Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada
1. Aperçu
Selon le Bureau de la protection du citoyen (Defensoría del Pueblo) de Colombie, au cours des 5 dernières années, tous les groupes criminels en Colombie ont [traduction] « pris de l’expansion » et sont devenus « plus forts », surtout le Clan du golfe (Colombie 2025-02-16, 4). La même source ajoute que les groupes criminels [traduction] « ont de l’influence » dans 73 p. 100 des municipalités de Colombie (soit 809) (Colombie 2025-02-16, 4). D’après le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’année 2024 la situation en Colombie est devenue [traduction] « pire » sur le plan humanitaire, car des groupes criminels se sont scindés en factions et se sont « organisés différemment », des conflits territoriaux se sont envenimés, les affrontements armés se sont multipliés et, « dans des régions sous le contrôle de groupes armés, les mécanismes de contrôle sur les civils ont été resserrés » (2025-03-07). L’Initiative mondiale contre la criminalité organisée transnationale (Global Initiative Against Transnational Organized Crime – GI-TOC), [traduction] « une organisation indépendante de la société civile ayant son siège à Genève » (GI-TOC s.d.), signale que les groupes criminels en Colombie évoluent dans [traduction] « un milieu instable qui change rapidement », où il est nécessaire de conclure des alliances avec d’autres groupes criminels pour diviser le territoire et avoir le contrôle de sources de revenus illicites (2025-02-13).
D’après InSight Crime, un groupe de réflexion et un média sans but lucratif qui étudie le crime organisé dans les Amériques (InSight Crime s.d.), le milieu du crime organisé en Colombie [traduction] « est très fragmenté », comptant parmi ses acteurs divers groupes dissidents et des guérilleros ayant repris les armes qui se livrent principalement à la production, au trafic et à la distribution de drogues, ainsi qu’à « l’extraction minière illégale, au passage de clandestins, au trafic d’armes, au blanchiment d’argent, à la contrebande et à l’extorsion » (2024-07-31). De même, Human Rights Watch souligne que de nombreux groupes criminels actifs en Colombie sont financés par des activités illicites comme l’extraction minière illégale et le trafic de la drogue (2025-01-16). InSight Crime fait observer que des groupes criminels en Colombie établissent des partenariats avec des [traduction] « mafias » d’un peu partout dans le monde, et se taillent ainsi une place dans le commerce de la drogue au pays (2024-07-31). La même source ajoute que la frontière [traduction] « extrêmement poreuse » que la Colombie partage avec le Venezuela et d’autres pays limitrophes permet « le passage continu de drogues, de produits de contrebande, d’armes et de migrants, entre autres cargaisons illégales » (InSight Crime 2024-07-31).
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, [traduction] « le nombre de personnes touchées par le conflit armé et la violence au cours du premier trimestre de 2025 est quatre fois plus élevé que le nombre enregistré pour la même période en 2024 », ce qui a entraîné des « déplacements forcés, des confinements et des restrictions à la mobilité et à l’accès », tout particulièrement dans la région du Pacifique et près de la frontière vénézuélienne (Nations Unies 2025-05-16, 1). Des affrontements violents entre groupes armés ayant débuté en janvier 2025 dans la région du Catatumbo, à la frontière du Venezuela, ont fait des morts [78 victimes du 16 janvier au 8 mars (Human Rights Watch 2025-03-26)] et ont entraîné le déplacement forcé de plus de 50 000 personnes (GI-TOC 2025-02-13; Human Rights Watch 2025-03-26). Des sources signalent qu’un différend a éclaté entre l’ELN et le 33e Front [1], une faction dissidente des FARC, à propos du contrôle des économies illicites de la région (GI-TOC 2025-02-13) ou que l’ELN a pris pour cible des partisans présumés du 33e Front dans une campagne visant à reprendre du territoire dans la région du Catatumbo (Human Rights Watch 2025-03-26).
1.1 Principaux groupes criminels
Des sources signalent que les groupes armés actifs en Colombie sont notamment les suivants :
- l’ELN;
- le Clan du golfe;
- des factions dissidentes des FARC, [[traduction] « en particulier » l’État-major central (Estado Mayor Central – EMC) et, « dans une moindre mesure », la Seconde Marquetalia (Segunda Marquetalia) (InSight Crime 2024-07-31)] (Human Rights Watch 2025-01-16; InSight Crime 2024-07-31).
L’organisation Human Rights Watch écrit que de [traduction] « [n]ombreux » groupes du genre sont actifs en Colombie et que « [b]eaucoup […] ont entre eux des liens fluctuants et complexes »; « certains » sont mêlés à des « conflits armés non internationaux » (2025-01-16). Selon InSight Crime, parmi les successeurs des groupes paramilitaires ayant une [traduction] « importante présence sur le territoire » et qui mènent des activités criminelles lucratives, on trouve Los Pachenca, Los Caparros [aussi appelés le Front Virgilio Peralta Arenas] et Los Puntilleros (2024-07-31). En février 2025, le Bureau de la protection du citoyen de Colombie a publié une liste des groupes criminels responsables de crises humanitaires ayant cours un peu partout dans le pays, laquelle liste comprend les groupes suivants :
- l’ELN et Comuneros del Sur, un groupe s’étant scindé de l’ELN;
- l’EMC et le 57e Front Yair Bermúdez (Frente 57 Yair Bermúdez), un groupe s’étant scindé de l’EMC;
- les Commandos de la frontière (Comandos de la Frontera – CDF);
- le Clan du golfe;
- l’État-major des blocs et des fronts (Estado Mayor de los Bloques y Frentes – EMBF);
- Los Pachenca;
- Los Shotas;
- Los Espartanos (Colombie 2025-02-16, 1).
