Pakistan : information sur les groupes activistes Sipah-e-Sahaba Pakistan [Sipah-i-Sahaba Pakistan] (SSP) / Ahle Sunnat Wal Jamaat [Ahl-e-Sunnat-wal-Jamaat] (ASWJ) [Rah-e-Haq, Rah-i-Haq party (PRHP)], Lashkar-e-Jhangvi [Lashkar-i-Jhangvi, Army of Jhangvi] (LeJ) et Tehrik-i-Taliban [Tehrik-e Taliban Pakistan, Tehrik-e-Taliban, Pakistani Taliban, Tehreek-e-Taliban] (TTP), y compris leurs dirigeants, leur structure, leurs objectifs, leurs activités et leurs zones d’opération; le profil des personnes et des organisations prises pour cible ou susceptibles de l’être, y compris le personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite et la capacité de ces groupes de retrouver les personnes prises pour cible; les relations entre ces groupes; la réponse de l’État (2022-décembre 2024) [PAK202176.EF]

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

1. SSP/ASWJ

Selon des sources, le SSP est une organisation anti-chiite [chi’ite, shi’ite] (PIPS 2024-05-08, 52; É.-U. 2023-12-01, 2; Crisis Group 2022-09-05, 26) ou un groupe deobandi, une [traduction] « sous-secte » sunnite qui est « orthodoxe et souvent partisane de la ligne dure » et qui « rejette les croyances et les pratiques de dévotion du sunnisme et du barelvisme [une "sous-secte sunnite considérée comme étant la plus nombreuse du Pakistan"] axées sur les sanctuaires comme une forme d’idolâtrie » (Crisis Group 2022-09-05, i, 26). Des sources font observer que le SSP a vu le jour en 1985 dans le district de Jhang, au Pendjab, sous la direction de Haq Nawaz Jhangvi, qui a été tué en 1990 (Crisis Group 2022-09-05, 2; TNS 2017-05-14). Des sources signalent que le SSP s’est scindé, devenant d’une part le LeJ [voir la section 2 de la présente réponse] et d’autre part, l’ASWJ [traduction] « politique » (Al Jazeera 2018-07-06; Nelson 2018-02, 30). Au cours d’un entretien avec la Direction des recherches, Zia Ur Rehman, journaliste indépendant et chercheur d’Islamabad qui a écrit sur les groupes d’activistes au Pakistan, a affirmé que l’ASWJ est un parti politique également connu sous le nom de parti Rah-e-Haq [Rah-i-Haq] (PRHP) (Rehman 2024-12-04). Zia Ur Rehman écrit dans un article paru en 2015 dans la source d’information pakistanaise The News on Sunday (TNS) sur les origines du PRHP que le PRHP a été fondé à Peshawar par un ancien dirigeant du SSP en février 2012; l’article cite un journaliste de Peshawar qui a dit que [traduction] « "le PRHP est l’aile politique de l’ASWJ" » (2015-05-31).

Des médias signalent que le gouvernement du Pakistan a levé son interdiction visant l’ASWJ en 2018 (The Guardian 2020-10-21; The Express Tribune 2018-06-27). Cependant, il ressort d’un article publié par le New York Times en 2018, coécrit par Zia Ur Rehman, que l’ASWJ est resté sur une [traduction] « liste de surveillance » de l’Autorité nationale de lutte contre le terrorisme (National Counter Terrorism Authority – NACTA) du Pakistan; toutefois, un dirigeant de l’ASWJ et « plusieurs autres » personnes figurant sur la liste ont été autorisés à se présenter aux élections cette année-là (The New York Times 2018-07-17). Une liste d’organisations [traduction] « [p]roscrites » par le ministère de l’Intérieur du Pakistan, mise à jour le 6 octobre 2024 et publiée par la NACTA, comprend à la fois le SSP et l’ASWJ (Pakistan 2024-10-06).

