Burundi, Democratic Republic of Congo, Rwanda, Tanzania, and Uganda: Ability to travel from Burundi to neighbouring countries, including obstacles and resettlement (2015-February 2017) [ZZZ105753.E]

Burundi, République démocratique du Congo, Rwanda, Tanzanie et Ouganda : information sur la possibilité de se déplacer du Burundi vers les pays voisins, y compris les obstacles et la réinstallation (2015-février 2017)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Des médias signalent que des centaines de milliers de réfugiés ont fui le Burundi vers les pays voisins depuis avril 2015, et que cet exode est attribuable à la violence et à l’agitation qui se sont manifestées au pays après l’annonce du président du Burundi qu’il briguerait un troisième mandat (AFP 23 janv. 2016; Newsweek 20 déc. 2016). Selon des sources, la majorité de ces réfugiés ont fui vers la Tanzanie, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda (FP 4 nov. 2016) et l’Ouganda (Nations Unies déc. 2016, 6). Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) affirme que, en date d’octobre 2016, il y avait 180 786 réfugiés burundais en Tanzanie, 29 975 en Ouganda, 30 205 en RDC et 81 307 au Rwanda (Nations Unies 2017).

2. Possibilité de quitter le Burundi

En juin 2015, d’après le HCR,

[version française des Nations Unies]

[l]es réfugiés arrivés au Rwanda, en Tanzanie et en République démocratique du Congo déclarent que les routes sont bloquées et que des personnes qui sont suspectées de se diriger vers la frontière sont forcées de monter dans des bus. Certains auraient été arrêtés et d’autres ont vu leurs biens confisqués (Nations Unies 30 juin 2015).

De même, dans un rapport de novembre 2015 publié par Refugees International (RI), une ONG qui [traduction] « plaide pour une aide et une protection indispensables à la survie des personnes déplacées et préconise des solutions aux crises résultant des déplacements » (RI s.d.), rapport rédigé à la suite d’une mission d’observation en septembre et décembre 2015 qui incluait des entrevues avec des réfugiés burundais et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, on peut lire que

[traduction]

[des indices sérieux donnent à penser] que le Burundi empêche les civils de fuir le pays et agit ainsi depuis des mois. RI a appris que cette obstruction est effectuée non seulement par des agents du gouvernement du Burundi - y compris des agents frontaliers, des agents du SNR [Service national de renseignement], des policiers et des militaires -, mais aussi par des Imbonerakure [membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi] (Human Rights Watch 19 janv. 2017)] (RI 18 nov. 2015, 8).

De même, dans un rapport en date de novembre 2016 sur la crise au Burundi préparé par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), en collaboration avec la Ligue Iteka, une ONG burundaise de défense des droits de la personne [1], on signale que

nombre de Burundais cherchant à se mettre à l’abri à l’étranger sont arbitrairement arrêtés aux frontières du Rwanda, de la Tanzanie ou de la RDC, accusés de soutenir les groupes rebelles dans les pays frontaliers au Burundi. Nos organisations ont recueilli plusieurs témoignages de personnes ayant été arrêtées puis torturées par des policiers, des agents du SNR ou des Imbonerakure alors qu’elles cherchaient à quitter le pays pour se mettre en sécurité (FIDH et Ligue Iteka nov. 2016, 31).

RI affirme que

[traduction]

[s]elon des défenseurs des droits de la personne et des représentants des Nations Unies, le gouvernement du Burundi s’est mis à prendre des mesures pour freiner les mouvements transfrontaliers au début de juin [2015]. Depuis, le gouvernement exige que tous les citoyens qui quittent le pays détiennent des titres de voyage et utilisent des points de passage officiels. Toutefois, les personnes déplacées à qui RI a parlé ont affirmé que, du fait qu’elles étaient connues des agents de sécurité, elles craignaient d’être arrêtées, ou de subir un sort plus grave, si elles se présentaient devant les autorités pour demander des titres de voyage ou utilisaient un point de passage officiel.

Les personnes qui tentent de franchir la frontière à un point de passage officiel s’exposent à de mauvais traitements qui, dans leur forme la plus modérée, incluent le refus d’autoriser le départ du pays, l’interrogatoire ou l’extorsion (RI 18 nov. 2015, 8).

