Afghanistan: Treatment of members and former members of the Afghan military by the Taliban and other anti-government groups, including whether they are personally targeted outside of active conflict zones; whether rank, branch or type of military services poses a greater risk; information on state protection, including protection programs offered by the military (2012-August 2017) [AFG105957.E]

Afghanistan : information sur le traitement réservé aux militaires et anciens militaires afghans par les talibans et d’autres groupes opposés au gouvernement, y compris la question de savoir s’ils sont ciblés personnellement à l’extérieur des zones de conflit actif; information indiquant si le rang, la branche ou le type de service militaire entraîne un risque plus élevé; information sur la protection accordée par l’État, y compris les programmes de protection offerts par l’armée (2012-août 2017)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Les talibans
1. 1 Structure des talibans

Selon des sources, les talibans sont aussi connus sous le nom d’Émirat islamique de l’Afghanistan (Jamestown Foundation 21 févr. 2014, 5; Jane's Terrorism Watch Report 27 févr. 2012; TRAC s.d.). D’après un rapport en date de 2012 sur les réseaux talibans en Afghanistan, publié par Antonio Giustozzi, un chercheur au Centre de recherche sur les États en crise (Crisis States Research Centre) de la London School of Economics qui a rédigé plusieurs livres sur l’Afghanistan et les talibans (Giustozzi 2012, 5), les talibans sont [traduction] « le groupe armé d’opposition le plus important en Afghanistan » et regroupent plus de 80 p. 100 des insurgés (Giustozzi 2012, 20). La même source décrit les talibans comme étant [traduction] « un réseau de réseaux », de nature essentiellement religieuse et tribale, et dirigés par des commandants locaux qui portent le titre de mollah (Giustozzi 2012, 20).

Des sources affirment que le chef des talibans est Mawlawi Hibatullah Akhundzada (BBC 26 mai 2016; Al Jazeera 2 juillet 2016). Selon la BBC, il a deux adjoints, dont un qui dirige le réseau Haqqani [1] (BBC 26 mai 2016). À l’échelon sous Akhundzada et ses adjoints, il y a la choura Rahbari [aussi appelée la choura de Quetta], un conseil de direction de 18 membres, constitué d’anciens ministres, chefs religieux, diplomates, gouverneurs et commandants militaires talibans (BBC 26 mai 2016) ou de [traduction] « vétérans du régime taliban » (Jamestown Foundation 21 févr. 2014, 5). Le conseil de direction supervise diverses commissions talibanes (BBC 26 mai 2016; Jamestown Foundation 21 févr. 2014, 6).

Pour plus d’information sur la structure des talibans et leurs capacités en matière de collecte de renseignements, y compris la capacité de retrouver et de poursuivre des personnes, ainsi que sur l’intimidation et les assassinats ciblés, veuillez consulter la réponse à la demande d’information AFG105412 du 15 février 2016.

1.2 Territoire contrôlé par les talibans

D’après un rapport de 2017 de l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (Special Inspector General for Afghanistan Reconstruction, SIGAR), un organisme créé par le Congrès des États-Unis pour [traduction] « assurer une surveillance indépendante et objective des projets et activités de reconstruction de l’Afghanistan » (É.-U. s.d.), 57,2 p. 100 des 407 districts de l’Afghanistan [traduction] « sont sous le contrôle ou l’influence du gouvernement afghan en date du 15 novembre 2016 », soit à peu près [traduction] « un recul de 15 p. 100 depuis novembre 2015 » (É.-U. 30 janv. 2017, 89). Dans ce rapport, on peut lire que [traduction] « 233 districts étaient sous le contrôle (83 districts) ou l’influence (150) du gouvernement, 41 districts (dans 15 provinces) étaient sous le contrôle (9) ou l’influence (32) des insurgés, et 133 districts étaient "contestés" » (É.-U. 30 janv. 2017, 89). Selon la même source 

[traduction]

Les Forces américaines en Afghanistan ont relevé que les régions ou provinces qui comptaient les pourcentages les plus élevés de districts sous le contrôle ou l’influence des insurgés étaient la province d’Uruzgan, dont cinq des six districts (83,3 p. 100) étaient sous le contrôle ou l’influence des insurgés, et la province d’Helmand, dont huit des 14 districts (57,1 p. 100) étaient sous le contrôle ou l’influence des insurgés. La région comportant le plus grand nombre de districts sous le contrôle ou l’influence des insurgés a pour centre le Nord-Est de la province d’Helmand et le Nord-Ouest de la province de Kandahar, et englobe la zone frontalière entre les provinces d’Helmand et de Kandahar, la province d’Uruzgan et le Nord-Ouest de la province de Zaboul. Cette région à elle seule renferme 16 des 41 districts (ou 31,7 p. 100) sous le contrôle ou l’influence des insurgés (É.-U. 30 janv. 2017, 90).