D’après le Projet de données sur les lieux et les évènements de conflits armés (Armed Conflict Location & Event Data – ACLED), une organisation à but non lucratif établie aux États-Unis qui recueille des données sur les violences politiques et les manifestations dans diverses régions du monde (ACLED s.d.), en 2024, la [traduction] « [p]lupart » des cas de violence opposant des groupes armés et les forces de sécurité concernaient le Clan du golfe, l’EMC ou l’ELN (2024-12-12). Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas souligne quant à lui que les 5 groupes criminels [traduction] « les plus grands et les plus puissants » en Colombie sont l’ELN, le Clan du golfe, l’EMC, la Seconde Marquetalia et Los Pachenca (Pays-Bas 2024-06, 18, 24, 25).
1.2 Zones d’opération et relations entre les groupes criminels
Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas signale que, en raison des luttes incessantes entre les groupes et de la [traduction] « mobilité » de ceux-ci, il est dur de savoir avec exactitude quel territoire contrôle chaque groupe; toutefois, aucun groupe criminel n’assure une « présence totale dans un département » (Pays-Bas 2024-06, 18). La Fondation pour la paix et la réconciliation (Fundación Paz & Reconciliación – Pares), un groupe de réflexion et ONG qui mène des recherches à l’appui de la démocratie, de la paix et de la justice en Colombie (Pares s.d.), a publié une carte interactive qui indique la présence de différents groupes criminels dans les diverses régions de la Colombie en 2024 et précise le nombre de municipalités où certains groupes mènent leurs activités :
- Clan du golfe : 316 municipalités
- ELN : 231 municipalités
- EMC : 209 municipalités
- Seconde Marquetalia : 65 municipalités
- Los Pachenca : 14 municipalités (Pares [2025]).
Il est écrit dans un rapport publié en 2024 et préparé par le Bureau de la protection du citoyen de Colombie que le Clan du golfe a une [traduction] « présence » dans 392 municipalités; l’ELN, dans 232; l’EMC, dans 234; la Seconde Marquetalia, dans 65; et d’autres « groupes du crime organisé », dans 184 (Colombie 2024, 21). On peut également lire dans ce rapport que, de 2019 à 2024, ces chiffres ont augmenté de 84 p. 100 pour le Clan du golfe, de 56 p. 100 pour l’ELN et de 141 p. 100 pour les factions dissidentes des FARC (Colombie 2024, 22, 23). La fondation Pares dresse aussi la liste des municipalités où sont présents des groupes criminels, par département :
Département | Groupes criminels présents | Nombre de municipalités où les groupes sont présents |
---|---|---|
La Guajira | Clan du golfe | 8 |
ELN | 6 | |
Los Pachenca | 5 | |
Magdalena | Clan du golfe | 20 |
Los Pachenca | 5 | |
Atlántico | Clan du golfe | 11 |
Los Pachenca | 2 | |
ELN | 1 | |
Bolívar | Clan du golfe | 28 |
ELN | 17 | |
EMC | 7 | |
Seconde Marquetalia | 2 | |
Cesar | Clan du golfe | 19 |
ELN | 15 | |
EMC | 6 | |
Los Pachenca | 2 | |
Norte de Santander | ELN | 24 |
Clan du golfe | 10 | |
EMC | 7 | |
Ejército Popular de Liberación | 4 | |
Sucre | Clan du golfe | 26 |
Córdoba | Clan du golfe | 30 |
EMC | 4 | |
Antioquia | Clan du golfe | 66 |
ELN | 33 | |
EMC | 19 | |
Los Caparros | 3 | |
Santander | Clan du golfe | 9 |
ELN | 9 | |
Chocó | Clan du golfe | 31 |
ELN | 28 | |
Risaralda | ELN | 3 |
Clan du golfe | 1 | |
Caldas | ELN | 1 |
Clan du golfe | 1 | |
Cundinamarca | Clan du golfe | 2 |
Bogotá (district de la capitale) | Clan du golfe | 1 |
Los Caparros | 1 | |
Boyacá | ELN | 8 |
Clan du golfe | 2 | |
EMC | 1 | |
Arauca | ELN | 7 |
EMC | 7 | |
Casanare | Clan du golfe | 11 |
EMC | 7 | |
ELN | 5 | |
Valle del Cauca | EMC | 21 |
ELN | 7 | |
Clan du golfe | 5 | |
Seconde Marquetalia | 1 | |
Tolima | EMC | 8 |
Clan du golfe | 6 | |
Seconde Marquetalia | 2 | |
Huila | EMC | 14 |
Seconde Marquetalia | 6 | |
ELN | 3 | |
Meta | Clan du golfe | 14 |
EMC | 11 | |
Seconde Marquetalia | 3 | |
Vichada | Clan du golfe | 4 |
Seconde Marquetalia | 3 | |
EMC | 3 | |
ELN | 3 | |
Cauca | EMC | 40 |
ELN | 29 | |
Seconde Marquetalia | 9 | |
Clan du golfe | 1 | |
Nariño | ELN | 26 |
EMC | 16 | |
Autodefensas Unidas de Nariño | 12 | |
Seconde Marquetalia | 11 | |
Clan du golfe | 9 | |
Putumayo | Seconde Marquetalia | 8 |
EMC | 6 | |
ELN | 1 | |
Caquetá | Seconde Marquetalia | 13 |
EMC | 11 | |
Guaviare | EMC | 4 |
Guainía | ELN | 5 |
EMC | 4 | |
Seconde Marquetalia | 3 | |
Clan du golfe | 1 | |
Vaupes | EMC | 6 |
Amazonas | EMC | 7 |
Seconde Marquetalia | 4 |
(Pares [2025])
Selon le Bureau de la protection du citoyen, on compte actuellement [traduction] « au moins » 11 urgences humanitaires en Colombie attribuables aux activités de groupes criminels, dans les régions suivantes :
- région du Catatumbo, département du Norte de Santander;
- département du Chocó;