Le HCR signale que, en prévision des élections parlementaires, le Burundi a officiellement fermé sa frontière pendant 48 heures en juin 2015, [version française des Nations Unies] « selon ce qui se fait habituellement lors d’élections » au dire des autorités burundaises (Nations Unies 30 juin 2015). D’après le HCR, il fallait donc que les réfugiés [version française des Nations Unies] « rejoignent désormais d’autres pays via des points de passage frontière informels à travers la forêt » (Nations Unies 30 juin 2015). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

En août 2015, l’International Rescue Committee (IRC), une ONG internationale qui aide les gens touchés par les désastres et les conflits (IRC s.d.), a souligné que [traduction] « [d]es femmes et des enfants fuyant la violence au Burundi sont exposés à la violence physique et sexuelle, aux menaces et à la séparation sur leur chemin vers l’asile » (IRC 13 août 2015). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

3. Possibilité de se déplacer vers les pays voisins

En juin 2015, le HCR a déclaré que [version française des Nations Unies] « [l]es fonctionnaires des Services de l’Immigration et des réfugiés dans les pays voisins continuent d’enregistrer les réfugiés burundais qui parviennent à passer la frontière, même via des points de passage frontière informels » (Nations Unies 30 juin 2015). La même source a ajouté [traduction] « [qu’]un grand nombre d’autres personnes, qui ne se sont pas enregistrées à titre de réfugiés, auraient également fui » le Burundi (Nations Unies 30 juin 2015).

Selon un rapport en date de décembre 2016 publié par le HCR, les Burundais qui fuient leur pays se voient accorder le statut de réfugié prima facie [2] en RDC, au Rwanda et en Ouganda, et ces pays ont gardé leurs frontières ouvertes et ont continué d’accueillir les nouveaux arrivants (Nations Unies déc. 2016, 7). Le HCR signale aussi que, en janvier 2017, le gouvernement de la Tanzanie a annoncé la suspension de la reconnaissance prima facie du statut de réfugié qu’elle avait précédemment accordée aux réfugiés burundais qui entraient au pays (Nations Unies janv. 2017). Le HCR explique que la décision a été publiée officiellement le 20 janvier 2017, [traduction] « ce qui signifie que tous les demandeurs d’asile du Burundi qui sont entrés au pays [depuis cette date] devaient se soumettre à la procédure de détermination du statut de réfugié »; toutefois, dans la pratique, « la nouvelle procédure n’était pas encore mise en vigueur sur le terrain » en date de janvier 2017 (Nations Unies janv. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur des changements en ce qui a trait à l’admission des réfugiés burundais en Tanzanie depuis janvier 2017.

3.1 Possibilité de se rendre en Tanzanie

En novembre 2015, RI a déclaré que

[traduction]

[d]es personnes déplacées au Burundi et des réfugiés en Tanzanie que RI a interrogées […] ont affirmé qu’elles avaient été témoins de policiers burundais, d’agents du SNR et d’Imbonerakure qui arrêtaient ou violentaient des gens qui tentaient de franchir la frontière pour obtenir une protection, particulièrement ceux que les autorités avaient désignés comme étant des rivaux politiques. […] Cela a contraint de nombreux Burundais, y compris des mineurs non accompagnés, à franchir la frontière en évitant les points de passage officiels (RI 18 nov. 2015, 8).

D’après la même source, certains réfugiés burundais qui avaient réussi à se rendre en Tanzanie ont affirmé qu’ils avaient [traduction] « pay[é] des marchands pour qu’ils les conduisent de l’autre côté de la frontière clandestinement, ou av[aient] demandé aux marchands de soudoyer les agents frontaliers burundais pour que ces derniers les laissent passer », au lieu de se rendre ouvertement aux points de passage (RI 18 nov. 2015, 8).

De plus, des sources affirment que certains réfugiés ont franchi la frontière à pied en passant par la forêt entre le Burundi et la Tanzanie pour éviter d’être bloqués à la frontière du Burundi (Al Jazeera 1er déc. 2015; RI 18 nov. 2015, 8). Selon Médecins sans frontières (MSF), en juillet 2015, près de 2 000 à 3 000 réfugiés traversaient la frontière de cette façon chaque jour, bon nombre d’entre eux voyageant [version française de MSF] « dans l’obscurité […] et sans effets » (MSF 20 juill. 2015). De même, RI signale que les déplacements se font [traduction] « parfois la nuit » et souvent sur « de grandes distances » (RI 18 nov. 2015, 8). Dans un article sur les réfugiés qui fuient le Burundi, Al Jazeera signale aussi que les déplacements peuvent prendre plusieurs jours et que le trajet entre le Burundi et la Tanzanie est [traduction] « souvent dangereux » (Al Jazeera 1er déc. 2015). D’après RI, certains réfugiés auraient traversé à la nage

