Dokument #1046774
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Autor)
Pour des renseignements généraux sur les rites de veuvage au Nigéria, veuillez consulter NGA34292.E du 4 mai 2000.
Pour ce qui est du rite où la veuve doit boire l'eau utilisée pour baigner le corps de son mari, deux sources ont fourni de l'information supplémentaire à celle fournie dans NGA34292.E du 4 mai 2000. Il s'agit de la directrice de projet de la Fondation femmes d'ici (Grassroots Women Foundation - GWF), qui possède une maîtrise en droit et qui, en qualité de consultante nationale pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a réalisé une étude sur les pratiques de veuvage dans 11 États du Nigéria (9 juill. 2001), et de la directrice exécutive du Centre d'exploitation et de documentation des ressources civiles (Civil Resource Development and Documentation Centre - CIRDDOC) situé à Enugu, dans l'État d'Enugu (8 juill. 2001). Pour obtenir un aperçu général du CIRDDOC, veuillez consulter NGA34915.EF du 4 août 2000. Les deux sources ont mentionné que ce rituel particulier est pratiqué par les Edos. Toutefois, tandis que la directrice exécutive du CIRDDOC déclarait que ce rite était [traduction] « observé couramment chez le peuple edo du centre-ouest du Nigéria et le peuple igbo de l'est du Nigéria » (8 juill. 2001), la directrice de projet, citant l'étude qu'elle avait effectuée, a révélé que 2 p. 100 des 150 veuves interrogées dans l'État d'Edo ont déclaré [traduction] « avoir dû se livrer à cette pratique » (9 juill. 2001).
Les deux sources ont signalé que ce rite vise à déterminer si la veuve est impliquée dans la mort de son époux; la directrice exécutive du CIRDDOC a écrit que [traduction] « généralement, l'épouse est la première personne soupçonnée lorsqu'un homme meurt. Cela n'a pas d'importance s'il est mort de cause naturelle » (8 juill. 2001). La directrice de projet a ajouté
[traduction]
[qu']il était encore normal pour une veuve, qu'elle soit soupçonnée ou non, d'être obligée de prêter serment alors qu'une noix de kola est placée sur le front de son époux décédé et de terminer son serment en tenant deux manches à balai. Compte tenu des explications reçues, l'objectif est de déterminer à quel point l'épouse est impliquée dans la mort de son mari, et ce malgré le fait que 83,9 p. 100 des personnes interrogées étaient chrétiennes. Selon l'étude, « [i]ci, l'éducation, l'âge, la religion, ou tout autre facteur, ne sont pas reconnus pour avoir beaucoup d'influence sur les pratiques de veuvage dans l'État. Il semble qu'indépendamment de tout autre facteur, la culture en demeure le seul élément déterminant ». Bien que 85,9 p. 100 des veuves estiment que la majorité des pratiques sont désagréables, seulement 3,3 p. 100 ont osé refuser de se livrer à quelque pratique que ce soit, car elles avaient peur des conséquences. Lors des discussions avec le groupe de consultation, les femmes ont relaté certaines des conséquences qu'a entraîné le refus de se conformer à ces pratiques, y compris le rejet par la famille de l'époux, le déni de tout droit aux biens existants et l'isolation des enfants. Le meilleur recours de ces femmes est de se présenter à des organisations non gouvernementales, par exemple la Fédération internationale des avocates (FIDA), afin d'obtenir de l'assistance juridique. Même s'il existe des lois au pays contre la mutilation génitale des femmes (MGF), il n'y en a pas encore sur les pratiques de veuvage (9 juill. 2001).
La directrice exécutive du CIRDDOC a signalé que lorsqu'une veuve refuse d'accomplir le rite, elle peut être agressée physiquement, [traduction] « exilée de sa famille ou se voir dénier tout droit aux biens de son époux, y compris aux enfants » (8 juill. 2001). Lorsqu'on lui a demandé où la veuve pouvait obtenir de l'aide à l'appui de sa décision, la directrice exécutive du CIRDDOC a expliqué que puisqu'il s'agit d'une pratique traditionnelle, la police [traduction] « rejette » le cas comme étant un problème [traduction] « conjugal et ne relevant pas de ses compétences » (ibid.).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Civil Resource Development and
Documentation Centre (CIRDDOC), Enugu, Nigéria. 8 juillet
2001. Communication écrite de la directrice
exécutive.
Grassroots Women Foundation (GWF),
Enugu, Nigéria. 9 juillet 2001. Communication écrite
de la directrice de projet.
Autres sources consultées
Bases de données de la CISR
LEXIS-NEXIS
Les tentatives faites pour joindre huit
autres sources orales ont été infructueuses.
Sites Internet, y compris :
EdoFolks.com
Edo Nation Online
Empowering Widows in Development
(EWD)
The ritual whereby a widow drinks the water used to clean her husband's corpse; consequences for a widow's refusal to drink the water; whether a widow's refusal is interpreted by others as responsibility for her husband's death [NGA37500.E] (Anfragebeantwortung, Englisch)