Violence between supporters of the Jamaica Labour Party and those of the People's National Party; availability of police protection; neighbourhoods or regions not defined by a particular political allegiance (2003 - 2005) [JAM100744.E]

La violence politique existe depuis longtemps en Jamaïque, les gangs ayant été fréquemment utilisés [traduction] « à des fins partisanes » (Jamaica Gleaner 6 nov. 2005b) dans les années 1970 et 1980 par les deux principaux partis politiques, le Parti travailliste jamaïcain (Jamaica Labour Party - JLP) et le Parti national populaire (People's National Party - PNP) (AP 17 avr. 2005). En 2004, une recrudescence de la violence commise par les gangs aurait rappelé les années 1970 et 1980 où les partis politiques avaient recours à cette violence; 500 personnes sont mortes par suite des actes violents précédant les élections de 1980 (AP 4 févr. 2004). Toutefois, plus récemment, le Miami Herald a mentionné que [traduction] « les trafiquants de stupéfiants [avaient] remplacé les partis à titre de protecteurs » (7 juill. 2005).

Selon le Jamaica Gleaner, la situation a changé, et si les gangs de criminels affirment être associés à un parti ou à un autre, cela ne signifie pas que les partis sont à l'origine de la violence; [traduction] « la relation structurée où le politicien est le patron a disparu depuis longtemps » (6 nov. 2005b). Les gangs de criminels utilisent les bastions politiques pour couvrir leurs opérations liées aux stupéfiants (Jamaica Gleaner 6 nov. 2005b). D'autres sources ont confirmé que les principales activités des gangs concernent les stupéfiants (AP 17 avr. 2005; ibid. 4 févr. 2004).

Associated Press (AP) a mentionné que les deux partis [traduction] « nient entretenir des relations avec les gangs » (14 avr. 2005). Toutefois, le nouveau dirigeant élu du JLP, Bruce Golding, a reconnu qu'il existait des liens entre les gangs de criminels et les partis politiques (Jamaica Gleaner 6 nov. 2005b) et a demandé au premier ministre de collaborer avec lui afin de mettre un terme à ce qu'il a qualifié de [traduction] « tribalisme politique » (BBC 21 févr. 2005).

Le premier ministre de la Jamaïque, P.J. Patterson, a déclaré que la violence attribuable aux gangs n'était pas motivée par la politique (AP 4 févr. 2004). Selon lui, certains gangs pourraient avoir des [traduction] « préférences politiques » (ibid.).

Les propriétaires de commerce de Kingston ont fermé leurs magasins pendant une journée en mai 2005 pour demander aux partis politiques de couper les liens avec les gangs de criminels (AP 26 mai 2005; The Miami Herald 7 juill. 2005). Les gangs appelés « Un ordre » (One Order) et « Hommes de la tribu » (Clansman) seraient respectivement associés au PNP et au JLP (Jamaica Gleaner 6 nov. 2005a). The Miami Herald a signalé que des gangs de Kingston gouvernaient certaines parties de la ville comme des [traduction] « fiefs » (7 juill. 2005).

Les Country Reports 2004 indiquent aussi que :

[traduction]
Lors d'élections récentes, les électeurs habitant les « communautés de garnison » des quartiers centraux des villes contrôlés par l'un des deux principaux partis politiques ont souvent fait l'objet de fortes pressions de la part de gangs associés à des partis politiques et de jeunes hommes embauchés par les partis politiques; ces électeurs ont ainsi été privés du libre exercice de leur droit de vote (28 févr. 2005).

Violence entre les partisans

Bruce Golding, dirigeant du JLP, représente la circonscription de Kingston Ouest (AP 17 avr. 2005). Malgré les affirmations de la police selon lesquelles les élections se sont déroulées sans problème, l'opposant de M. Golding lors de l'élection partielle d'avril 2005, le candidat du PNP Joseph Witter, a allégué que ses partisans avaient été intimidés [traduction] « par des hommes de main du JLP » alors qu'il se sont présentés pour voter dans cette circonscription [traduction] « reconnue pour sa violence politique » (ibid. 14 avr. 2005).

Selon Bruce Golding, deux jeunes hommes de Bayshore Park, dans Kingston Est, ont été tués et leur corps a été brûlé dans le quartier Rose Lane de Kingston Ouest, en avril 2005, parce qu'ils avaient changé d'allégeance politique, à savoir du PNP au JLP (AP 17 avr. 2005). AP a signalé que les [traduction] « résidants de Rose Lane sont traditionnellement des partisans du PNP » (ibid.).

Sur une période de trois jours, trois personnes ont été assassinées à Bayshore Park, dans Kingston Est et, selon la police, ces assassinats sont probablement liés à l'élection parlementaire partielle qui a eu lieu une semaine auparavant (ibid.). Les agresseurs [traduction] « seraient de Kingston Ouest » (ibid.).

En mars 2005, quatre adolescents ont été tués par balles dans la collectivité d'August Town (Jamaica Gleaner 8 mars 2005). Cette attaque violente aurait été perpétrée par des hommes de la collectivité de Jungle 12 dans le but de contrôler la région et pour des raisons politiques; un témoin non identifié a déclaré que les hommes de Jungle 12 sont des partisans du PNP (ibid.).

