Sudan: The "Women's and Children's Rights Organization," including treatment of members, supporters, and participants in demonstrations against female genital mutilation (FGM) and marriage of minors during 2002-2006; treatment of women's rights advocates during 2014-2016, including upon entry and exit of Sudan (2014-October 2016) [SDN105641.E]

Soudan : information sur l’« Organisation de défense des droits des femmes et des enfants » (Women’s and Children’s Rights Organization), y compris le traitement réservé aux membres, aux partisans et aux participants aux manifestations contre la mutilation génitale des femmes (MGF) et le mariage de mineures durant la période de 2002-2006; le traitement réservé aux militants des droits des femmes durant la période de 2014-2016, y compris à leur arrivée au Soudan et à leur départ (2014-octobre 2016)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. L’« Organisation de défense des droits des femmes et des enfants » (2002-2006)

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur l’« Organisation de défense des droits des femmes et des enfants ».

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une chercheuse indépendante du Soudan qui détient un doctorat en sociologie et en anthropologie et qui étudie la violence contre les femmes depuis 20 ans, et plus précisément la MGF et le mariage d’enfants, a signalé qu’il existe des organisations portant des noms similaires à celui de l’« Organisation de défense des droits des femmes et des enfants », telles que l’« organisation des services pour le développement des femmes et des enfants » (women and children organization for development services), qui se trouve dans l’État de la Mer Rouge (chercheuse indépendante 26 sept. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information sur cette organisation.

Des sources affirment que les groupes de la société civile au Soudan sont tenus de s’inscrire auprès du gouvernement (Hale 26 avr. 2014; Human Rights Watch mars 2016, 48), et que les groupes qui comptent moins de 30 membres doivent obtenir [traduction] « une autorisation ministérielle précise, qui est entièrement discrétionnaire » (ibid.). Dans le résumé d’une communication sur la situation des ONG de défense des femmes à Khartoum, présentée dans une conférence en 2014 et fondée sur des recherches menées de 2011 à 2014, la professeure-chercheuse Sondra Hale de la Faculté d’anthropologie et d’études féminines (Faculty of Anthropology and Gender) à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), qui se spécialise dans la condition féminine et les mouvements sociaux principalement au Soudan et en Érythrée (UCLA s.d.), affirme ce qui suit :

[traduction]

Il est évident, en m’appuyant sur mes propres connaissances et mon observation des ONG dans la capitale, qu’il y a des dizaines d’ONG de défense des femmes qui sont inscrites auprès du gouvernement. Toutefois, il y a en fait des milliers d’ONG au Soudan et des centaines dans la grande région de Khartoum. […] Parmi les principales organisations féminines et féministes dans la grande région de Khartoum (dotées, dans certains cas, de sections locales à l’extérieur de Khartoum), il y a le Centre Salmmah de ressources pour les femmes [Salmmah Women’s Resource Center]; le Centre de la condition de la femme [Gender Centre]; l’Association pour l’éducation et la promotion des femmes de Nuba [Nuba Women’s Education and Development Association - NuWEDA]; l’Initiative stratégique pour les femmes de la Corne de l’Afrique [Strategic Initiative for Women in the Horn of Africa - SIHA]; Mutawenat (centre des droits juridiques des femmes); la Société Asmaa pour le développement [Asmaa Society for Development]; et Autonomisation des femmes soudanaises pour la paix [Sudanese Women Empowerment for Peace - SuWEP], pour n’en mentionner que quelques-unes (Hale 26 avr. 2014).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une professeure d’anthropologie à l’Université Purdue, qui se spécialise dans les questions liées à la condition des femmes en Afrique et dont les recherches portent sur les efforts visant à abolir la MGF, y compris au Soudan, a déclaré ce qui suit :

[traduction]

les conflits et l’oppression des organisations de défense des droits ne datent pas d’hier, notamment en raison des guerres internes (au Darfour et dans les monts Nuba), des soulèvements régionaux (dans l’Est du Soudan) et de la guerre civile qui faisait encore rage avec le Sud (aujourd’hui devenu le Soudan du Sud) durant la période [de 2002 à 2006]. Ainsi, il se peut fort bien que le lieu où une organisation exerce ses activités s’avère un facteur important pour ce qui est d’établir si des mauvais traitements […] se sont produits ou non, et si des gens en seraient au courant. Il peut être difficile d’obtenir de l’information exacte (professeure 25 sept. 2016).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel sur une organisation appelée l’« Organisation de défense des droits des femmes et des enfants ».

