Prevalence of forced/arranged marriages within the Urhobo/Itsekiri community in Warri, Niger Delta, including age at which girls marry, consequences of refusal, and availability of state protection [NGA34915.E]

Aucun renseignement sur la fréquence des mariages forcés ou arrangés au sein de la communauté des Urhobo/Itsekiri à Warri, dans le delta du Niger, l'âge auquel les filles se marient, les conséquences de leur refus de se marier et la protection offerte par l'État n'a pu être trouvé dans les sources consultées par la Direction des recherches.

Les renseignements généraux suivants sur les mariages forcés ou arrangés au Nigeria proviennent d'une lettre envoyée le 2 juillet 2000 par le directeur général du Centre de documentation et de développement des ressources civiles (Civil Resource Development and Documentation Centre) situé à Enugu, dans l'État d'Enugu, au Nigeria.

[Traduction]
Les mariages forcés et le lévirat se pratiquent au Nigeria et sont plus courants dans les États du nord du Nigeria. Un cas a d'ailleurs été porté devant les tribunaux par l'organisme de défense des droits des femmes Women in Nigeria. Il s'agit du cas de Hauwa Baba Ahmed, qui a été donnée en mariage, à l'âge de 11 ans et sans son consentement, à un homme assez âgé pour être son grand-père, en paiement d'une dette que devait le père d'Hauwa au vieillard. À deux reprises, elle s'est sauvée pour rentrer chez son père, mais chaque fois elle a été ramenée de force par son père chez le vieillard. La troisième fois qu'elle a ainsi été ramenée, le vieillard lui a amputé les jambes pour l'empêcher de s'enfuir à nouveau. Elle est morte au bout de son sang. Sous la pression de l'organisation des femmes, les autorités ont traduit le vieillard en justice; il a été reconnu coupable mais n'a reçu qu'une simple peine d'emprisonnement.
Les mariages forcés sont plus courants parmi les Haoussas musulmans. Ces mariages se pratiquent dans toutes les régions, mais surtout dans les régions rurales. En milieu urbain, on ne trouve cette pratique que dans quelques petites communautés. Parmi les Ibos du sud-est, on qualifie ces mariages de mariages arrangés mais en fait, ils sont arrangés contre la volonté de la mariée et dans la plupart des cas concernent des filles qui n'ont pas l'âge de se marier et des hommes trois fois plus âgés qu'elles.
En général, comme la société accepte ce phénomène, ces filles n'ont personne vers qui se tourner lorsqu'elles subissent des pressions à cet égard. Certaines ONG se sont penchées sur ce problème et ont essayé d'aider les victimes, mais ces ONG sont encore peu nombreuses. Une veuve edo qui ne veut pas se marier avec son beau-frère peut rembourser sa dot et quitter la famille; toutefois, elle doit alors laisser ses enfants. Comme elle ne veut pas les laisser par crainte qu'ils soient maltraités par la famille, elle se sauve avec eux et revient quand ils sont grands et capables de la protéger.
Des projets de loi ont été déposés à l'Assemblée nationale pour interdire ces pratiques, mais les lois n'ont pas été promulguées. La loi sur l'âge du mariage de l'Est du Nigeria fixe l'âge du mariage à 16 ans. À ma connaissance, il n'y a pas de loi nationale. Il y a quelques années, l'un des États du nord a promulgué une loi interdisant qu'on retire les filles de l'école pour les marier. Mais il n'est pas facile de l'appliquer parce qu'il s'agit de pratiques qui ont un fondement culturel. Aussi les ONG se consacrent-elles sur la sensibilisation, l'éducation, la réorientation, etc.
Les autorités du pays ne peuvent prendre aucune mesure en faveur d'une femme qui résiste à un mariage forcé, puisqu'il n'existe aucune loi ou politique nationale concernant cette pratique. La police la considère comme une affaire privée dans laquelle elle n'a pas les pouvoirs d'intervenir. Et c'est aussi parce que la société l'accepte. On considère ces pratiques comme relevant de la tradition. Les ONG de défense des droits de la personne cherchent à promouvoir des changements positifs en s'adressant aux chefs traditionnels qui sont les gardiens de la culture et de la tradition.

Dans un article du 10 juillet 2000, le Post Express a rapporté les commentaires formulés par une femme sur le thème « Femmes et défis dans le delta du Niger » (Women and Challenges in the Niger Delta) à un séminaire sur les problèmes de la région. Selon le Post Express, elle a déclaré que

[traduction]
les femmes, qui assurent généralement la survie économie de la famille en cultivant la terre, en faisant du commerce, en pêchant, en remplissant le rôle de chef de famille et en donnant naissance à des enfants, souffrent en raison de l'absence de transport dans la région et du manque d'établissements d'éducation (écoles) et d'installations de santé.
Elle a observé que « les femmes, généralement illettrées, sont mariées à un âge précoce à des hommes âgés. Lorsque ceux-ci meurent, elles deviennent de jeunes veuves qui restent seules avec des enfants à charge, entrant ainsi dans le cycle de la pauvreté. » (10 juill. 2000).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références


Civil Resource Development and Documentation Centre (CIRDDOC), Enugu, État d'Enugu, Nigeria. 2 juillet 2000. Échange de correspondance avec le directeur général. Selon ce dernier, le CIRDDOC est [traduction] « une organisation non gouvernementale et indépendante, sans but lucratif, qui a pour mandat la défense et l'avancement des droits de la personne, des droits des femmes et de la bonne direction des affaires publiques, de manière à renforcer la société civile. Un des objectifs principaux du CIRDDOC, c'est de déterminer les problèmes qui empêchent aux gens de jouir des droits de la personne et qui nuisent au développment durable en général. Ensuite, pour résoudre ces problèmes, le CIRDCC sensibilise le public et mène des actions en collaboration avec les communautés. Pour atteindre ses objectifs, le CIRDDOC fait de la recherche, édite des publications, prépare de la documentation, offre des programmes de formation et d'augmentation des capacités, participe à l'éducation civile, offre des programmes de sensibilisation juridique, fait des pressions pour changer les lois, participe à des tribunaux d'arbitrage et offre des services gratuits d'aide juridique et de formation parajuridique. Le CIRDDOC est inscrit selon la partie C de la loi nigériane de 1990 sur les sociétés et les affaires connexes (Company and Allied Matters Act).

Post Express [Lagos]. 10 juillet 2000. Iheanyi Amuta. « Niger Delta Needs N500b Yearly to Survive ». www.postexpresswired.com [Date de consultation : 4 août 2000]

Autres sources consultées


Bases de données de la CISR

LEXIS-NEXIS

RefMonde

World News Connection (WNC)

Des tentatives infructueuses ont été faites pour joindre six sources non documentaires

Sites Internet, y compris :

The Centre for Development and Population Activities (ECDPA)

The Global Reproductive Health Forum (GRHF)

International Center for Research on Women (ICRW)

International Women's Health Coalition

Keesing's Record of World Events [Cambridge]. 1997-2000.

MacArthur Foundation

Nigeria Media Monitor

Nigeria News Network

Verknüpfte Dokumente