Dokument #1238320
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Autor)
Contexte
Selon la Confédération des
travailleurs mexicains (Confederacion de Trabajadores de Mexico -
CTM), la CTM est la plus grande organisation syndicale du Mexique;
elle comprend 2 810 syndicats d'affaires et 533 400 membres (s.d.).
L'Economist Intelligence Unit (EIU) confirme cette information en
précisant que la CTM est la principale
fédération de travailleurs au Mexique, avec environ
six cent mille membres, soit [traduction] « approximativement
le tiers de la main-d'œuvre syndiquée du pays »
(24 mars 2005). Cependant, un article de La Jornada
indique que, d'après le Secrétariat du travail et de
la planification sociale (Secretaria del Trabajo y Prevision Social
- STPS), la CTM est formée de 311 syndicats qui comptent 429
102 membres (La Jornada 12 déc. 2004). Selon le
même article, les statistiques du STPS révèlent
que le nombre de membres de la CTM diminue depuis sa
création en 1936 (ibid.).
Relations avec le gouvernement
Bien que la CTM soit affiliée depuis
longtemps au Parti révolutionnaire institutionnel (Partido
Revolucionario Institicional - PRI) et qu'elle l'appuie toujours,
le président Vicente Fox et son Parti d'action nationale
(Partido Accion Nacional - PAN) ont réussi à
établir des relations de travail avec la CTM après
les élections de 2000 (NACLA 1er juill. 2005; Mexican
Labor News & Analysis janv. 2006). Avant les
élections de 2000, l'ancien chef de la CTM, Leonardo
Rodriguez Alcaine, avait lancé un appel à des
grèves généralisées des travailleurs si
le candidat du PAN à la présidence, Vincente Fox,
était élu; toutefois, lorsque M. Fox a
remporté les élections, M. Alcaine a changé sa
stratégie et offert de collaborer avec le nouveau
gouvernement (The Miami Herald 11 août 2005).
L'arrivée de Joaquin Gamboa Pascoe à la tête de
la CTM en août 2005 n'a pas modifié cette
stratégie : la CTM a continué de collaborer avec le
PAN au pouvoir (Mexican Labor News & Analysis
août 2005), tout en promettant au PRI de l'appuyer aux
élections de 2006 (Mexidata 15 août 2005). Selon le
Mexican Labor News & Analysis,
[traduction]
La CTM a encore de l'avenir au Mexique, parce qu'elle a l'appui du gouvernement et des deux partis conservateurs, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), avec lequel elle a une alliance officielle, et le Parti d'action nationale (PAN), avec lequel elle a formé une alliance pragmatique durant la présidence de M. Fox (août 2005).
Aucune information sur les relations actuelles de la CTM avec le nouveau président élu du PAN, Felipe Calderon, qui doit prendre le pouvoir le 1er décembre 2006 (É.-U. 5 oct. 2006), n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.
Méthodes et tactiques de la CTM
En ce qui concerne les méthodes et
les tactiques utilisées par la CTM, diverses sources ont
indiqué qu'il s'agit d'un syndicat [traduction] «
corporatiste », dirigé par des chefs [traduction]
« corrompus », qui, généralement,
limitent les conflits de travail et les grèves, sont de
connivence avec les employeurs, restreignent les augmentations de
salaire et étouffent les mouvements ouvriers
indépendants (Mexican Labor News & Analysis
août 2005; The Miami Herald 11 août 2005). Un
rapport de la Fédération internationale des
organisations de travailleurs de la métallurgie sur les
syndicats au Mexique indique que les syndicats corporatistes comme
la CTM ont [traduction] « pratiquement le monopole de la
représentation et exercent un contrôle autoritaire sur
leurs membres » (2006, 6). En 2005, Dan La Botz,
universitaire spécialiste du mouvement ouvrier au Mexique, a
également signalé que les grandes organisations
syndicales comme la CTM sont plus intéressées par
leur pouvoir politique et économique que par la
défense de leurs membres (Monthly Review juin
2005). Par contre, selon l'EIU, les grandes organisations
syndicales nationales comme la CTM utilisent de plus en plus leur
influence politique [traduction] « pour faire pression sur
les entreprises afin qu'elles améliorent les conditions de
travail et augmentent les salaires de leurs membres » (24
mars 2005).