2. Traitement réservé aux participants aux manifestations contre la MGF et le mariage de mineures durant la période de 2002 à 2006

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur les manifestations contre la MGF et le mariage de mineures durant la période de 2002 à 2006, ou sur des incidents précis liés au traitement des participants.

Selon des sources, durant la période de 2002 à 2006, la société civile est intervenue [traduction] « activement » contre la MGF au Soudan (chercheuse indépendante 26 sept. 2016; SIHA 27 sept. 2016). Dans les Country Reports on Human Rights Practices pour la période de 2002 à 2006, le Département d’État des États-Unis affirme, sans fournir de précisions, qu’il y avait [traduction] « [u]ne ONG locale […] qui travaillait en vue d’éradiquer la MGF » (É.-U. 31 mars 2003; ibid. 25 févr. 2004; ibid. 28 févr. 2005; ibid. 8 mars 2006; ibid. 6 mars 2007). Des sources signalent qu’il y avait un [traduction] « réseau » de lutte contre la MGF au Soudan (Norvège 10 déc. 2008, 17; chercheuse indépendante 26 sept. 2016), qui a été créé en 2000 et qui était « très actif » avant 2005, d’après la chercheuse indépendante (ibid.).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un doctorant au Centre de droit (Law Center) de l’Université de Georgetown, qui a travaillé au sein du service de défense des droits de la personne de l’Organisation du développement social du Soudan (Sudan Social Development Organization - SUDO), une organisation établie au Soudan ayant pour but de promouvoir les droits de la personne par la formation, la documentation et la diffusion d’information (IRRI s.d.), a fait la déclaration suivante :

[traduction]

au Soudan, la MGF est une institution sociale (encouragée par certaines familles et certains parents); durant la période [de 2002 à 2006], et c’est encore le cas aujourd’hui, les autorités n’appuyaient pas la MGF, mais ne s’y opposaient pas non plus, à ma connaissance (doctorant 23 sept. 2016).

De même, la chercheuse indépendante a précisé que [traduction] « l’abolition de la MGF et du mariage d’enfants dans tous les États du Soudan est un objectif commun de certains militants des droits de la personne et de certaines institutions gouvernementales » (26 sept. 2016). D’après les Country Reports pour la période de 2002 à 2006, le gouvernement du Soudan [traduction] « n’appu[yait] pas la MGF » (É.-U. 31 mars 2003; ibid. 25 févr. 2004; ibid. 28 févr. 2005; ibid. 8 mars 2006; ibid. 6 mars 2007). De plus, dans les Country Reports pour la période de 2004 à 2006, on peut lire que le gouvernement [traduction] « a fait activement campagne contre » cette pratique (ibid.; ibid. 28 févr. 2005; ibid. 8 mars 2006).

En évoquant sa propre expérience au cours des cinq mois qu’elle a passés à travailler au Soudan pour l’UNICEF en 2004, la professeure a déclaré ce qui suit :

[traduction]

durant cette période, il y avait des militants, des organisations et des programmes d’organisations internationales qui tenaient des événements pour dénoncer la mutilation génitale des femmes. Certains de ces événements étaient publics et j’ai pu y assister; il ne semblait pas y avoir de problèmes - ils avaient les autorisations requises, les médias étaient présents, etc. (25 sept. 2016).

Dans un rapport de 2008, LandInfo, le Centre norvégien d’information sur les pays d’origine (Norwegian Country of Origin Information Centre), qui est un organisme indépendant qui recueille et analyse de l’information sur la situation en matière de droits de la personne, affirme ce qui suit au sujet des menaces contre les militants, d’après une entrevue avec Nahid Jabrallah, [traduction] « coordonnatrice du réseau contre la mutilation génitale au Soudan » :

[traduction]

[l]es militantes qui luttent contre la mutilation génitale, la violence sexuelle, etc. subissent des pressions de la part des autorités. Les ONG qui s’attaquent à des problèmes de ce genre ont de la difficulté à s’enregistrer auprès des autorités. Il y a une campagne en faveur de la mutilation génitale qui est bien organisée et qui semble disposer d’importantes ressources. Les militants pro-MGF accusent les militants anti-MGF d’avoir des visées cachées, d’être des agents étrangers ou de promouvoir une conduite contraire à l’enseignement islamique, etc. Bien que les menaces, les pressions et les campagnes de diffamation soient courantes, Nahid Jabrallah n’a eu connaissance d’aucun incident de violence envers des militantes (Norvège 10 déc. 2008, 12).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information sur le traitement réservé aux militantes contre la MGF durant cette période.

