Somalia: Information on the Ogaden clan in Somaliland, including distinguishing features, locations, occupations and position in the clan hierarchy; treatment by the Somaliland authorities and by al-Shabaab (2015-October 2017) [SOM106011.E]

Somalie : information sur le clan Ogaden au Somaliland, y compris ses caractéristiques particulières, sa répartition géographique, les métiers de ses membres et sa position dans la hiérarchie des clans; le traitement qui lui est réservé par les autorités du Somaliland et Al Chabaab (2015-octobre 2017)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Position du clan Ogaden dans la hiérarchie des clans

Selon des sources, les Ogaden [Ogaadeen] sont un sous-clan qui appartient à la famille-clan Darood [Darod/Daarood] (ACCORD 15 déc. 2009, 12; Ambroso 2002, 9-10; chargé d’enseignement 27 oct. 2017). D’après un rapport sur les clans en Somalie publié par le Centre autrichien de recherche et de documentation sur les pays d’origine et le droit d’asile (Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation - ACCORD), la famille-clan Darood est un des [traduction] « clans nobles », ou fait partie des « Somaliens nomades pastoraux » (ACCORD 15 déc. 2009, 11).

La même source affirme que les Ogaden parlent l’af-maxaa-tiri, qui est devenu la langue officielle de la Somalie après l’indépendance (ACCORD 15 déc. 2009, 11). De même, dans un rapport sur la situation linguistique en Somalie rédigé par le Centre norvégien d’information sur les pays d’origine (Norwegian Country of Origin Information Centre - Landinfo), on signale, en se fondant sur les recherches de Marcello Lamberti [1], que les dialectes des Darood des régions de l’Ouest de la Somalie, tels que l’Ogaden en Éthiopie, [traduction] « sont devenus la référence pour la langue utilisée dans les manuels scolaires et la radiodiffusion » (Norvège 22 juill. 2011, 9).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chargé d’enseignement à l’Institut d’anthropologie sociale (Institute of Social Anthropology) de l’Université de Leipzig, qui a publié de nombreux articles sur les conflits et l’identité en Somalie, a décrit la généalogie du clan comme suit :

[traduction]

Darood a eu plusieurs fils, dont Kablalah et Sede. Kablalah a eu deux fils importants, Kombe et Kumade. Sede a eu un fils important, appelé Marrehan. Kombe a eu plusieurs fils, notamment Geri et Harti. Kumade est le père d’Abdi et d’Absame. Harti, le fils de Kombe, a eu de nombreux fils, dont les plus importants étaient Majeerteen, Warsangeli et Dhulbahante. Absame, fils de Kumade, a eu plusieurs fils, dont les plus importants étaient Jidwaq et Ogaden. Ainsi, nous arrivons à Ogaden. Sur le plan généalogique, le clan Ogaden se situe au même niveau que les clans Majeerteen, Warsangeli et Dhulbahante qui prédominent au Puntland (Majeerteen) et dans des régions de l’Est du Somaliland (Dhulbahante et Warsangeli). Ils seraient des « cousins » (d’un point de vue très abstrait). Le clan Marrehan [un clan célèbre auquel appartenait le général Mohamed Siyad Barre] est, du point de vue généalogique, le « grand-père » ou le « grand-oncle » du clan Ogaden (et des clans Dhulbahante, Majeerteen et Warsangeli). Il faut garder à l’esprit que les lignées généalogiques sont des « cartes » abstraites de liens de parenté qui systématisent et résument les relations qui sont, à présent, « de nature historique ». Ces relations remontent en partie à des dizaines de générations (des centaines d’années) et ne peuvent être perçues comme étant une représentation fidèle des « liens par le sang ». Cependant, des gens concrets (vivants) peuvent leur donner un sens dans la vie quotidienne (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