- département du Nariño;
- département du Cauca;
- région du Pacifique, département de la Valle del Cauca;
- municipalités de Briceño, de Yarumal et de Valdivia, département de l’Antioquia;
- région du Magdalena Medio, département de l’Antioquia;
- région du Bajo Cauca, département de l’Antioquia;
- région de la Sierra Nevada;
- région de la Serranía del Perijá;
- département de l’Arauca;
- départements du Meta et du Guaviare;
- département du Putumayo;
- département du Tolima (Colombie 2025-02-16, 1-4).
Selon Amnesty International, les signalements pour [traduction] « atteintes au droit international humanitaire » reçus en 2024 touchaient « en particulier » les départements de l’Arauca, du Caquetá, du Cauca, du Chocó, de l’Antioquia (région du Magdalena Medio), du Nariño, du Putumayo et de la Valle del Cauca (2025-04-29). Dans les profils des principaux groupes criminels actifs en Colombie dressés par InSight Crime, l’organisation donne leurs zones d’opération et précise les alliances et les rivalités :
Principaux groupes criminels | Département(s)/ Zone(s) d’opération | Relations avec d’autres groupes criminels | Sources | |
---|---|---|---|---|
Alliances | Rivalités | |||
CDF | zone principale : Sud du Putumayo, le long de la frontière avec l’Équateur (zones rurales) Autres zones : Amazonas, Caquetá, Cauca, Nariño |
Constru, Seconde Marquetalia (alliance [traduction] « rompue » depuis novembre 2024) | Front Carolina Ramirez [traduction] « sous l’égide de l’EMC » (InSight Crime 2024-06-14)] | InSight Crime 2025-01-30 |
Los Caparros | Antioquia, Córdoba | [traduction] « temporair[ement] » avec les Paisas, les 18e et 36e Fronts de « [’ancienne mafi[a] des FARC » et l’ELN | Clan du golfe, Front Julio César Vargas à Cáceres, Front Francisco Morelos Peñate à Caucasia, Front Rubén Darío Ávila dans le Nord de Tarazá | InSight Crime 2024-01-15 |
EMC | [traduction] « bastions » : Guaviare, Meta, Caquetá, Vaupés et Guainía présence : Amazonas (frontière avec le Brésil et le Pérou); Putumayo (frontière avec l’Équateur); Casanare, Arauca et Norte de Santander (frontière avec le Venezuela); Cauca, Valle del Cauca et Nariño (côte du Pacifique) |
Cartels brésiliens et mexicains | ELN, Seconde Marquetalia, CDF | InSight Crime 2024-06-14 |
ELN | [traduction] « bastions » : Chocó, Norte de Santander et Arauca « positions stratégiques » : Antioquia, Bolívar, Cauca, Valle del Cauca, Nariño et Vichada |
Seconde Marquetalia | « large éventail » d’ennemis, dont le Clan du golfe, l’EMC et le 10e Front de l’ancienne mafia des FARC | InSight Crime 2024-06-18 |
Clan du golfe | présent dans [traduction] « au moins » 20 départements « bastion » : golfe d’Urabá dans l’Antioquia et le Chocó [frontière avec le Panama], jusque dans le Córdoba présence « importante » le long de la côte antillaise; à Medellín (Antioquia); et dans les départements suivants : La Guajira, Santander, Valle del Cauca et Norte de Santander |
Los Rastrojos; groupes criminels internationaux comme le Cartel de Sinaloa (Mexique), la mafia 'Ndrangheta (Italie) et des groupes criminels des Balkans | ELN, Los Pachenca | InSight Crime 2025-03-18 |
Los Pachenca | [traduction] « bastion »: Sierra Nevada de Santa Marta (Magdalena) « influence » le long de la frontière vénézuélienne dans La Guajira et dans le Nord du Cesar |
Clan du golfe (auparavant), petits réseaux de trafiquants de drogue, petits « gangs de tueurs à gages » | Clan du golfe (depuis 2021) | InSight Crime 2024-10-11 |
Seconde Marquetalia | le long de la frontière que partage la Colombie et le Venezuela, dans l’Arauca, le Nord de l’Antioquia et le Sud du Córdoba | ELN | 10e Front anciennement rattaché aux FARC, EMC | InSight Crime 2022-07-05; InSight Crime 2024-06-14; InSight Crime 2024-06-18 |
2. Clan du golfe
2.1 Zones d’opération
L’organisation International Crisis Group (Crisis Group) signale que le [traduction] « bastion » du Clan du golfe se situe le long de la côte de l’Atlantique et que, de là, le groupe contrôle « certaines des principales routes de la drogue du pays ainsi que des réseaux de passage de clandestins » et « maintient son emprise par la force sur de nombreuses collectivités » (2024-03-19, sect. « Principal Findings »). D’après l’ACLED, le Clan du golfe a une [traduction] « présence notable » dans les départements de l’Antioquia, du Bolívar, du Cesar, du Chocó, du Córdoba et du Sucre (2024-11-04). S’appuyant sur l’entretien mené avec un haut gradé de l’armée colombienne, le Crisis Group souligne que le Clan du golfe [traduction] « contrôl[e] de larges bandes de territoire le long du fleuve Magdalena », dans le Sud du Bolívar (2024-03-19, 21). Selon InSight Crime, le Clan du golfe [traduction] « consolide toujours plus […] son pouvoir » au Chocó (2025-02-27).
