Cameroon: Forced marriages; treatment of and protection available to women who try to flee a forced marriage; whether it is possible for a woman to live alone in the country’s large cities such as Yaoundé and Douala [CMR104129.FE]

Cameroun : information sur les mariages forcés; traitement réservé et protection offerte aux femmes qui tentent de se soustraire à un mariage forcé; information indiquant s'il est possible pour une femme de vivre seule dans les grandes villes du pays, telles que Yaoundé ou Douala

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Fréquence et contexte culturel des mariages précoces ou forcés

D'après l'École instrument de paix (EIP), section Cameroun, une ONG internationale qui « conduit des activités dans le domaine de l'éducation aux droits de l'homme, à la paix et à la citoyenneté » (EIP s.d.), les mariages précoces ou forcés seraient une pratique « courante, à la limite culturelle », dans le Nord du Cameroun (ibid. mai 2011, 58). De même, les Country Reports on Human Rights Practices for 2011 publiés par le Département d'État des États-Unis soulignent que les mariages précoces seraient fréquents dans les régions du nord du Cameroun (É.-U. 24 mai 2012, 30).

Des sources signalent qu'il n'y aurait pas de statistiques sur la fréquence des mariages d'enfants ou forcés au Cameroun (ibid.; OCDE 2012). De son côté, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, la coordinatrice de l'Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) a signalé que, « [à] ce jour, aucune étude sérieuse n'a été menée » sur les mariages forcés au Cameroun et que les seules données existantes proviennent de l'ALVF (ALVF 18 août 2012). La coordinatrice de l'ALVF a précisé qu'entre 2000 et 2011, son organisation aurait traité 1 100 cas de violences; plus de 95 p. 100 de ces cas auraient concerné le mariage précoce et forcé, alors que moins de 5 p. 100 auraient touché les autres formes de violences, notamment familiale (ibid.).

En 2011, Plan, une organisation sans but lucratif qui milite pour la justice sociale envers les enfants dans les pays en voie de développement (Plan Canada s.d.), expliquait que, selon les coutumes locales camerounaises, « l'avenir et la dignité d'une fille se fondent exclusivement sur le mariage. Elles sont donc encouragées à se marier jeune et, du coup, elles se voient forcées à quitter l'école et leurs études » (ibid. 20 avr. 2011). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, la présidente de Child Care Cameroon, une ONG qui se consacre à la promotion de l'éducation et des loisirs des enfants, a affirmé qu'au Cameroun, les mariages forcés seraient encouragés par les coutumes, particulièrement dans les régions du nord, qui sont dominées par les traditions musulmanes, et où une certaine interprétation du Coran veut que les femmes soient sous la domination de l'homme (Child Care Cameroon 10 juill. 2012). De son côté, la coordinatrice de l'ALVF a donné l'explication suivante sur les facteurs à l'origine des mariages forcés :

La région de l’Extrême-Nord, zone d'intervention de [l'ALVF], est un milieu où le système familial fondé sur le patriarcat dominant, doublé d’un fort attachement des populations aux cultures ancestrales […], [fait] en sorte que le mariage soit une affaire des parents et non des filles. […] Ce sont deux familles amies qui s’unissent davantage, deux fortunes qui s’épousent. Le mariage est organisé par un ami ou une personne à qui la famille accorde toute sa confiance. Aussi, les décisions importantes concernant la vie et l’existence au sein des familles sont prises par les hommes. Donner sa fille en mariage relève d’un acte de dignité. La famille de la jeune mariée reçoit tous les honneurs de la communauté et se soucie moins de l’âge de la fille ni de son consentement ni encore moins de l’âge du conjoint. Le refus de la fille à une quelconque proposition des parents est un sacrilège car elle aura transgressé les bonnes mœurs et soumis sa famille aux déshonneurs, au regard insultant du voisinage. Cet acte est un affront que la famille ne peut supporter et la jeune fille, contre son gré, est envoyée de force en mariage. […] Le jugement de valeur est très puissant et le paramètre financier aussi. Le plus souvent le père a perçu la dot et, si la fille se soustrait, il reviendra à ses parents de rembourser la dot au prétendant. C’est ici que survient le chantage. La fille n’a que deux choix : rembourser ou accepter l’union forcée (ALVF 18 août 2012).

