Dokument #1060058
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Autor)
La présente Réponse
approfondie à une demande d'information résume, met
à jour et complète les informations données
dans le rapport intitulé Czech Republic: Roma in the
Czech Republic: Foreigners in Their Own Land et publié
par Human Rights Watch (HRW) en juin 1996, ainsi que dans les
Country Reports on Human Rights Practices for 1996. Cette
Réponse devrait être lue à la lumière
des informations que comprennent ces deux documents consultables
dans les centres de documentation régionaux. Par ailleurs,
une chronologie d'événements choisis est
présentée à la fin de cette Réponse.
Pour d'autres renseignements généraux sur les Roms de
la République tchèque, veuillez consulter les
Réponses aux demandes d'information CZE22955.E du 9
février 1996 et CZE20782.E du 29 juillet 1995, ainsi que les
documents annexés à la présente
Réponse. Pour des renseignements sur la stérilisation
forcée de Roms tchécoslovaques, veuillez consulter la
Réponse à la demande d'information CZE24943.E du 23
octobre 1996.
Human Rights Watch, les Country Reports 1996 et d'autres sources d'information distinguent trois aspects particulièrement importants du traitement accordé à la minorité rom dans la République tchèque : primo, la discrimination de la société en général contre les Roms, secundo, les attaques racistes lancées par les skinheads contre les Roms et la manière dont la police et le système judiciaire réagissent pour protéger ces derniers, et tertio, l'incidence sur les Roms de la loi tchèque de 1993 sur la citoyenneté (HRW juin 1996, 2-3; déc. 1996, 215; Country Reports 1996 1997, s. 5; IPS 24 avr. 1996; New York Times 27 déc. 1995).
Discrimination par la société en général
Des sources d'information signalent que la
discrimination contre les Roms est très répandue dans
la société tchèque et, selon un rapport de
l'Inter Press Service (IPS), les Roms de la République
tchèque sont l'objet [traduction] « de
préjugés et [inspirent] la peur de même que la
haine » (24 avr. 1996; voir aussi HRW juin 1996, 5;
Country Reports 1996 1997, s. 5; New York Times
27 déc. 1995). Des restaurants, brasseries, magasins,
piscines et autres lieux publics ferment
régulièrement leur porte aux Roms (ibid.;
IPS 24 avr. 1996; Country Reports 1996 1997, s. 5;
ibid. 20 mars 1996; RFE/RL 14 juin 1996; The Warsaw
Voice 23 juin 1996). Il y a également de la
discrimination contre les Roms dans les domaines du logement, de
l'instruction et de l'emploi (HRW déc. 1996, 215;
Country Reports 1996 1997, s. 5; IPS 24 avr. 1996;
Transition 28 juin 1996, 30; OMRI Daily Digest 5
juin 1996; The New York Times 27 déc. 1995). Nombre
de personnes refusent de louer leur logement aux Roms
(ibid.; IPS 24 avr. 1996; HRW juin 1996, 15). Selon Human
Rights Watch, les Roms sont [traduction] « souvent mis
à part dans des "écoles spéciales"; on leur
refuse des permis de séjour et des emplois uniquement en
raison de leur race ou ethnie » (déc. 1996, 215; voir
aussi IPS 24 avr. 1996). Nombre d'enfants roms ne parlent pas le
tchèque chez eux, et quand ils commencent à
fréquenter l'école, on les place souvent dans des
établissements pour déficients mentaux plutôt
que dans des classes de rattrapage en tchèque
(ibid.; HRW juin 1996, 15; OMRI Daily Digest 20
mai 1996). Un rapport de l'IPS signale toutefois que certaines
écoles offrent aujourd'hui une [traduction] «
année zéro » qui permet aux enfants roms
d'améliorer leurs compétences linguistiques en
tchèque avant de passer en première année (24
avr. 1996; voir aussi Country Reports 1996 1997, s.
5).