Reprenant des propos tenus par des représentants de l’armée et du gouvernement avec qui il s’est entretenu, le Crisis Group souligne que le Clan du golfe exerce aussi une [traduction] « influence » sur la vente de drogues dans les villes de la Colombie, bien que, « [d]ans la plupart des cas », il « semble sous-traiter le trafic à des groupes criminels locaux » (2024-03-19, 24-25). Le Crisis Group fournit les renseignements suivants, provenant des entretiens qu’il a menés avec des représentants des autorités civiles et militaires ainsi que d’anciens membres du Clan du golfe :
[traduction]
Les Gaitanistas disent qu’ils cherchent à contrôler la côte de l’Atlantique et la côte du Pacifique, de même que le centre économique de la Colombie, et ils semblent œuvrer à l’atteinte de ce but. Le groupe « est en constante expansion », d’après un officier de l’armée. « Il s’installe un peu partout. » […] [L]es Gaitanistas ont la capacité de faire du trafic et de mener des opérations précises dans de nombreuses grandes villes, notamment dans des districts contrôlés par des rivaux. Ils s’imposent sur de nouveaux territoires dans l’Antioquia, la Valle del Cauca, le Chocó, le Bolívar, le Cesar, La Guajira, le Meta, le Casanare et le Vichada, ainsi que dans la région du Catatumbo (2024-03-19, 26, renvois omis).
2.2 Relations avec d’autres groupes criminels
Selon l’ACLED, un conflit a éclaté entre le Clan du golfe et l’ELN à cause de l’expansion de cette dernière dans l’Antioquia, le Bolívar et le Chocó (2024-11-04). Le Crisis Group fait observer, s’appuyant sur des entretiens avec un officier de l’armée et des leaders locaux, que le Clan du golfe cherche à étendre son influence dans les territoires contrôlés par l’ELN et l’EMC dans le Sud du Bolívar, et qu’un conflit a éclaté entre le Clan du golfe et l’ELN en 2023 dans la région charbonnière du Cesar et à Segovia, dans l’Antioquia (2024-03-19, 21-22). L’ACLED signale également que, dans les départements du Cesar et du Córdoba, Los Pachenca et des factions dissidentes des FARC s’opposent à la présence du Clan du golfe (2024-11-04).
D’après un communiqué de presse du Bureau de la protection du citoyen, le Clan du golfe se sert de groupes alliés, dont l’Oficina de San Andresito et Los Boyacos, pour s’opposer à Tren de Aragua à Bogotá [voir la section 6 de la présente Réponse] (Colombie 2024-02-27).
3. ELN
Pour obtenir des renseignements sur l’ELN, ses activités et ses zones d’opération ainsi que sa capacité de retrouver des personnes, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information COL201938 publiée en juillet 2024.
3.1 Zones d’opération
L’organisation InSight Crime signale que l’ELN est active dans [traduction] « au moins 231 municipalités dans 19 départements de Colombie », et ses « bastions » se trouvent dans le Chocó, le Norte de Santander et l’Arauca (2024-06-18). La même source écrit dans un autre article que l’ELN [traduction] « domin[e] » à la frontière colombo-vénézuélienne, « une zone clé pour le trafic de la drogue où les forces de sécurité de la Colombie ne se rendent pas » (InSight Crime 2025-02-27). Selon des sources, le contrôle de la région du Catatumbo, dans le Norte de Santander, a pendant plusieurs années été [traduction] « partag[é] » entre l’ELN et d’autres groupes armés, qui avaient un accord mutuel à ce sujet (GI-TOC 2025-02-13; Human Rights Watch 2025-03-26). Cependant, Human Rights Watch souligne que, en janvier 2025, l’ELN a lancé une violente campagne visant à s’emparer de [traduction] « grandes zones » de la région, qui est un « lieu stratégique pour la production et le trafic de la drogue » (2025-03-26). De même, on peut lire dans un article publié en janvier 2025 par l’Agence France-Presse (AFP) que l’ELN est en campagne pour [traduction] « affirmer son contrôle » d’une région stratégique, le long de la frontière au Catatumbo (2025-01-24).