Selon la présidente de Child Care Cameroon, les filles et les femmes qui tentent d'échapper aux mariages forcés subiraient de « très fortes pressions sociales », caractérisées par des menaces, de l’intimidation, des insultes et du rejet de la part d'autres membres de la communauté, voire de leurs propres parents (Child Care Cameroon 10 juill. 2012). La présidente a également affirmé que les filles qui résistent à un mariage forcé pourraient subir un « passage à tabac » (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autre information allant en ce sens [KM1]

Pour sa part, l'EIP souligne que des jeunes filles de 12 à 16 ans seraient mariées à des sexagénaires moyennant des avantages financiers, matériels ou sociaux (mai 2011, 59).

2. Lois

L'article 52 du code civil camerounais énonce ce qui suit à propos des conditions pour contracter un mariage :

Aucun mariage ne peut être célébré :

  1. si la fille est mineure de 15 ans ou le garçon mineur de 18 ans, sauf dispense accordée par le président de la République pour motif grave
  2. s'il n'a été précédé de la publication d'intention des époux de se marier;
  3. si les futurs époux sont de même sexe
  4. si les futurs époux n'y consentent pas; […] (Cameroun 1981).

Par ailleurs, l'article 356 du Code pénal camerounais établit ce qui suit concernant le mariage forcé :

  1. Est puni d'un emprisonnement de cinq à dix ans et d'une amende de 25 000 à 1 000 000 francs [47 (XE 22 août 2012a) à 188 dollars canadiens (ibid. 22 août 2012b)] celui qui contraint une personne au mariage.
  2. Lorsque la victime est une mineure de dix-huit ans, la peine d'emprisonnement, en cas d'application des circonstances atténuantes, ne peut être inférieure à deux ans.
  3. Est puni des peines prévues aux deux alinéas précédents, celui qui donne en mariage une fille mineure de quatorze ans ou un garçon mineur de seize ans […] (Cameroun 1967).

Deux représentantes de l'ALVF ont écrit ce qui suit à propos des lois applicables en la matière :

Malgré toutes ces dispositions légales et des faits avérés, l’État reste passif et laisse sévir cette pratique […]. Cette passivité s’explique par le fait qu’eu égard à la loi, des parents, des leaders religieux et traditionnels pratiquent ces unions illégales et non légitimes sous le regard complice de l’État, censé être le garant de la sécurité des citoyens. Les auteurs de ces crimes ne sont même pas inquiétés et vivent en toute impunité (Ngatansou Doumara et Sike 2008).

De même, la présidente de Child Care Cameroon a affirmé que les instigateurs de mariages forcés ne seraient généralement pas inquiétés parce que les victimes éprouvent souvent un sentiment de honte et de culpabilité, en plus d’avoir peur de rompre les liens avec leur famille (Child Care Cameroon 22 août 2012).

D'après le Population Council, en pratique, la loi n'offre pas de protection à la plupart des filles (Population Council 2011, 4). Sur son site Internet, on peut lire que le Population Council se consacre à la recherche biomédicale et dans les domaines des sciences sociales et de la santé publique, en vue de rendre plus efficaces les politiques, les programmes ainsi que les technologies qui améliorent les conditions de vie partout dans le monde (ibid. s.d.).

Également, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au Cameroun, des jeunes filles âgées de 12 ans à peine seraient [traduction] « couramment » mariées de force, en particulier dans les régions rurales (OCDE 2012). Sur son site Internet, l'Afrique pour les droits des femmes affirme sensiblement la même chose :

Bien que l'âge minimum légal du mariage soit de 15 ans pour les femmes, certaines jeunes filles, notamment en zones rurales, sont mariées dès l'âge de 12 ans. Par ailleurs, le droit coutumier, plus discriminatoire envers les femmes, favorise lui aussi la prolifération des mariages forcés (Afrique pour les droits des femmes s.d.a).

L'Afrique pour les droits des femmes est une campagne mise sur pied par diverses organisations régionales et internationales de défense des droits de la personne travaillant en Afrique, dans le but d'inciter les pays africains à ratifier, à respecter et à mettre en application les instruments de protection des droits des femmes (ibid. s.d.b).