On évalue que le taux de chomage chez les Roms se situe entre 30 p. 100 à 70 p. 100, alors que, selon l'IPS, le taux de chômage pour l'ensemble du pays n'est que de 2,9 p. 100. (IPS 24 avr. 1996; Country Reports 1996 1997, s. 5; Reuter 11 déc. 1996). Selon Transition, [traduction] « pour la forme, la loi interdit de baser les décisions d'embauche et de licenciement sur des motifs d'ordre ethnique ou racial. Toutefois, les Roms consultés ont affirmé que les entreprises ne les embauchent pas, et que lorsqu'ils postulent un emploi annoncé, on leur dit que le poste est déjà comblé » (28 juin 1996, 30). Human Rights Watch fait remarquer que les Roms ont [traduction] « souffert d'une manière disproportionnée du passage difficile à l'économie de marché. Les Roms sont souvent les premiers à être licenciés par les entreprises d'État et les derniers à être embauchés par les entreprises privées » (juin 1996, 4; voir aussi Transition 28 juin 1996, 30).
Attaques racistes
Les attaques et autres incidents racistes
ont connu une augmentation impressionnante en République
tchèque depuis la chute du communisme en 1989 (Country
Reports 1996 1997, s. 5; HRW juin 1996, 6; The New York
Times 27 déc. 1995), et la plupart de ces attaques
visent directement les Roms du pays (ibid.; Kettle 1996,
71). Selon Kettle, auteur de l'ouvrage Extremism from the
Atlantic to the Urals, les quelque 3 000 à 4 000
skinheads de la République tchèque sont [traduction]
« sans doute responsables de la plupart des 28 meurtres de
Roms signalés depuis 1990 » (ibid., 74; voir
aussi Country Reports 1996 1997, s. 5).
Selon les Country Reports 1996, le
nombre signalé de crimes racistes violents contre les Roms a
sextuplé entre 1994 et octobre 1996 (1997, s. 5). De
même, un rapport rédigé en décembre 1996
par le ministère de l'Intérieur de la
République tchèque indique que le nombre
d'infractions racistes a augmenté de plus de 600 p. 100 au
cours des deux dernières années (Mlada Fronta
Dnes 6 déc. 1996). Human Rights Watch signale que la
police a eu connaissance de 181 agressions contre des Roms entre
1993 et juin 1996, dont 42 qui ont lieu dans les deux premiers mois
de 1996 (juin 1996, 6). Toutefois, des organisations de
défense des droits de la personne et des organisations roms
affirment qu'il y a beaucoup d'incidents qui ne sont jamais
signalés à la police : la déception que
beaucoup de Roms ont éprouvée par le passé les
découragent de demander l'aide de la police, et d'autres ont
tout simplement peur d'aller à la police (ibid.;
Mlada Fronta Dnes 6 déc. 1996).
Selon le Human Rights Watch World
Report 1997,
[traduction]
le plus grand problème [des Roms en 1996] était le rôle de la police qui parfois montrait ouvertement de la sympathie aux « skinheads » en leur permettant d'organiser des marches non autorisées et de proférer des menaces à l'égard de ceux qui n'étaient pas Tchèques de souche. La police tardait souvent à répondre aux appels à l'aide lancés par des Roms et elle hésitait à procéder à des arrestations même à la suite des attaques violentes. Dans certains cas, les policiers eux-mêmes ont employé une force excessive contre des Roms (HRW déc. 1996, 214-215).
Les Country Reports 1996 font
remarquer que les autorités locales n'ont pas pu ou n'ont
pas voulu combattre la montée de la violence contre les Roms
du pays (1997, s. 5).
En janvier 1996, dans le cadre d'une
tentative d'améliorer l'efficacité de la police dans
les incidents racistes, un département spécial a
été mis sur pied au sein de la police criminelle (HRW
juin 1996, 8; voir aussi IPS 24 avr. 1996). Ce nouveau
département est chargé [traduction] « de
s'occuper tout particulièrement des groupes
extrémistes. On a invité des spécialistes
provenant de divers services policiers, des représentants de
la communauté juive, des juges et des procureurs du
ministère public à aider à former le personnel
du nouveau département, mais jusqu'à présent
aucun Rom n'y a participé » (HRW juin 1996, 8). La
police tente également de recruter de nouveaux policiers
roms1 (ibid.; Country Reports 1996
1997, s. 5). Le rapport de Human Rights Watch affirme que ces
mesures ont eu quelques effets positifs : [traduction] « les
chefs roms soutiennent que depuis un an, la police est devenue
légèrement plus sensible aux besoins de leur
communauté »(juin 1996, 8).