3.2 Relations avec d’autres groupes criminels
D’après El Espectador, un journal en espagnol en Colombie, le régime de Nicolás Maduro au Venezuela est [traduction] « un refuge pour les groupes criminels qui trempent dans le trafic de la drogue », dont fait partie l’ELN (2025-03-08). Selon InSight Crime, l’ELN profite [traduction] « depuis des années » d’une « relation symbiotique » avec le gouvernement du Venezuela, qui lui permet de se livrer « en toute liberté » à ses activités en sol vénézuélien et d’accroître sa puissance par rapport à ses rivaux dans cette région, par exemple les factions dissidentes des FARC (2025-02-27). L’AFP signale que, d’après des sources de renseignement de la Colombie, l’ELN tire parti depuis longtemps du soutien et de la protection du Venezuela, [traduction] « certains de ses dirigeants vivant vraisemblablement de l’autre côté de la frontière » (2025-01-24). De même, le Guardian écrit que les liens entre le président du Venezuela et l’ELN [traduction] « ne sont depuis des années un secret […] pour personne » (2025-01-27). À titre d’exemple, Human Rights Watch souligne dans un document paru en 2022 que des membres des forces armées et de la garde nationale du Venezuela [traduction] « ont participé à des opérations conjointes avec des guérilleros de l’ELN et ont été complices des violences perpétrées par le groupe » (2022-03-28).
Selon la Fondation Idées pour la paix (Fundación Ideas para la Paz – FIP) [2], l’ELN jouissait du soutien du Front de guerre oriental (Frente de Guerra Oriental), un groupe armé établi dans l’Arauca, pendant sa campagne contre le 33e Front dans la région du Catatumbo au début de 2025 (FIP 2025-03-27). InSight Crime souligne en février 2025 que l’ELN a ravivé un conflit l’opposant au 10e Front, une faction dissidente des FARC, dans l’Arauca (2025-02-27).
4. Los Pachenca
4.1 Zones d’opération
D’après Colombia Reports, un site d’actualités en anglais, Los Pachenca [traduction] « dominent le crime organisé » dans la ville de Santa Marta et dans le massif de la Sierra Nevada (2024-08-08). L’organisation InSight Crime signale que l’assise du pouvoir du groupe Los Pachenca se trouve près de Santa Marta dans la région de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le département du Magdalena, et que le groupe [traduction] « contrôle les routes du trafic de la drogue et exploite de vastes réseaux d’extorsion » dans ce secteur; toutefois, « son influence s’étend » jusqu’à la frontière du Venezuela dans La Guajira et le Nord du Cesar (2024-10-11).
4.2 Relations avec d’autres groupes criminels
Selon InSight Crime, le Clan du golfe a, à différentes époques, été l’un des [traduction] « principaux alliés » et l’un des « pires ennemis » de Los Pachenca (2024-10-11). La même source ajoute que, depuis 2021, les 2 groupes criminels [traduction] « se livr[ent] une guerre brutale » pour le contrôle du commerce de la drogue dans les départements du Magdalena, de La Guajira et du Cesar (InSight Crime 2024-10-11). Par le passé, le groupe Los Pachenca avait établi des alliances avec des [traduction] « réseaux de trafic de drogue de plus petite envergure », notamment dans le port de Santa Marta, et avec des « gangs de tueurs à gages de petite taille », surtout dans les centres urbains où opèrent les gangs (InSight Crime 2024-10-11).
Selon des sources, le groupe Los Pachenca tente depuis 2022 d’entreprendre des pourparlers de paix avec le gouvernement de la Colombie (Colombia Reports 2024-08-08; InSight Crime 2024-10-11). Les mêmes sources ajoutent que le président de la Colombie a autorisé le début des négociations avec le groupe en août 2024 (InSight Crime 2024-10-11; Colombia Reports 2024-08-08). D’après un rapport paru en mars 2025 sur la consolidation de la paix en Colombie établi sous la coordination de la GI-TOC et rédigé par des chercheurs, parmi lesquels certains travaillent à la GI-TOC, les négociations entre le groupe et le gouvernement [traduction] « en sont toujours à la phase exploratoire » (Johnson, et al. 2025-03, 15).
5. Factions dissidentes des FARC
Pour obtenir des renseignements sur les factions dissidentes des FARC, y compris l’EMC et la Seconde Marquetalia, leurs activités et leurs zones d’opération ainsi que leur capacité à retrouver des personnes, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information COL201939 publiée en juillet 2024.
5.1 Zones d’opération
Selon l’ACLED, les factions dissidentes des FARC ont regagné du territoire dans les départements du Cauca, du Meta, du Putumayo et de la Valle del Cauca (2024-11-04). La même source ajoute que, dans le Cauca et la Valle del Cauca, il y a régulièrement des conflits entre ces groupes et l’ELN (ACLED 2024-11-04).
L’organisation InSight Crime signale que les zones d’opération de la Seconde Marquetalia sont [traduction] « limitées à quelques bastions le long de la frontière séparant la Colombie et le Venezuela et dans des départements du Sud-Ouest de la Colombie comme le Nariño, le Cauca et le Putumayo » (2024-06-27). La même source ajoute que, même dans ces départements, la Seconde Marquetalia [traduction] « n’a pas la capacité militaire pour agir seule » en raison de la guerre qui l’a opposée au 10e Front, une faction dissidente des FARC, et à l’ELN à la frontière vénézuélienne en 2021 (InSight Crime 2024-06-27).
