Pakistan: Violence against doctors, including killings, kidnappings and extortion, including against doctors in Quetta; whether the Taliban targets doctors in Pakistan; violence against female doctors; state protection (2013-February 2016) [PAK105446.E]

Pakistan : information sur la violence envers les médecins, y compris les assassinats, les enlèvements et l’extorsion, et y compris envers les médecins à Quetta; information indiquant si les talibans prennent les médecins pour cible au Pakistan; information sur la violence envers les femmes médecins; information sur la protection offerte par l’État (2013-février 2016)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Violence envers les médecins
1.1 Assassinats

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de la Commission des droits de la personne du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan - HRCP), une ONG indépendante établie à Lahore, qui surveille les violations des droits de la personne partout au Pakistan, a affirmé qu’il y avait eu [traduction] « une augmentation considérable » du nombre d’assassinats de médecins de 2013 à 2016 (HRCP 12 févr. 2016).

La Deutsche Presse-Agentur (DPA), une agence de presse allemande, signale que, selon des chiffres provenant du Conseil national de médecine dentaire (National Dental Medical Council) du Pakistan, au moins 160 médecins ont été assassinés de 2006 à mars 2015, principalement à Karachi et à Quetta (DPA 17 mars 2015).

Reuters fait observer que, d’après les statistiques établies par la police, en 2014, 26 médecins ont été assassinés au Pakistan (Reuters 15 juin 2015). Selon le journal pakistanais l’Express Tribune, en 2014, 17 médecins ont été victimes d’assassinats ciblés à Karachi, et la police a expliqué que plusieurs de ces assassinats visaient l’extorsion, alors que certains d’entre eux étaient attribuables à la violence sectaire (The Express Tribune 18 janv. 2015). De même, Dawn, un journal pakistanais, précise que 17 médecins ont été tués à Karachi en 2014, et que 5 autres ont été assassinés entre janvier 2015 et le 3 février 2015 (Dawn 3 févr. 2015).

En plus des assassinats à Karachi et à Quetta, des sources signalent que des médecins ont été assassinés de 2013 à 2015 à Lahore (HRCP mars 2014, 87; SATP 20 déc. 2015), à Peshawar, dans le Rajanpur (Pendjab), à Swabi (Khyber Pakhtunkhwa - KP), à Chenab Nagar (Pendjab) et à Islamabad (SATP 20 déc. 2015).

Des sources signalent que les médecins sont pris pour cible par des militants (Reuters 15 juin 2015; HRCP 12 févr. 2016; DPA 17 mars 2015; Times of Oman 24 mars 2015) et/ou des criminels (Times of Oman 24 mars 2015; Reuters 15 juin 2015; DPA 17 mars 2015). La DPA fait remarquer que certains groupes criminels qui s’en prennent aux médecins bénéficient d’un appui politique (DPA 17 mars 2015).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chercheur à l’Institut pakistanais d’études sur la paix (Pak Institute for Peace Studies - PIPS) [1] a précisé que les médecins ne sont pas pris pour cible [traduction] « simplement en raison de leur profession »; il a plutôt affirmé que la plupart des attaques ciblées contre des médecins étaient liées à de la violence sectaire (PIPS 9 févr. 2016). De même, la DPA signale que, parmi les motifs pour lesquels les médecins sont pris pour cible à Karachi, il y a notamment la religion (sunnisme, chiisme, ahmadisme, hindouisme ou christianisme) et l’origine ethnique (qu’il s’agisse d’indigènes sindhis, de personnes qui ont migré de l’Inde après la partition ou de Pachtounes) (DPA 17 mars 2015). Selon le représentant de la HRCP, des médecins sont assassinés au Pakistan en raison de différences sectaires, du non-paiement des sommes qu’on tentait de leur extorquer, et de la rivalité commerciale ou professionnelle (HRCP 12 févr. 2016).

Selon Reuters, un [traduction] « nombre disproportionné » des médecins agressés sont chiites (Reuters 15 juin 2015). Dans son rapport annuel de 2013, la HRCP signale que de [traduction] « nombreux » médecins chiites ont été assassinés pendant l’année (HRCP mars 2014, 87). Dans une liste des incidents concernant les médecins assassinés de 2001 à 2015, le Portail sur le terrorisme en Asie du Sud (South Asia Terrorism Portal - SATP), une base de données sur le [traduction] « terrorisme, les guerres de faible intensité et les conflits ethniques/communautaires/sectaires en Asie du Sud » (SATP s.d.) fait état de plusieurs cas d’assassinats de médecins chiites et ahmadis de 2013 à 2015 (SATP 20 déc. 2015).

