Information on the extremist organization Kahane Chai [ISR42395.E]

Kahane Chai, ou [traduction] « Que vive Kahane », est le nom d'un parti politique banni en Israël dont la plateforme comprend l'expulsion forcée des Arabes qui vivent actuellement en Israël et dans les territoires occupés (Political Handbook of the World 2000-2002 2002, 546; Political Parties of the World 2002, 263). Le groupe a été nommé en l'honneur du rabbin Meir Kahane, fondateur du parti Kach [ainsi], parti semblable et également banni (Political Handbook of the World 2000-2002 2002, 546), et a été créé peu après sa mort par son fils, feu le rabbin Binyamin Zeev Kahane (Political Parties of the World 2002, 263). L'effectif du Kahane Chai chevauche celui du Kach (ICT s.d.), dont le chef serait Noam Federman (Political Parties of the World 2002, 263).

Meir Kahane, né à Brooklyn, a fondé la Ligue de défense juive (Jewish Defense League) aux États-Unis en 1968 (Jewish Virtual Library 2003). Il a tenté de créer une organisation qui transformerait la vision répandue selon laquelle les Juifs sont « "faibles et vulnérables" » en l'image que les Juifs sont « "de puissants battants, qui se vengent férocement des tyrans" » (ibid.).

Kahane a ensuite déménagé en Israël, où il a fondé l'organisation Kach, mouvement qui embrassait l'idée que la terreur ne pouvait être combattue que par la terreur (ibid.). Parce que Kahane était convaincu que le seul désir des Palestiniens était de chasser tous les Juifs d'Israël, il croyait que l'expulsion des Palestiniens d'Israël était la seule solution possible au conflit israélo-palestinien (Washington Times 11 oct. 2003). Le séminaire religieux qu'il avait fondé, le [traduction] « Yeshiva de l'idée juive », est toujours actif à Jérusalem à ce jour (Jewish Virtual Library 2003).

Dans les années 1970, les activités de Kahane comprenaient la demande d'expulsion des Arabes d'Hébron et la planification d'un [traduction] « acte grave de provocation » contre les musulmans sur le mont du temple, pour lequel il a été condamné à six mois d'emprisonnement (ICT s.d.).

Après plus d'une décennie de tentatives infructueuses pour obtenir un siège au parlement israélien (la Knesset), le Kach s'est vu exclu des élections de 1984 par le comité central des élections (Central Elections Committee) (ibid.). Cependant, la haute cour de justice (High Court of Justice) a accueilli l'appel de Kahane, en fondant son jugement sur une loi qui ne prévoyait pas le racisme comme critère pour exclure un parti des élections, mais elle a recommandé la modification de cette loi (ibid.). Peu après avoir remporté 26 000 votes et obtenu un siège à la Knesset, Kahane a clairement fait connaître le discours de son parti, soit l'expulsion de tous les Arabes d'Israël (ibid.). En 1985, la Knesset a adopté des modifications à la loi fondamentale (Basic Law) qui exclut maintenant des élections les partis qui incitent au racisme, ce qui a disqualifié le Kach aux élections de 1988 (ibid.). Les appels que Kahane a interjetés par la suite devant la haute cour de justice, justifiant la discrimination envers les Arabes par les besoins de sécurité d'Israël, ont été sommairement rejetés (ibid.). Kahane est ainsi le premier Juif à être accusé de sédition en Israël (Jewish Virtual Library 2003). Au cours d'une visite à New York en 1990, Meir Kahane a été assassiné par un islamiste égyptien (ICT s.d.). Peu après, le fils de Kahane, Binyamin Kahane, a fondé le Kahane Chai à la mémoire de son père (ibid.).

Selon Extremist Groups, il y a environ 100 membres radicaux du Kach, qui se compose essentiellement d'immigrants des États-Unis, et de plus de 700 partisans officiels (2002). Selon le centre d'information relative à la défense (Center for Defense Information ? CDI) le Kach et Kahane Chai [traduction] « ont des effectifs de plusieurs dizaines de membres radicaux qui se chevauchent, et un nombre inconnu de partisans non affiliés » (CDI 1er oct. 2002). Kahane Chai est [traduction] « "très visible" parmi les colons juifs de Cisjordanie » (Political Handbook of the World 2000-2002 2002, 546) et on le trouve principalement dans la colonie de Tapuah, tandis que le Kach est concentré à Qiryat Arba, près d'Hébron (Patterns of Global Terrorism 2002 2002a). Ces organisations sont financées en grande partie par les sympathisants d'Europe et d'Amérique (ibid.). Le Kach a plusieurs groupes dissidents affiliés en plus du Kahane Chai, y compris le Comité de sécurité routière (Committee for Road Security), la Répression des traîtres (Repression of Traitors), le Front idéologique (Ideological Front) et Noar Meir (Extremist Groups 2002).