Dans un article publié par la Voix de l’Amérique (Voice of America, VOA), un radiodiffuseur international financé par le gouvernement américain (VOA s.d.), on cite les propos d’un porte-parole du ministère de la Défense de l’Afghanistan ayant déclaré, en réponse au rapport du SIDGAR de janvier 2017, que les forces afghanes avaient depuis [traduction] « repris de nombreuses régions à l’ennemi » (VOA 13 janv. 2017). La même source ajoute que le gouvernement de l’Afghanistan 

[traduction]

affirme qu’il contrôle près de deux tiers des 407 districts du pays. Des représentants afghans ont déclaré que les talibans contrôlent 33 districts, moins de 10 p. 100 du total national, et une récente évaluation de l’armée américaine indique que 116 districts – plus d’un quart du pays – figurent parmi les zones « contestées » (VOA 13 janv. 2017).

FDD's Long War Journal, un projet de la Fondation pour la défense des démocraties (Foundation for Defense of Democracies, FDD), un institut de politiques sans but lucratif et non partisan centré sur la politique étrangère et la sécurité nationale (Foundation for Defense of Democracies s.d.), a compilé des données et les a comparées à un rapport des talibans sur le territoire qu’ils contrôlent, et a conclu que [traduction] « les affirmations [dans le rapport des talibans] sur les districts sous leur contrôle concordent dans une large mesure avec les reportages des médias en Afghanistan » (Foundation for Defense of Democracies, 28 mars 2017). Parmi les 400 districts en Afghanistan, dont 349 sont abordés dans le rapport des talibans, les talibans :

[traduction]

exercent un contrôle complet sur 34 districts, y compris les centres de district, et contestent 167 autres districts (il s’agit des districts où les talibans affirment contrôler de 40 à 99 p. 100 du territoire). Les talibans ont une présence importante (de 10 à 39 p. 100) dans 52 autres districts, et une présence minimale dans six autres districts (de 1 à 9 p. 100). Les talibans ont déclaré n’avoir aucune présence dans 89 districts; toutefois, ils signalent que, dans certaines de ces provinces, ils mènent des « activités de guérilla » (Foundation for Defense of Democracies 28 mars 2017).

La même source fait état de la présence régionale des talibans, comme suit :

[traduction]

Selon les talibans, ils contrôlent ou contestent la presque totalité des districts dans les provinces méridionales d’Helmand, de Nimroz, d’Uruzgan, de Zaboul et de Ghazni, ainsi que la moitié de la province de Kandahar. La situation dans l’Est et le Nord-Ouest de l’Afghanistan semble sombre elle aussi, tout comme dans les provinces septentrionales de Kunduz et de Baghlan (FDD's Long War Journal 28 mars 2017).

2. Ciblage d’anciens militaires et de militaires en service par les talibans et d’autres groupes opposés au gouvernement

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de la Commission indépendante des droits de la personne de l’Afghanistan (Afghanistan Independent Human Rights Commission, AIHRC), une [traduction] « institution nationale des droits de la personne » en Afghanistan ayant pour but de protéger et de promouvoir les droits de la personne (AIHRC s.d.), a déclaré que les talibans perçoivent les personnes dans les rangs de l’armée ou du gouvernement comme étant [traduction] « des cibles légitimes » (AIHRC 16 août 2017). Dans un rapport de 2012 du Bureau européen d’appui en matière d’asile (European Asylum Support Office, EASO), on cite les propos d’un [version française de l’EASO] « membre du personnel d’une organisation internationale de développement en Afghanistan » selon lesquels « il ne suffit pas toujours aux membres de l’ANA [Armée nationale afghane] ou de la PNA [Police nationale afghane] de démissionner pour échapper aux menaces des insurgés. Ils doivent changer de camp pour ne plus être pris pour cible » (Union européenne déc. 2012, 38).