[traduction]

la rivière Muragarazi qui fait partie de la frontière avec la Tanzanie, en se servant de troncs de bananiers, de bidons ou de feuilles de plastique pour demeurer à flot. Toutefois, il se peut que même ces méthodes ne soient pas entièrement sûres, car il semble que des Imbonerakure patrouillent régulièrement le long de la frontière à la recherche de personnes souhaitant se réfugier à l’étranger (RI 18 nov. 2015, 8).

En juin 2015, le HCR a écrit que tous les réfugiés étaient dirigés vers le camp de Nyarugusu, mais que ce dernier avait atteint sa pleine capacité d’accueil (Nations Unies 5 juin 2015). D’après Foreign Policy (FP), en novembre 2016, [traduction] « [l]e camp de réfugiés de Nyarugusu avait déjà atteint sa pleine capacité d’accueil avec près de 61 000 réfugiés découlant des diverses guerres du Congo; au cours de la dernière année, il a accueilli environ 100 000 réfugiés de plus du Burundi » (FP 4 nov. 2016). Des sources affirment que le camp de Nyarugusu est le troisième plus grand camp de réfugiés au monde (The Guardian 15 avr. 2016; RI 7 oct. 2015). Selon le Guardian, [traduction] « [m]ême si le chemin d’accès [au camp de Nyarugusu] est surveillé étroitement par l’armée tanzanienne, il n’y a pas de clôture autour du camp, si bien que les résidents peuvent se disperser dans la brousse environnante à la recherche de bois de chauffage et des gens de l’extérieur peuvent s’y faufiler sans s’enregistrer » (The Guardian 15 avr. 2016).

En octobre 2015, le Guardian a signalé que le HCR [traduction] « a[vait] commencé à déplacer 50 000 personnes de Nyarugusu vers d’autres camps dans le Nord-Ouest de la Tanzanie pour soulager l’engorgement », en ajoutant que les nouveaux sites à Nduta, à Mtendeli et à Karago avaient précédemment servi à accueillir des personnes déplacées et disposaient déjà des structures nécessaires (The Guardian 14 oct. 2015). D’après FP, le camp de Mtendeli, à trois heures au Nord de Nyarugusu, a été ouvert en octobre 2015, après qu’un autre camp, [traduction] « Nduta, a dépassé sa capacité d’accueil » (FP 4 nov. 2016).

3.2 Possibilité de se rendre en République démocratique du Congo

En décembre 2016, le HCR a écrit dans un rapport intitulé Burundi Regional Refugee Response Plan, qui porte sur la période de janvier à décembre 2017, que [traduction] « [l]es réfugiés burundais entrent en RDC par la province du Sud-Kivu, dans les territoires d’Uvira et de Fizi. Ils traversent 22 points de passage frontaliers officiels et non officiels » (Nations Unies déc. 2016, 14). D’après RI, les réfugiés burundais sont passés en RDC par voie terrestre et par voie d’eau (RI 26 mai 2016, 3).

Des sources affirment que de nombreux réfugiés traversent le lac Tanganyika pour se rendre en RDC (RI 26 mai 2016, 4; Nations Unies 18 mai 2015). RI précise que [traduction] « [l]es Burundais qui parviennent à se rendre [en RDC] voyagent habituellement par voie terrestre pour entrer par le territoire d’Uvira, ou traversent le lac Tanganyika pour entrer par le territoire de Fizi » (RI 26 mai 2016, 4). L’Agence France-Presse (AFP) qualifie le lac de « frontière poreuse » entre le Burundi et la RDC, « où s’activent toutes sortes de contrebandiers » (AFP 23 janv. 2017).

Selon RI,

[traduction]

les nombreux réfugiés qui traversent la frontière en évitant les points de passage officiels doivent trouver un agent du gouvernement dans une ville avoisinante. Il convient de signaler que dans certaines régions où les réfugiés entrent au pays - en particulier la péninsule d’Ubwari -, il n’y a pas de présence officielle du gouvernement de la RDC, si bien que les réfugiés peuvent être contraints de marcher pendant plusieurs jours pour trouver le bureau le plus proche (RI 26 mai 2016, 5).