Selon des sources, la lignée directe se décrit comme suit : les Ogaden font partie des Absame, qui font partie des Kumade [Kumede], qui font partie des Kablalah [Keblaleh], qui à leur tour font partie des Darood (Abbinki 2009, 18-19; Ambroso 2002, diagramme 3.1; Nations Unies 2004, 5-6). Des sources signalent que le sous-clan Ogaden se divise aussi en lignées et sous-lignées (Abbink 2009, 18-20; Nations Unies 2004, 6). Le chargé d’enseignement a précisé que [traduction] « les Ogaden englobent les Miyir Walal et les Makabul. Les Miyir Walal englobent les Bahale et les Talomoge. Les Makabul englobent les Reer Sa'ad et les Makahil. Bahale, le fils de Miyir Walal, a pour fils Awl Yahan, Bah Geri et Zuber » (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

La même source a ajouté ce qui suit :

[traduction]

Un membre du clan Ogaden qui vit aujourd’hui compterait probablement de 15 à 20 ancêtres lui permettant de retracer ses origines à Mohamed Zuber. Alors, au total, il lui faudrait remonter de 25 à 30 générations pour retracer ses origines à Darod. Toutefois, les Somaliens qui vivent aujourd’hui n’ont pas tous une connaissance aussi détaillée de leur généalogie. Certains connaissent par cœur et avec exactitude la lignée de leurs ancêtres, d’autres ne connaissent que les principaux « points nodaux » de leur généalogie et n’y font pas renvoi souvent, sauf quand cela s’avère absolument nécessaire pour des raisons de sécurité ou dans le cadre de l’aide aux personnes dans le besoin. […] Les Ogadeen sont un immense groupe qui compte probablement des centaines de milliers de membres qui résident dans l’ensemble de la Corne de l’Afrique habitée par des Somaliens (27 oct. 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Dans un rapport en date de 2002 sur les clans et les conflits en Somalie, Guido Ambroso, qui était alors un agent de terrain au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Hargeisa, affirme que les Ogaden constituent [traduction] « peut-être le sous-clan somalien le plus grand » et ont donné leur nom à la région ethniquement somalienne de l’Éthiopie (Ambroso 2002, 9).

2. Caractéristiques particulières

D’après le chargé d’enseignement,

[traduction]

[a]ucune caractéristique physiologique ne distingue les gens qui appartiennent aux différents clans majoritaires, y compris les Ogaden. Les principaux groupes en Somalie (Darood, Hawiye, Isaaq, Dir, Rahanweyn) ne présentent pas de différences physiologiques particulières. Ils s’entremêlent librement dans différentes régions des territoires somaliens et constituent ce que certains pourraient qualifier de personnes « typiquement somaliennes » (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

De même, au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un analyste de la Somalie à l’International Crisis Group a déclaré qu’aucun clan somalien ne possède de caractéristiques particulières, exception faite des groupes minoritaires (analyste de la Somalie 31 oct. 2017).

Des sources affirment qu’il existe des différences entre les clans en Somalie qui sont liées aux dialectes (analyste de la Somalie 31 oct. 2017; Norvège 22 juill. 2011, 7). D’après l’analyste de la Somalie, les différences entre les dialectes ont surtout trait à la prononciation de certains mots (analyste de la Somalie 31 oct. 2017). Selon le rapport de Landinfo, les dialectes Ogaden appartiennent au groupe de dialectes du Nord de la Somalie; ce groupe, en plus de compter les dialectes Ogaden du sous-groupe Darood, comprend l’af-ogaden, qui fait partie du sous-groupe du Bas-Djouba, et les dialectes af-abudwaq et afabdallah des Ogaden, qui peuvent aussi être classés dans un sous-groupe de dialectes parlés dans le Nord du Kenya (Norvège 22 juill. 2011, 11-12).

3. Répartition géographique

Des sources affirment que les Ogaden vivent :

  • en Éthiopie (ACCORD 15 déc. 2009, 12), dans la région Somali (analyste de la Somalie 31 oct. 2017; Ambroso 2002, 10);
  • dans le Sud de la Somalie, à Djouba (analyste de la Somalie 31 oct. 2017; ACCORD 15 déc. 2009, 12; Ambroso 2002, 10);
  • dans des régions du Kenya (analyste de la Somalie 31 oct. 2017; ACCORD 15 déc. 2009, 12; Ambroso 2002, 10).

Une carte des familles de clans somaliennes, publiée par le Secrétariat d’État aux migrations de la Suède, est annexée à la présente réponse; cette carte montre la répartition géographique des clans, y compris le clan Ogaden, en fonction des lignées.