1.2 Enlèvements et extorsion

Selon l’Association pakistanaise d’orthopédie (Pakistan Orthopaedic Association - POA), des [traduction] « "mafias de l’extorsion enlèvent et harcèlent des médecins, en particulier dans la province du Sindh" » (cité dans PPI 18 déc. 2015). Le président de l’Académie pakistanaise des médecins de famille (Pakistan Academy of Family Physicians) a affirmé que des médecins sont victimes [traduction] « d’enlèvements contre rançon, d’extorsion, d’enlèvements et de menaces de mort », notamment à Karachi et à Peshawar (cité dans The Nation 31 mars 2015).

Des sources signalent que, dans les cas d’enlèvement et d’extorsion, des médecins sont pris pour cible parce qu’ils sont perçus comme étant riches (BBC 29 oct. 2013; DPA 17 mars 2015). La DPA fait observer, en citant les propos d’un médecin de Karachi, que presque tous les médecins qui travaillent dans les hôpitaux de Karachi ont reçu des menaces d’extorsion (DPA 17 mars 2015). Le président de la section d’Hyderabad de l’Association médicale du Pakistan (Pakistan Medical Association - PMA) a soutenu que des médecins quittent le Pakistan en raison des menaces d’enlèvement et d’extorsion (Dawn 27 févr. 2015).

2. Violence envers les médecins dans le Baloutchistan

Dans son rapport annuel de 2013, la HRCP signale que 26 médecins ont été enlevés contre rançon et que plus de 20 médecins ont été tués dans le Baloutchistan (HRCP mars 2014, 135). La même source souligne que plus de 80 médecins ont quitté Quetta en raison de la [traduction] « détérioration de l’ordre public » (HRCP mars 2014, 135). En avril 2015, le journal Daily Messenger, établi à Karachi, a précisé qu’environ 25 médecins avaient été enlevés [traduction] « au cours des dernières années » dans le Baloutchistan, principalement contre rançon (Daily Messenger 16 avr. 2015). Selon la DPA, de 2008 à mars 2015, plus de 50 médecins et professeurs de médecine ont été enlevés dans le Baloutchistan (DPA 17 mars 2015).

La BBC fait état d’un incident qui s’est produit en septembre 2013, au cours duquel un cardiologue renommé a été enlevé par un groupe d’hommes armés au moment où il quittait l’hôpital à Quetta, malgré l’existence de [traduction] « nombreux postes de contrôle de la police et de l’armée » dans la région (BBC 29 oct. 2013). La source signale que des [traduction] « [g]roupes criminels et militants alliés aux talibans et à al-Qaïda ont enlevé et assassiné des dizaines de personnes » dans le Baloutchistan et que ces groupes « semblaient agir en toute impunité » (BBC 29 oct. 2013). D’après la même source, en octobre 2013, en raison de l’apparente inaction du gouvernement devant les enlèvements, des médecins de Quetta ont [traduction] « organisé des manifestations presque quotidiennement, ont entrepris des grèves de la faim et ont partiellement boycotté les hôpitaux administrés par le gouvernement » (BBC 29 oct. 2013).

Il ressort du rapport de 2013 de la HRCP que des médecins, entre autres professionnels, ont été enlevés lors de leurs déplacements sur la voie publique dans le Baloutchistan (HRCP mars 2014, 78). Le chercheur du PIPS a fait remarquer que des insurgés baloutches ont agressé des travailleurs non baloutches au Baloutchistan, et qu’il pourrait y avoir des médecins parmi eux (PIPS 9 févr. 2016).