3. Traitement réservé aux défenseurs des droits des femmes durant la période de 2002 à 2006

D’après les Country Reports pour 2004, 2005 et 2006, [traduction] « un certain nombre de groupes de femmes étaient actifs, se consacrant à une vaste gamme de problèmes sociaux et économiques » (É.-U. 28 févr. 2005; É.-U. 8 mars 2006; É.-U. 6 mars 2007), et divers groupes de défense des droits de la personne « subissaient de temps à autre du harcèlement de la part des autorités gouvernementales » (ibid. 28 févr. 2005). Dans le rapport Freedom in the World 2005, publié par Freedom House, on peut lire que, au Soudan, [traduction] « [l]a loi d’urgence restreint fortement les libertés de réunion et d’association » (Freedom House 2005). La même source a expliqué qu’il était interdit aux étudiants de participer à des activités politiques selon des règlements adoptés en 2002, [traduction] « après la suspension de plusieurs étudiants universitaires à Khartoum pour s’être engagés dans des activités de défense des droits de la personne, notamment l’organisation de symposiums sur les droits des femmes et la participation à une conférence sur la démocratie » (ibid.).

En avril 2006, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), a déclaré qu’il avait été avisé par l’Organisation soudanaise contre la torture (Sudan Organisation Against Torture - SOAT) que l’agence gouvernementale du Soudan chargée de surveiller les associations bénévoles avait décidé de geler les avoirs de Women Awareness Raising Group - Red Sea (AWOON - Red Sea), [traduction] « une organisation de militantes qui offre une assistance juridique et des conseils juridiques aux femmes à Port-Soudan » (Observatoire 19 avr. 2006). D’après la même source, la décision de geler les avoirs de l’organisation a été prise au motif que celle-ci avait soumis une demande de financement à la Commission européenne sans d’abord demander l’autorisation de l’agence gouvernementale soudanaise (ibid.). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

Selon un communiqué de presse de la SOAT, publié le 2 octobre 2006 sur le site d’actualités du Sudan Tribune, trois travailleuses sociales ont été arrêtées et interrogées au sujet des activités du Centre Amel pour le traitement et la réadaptation des victimes de torture (Amel Centre for the Treatment and Rehabilitation of Victims of Torture), qui offre notamment des services de soutien aux victimes de torture et de violence sexuelle (SOAT 2 oct. 2006). D’après la SOAT, les autorités ont recours à une [traduction] « stratégie répétitive d’actes de harcèlement, de convocations et d’interrogatoires » pour intimider les défenseurs des droits de la personne tels que ceux du Centre Amel (ibid.).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information sur des incidents en lien avec le traitement réservé aux défenseurs des droits des femmes durant la période de 2002 à 2006.

4. Traitement réservé aux défenseurs des droits des femmes durant la période de 2014 à 2016

En mars 2016, Human Rights Watch a publié un rapport intitulé "Good Girls Don’t Protest" Repression and Abuse of Women Human Rights Defenders, Activists, and Protesters in Sudan; dans ce rapport fondé sur des entrevues avec plus de 85 militantes et défenseures des droits de la personne entre novembre 2014 et janvier 2016, Human Rights Watch [traduction] « compile des renseignements sur les types de mauvais traitements que les femmes subissent aux mains des forces de sécurité du gouvernement et le cadre contraignant dans lequel elles travaillent » (Human Rights Watch mars 2016, 1, 7). Selon le rapport de Human Rights Watch :

  • la quasi-totalité des militantes interviewées ont signalé avoir subi [traduction] « une forme ou une autre de violence sexiste en représailles à leur militantisme », principalement aux mains d’agents de la police ou de la sécurité nationale, y compris le viol, des voies de fait, des menaces de viol, « la diffamation et le harcèlement verbal » (ibid., 20);
  • aucun des auteurs de ces crimes n’a fait l’objet d’une enquête ou de poursuites (ibid.);
  • la plupart des militantes et défenseures des droits de la personne interviewées ont signalé avoir subi d’autres types de mauvais traitements, notamment des tabassages, des arrestations et des détentions arbitraires (ibid., 31);
  • les autorités du Soudan [traduction] « imposent régulièrement des restrictions » aux organisations de la société civile, notamment aux organisations de défense des droits des femmes, « en les fermant, en refusant leurs demandes d’enregistrement ou en retardant leur traitement, en harcelant le personnel et en gênant leur travail » (ibid., 38);
  • les militantes ne reçoivent pas de protection et d’assistance, [traduction] « particulièrement les victimes de violence sexuelle, qui peuvent hésiter à parler de ce qu’elles ont vécu par crainte de conséquences néfastes », et aucune n’a obtenu de réparation judiciaire parce qu’il n’y a pas eu d’enquêtes ni de poursuites en lien avec les crimes commis contre elles (ibid., 2).