À la suite d'un incident survenu en
mai 1995, au cours duquel [traduction] « quatre jeunes hommes
» ont battu à mort chez lui un Rom de 43 ans
appelé Tibor Berki, le gouvernement tchèque a
présenté des modifications législatives visant
à sévir contre la violence raciste (HRW juin 1996, 8;
Country Reports 1996 1997, s. 5). Vers le milieu de
l'année 1995, le parlement tchèque a modifié
quatre articles du code pénal pour rendre plus
sévères les peines qui sanctionnent les crimes
racistes, et le gouvernement a ordonné au ministère
public de [traduction] « revendiquer la peine maximale dans
le cas des crimes où le racisme a joué un rôle
» (HRW juin 1996, 8; IPS 24 avr. 1996; Country Reports
1996 1997, s. 5). Selon Human Rights Watch, [traduction]
« les militants roms et les militants des droits de la
personne rapportent que le travail des tribunaux s'est
amélioré de manière tangible à partir
de ce moment-là » (juin 1996, 8), mais les Country
Reports 1996 précisent que [traduction] «
toutefois, beaucoup de juges et de policiers sont extrêmement
réticents à expliquer par des mobiles d'ordre raciste
la violence contre les Roms, et ce même quand des skinheads y
sont impliqués » (1997, s. 5). Selon le rapport annuel
de Human Rights Watch,
[traduction]
même s'il y a eu des améliorations tangibles en 1996, le système judiciaire n'a pas toujours imposé la sanction maximale à ceux qui ont perpétré des violences racistes. Les tribunaux saisis de ces agressions les ont souvent considérées comme des « conflits personnels » plutôt que comme des actes de violence prémédités et motivés par la race, l'ethnie ou la couleur de la victime. Les peines étaient souvent très légères, ce qui avait pour effet d'annoncer que l'on attachait peu d'importance à ce genre d'attaques (déc. 1996, 215).
Selon le rapport sur les Roms
tchèques publié en juin 1996 par Human Rights
Watch,
[traduction]
un autre facteur qui pose un problème pour les Roms au tribunal, c'est leur mauvaise connaissance de la loi. Parce que les Roms sont généralement moins instruits et parfois illettrés, ils ont peu de protection contre les abus du système judiciaire. En outre, peu d'avocats acceptent de les représenter, et ce souvent pour des raisons financières. Quelques avocats ont dit à Human Rights Watch/Helsinki qu'on se méfie de la possibilité de travailler avec des Roms : le fait d'avoir un client rom pourrait amener des ennuis avec la police et les tribunaux, ou encore, éloigner d'autres clients (10).
Human Rights Watch et des militants roms s'entendent pour dire que depuis le milieu de 1995, le gouvernement tchèque a pris plusieurs mesures positives (voir ci-dessus) pour supprimer la violence raciste dans la société tchèque, et un militant rom fait remarquer que le gouvernement tchèque [traduction] « n'est pas raciste » (HRW juin 1996, 11). Selon Human Rights Watch, [traduction] « un grand nombre des violations individuelles des droits des Roms ont lieu au niveau local : dans les postes de police, aux tribunaux et dans les bureaux administratifs. (...( En fin de compte, [toutefois,] c'est le ministère de l'Intérieur qui est responsable des actions de chaque agent de police, et c'est le ministère de la Justice qui est responsable de chaque juge » (ibid., 11-12).
Loi sur la citoyenneté
Selon la loi de 1993 sur l'acquisition et
la perte de la citoyenneté tchèque2, tout
ressortissant de l'ancienne République
fédérative tchèque et slovaque qui
possédait la citoyenneté interne de l'État
tchèque3 a automatiquement reçu la
citoyenneté de la République tchèque au moment
du démantelement de la République
fédérative tchèque et slovaque survenu en 1993
(République tchèque 1er janv. 1993; HRW juin 1996,
16). Human Rights Watch fait remarquer que cette loi a des
conséquences particulièrement dures pour les Roms de
la République tchèque, dont 95 p. 100 ont
quitté la Slovaquie après la Deuxième Guerre
mondiale mais n'ont jamais mis à jour leur
citoyenneté [traduction] « d'État »
(c'est-à-dire, citoyenneté tchèque ou
slovaque) officielle (HRW juin 1996, 16). Les enfants de ces
personnes, même s'ils sont nés en territoire
tchèque, sont également assimilés aux
Slovaques par les autorités tchèques
(ibid.).