La coordinatrice de l'ALVF affirme que, en ce qui concerne les mariages forcés, les plaintes seraient « très rares », parce que

la démarche pour porter plainte n’est pas souvent facile, car la justice n’est pas facilement accessible, surtout pour des personnes mineures comme c’est le cas de ces fillettes. Pour porter plainte, il faut être civilement majeure, c’est-à-dire avoir au moins 18 ans. Dans le cas des victimes de mariage, il faut qu’un membre de la famille prenne sur lui de faire la plainte au nom de la victime. Or, le plus souvent, l’entourage est consentant et voire même complice (ALVF 18 août 2012).

Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autre information portant sur l'âge minimal pour porter plainte.

Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, la coordinatrice de l'ALVF a expliqué qu'en 2010, dans la ville de Maroua, grâce à l'intervention de son organisation, les autorités judiciaires ont forcé un père à renoncer à ses projets de marier de force sa fille de 14 ans, afin que cette dernière poursuive ses études, ce qu'elle aurait fait (ibid. 22 août 2012). Par ailleurs, le Département d'État américain a signalé qu'un cas de mariage forcé aurait été entendu par des tribunaux en 2010, sans donner plus de détails à ce sujet (É.-U. 24 mai 2012, 30).

3. Ressources pour les victimes de mariages forcés

D'après la coordinatrice de l'ALVF, la victime d'un mariage forcé choisit « le plus souvent de se diriger vers les structures religieuses ou vers les associations » (ALVF 18 août 2012). De son côté, la présidente de Child Care Cameroon soutient que les filles et les femmes qui tentent de se soustraire au mariage forcé se tournent vers des ONG pour chercher de l'aide (Child Care Cameroon 10 juill. 2012). Parmi les ONG qui viennent en aide à ces filles et femmes, on peut citer Child Care Cameroon (ibid.), Plan (Plan Canada 20 avr. 2011) et l'Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF 18 août 2012).

3.1 Child Care Cameroon

Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, la présidente de Child Care Cameroon a expliqué que l’organisation concentre l'essentiel de ses activités à la promotion de l'éducation et des loisirs des enfants, et n'a commencé à s'intéresser aux cas des mariages forcés qu'en 2011, et ce, à la suite des faits relatés par les filles qu'elle encadre (Child Care Cameroon 22 août 2012). Cette organisation dispose de peu ressources et fonctionne grâce aux dons de bénévoles qui composent aussi tout son personnel (ibid.). Child Care Cameroon encourage les victimes de mariages forcés à signaler leur cas; elle leur fournit un appui psychologique et juridique, en plus de sensibiliser les parents aux effets de ces mariages sur la santé, l'éducation, le développement et l'épanouissement de l'enfant (ibid.). Selon la présidente de Child Care Cameroon, depuis 2011, son organisation n'a traité qu'un seul cas, dont l'issue a été la réconciliation entre la fille menacée de mariage forcé et ses parents; la présidente a expliqué que son organisation avait convaincu les parents de la fille d'abandonner leur projet de la marier et de la laisser poursuivre ses études (Child Care Cameroon 22 août 2012). La présidente a ajouté que la majorité de victimes qu'elle rencontre ne voudraient pas aller loin dans leur dénonciation par peur de faire arrêter leurs parents (ibid.).

3.2 Plan

Grace à son programme Jeunes ambassadrices, amorcé en 2004, Plan aide des jeunes filles camerounaises à échapper à des mariages forcés et à retourner à l'école (Plan Canada 20 avr. 2011). Parmi ses activités, Plan organise des ateliers et des débats pour expliquer notamment aux parents, aux écolières ainsi qu'aux membres de la communauté l'importance de la scolarité pour les filles (ibid.). De plus, Plan offre des bourses de même qu'un programme de mentorat aux écolières des niveaux primaire et secondaire, se concentrant plus particulièrement sur les régions où les taux de scolarisation « sont faibles et où les membres des groupes les plus marginalisés - telles les jeunes filles mariées - ne peuvent se prévaloir de leur droit à l'éducation » (ibid.). Le site Internet de Plan Canada, d’où proviennent les renseignements du présent paragraphe, ne donne toutefois pas de précisions sur les lieux de son intervention ni sur le nombre de personnes qui auraient bénéficié de ses services.