Selon le résumé de la conférence prononcée par Sondra Hale :

[traduction]

[l’]analyse des ONG est bourrée de contradictions. D’une part, les ONG sont utiles au gouvernement du fait qu’elles s’occupent de gens qui manquent de services; autrement dit, elles assument certaines des responsabilités de l’État. D’autre part, le gouvernement se méfie grandement des ONG, les perçoit comme une menace potentielle et tâche de les contrôler étroitement. Par exemple, l’enregistrement n’est pas une tâche facile et ne constitue pas qu’une simple formalité bureaucratique. Le gouvernement peut, en toute impunité, refuser une demande d’enregistrement ou rayer une ONG, et de nombreuses ONG font l’objet d’un harcèlement constant (26 avr. 2014).

D’après des sources, en juin 2014, les autorités soudanaises ont fermé le Centre Salmmah de ressources pour les femmes, une organisation de défense des droits des femmes à Khartoum, sans fournir le moindre motif (Middle East Online 24 juin 2014; Inter Pares 25 juin 2014; Radio Dabanga 1er juill. 2014); de plus, les autorités ont révoqué le permis du Centre et saisi les biens appartenant à l’organisation et à son personnel (ibid.).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une représentante de la SIHA, une coalition de militants pour les droits des femmes dans les pays d’Afrique, y compris au Soudan, dont la mission est de [traduction] « renforcer les capacités des organisations de défense des droits des femmes » (SIHA s.d.), a déclaré que, au Soudan, les défenseures des droits des femmes [traduction] « sont constamment soumises à la détention, à des interrogatoires et à des actes de harcèlement, et leurs interventions et activités sont constamment remises en question ou bloquées » (ibid. 27 sept. 2016). D’après le Rapport de la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, sur sa mission au Soudan, publié le 18 avril 2016, on a signalé [traduction] « des cas présumés de détention arbitraire de défenseures des droits des femmes », y compris des étudiantes; de plus, « durant les interrogatoires, les [défenseures des droits des] femmes seraient soumises à des actes d’intimidation ainsi qu’à la torture et à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, y compris le viol dans certains cas » (Nations Unies 18 avr. 2016, paragr. 32). Selon la même source, [traduction] « les femmes feraient l’objet de menaces au moment de leur libération et seraient mises en garde de ne pas dénoncer les violations ou consulter un médecin » (ibid.).

D’après Human Rights Watch, des responsables du gouvernement et de la sécurité se servent de restrictions liées au maintien de l’ordre public et à la moralité afin de [traduction] « punir les femmes pour des gestes qu’elles accomplissent en lien avec leur militantisme ou leur engagement en faveur des droits de la personne », tels que « les déplacements ou les manifestations en compagnie de collègues masculins » (Human Rights Watch mars 2016, 49). La chercheuse indépendante a déclaré que la police utilise les lois sur le maintien de l’ordre public pour arrêter des femmes en raison de leur habillement ou de ce que la police qualifie de [traduction] « "mauvaise conduite" » (26 sept. 2016). Les infractions d’atteinte à la moralité publique peuvent entraîner des sanctions telles que le châtiment corporel (Human Rights Watch mars 2016, 49), la flagellation ou des amendes (chercheuse indépendante 26 sept. 2016).

En mars 2014, des groupes de femmes ont tenté d’organiser un événement pour célébrer la Journée de la femme (Inter Pares 25 juin 2014; AFP 9 mars 2014), mais des responsables de la sécurité de l’État leur ont refusé l’autorisation d’aller de l’avant (ibid.).

Des sources affirment que, en 2014, le Service national de la sûreté et du renseignement (National Intelligence and Security Services - NISS) a arrêté 16 militantes qui participaient à une manifestation sous le thème [traduction] « Non à l’oppression des femmes », tenue devant une prison pour femmes à Omdurman; la manifestation avait pour but de réclamer la libération de la dirigeante d’un parti d’opposition (Sudan Tribune 28 août 2014; Radio Tamazuj 29 août 2014). Les forces de sécurité ont eu recours à du gaz lacrymogène pour disperser les manifestantes (ibid.; Sudan Tribune 28 août 2014).