La personne qui fait une demande de
naturalisation en République tchèque doit satisfaire
à certaines conditions; elle doit notamment avoir un casier
judiciaire vierge depuis cinq ans et prouver qu'elle réside
en République tchèque de manière permanente
(HRW juin 1996, 16). Selon Human Rights Watch, [traduction] «
dans bien des cas », des Roms qui satisfaisaient à
toutes les exigences de la loi se seraient vu refuser la
citoyenneté par des fonctionnaires locaux (ibid.,
17). À cause de la loi sur la citoyenneté, un nombre
inconnu de Roms n'ont pas la citoyenneté tchèque et
dans certains cas, des personnes qui habitaient depuis longtemps le
territoire tchèque sont devenues des apatrides
(ibid., 18; Country Reports 1996 1997, s. 5; HCR
févr. 1996, 1, 29; CSCE 23 sept. 1996). D'autres Roms
tchèques ont été déportés en
Slovaquie (HRW juin 1996, 18). Selon les Country Reports
1996, 144 personnes (dont peut-être un certain nombre
n'étaient pas des Roms) ont été
déportées en Slovaquie au cours des six premiers mois
de 1996; plusieurs centaines de personnes ont été
déportées depuis 1993 (1997, s. 5). Les Roms qui
restent en République tchèque sans en posséder
la citoyenneté [traduction] « ne peuvent ni voter ni
participer aux programmes de privatisation, et ils ont du mal
à obtenir de l'aide sociale » (HRW juin 1996, 18).
L'organisme Human Rights Watch, se fondant sur les résultats
des recherches qu'il a faites pendant la préparation de son
rapport de juin 1996 sur les Roms de la République
tchèque, en est arrivé à la conclusion
suivante :
[traduction]
ces recherches ont fourni de nombreux éléments de preuves qui invitent à croire — même s'il est difficile de le démontrer avec certitude — que la loi a été conçue expressément pour limiter les droits de citoyenneté des Roms. Quoi qu'il en soit, cette loi a sans aucun doute eu une incidence très discriminatoire sur les Roms qui habitent en République tchèque (juin 1996, 17).
La loi de 1993 a fait l'objet de
(tranduction( « un grand nombre de critiques sur la
scène internationale » (HRW déc. 1996, 215;
ibid. juin 1996, 17; HCR févr. 1996, 12, 19, 27;
CSCE 23 sept. 1996; Country Reports 1996 1997, s. 5;
The New York Times 27 déc. 1995; Mlada Fronta
Dnes 27 avr. 1996; CTK 2 avr. 1996; IPS 30 avr. 1996). Dans un
rapport publié en février 1996 et intitulé
The Czech and Slovak Citizenship Laws and the Problem of
Statelessness, le HCR signale que « les critères
adoptés par la République tchèque relativement
à l'acquisition de la nationalité et qui concernent
les personnes habitant depuis longtemps, voire dans certains cas
depuis toujours, le territoire de la République
tchèque ont principalement touché un groupe
minoritaire disctinct, les Roms » (12). En outre, le HCR fait
l'observation suivante :
les personnes qui habitaient de
façon permanente la République tchèque
n'auraient pas dû être classées citoyens
slovaques en janvier 1993... L'attribution de la citoyenneté
slovaque aux non-résidents qui n'ont pas de liens
réels avec (la Slovaquie( et qui du reste ont
déclaré avoir des liens avec un autre pays n'est pas
conforme aux règles généralement
acceptées dans le droit international (27; voir aussi
Country Reports 1996 1997, s. 5).
La commission américaine sur la
sécurité et la coopération en Europe (US
Commission on Security and Cooperation in Europe — CSCE) dans
un rapport qu'elle a publié en septembre 1996 conclut que
(traduction( « "avec la loi tchèque sur la
citoyenneté, les actes criminels commis
antérieurement sont sujets à une peine plus
sévère (c'est-à-dire de ne plus avoir l'option
de demander la citoyenneté tchèque) qu'au moment
où ces crimes ont été perpétrés"
» (CSCE 23 sept. 1996). Selon la CSCE, ces conditions
constituent des peines a posteriori, ce qui viole plusieurs accords
internationaux tels que la Déclaration universelle des
droits de l'homme (article 11(2)), le Pacte international relatif
aux droits civils et politiques (article 15(1)) et la Convention
européenne des droits de l'homme (article 15(1))
(ibid.; voir aussi HRW juin 1996, 17).
