Societal and government reaction to cult activities (1999) [NGA33079.E]

Les médias au Nigeria couvrent régulièrement les activités sectaires et les réactions de la société et des autorités gouvernementales à ces activités. Voici une chronologie brève qui, débutant en février 1999, donne un aperçu de ces activités et des réactions. La plupart des sources médiatiques ne mentionnent pas de sectes en particulier, mais lorsqu'elles le font, le nom de la secte est précisé dans la présente réponse.

L'extrait suivant, tiré d'un éditorial du Post Express du 18 juin 1999, donne un court historique des sectes :

[traduction]
le désordre semé par les membres des sectes rivales touche, outre les sectaires eux mêmes, des personnes innocentes, dont des étudiants, des chargés de cours et d'autres membres de la collectivité universitaire, qui ont, à divers moments, été victimes des sectaires. Beaucoup de victimes ont perdu la vie, et d'autres sont estropiées à vie. Les sectaires utilisent des armes dangereuses telles des fusils, des machettes, des haches et des acides, et se livrent à leurs vilénies même en plein jour. L'histoire est pratiquement la même dans toutes nos universités. Les gens ne sont plus en sûreté. Dans ce climat d'insécurité, tout le monde craint pour sa vie et ses biens.
L'ironie veut que les membres des sectes d'aujourd'hui présentes dans notre établissement d'enseignement agissent avec l'unique intention d'opprimer, de tuer et de détruire. En effet, ils se sont complètement éloignés des buts et des objectifs qu'avaient fixés les fondateurs de ces sectes. Selon la tradition, on connaissait l'existence d'une seule société secrète dans les établissements d'enseignement supérieurs du Nigeria - la Confrérie des pirates (Pirate Confraternity). Cette société a été fondée en 1952 à l'Université d'Ibadan par le professeur Wole Soyinka et quelques autres personnes qui voulaient ainsi exercer des pressions sur les colonialistes, se départir de la mentalité colonialiste, faire valoir la vraie indépendance et inculquer la culture de l'université aux membres de la confrérie. Mutiler, tuer et opprimer les autres étudiants ne faisait pas partie des objectifs de la confrérie. Cependant, à la suite de crises internes, certains membres de la confrérie se sont séparés et ont formé d'autres sociétés secrètes.
Aujourd'hui, en plus de la Pirate Confraternity, les sociétés secrètes suivantes existent au sein des établissements d'enseignement supérieur nigérians : Buccaneers, Maplates, Blood Suckers, Black Cat, Eiye Confraternity, Vikings Confraternity, Mafia, Red Devils, Black Barret, Green Barret, Trojan House, Neo Black Movement, Musketeerns, Black Axe, Temple of Eden, Fraternity, Mafiaso, Osiri, Burkinafaso Revolution, Mgbamagbu Brother, Scorpion, Dragon, Panama Pirate Confraternity, Airwords, Kuklux [sic] (KKK), Amazon, Barracudas et d'autres encore.
D'ailleurs, les activités sectaires ne se limitent pas aux établissements d'enseignement. Elles s'étendent à la société en général, à l'extérieur des établissements d'enseignement, et on sait que beaucoup de personnes influentes, qui appartiennent aux vieilles générations, sont membres de ces sectes. Voici quelques sectes secrètes qui existent déjà depuis un certain temps au sein de la société : Ogboni (ches les Yoroubas), Ekpe (chez les Efiks), Poro (chez les Mendes) et Ekine du Delta oriental.
La plupart de ces groupes appuient la majorité des sectes universitaires. Les activités négatives des sectes secrètes dans nos établissements d'enseignement semblent avoir échappé à toutes les solutions connues, en dépit des efforts collectifs déployés par les différents niveaux de gouvernement, les autorités scolaires, les églises et les parents qui tentent d'enrayer la menace. La raison : les financiers, les partisans et les parrains de la plupart des sectes universitaires sont des membres influents de la société, qui sont eux aussi des sectaires.
Donc, pour sortir victorieux de la guerre pour la suppression des sectes secrètes, nous devons tous faire notre part. D'abord, le gouvernement devrait mettre en place des sanctions légales et sociales applicables contre les membres confirmés, ainsi que contre les bailleurs de fonds ou les partisans des sectes secrètes, que ce soit sur les campus ou au sein de la société. Les autorités des établissements d'enseignement devraient également avoir un appui total dans les efforts qu'elles déploient pour expulser tout étudiant ou chargé de cours membre d'une secte. De même, les parents et les tuteurs devraient faire face aux défis et surveiller, de temps à autre, le comportement de leurs enfants aux établissements d'enseignement, principalement ceux qui fréquentent un établissement d'enseignement supérieur. Le fait qu'un enfant fréquente un établissement de niveau tertiaire ne signifie pas qu'il échappe au contrôle de ces parents. Un point à temps en vaut cent.