3.3 Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF)

Les renseignements contenus dans le paragraphe suivant sont tirés d’un document en ligne décrivant l'ALVF (ALVF s.d.).

L’ALVF milite pour l'élimination de toutes formes de violence physique, sexuelle ou morale envers les femmes et les filles, dans leur vie privée ou publique. En 1996, l'ALVF a mis sur pied l’antenne autonome de la région de l’Extrême-Nord, et ce, dans le but de s'occuper plus spécifiquement des cas de mariages précoces et forcés ainsi que de leurs effets, à savoir la sous-scolarisation, les grossesses juvéniles à haut risque de même que la dépendance économique qui deviendraient critiques en cas de veuvage ou d’abandon. Pour mener à bien son action, l'ALVF a créé des centres nommés Centres de vie des femmes et des brigades de dénonciation. Elle a implanté ces centres dans la ville de Maroua en 1998, à Kousseri en 2005 et à Langui en 2010. Ces centres accueillent des femmes et des jeunes filles abandonnées par leur époux, des victimes de viol et de violence physique, ainsi que des jeunes filles cherchant à échapper à des mariages précoces ou forcés. Les centres leur offrent différents services, dont une écoute attentive, une possibilité de médiation, de même qu'un appui légal et médical. Par ailleurs, les centres servent également de lieux de rencontre, d’information de même que de documentation à l’intention de tous ceux qui seraient concernés par la violence faite aux femmes. Entre 2005 et 2011, les centres de vie ont compté plus de 1 100 bénéficiaires, dont au moins 25 p. 100 auraient acquis plus d'autonomie, en retournant aux études, en créant des microentreprises ou en apprenant un métier. Quant aux brigades, elles interviennent dans les communes de même que dans les écoles primaires auprès des jeunes filles de moins de 15 ans. Les brigades se consacrent à des campagnes de sensibilisation afin de prévenir les violences faites aux filles. Parmi les quelque 20 membres que compte chaque brigade, il y a des enseignants, des chefs traditionnels et religieux, des parents, des élèves ainsi des représentants des médias. Afin de rendre les victimes plus autonomes, les Centres de Maroua et de Kousseri ont fondé des associations pour la promotion de l’autonomie et des droits de la fille et de la femme (APAD). Celles-ci permettent aux victimes de socialiser et de s'entraider dans la recherche de solutions aux problèmes avec lesquels elles sont aux prises. Le Centre de Maroua soutient aussi quatre groupes d’initiative commune (GIC), qui encadrent les activités de 42 microentreprises individuelles, grâce à l'appui du MIFED, une institution de microfinance.

La coordinatrice de l'ALVF a signalé qu'en raison du manque de ressources, son organisation ne dispose pas d’un centre d'hébergement « en tant que tel », mais se fait aider par les religieuses catholiques ou protestantes pour un séjour qui ne dépasse pas deux nuitées (ALVF 18 août 2012).

4. Possibilité pour les femmes de vivre seules dans les grandes villes du Cameroun

Deux sources affirment qu'il est possible pour une femme de vivre seule dans les grandes villes du Cameroun, telles que Yaoundé ou Douala, à condition qu'elle ait les ressources nécessaires; ces mêmes sources ont ajouté que le niveau d'éducation influence la qualité de l'emploi (Child Care Cameroon 10 juill. 2012; ALVF 18 août 2012).

La coordinatrice de l'ALVF a souligné que, qu’il s’agisse d’une femme seule ou d’un homme, « il suffit d'avoir une aisance financière pour se trouver un logement de son choix » (ibid.). D'après la coordinatrice de l'ALVF, au Cameroun, il y a des femmes qui vivent seules même dans des régions « à fort attachement culturel, où les traditions et la religion ont une forte influence », comme la région de l'Extrême-Nord; la coordinatrice a ajouté que le niveau d'éducation et les statuts social et religieux d’une femme qui vit seule influencent « fortement » la façon dont la société la considère (ibid.). La coordinatrice a cependant ajouté que certains propriétaires de logement demandent à connaître le statut marital des éventuels locataires (ibid.). Par ailleurs, affirme la présidente de Child Care Cameroon, les femmes qui vivent seules peuvent être considérées comme des femmes de « mauvaise réputation » et il se peut que des membres de leur famille doivent se porter garants d'elles pour qu’elles puissent obtenir un logement, car, traditionnellement dans cette partie du pays, les femmes doivent vivre avec leurs parents jusqu'à leur mariage (10 juill. 2012).