À la suite de la
désapprobation soutenue de la communauté
internationale au sujet de la loi, en avril 1996, le gouvernement
tchèque l'a modifiée afin de permettre au ministre de
l'Intérieur à dispenser de l'exigence en
matière de casier judiciaire vierge, [traduction] « en
jugeant chaque cas individuellement, les "Slovaques" qui habitaient
déjà en territoire tchèque avant la partition
de 1993 » (Country Reports 1996 1997, s. 5; CTK 26
avr. 1996; HRW juin 1996, 29; IPS 30 avr. 1996). Les Country
Reports 1996 signalent que selon les données qui
reflétaient la situation en novembre 1996, seules 250
personnes avaient profité de cette exemption (1997, s.
5).
Le rapport Czech Republic: Roma in the Czech Republic: Foreigners in Their Own Land, publié par Human Rights Watch en juin 1996, examine en profondeur la question de la loi sur la citoyenneté de la République tchèque; les Country Reports 1996 et les articles de The New York Times (27 déc. 1995), de CTK National News Wire (2 avr. 1996), de Libération (29 avr. 1996), de l'IPS (30 avr. 1996), CSCE (23 sept. 1996)et du centre européen des droits des Roms (European Roma Rights Center, 1996), annexés à la présente Réponse, traitent également de ce sujet.
Chronologie d'événements choisis : mars 1996 à février 1997
Mars 1996À Breclav, ville située dans
le sud de la Moravie, Rudolf Baranek, candidat représentant
le parti SD-LSNS (parti social national libéral de
démocrates libres) aux élections législatives
de juin 1996, pose une affiche interdisant aux Roms d'entrer dans
son hôtel [traduction] « en raison de vols
répétés » (OMRI Daily Digest 20
mars 1996; ibid. 19 mars 1996; ibid. 25 mars
1996; Romnews 2 mars 1996; RRW mars 1996). À la
suite des protestations de la part des groupes de défense
des droits des Roms, Baranek accepte d'enlever l'affiche, mais le
SD-LSNS le déplace alors de la deuxième à la
cinquième position sur la liste électorale du parti
(OMRI Daily Digest 25 mars 1996; ibid. 20 mars
1996). Vaclav Havel, président de la République
tchèque, qualifie l'affiche de [traduction] «
scandaleuse » (ibid. 25 mars 1996).
3 avril
Le Conseil d'Europe publie un rapport qui
critique la loi tchèque sur la citoyenneté ainsi que
l'incidence de cette loi sur les Roms du pays (OMRI Daily
Digest 3 avr. 1996; RRW avr. 1996a).
23 avril
Le ministère tchèque de la
Culture affecte 1,8 million de couronnes tchèques aux
organisations roms; de cette somme, 1,5 million de couronnes sont
destinées à la Société des
spécialistes et des amis du Musée de la culture rom
(OMRI Daily Digest 24 avr. 1996; RRW avr. 1996b). Cette
société recueille depuis quelque temps des fonds en
vue d'ouvrir à Brno une exposition permanente de l'art et de
la culture roms (OMRI Daily Digest 24 avr. 1996; voir
aussi Chronicle of Higher Education 26 janv. 1996).
10 mai
À Brno, un groupe de 30 skinheads
attaquent des Roms à un arrêt de tramway (OMRI
Daily Digest 13 mai 1996; RRW mai 1996a). L'OMRI Daily
Digest rapporte que plusieurs jeunes Roms sont allés au
secours des victimes, ce qui a déclenché une bagarre
(13 mai 1996). La police a fini par y mettre fin; elle a
arrêté plusieurs Roms, mais [traduction] « aucun
des skinheads » n'a été arrêté
(ibid.).