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le chargé d’enseignement à l’Université de Leipzig signale ce qui suit :

[traduction]

[Les descendants du clan Ogaden] prédominent dans la Zone 5 de l’Éthiopie [région Somali], dans le Sud de la Somalie et dans le Nord-Ouest du Kenya. […] [Les Ogaden] NE sont PAS [mise en évidence dans l’original] prédominants dans le Nord de la Somalie [au Somaliland et au Puntland]. Certaines personnes résident dans des villes du Nord de la Somalie telles que Hargeisa, Lasanod, Bosaso et peut-être Garowe. Toutefois, elles ne sont habituellement pas nombreuses. Autrefois, durant la première moitié du 20e siècle, les Ogaden avaient une présence importante près d’Hargeisa [la capitale du Somaliland]. Toutefois, la situation a changé dans les années 1940. Depuis, les Isaaq prédominent à Hargeisa (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

Sans fournir de plus de détails, l’analyste de la Somalie a déclaré que les Ogaden ne sont pas nombreux au Somaliland (31 oct. 2017). Selon Guido Ambroso, au Somaliland, le clan principal est celui des Isaaq [Isaq/Issak], qui est prédominant dans la plupart des régions du Somaliland, tandis que le clan Gadabursi est prédominant dans la région d’Awdal, le sous-clan Warsangeli [Warsengeli] des Darood est prédominant dans la région de Sool [Sol] et le sous-clan Dulbahante [Dhulbahante] des Darood est prédominant dans les régions de Sool et de Sanaag [Sanag] (Ambroso 2002, 32-33).

Des sources affirment que la guerre de l’Ogaden [2] a provoqué un afflux de réfugiés Ogaden dans les régions septentrionales de la Somalie (Wiafe-Amoako 28 juill. 2016, 231; Hoehne 2015, 41). D’après Guido Ambroso, après 1991, les camps de réfugiés de Teferi Ber et de Darwanji en Éthiopie ont accueilli des réfugiés du Somaliland, y compris des Ogaden de retour qui fuyaient l’avancée du Mouvement national somalien (Somali National Movement - SNM), dirigé par des Isaaq (Ambroso 2002, 44).

Dans le même rapport, Guido Ambroso ajoute que l’effondrement du régime Barre en 1991 a entraîné le retour en Éthiopie de nombreux Ogaden qui s’étaient enfuis en Somalie, et que de nombreux Ogaden de retour au pays ont pris des postes de direction au sein de la nouvelle administration régionale [en Éthiopie] (Ambroso 2002, 47-48). Selon un rapport sur la persécution des minorités à Hargeisa au Somaliland, préparé par l’Oromia Support Group (OSG) [3], un grand nombre de Somaliens Ogaden se sont aussi enfuis au Somaliland après la campagne anti-insurrectionnelle menée par le gouvernement de l’Éthiopie dans la région de l’Ogaden en 2007 (OSG févr. 2012, 25).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information sur le nombre actuel d’Ogaden et leur répartition géographique au Somaliland.

4. Métiers traditionnels

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le chargé d’enseignement à l’Université de Leipzig a affirmé ce qui suit :

[traduction]

Traditionnellement, les Ogaden sont des nomades pastoraux. Ils habitent les terres semi-arides qui s’étendent de l’Est de l’Éthiopie au Sud de la Somalie et au Nord-Est du Kenya. En plus de l’élevage, les Ogaden se consacrent au commerce. Ils mènent des activités dans la Zone 5 de l’Éthiopie [région Somali], mais gèrent aussi de grandes entreprises, par exemple à Kismayo, le deuxième port en importance dans le Sud de la Somalie. Évidemment, au niveau individuel et depuis l’arrivée des « temps modernes » (depuis les années 1950 peut-être), les hommes et les femmes du clan Ogaden occupent toutes sortes de professions. Ils peuvent être des enseignants, des professeurs d’université, des commis, des soldats, etc. : dans les milieux urbains, les métiers traditionnels n’existent presque plus (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

5. Traitement réservé par les autorités du Somaliland

D’après un livre sur l’évolution de la situation politique au Somaliland et au Puntland écrit par Markus Hoehne, un chargé d’enseignement en anthropologie sociale à l’Université de Leipzig (Hoehne 2015, 2), certains des réfugiés Ogaden dans les territoires des Isaaq dans le Nord-Ouest de la Somalie ont été armés par le régime Barre et, entre 1981 et 1991, ont pris part au conflit entre le régime Barre et le SNM (une guérilla menée par les Isaaq) qui a fait plusieurs milliers de morts chez les civils au Somaliland (Hoehne 2015, 40-41).