De même, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un administrateur au Centre pour le dialogue humanitaire (Centre for Humanitarian Dialogue) [2], s’exprimant en son propre nom, a déclaré qu’ils étaient au fait d’un [traduction] « certain nombre de cas » où « des membres actuels et d’anciens membres des FSNA [Forces de sécurité nationale de l’Afghanistan] ont été pris en cible par les insurgés », sans fournir de précisions additionnelles (administrateur 27 juill. 2017). Un chercheur afghan chez Coopération pour la paix et l’unité (Cooperation for Peace and Unity, CPAU) [3], s’exprimant à titre personnel, a déclaré que [traduction] « les anciens militaires pourraient être pris en cible, s’ils vivent dans des zones contrôlées par les talibans » (chercheur afghan 16 août 2017).

Les renseignements exposés dans le paragraphe qui suit sont tirés du rapport de l’EASO en date de décembre 2012 :

En faisant renvoi à des rapports du Bureau de sécurité des ONG en Afghanistan (Afghanistan NGO Safety Office, ANSO) [4], l’EASO signale que, dans le Sud-Est de l’Afghanistan en 2012, [version française de l’EASO] « des membres des FSNA ont été tués en dehors de leur service, et leurs résidences privées ont également été attaquées » (Union européenne déc. 2012, 55). Dans l’Ouest de l’Afghanistan, « [d]es parents de membres des FSNA et des membres des FSNA ont également été pris pour cible en dehors de leur service » (Union européenne déc. 2012, 57). Dans son rapport, l’EASO signale que les membres des FSNA [version française de l’EASO] « ne sont pas uniquement pris pour cible dans l’exercice de leurs fonctions, puisque dans une quinzaine d’incidents enregistrés, ils sont visés en dehors de leur service ou dans la sphère privée. Dans une dizaine d’incidents enregistrés, les membres de leur famille ont également été pris pour cible » (Union européenne déc. 2012, 57). L’EASO précise aussi les endroits où les FSNA ont été prises pour cible :

[version française de l’EASO]

Il existe des preuves attestant que les FSNA ont été prises pour cible dans plusieurs villes afghanes, notamment lors d’attaques contre leurs quartiers généraux : Lashkargah (Helmand), Ghazni (Ghazni), Sharan (Paktîkâ), Gardez (Khôst), Khôst (Khôst), PuliAlam (Lôgar), Jalalabad (Nangarhâr), Mehtarlâm (Laghmân), Kondôz (Kondôz), Saré Pol (Saré Pol) et Kaboul (Kaboul). En haut de la liste figure la ville de Kandahâr (Kandahâr), pour laquelle l’ANSO a rapporté, en avril 2012, une moyenne de cinq à huit assassinats ciblés à l’encontre des membres des FSNA tous les quinze jours (Union européenne déc. 2012, 57).

Dans un rapport de 2016, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) signale que [version française des Nations Unies] « les EHG [éléments hostiles au gouvernement] prennent systématiquement pour cibles les civils qui ont des liens avec le gouvernement afghan, […] qu’ils soupçonnent d’apporter leur soutien à [ce dernier] » (Nations Unies 19 avr. 2016, 43). De plus, dans ce même rapport, on peut lire que :

[version française des Nations Unies]

D’après les observateurs, les EHG visent les membres de la famille de personnes appartenant aux groupes mentionnés plus haut, tant à des fins de représailles qu’en raison du fait qu’ils sont considérés comme « coupables par association ». Plus particulièrement, les parents proches, y compris les femmes et les enfants, de représentants du gouvernement et de membres des FNSA ont fait l’objet d’actes de harcèlement et de violences, d’enlèvements, et de meurtres (Nations Unies 19 avr. 2016, 51-52).

Selon un rapport de 2016 du SIGAR, [traduction] « une femme occupant le rang de lieutenant-colonel au sein de [l’ANA] a signalé que les talibans ciblaient tout particulièrement les femmes dans l’armée. Son frère l’a avertie que si les gens savaient qu’elle était enrôlée dans l’armée, la famille pourrait se faire tuer. Ainsi, elle ne porte plus son uniforme en public » (É.-U. oct. 2016, 10).