Un article du Post Express, publié le 22 février, souligne qu'au cours d'un atelier de formation en leadership donné par le Comité pour la défense des droits de la personne (Committee for the Defence of Human Rights - CDHR), à Lagos, on attribuait une bonne partie de la violence sectaire à l'institutionnalisation de la violence pendant les années où le Nigeria était sous le régime militaire et

[traduction]
à la nature non démocratique de l'administration des établissements d'enseignement [...] On a accordé une attention particulière à l'imposition des vice-chanceliers, des recteurs et des doyens, entre autres, qui mettent sur pied, financent, arment et appuient, de diverses façons, les sectes dans le but de renverser les mouvements étudiants indépendants et de contrecarrer l'agitation des étudiants qui luttent pour l'amélioration de leur bien-être en tant qu'étudiants et citoyens. [...] Les membres du comité ont noté que « les interventions de la police ont, le plus souvent, intensifié la violence et les violations gratuites des droits de la personne, et ont parfois mené à la mort » (ibid.).

Le 17 mars 1999, le Post Express a signalé qu'un affrontement entre deux sectes (Black Axe et Aiye Confraternity) avait fait deux morts et un blessé à l'Université de Lagos. Les sectaires auraient [traduction] « pris d'assaut l'amphithéâtre [...] dans le but de recruter de nouveaux membres » (ibid.). Selon un porte-parole de la police, plusieurs personnes ont été arrêtées dans cette affaire. L'université avait été fermée pendant quelques mois en 1998 en raison d'affrontements entre sectes et des étudiants avaient été arrêtés, [traduction] « pour n'être libérés que sous la garantie de leur bonne conduite, signée par leurs parents ou tuteurs » (ibid.).

En avril, l'Organisation de libertés civiques (Civil Liberties Organization - CLO) « condamnait les actions du chef des forces policières de l'État d'Akwa-Ibom, Uyo, qui aurait tergiversé et refusé de faire une enquête » sur une agression que des sectaires auraient commise contre un étudiant. Selon le père de l'étudiant, celui-ci avait été attaqué parce qu'il refusait de se joindre à la Black Axe Confraternity (Post Express 8 avril 1999).

Également en avril, trois étudiants auraient perdu la vie dans un affrontement entre deux sectes (les Buccaneers et la Pirate Confraternity) à l'Université de Calabar (UNICAL) (ibid. 15 avril 1999). Le chef du service de sécurité de l'université a fait savoir que l'incident avait été signalé à la police et qu'une enquête était en cours; il a toutefois ajouté qu'il serait difficile de trouver les responsables car les gens hésiteraient à fournir des renseignements (ibid.). Selon le Post Express, [traduction] « l'hydre du sectarisme demeure un problème à l'UNICAL en dépit des nombreux efforts déployés par les autorités de l'université pour l'éradiquer » (ibid.).

En mai, le doyen d'un établissement d'enseignement supérieur aurait conseillé aux étudiants de fuir le sectarisme et de ne pas tricher pendant les examens; il leur aurait rappelé que ces deux activités constituaient des [traduction] « crimes selon le décret sur les infractions diverses (Miscellaneous Offences Decree) » (ibid. 14 mai 1999).

Le 10 mai 1999, le Nigeria News Network a signalé que les étudiants soupçonnés d'être des adeptes de la secte Bukkah avaient tué un homme d'âge moyen. [Traduction] « Des témoins révèlent que les sectaires, qui sont arrivés sur les lieux par petits groupes vers 20 h, se sont tenus en embuscade dans des endroits stratégiques avant d'exécuter leur acte qui a duré plus de deux heures; ils ont ensuite continué de tirer des coups dans les airs afin d'effrayer les voisins et les passants » (ibid.). Un porte-parole de la police a [traduction] « confirmé l'incident » et a affirmé qu'une enquête serait menée (ibid.).

En juin, le directeur de l'enseignement officiel au ministère fédéral de l'Éducation a affirmé, dans un discours public, que [traduction] « tout le monde devrait prendre bonne note des efforts déployés par le gouvernement pour freiner la menace des sectes secrètes, la fraude aux examens et les autres fautes » (Post Express 16 juin 1999).

Le 16 juin 1999, le Nigeria News Network a fait état de certains [traduction] « décès curieux » à l'Université de Lagos (UNILAG), et notamment du cas d'une étudiante mutilée dont on a trouvé le cadavre sur le rivage; selon certaines allégations, des sectaires qui ne fréquentaient pas l'UNILAG [traduction] « vengeaient [ainsi] la mort d'un de leurs collègues ». Par conséquent, semble-t-il, [traduction] « le campus Akora de l'UNILAG s'est presque transformé en zone policière puisque les membres de l'équipe d'intervention d'urgence ont été invités à rétablir l'ordre et à empêcher que de tels incidents se reproduisent » (ibid.).

Le 28 juin 1999, le Nigeria News Network a signalé que les représentants de l'Alliance pour la démocratie (Alliance for Democracy) avaient demandé que des changements soient apportés aux établissements d'enseignement postsecondaire [traduction] « pour mettre fin à la menace du sectarisme ». Ils ont également conseillé vivement à l'Assemblée nationale de prendre des [traduction] « mesures punitives » pour freiner les activités sectaires des étudiants et de créer [traduction] « un ministère chargé des questions liées au comportement des étudiants sur les campus ». Un des représentants a également fait mention des [traduction] « bonnes mesures prises par Obasanjo jusqu'à ce jour » (ibid.).

