kenya Human Rights Commission (KHRC). Juillet 2017. Kenya’s Scorecard on Security and Justice: Broken Promises and Unfinished Business. [Date de consultation : 9 avr. 2018]

Foreign Policy Association (FPA). 14 avril 2016. Neil Thompson. « Nairobi - A Hard Road to Travel? ». [Date de consultation : 5 mars 2018]

Foreign Policy Association (FPA). S.d. « About FPA ». [Date de consultation : 13 avr. 2018]

Foreign Policy Blogs (FPB). S.d. « About Us ». Date de consultation : 3 avr. 2018]

Freedom House. 2017. « Kenya ». Freedom in the World 2016. [Date de consultation : 6 avr. 2018]

Ghetto Radio. 22 octobre 2017. « Residents Disrupt Outlawed Mungiki Sect Prayers ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

Glazzard, Andrew, Sasha Jesperson, Thomas Maguire, et al. 2018. Conflict, Violent Extremism and Development: New Challenges, New Responses. Cham : Palgrave MacMillan.

Human Rights Watch. 25 février 2018. « Kenya: Fresh Evidence of Election-Period Abuses ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

IRIN. 26 octobre 2017. April Zhu. « Election Leaves Western Kenya Angry and Bitter ». [Date de consultation : 5 mars 2018]

Mail & Guardian Africa (M&G Africa). 15 juillet 2016. Njeri Kimani. « Mungiki Sect Casts Long, Dark Shadow Ahead of Kenya’s 2017 Elections ». [Date de consultation : 5 mars 2018]

Mail & Guardian Africa (M&G Africa). S.d. « About Us ». Date de consultation : 3 avr. 2018]

Nairobi News. 28 novembre 2017. David Mwere. « Three Shot as Police Seal Off Jacaranda Grounds - Photos ». [Date de consultation : 11 avr. 2018]

The New York Times. 22 juin 2016. James Verini. « The Prosecutor and the President ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

PanARMENIAN.net. 1er novembre 2016. Lusine Mkrtumove. « World’s Most Dangerous Gangs. Mungiki ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

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The Standard. 19 avril 2016. Nderitu Gichure. « Fears of Mungiki Terror Group Return as 10 Are Seized at Oathing Den ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

The Star. 14 août 2017. Julius Otieno. « "I Was Here in 2007, I Know Mungiki": Mathare, Kibera Residents Speak Out ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

The Washington Post. 28 novembre 2017. Rael Ombuor. « Kenyatta Sworn in as Kenya’s President as Opposition Rally Is Hit by Tear Gas ». [Date de consultation : 29 mars 2018]

The Washington Times. 11 mai 2017. Tonny Onyulo. « In Restless Kenya, 70% Worry About Another Round of Heavy Bloodshed with Presidential Elections ». [Date de consultation : 5 mars 2018]

Autres sources consultées

Sources orales : chercheurs qui étudient la secte Mungiki; Norwegian Centre for Human Rights.

Sites Internet, y compris : Al Jazeera; Amnesty International; BBC; Cour pénale internationale; ecoi.net; États-Unis – Department of State; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; The Guardian; International Crisis Group; Kenya – MyGov.go.ke, Presidency; Kenyans.co.ke; Nations Unies – Refworld; Norvège – Landinfo; Strategic Review for Southern Africa; Union européenne – Mission d’observation électorale.

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