Dans son Annual Survey of Violations of Trade Union Rights de 2006, la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) affirme que seul un très faible pourcentage des grèves qui sont annoncées ont réellement lieu en raison [version française] « de la complexité des mécanismes pour déclarer une grève et du manque de confiance des travailleurs envers l'État relativement à son obligation de défendre le droit de grève ». L'EIU confirme qu'il y a très peu de grèves au Mexique (24 mars 2005). Au Mexique, c'est la Commission fédérale de conciliation et d'arbitrage du travail (Junta Federal de Conciliacion y Arbitraje - JFCA) qui tranche en ce qui concerne la légalité d'une grève (EIU 24 mars 2005). Si une grève est jugée légale, [version française] « l'encadrement ne peut ni entrer dans les locaux ni embaucher des remplaçants », et le travail s'arrête jusqu'à ce que le conflit soit réglé (ibid.). Si une grève est déclarée illégale, les travailleurs ont 24 heures pour retourner au travail, sinon ils sont renvoyés (ibid.).
Dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2005, il est toutefois indiqué que, même s'il y avait peu de grèves légales, les arrêts de travail non officiels sont courants (É.-U. 8 mars 2006, sect. 6.b). Les renseignements qui suivent constituent une liste non exhaustive d'actions syndicales organisées par les travailleurs affiliés à la CTM, dressée à l'aide de sources du Mexique. En novembre 2005, les chauffeurs de camion affiliés à la CTM et à la Confédération révolutionnaire des travailleurs et des paysans (Confederacion Revoluncionaria de Obreros y Campesinos - CROC) auraient bloqué les routes principales du centre-ville de Tlaxcala, dans l'État de Tlaxcala, pour manifester contre l'attribution de contrats de transport à une entreprise de construction (Agencia Mexicana de Noticias 7 nov. 2005). Également en novembre 2005, environ 150 membres du Syndicat des chauffeurs de camions de matériaux (Sindicato Unico de Choferes de Camiones Materialistas) affilié à la CTM ont utilisé leur camion pour bloquer l'accès à un chantier de construction près de la rivière Huacapa à Chilpancingo, au Guerrero (ibid. 16 nov. 2005). Les manifestants auraient protesté contre l'embauche d'une main-d'œuvre extérieure, dans ce cas-ci, provenant de ses connaissances à Acapulco, par l'entreprise de construction (ibid.). En juillet 2006, à Ixtapaluca dans l'État de Mexico, plus de 500 membres de la CTM ont bloqué l'autoroute fédérale Mexico-Puebla pendant deux heures pour réclamer le paiement des salaires des employés des travaux publics (El Universal 6 juill. 2006). Selon l'information fournie par El Universal, le secrétaire aux finances de la CTM a affirmé que le maire d'Ixtapaluca devait quatre mois de salaire aux employés de la CTM pour la distribution de l'eau et le ramassage des ordures (ibid.). En septembre 2006, El Universal a révélé qu'environ 300 employés affiliés à la CTM et à la CROC armés de bâtons et de pierres avaient bloqué l'entrée d'un projet d'aménagement de jardin de la ville pour protester contre leur exclusion du projet (28 septembre 2006). Les dirigeants de la CTM et de la CROC se sont plaints que le projet ne profiterait qu'à la Confédération des travailleurs et des paysans (Confederacion de Trabajadores y Campesinos - CTC) et ont demandé le retrait des employés de la CTC du projet (El Universal 28 septembre 2006).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Agencia Mexicana de Noticias (NOTIMEX)
[Mexico, en espagnol]. 16 novembre 2005. « Impiden en
Chilpancingo constructores iniciar obra de encauzamiento ».
(Factiva)
_____. 7 novembre 2005. « Acusan a
Gobierno de Tlaxcala de traficar contratos de obra publica ».