Toujours selon InSight Crime, le 33e Front est [traduction] « présent » dans le Norte de Santander (2024-06-14). La FIP signale que le 33e Front est de plus en plus présent dans la région du Catatumbo, mais que l’ELN s’est réapproprié 90 p. 100 du territoire du 33e Front depuis le début de l’attaque qu’elle a lancée en janvier 2025 (2025-03-27).
5.2 Relations avec d’autres groupes criminels
D’après l’ACLED, des affrontements violents opposent des factions dissidentes des FARC qui sont rivales et qui [traduction] « se battent pour établir leur domination territoriale »; il s’agit notamment du groupe Gentil Duarte contre la Seconde Marquetalia dans le Meta et des CDF contre le groupe Carolina Ramirez dans le Putumayo (2024-11-04).
Selon InSight Crime, la Seconde Marquetalia a forgé des alliances [traduction] « avec des organisations locales plus fortes », dont l’ELN et les CDF, à la suite d’une guerre l’ayant opposée à l’ELN et au 10e Front, une faction dissidente des FARC, de laquelle elle est ressortie affaiblie (2024-06-27).
La FIP fait état [traduction] « [d’] ententes » que le 33e Front a établies avec les autorités politiques et militaires du Venezuela depuis sa création en 2017 (2025-03-27). Le groupe est également [traduction] « accus[é] par l’ELN » de s’être allié au Clan du golfe dans la région colombienne du Catatumbo, un état de fait qui a aggravé le conflit existant entre ces deux groupes rivaux (FIP 2025-03-27). Les affrontements entre les deux groupes étaient à l’origine de la [traduction] « crise humanitaire » ayant frappé la région du Catatumbo en janvier 2025 (FIP 2025-03-27).
Selon InSight Crime, il y a eu des affrontements armés opposant l’EMC et l’EMBF au début de 2025 dans la région de l’Amazone, dans le Sud-Est de la Colombie (2025-02-27). La même source ajoute que, le long de la côte Pacifique de la Colombie, dans le département du Cauca, l’EMC a plusieurs fois violemment entré en conflit avec le 57e Front, qui mène ses opérations dans les régions rurales du Sud de la Valle del Cauca, et tente d’étendre son influence jusque dans le Cauca (InSight Crime 2025-02-27). L’EMC livre également bataille à l’ELN, à la Seconde Marquetalia et aux forces de sécurité colombiennes (InSight Crime 2025-02-27).
6. Tren de Aragua
Selon l’AFP, Tren de Aragua est l’un des plus grands groupes criminels du Venezuela et il mène ses opérations [traduction] « dans toute l’Amérique latine » (2025-01-24). De même, InSight Crime écrit que le groupe est, au Venezuela, [traduction] « l’acteur criminel aux origines locales numéro un » et qu’il a « réussi à étendre son pouvoir par-delà les frontières » (2025-04-25). On peut lire dans le Guardian que Tren de Aragua constitue [traduction] « une grave menace à la sécurité publique dans au moins trois pays autres que le Venezuela », dont la Colombie (2024-11-01). D’après InSight Crime, Tren de Aragua dispose d’une [traduction] « cellule permanente en Colombie » (2025-04-25).
Il est écrit dans un article de l’Associated Press (AP) que les activités criminelles de Tren de Aragua comprennent le passage de clandestins, l’extorsion, l’exploitation sexuelle et le trafic de drogues (2025-02-06). Selon des sources policières dont les propos sont cités dans un article publié par France 24 avec le concours de l’AP, l’AFP et Reuters, le groupe est aussi l’auteur d’enlèvements et de manœuvres de blanchiment d’argent (France 24 avec l’AP, l’AFP & Reuters 2024-07-12). D’après la BBC, le groupe se livre à [traduction] « du trafic sexuel, des meurtres sur gages et des enlèvements » (2024-07-01). La fondation Pares souligne que Tren de Aragua est l’une des [traduction] « principales causes » de la hausse des cas d’extorsion observée en 2024 (2024-12-20).
6.1 Zones d’opération en Colombie
L’organisation InSight Crime fait observer que le groupe mène ses activités surtout [traduction] « dans les secteurs frontaliers où se trouvent des passages souvent empruntés par des migrants vénézuéliens qui traversent de manière irrégulière », notamment dans la région frontalière située entre l’État de Táchira, au Venezuela, et le département du Norte de Santander, en Colombie (2025-04-25). Daniela Mogollón, chercheuse junior pour la FIP, et Angie Durán, chercheuse à l’Association pour l’environnement et la société (Asociación Ambiente y Sociedad) [3], déclarent dans un article préparé pour La Silla Vacía [4] que Tren de Aragua [traduction] « dirige » des réseaux de traite de personnes dans le Norte de Santander, en collaboration avec d’autres groupes criminels organisés (Mogollón & Durán 2024-09-26).
De plus, InSight Crime souligne que le groupe a des cellules en zones urbaines, là où se trouve une forte concentration de migrants vénézuéliens, notamment à Bogotá (2025-04-25). Le Bureau de la protection du citoyen de Colombie signale que Tren de Aragua est aussi actif à Barranquilla, dans le département de l’Atlántico (Colombie 2024, 61).