Le 1er juillet 1999, le Post Express a signalé que cinq étudiants avaient perdu la vie et que d'autres avaient été blessés dans une attaque menée par des sectaires à l'Université Obafemi Awolowo (OAU) d'Ile-Ife. Certains des étudiants tués étaient des [traduction] « militants du syndicat des étudiants » et le journal a souligné que d'autres [traduction] « étudiants voyaient l'acte comme un cas d'assassinat pur » et que [traduction] « les autorités de l'université devaient assumer une part de la responsabilité de ces incidents » (ibid.). Les meurtres ont [traduction] « rendu les étudiants furieux; ceux-ci se sont immédiatement mobilisés et ont constitué des groupes afin de prendre des mesures contre le service de sécurité de l'établissement qu'ils accusaient de négligence. Sans l'intervention des journalistes, la situation aurait pu dégénérer en d'horribles représailles » (ibid.).

Le 14 juillet 1999, le Nigeria News Network a signalé que la sécurité à l'OAU avait été renforcée par le déploiement d'environ 200 policiers de l'unité mobile; les bureaux étaient fermés sur le campus; huit personnes auraient trouvé la mort; plusieurs suspects auraient été détenus à l'immeuble du syndicat des étudiants; le gouverneur de l'État a [traduction] « déclaré aux parents et aux tuteurs que le gouvernement ferait tout son possible pour sauvegarder les vies et les biens sur le campus »; et les membres de l'assemblée législative de l'État portaient des brassards noirs pour manifester leurs sympathies et demandaient qu'on impose des [traduction] « pénalités sévères » aux responsables de ces incidents (ibid.). Le président national de l'Association nationale des étudiants nigérians (National Association of Nigerian Students - NANS) [traduction] « a juré de déclarer une chasse à l'homme nationale visant à démasquer les coupables » et a reproché au vice-chancelier de l'Université [traduction] « d'avoir réintégré les sectaires qui, à la suite de leur arrestation plus tôt au cours de l'année, avaient été remis aux autorités de l'Université afin d'être punis » (Post Express 15 juill. 1999).

Le 15 juillet 1999, le président Obasanjo a suspendu le vice-chancelier (Nigeria News Network 16 juill. 1999; Post Express 16 juill. 1999). Le Post Express a signalé que la suspension [traduction] « n'était pas liée » à la violence mais qu'elle [traduction] « visait à rétablir la confiance publique » (ibid.), alors que le Nigeria News Network a souligné que, selon le ministre de l'Éducation, la suspension [traduction] « découlait des récents événements qui avaient eu lieu à l'université » (16 juill. 1999). Le président Obasanjo a également exigé que [traduction] « des services de patrouille policière soient sur place dans tous les campus du pays » (Post Express 16 juill. 1999). À la suite des attaques, l'Université a créé un comité sénatorial pour [traduction] « assurer la liaison entre la population étudiante et la police afin que les responsables des meurtres soient arrêtés et punis » et pour examiner la possibilité d'augmenter la sécurité sur le campus (Nigeria News Network 16 juill. 1999).

Dans un éditorial portant sur cette attaque et publié dans le Tempo du 21 juillet 1999, on affirme que [traduction] « les sectaires auraient été engagés par quelqu'un de l'extérieur de l'université afin d'aider à briser le syndicalisme étudiant dynamique qui y régnait ». L'éditorial a révélé qu'à la suite de cette attaque, les étudiants [traduction] « s'étaient rassemblés en groupes d'autojustice afin de chasser ceux qui avaient participé à l'attaque meurtrière qui avait eu lieu à l'université et de s'opposer aux pratiques sectaires ». L'article a également indiqué que les étudiants :

[traduction]
ne faisaient pas confiance aux autorités universitaires et ne pouvaient pas se fier à la police [en raison de] la complicité des agents de police avec les autorités universitaires par le passé. Pire encore - comme le répètent les étudiants -, les autorités universitaires et les forces de l'ordre ont fait preuve d'une indulgence particulière, frisant la complicité, à l'égard des sectaires, tout en ayant recours à toutes sortes de stratagèmes pour détruire le syndicalisme étudiant (ibid.).

Dans l'éditorial, on mentionne que les autorités ont également pris des mesures dans le but d'éliminer les syndicats étudiants dans d'autres campus nigérians (ibid.).

Un article du Post Express, portant sur le même sujet, souligne que Wole Soyinka a promis d'offrir [traduction] « une indemnisation aux familles des victimes » de l'attaque qui a eu lieu à l'OAU (24 juill. 1999). Au nom du chef de la National Association of Seadogs (NAS), Soyinka [traduction] « a demandé aux autorités de remuer ciel et terre afin de traduire en justice les responsables de ces crimes odieux (ibid.).

[Traduction]
La NAS, également connue sous le nom de Pirate Confraternity, s'est également éloignée des actes perpétrés par « des groupes insensés et criminels au nom du sectarisme ». Elle a accusé le gouvernement d'avoir instauré la culture de la violence qui a imprégné la société et les étudiants nigérians.
Voici ce que la NAS a déclaré : « depuis des années, nous observons avec consternation la quasi nonchalance avec laquelle nos divers gouvernements abordent le problème de la violence dans nos établissements d'enseignement supérieur, peut-être parce que la plupart des coupables sont les enfants des vagabonds qui ont accédé aux positions de pouvoir (ibid.).