Des sources signalent l’enlèvement en 2015 d’une militante politique qui se rendait à une manifestation pacifique de l’opposition (Sudan Tribune 15 avr. 2015; ACJPS 13 avr. 2015) et qui est qualifiée de [traduction] « militante bien connue ayant pris position sur des questions sociales et politiques au Soudan » (ibid.). Selon le Sudan Tribune, elle aurait été enlevée par le NISS; portée disparue pendant plusieurs jours, elle a été retrouvée et avait été [traduction] « tabassée brutalement » (15 avr. 2015).

4.1 Traitement à l’arrivée au Soudan et au départ

Pour plus d’information sur les incidents liés à l’arrestation des personnes à l’aéroport international de Khartoum à leur arrivée au pays ou à leur départ entre 2014 et juillet 2016, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information SDN105589, de juillet 2016.

Sans fournir de précisions, le doctorant a déclaré que les militants pour les droits des femmes [traduction] « sont repérés » à leur arrivée au Soudan ou à leur sortie du pays (23 sept. 2016). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chercheur universitaire au Centre sur la migration mondiale (Global Migration Centre) de l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève, dont les recherches portent sur la condition féminine et la migration au Soudan, a affirmé que certaines militantes ont été [traduction] « arrêtées au moment où elles tentaient de sortir du pays » (chercheur universitaire 28 sept. 2016). Selon la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes, on lui a fait part d’allégations selon lesquelles, à la suite de leur incarcération, les défenseures des droits de la personne sont inscrites sur une liste noire et se voient imposer des restrictions, y compris l’interdiction de sortir du pays (Nations Unies 18 avr. 2016, paragr. 32). D’après les Country Reports 2016, le gouvernement du Soudan a respecté la loi contre l’exil forcé, mais :

[traduction]

a mis en garde ses adversaires politiques qu’ils pourraient être arrêtés s’ils revenaient au pays. [...] Des dirigeants de l’opposition et des militants d’ONG se sont exilés en Afrique du Nord et en Europe; d’autres militants ont fui le pays au cours de l’année (É.-U. 13 avr. 2016, 50).

Selon le site Internet de langue anglaise de Radio Dabanga, une station radiophonique darfourienne aux Pays-Bas, en mars 2016, des agents de sécurité ont empêché deux militantes des droits des femmes de se rendre à des réunions des Nations Unies tenues à Genève le 28 mars 2016, ont confisqué leurs passeports et leur ont ordonné de se rendre aux bureaux des services de sécurité (29 mars 2016). D’après une lettre publiée par Freedom House et signée par plus d’une trentaine d’autres organisations de défense des droits de la personne, quatre représentants de la société civile soudanaise, y compris la directrice d’une ONG, qui se rendaient séparément à Genève pour participer à une réunion d’ONG consacrée à l’examen périodique universel pour le Soudan, ont été arrêtés à l’aéroport de Khartoum (Freedom House 1er avr. 2016). La source a déclaré que les représentants avaient été [traduction] « interceptés par des agents en civil » du NISS à l’aéroport international de Khartoum, qui « les ont abordés après qu’ils se sont enregistrés, mais avant qu’ils ne se rendent au contrôle des passeports, et ont confisqué leurs passeports » (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

African Centre for Justice and Peace Studies (ACJPS). 13 avril 2015. « Urgent Safety Concern for Activist Sandra Kodouda Kidnapped in Sudan ». [Date de consultation : 1er oct. 2016]

Agence France-Presse (AFP). 9 mars 2014. « Women's Day Event Denied Permission in Sudan ». [Date de consultation : 1er oct. 2016]

Chercheuse indépendante. 26 septembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Chercheur universitaire, Global Migration Centre, Graduate Institute of Geneva. 28 septembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Doctorant, Georgetown University Law Center. 23 septembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

États-Unis (É.-U.). 13 avril 2016. Department of State. « Sudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2015. [Date de consultation : 2 oct. 2016]

États-Unis (É.-U.). 6 mars 2007. Department of State. « Sudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2006. [Date de consultation : 29 sept. 2016]

États-Unis (É.-U.). 8 mars 2006. Department of State. « Sudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2005. [Date de consultation : 29 sept. 2016]

États-Unis (É.-U.). 28 février 2005. Department of State. « Sudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2004. [Date de consultation : 29 sept. 2016]