Au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un représentant de la Commission asiatique des droits de la personne (Asian Human Rights Commission - AHRC), établie à Hong Kong, une [traduction] « organisation non gouvernementale indépendante dont l’objectif est de favoriser une meilleure sensibilisation aux droits de la personne et l’exercice de ces droits sur le continent asiatique » (AHRC s.d.), a déclaré, sans fournir davantage de détails, qu’il y a eu de nombreux cas de violence à l’égard des médecins dans le Baloutchistan, et que ceux-ci ont été pris pour cible parce qu’ils fournissent des soins médicaux aux militants baloutches blessés (AHRC 10 févr. 2016). Le représentant de l’AHRC a fait état de cas de médecins qui ont été victimes d’exécutions sommaires et de disparitions forcées (AHRC 10 févr. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel concernant les médecins pris pour cible pour avoir fourni des soins médicaux à des militants baloutches.

3. Médecins pris pour cible par les talibans et d’autres groupes militants

Selon le représentant de la HRCP, des groupes militants entretenant des liens informels avec les talibans ont pris pour cible et assassiné des médecins au Pakistan, [traduction] « mais aucun cas de participation directe des talibans n’a été signalé » (HRCP 12 févr. 2016). Le chercheur du PIPS a affirmé que, de façon générale, les militants ne prennent pas des médecins pour cible en raison de leur profession, mais plutôt en raison de la branche de la religion à laquelle ils appartiennent (PIPS 9 févr. 2016). Cependant, des médias signalent que des médecins sont pris pour cible par les talibans (Times of Oman 24 mars 2015) ou le groupe militant Lashkar-e-Jhangvi (Reuters 15 juin 2015; Scroll.in 6 déc. 2014).

3.1 Agressions liées à la vaccination antipoliomyélitique

Selon le chercheur du PIPS, des médecins qui font partie des équipes de vaccination antipoliomyélitique ont été agressés par des groupes militants, y compris des talibans et des insurgés baloutches (PIPS 9 févr. 2016). Des médias signalent que le médecin ayant dirigé le Programme élargi d’immunisation (Expanded Program of Immunization) dans le district de Swabi, dans la province du KP, a été assassiné en novembre 2015 (The News International 7 déc. 2015; Iran Daily 30 nov. 2015). Plusieurs sources signalent que des fondamentalistes prennent pour cible des vaccinateurs contre la polio parce qu’ils sont d’avis que la vaccination est une façon de dissimuler des activités d’espionnage ou un complot visant à rendre les musulmans infertiles (HRCP mars 2014, 240; AFP 26 nov. 2014; The News International 7 déc. 2015). D’après le Wall Street Journal (WSJ), les talibans ont interdit la vaccination antipoliomyélitique dans les régions sous leur contrôle, affirmant que les travailleurs du programme de vaccination antipoliomyélitique agissent à titre d’espions pour le compte des pays occidentaux (WSJ 26 nov. 2014).

Selon l’International Crisis Group, de décembre 2012 à septembre 2015, 78 personnes ont été assassinées lorsque des vaccinateurs contre la polio ont fait l’objet d’attaques (International Crisis Group 23 oct. 2015, 4). De même, Deutsche Welle (DW) soutient que [traduction] « presque 80 » travailleurs de la santé ont été assassinés de décembre 2012 à juin 2015 à la suite de violentes attaques menées contre eux par les talibans et d’autres groupes militants (DW 25 juin 2015).

Il ressort du rapport annuel de 2013 de la HRCP que des fondamentalistes ont menacé et attaqué des équipes de vaccination antipoliomyélitique au cours de l’année, ce qui a entraîné le décès de 20 travailleurs du programme de vaccination antipoliomyélitique et de 9 policiers qui assuraient leur sécurité (HRCP mars 2014, 240). La même source précise que la plupart de ces attaques se sont produites dans les régions tribales administrées par le gouvernement, dans la province de KP ainsi qu’à Karachi (HRCP mars 2014, 240).

D’après les statistiques figurant dans la base de données du PIPS, de janvier 2014 à janvier 2016, il y a eu 34 attaques menées par les talibans (ou d’autres groupes militants ayant des objectifs similaires) contre des travailleurs de la santé du programme de vaccination antipoliomyélitique ou des installations connexes partout au Pakistan, lesquelles ont fait 56 morts et 37 blessés (PIPS 9 févr. 2016). En outre, cinq attaques contre des travailleurs du programme de vaccination antipoliomyélitique menées par des groupes d’insurgés baloutches ont été signalées au cours de cette période, lesquelles ont entraîné le décès de quatre personnes (PIPS 9 févr. 2016). Sur les 39 attaques, 8 auraient eu lieu dans le Baloutchistan, y compris 2 à Quetta (PIPS 9 févr. 2016).

