Update to RDC30240.E of 5 October 1998 on forced marriages in the Democratic Republic of Congo (RDC), particularly within the Yansi tribe; the consequences for refusing such a marriage as well as the recourses and protection available to women who refuse a marriage (July 2003) [RDC41768.FE]

Membre du groupe ethnique des Yansi, la présidente du Réseau Programme d'appui aux actions féminines, qui est également chef de travaux à l'Université de Kinshasa, a fourni, à propos des mariages forcés en République démocratique du Congo (RDC) et chez les Yansi en particulier, les renseignements suivants dans un courriel envoyé à la Direction des recherches le 14 juillet 2003 :

en RDC, il y a au moins 300 tribus [au sein desquelles] la plupart des femmes sont victimes des coutumes et traditions négatives qui les poussent à se suicider, à quitter le pays...
Parmi ces tribus nous avons les Yansi avec le système des mariages forcés appelés « Kityul ». Les Yansi sont matrilinéaires. Les filles et les femmes constituent des richesses pour le clan car ce sont elles qui « produisent » les enfants et garantissent le clan. [C]'est grâce aux filles qui génèrent des « filles » que la famille devient riche pour continuer avec le système « Kityul » qui enrichit le clan avec les dots destiné[e]s au grand-père de la fille.
Les filles sont forcées de se marier avec [leurs] grands-pères, ses cousins ou neveux. La fille peut avoir 12 ans et le mari 70 ans, 80 ans. Les parents n'ont rien à dire devant la décision qui vient des ancêtres. La fille est marié[e] sans versement de la dot aux parents car c'est un don du clan. Par contre, pour nuire à la fille en cas de refus de mariage, le grand-père fiancé demande le remboursement de la dot fictive qu'il n'a pas versé[e], un montant exorbitant dont le nouveau fiancé peut même être incapable de verser.
Pourquoi les filles acceptent cette violence? Pourquoi les parents sont dépassés?
Ils ont peur de [mourir] à cause de la sorcellerie qui décime le clan jusqu'à la 5e génération.
La fille ou la femme veuve est aussi léguée comme héritage après la mort de son mari au frère, cousin ou grand-père du mari car ils ont versé la dot. Avant de reprendre sa vie sexuelle après la mort de son mari, elle doit être couchée par un homme quelconque choisi par le clan du mari soi-disant pour se débarrasser des mauvais esprits de son mari défunt.
Conséquence : les femmes et jeunes filles vulnérables et qui ont étudié ou encore qui ont été sensibilisée[s] par les ONG qui militent pour la paix préfèrent prendre la poudre d'escampette, fuir pour aller vivre ailleurs. Cette pratique d'héritage des veuves se retrouve dans plus de 100 tribus au Congo : chez les Bakongo, les gens de Bandundu, chez les Baluba, etc.
Les femmes Baluba sont aussi victimes des mariages forcés avec des diamantaires, polygames et qui ne respectent pas la femme comme personne. Un homme peut marier trois ou quatre filles sœurs de même père, même mère; pour l'homme, c'est son argent qui compte, les épouses habitent la même maison et partagent tout en commun. Pour un homme qui refuse les ordres du clan ou une fille qui refuse, tous les [deux] sont ensorcelés, empoisonnés et méritent la sanction de la mort.
Jusque là, nous en tant que ONG, essayons de sensibiliser les femmes sur la violence dont elles sont victimes. Nous sensibilisons aussi les hommes [...] sur la discrimination à l'égard de la femme, mais jusque là, le pays juge les victimes suivant la loi coutumière et nous proposons au parlement [d'adopter] certaines lois pour lutter contre le phénomène « Kityul » et le mariage précoce des filles car les filles sont considérées majeures à l'âge de 14 ans. Nous avons adressé un mémo au gouvernement afin que les dispositions concernant l'âge nubile de la fille soit revue[s] à 18 ans et supprimer certaines dispositions coutumières qui avilissent l'image de la femme et violent ses droits et la pousse à s'immigrer.

Citant le rapport du Réseau Femme et Développement de la province de Bandundu (Réfed/Bandundu), le Comité national Femme et Développement (CONAFED), organisation non gouvernementale congolaise dont la mission principale est de « promouvoir, par l'approche Genre, une société où l'homme et la femme sont liés entre eux et entretiennent des rapports où s'équilibrent leurs devoirs et leurs droits » (CONAFED s.d.), signalait, entre autres, que « le viol, la déportation, l'abandon de la femme par son mari [et] le mariage forcé » font partie des violations faites à la femme qui ont été recensées dans cette province de la RDC (10 mars 2003).

Citant les propos de l'UNICEF, une source d'information signalait que le président Joseph Kabila avait lancé une campagne d'enregistrement des naissances, pour faire augmenter le taux d'enregistrement de celles-ci, chiffré à 34 p. 100 actuellement, ajoutant que cet enregistrement constituait, entre autres, un instrument pour contrecarrer le problème des mariages forcés des filles avant l'âge légal à cause du manque de preuves sur leur âge (Nations Unies 17 juin 2003).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Comité national Femme et Développement (CONAFED). 10 mars 2003. « Campagne nationale contre les violations faites aux femmes en temps de guerre ». http://societecivile.cd/node.php?id=300 [Date de consultation : 15 juill. 2003]

_____. S.d. « Comité national Femme et Développement (CONAFED) : description ». http://societecivile.cd/module.php?mod=org_informations&op=view&user_name=CONAFED [Date de consultation : 15 juill. 2003]

Nations Unies. 17 juin 2003. Réseau d'information régional intégré (IRIN). « Président Kabila Launches National Birth Registration Campaign ». (AllAfrica.com/Dialog)

Présidente du Réseau programme d'appui aux actions féminines et chef de travaux à l'Université de Kinshasa [Kinshasa]. 14 juillet 2003. Courriel.

Autres sources consultées


Africa Confidential

Bases de données de la CISR

Belgique. Octobre 2002. Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides. Service de documentation et de recherche (CEDOCA). Rapport de mission à Kinshasa (République démocratique du Congo) du 16 juin au 5 août 2002.

Dialog

Dossier de pays du Centre des ressources. RDC

Sites Internet, y compris :

Africatime

Allafrica

Digitalcongo.net

European Country of Origin Information Network (ECOI.net)

FIDH

HRW

IRIN

MISNA

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