The situation of women of the Toucouleur ethnic group, including whether they are subjected to forced marriages; if so, whether this practice applies to educated women; the risk incurred by a woman who refuses such a marriage; the attitude of the government authorities toward forced marriages; the possible recourse and state protection available to women subjected to forced marriages (March 2004) [SEN42537.FE]

Le 31 mars 2003, un représentant de l'Organisation nationale des droits de l'homme (ONDH), organisation non gouvernementale sénégalaise affiliée à la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a fourni les renseignements suivants.

Les mariages forcés, arrangés et précoces existent au Sénégal et plus particulièrement chez les membres des groupes ethniques des Toucouleurs et des Sarakolés. Ces mariages sont cependant plus fréquents dans les zones rurales que dans les grandes villes. Cette pratique touche aussi bien les filles instruites que celles qui n'ont pas été à l'école. La seule différence est que les premières sont plus portées à s'y opposer et les secondes à s'y résigner.

Le représentant de l'ONDH a cité l'exemple d'une fille sénégalaise qui, avec ses parents, vit en France où elle prépare son baccalauréat. Cependant, comme ses parents avaient arrangé sans son consentement son mariage avec un homme au Sénégal, ils lui ont tendu un piège en lui proposant d'aller y passer des vacances. C'est en arrivant au Sénégal qu'elle a découvert que ses parents voulaient la contraindre à se marier; il a fallu beaucoup de pression de la part de ses collègues de classe, des médias et des organisations non gouvernementales pour que ce mariage n'ait pas lieu.

Selon le représentant de l'ONDH, les autorités gouvernementales s'opposent en principe à cette pratique; dans les faits, « elles se montrent plutôt réticentes à intervenir dans ce que beaucoup jugent comme du domaine de la culture et de la coutume ». La loi interdit tout mariage sans consentement des deux époux, mais rares sont les femmes qui osent « traîner » leurs parents en justice, a t-il expliqué. En outre, une femme qui refuse de se marier avec un homme choisi par ses parents court le risque d'être rejetée par les autres membres de la famille (ibid.).

À l'exception de certaines femmes qui sont financièrement autonomes et qui peuvent décider de vivre seules, notamment dans des grandes villes comme Dakar, peu de Sénégalaises s'oppose à la volonté de leurs parents (ibid.).

Un rapport publié en juin 2003 par le Bureau d'appui à la coopération Canadienne/Sénégal signalait que « le Sénégal a fait de l'amélioration du statut des femmes une question importante », (juin 2003, 13) notamment en ratifiant toutes les conventions internationales en faveur de la promotion des femmes et en votant, en 1999, des lois contre les mutilations génitales, le viol, la violence conjugale et le harcèlement sexuel. Cependant, le rapport ajoutait que « l'application des textes juridiques favorables aux femmes se heurte aux résistances culturelles et religieuses » (Bureau d'appui à la coopération Canadienne/Sénégal juin 2003, 14).

Dans le cas du Sénégal, les Country Reports faisaient remarquer que [traduction] « la police n'intervient habituellement pas dans des cas de violence conjugale et beaucoup de personnes étaient réticences à régler ce problème en dehors de la famille » (25 févr. 2004, sect. 5). La même source d'information ajoutait que, dans ce pays, [traduction] l'âge minimum de consentement pour le mariage est de 21 ans pour l'homme et de 16 ans pour la femme. [...] Cette loi n'est pas appliquée dans certaines communautés où le mariage est arrangé » (ibid.). Les Country Reports n'indiquent pas cependant de quelles communautés il s'agit.

Dans son édition du 6 mai 2003, le Sud Quotidien évoquait la violence conjugale dans son ensemble, qu'à Dakar et à Kaolack sur « 515 personnes enquêtées, 257 femmes soit 59 % ont été, une fois dans leur vie, victimes de violences conjugales ». Le journal sénégalais évoquait également « l'absence d'une véritable banque de données, d'un centre multifonctionnel pour l'accueil, [d']assistance et [d]'hébergement provisoire des victimes » [...] « [et de] la prise en charge des femmes prostituées, des jeunes filles qu'on donne en mariage sans raison apparente » (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Verknüpfte Dokumente