Des sources signalent que, le 26 novembre 2014, des militants s’en sont pris à une équipe de vaccination antipoliomyélitique à Quetta, tuant quatre travailleurs du programme de vaccination, y compris trois femmes (PIPS 9 févr. 2016; The Frontier Star 27 nov. 2014; WSJ 26 nov. 2014). Deux hommes à moto auraient ouvert le feu sur l’équipe (WSJ 26 nov. 2014; AFP 26 nov. 2014). D’après le chercheur du PIPS, le groupe militant Jundullah, associé au groupe Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), a revendiqué la responsabilité de l’attentat et a accusé les victimes d’être des [traduction] « agents des juifs et des chrétiens » (PIPS 9 févr. 2016).

Des sources précisent qu'en février 2015, des travailleurs du programme de vaccination antipoliomyélitique de Zhob, au Baloutchistan, ont été enlevés et assassinés (RFE/RL 18 févr. 2015; PIPS 9 févr. 2016) par le groupe Abdul Qadir Qurbani du TTP (PIPS 9 févr. 2016). Selon des sources, quatre personnes ont été tuées (PIPS 9 févr. 2016; RFE/RL avec l’AFP et la BBC 18 févr. 2015).

Des médias font remarquer que, en janvier 2016, un attentat suicide contre un centre de vaccination antipoliomyélitique à Quetta a fait 14 morts, dont la plupart étaient des agents d’application de la loi qui assuraient la garde du centre (VOA 13 janv. 2016; The Seattle Times 14 janv. 2016; AP 13 janv. 2016). Le média Voice of America (VOA) a signalé qu’un porte-parole de Tehreek-e-Taliban a revendiqué la responsabilité de l’attentat (VOA 13 janv. 2016). L’Associated Press (AP) a souligné que Jundullah avait revendiqué la responsabilité de l’attentat (AP 13 janv. 2016).

4. Violence envers les femmes médecins

Selon un haut dirigeant de la PMA, environ 30 p. 100 des femmes médecins au Pakistan ont quitté la profession pour diverses raisons, y compris des [traduction] « problèmes de sécurité » et des « menaces d’enlèvement », de même qu’en raison du mariage, des restrictions familiales et « d’autres obstacles sociaux » (cité dans PPI 11 févr. 2015).

Le représentant de l’AHRC a affirmé que les talibans et d’autres groupes militants s’opposent aux femmes médecins ainsi qu’aux étudiantes en médecine et qu’il est arrivé que certaines d’entre elles soient victimes d’enlèvement ou d’attaque à l’acide (AHRC 10 févr. 2016). La même source a signalé que, à Islamabad, il existe un groupe militant appelé [traduction] « Lal Masjid », qui s’est doté d’une « escouade visant les femmes » qui s’en prend aux étudiantes et aux femmes médecins (AHRC 10 févr. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Selon l’International Crisis Group, il y a des femmes dans 80 p. 100 de l’ensemble des équipes de vaccination antipoliomyélitique, et elles sont [traduction] « souvent prises pour cible par des fondamentalistes islamistes misogynes » (International Crisis Group 23 oct. 2015, 14). La même source signale que, de 2012 à octobre 2015, des militants ont assassiné 14 vaccinatrices contre la polio (International Crisis Group 23 oct. 2015, 14). De plus, l’International Crisis Group précise que les vaccinatrices sont souvent victimes [traduction] « d’agressions verbales et de harcèlement sexuel » (International Crisis Group 23 oct. 2015, 14). Selon une demande présentée en 2016 par l’AHRC, une travailleuse de la santé a été victime d’un viol collectif à son domicile, dans la province de KP, après avoir reçu des menaces liées à son travail de vaccination antipoliomyélitique, puis elle a eu de la difficulté à convaincre la police de mener une enquête relativement à ce crime parce que le principal agresseur était [traduction] « bien placé et influent » (AHRC 5 janv. 2016).