D’après RI, les réfugiés ont commencé à arriver en RDC en mars 2015 [traduction] « et se sont initialement installés dans des communautés hôtes un peu partout dans les provinces du Sud-Kivu et du Katanga » (RI 26 mai 2016, 6). La même source affirme que la plupart des réfugiés burundais en RDC sont abrités dans un site d’accueil à Lusenda, au Sud-Kivu (RI 26 mai 2016, 4). RI explique aussi que,

[traduction]

[b]ien que Lusenda ait toutes les apparences d’un camp de réfugiés traditionnel, on le désigne officiellement comme étant un « site d’accueil » parce que le gouvernement de la RDC ne mène pas de politique rigoureuse de placement des réfugiés dans des camps (RI 26 mai 2016, 4).

En mai 2016, RI a signalé que les Burundais qui se sont enregistrés officiellement aux centres de transit et dont les dossiers sont en traitement peuvent faire face à des semaines d’attente avant qu’ils ne puissent se rendre au site d’accueil des réfugiés à Lusenda (RI 26 mai 2016, 6).

Selon le HCR, le site d’accueil de Lusenda était, en date du 5 juin 2015, un site nouvellement établi (Nations Unies 5 juin 2015). D’après RI, le camp a été établi en juillet 2015 (RI 26 mai 2016, 4). L’AFP affirme que le site de Lusenda se trouve à environ 70 kilomètres du Burundi par la route, mais à seulement 35 kilomètres à travers le lac Tanganyika (AFP 23 janv. 2017).

Dans un article en date de janvier 2017, l’AFP cite les propos de la coordonnatrice de la Commission nationale des réfugiés de la RDC selon lesquels il n’était pas envisagé pour l’instant d’ouvrir un autre site pour accueillir les réfugiés, car le site de Lusenda pouvait encore accueillir des arrivants et près de 30 à 40 p. 100 des réfugiés burundais en RDC sont dans des familles d’accueil (AFP 23 janv. 2017). Par ailleurs, RI affirme que, en date de mai 2016, certains réfugiés burundais [traduction] « viv[aient] dans des communautés un peu partout dans les territoires d’Uvira et de Fizi du Sud-Kivu », mais que « [l]es réfugiés qui choisissent de vivre à Lusenda sont les seuls ayant accès à une assistance régulière » (RI 26 mai 2016, 4). D’après le HCR, [traduction] « [a]u Sud-Kivu, la situation sur le plan de la sécurité est instable [et] marquée par la présence de groupes armés, par le déplacement interne et par la venue de réfugiés d’autres nationalités, notamment des Rwandais » (Nations Unies déc. 2016, 14). Selon RI,

[traduction]

[t]out comme la majeure partie de la RDC, les territoires d’Uvira et de Fizi sont particulièrement peu propices à l’accueil de réfugiés. Le contrôle et les ressources de l’État dans ces territoires sont restreints, les forces de sécurité locales étant souvent une source d’insécurité pour la population. Les services sociaux sont à peine fonctionnels ou carrément inexistants, et le niveau de vie est très bas. En outre, il y a plus de 50 000 Congolais déplacés dans ces deux territoires, et plus de 360 000 personnes déplacées au total dans la province du Sud-Kivu (RI 26 mai 2016, 4).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

3.3 Possibilité de se rendre au Rwanda

Le 24 avril 2015, le ministère de la Gestion des catastrophes et des Réfugiés (Ministry of Disaster Management and Refugee Affairs) du Rwanda a publié un avis officiel déclarant que le gouvernement du Rwanda accorderait le statut de réfugié prima facie aux Burundais fuyant leur pays, en raison du [traduction] « très grand nombre » de ces réfugiés qui affluaient au Rwanda; en date du 23 avril 2015, 11 000 réfugiés burundais étaient passés au Rwanda (Rwanda 24 avr. 2015). D’après le HCR, [traduction] « grâce à la politique de la frontière ouverte du gouvernement, les réfugiés fuyant le Burundi ont eu librement accès à l’asile en se voyant reconnaître le statut de réfugié prima facie et [jouissent] de la liberté de mouvement » (Nations Unies déc. 2016, 22).

En juin 2015, le HCR a signalé que certains réfugiés burundais avaient fait état, à leur arrivée au Rwanda, [traduction] « de difficultés en raison de blocages routiers érigés sur le chemin menant aux points de passage frontaliers au Burundi » (Nations Unies 5 juin 2015). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur la situation depuis juin 2015.