États-Unis (É.-U.). 25 février 2004. Department of State. « Sudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2003. [Date de consultation : 29 sept. 2016]

États-Unis (É.-U.). 31 mars 2003. Department of State. « Sudan ». Country Reports on Human Rights Practices for 2002. [Date de consultation : 29 sept. 2016]

Freedom House. 1er avril 2016. « Joint Letter: Sudan Blocks Civil Society Participation in UN-led Human Rights Review ». [Date de consultation : 1er oct. 2016]

Freedom House. 2005. « Sudan ». Freedom in the World 2005. [Date de consultation : 2 oct. 2016]

Hale, Sondra. 26 avril 2014. « Greater Khartoum's Civil Society and Women's NGOs: Sudan's Changing Politics ». Résumé d’une communication présentée à la Conférence sur les femmes, les enfants et les droits de la personne au Moyen-Orient, University of California, Santa Barbara, 26 avril 2014. [Date de consultation : 30 sept. 2016]

Human Rights Watch. Mars 2016. "Good Girls Don’t Protest" - Repression and Abuse of Women Human Rights Defenders, Activists, and Protesters in Sudan. [Date de consultation : 20 sept. 2016]

International Refugee Rights Initiative (IRRI). S.d. « Sudan Social Development Organization (SUDO) ». [Date de consultation : 28 sept. 2016]

Inter Pares. 25 juin 2014. « Inter Pares Strongly Condemns the Closing of Salmmah Women’s Center in Sudan ». [Date de consultation : 21 sept. 2016]

Middle East Online. 24 juin 2014. « Sudan Shuts Women's Rights Centre Without Explanation ». [Date de consultation : 1er oct. 2014]

Nations Unies. 18 avril 2016. Conseil des droits de l’homme. Report of the Special Rapporteur on Violence Against Women, Its Causes and Consequences on Her Mission to the Sudan. (A/HRC/32/42/Add.1) [Date de consultation : 27 sept. 2016]

Norvège. 10 décembre 2008. LandInfo: Country of Origin Information Centre. Female Genital Mutilation in Sudan and Somalia. [Date de consultation : 2 oct. 2016]

Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme. 19 avril 2006. « Sudan: Freezing of the Assets of the NGO AWOON - Red Sea ». [Date de consultation : 27 sept. 2016]

Professeure d’anthropologie, Purdue University. 25 septembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Radio Dabanga. 29 mars 2016. « Sudan: Govt Bars Human Rights Activists From Travelling ». [Date de consultation : 27 sept. 2016]

Radio Dabanga. 1er juillet 2014. « Arab Coalition for Sudan Condemns Closure of Women's Centre ». [Date de consultation : 21 sept. 2016]

Radio Tamazuj. 29 août 2014. « Sudan: 16 Women Arrested at Free al-Mahdi Protest ». [Date de consultation : 3 oct. 2016]

Strategic Initiative for Women in the Horn of Africa (SIHA). 27 septembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

Strategic Initiative for Women in the Horn of Africa (SIHA). S.d. « The SIHA Story ». [Date de consultation : 23 sept. 2016]

Sudan Organisation Against Torture (SOAT). 2 octobre 2006. « Continued Harassment of Human Rights Defenders in el-Fashir ». [Date de consultation : 27 sept. 2016]

Sudan Tribune. 15 avril 2015. « Missing Female Sudanese Rights Activist Found Beaten in Street ». [Date de consultation : 1er oct. 2016]

Sudan Tribune. 28 août 2014. « 16 Female Activists Arrested at Demonstration Calling for Release of Opposition Figure ». [Date de consultation : 3 oct. 2016]

University of California, Los Angeles (UCLA). S.d. « UCLA Anthropology ». [Date de consultation : 30 sept. 2016]

Autres sources consultées

Sources orales : African Centre for Justice and Peace Studies; Arab Coalition for Sudan; KAIROS; Nations Unies – bureau de représentation du Haut Commissariat pour les réfugiés à Khartoum; People Legal Aid Centre; professeur agrégé de sociologie, University of Calgary; Sudan Human Rights Group.

Sites Internet, y compris : 28 Too Many; Amnesty International; ecoi.net; Factiva; Frontline Defenders; IRIN; Nations Unies – ONU Femmes, Programme pour le développement, Refworld; Orchid Project; Safe World for Women; Saleema; Sudan Social Development Organization (Royaume-Uni); Violence Is not Our Culture; Waging Peace.

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