Le ministre de l'Éducation a déclaré que le gouvernement fédéral allait mettre en place un [traduction] « comité d'enquête » chargé de se pencher sur les meurtres et les allégations contre le vice-chancelier suspendu (Nigeria News Network 21 juill. 1999). À la fin de juillet un [traduction] « comité d'enquête » avait également été créé à l'OAU dans le but [traduction] « d'examiner les causes directes et indirectes des meurtres [et] de recommander des moyens de résoudre la crise et de s'assurer que la situation ne se reproduira plus » (Nigeria News Network 28 juill. 1999a). Le comité est composé d'étudiants, de professeurs qui ne font pas partie de la direction et de membres du Sénat (ibid.). Par ailleurs,

[traduction]
les activités scolaires ont repris à l'université lundi [26 juillet] et le gouverneur de l'État d'Osun, le chef Bisi Akande, a parlé au vice-chancelier par intérim, le professeur Roger Makanjuola, de la collaboration nécessaire entre les autorités universitaires et l'administration de l'État pour établir les modalités d'un service de sécurité qui puisse éliminer le sectarisme sur le campus. [...]
Makanjuola a pour sa part garanti que les autorités feraient tout leur possible pour éradiquer le sectarisme dans l'université.
Des étudiants ont assisté à leurs cours lundi, mais la majorité d'entre eux avaient encore l'air d'être effrayés et de se méfier l'un de l'autre.
Cependant, ceux qui ont abordé la question des attaques sectaires ont signalé qu'ils étaient confiants que le vice-chancelier par intérim allait ramener l'ordre sur le campus.
Certains d'entre eux ont incité le professeur Makanjuola à réintégrer à l'université tous les dirigeants du syndicat étudiant qui avaient été expulsés en 1995 par le vice-chancelier suspendu (ibid.).

Selon le Nigeria News Network, [traduction] « le gouvernement fédéral a rappelé aux autorités des établissements d'enseignement postsecondaire qu'il sévira si elles ne prennent pas de mesures pour juguler la menace sectaire sur leurs campus » (28 juill. 1999b). Le ministre de l'Éducation, le professeur Tunde Adeniran, a promis de subventionner les efforts déployés à cette fin (ibid.). Par ailleurs,

[traduction]
environ trois semaines après le meurtre de sept étudiants à l'Obafemi Awolowo University (OAU) d'Ile-Ife, le ministre a ordonné aux vice-chanceliers et aux chanceliers adjoints d'éradiquer le sectarisme de leurs campus d'ici trois mois sous peine d'être relevés de leurs fonctions.
Adeniran impute ce fléau aux longues années de régime militaire dans le pays et déclare que la volonté collective des parents, des étudiants, des enseignants, des organismes d'application de la loi et du public pourrait enrayer la violence.
« L'histoire du sectarisme est longue et triste, mais, puisqu'il était sous-estimé, les gens qui devaient combattre ce fléau ne l'ont pas affronté, et celui-ci a donc persisté », a-t-il souligné.
Adeniran a noté que les autorités de certains établissements avaient expulsé les sectaires et il a conseillé à celles qui ne pouvaient pas faire de même de démissionner (ibid.).

Selon un rapport publié dans l'Abuja Mirror, Adeniran avait [traduction] « accordé un dernier délai de trois mois aux dirigeants des établissements d'enseignement postsecondaire pour éliminer les sectes secrètes » et [traduction] « le ministre avait révélé que certains établissements avaient expulsé les sectaires; il a ajouté qu'au besoin, le gouvernement aiderait les établissements à éradiquer ce crime » (28 juill.-3 août 1999).

Le 4 août 1999, le Nigeria News Network a signalé que le ministre de l'Éducation avait refusé de prolonger le délai et avait déclaré que [traduction] « le gouvernement avait mené son enquête indépendante et était sûr que la menace pouvait être éradiquée dans le délai imparti si les autorités des établissements s'engageaient à le faire ». Il a refusé de donner un aperçu des [traduction] « représailles » que le gouvernement avait prévues.

Le 30 juillet 1999, le vice-chancelier de l'Université Abubakar Tafawa Balewa aurait annoncé que l'université avait donné suite à la demande du ministre concernant l'éradication des sectes » (Post Express 30 juill. 1999). La sécurité à l'université avait été réorganisée : [traduction] « une surveillance de 24 heures sur 24 des déplacements des étudiants avait été mise en place » et un programme pour conseiller les étudiants de ne pas participer aux sectes avait été créé. L'université avait également demandé au gouvernement de lui accorder des fonds supplémentaires pour améliorer le service de sécurité (ibid.).

En juillet 1999, le Post Express a signalé que 32 étudiants de la Polytechnique fédérale d'Auchi, soupçonnés d'être membres d'une secte, avaient été arrêtés à la suite d'une bagarre à l'université. Ils ont été amenés devant le gouverneur de l'État d'Edo, qui leur aurait dit que [traduction] « non seulement ils allaient être expulsés de l'université, mais ils allaient également faire l'objet de poursuites judiciaires » (6 juill. 1999).

