L'information trouvée sur Le Lushois est contradictoire parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Citant les propos d'un « collaborateur de M. Ngoie Kikungula », rédacteur en chef de Le Lushois, le secrétaire exécutif du Centre des droits de l'homme et du droit humanitaire (CDH) situé à Lubumbashi a signalé ce qui suit, dans un courriel du 19 juin 2003 envoyé à la Direction des recherches :

Selon les informations reçues aujourd'hui, l'éditeur lui-même [du journal Le Lushois] se cache car il est poursuivi pour avoir publié un article dans une de ses dernières publications, accusant un pasteur d'une église de réveil, d'avoir fait avorter une de ses fidèles qu'il avait engrossée. L'affaire est encore au niveau du parquet et craignant une garde a vue, il s'est résolu de se cacher momentanément.

[...]

Le Lushois continue a paraître mais il est difficile de déterminer la périodicité de la parution. Entre le journal qui reprenait l'article sur le pasteur et celui portant en manchette [la] grève des enseignants a l'Université de Lubumbashi, il s'est passé un mois. Le Lushois tout comme les rares journaux qui paraissent à Lubumbashi (Mukuba, Le Devoir, La Cheminée, La Tribune...) paraissent toujours au hasard sans une périodicité fixe, donc irrégulier [èrement].

Il convient d'indiquer à ce stade que le siège du journal n'est plus au 4ème niveau de l'Hôtel de Ville depuis le début de cette année 2003 même [c'est ce qui] est indiqué sur le journal, mais le journal se débrouille pour la rédaction des articles dans les imprimeries; la parution est aussi fonction des moyens dont dispose [le journal]. Lorsque le journal obtient deux à [trois] 3 pages de publicités, il peuvent même aller à 250 exemplaires. L'existence du journal n'est donc pas a contester.

Il me revient de mon entretien de ce jour que M. Ngoie Kikungula est l'éditeur responsable du journal tandis que M. Bella Mako n'est plus au Lushois, il avait déjà quitté et aurait déjà créé son propre journal. Compte tenu de la situation politique de notre pays, les journalistes répondent rarement au téléphone. Contacté à plusieurs reprises à son numéro (97010374), soit que le téléphone ne sonnait pas, soit que c'est d'autres personnes qui répondaient. Je viens d'apprendre ce jour que ce sont [s]es fils qui répondent à son téléphone. La preuve est qu'aujourd'hui, il n'était pas au rendez-vous alors qu'il était convenu que l'on se rencontre. À la place, il a délégué un journaliste de son organe.

Comme pour tous les journaux paraissant à Lubumbashi, le tirage ne dépasse guerre 200 exemplaires. Le Lushois est pour le moment de tendance de l'opposition.

Citant les propos d'un correspondant à Lubumbashi, le secrétaire exécutif de Journaliste en danger (JED), organisation non gouvernementale de défense de la liberté de la presse en République démocratique du Congo (RDC), a, dans un courriel envoyé à la Direction des recherches, fourni les renseignements suivants :

le journal Le Lushois paraît au rythme d'au moins deux éditions par mois. Et la dernière édition qui est encore sur le marché va du 12 au 19 juin. Avant, le siège du journal étai situé dans l'enceinte de l'hôtel de ville de Lubumbashi, mais depuis près d'une année, ils ont été délogé[s] de là, et n'ont pas encore de siège officiel connu. L'éditeur de ce journal s'appelle Ngoyi Kikungula, et son numéro d'appel est le 243 971 10 374.

Quant à la ligne éditorial[e], il est difficile de le dire avec précision. Beaucoup de lignes éditoriales varient selon les intérêt[s] soit du responsable, soit l'opportunité du moment. Ce que je sais c'est que l'éditeur de ce journal a déjà été arrêté il y a de cela 4 ans pour avoir critiqué les responsables des services de sécurité de la province. Beaucoup de journaux à Kinshasa ou à l'intérieur du pays n'aiment pas publier le tirage officiel de leur publication. Ce que l'on sait c[est] que, en province, il est rare de trouver un journal qui peut tirer à plus de 500 exemplaires (18 juin 2003).

Joint le 19 juin 2003 au numéro de téléphone fourni dans les deux courriels mentionnés ci-dessus, le rédacteur en chef de Le Lushois [il s'est présenté sous ce titre] a fourni les renseignements suivants.

Le Lushois a été fondé il y a 17 ans. C'est un hebdomadaire dont le tirage s'élève à 30 000 exemplaires par semaine. Depuis sa fondation, le journal a été régulièrement publié. Cependant, depuis janvier 2003, son siège social est situé dans « bâtiment cadastre » au coin de l'avenue Mama Yemo et de l'avenue Tanganyika. Auparavant, Le Lushois était logé au 4e étage du hôtel de ville. Le rédacteur en chef de Le Lushois a, par contre, signalé qu'à cause d'un manque d'espace dans ses bureaux, il ne garde pas les copies d'archives des éditions antérieures.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Centre des droits de l'homme et du droit humanitaire (CDH) [Lubumbashi]. 18 juin 2003. Communication écrite.

Jounaliste en danger (JED) [Kinshasa]. 18 juin 2003. Communication écrite.

Le Lushois [Lubumbashi]. 19 juin 2003. Entretien téléphonique avec le rédacteur en chef.

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