Des sources présentent les exemples suivants d’incidents où d’anciens militaires ou des militaires qui n’étaient pas en service ont été pris en cible :

  • le 25 août 2013, [traduction] « des éléments opposés au gouvernement ont enlevé et tué un ancien soldat de l’ANA qui avait quitté l’armée pour diriger un centre éducatif dans le district de Bati Kot, province de Nangarhar » (Nations Unies févr. 2014, 26);
  • le 19 décembre 2013, [traduction] « des éléments opposés au gouvernement ont tiré et tué un enseignant local », qui était le frère d’un soldat de l’ANA dans le district de Bar Kunar, province de Kunar, « alors qu’il se déplaçait dans un taxi » (Nations Unies févr. 2014, 26);
  • en février 2014, près d’Asadabad, 21 soldats de l’ANA ont été tués [traduction] « dans leurs lits de camp » par des « insurgés talibans », et « huit autres soldats auraient été faits prisonniers par les insurgés (The New York Times 23 févr. 2014);
  • en août 2015, à Maidan Shahar, la capitale de la province de Wardak, des forces de sécurité ont été blessées à la suite d’explosions dans un secteur de boutiques où [traduction] « les forces de sécurité se rendent habituellement […] pour faire des achats » (Pajhwok Afghan News 10 août 2015);
  • en 2015, Amnesty International a déclaré que certaines informations faisaient état de [version française d’Amnesty International] « fouilles menées systématiquement par les talibans chez les civils afin de trouver des personnes liées aux forces de sécurité ou au gouvernement » (Amnesty International 29 sept. 2015);
  • en décembre 2015, dans la province septentrionale de Faryab, un militaire de l’ANA qui n’était pas de service et qui se déplaçait dans un véhicule de tourisme a été enlevé et tué par des talibans; sa dépouille et une lettre ont été laissées à titre d’avertissement pour les autres membres de l’ANA (Pajhwok Afghan News 26 déc. 2015);
  • le 11 février 2017, [traduction] « un attentat suicide revendiqué par les talibans a pris pour cible des soldats de l’ANA qui récupéraient leurs salaires à la New Kabul Bank à Lashkar Gah, province d’Helmand » (Nations Unies juill. 2017, 39);
  • le 8 mars 2017, [traduction] « de multiples assaillants ont mené un attentat complexe contre l’Hôpital Mohammad Sardar Daud Khan, un hôpital militaire de l’ANA, qui est situé dans une zone centrale de Kaboul » (Nations Unies juill. 2017, 18). L’hôpital dessert les soldats de l’ANA et leurs familles, ainsi que les civils ayant besoin de soins spécialisés (Nations Unies juill. 2017, 18). La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a confirmé au moins 48 victimes parmi les civils et 44 victimes [traduction] « chez le personnel médical ayant un grade militaire », en plus de « 13 soldats hors de combat ayant été tués et six autres ayant été blessés » (Nations Unies juill. 2017, 18).

3. Impact du rang, de la branche ou du type de service militaire

D’après le rapport de 2012 de l’EASO :

[version française de l’EASO]

Les hauts gradés des FSNA courent un risque réel d’être intimidés ou pris pour cible par les insurgés dans toutes les régions d’Afghanistan. Les gradés inférieurs courent un faible risque d’être intimidés ou pris pour cible dans les zones plus sûres de l’Afghanistan qui ne sont pas sous le contrôle des insurgés, sauf si des circonstances personnelles spécifiques accroissent le risque. Ils sont également susceptibles d’être la cible d’attaques complexes dans plusieurs autres villes, dont Kaboul (Union européenne déc. 2012, 20).

Selon ce rapport, les hauts gradés des FSNA [version française de l’EASO] « sont, par exemple, des commandants ou des colonels », alors que les membres subalternes des FSNA « sont, par exemple, des soldats de l’ANA ou des agents de police » (Union européenne déc. 2012, 58). Toutefois, l’administrateur au Centre pour le dialogue humanitaire, s’exprimant à titre personnel, a signalé que [traduction] « le rang ne joue pas un rôle très important. Les insurgés ont démontré qu’ils souhaitaient prendre en cible quiconque est associé présentement ou a été associé par le passé aux FSNA » (administrateur 27 juill. 2017). De même, le représentant de l’AIHRC a souligné que les talibans [traduction] « ne se soucient pas du rang militaire des gens » (AIHRC 16 août 2017). Par contre, le chercheur afghan chez Coopération pour la paix et l’unité a déclaré que le rang avait une incidence sur le niveau de risque couru par les anciens militaires et les militaires en service parce que :

[traduction]

les simples soldats peuvent cacher leur service militaire en racontant aux gens de leur communauté qu’ils travaillent comme ouvriers à l’extérieur de leur province ou du pays, mais pour les officiers il n’est pas possible de cacher leur rang ou la nature de leur travail, si bien qu’ils sont exposés à des menaces et à des dangers plus importants (chercheur afghan 16 août 2017).