1.1 Dirigeants, structure et objectifs

Des sources soulignent que [Muhammad (Crisis Group 2022-09-05, 3)] Ahmed Ludhianvi est le chef de l’ASWJ (Dawn 2023-12-24; Crisis Group 2022-09-05, 3; The Express Tribune 2018-06-27), et qu’il est devenu chef en 2009 (The Express Tribune 2018-06-27). Il est écrit dans un article du New York Times paru en 2018 qu’Aurangzeb Farooqi est un dirigeant de l’ASWJ et l’adjoint d’Ahmed Ludhianvi (2018-07-17). L’Express Tribune, un journal pakistanais, signale que Taj Muhammad Hanfi est le secrétaire général de l’ASWJ (2024-08-11).

Au cours d’un entretien avec la Direction des recherches, un auteur qui s’intéresse à la lutte contre le terrorisme et qui a notamment écrit un livre sur les personnes qui commettent des attentats-suicides au Pakistan, a déclaré que le SSP/ASWJ disposait d’une [traduction] « structure organisation[nelle] claire dotée d’une direction centrale, avec des personnes désignées comme responsables des médias et des finances » (auteur 2024-11-29). Selon des estimations du Service de recherche du Congrès (Congressional Research Service – CRS) des États-Unis, le SSP/ASWJ compte de 3 000 à 6 000 membres (É.-U. 2023-12-01, 2).

Des sources signalent que les objectifs du SSP/ASWJ sont de réformer le Pakistan pour en faire un État sunnite et de déclarer tous les chiites comme des kafirs (non-croyants) (R.-U. 2024-04-26; TNS 2017-05-14), et de [traduction] « particip[er] à la destruction des autres religions, notamment le judaïsme, le christianisme et l’hindouisme » (R.-U. 2024-04-26).

1.2 Activités

Selon un article publié en 2020 dans le Guardian, [traduction] « au cours des deux dernières années », l’ASWJ a été « autorisé à se réunir, à prononcer des discours publics anti-chiites, à organiser des rassemblements, à se présenter à des élections politiques et à se mobiliser contre la communauté chiite » (2020-10-21). Toutefois, Zia Ur Rehman a déclaré que l’ASWJ s’est [traduction] « beaucoup affaibli » (2024-12-04).

Des sources signalent que l’ASWJ a présenté des candidats aux élections pakistanaises de 2018 sous la bannière du PRHP [ou en tant qu’indépendants (Reuters 2018-07-21)] (Dawn 2023-10-29; Reuters 2018-07-21) au Pendjab et dans d’autres régions, y compris à Karachi (Dawn 2023-10-29). Il est écrit sur le site Internet de l’Assemblée provinciale du Pendjab (Provincial Assembly of the Punjab) qu’un membre du PRHP, Muhammad Moavia, avait été élu à l’Assemblée provinciale pour le mandat 2018-2023. (Pendjab s.d.). Le même site Internet signale qu’aucun candidat du PRHP n’avait été élu lors des élections de 2024 au Pendjab (Pendjab [2024]).

Dans un article publié dans le journal pakistanais Dawn, Zia Ur Rehman souligne qu’Ahmed Ludhianvi et Aurangzeb Farooqi ont été autorisés à se présenter aux élections générales de 2018 et 2024 après avoir été retirés de la quatrième annexe, une liste de personnes visées par des interdictions au titre de la loi antiterrorisme (Anti-Terrorism Act) et soumises à des restrictions, notamment la suspension de leurs comptes bancaires et de leurs passeports (Dawn 2024-10-16). D’après l’International Crisis Group (Crisis Group), Ahmed Ludhianvi a été retiré de la quatrième annexe un mois avant les élections de 2018 en guise de [traduction] « récompense » pour avoir « dissuadé d’autres activistes d’attaquer l’État » en publiant une fatwa (édit) mettant en garde contre « "les actes insurrectionnels contre le gouvernement et les forces armées du Pakistan" » (2022-09-05, 3, 4).