À la fin de 2001, le Département d'État des États-Unis a déclaré que Kahane Chai était une organisation terroriste étrangère (Political Handbook of the World 2000-2002 2002, 546) et a également désigné quatre sites Internet associés au groupe comme étant des sites ayant des liens avec des organisations terroristes (AFP 10 oct. 2003; Washington Times 11 oct. 2003). Kahane Chai a répondu que le Département d'État n'avait aucune raison légale de classer le Kach ou Kahane Chai comme une organisation terroriste étrangère car, selon le groupe, il ne s'est [traduction] « jamais livré à la terreur » (Kahane.org s.d.).

Dans les termes de la porte-parole palestinienne Hanan Ashrawi :

[traduction]
" [Binyamin] Kahane s'est fait l'avocat de la violence, du nettoyage ethnique systématique des Palestiniens [...]. Toute son organisation est illégale [...]. Ils ont envoyé les Israéliens prendre la terre des Palestiniens et crient à l'injustice s'ils sont blessés ou tués » (AP 31 déc. 2000).

Kahane Chai et le Kach sont responsables d'une longue liste de crimes depuis le début des années 1970, dont des incendies criminels, des voies de fait, des menaces de mort, des fusillades au volant de voitures, des incitations à l'émeute, des enlèvements, des meurtres, des conspirations [traduction] « terroristes », le lancement de grenades et des actes de vandalisme (Extremist Groups 2002). Kahane Chai a également revendiqué le meurtre de plusieurs Palestiniens (Jerusalem Post 12 nov. 2000). Le but premier de Kahane Chai est [traduction] « la restauration de l'état biblique d'Israël » (Patterns of Global Terrorism 2002 2002a), une théocratie juive orthodoxe qui comprendrait, parmi ses lois, l'interdiction des mariages entre Juifs et non-Juifs (Washington Times 11 oct. 2003). Le mouvement croit que les Juifs ont un droit divin sur tout le territoire situé entre la Méditerranée et le Jourdain et c'est un fait connu que des membres ont menacé de mort des hommes politiques [traduction] « perfides » qui négocient avec les Palestiniens (Yale Accords 2000; Patterns of Global Terrorism 2002 2002a). Récemment, on a découvert que des membres du Kach imprimaient des autocollants cataloguant le premier ministre Ariel Sharon comme traître parce qu'il avait proposé d'installer ailleurs les colons de la bande de Gaza, campagne semblable à celle qu'ils avaient menée avant l'assassinat d'Yitzhak Rabin en 1995 (The Independent 6 févr. 2004).

En février 1994, pendant le ramadan, un partisan du Kach du nom de Baruch Goldstein a pénétré dans la mosquée Ibrahimi à Hébron et assassiné 29 Palestiniens (CDI 1er oct. 2002; AFP 11 janv. 2004). Les chefs du Kach en ont rapidement fait un [traduction] « héros » (CDI 1er oct 2002). Deux semaines plus tard, le gouvernement d'Israël a proscrit le Kach et Kahane Chai et les a classés [traduction] « groupes terroristes » (Israël 13 mars 1994). Dans la décennie suivant le massacre d'Hébron, les groupes ont essayé de ne pas trop se faire remarquer, dans l'espoir peut-être de redevenir légaux, mais de nombreux membres sont néanmoins soupçonnés d'avoir mené des attaques au fusil, au couteau et aux grenades contre les Palestiniens en Cisjordanie (CDI 1er oct. 2002).

Binyamin Kahane a publiquement admis l'assassinat du premier ministre Yitzhak Rabin en 1995 par Yigal Amir (Jewish Virtual Library 2003), qui appartenait à un groupe lié au Kach (Political Parties of the World 2002, 263). En 1992, deux membres du Kach avaient été arrêtés pour tentative de voies de fait sur le candidat au poste de premier ministre de l'époque Yitzhak Rabin (Extremist Groups 2002).

Le 31 décembre 2000, des Palestiniens armés ont abattu par balle Binyamin Kahane et sa femme et ont blessé leurs cinq enfants alors qu'ils circulaient sur une route de Cisjordanie (AP 31 déc. 2000). Depuis, les membres de Kahane Chai ont pris part à des manifestations organisées contre le gouvernement, ont menacé et harcelé des Arabes et des Palestiniens (particulièrement en Cisjordanie) et juré de venger la mort de Binyamin Kahane et de sa femme (Patterns of Global Terrorism 2002 2002a), mais toutes les menaces de représailles majeures n'ont jamais été exécutées (Extremist Groups 2002). Depuis le début de l'intifada d'al-Aqsa, des membres de Kahane Chai ont été soupçonnés dans plusieurs attaques de bas niveau (Patterns of Global Terrorism 2002 2002a).