Le 16 juillet 1999, le Post Express a signalé qu'un couvre-feu avait été décrété entre 23 h et 5 h 30 à l'Université du Nigeria, à Nsukka, afin [traduction] « d'endiguer les activités sectaires ».

À la fin juillet, l'Association nationale parents-enseignants du Nigeria (National Parent-Teacher Association of Nigeria - NAPTAN) of a diffusé une déclaration critiquant l'incapacité des autorités gouvernementales à régler le problème des activités sectaires sur les campus (ibid. 24 juill. 1999b).

Au cours d'une discussion en groupe à la fin juillet,

[traduction]
les membres du groupe ont proposé la réintroduction des postes de police dans les établissements d'enseignement postsecondaire, la mise en place d'installations récréatives, la réévaluation du processus d'admission, la réduction du nombre d'étudiants admis chaque année et l'élection des vice-chanceliers par les diverses universités.
Les participants à la discussion ont noté que certains parents et hauts fonctionnaires sont membres des sectes secrètes [...] d'où le besoin de chercher plus loin que les étudiants pour trouver une solution au problème (Abuja Mirror 28 juill.-3 août 1999).

Le groupe a également réclamé [traduction] « l'application de la loi régissant les syndicats des étudiants et celle de l'État interdisant aux gens d'adhérer aux sociétés secrètes. Il semblerait que même si ces lois donnent aux vice-chanceliers l'autorité de traduire en justice les contrevenants, rien n'a été fait à cet égard » (ibid.).

Le 31 juillet 1999, le Post Express a indiqué que le comité sénatorial de l'éducation enquêtait sur les activités sectaires et que le président du comité avait mentionné [traduction] « qu'il existait un besoin urgent de légiférer sur les règles et les pratiques qui, dans le système d'éducation du pays, encouragent le sectarisme » (31 juill. 1999).

Le 1er août 1999, 21 étudiants de la Polytechnique fédérale de Nassarawa, soupçonnés d'avoir participé à des activités sectaires, ont été arrêtés. Selon le recteur de l'université, leur arrestation était le fruit d'une collaboration entre la police, les services de sécurité de l'État et les autorités de la Polytechnique (Post Express 1er août 1999). Le recteur a affirmé qu'en 1998, des étudiants avaient été arrêtés et interrogés, mais qu'ils avaient été relâchés, faute de preuves. Il a déclaré que, selon le service de sécurité interne de l'université, les sectes Black Axe et Black Barch faisaient partie des sectes actives sur le campus (ibid.).

Le 3 août 1999, le Post Express a fait mention d'une [traduction] « action résolue » entreprise par les autorités de deux universités pour arrêter les étudiants sectaires. À l'Université d'Ilorin (UNILORN), 19 personnes ont été arrêtées, tandis que deux étudiants ont été arrêtés à l'Université des sciences et technologies (ESUT) de l'État d'Enugu, à l'aide de la collaboration d'étudiants et d'agents de sécurité de l'Université du Nigeria à Nsukka. Les étudiants qui ont été arrêtés à l'UNILORN ont été libérés sous caution, la sécurité de l'université a été resserrée et un couvre-feu a été décrété (ibid.). De plus, [traduction] « une organisation étudiante contre le sectarisme, appelée équipe d'intervention pour l'élimination des sectes secrètes et de l'abus des drogues (Secret Cult and Drug Abuse Elimination Action Team - SECDRAT), a dit qu'elle était décidée à supprimer les activités sectaires à l'UNN [Université du Nigeria à Nsukka]. [..] le groupe poursuivait son but en employant des moyens de persuasion, des pressions et des négociations » (ibid.).

À la Polytechnique d'Auchi (État d'Édo), 192 étudiants et 27 chargés de cours ont comparu devant un [traduction] « conseil sur le sectarisme » et ont nié leur appartenance à des sectes. À la suite de ces comparutions, 120 nouveaux étudiants ont dû comparaître devant le conseil après avoir été [traduction] « dénoncés » par des étudiants du premier groupe (Post Express 8 août 1999).

Le 9 août 1999, le Nigeria News Network a signalé que le Conseil des dirigeants des polytechniques du Nigeria (Council of Heads of Polytechnics in Nigeria - COHEADS) avait [traduction] « demandé que les États et les assemblées nationales adoptent des lois contre le sectarisme afin de mettre fin immédiatement à la menace » et a promis de [traduction] « faire tout son possible pour combattre le fléau au sein de ses établissements ».