Reuter a mentionné que quatre personnes avaient été tuées par suite de violences partisanes dans la collectivité de Mountain View, à Kingston Est (8 sept. 2005). Cette collectivité est divisée entre partisans du PNP et du JLP (Reuter 8 sept. 2005). Les événements se sont produits après une manifestation organisée par le JLP contre la hausse du prix du pétrole (ibid.). Selon les policiers, quatre maisons ont été incendiées et des bombes ont été jetées dans d'autres maisons (ibid.).

Le JLP a déclaré que le PNP avait utilisé des armes à feu pour déstabiliser Spanish Town, quartier défavorisé (AP 4 févr. 2004) dont la représentante élue est la candidate du JLP, Olivia Grange (AP 7 oct. 2005).

Olivia Grange a été impliquée dans un incident, en juillet 2004, lorsqu'il a été révélé qu'elle avait cosigné le prêt automobile d'un chef de gang de Spanish Town et que la police enquêtait sur cet incident (Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 3).

En octobre 2005, le cortège d'Olivia Grange a été attaqué alors qu'elle se rendait de Spanish Town à Kingston Centre, après une rencontre avec un délégué du PNP au sujet de la violence commise par les gangs (AP 7 oct. 2005). Un motocycliste faisant partie de son cortège a été tué durant l'attaque (ibid.).

Protection de la police

Très peu d'information sur les mesures précises visant à contrôler la violence politique a été trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Toutefois, voici de l'information générale sur les mesures prises par la police pour régler le problème général de la violence attribuable aux gangs.

Après l'élection de juin 2003, la violence a explosé : 27 personnes ont été tuées (y compris deux policiers) dans le cadre d'opérations policières à Kingston Ouest et 16 personnes sont mortes lors d'échanges de coups de feu à Kingston Est (Freedom House 11 août 2005).

En 2005, la police de la Jamaïque a embauché un détective d'Angleterre pour qu'il l'aide à [traduction] « professionnaliser ses enquêtes criminelles » (The Miami Herald 7 juill. 2005). En mai 2003, la police a annoncé l'embauche de 1 000 policiers additionnels (Freedom House 11 août 2005). Des mesures avaient déjà été prises pour mettre en œuvre un plan national contre le crime, comprenant une formation à l'intention des policiers (ibid.).

De plus, les autorités ont envisagé la possibilité de limiter les cautionnements pour les [traduction] « membres de gangs reconnus » (AP 4 févr. 2004). Toutefois, aucune information sur la mise en œuvre des restrictions liées aux cautionnements pour les membres de gangs n'a été trouvée.

Pour obtenir davantage d'information sur la protection offerte par la police contre les crimes, veuillez consulter JAM100736.EF du 4 janvier 2006.

Quartiers sans allégeance

Aucune information s'ajoutant aux renseignements susmentionnés sur les allégeances politiques des quartiers ou sur les gangs de criminels qui les contrôlent n'a été trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Associated Press (AP). 7 octobre 2005. « Gunmen Fire at Jamaican Lawmaker's Vehicle, Killing Man in Convoy ». (Factiva)

_____. 26 mai 2005. Howard Campbell. « Business Shut Down Across Jamaica's Capital to Protest Soaring Crime ». (AP)

_____. 17 avril 2005. Howard Campbell. « Jamaica Police Investigating Possible Political Links to Triple Slaying ». (Factiva)

_____. 14 avril 2005. « Jamaica Opposition Party Leader Bruce Golding Wins Parliamentaty Seat ». (AP)

_____. 4 février 2004. Stevenson Jacobs. « Jamaica's Recent Gang Violence not Politically Motivated, Prime Minister Says ». (Factiva)

British Broadcasting Corporation (BBC). 21 février 2005. « Golding Officially Takes Control of Jamaica Labour Party ». (Factiva)

Country Reports on Human Rights Practices for 2004. 28 février 2005. « Jamaica ». United States Department of State. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2004/41766.htm [Date de consultation : 7 déc. 2005]

Freedom House. 11 août 2005. « Jamaica ». Freedom in the World 2005. http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2005/Egypt-Kiribati.pdf [Date de consultation : 1er déc. 2005]

Jamaica Gleaner. 6 novembre 2005a. Howard Campbell. « Dealing with the Healing ». http://www.jamaica-gleaner.com/gleaner/20051106/lead/lead5.html [Date de consultation : 1er déc. 2005]

_____. 6 novembre 2005b. « Political Parties and Criminals - Let the Guiltless Cast the First Stone ». http://www.jamaica-gleaner.com/gleaner/20051106/focus/focus3.html [Date de consultation : 1er déc. 2005]

_____. 8 mars 2005. « August Town Under Siege - Fear Grips Community as Gang Violence Intensifies ». http://www.jamaica-gleaner.com/gleaner/20050308/lead/lead1.html [Date de consultation : 1er déc. 2005]

The Miami Herald. 7 juillet 2005. Joe Monzingo. « Jamaicans are Living in Fear as Homicide Skyrockets; Jamaica is Struggling to Cope with Drug Crime and One of the Highest Homicide Rates in the World ». (Factiva)

Reuter. 8 septembre 2005. « Four Killed in Partisan Violence in Jamaica ». (Factiva)

Autres sources consultées


Sources orales : Le ministère de la Sécurité nationale (Ministry of National Security) de la Jamaïque n'a pas répondu à une demande d'information dans les délais prescrits.

Sites Internet, y compris : Amnesty International, Country Reports 2004, Electoral Office of Jamaica, Human Rights Watch (HRW), Jamaica Information Service, The Jamaica Observer, Latin American Caribbean & Central America Report, People's National Party, United Kingdom Home Office, United States Department of State.

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