D’après l’administrateur au Centre pour le dialogue humanitaire, bien que la police et la milice locales aient été [traduction] « prises en cible de manière disproportionnée » parce qu’elles « sont sur la ligne de front dans les districts », les insurgés continuent de cibler la Direction nationale de la sécurité, l’ANA et la police nationale (administrateur 27 juill. 2017). L’administrateur a ajouté que, en raison de facteurs démographiques, [traduction] « les insurgés ont ciblé et tué des officiers dans les villes, mais ont ciblé les fantassins dans les villages » (administrateur 27 juill. 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements concernant l’impact du rang, de la branche ou du type de service militaire sur le niveau de risque.

4. Protection offerte par l’État

Le chercheur afghan chez Coopération pour la paix et l’unité a déclaré qu’il n’était [traduction] « au fait d’aucun programme de protection » mis en place par le gouvernement à l’intention des anciens militaires à l’extérieur des zones de conflit, y compris au « ministère de la Défense » (chercheur afghan 16 août 2017). L’administrateur au Centre pour le dialogue humanitaire a signalé qu’il n’était au fait d’aucun programme officiel ayant pour but [traduction] « de veiller à la sécurité des membres des FSNA », mais que, compte tenu des risques auxquels ils sont exposés, « dans de nombreux cas, les officiers de rang subalterne et les soldats sont autorisés à porter des armes légères tandis qu’un officier de rang supérieur peut disposer d’un garde du corps » (administrateur 27 juill. 2017). Le représentant de l’AIHRC a expliqué que [traduction] « le gouvernement n’est pas dans une situation qui lui permet d’assurer une protection » aux militaires et anciens militaires à l’extérieur des zones de conflit, mais qu’« il y a quelques cas exceptionnels où des militaires ou anciens militaires se voient accorder une protection parce qu’il s’agit de personnes influentes ou bien connues ayant des connexions auprès des hauts dirigeants gouvernementaux » (AIHRC 16 août 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information sur la protection offerte par l’État.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le réseau Haqqani est un des nombreux groupes armés qui combattent en Afghanistan, que les Nations Unies désignent sous le nom [traduction] « [d’]éléments hostiles au gouvernement » et qui englobent les groupes qui se considèrent comme « talibans » ou d’autres groupes armés, tels que : Hezb-e-Islami, le Mouvement islamique d’Ouzbékistan, l’Union du Djihad islamique, Lashkar-e-Taïba, Jaish-e-Mohammed, Daesh et d’autres (Nations Unies août 2015, 2).

[2] Le Centre pour le dialogue humanitaire est [traduction] « un organisme diplomatique privé, établi en Suisse et fondé sur les principes de l’humanité, de l’impartialité et de l’indépendance. [Sa] mission est de prévenir, d’atténuer et de régler les conflits armés grâce au dialogue et à la médiation » (Centre for Humanitarian Dialogue, s.d.).

[3] D’après son site Internet, Coopération pour la paix et l’unité est [traduction] « une organisation à but non lucratif dirigée par des Afghans », fondée en 1996 (CPAU s.d.). Elle est [traduction] « une organisation de recherche et de consolidation de la paix » qui « promeut la paix et la justice sociale en Afghanistan » et qui possède « une vaste expérience en matière de recherche quantitative et qualitative au niveau des communautés, des districts et des provinces » (CPAU s.d.).

[4] Le Bureau de sécurité des ONG en Afghanistan (Afghanistan NGO Safety Office, ANSO) a été créé en 2002 afin de servir de plateforme de sécurité pour les ONG, hébergée par l’International Rescue Committee (IRC); en 2009, il a lancé le projet de s’établir à titre d’ONG indépendante et est par la suite devenu l’Organisation internationale de sécurité des ONG (International NGO Safety Organization, INSO) (INSO s.d.).

Références

Administrateur, Centre for Humanitarian Dialogue. 27 juillet 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Afghanistan Independent Human Rights Commission (AIHRC). 16 août 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.