Des sources font état des événements suivants impliquant des membres de l’ASWJ :

  • L’Express Tribune signale que, à Karachi, [traduction] « des assaillants inconnus » ont tiré sur le véhicule du secrétaire général de l’ASWJ, Taj Muhammad Hanfi; l’article cite un porte-parole de l’ASWJ qui a précisé que Taj Muhammad Hanfi et les autres passagers étaient « indemnes » (2024-08-11).
  • Le média Dissent Today [1] signale que, à la suite de l’arrestation d’Imran Khan, ancien premier ministre et président du parti Tehreek-e-Insaft (PTI), l’ASWJ a organisé un rassemblement à Karachi en mai 2023 pour soutenir les forces armées après que des partisans du PTI ont [traduction] « pri[s] d’assaut des installations militaires » (2023-05-19). Pour des renseignements additionnels sur la destitution et l’arrestation d’Imran Khan, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information PAK201759 publiée en janvier 2024. Pour des renseignements additionnels sur les partis politiques au Pakistan, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information PAK200860 publiée en janvier 2022.
  • Le South Asia Intelligence Review (SAIR) [2] souligne que, le 7 septembre 2023, une procession de deuil chiite dans le district de Sanghar, dans le Sindh, a été bloquée par des agents de l’ASWJ, ce qui a conduit à une attaque qui a fait [traduction] « au moins » 11 blessés (2023-09-18).

1.3 Zones d’opération

Le CRS des États-Unis signale que les bases d’opérations du SSP/ASWJ sont « principalement » les anciennes zones tribales sous administration fédérale (Federally Administered Tribal Areas – FATA) [3], le Pendjab et Karachi (É.-U. 2023-12-01, 2). Au cours de son entretien avec la Direction des recherches, Zia Ur Rehman a déclaré que l’ASWJ était actif à Karachi, à Quetta au Baloutchistan, dans certaines régions du Pendjab, dont Lahore, ainsi que dans les districts de Peshawar et de Kurram au Khyber Pakhtunkhwa (2024-12-04). L’auteur a affirmé que l’ASWJ a une base politique dans son [traduction] « fief » du district de Jhang, au Pendjab (auteur 2024-11-29). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur agrégé d’études de sécurité et de stratégie au Collège de la défense nationale des Émirats arabes unis, qui a écrit sur le TTP, a déclaré que l’ASWJ/SSP est [traduction] « actif » au Pendjab et au Sindh, « en particulier à Jhang et à Karachi, où il a une influence à la fois activiste et politique » (professeur agrégé 2024-12-10).

2. LeJ

Selon des sources, le LeJ est apparu en 1996 comme une [traduction] « aile activiste distincte » (Crisis Group 2022-09-05, 2) ou une [traduction] « faction armée » (PIPS 2024-05-08, 52) du SSP (Crisis Group 2022-09-05, 2; PIPS 2024-05-08, 52). La liste d’organisations [traduction] « [p]roscrites » par le ministère de l’Intérieur, mise à jour le 6 octobre 2024 et publiée par la NACTA, comprend à la fois le LeJ et LeJ Al-Almi [Al Alami] (LeJ A) (Pakistan 2024-10-06). Des sources signalent que le LeJ A est un groupe dissident du LeJ (The Jamestown Foundation 2017-01-27; RFE/RL 2017-01-23).

2.1 Dirigeants, structure et objectifs

Zia Ur Rehman a déclaré que [traduction] « la plupart » des dirigeants du LeJ ont été tués (2024-12-04). Des sources font observer ceci à propos de Yousuf Mansoor Khurasani [également connu sous le nom de Syed Safdar Shah (The Jamestown Foundation 2017-01-27)] :

  • Il est le chef du LeJ (Australie [2018]);
  • Il est le chef du LeJ A (RFE/RL 2017-01-23; The Jamestown Foundation 2017-01-27);
  • Il a réorganisé le réseau du LeJ A (Sayed & Jadoon 2023-03-30).