Dans un rapport de 2008 sur les crimes de guerre dans l’État régional Somali de l’Éthiopie, Human Rights Watch déclare ceci :

[traduction]

Les tensions entre certains sous-clans Ogaden et les membres du clan Isaaq existent depuis longtemps. Selon des renseignements reçus par Human Rights Watch, les forces [du Front national de libération de l’Ogaden (Ogaden National Liberation Front - ONLF)] [4] ont régulièrement pris pour cible les commerçants appartenant au clan rival des Isaaq. L’ONLF croit que certains Isaaq, y compris les autorités au Somaliland, collaborent avec l’armée éthiopienne et transportent de l’aide alimentaire à titre de fournisseurs de services auprès du gouvernement de l’Éthiopie et des organismes internationaux de secours humanitaire (Human Rights Watch 2008, 103).

Dans le rapport de l’OSG, on signale, sans fournir de précisions, que [traduction] « le refoulement de réfugiés et de demandeurs d’asile du Somaliland [en Éthiopie], sympathisants connus ou présumés de l’ONLF ou de l’OLF, se poursuit depuis 1996 » (OSG févr. 2012, 40).

D’après le chargé d’enseignement,

[traduction]

[c]ertains sous-clans Ogaden (comme le sous-clan Mohamed Zuber) acceptent qu’il y ait des mariages avec des membres de certains clans Isaaq (comme le sous-clan Idagale). Ces sous-clans se rejoignent au sud d’Hargeisa, dans les régions frontalières entre le Somaliland et la Zone 5 ou l’Est de l’Éthiopie. Je ne suis au fait d’aucune relation officielle entre les Ogaden et le gouvernement du Somaliland - à part les pourparlers intergouvernementaux entre le gouvernement régional de la Zone 5 (Éthiopie), qui est dirigé par des Ogaden, et le gouvernement du Somaliland. Il est rare qu’il y ait de tels pourparlers; ils se produisent peut-être à l’occasion, afin de discuter de mesures visant à atténuer les effets d’une sécheresse ou de régler des problèmes de sécurité; toutefois, pour le gouvernement du Somaliland, l’interlocuteur préféré est, à mon avis, le gouvernement central de l’Éthiopie. Au Somaliland, les Ogaden N’ont PAS [mise en évidence dans l’original] de fonction officielle au sein du gouvernement. Ils ne sont pas considérés comme étant un « clan résident » [et] ils N’ont PAS [mise en évidence dans l’original] la citoyenneté au Somaliland. Sur le plan social, comme je l’ai signalé, et sur le plan individuel, les Ogaden peuvent habiter au Somaliland, épouser des Isaaq et ouvrir des commerces dans des endroits comme Hargeisa. Mais il s’agit là d’éléments peu remarqués qui n’ont rien à voir avec une participation officielle au sein du gouvernement du Somaliland (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

L’analyste de la Somalie a déclaré que, au Somaliland, les Ogaden n’ont aucun accès au pouvoir, car de nombreux Ogaden au Somaliland sont des réfugiés (analyste de la Somalie 31 oct. 2017). La même source a souligné qu’il y a des difficultés pour les Ogaden au Somaliland du fait qu’ils n’ont pas de représentation juridique, ni de représentation au sein du gouvernement (analyste de la Somalie 31 oct. 2017).

6. Traitement réservé par Al Chabaab

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur le traitement réservé aux Ogaden par Al Chabaab.