Le HCR affirme que les réfugiés sont accueillis au camp de Mahama et que deux centres de réception ont été établis près de la frontière du Burundi en 2015, alors qu’un troisième a été établi près du camp de Mahama en 2016 (Nations Unies déc. 2016, 23).

3.4 Possibilité de se rendre en Ouganda

Selon le HCR,

[traduction]

[l’]Ouganda a constaté une arrivée régulière de réfugiés du Burundi bien qu’il n’ait pas de frontière directe avec le pays et, au cours de 2016, la cadence des arrivées a été plus élevée que celle prévue initialement. Après que le nombre d’arrivées a atteint un sommet en mars 2016, la cadence des arrivées s’est mise à diminuer à compter du mois de mai (Nations Unies déc. 2016, 42).

La même source ajoute que les réfugiés burundais en Ouganda s’y sont rendus principalement en passant par le Rwanda, ainsi qu’en traversant la RDC; plus précisément, en ce qui concerne l’Ouganda, les principaux points d’entrée frontaliers sont Mirama Hills, Mutukula et Bunagana (Nations Unies déc. 2016, 42).

Le HCR écrit que les réfugiés burundais sont accueillis dans des camps à Nakivale et à Oruchinga, dans le Sud-Ouest de l’Ouganda (Nations Unies 5 juin 2015). En décembre 2016, le HCR a affirmé que certains réfugiés s’étaient établis dans des zones urbaines, bien que la plupart se trouvent dans le camp de Nakivale (Nations Unies déc. 2016, 42).

Des sources signalent que des représentants du Burundi ont encouragé les réfugiés burundais en Ouganda à retourner au Burundi, en faisant valoir un retour à la stabilité dans ce pays, mais que l’Ouganda a affirmé que le rapatriement se ferait sur une base volontaire (DW 20 févr. 2017; IBT 15 févr. 2017).

Deutsche Welle (DW) explique que

[traduction]

[p]récédemment, le ministre des secours et des préparatifs en cas de catastrophes [Minister of Relief and Disaster Preparedness] de l’Ouganda, Hillary Onek, s’est montré ouvert à la revendication du Burundi touchant le retour au pays des réfugiés. […] Toutefois, cela a provoqué de l’incertitude chez les réfugiés burundais et a poussé le gouvernement de l’Ouganda à préciser qu’il respecterait le droit international et que, pour le moment, aucun réfugié ne serait rapatrié contre sa volonté (DW 20 févr. 2017).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Créée en 1991, la Ligue Iteka s’intéresse notamment à la situation des rapatriés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (IRRI s.d.). En janvier 2017, la Ligue Iteka a été accusée d’être [traduction] « "un contrevenant récidiviste pour ce qui est de salir l’image du pays et de semer la haine et la discorde au sein de la population du Burundi" » et a été officiellement dissoute par le gouvernement du Burundi (Frontline Defenders 4 janv. 2017).

[2] Dans un document publié en 2001, le HCR affirme que la détermination collective prima facie [version française des Nations Unies] « signifie essentiellement la reconnaissance par un État du statut de réfugié sur la base des circonstances apparentes et objectives dans le pays d’origine motivant l’exode. Son objectif est d’assurer l’admission vers la sécurité, la protection contre le refoulement et le traitement humanitaire de base à ceux qui en ont absolument besoin » (Nations Unies 19 févr. 2001, paragr. 6).

Références

Agence France-Presse (AFP). 23 janvier 2016. « En RDC, les réfugiés burundais du camp de Lusenda craignent pour leur sécurité ». [Date de consultation : 16 févr. 2017]

Al Jazeera. 1er décembre 2015. Tendai Marima. « Unaccompanied Child Refugees Flee Burundi ». [Date de consultation : 2 mars 2017]

Deutsche Welle (DW). 20 février 2017. Jan-Philipp Scholz. « Burundian Refugees in Uganda too Scared to Go Home ». [Date de consultation : 3 mars 2017]

Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et Ligue burundaise des droits de l’homme (Ligue Iteka). Novembre 2016. Burundi. Répression aux dynamiques génocidaires. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Foreign Policy (FP). 4 novembre 2016. Amanda Sperber. « Fleeing Burundi Won’t Protect You from its Government ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Frontline Defenders. 4 janvier 2017. « The Ligue Iteka Disbanded by the Government ». [Date de consultation : 1er mars 2017]