D’après des sources, à la suite d’une [traduction] « répression » par les autorités du Pakistan, le LeJ s’est scindé en diverses factions (The Jamestown Foundation 2017-01-27; RFE/RL 2017-01-23). Des sources soulignent que le LeJ est décentralisé et dispose de cellules qui mènent leurs activités de manière indépendante (auteur 2024-11-29; professeur agrégé 2024-12-10). Il est écrit sur le site Internet sur la sécurité nationale du ministère des Affaires intérieures de l’Australie que le LeJ [traduction] « fonctionne généralement en petites cellules », comptant « habituellement » de 5 à 8 agents par cellule (Australie [2018]). Selon des sources, le nombre de membres du LeJ est estimé à [traduction] « quelques centaines » (É.-U. 2023-12-01, 2; Australie, 2018]).

Il ressort d’un article publié dans le journal Dawn et rédigé par Zia Ur Rehman que la section du LeJ au Baloutchistan s’est scindée en 2015, une faction intégrant l’État islamique – province du Khorasan [EIIS-K, EI-K, Daech-Khorasan] (EIPK) [4] et une autre faction intégrant le TTP en 2021 (Dawn 2023-10-03). L’auteur a dit que, après 2001, une faction du LeJ s’est liée à Al-Qaïda; ultérieurement, quand l’État islamique (EI) [État islamique en Irak et en Syrie (EIIS), État islamique d’Irak et d’al-Cham, État islamique en Irak et au Levant (EIIL), Daech] est apparu au Pakistan, le LeJ a fourni des combattants à l’État islamique (auteur 2024-11-29).

D’après des sources, les objectifs du LeJ sont d’établir un État sunnite au Pakistan par des [traduction] « moyens violents » (PIPS 2024-05-08, 52; Australie [2018]), de déclarer les chiites comme non-musulmans (PIPS 2024-05-08, 52) ou comme non-croyants, et de tuer les chiites, les juifs, les chrétiens et d’autres minorités (Australie [2018]).

2.2 Activités

Des sources signalent que le LeJ est [traduction] « très affaibli » (Rehman 2024-12-04) ou que ses activités ont [traduction] « considérablement diminué » (auteur 2024-11-29). Au cours d’un entretien en novembre 2024, l’auteur a fait observer que [traduction] « dernièrement », le LeJ n’avait pas perpétré « d’attaque d’envergure de nature sectaire » (2024-11-29). De même, Zia Ur Rehman a déclaré que le LeJ ne menait pas d’attaques [traduction] « [c]es jours-ci », à l’exception des factions qui ont fusionné avec l’EIPK, qui continue d’attaquer les chiites, « [p]rincipalement » au Baloutchistan et à Peshawar (2024-12-04).

En revanche, un rapport sur les groupes activistes pakistanais rédigé par l’Institut pakistanais d’études sur la paix (PAK Institute for Peace Studies – PIPS) [5] souligne que si, [traduction] « pendant un certain temps », les dirigeants et les activités du LeJ « ont bel et bien subi de grandes pertes », certaines factions du LeJ « semblent reprendre de l’activité » (2024-05-08, 52). Selon la même source, en 2023, les factions du LeJ ont [traduction] « [p]rincipalement » attaqué les communautés chiites et hazaras, notamment lors de 4 événements au Baloutchistan, d’un événement à Karachi et d’un autre au Gilgit-Baltistan, qui ont fait 16 morts et 27 blessés; parmi ces cas, le « plus grave » a été l’attaque visant un autocar commis en décembre 2023 à Chilas, au Gilgit-Baltistan, qui a fait 10 morts et 26 blessés (PIPS 2024-05-08, 52-53). Cependant, d’après des articles de médias parus en 2023, aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de cette attaque (AFP 2023-12-03; Al Jazeera 2023-12-08). Sans fournir d’autres précisions, le journal Dawn signale que les forces de sécurité du Gilgit-Baltistan ont tué un [traduction] « commandant terroriste local » au cours d’une « opération fondée sur le renseignement » menée contre des suspects impliqués dans l’attaque visant l’autocar à Chilas (2024-07-05).