Au cours d'un entretien par courrier électronique avec le Sunday Punch, Olatunji Dare, professeur de journalisme et ancien président du comité éditorial à The Guardian, a répondu ce qui suit lorsqu'on lui a demandé ce qui pourrait être fait pour [traduction] « freiner la montée de la violence sectaire qui ne cesse d'augmenter » :

[traduction]
si seulement j'avais la réponse à ce problème propre au Nigeria, qui échappe à toutes les tentatives qu'on fait pour le maîtriser! Au cours de son premier semestre à l'UNILAG, mon fils a été menacé par des sectaires. Je suis allé voir les autorités. Certains de nos amis et même des collègues pensaient que mes démarches ne feraient qu'aggraver le danger. Cela ne m'a pourtant pas dissuadé.
Les autorités ont apporté leur pleine collaboration. Elles ont élaboré un plan visant à attraper le terroriste du campus au moment où il allait recueillir de mon fils la rançon qu'il avait exigée. Dès que le terroriste est arrivé pour chercher la rançon, les agents de sécurité du campus ont commencé à le cerner, mais il a réussi à s'enfuir de justesse.
Les enquêtes ont révélé qu'il n'était même pas un véritable étudiant. Ses complices et lui ont alors compris que la partie était perdue et n'ont plus jamais harcelé mon fils.
Le sectarisme est un problème beaucoup plus sérieux que ce seul incident et beaucoup plus dangereux. Les autorités de l'université, la grande majorité des étudiants et les parents doivent s'y opposer fortement (15 août 1999).

Le Post Express a signalé que cinq étudiants de l'UNICAL avaient renoncé à leur appartenance à des sectes dont les noms n'ont pas été divulgués, et il a déclaré que [traduction] « la guerre contre le sectarisme dans les établissements d'enseignement postsecondaire du pays commence à porter ses fruits » (15 août 1999). Le vice-chancelier de l'UNICAL

[traduction]
a déclaré que les agents de sécurité examinent déjà les renseignements qui leur ont été fournis afin de dépister les sectaires sur le campus; il a ajouté que la guerre contre le sectarisme a été intensifiée davantage par les directives du ministre de l'Éducation et du président Obasanjo selon lesquelles tous les vice-chanceliers des universités devaient enrayer les activités des sectes secrètes d'ici trois mois.
Il a donné aux employés de l'Université, membres de sectes, deux semaines pour renoncer à leur appartenance, sous peine d'être congédiés. Il a ajouté que, pour l'instant, tout employé soupçonné dispose de 48 heures pour se défendre devant le comité de discipline et, si le comité n'est pas convaincu de l'innocence de l'employé, celui-ci devra comparaître devant un tribunal (ibid.).

Toutefois, le vice-chancelier ne voulait pas nommer les étudiants concernés de peur que d'autres sectaires se vengent (ibid.). Le gouvernement fédéral a fourni au vice-chancelier une liste

[traduction]
qui identifiait 36 sectes au sein des établissements d'enseignement du pays. Mentionnons notamment les suivantes : Pirate Confraternity (seadogs), Buccaneers (sea lords), Black Axe, Black Cat, Maphits Vikings, Mgba Mgba Brothers, Temple of Eden, Trojan Horse, Eiye Confraternity et The Jurists.
On trouve également les suivantes : Gentleman's club, The Fame, The Amazon (pour les femmes seulement) KKK, Royal Queen, Mafia, Neo-Black Movement, Executioners, Black Beret, Dreaded Friends of Friends, National Association of Adventures, Black Scorpion, Eagle Club, The Termites et Fraternity of Friends (ibid.).

À la fin d'août, le gouvernement nigérian [traduction] « a approuvé l'octroi d'une subvention de 154 millions de nairas à 21 universités fédérales afin de renforcer la sécurité et a souligné ainsi sa résolution de maîtriser la montée en flèchede la violence sectaire » (Nigeria News Network 27 août 1999).

Au même moment, le vice-chancelier de l'Université fédérale de l'agriculture d'Umudike aurait annoncé que malgré l'absence d'activités sectaires dans son université, l'établissement [traduction] « avait établi un comité spécial composé de 13 membres pour maintenir la sécurité et réprimer les sectes secrètes au sein de l'Université » (Post Express 31 août 1999a). Le comité était formé de [traduction] « représentants de la police, des services de sécurité de l'État, de l'administration, du syndicat des étudiants, des syndicats des professeurs, et d'autres syndicats (ibid.).

De même, l'Université de l'État de Lagos (Lagos State University - LASU) a créé un comité composé de 15 membres, qui devrait élaborer des stratégies antisectaires en [traduction] « passant au crible les étudiants et le personnel afin de découvrir les sectaires et de prendre les mesures nécessaires pour régler le problème » (Post Express 31 août 1999b). Les représentants de l'Association nationale des étudiants nigérians (National Association of Nigerian Students) de la région de Lagos ont annoncé qu'ils s'étaient [traduction] « officiellement joints à la croisade pour l'éradication du sectarisme, de l'abus des drogues et des activités criminelles sur les campus » et que leur campagne serait activement appuyée par l'organisme non gouvernemental Examination Ethics Project; cet organisme, paraît-il, est très actif dans la lutte contre le sectarisme (ibid.).

Le Post Express a également signalé que 225 étudiants de l'Université de l'État de Abia (Abia State University - ABSU) et de la Polytechnique fédérale Akanu Ibiam d'Uwana (située à Afikpo, dans l'État d'Ebonyi) avaient renoncé à leur appartenance à des sectes devant [traduction] « des milliers » et des [traduction] « centaines de milliers » de témoins à leurs établissements respectifs (31 août 1999c). Ces sectes comprendraient notamment les suivantes : Pirate Confraternity, Buccaneer, Black Axe, Black Angels, Jezebel et Eyee. Le journal a indiqué que les renonciations à l'ABSU [traduction] « ont eu lieu à la suite d'une campagne énergique contre le sectarisme, menée par les autorités de l'Université depuis que le gouvernement fédéral a donné à tous les chefs des établissements d'enseignement supérieur l'ordre d'éradiquer le sectarisme (ibid.).