D’après le chargé d’enseignement,

[traduction]

[i]l faut prendre garde de ne pas procéder à des généralisations excessives en ce qui concerne les Somaliens. [...] La situation d’un Ogaden né au Kenya est très différente de celle d’un Ogaden né à Kismayo, qui est différente de celle d’un autre né dans la Zone 5. Ceux qui habitent dans le Sud de la Somalie (par exemple près de Kismayo) sont beaucoup plus exposés aux agissements d’Al Chabaab que les autres. Cela veut dire que, au niveau individuel, un Ogaden de cet endroit pourrait ressentir le besoin de se joindre à Al Chabaab, ou pourrait être contraint de le faire. Un Ogaden du Kenya ou de l’Éthiopie ne sera peut-être pas exposé à de telles pressions. Évidemment, quiconque est attiré sur le plan idéologique à Al Chabaab pourrait s’y joindre, peu importe où il se trouve, y compris dans la diaspora. Toutefois, dans la vie de tous les jours, pour ceux qui vivent près ou à l’intérieur des zones sous le contrôle d’Al Chabaab, l’exposition est beaucoup plus intense. Il y a eu des unités Ogaden au sein d’Al Chabaab par le passé, dont une qui était menée par Madobe, le président actuel du Jubaland, qui a changé de camp et se trouve maintenant du côté du gouvernement, et qui collabore avec les forces spéciales américaines près de Kismayo. Les Ogaden au sein d’Al Chabaab ne seront pas traités différemment des autres membres. S’ils sont loyaux et dévoués, ils seront bien traités; du point de vue d’Al Chabaab, [cela veut dire :] être payé pour combattre, avoir la possibilité de faire carrière au sein du mouvement, mourir pour la cause au besoin, [etc.] (chargé d’enseignement 27 oct. 2017).

Selon un document d’information sur Al Chabaab en Somalie publié en 2014 par l’International Crisis Group, un membre du clan Ogaden, Ahmed Mohamed Islam, alias Madobe, de la milice Ras Kamboni, avait été nommé émir adjoint d’Al Chabaab en 2005 avant de devenir président de l’administration provisoire de Djouba (International Crisis Group 26 juin 2014, 6).

Dans un rapport sur la situation dans le Sud et le Centre de la Somalie préparé par le Bureau européen d’appui en matière d’asile (European Asylum Support Office - EASO) de l’Union européenne (UE), citant un rapport de Lifos, le centre d’information sur les pays d’origine et le droit de l’Office national suédois des migrations (Suède 26 oct. 2017), on peut lire que les avis des Ogaden sont partagés moitié-moitié pour ce qui est du soutien à Al Chabaab (UE août 2014, 103-104). Il est écrit dans le document d’information de l’International Crisis Group que, [traduction] « [s]uivant sa propre terminologie, Al Chabaab divise les clans en ansar (les partisans des moudjahidines) et en gaala lajir (les collaborateurs des infidèles) (International Crisis Group 26 juin 2014, 13). La même source affirme, sans donner de précisions, que [traduction] « [l]es clans Ogaden et Ayr-Habar Gedir étaient initialement ansar, mais sont devenus gaala lajir » (International Crisis Group 26 juin 2014, 13). Dans un article sur les capacités d’Al Chabaab, paru dans un volume publié par le Centre de lutte contre le terrorisme (Combating Terrorism Center) à West Point, et rédigé par Ken Menkhaus, un professeur de sciences politiques au Collège Davidson (Davidson College) qui a publié plus de 50 articles et chapitres sur la Somalie et la Corne de l’Afrique, on peut lire que les Ogaden ont rompu avec Al Chabaab lorsque la milice Ras Kamboni s’est mise à combattre Al Chabaab après une dispute au sujet du contrôle de Kismayo et s’est tournée vers le Kenya et l’Éthiopie à titre d’alliés externes (Menkhaus févr. 2014, 4). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Le rapport de Landinfo cite la référence suivante : Lamberti, Marcello. 1986. Die Somali-Dialekte. Hamburg: Helmut Buske Publishing (Norvège 22 juill. 2011, 9, 23).

[2] La guerre de l’Ogaden (1977-1978) opposait la Somalie et l’Éthiopie qui se disputaient le contrôle de la région de l’Ogaden (Hoehne 2015, 41).

[3] L’OSG, d’après sa section australienne, est une organisation qui se voue à [traduction] « la sensibilisation aux questions des droits de la personne touchant les Oromo et d’autres populations opprimées dans la région d’Oromia en Éthiopie » (Oromia Support Group Australia s.d.).