23 mai
Une cour supérieure tchèque
décide que le meurtre, survenu en mai 1995, d'un Rom
appelé Tibor Berki a été motivé par le
racisme; la cour supérieure casse ainsi le jugement d'une
instance inférieure qui a décidé que le
meurtre n'était par motivé par le racisme
[traduction] « parce qu'au moment de l'attaque, les
agresseurs ne criaient pas d'injures », selon Romani Rights
Watch (mai 1996b; Country Reports 1996 1997, s. 5). Un des
agresseurs voit sa peine passer de 12 à 13 années, et
un autre voit sa peine passer de 18 à 20 mois
(ibid.).
28 mai
On demande au président Havel de
dissoudre ou de suspendre le Parti républicain de la
République tchécoslovaque (SPR-RSC), parti
d'extrême gauche, à la suite d'une publicité
électorale télévisée dans laquelle le
chef du parti, Miroslav Sladek, déclare que [traduction]
« les Tsiganes doivent soit se comporter comme nous, soit
s'en aller. Peu nous importe où, comment, et aux frais de
qui » (OMRI Daily Digest 30 mai 1996). Sladek ajoute
qu'il ne permettrait même pas à son chien d'aller
à un [traduction] « bal rom » (ibid.).
Sladek a déjà essayé dans le passé de
faire expulser du pays tous les Roms tchèques, et il a
[traduction] « incité les maires des villes à
expulser [les Tsiganes] de leurs municipalités »
(Kettle 1996, 71; voir aussi RFE/RL 3 juin 1996b).
31 mai-1er juin
Le SPR-RSC obtient 8,01 p. 100 des
suffrages du public aux élections législatives et
finit quatrième ex aequo (RFE/RL 3 juin 1996a; Business
Europa 1er juin 1996; voir aussi HRW déc. 1996, 215).
C'est dans les parties occidentale et septentrionale du pays que le
SPR-RSC obtient ses meilleurs résultats (RFE/RL 3 juin
1996a).
14 juin
À Kladno, ville située à l'est de Prague, les autorités municipales interdisent aux enfants roms l'usage des piscines publiques à cause d'une épidémie d'hépatite (RFE/RL 14 juin 1996; OMRI Daily Digest 17 juin 1996; The Warsaw Voice 23 juin 1996). Selon les données du bureau d'hygiène public du district, 95 p. 100 de ceux qui ont l'hépatite dans le district sont des Roms âgés de moins de 18 ans (RFE/RL 14 juin 1996). Des représentants des Roms soutiennent que l'épidémie d'hépatite n'est qu'un prétexte employé pour empêcher les Roms d'utiliser les piscines (OMRI Daily Digest 17 juin 1996). Par la suite, on inculpe le maire adjoint de Kladno, en tant que celui qui est responsable de cette interdiction, [traduction] « d'incitation à la haine ethnique » (RRW juin 1996; Facts on File 15 août 1996).
NovembreÀ Litomerice, ville située
dans le nord de la République tchèque, une affiche
interdit aux Roms l'entrée d'un restaurant (OMRI Daily
Digest 12 nov. 1996).
Début décembre
À Chomutov, plusieurs enfants roms,
victimes d'une agression perpétrée par un groupe de
skinheads, sont hospitalisés (Romnews 2 déc.
1996).
27 février 1997
On retire à Miraslav Sladek et
à deux autres députés du Parti
républicain leur immunité parlementaire (OMRI
Daily Digest 3 mars 1997; ibid. 28 févr. 1997;
Central Europe Online News 28 févr. 1997). Le lendemain,
Sladek est arrêté sous l'inculpation de [traduction]
« propagation de la haine raciste » (OMRI Daily
Digest 3 mars 1997).
Cette réponse a été préparée par la DGDIR à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la DGDIR a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse ne prétend pas être un traitement exhaustif du pays étudié, ni apporter de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.
Références
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NOTES :
1 La DGDIR n’a pu
trouver parmi les sources consultées de l’information
supplémentaire sur les résultats de cette
initiative.
2 La loi du Conseil national
tchèque sur l’acquisition et la perte de la
citoyenneté du 1er janvier 1993 peut être
consultée dans la base de données Refmonde du HCR,
plus précisément dans la section Refleg.
3 Conformément
à une loi de 1968, les citoyens tchécoslovaques
détenaient outre la citoyenneté de la
Tchécolovaquie une citoyenneté interne de l’une
ou l’autre de la république tchèque ou
slovaque.
Recent information on the treatment of Roma [CZE26377.EX] (Anfragebeantwortung, Englisch)