(Factiva)
Confederacion de Trabajadores de Mexico
(CTM). S.d. « ¿Quienes somos? ». http://ctmorganizacion.org.mx/Quienes.htm
[Date de consultation : 4 oct. 2006]
Confédération
internationale des syndicats libres (CISL). 2006. Mexico:
Annual Survey of Violations of Trade Union Rights (2006). http://www.icftu.org/displaydocument.asp?Index=991223868&Language=EN&Printout=Yes
[Date de consultation : 5 oct. 2006]
Economist Intelligence Unit (EIU). 24
mars 2005. « Mexico Risk: Labour Market Risk ».
(Factiva)
États-Unis (É.-U.). 5
octobre 2006. Central Intelligence Agency (CIA). « Mexico
». The World Factbook. https://www.cia.gov/cia/publications/factbook/print/mx.html
[Date de consultation : 17 oct. 2006]
_____. 8 mars 2006. Department of State.
« Mexico ». Country Reports on Human Rights
Practices 2005. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2005/62736.htm
[Date de consultation : 17 oct. 2006]
Fédération internationale
des organisations de travailleurs de la métallurgie. 2006.
Problems of Unionisation in Mexico: Current Situation and
Approaches from a Trade Union Perspective. http://www.imfmetal.org/main/files/06082117205679/IMB_Mexiko_Probleme_Arbeitsrecht7_eng01.pdf
[Date de consultation : 10 oct. 2006]
La Jornada [Mexico, en
espagnol]. 12 décembre 2004. Daniela Pastrana. « La
CTM: ¿Mas viva que nunca? ». http://www.jornada.unam.mx/2004/12/12/mas-ctm.html
[Date de consultation : 4 oct. 2006]
Mexican Labor News &
Analysis [Cincinnati]. Janvier 2006. Vol. 11, no 1. Dan La
Botz. « Mexican Labor Year in Review: 2005 ». http://www.ueinternational.org/Mexico_info/mlna_articles.php?id=97
[Date de consultation : 10 oct. 2006]
_____. Août 2005. Vol. 10, no 8.
« CTM Leader Rodriguez Alcaine Dies, Gamboa Pascoe Elected
». http://www.ueinternational.org/Mexico_info/mlna_articles.php?id=90
[Date de consultation : 10 oct. 2006]
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Presidential Candidate ». http://www.mexidata.info/id572.html
[Date de consultation : 10 oct. 2006]
The Miami Herald. 11 août
2005. Jonathan Clark. « Rodriguez Alcaine Served System, Not
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[Date de consultation : 10 oct. 2006]
Monthly Review [New York]. Juin
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in Transition ». http://www.monthlyreview.org/0605labotz.htm
[Date de consultation : 10 oct. 2006]
North American Congress on Latin America
(NACLA). 1er juillet 2005. Vol. 39, no 1. Dan La Botz et Robin
Alexander. « The Escalating Struggles Over Mexico's Labor Law
». (Factiva)
El Universal [Mexico, en
espagnol]. 28 septembre 2006. Emilio Fernandez. « Tres
sindicatos se disputan las obras de Ciudad Jardin ». http://www.eluniversal.com.mx/ciudad/vi_79610.html
[Date de consultation : 4 oct. 2006]
_____. 6 juillet 2006. Emilio Fernandez.
« Transportistas de la CTM protestan por falta de pago
». http://www.eluniversal.com.mx/ciudad/vi_77669.html
[Date de consultation : 4 oct. 2006]
Autres sources consultées
Sites Internet, y compris :
Amnesty International (AI); Factiva; Freedom House; Human Rights
Watch (HRW); International Relations Center, Americas Program;
Latin American Regional Reports: Mexico & NAFTA;
Mexico Solidarity Network; Resource Center of the Americas;
États-Unis - Department of State; U.S./Labor Education in
the Americas Project (U.S./LEAP); El Universal [Mexico];
World News Connection (WNC).
Current relationship between the Confederation of Mexican Workers (Confederacion de Trabajadores de Mexico, CTM) and the government; CTM's methods and tactics (2002 - 2006) [MEX101809.E] (Anfragebeantwortung, Englisch)