6.2 Relations avec d’autres groupes criminels en Colombie
Selon InSight Crime, Tren de Aragua a [traduction] « de nombreux liens avec le crime organisé et les gangs dans les prisons » (2025-04-25). La source ajoute que Tren de Aragua a [traduction] « affronté de nombreux groupes », y compris l’ELN, pour le contrôle de la frontière colombo-vénézuélienne (InSight Crime 2025-04-25). On peut lire dans un communiqué de presse diffusé par le Bureau de la protection du citoyen en février 2024 que les conflits opposant Tren de Aragua et le Clan du golfe ont provoqué une flambée de violence dans 9 secteurs de Bogotá, qui a touché 11,8 p. 100 des habitants de la ville (Colombie 2024-02-27). La source signale que les crimes étaient le fait d’alliés des groupes antagonistes et précise que Tren de Aragua finance Los Satanás, qui cherche à obtenir le contrôle de ce territoire et qui doit pour ce faire affronter les groupes Oficina de San Andresito et Los Boyacos, qui sont affiliés au Clan du golfe, ainsi que d’autres groupes locaux comme Los Camilos, Los Costeños, Los Paisas et Los Pereiranos (Colombie 2024-02-27).
7. Autres groupes criminels vénézuéliens en Colombie
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur d’autres groupes criminels vénézuéliens menant des activités en Colombie et entretenant des liens avec des groupes criminels colombiens.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Notes
[1] Le 33e Front fait partie de la coalition de l’État-major des blocs et des fronts (Estado Mayor de los Bloques y Frentes – EMBF) et est basé de l’autre côté de la frontière, au Venezuela (FIP 2025-03-27). L’EMBF est une faction dissidente des FARC qui faisait autrefois partie de l’EMC (InSight Crime 2025-02-27).
[2] La Fondation Idées pour la paix (Fundación Ideas para la Paz – FIP) est un groupe de réflexion [traduction] « indépendant » de Colombie voué à l’avancement de « la paix, [de] la sécurité et [du] développement durable » en Colombie (FIP s.d.).
[3] L’Association pour l’environnement et la société (Asociación Ambiente y Sociedad) est une organisation qui fait la promotion d’une gouvernance environnementale améliorée en Colombie dans [traduction] « une perspective des droits de la personne » et d’une « application pleine et entière des droits de la société civile » (Asociación Ambiente y Sociedad s.d.).
[4] La Silla Vacía est un site d’actualités colombien (La Silla Vacía s.d.).
Références
Agence France-Presse (AFP). 2025-01-24. « Colombia Turns to Venezuela to Help 'Eradicating' Armed Gangs in Border Region ». [Date de consultation : 2025-06-03]
Amnesty International. 2025-04-29. « Colombia ». The State of the World's Human Rights: April 2025. [Date de consultation : 2025-05-22]
Armed Conflict Location & Event Data (ACLED). 2024-12-12. Tiziano Breda. « Peace Talks in Nariño May Be a Litmus Test for Petro's Bid to End Colombia's Conflict ». [Date de consultation : 2025-05-26]
Armed Conflict Location & Event Data (ACLED). 2024-11-04. « Armed Groups in Colombia ». [Date de consultation : 2025-05-27]
Armed Conflict Location & Event Data (ACLED). S.d. « About ACLED ». [Date de consultation : 2025-05-26]
Asociación Ambiente y Sociedad. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 2025-06-03]
Associated Press (AP). 2025-02-06. « Colombia detiene a presunto miembro del Tren de Aragua requerido en Chile por crimen de exmilitar ». [Date de consultation : 2025-06-02]
British Broadcasting Corporation (BBC). 2024-07-01. Vanessa Buschschlüter. « Founder of Venezuela's Most Feared Gang Arrested ». [Date de consultation : 2025-06-02]
Colombia Reports. 2024-08-08. Adriaan Alsema. « Colombia Seeks Demobilization of Caribbean Mafia ». [Date de consultation : 2025-06-02]
Colombie. 2025-02-16. Defensoría del Pueblo. « Emergencias humanitarias en Colombia hoy ». [Date de consultation : 2025-05-21]
Colombie. 2024-02-27. Defensoría del Pueblo. « Las AGC y el 'Tren de Aragua' se disputan territorios en nueve localidades de Bogotá ». [Date de consultation : 2025-06-04]
Colombie. 2024. Defensoría del Pueblo. Los contrastes de la realidad humanitaria. Un país que busca la paz. [Date de consultation : 2025-05-23]
Comité international de la Croix-Rouge (CICR). 2025-03-07. « Humanitarian Report 2025: The Situation in Colombia Reached Its Most Critical Point in Eight Years in 2024 ». [Date de consultation : 2025-06-02]
El Espectador. 2025-03-08. « Paz total: alistan proceso de concentración 'con armas' de una disidencia de FARC ». [Date de consultation : 2025-05-28]
France 24 avec l’Agence France-Presse (AFP), l’Associated Press (AP) & Reuters. 2024-07-12. Lola Itzá López Lungo. « ¿Cómo opera el Tren de Aragua, la banda criminal sancionada por Estados Unidos? ». [Date de consultation : 2025-06-03]