[4] L’ONLF est un groupe rebelle séparatiste fondé en 1984 qui lutte pour faire de l’Ogaden un État indépendant (CFR 1er nov. 2007).

Références

Abbink, Jan. 2009. The Total Somali Clan Genealogy (Second Edition). Document de travail, African Studies Centre, Leiden University. No 84. [Date de consultation : 19 oct. 2017]

Ambroso, Guido. Mars 2002. Clanship, Conflict and Refugees: An Introduction to Somalis in the Horn of Africa. [Date de consultation : 27 oct. 2017]

Analyste de la Somalie, International Crisis Group. 31 octobre 2017. Entretien téléphonique avec la Direction des recherches.

Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation (ACCORD). 15 décembre 2009. Clans in Somalia: Report on a Lecture by Joakim Gundel, COI Workshop Vienna, 15 May 2009 (Revised Edition). Sous la direction de Daisuke Yoshimura. [Date de consultation : 16 oct. 2017]

Chargé d’enseignement, Institute of Social Anthropology, Leipzig University. 27 octobre 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Council on Foreign Relations (CFR). 1er novembre 2007. Rebecca Bloom et Eben Kaplan. « Ogaden National Liberation Front (ONLF) ». [Date de consultation : 16 nov. 2017]

Hoehne, Markus Virgil. 2015. Between Somaliland and Puntland: Marginalization, Militarization and Conflicting Political Visions. Rift Valley Institute. [Date de consultation : 26 oct. 2017]

Human Rights Watch. Juin 2008. Collective Punishment: War Crimes and Crimes Against Humanity in the Ogaden Area of Ethiopia’s Somali Regional State. [Date de consultation : 19 oct. 2017]

International Crisis Group. 26 juin 2014. Somalia: Al-Shabaab - It Will Be a Long War. Briefing Afrique no 99. [Date de consultation : 17 oct. 2017]

Menkhaus, Ken. Février 2014. « Al-Shabab's Capabilities Post-Westgate ». CTC Sentinel. Vol. 7, no 2. [Date de consultation : 27 oct. 2017]

Nations Unies. 2004. Haut Commissariat pour les réfugiés en Somalie. « Genealogical Table of Somali Clans ». [Date de consultation : 20 oct. 2017]

Norvège. 22 juillet 2011. Landinfo: Country of Origin Information Centre. Report -Somalia: Language Situation and Dialects. [Date de consultation : 17 oct. 2017]

Oromia Support Group (OSG). Février 2012. Trevor Trueman. Persecuted in Ethiopia: Hunted in Hargeisa. Rapport no 47. [Date de consultation : 17 oct. 2017]

Oromia Support Group Australia (OSGA). S.d. About Us. [Date de consultation : 31 oct. 2017]

Suède. 26 octobre 2017. Swedish Migration Agency. « Country of Origin Information, Lifos ». [Date de consultation : 15 nov. 2017]

Union européenne (UE). Août 2014. European Asylum Support Office (EASO). EASO Country of Origin Information Report. South and Central Somalia Country Overview. [Date de consultation : 17 oct. 2017]

Wiafe-Amoako, Francis. 28 juillet 2016. Africa 2016-2017. Rowman & Littlefield Publishers, Inc.

Autres sources consultées

Sources orales : bureau du représentant du Somaliland au Canada; candidat au doctorat en études somaliennes à l’Université d’Oxford; Ogaden Somali Community Association of Ontario; Somali-Canadian Association of Etobicoke.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Danemark – Danish Immigration Service; ecoi.net; Factiva; Freedom House; Google Scholar; Governance and Social Development Resource Centre Research Helpdesk; Heritage Institute for Policy Studies (Somalia); Human Rights Centre Somaliland; Institut d’études de sécurité; McGill Library; Nations Unies – Refworld; Norvège – Norwegian Organisation for Asylum Seekers, Norwegian Refugee Council; Royaume-Uni – Home Office; Suède – Office national suédois des migrations; Taylor & Francis Online.

Document annexé

Suède. 2015. Staatssekretariat für Migration. Somali Clan Families. [Date de consultation : 27 oct. 2017]

Verknüpfte Dokumente