Information on women and politics, part 6 of 6: Trade unions [BGD21351.EX]

Il y a très peu de renseignements sur la participation des femmes dans les mouvements syndicaux. Avec une population d'environ 120 millions de personnes, le Bangladesh est encore un pays essentiellement agricole; 87 pour 100 de sa population de 120 millions vit dans les milieux ruraux; seules trois villes ont une population de plus de 500 000 habitants, et l'âge moyen de la population est de 17 ans (Encyclopedia of the Third World 1992, 112). Le taux de syndicalisation est très faible, soit 3 pour 100 de la population active (Trade Unions of the World 1992-93 1991, 35), et les femmes qui adhèrent à un syndicat ou qui se présentent en politique sont considérées comme des « non-conformistes » (Begum 1985, 18).

Les syndicats du Bangladesh sont hautement politisés et ils sont tous, ou presque, y compris les centrales syndicales, affiliés à des partis politiques (ibid.; Halim 30 mai 1995), généralement au parti au pouvoir dont ils sont prompts à se détacher si un nouveau parti parvient à le remplacer (ibid.). D'après certaines sources, il est considéré comme « normal » pour un parti politique de prévoir, dans sa stratégie, l'établissement d'une section syndicale comme moyen d'assurer sa base politique au sein de la classe ouvrière (Trade Unions of the World 1992-93 1991, 35; New Left Review Mars-avr. 1988, 119). Une source affirme qu'il y a environ 10 syndicats groupant des travailleurs de l'industrie du vêtement qui sont affiliés à des partis politiques et que, généralement, la relation profite davantage aux partis qu'aux travailleurs (Commission for Justice and Peace, 13 juin 1995). La plupart des partis de gauche ont établi un front féminin dont l'objectif est d'organiser les ouvrières (New Left Review Mars-avr. 1988, 119). Toutefois, d'après Kabeer, les fronts féminins « sont autant préoccupés à élargir la base politique de leurs partis respectifs qu'à protéger les droits des travailleuses », et « ce sont des hommes qui gardent le contrôle à tous les échelons de la bureaucratie du syndicat et du parti » (ibid.). D'après Kabeer, « la présence de femmes activistes est considérée comme essentielle, puisque la ségrégation sociale entrave la communication entre les syndicalistes de sexe masculin et les ouvrières » (ibid.).

Au milieu des années quatre-vingt, Begum écrit que le gouvernement a adopté une définition très étroite de ce qui constitue une activité politique légitime. Bien que les secteurs féminins des partis politiques aient été autorisés à fonctionner, le gouvernement a fait la distinction entre une activité socio-économique et une activité politique, et il a interdit la participation des organisations « d'assistance sociale » à des activités politiques (1985, 18). Tout en favorisant quelques organisations d'assistance sociale apolitiques, le gouvernement a invoqué des motifs de sécurité pour restreindre les activités des organisations revendiquant le plein emploi, la réforme des lois du travail, la hausse des salaires et le retour à la démocratie (ibid., 19-20).

On estime qu'entre 85 et 90 p. 100 des quelque 1,2 million d'ouvriers travaillant dans l'industrie du vêtement, un des plus importants employeurs de femmes au Bangladesh, sont des femmes (Abdul Momen Khan Foundation 1995, 4; Commission for Justice and Peace 13 juin 1995). Il y a très peu de syndicats indépendants dans l'industrie du vêtement d'après une source, (ibid.; Abdul Momen Khan Foundation 1995, 5; Halim 30 mai 1995) et une autre affirme que les employeurs contrôlent les rares syndicats (Abdul Momen Khan Foundation 1995, 5).

D'après des renseignements récents, les travailleuses gagneraient du terrain, dans l'industrie du vêtement tout au moins, où elles ont récemment créé le Bangladesh Independent Garment-workers Union (BIGU) (Commission for Justice and Peace 13 juin 1995). Syndicat indépendant, le BIGU n'a pas l'appui des propriétaires d'usine, et il se serait heurté à une forte opposition de la BGMEA, une association influente groupant des exportateurs et des employeurs (ibid.).

Il n'a pas été possible de trouver d'autres renseignements sur les femmes et les mouvements syndicaux dans les sources consultées par la DGDIR. Pour des renseignements additionnels sur les ouvrières de l'industrie du vêtement, voir Hameda Hossain et al. No Better Option? Industrial Women Workers in Bangladesh (Dhaka : University Press, 1990). Pour la liste des documents joints et des sources utilisées, consulter la Réponse à la demande d'information BGD21346.F du 6 octobre 1995.

La présente réponse a été préparée suivant une étude, dans un délai déterminé, des renseignements qui sont à la disposition du public et qui sont disponibles actuellement à la DGDIR. Cette réponse n'apporte pas et ne prétend pas apporter de preuves concluantes quant au fondement d'une demande particulière de statut de réfugié ou d'asile.

Références


Abdul Momen Khan Memorial Foundation, Dhaka. 1995. « Current Status of Women and Children in Bangladesh; Myths & Realities ». Exposé présenté dans le cadre d'une séance d'information de l'ACDI, le 8 juin 1995 à Hull (Québec).

Begum, Maleka. 1985. « Women's Participation in Politics in Bangladesh: Its Nature and Limitations », Women and Politics in Bangladesh. Dhaka : Centre for Women and Development.

Commission for Justice and Peace, Dhaka. 13 juin 1995. Lettre d'un membre de la commission en réponse à une demande d'information télécopiée par la DGDIR.

Encyclopedia of the Third World. 1992. 4e éd. Vol. 1. Dirigé par George Thomas Kurian. New York : Facts on File.

Halim, Sadeka. Étudiante du 3e cycle se spécialisant dans les questions relatives aux femmes et le développement au Bangladesh et en Inde, Département de sociologie, Université McGill, Montréal, 30 mai 1995. Entretien téléphonique.

New Left Review [Londres]. Mars/avril 1988. No 168. Naila Kabeer. « Subordination and Struggle: Women in Bangladesh ».

Trade Unions of the World 1992-93. 1991. 3e éd. Dirigé par Martin Upham. Harlow, Essex : Longman Group UK Ltd.

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