En septembre, Ago-Iwoye, président d'un [traduction] « groupe d'enquête universitaire » à l'Université de l'État d'Ogun a déclaré que le groupe avait fait [traduction] « une percée et a signalé que 23 étudiants avaient comparu devant le groupe afin d'exposer des sectaires » et qu'un autre sectaire avait fait des aveux » (Post Express 15 sept. 1999).

À la mi-septembre, le Post Express a signalé que [traduction] « plus de 50 jeunes » avaient perdu la vie dans l'État de Bayelsa au cours d'un affrontement avec les forces militaires qui a duré quatre jours (16 et 17 sept. 1999). Les jeunes auraient été des membres de la secte Egbesu. Le Post Express fait mention d'un rapport de l'AFP selon lequel des jeunes ijaws avaient [traduction] « extorqué de l'argent » à des motocyclistes locaux. Les policiers ont dispersé les jeunes mais, le lendemain, ces derniers ont attaqué un poste de surveillance militaire où ils ont tué trois soldats [traduction] « pour, semble-t-il, se venger,d'un incident mortel antérieur » (16 sept. 1999). Le 17 septembre 1999, le Post Express a précisé que quatre soldats étaient morts et a signalé que des jeunes auraient été abattus après avoir été arrêtés, pendant qu'on les emmenait en prison. Un porte-parole des forces militaires a déclaré qu'une enquête allait être menée et que, si les soldats avaient commis des abus, ils feraient l'objet de sanctions (ibid.).

À la fin septembre, les autorités de l'Université de l'État de Delta (Delta State University - DELSU) ont remis à la police de l'État des armes déposées par des étudiants sectaires (Nigeria News Network 27 sept. 1999). Le commissaire de la police de l'État a félicité [traduction] « les étudiants qui ont officiellement renoncé au sectarisme » (ibid.).

Le 20 septembre 1999, le Nigeria News Network a signalé que l'Académie de la défense du Nigeria (Nigerian Defence Academy - NDA) avait expulsé 10 élèves officiers à la suite d'allégations selon lesquelles ils auraient participé à des activités sectaires.

Le ministre fédéral de l'Éducation ayant annoncé l'augmentation des fonds versés aux universités, un porte-parole de l'Exam Ethincs Project a demandé

[traduction]
l'approbation [du ministre] pour animer, en décembre de cette année, la rencontre au sommet sur la campagne contre les sectes universitaires. Cette rencontre permettra à chaque établissement d'enseignement de faire la connaissance des initiatives fructueuses des autres établissements. Il a également demandé que le gouvernement appuie Freedom 2000, initiative de partenariat parrainée par l'Exam Ethics Project. Ce partenariat, selon lui, est un réseau d'organisations, d'entreprises, d'agences, d'établissements et de particuliers ayant un but commun : aider le gouvernement dans ses efforts visant à éradiquer de façon permanente les sectes universitaires et la fraude dans les examens, afin de restituer l'excellence dans les établissements d'enseignement.
D'après lui, l'objectif immédiat du programme Freedom 2000 consiste à trouver des commanditaires pour permettre la distribution de 100 000 exemplaires du guide de la campagne contre les sectes et d'un million d'exemplaires d'affiches et de circulaires antisectaires aux établissements d'enseignement et aux bibliothèques publiques (Post Express 30 sept. 1999).

Le 20 octobre 1999, un éditorial publié dans le Vanguard souligne l'effet des efforts déployés dans le but d'éliminer les sectes.