Par contre, la présidente de Child Care Cameroon soutient que dans les villes du nord du pays telle que Maroua, il est difficile, voire rare pour une femme de vivre seule (Child Care Cameroon 10 juill. 2012). Dans cette partie du pays, qui est généralement « pauvre » et dominée par la culture musulmane, les femmes célibataires subissent de « nombreuses discriminations », notamment en ce qui concerne l'accès à un emploi ou à un logement, et ce, en raison de la « méfiance envers elles de la part de la société » (ibid.). Ces femmes qui vivent seules, soutient la présidente de Child Care Cameroon, peuvent se voir refuser un emploi du simple fait qu'elles révèlent ce fait durant l'entrevue d'embauche (ibid.). D'après la coordinatrice de l'ALVF, actuellement au Cameroun, le contexte de la « corruption » fait en sorte qu'il est plus « difficile de trouver de l'emploi même avec la qualification suffisante sans monnayer ou sans être référ[é] par une personne proche du supposé employeur. Ce qui expose les femmes à plus de vulnérabilité [qu'elles] soi[ent] seule[s] ou en couple » (ALVF 18 août 2012). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autre information sur la corruption au sein du marché de l'emploi au Cameroun dans les délais fixés.

Dans un rapport publié en mars 2012 par l'Institut national de la statistique (INS) du Cameroun, on mentionne que la proportion de chefs de ménage de sexe féminin en 2010 était de 27,5 p. 100 en milieu urbain (Cameroun mars 2012, 2). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches le 21 septembre 2012, la responsable de la Cellule du suivi des conditions de vie des ménages de l'INS a expliqué que l'expression « chefs de ménages » de sexe féminin renvoie aux femmes célibataires, divorcées, veuves, mariées ou celles qui sont en union libre, et qui sont responsables et seul soutien financier de leur famille. Par ailleurs, dans le même rapport de l'INS, on peut lire ce qui suit :

En 2010, les femmes sont moins actives que les hommes au Cameroun : Sur 100 hommes camerounais, 74 sont actifs alors que sur 100 femmes camerounaises, seulement 64 sont actives. Le niveau d’activité est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (76% contre 60%) et l’écart entre les hommes et les femmes est moins grand en milieu urbain et en milieu rural.

Elles sont aussi plus affectées par le chômage que les hommes : sur 1000 hommes, 31 sont au chômage et pour 1 000 femmes, 45 sont au chômage. Le chômage est un phénomène beaucoup plus urbain que rural (8,1% contre 1,4%) et le gap entre les hommes et les femmes n’est pas significatif en milieu rural.

Précarité du travail de la femme : la femme active exerce plus dans le secteur informel que l’homme actif. Spécifiquement, elle exerce plus dans le secteur informel où les rendements et les revenus sont plus faibles, ce qui témoigne de la précarité du travail des femmes (Cameroun mars 2012, 4).

Le rapport de l'INS précise que plus de 93 p. 100 des femmes en 2010 travaillaient dans le secteur informel (ibid., 6). Dans le rapport de l'INS, on explique que « [l]a population active est constituée de l’ensemble de la population âgée de 15 ans ou plus diminuée des invalides, des étudiants, des élèves, des retraités et des autres inactifs (chômeurs découragés) » (ibid., 4).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afrique pour les droits des femmes. S.d.a. « Cameroun ». [Date de consultation : 10 août 2012]

_____. S.d.b. « About Us / Qui nous sommes ». [Date de consultation : 17 août 2012]

Association de lute contre les violences faites aux femmes (ALVF). 22 août 2012. Entretien téléphonique avec la coordinatrice.