The Guardian. 15 avril 2016. Emma Graham-Harrison. « Nowhere to Run: Burundi Violence Follows Escapees Across Borders ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

The Guardian. 14 octobre 2015. Nicole Lee. « A Life of Escaping Conflict: 'I Don’t Feel Like a Burundian - I Am a Refugee' ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Human Rights Watch. 19 janvier 2017. « Burundi: Attacks by Ruling Party Youth League Members ». [Date de consultation : 17 mars 2017]

International Business Times (IBT). 15 février 2017. Elsa Buchanan. « Burundi: Minister Visits Uganda to Convince Refugees to Return Home ». [Date de consultation : 2 mars 2017]

International Refugee Rights Initiative (IRRI). S.d. « Ligue Iteka » [Date de consultation : 1er mars 2017]

International Rescue Committee (IRC). 13 août 2015. « Burundi: Women, Children Face Danger on Trek to Refuge ». [Date de consultation : 2 mars 2017]

International Rescue Committee (IRC). S.d. « Who We Are ». [Date de consultation : 9 mars 2017]

Médecins sans frontières (MSF). 22 juillet 2015. « Tanzania: Camp for Burundian Refugees 'At Breaking Point' ». [Date de consultation : 2 mars 2017]

Nations Unies. Janvier 2017. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). « Burundi Situation. UNHCR Regional Update #33 ». [Date de consultation : 17 mars 2017]

Nations Unies. 2017. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). « Burundi Situation. 2017 Regional Refugee Response Plan: Overview ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Nations Unies. Décembre 2016. Burundi Regional Refugee Response Plan. January - December 2017. [Date de consultation : 2 mars 2017]

Nations Unies. 30 juin 2015. Haut Commissriat pour les réfugiés (HCR). Melissa Fleming. « Thousands of Refugees Continue to Flee Burundi ». [Date de consultation : 2 mars 2017]

Nations Unies. 5 juin 2015. Programme alimentaire mondial (PAM). « Burundi Crisis - Regional Impact. Situation Report #03 ». [Date de consultation : 16 mars 2017]

Nations Unies. 18 mai 2015. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Céline Schmitt. « Burundian Refugees Find Solace on Familiar Shores ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Nations Unies. 19 février 2001. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). « Protection of Refugees in Mass Influx Situations: Overall Protection Framework ». (EC/GC/01/4). [Date de consultation : 17 mars 2017]

Newsweek. 2 décembre 2016. Connor Gaffey. « Rwanda to Relocate Burundian Refugees after Accusations of Militia Recruitment ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Refugees International (RI). 26 mai 2016. Michael Boyce et Mark Yarnell. No Respite: Burundian Refugees in the DR Congo. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Refugees International (RI). 18 novembre 2015. Michael Boyce et Francisca Vigaud-Walsh. "You Are Either With Us or Against Us": Persecution And Displacement in Burundi. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Refugees International (RI). 7 octobre 2015. Michael Boyce. « Burundi’s Once and Future Refugees ». [Date de consultation : 2 mars 2017]

Refugees International (RI). S.d. « Our Mission Is to be a Powerful Voice for Lifesaving Action ». [Date de consultation : 10 mars 2017]

Rwanda. 24 avril 2015. Ministry of Disaster Management and Refugee Affairs. « 'Official Notice on Burundian Refugee Status' ». [Date de consultation : 27 févr. 2017]

Autres sources consultées

Sources orales : consultant indépendant; Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs; Nations Unies – HCR; Organisation internationale pour les migrations – bureau régional du Kenya; Refugees International.

Sites Internet, y compris : African Arguments; Africanews; Afrique Education; Agence d’information d’Afrique centrale; AllAfrica; Amnesty International; Burundi Africa Generation; Chicago Monitor; Comité international de la Croix-Rouge; Communauté économique des États de l’Afrique centrale; Daily Nation; ecoi.net; Factiva; Human Rights Watch; IRIN; Migrant Report; Nations Unies – Organisation mondiale de la santé, Refworld, Reliefweb; Organisation internationale pour les migrations; Ouganda – Government of Uganda, Office of the Prime Minister, State House; Oxfam International; Pambazuka News; Public Radio International; Radio France internationale; Radio Okapi; République démocratique du Congo - Primature; Rwanda – Ministry of Disaster Management and Refugees, Prime Minister's Office; Slate Afrique; Syfia Grands Lacs; Tanzanie – Government Portal, Parliament; Trócaire; La Voix de l’Amérique.

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