En avril et en mai 2002, la police israélienne a arrêté plusieurs fondamentalistes ayant des liens au Kach à propos du complot visant à faire exploser une école pour jeunes filles palestiniennes et le principal hôpital palestinien de Jérusalem-Est (ibid. 2002 2002b). Les bombes ont été programmées pour exploser au moment où les 1 500 écolières devaient arriver (The Guardian 13 mai 2002). Kahane Chai a rapidement demandé la libération des fondamentalistes, et le porte-parole Noam Federman a dit : [traduction] « "Je crois que le gouvernement devrait placer des bombes dans les hôpitaux, mais malheureusement, le gouvernement ne le fait pas, alors c'est au peuple qu'il revient de faire ces choses" » (ibid.).

Un spécialiste des groupes fondamentalistes juifs a maintenu que les fondamentalistes [traduction] « clandestins » se sont dissipés au fil des années, car ils ne sont plus très évolués ou bien formés (ibid.). Cependant, en janvier 2004, plusieurs militants toujours affiliés au Kach ont formé et inscrit un nouveau parti appelé le Front national juif (Jewish National Front), mais ils n'ont toujours pas dévoilé leur plateforme politique (AFP 11 janv. 2004).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Agence France-Presse (AFP). 11 janvier 2004. « Israeli Far-Rightists Form "Jewish National Front" ». (NEXIS)

_____. 10 octobre 2003. « US Extends Terrorism Blacklist to Cyberspace, Hits Radical Jewish Websites ». http://quickstart.clari.net/qs_se/webnews/wed/dg/Qus-attacks-internet.Ri8V_DOA.html [Date de consultation : 17 févr. 2004]

The Associated Press (AP). 31 décembre 2000. Dina Kraft. « Slain Settler Leader Followed in his Father's Footsteps ». (NEXIS)

Center for Defense Information (CDI). 1er octobre 2002. Seva Gunitskiy. « In the Spotlight: Kach and Kahane Chai ». http://www.cdi.org/terrorism/kach-pr.cfm [Date de consultation : 12 févr. 2004]

Extremist Groups: An International Compilation of Terrorist Organizations, Violent Political Groups and Issue-Oriented Militant Movement. 2002. Sean D. Hill et coll. Huntsville, Texas: Office of International Criminal Justice (OICJ) et Institute for the Study of Violent Groups.

The Guardian [Londres]. 13 mais 2002. Suzanne Goldenberg. « Israel Thwarts Jewish Bomb Attack on School ». http://www.guardian.co.uk/israel/Story/0,2763,714484,00.html [Date de consultation : 12 févr. 2004]

The Independent [Londres]. 6 février 2004. Eric Silver. « Fraud Detectives Question Sharon Over Bribes Suspicion ». (NEXIS)

International Policy Institute for Counter-Terrorism (ICT). S.d. « Kach and Kahane Chai ». http://www.ict.org.il/inter_ter/orgdet.cfm?orgid=19 [Date de consultation : 12 févr. 2004]

Israël. 13 mars 1994. Ministère des Affaires étrangères. « 169. Israeli Government Communique ». http://www.mfa.gov.il/mfa/go.asp?MFAH0jj80 [Date de consultation : 12 févr. 2004]

The Jerusalem Post. 12 novembre 2000. Janine Zacharia. « US Islamic Group Seeks Arrest of Binyamin Kahane ». http://www.jpost.com/Editions/2000/11/12/News/News.15305.html [Date de consultation : 13 février 2004]

Jewish Virtual Library. 2003. David Shyovitz. « Rabbi Meir Kahane ». http://www.us-israel.org/jsource/biography/kahane.html [Date de consultation : 11 févr. 2004]

Kahane.org. S.d. « Kahane.org Responds to State Department ». http://www.kahane.org/response1.html [Date de consultation : 11 févr. 2004]

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_____. 2002b. « Middle East Overview ». Département d'État des États-Unis. Washington, DC. http://www.state.gov/s/ct/rls/pgtrpt/2002/html/19986.htm [Date de consultation : 12 févr. 2004]

Political Handbook of the World: 2000-2002. 2002. Sous la direction d'Arthur S. Banks, Thomas C. Muller et William R. Overstreet. Binghampton, NY : CSA Publications.

Political Parties of the World. 2002. 5e éd. Sous la direction d'Alan J. Day. Londres : John Harper Publishing.

The Washington Times. 11 October 2003. Jerry Seper. « Four Jewish Web Sites Deemed "Terrorist": Designation Carrying US Sanctions Extended to Internet for First Time ». (NEXIS)

The Yale Accords. 2000. « Committee on Terrorism, Security and Arms Control ». http://www.yale.edu/accords/security.html [Date de consultation : 12 févr. 2004]

Autres sources consultées


Bases de données de la CISR

Dialog

Jane's Terrorism and Security Monitor

Jerusalem Report Magazine

Sites Internet, y compris :

Amnesty International

Freedom House

Haaretz

Human Rights Watch

Moteur de recherche :

Google

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