_____. 18 août 2012. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par la coordinatrice.

_____. S.d. « ALVF antenne Extrême-Nord ». [Date de consultation : 24 août 2012]

Cameroun. 21 septembre 2012. Institut national de la statistique (INS). Entretien téléphonique avec la responsable de la Cellule du suivi des conditions de vie des ménages.

_____. Mars 2012. Institut national de la statistique (INS). Journée internationale de la femme : 27ème édition. Autonomiser les femmes rurales pour éradiquer la faim et la pauvreté : que révèlent les indicateurs? [Date de consultation : 20 sept. 2012]

_____. 1981. Ordonnance nº 81/02 du 29 juin 1981 portant organisation de l'État civil et diverses dispositions relatives à l'état des personnes physiques. [Date de consultation : 27 juin 2012]

_____. 1967. Code pénal. [Date de consultation : 27 juin 2012]

Child Care Cameroon. 22 août 2012. Entretien téléphonique avec la présidente.

_____. 10 juillet 2012. Entretien téléphonique avec la présidente.

École instrument de paix (EIP). Mai 2011. Les abus sexuels sur les enfants au Cameroun. [Date de consultation : 13 août 2012]

_____. S.d. « Un portrait ». [Date de consultation : 17 août 2012]

États-Unis (É.-U.). 24 mai 2012. Department of State. « Cameroon ». Country Reports on Human Rights Practices for 2011. [Date de consultation : 17 août 2012]

Ngatansou Doumara, Aïssa et Billé Sike. 2008. « Stratégies de lutte contre les mariages précoces et forcés dans l'Extrême-Nord du Cameroun ». Dans Violences faites aux femmes. Sous la direction de Suzanne Arcand et al. Québec : Les Presses de l'Université du Québec. [Date de consultation : 24 août 2012]

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). 2012. Centre de développement. « Cameroon ». Social Institutions and Gender Index. [Date de consultation : 29 juin 2012]

Plan Canada. 20 avril 2011. « Échapper au mariage forcé au Cameroun ». [Date de consultation : 27 juin 2012]

_____. S.d. « Connaître Plan ». [Date de consultation : 27 juin 2012]

Population Council. 2011. Andrea Lynch. When Girls Lives Matter: Ending Forced and Early Marriage in Cameroon. Quality/Calídad/Qualité, no 20. [Date de consultation : 20 août 2012]

_____. S.d. « Who We Are ». [Date de consultation : 23 août 2012]

XE. 22 août 2012a. « Currency Converter Widget ». [Date de consultation : 22 août 2012]

_____. 22 août 2012b. « Currency Converter Widget ». [Date de consultation : 22 août 2012]

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre des représentants des organisations suivantes ont été infructueuses : African Women's Association, Association camerounaise des femmes juristes, Association pour le développement harmonieux de la mère et de l'enfant, Cameroun — ministère des Affaires sociales et de la Condition féminine, Comité national d'action pour les droits de l'enfant et de la femme, Ewelissane Women in Health and Development, Fédération des associations féminines du Cameroun, Fonds des Nations Unies pour l'enfance, League for Women and Child Education, Intact-association.org, Main dans la main, Plan Canada, Réseau d'appui au développement féminin, Women's Aid for Development.

Sites Internet, y compris : African Centre for Democracy and Human Rights Studies; Africa Presse.com; Afrik.com; Les Afriques; Afrol News; AllAfrica.com; Amnesty International; Camer.be; Cameroon-Info.net; Cameroon Tribune; Cameroun Online; Cameroun — Présidence de la République; Camnews24; Commission nationale des droits de l'homme et des libertés; Droits de l'enfant.org; ExcelAfrica; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Feminist Women's Health Center; Femme Africa Solidarité; Femmes, droit et développement en Afrique; Femmes sous les lois musulmanes; Freedom House; GlobalGiving; Grio.com; The Herald; Human Rights Watch; Indymedia; Jeune Afrique; Mémoire Online; Le Messager; Nations Unies — Base de données du Secrétaire général de l'ONU sur la violence contre les femmes, Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés; La Nouvelle Expression; OpenDemocracy; Quotidien Le Jour; Quotidien Mutations; The Vanguard; Voice of America; Women Aid Collective; Women and Law in South Africa.

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