Fundación Ideas para la Paz (FIP). 2025-03-27. « La guerra seguirá en el Catatumbo ». [Date de consultation : 2025-06-02]
Fundación Ideas para la Paz (FIP). S.d. « Quiénes Somos ». [Date de consultation : 2025-06-02]
Fundación Paz & Reconciliación (Pares). [2025]. « Presencia EAI en Colombia 2024 ». [Date de consultation : 2025-05-28]
Fundación Paz & Reconciliación (Pares). 2024-12-20. « Balance de seguridad en Colombia 2024 ». [Date de consultation : 2025-06-04]
Fundación Paz & Reconciliación (Pares). S.d. « Somos Pares ». [Date de consultation : 2025-06-03]
Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC). 2025-02-13. Lina María Asprilla Ríos & Andrés Aponte. « Catatumbo's Cocaine War ». [Date de consultation : 2025-06-03]
Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC). S.d. « Our Story ». [Date de consultation : 2025-06-03]
The Guardian. 2025-01-27. Luke Taylor. « Rebels Passed Through Venezuela En Route to Colombia Before Deadly Attack, Report Reveals ». [Date de consultation : 2025-06-03]
The Guardian. 2024-11-01. Tiago Rogero. « Tren de Aragua: Are Trump's Claims About a Violent Street Gang Overblown? ». [Date de consultation : 2025-06-03]
Human Rights Watch. 2025-03-26. « Colombia: Armed Groups Batter Border Region ». [Date de consultation : 2025-05-29]
Human Rights Watch. 2025-01-16. « Colombia ». World Report 2025: Events of 2024. [Date de consultation : 2025-05-23]
Human Rights Watch. 2022-03-28. « Colombia/Venezuela: Border Area Abuses by Armed Groups ». [Date de consultation : 2025-06-03]
InSight Crime. 2025-04-25. « Tren de Aragua ». [Date de consultation : 2025-06-03]
InSight Crime. 2025-03-18. « Gaitanistas – Gulf Clan ». [Date de consultation : 2025-05-06]
InSight Crime. 2025-02-27. Lara Loaiza & Henry Shuldiner. « Major Criminal Powers Dispute Key Corridors in Colombia ». [Date de consultation : 2025-05-20]
InSight Crime. 2025-01-30. « Border Command ». [Date de consultation : 2025-05-06]
InSight Crime. 2024-10-11. « Conquering Self Defense Forces of the Sierra Nevada (ACSN) ». [Date de consultation : 2025-05-06]
InSight Crime. 2024-07-31. « Colombia Profile ». [Date de consultation : 2025-05-06]
InSight Crime. 2024-06-27. Sergio Saffon. « Why Colombia's Second Marquetalia May Finally Be Ready for Peace ». [Date de consultation : 2025-06-04]
InSight Crime. 2024-06-18. « National Liberation Army (ELN) ». [Date de consultation : 2025-05-20]
InSight Crime. 2024-06-14. « Central General Staff – Ex-FARC Mafia ». [Date de consultation : 2025-05-06]
InSight Crime. 2024-01-15. « Caparros ». [Date de consultation : 2025-05-06]
InSight Crime. 2022-07-05. « Second Marquetalia ». [Date de consultation : 2025-06-04]
InSight Crime. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 2025-05-06]
International Crisis Group (Crisis Group). 2024-03-19. The Unsolved Crime "Total Peace": Dealing with Colombia's Gaitanistas. Latin America Report. No 105. [Date de consultation : 2025-06-04]
Johnson, K., et al. 2025-03. Total Peace Policy: Between Light and Shadow: A Framework to Analyse Colombia's Comprehensive Peacebuilding Policy. University of Birmingham, Serious Organised Crime & Anti-Corruption Evidence (SOC ACE). Research Paper n° 34. [Date de consultation : 2025-07-14]
La Silla Vacía. S.d. « Qué es La Silla Vacía? ». [Date de consultation : 2025-06-02]
Mogollón, Daniela & Angie Durán. 2024-09-26. « La trata de migrantes y la explotación sexual en la frontera ». La Silla Vacía. [Date de consultation : 2025-06-02]
Nations Unies. 2025-05-16. Bureau de la coordination des affaires humanitaires. Colombia: Humanitarian Trends and Impact Report. [Date de consultation : 2025-05-28]
Pays-Bas. 2024-06. Ministry of Foreign Affairs. General Country of Origin Information Report on Colombia. [Date de consultation : 2025-05-28]
Autres sources consultées
Sites Internet, y compris : ACAPS; Al Jazeera; Bertelsmann Stiftung; CBC; Center for Strategic and International Studies; Colombie – Fiscalía de la Nación, Jurisdicción Especial para la Paz; Consultoría para los Derechos Humanos y el Desplazamiento; Council on Foreign Relations; Deutsche Welle; Diálogo Américas; El Tiempo; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Freedom House; Fundación Conflict Responses; Infobae; Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz; International Center for Not-For-Profit Law; La Opinión; Nations Unies – RefWorld; The New York Times; Noticias RCN; Organisation des États américains – Commission interaméricaine des droits de l’homme; Radio Nacional de Colombia; Royaume-Uni – Home Office; Semana; Universidad Nacional de Colombia – Periódico UNAL; Vanguardia [Colombie]; Washington Office on Latin America.