5. Protection offerte par l’État

Selon la DPA, les auteurs d’actes de violence commis contre des médecins se font [traduction] « rarement » arrêtés (DPA 17 mars 2015). De plus, un médecin qui a dirigé les manifestations qui ont eu lieu à Quetta en octobre 2013 a mentionné à la BBC [traduction] « [qu’]il existe de plus en plus d’éléments de preuve démontrant que les forces de sécurité ferment parfois les yeux sur les enlèvements parce qu’ils obtiendraient de l’argent des ravisseurs » (BBC 29 oct. 2013). La POA a reproché au gouvernement de ne pas assurer la sécurité des médecins (PPI 18 déc. 2015).

Selon Dawn, en février 2015, la PMA a lancé un appel à la grève aux médecins partout au pays afin de s’élever contre les assassinats et les enlèvements ciblés à l’encontre des médecins (Dawn 2 févr. 2015). Le président central de la PMA a affirmé que les autorités dans les provinces du Sindh et du Baloutchistan n’arrêtaient pas les auteurs de ces crimes et que [traduction] « le gouvernement n’avait pas assuré la sécurité et la protection » des médecins assassinés (Dawn 2 févr. 2015). Selon un article publié en 2016 dans le News International, un journal pakistanais, les médecins en grève ont formulé :

[traduction]

quatre demandes, y compris apporter un soutien financier urgent aux familles des médecins martyrisés, assurer la sécurité des médecins, délivrer sur-le-champ un permis de port d’armes aux médecins qui souhaitent s’en procurer une et leur permettre de transporter une arme légalement, et prendre des mesures contre tous les groupes qui pratiquent l’extorsion (The News International 3 févr. 2016).

La même source soutient que, selon le président de la PMA, le gouvernement a accepté ces demandes, mais que, en février 2016, il avait seulement répondu partiellement à deux des quatre demandes (The News International 3 févr. 2016). La source précise que le gouvernement avait accepté de verser 2 millions de roupies pakistanaises (PKR) [environ 26 000 $ CAN] en indemnités aux familles des victimes, même si la PMA avait exigé la somme de 10 millions de PKR [environ 131 000 $ CAN], que les médecins n’avaient pas obtenu de permis de port d’armes et que les cas de meurtre de médecins n’étaient pas acheminés aux tribunaux militaires conformément à ce qui avait été convenu (The News International 3 févr. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel concernant la mise en œuvre de mesures de sécurité afin de protéger les médecins.

Des sources signalent que les autorités pakistanaises ont mis les équipes de vaccination antipoliomyélitique sous garde policière (HRCP mars 2014, 240; International Crisis Group 23 oct. 2015, 14-15). Selon l’International Crisis Group, chaque équipe de vaccination à domicile est habituellement composée de deux vaccinateurs et de deux agents de police (International Crisis Group 23 oct. 2015, 14-15).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Note

[1] Le PIPS est un groupe de réflexion indépendant composé d’universitaires, de chercheurs et de journalistes pakistanais, qui effectuent des recherches sur les conflits politiques, sociaux et religieux ayant une incidence sur la sécurité nationale et internationale (PIPS s.d.).

Références

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Asian Human Rights Commission (AHRC). 5 janvier 2016. « Pakistan: Call for Justice to a Lady Health Care Worker Raped for Administering Polio Drops ». [Date de consultation : 4 févr. 2016]

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Dawn. 3 février 2015. Faiza Ilyas. « Patients' Suffering Aggravates as Doctors Observe Strike ». (Factiva)

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Deutsche Presse-Agentur (DPA). 17 mars 2015. Subel Bhandari. « Pakistan's Doctors Are Regular Targets of Kidnappers ». (Factiva)

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The Wall Street Journal (WSJ). 26 novembre 2014. Syed Shoaib Hasan. « Polio Workers Killed, Injured in Pakistan; Gunmen on Motorcycles Open Fire on Polio Workers ». (Factiva)

Autres sources consultées

Sources orales : chercheur, Middle East Research Institute; militant des droits de la personne, Londres, Royaume-Uni; professeur, Habib University; professeur, Lahore University of Management Studies; professeur, University of Bath Spa.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Comité international de la Croix-Rouge; Doctors Without Borders; ecoi.net; États-Unis – Department of State; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l’homme; Freedom House; Human Rights Watch; Nations Unies – Refworld; Pakistan Medical Association; Physicians for Human Rights; Réseaux d’information régionaux intégrés.

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