[Traduction]
Les résultats obtenus jusqu'ici par la campagne contre le sectarisme dans nos établissements d'enseignement postsecondaire nous font croire encore plus fermement qu'aucun problème n'est pas trop difficile à surmonter pour notre pays si seulement les autorités se décident à s'y attaquer.
Ces établissements nous confirment que beaucoup de sectaires impénitents d'autrefois abandonnent aujourd'hui ces confréries redoutables. Cela nous réjouit.
Depuis que le gouvernement fédéral a déclaré la guerre au sectarisme en juillet dernier, et qu'il a, par la suite, distribué 154 millions de nairas aux autorités des universités fédérales pour financer la campagne, nous avons pu constater des faits remarquables prouvant que les sectairess ont commencé à revenir de leurs erreurs. Plusieurs ont avoué publiquement leurs fautes, ont demandé pardon et ont exprimé le désir de réintégrer la société des étudiants honnêtes. Cela nous réchauffe le cœur.
Selon les dernières nouvelles, quatre chargés de cours et 279 étudiants de l'École polytechnique d'Auchi ont renoncé récemment à leur appartenance à une secte secrète, portant à 613 le nombres de personnes à l'Université qui ont abandonné la confrérie. À l'Université de Bénin, 548 étudiants ont renoncé à leur appartenance aux diverses confréries. De plus, 300 étudiants de l'Université polytechnique fédérale d'Oko, 250 de l'Université des sciences et technologies de l'État d'Abia, 75 de l'Université Nnamdi Azikiwe d'Awka, 450 de l'Université des sciences et des technologies de l'État d'Enugu, 75 de l'Université polytechnique fédérale d'Uwana Afikpo, 61 de l'Université de l'État de Delta à Abraka et 22 de l'Université d'Uyo ont, entre autres, renoncé publiquement aux sectes.
Toutefois, nous nous préoccupons de ce qui semble être une nouvelle tendance concernant les sectaires pénitents. En effet, certains d'entre eux sont devenus des outils de chantage.
Ainsi, certains chargés de cours et étudiants qui ont lutté vaillamment contre les sectes sont accusés d'être des membres ou des parrains de sectes. De telles accusations sont de plus en plus courantes à plusieurs universités et écoles polytechniques et le problème serait particulièrement grave à l'Université fédérale d'Oko. Cette mauvaise tournure des événements risque de dévaloriser les succès déjà acquis dans la campagne contre les sectes.
Compte tenu de cette tendance malheureuse, nous incitons les divers établissements à veiller à ce que chaque cas soit étudié de façon exhaustive de sorte que les étudiants et les chargés de cours honnêtes ne deviennent pas victimes de mesures hâtives et improvisées équivalant à une chasse aux sorcières.
Si les autorités d'Oko et des autres établissements touchés jusqu'à maintenant s'attaquent franchement à ce problème, elles éviteront une autre crise; par contre, une mauvaise gestion de l'affaire risquerait précisément de provoquer une nouvelle crise.
De plus, maintenant que le délai de grâce accordé est échu, les autorités doivent veiller à ce que les anciens sectaires ne retournent pas à leurs sectes.
Les autorités universitaires doivent donc surveiller continuellement les anciens sectaires et mettre en œuvre un ensemble de mesures de réintégration destinées à les garder pleinement occupés.
Ceux qui ont refusé de renoncer à leur appartenance alors qu'ils en avait encore la chance doivent, une fois arrêtées, être poursuivis en justice sans indulgence, de manière à dissuader les autres.

Les renseignements suivants ont été fournis le 2 novembre 1999 pendant un entretien téléphonique avec la première dirigeante d'Alliances pour l'Afrique (voir ci-dessous la liste des références), qui est d'origine nigériane elle-même et qui a visité le pays en août 1999. La première dirigeante a déclaré que le gouvernement fédéral venait de faire une annonce importante concernant les sectes et qu'on avait accordé une attention particulière à la situation au Nigeria. Elle a qualifié les sectes d'organismes [traduction] « très dangereux [et] monstrueux », qui ont des [traduction] « rites d'initiation terrifiants », tels le viol, la mutilation et des activités criminelles comme le vol à main armée. Elle a parlé d'une [traduction] « véritable crise au pays » en ce qui concerne les sectes. Elle a mentionné que la première secte secrète avait été créée il y a bien des années par Wole Soyinka dans le but d'imiter le bon travail communautaire effectué par beaucoup de confréries dans les universités américaines. Toutefois, la première dirigeante a déclaré que les sociétés secrètes s'étaient transformées en raison des années de régime militaire et des effets des politiques de rajustements structurels

Elle a affirmé que le gouvernement [traduction] « a déclaré une guerre totale » aux sectes universitaires et que, pour le président Obasanjo, la résolution de ce problème est une priorité très importante. Toutefois, selon elle, les autorités gouvernementales sont incapables de protéger les étudiants, malgré la volonté exprimée actuellement par les autorités. Elle a dit que dans tous les établissements d'enseignement postsecondaire, et particulièrement dans les plus anciennes, les étudiants risquent de se heurter à des sectes. Elle a affirmé que certains parents choisissent maintenant de ne pas envoyer leurs enfants dans les établissements d'enseignements postsecondaire parce qu'ils craignent les activités sectaires. Sa propre mère n'a pas voulu que ses sœurs aillent étudier dans les universités nigérianes. Elles ont donc effectué leurs études postsecondaires hors du Nigeria.

Cependant, la première dirigeante a souligné que, pour déterminer avec certitude si les autorités peuvent protéger les étudiants, il faut obtenir des renseignements concernant l'établissement précis, la secte et la période, car différentes sectes sont actives dans différents établissements et les réactions des autorités varient selon la période.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

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Alliances for Africa, Londres. 2 novembre 1999. Entretien téléphonique avec la directrice générale. Alliances for Africa est une petite organisation non gouvernementale spécialisée dans les domaines des droits de la personne, de la résolution des conflits et du développement.durable. Au cours de l'entretien téléphonique du 2 novembre 1999, la directrice générale a déclaré que les activités des Alliances au R.-U. visent surtout à aider divers intervenants, dont le gouvernement britannique, à se faire une meilleure idée des enjeux des dossiers de l'immigration et du statut de réfugié. En Afrique, l'organisation est active dans plusieurs pays (dont le Nigeria, le Kenya, la Sierra Leone et la République démocratique du Congo) où elle offre des programmes de formation et de renforcement des moyens d'actionis à des ONG.

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