Afghanistan Independent Human Rights Commission (AIHRC). S.d. « A Brief Introduction of AIHRC and its Programs and Activities ». [Date de consultation : 29 août 2017]

Al Jazeera. 2 juillet 2016. « Taliban Leader: No Peace without Foreigners Leaving ». [Date de consultation : 24 juill. 2017]

Amnesty International. 29 septembre 2015. « Afghanistan: Taliban Tactics put Civilians in Harm's Way ». [Date de consultation : 26 juill. 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 26 mai 2012. « Who are the Taliban? ». [Date de consultation : 19 juill. 2017]

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Chercheur afghan, Cooperation for Peace and Unity (CPAU). 16 août 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Cooperation for Peace and Unity (CPAU). S.d. « Our Work ». [Date de consultation : 16 août 2017]

États-Unis (É.U.). 30 janvier 2017. Special Inspector General for Afghanistan Reconstruction (SIGAR). Quarterly Report to the United States Congress. [Date de consultation : 27 juill. 2017]

États-Unis (É.U.). 30 octobre 2016. Special Inspector General for Afghanistan Reconstruction (SIGAR). Quarterly Report to the United States Congress. [Date de consultation : 23 août 2017]

États-Unis (É.U.). S.d. Special Inspector General for Afghanistan Reconstruction (SIGAR). « About SIGAR ». [Date de consultation : 23 août 2017]

FDD's Long War Journal. 28 mars 2017. Bill Roggio. « Afghan Taliban lists 'Percent of Country under the Control of Mujahideen' ». [Date de consultation : 26 juill. 2017]

FDD's Long War Journal. S.d. « About ». [Date de consultation : 26 juill. 2017]

Giustozzi, Antonio. 2012. Taliban Networks in Afghanistan. CIWAG Case Study Series 2011-2012. US Naval War College, Center on Irregular Warfare and Armed Groups. [Date de consultation : 24 juill. 2017]

International NGO Safety Organisation (INSO). « History ». [Date de consultation : 23 août 2017]

Jamestown Foundation. 21 février 2014. Abubakar Siqqique. « The Quetta Shura: Understanding the Afghan Taliban's Leadership ». Terrorism Monitor. Vol. 12, no 4. [Date de consultation : 26 juill. 2017]

Jane's Terrorism Watch Report. 27 février 2012. IHS Markit. « Aftermath of Koran Burning Damages Afghan-NATO Relations ». [Date de consultation : 24 juill. 2017]

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Nations Unies. 19 avril 2016. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). UNHCR Eligibility Guidelines for Assessing the International Protection needs of Asylum-Seekers from Afghanistan. (HCR/EG/AFG/16/02) [Date de consultation  25 juill. 2017]

Nations Unies. Juillet 2016. Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). Afghanistan MidYear Report 2016: Protection of Civilians in Armed Conflict. [Date de consultation : 25 juill. 2017]

Nations Unies. Août 2015. Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). Afghanistan Mid-Year Report 2015: Protection of Civilians in Armed Conflict. [Date de consultation : 26 juill. 2017]

Nations Unies. Février 2014. Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). Afghanistan Annual Report 2013: Protection of Civilians in Armed Conflict. [Date de consultation : 26 juill. 2017]

The New York Times. 23 février 2014. Niamatullah Karyab et Rod Nordland. « Taliban Raid Afghan Army Base, Killing Soldiers in their Sleep ». [Date de consultation : 16 août 2017]

Pajhwok Afghan News. 26 décembre 2015. Qutbuddin Kohi. « Taliban Kill ANA Soldier, Place Bomb Beneath his Corpse in Faryab ». [Date de consultation : 16 août 2017]

Pajhwok Afghan News. 10 août 2015. Nasim Hotak. « Dozens Dead, Wounded in Wardak, Zabul Incidents ». [Date de consultation : 26 juill. 2017]

Terrorism Research & Analysis Consortium (TRAC). S.d. « Taliban / Islamic Emirate of Afghanistan (IEA) ». [Date de consultation : 24 juill. 2017]

Union européenne. Décembre 2012. European Asylum Support Office (EASO). Country of Origin Information Report Afghanistan: Insurgent Strategies -- Intimidation and Targeted Violence against Afghans. [Date de consultation : 25 juill. 2017]

Voice of America (VOA). 13 janvier 2017. Noor Zahid. « Afghanistan Disputes US Report on Taliban Gains ». [Date de consultation : 26 juill. 2017]

Voice of America (VOA). S.d. « VOA History ». [Date de consultation : 23 août 2017]

Autres sources consultées

Sources orales : chercheurs spécialistes de la situation en matière de sécurité et de droits de la personne en Afghanistan; chercheurs spécialistes des Talibans.

Sites Internet, y compris : Afghanistan Times; États-Unis – Department of State; Factiva; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Freedom House; Haaretz; Human Rights Quarterly; Human Rights Watch; Humanitarian Response; Institute for War & Peace Reporting; IRIN; The Kabul Times; Nations Unies – Refworld; Radio France internationale; Radio Free Europe/Radio Liberty; ReliefWeb; Transparency International.

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