World Report 2011

Les violences racistes et xénophobes ainsi que le discours politique hostile continuent de représenter un problème pressant. Au mois de janvier, onze travailleurs migrants saisonniers originaires d'Afrique ont été gravement blessés lors de fusillades depuis des voitures et d'agressions visant la foule sur une période de trois jours à Rosarno, en Calabre. Au moins dix autres migrants, dix agents de la force publique et quatorze résidents locaux ont dû bénéficier d'un traitement médical. Plus de mille migrants ont quitté la ville à la suite de ces violences, la majorité d'entre eux ayant été évacués par des membres de la force publique. De nombreux pays ont exprimé leur préoccupation face au racisme et à la xénophobie en Italie pendant son Examen Périodique Universel qui s'est tenu lors du Conseil des droits de l'homme (CDH) des Nations Unies en février.

Les Roms et les Sintis ont continué de subir des niveaux élevés de discrimination et de souffrir de pauvreté et de conditions de vie déplorables tant dans les camps autorisés que ceux non autorisés. Les Roms d'Europe de l'Est, originaires principalement de Roumanie et vivant dans des campements sauvages, ont été confrontés à des expulsions forcées et des incitations financières pour rentrer dans leurs pays d'origine. En octobre, le Comité européen des Droits sociaux du Conseil de l'Europe a publié des conclusions du mois de juin condamnant l'Italie pour discrimination à l'encontre des Roms en matière de logement, d'accès à la justice et d'aide économique et sociale.

L'Italie a continué d'expulser des terroristes présumés vers la Tunisie, dont Mohamed Mannai en mai, en dépit du risque de mauvais traitement, des interventions incessantes de la CEDH et de sa condamnation par le Conseil de l'Europe. Une résolution adoptée en juin par son Comité des Ministres a réitéré l'obligation de l'Italie de se conformer aux décisions de la CEDH.

Le Comité européen pour la prévention de la torture a affirmé dans un rapport du mois d'avril que l'Italie violait le principe de non-refoulement lorsqu'elle interceptait les migrants tentant d'atteindre l'Italie par bateau et les renvoyait en Libye sans vérifier si des personnes nécessitaient une protection internationale. Deux responsables italiens ont été poursuivis devant un tribunal en Sicile pour leur rôle dans le renvoi de 75 personnes en Libye sur un bateau de la Police Financière Italienne en août 2009.

L'Italie avait refusé l'asile à une douzaine d'Érythréens qu'elle avait renvoyés en Libye en 2009 où, aux côtés de centaines d'autres Érythréens, ils ont été victimes de mauvais traitements, de détention abusive et de menaces d'expulsion vers l'Érythrée.

Au mois de mai, une cour d'appel de Gênes a déclaré coupables 25 agents de police sur 29 pour des violences contre des manifestants lors du sommet du G8de 2001, annulant les acquittements prononcés par un tribunal inférieur. Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il ne suspendrait pas les agents. Des appels contre la décision du mois de mai sont en cours au moment où nous rédigeons cet article.

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