2.3 Zones d’opération

D’après des sources, au Pakistan, le LeJ mène principalement ses activités dans les anciennes FATA, dans les provinces du Pendjab et du Baloutchistan, ainsi qu’à Karachi; le groupe est également actif en Afghanistan (É.-U. 2023-12-01, 2; Australie 2022-01-25, paragr. 2.41). Selon Zia Ur Rehman, le LeJ est actif à Karachi, à Quetta au Baloutchistan, dans certaines régions du Pendjab, dont Lahore, ainsi que dans les districts de Peshawar et de Kurram au Khyber Pakhtunkhwa (2024-12-04). Le professeur agrégé a affirmé que le LeJ est [traduction] « le plus actif » au Baloutchistan, au Pendjab et à Karachi, et qu’il « cible les régions à majorité chiite » en particulier (2024-12-10).

3. TTP

Selon des sources, le TTP a été constitué en 2007 en tant que groupe [traduction] « cadre » d’organisations « activistes » (Sayed & Hamming 2023-05, 1; Sevea 2023-02-07, 1). Des sources décrivent le TTP comme le [traduction] « groupe terroriste le plus meurtrier actif au Pakistan », qui a commis « de nombreuses attaques causant un grand nombre de victimes » (É.-U. 2023-12-01, 2) ou le [traduction] « plus important » des « groupes djihadistes nationaux » du Pakistan, responsable de « certaines des attaques terroristes les plus notoires du Pakistan » (Australie 2022-01-25, paragr. 2.39). Le TTP figure sur la liste des organisations [traduction] « [p]roscrites » par le ministère de l’Intérieur, mise à jour le 6 octobre 2024 et publiée par la NACTA (Pakistan 2024-10-06).

Des sources signalent que le TTP entretient des liens étroits avec les talibans afghans (PIPS 2024-05-08, 66; Sayed & Hamming 2023-05, 1). D’après des sources, le TTP est un groupe distinct des talibans afghans (Sevea 2023-02-07, 1; Australie 2022-01-25, paragr. 2.39). Cependant, le CRS des États-Unis fait observer que, à la fin de 2023, des responsables pakistanais ont [traduction] « accusé les talibans afghans de contrôler directement le TTP » (É.-U. 2023-12-01, 2).

Selon le PIPS, le TTP entretient des liens étroits avec Al-Qaïda et avec des factions de [traduction] « certains » groupes d’Asie centrale; il est également lié à divers groupes du Pendjab, de Karachi, du Baloutchistan et de la « ceinture tribale » pakistanaise, 42 « groupes activistes » s’étant joints au TTP au cours des « dernières années » (2024-05-08, 66). De même, il est écrit dans un article d’Abdul Sayed et Tore Hamming [6] publié dans le CTC Sentinel, une revue du Centre de lutte contre le terrorisme (Combating Terrorism Center – CTC) de l’académie militaire américaine de West Point, que de [traduction] « petits groupes activistes » ont fusionné avec le TTP, dont 21 en 2021, 12 en 2022 et 8 durant les quatre premiers mois de 2023 (Sayed & Hamming 2023-05, 3).

Des sources font observer que [la direction du (É.-U. 2023-12-01)] TTP a fui en Afghanistan après les opérations menées par le gouvernement du Pakistan contre le groupe en 2014 (PIPS 2024-05-08, 55; É.-U. 2023-12-01), ce qui a conduit au [traduction] « démantèl[ement] » du TTP de son « fief » dans les anciennes FATA (PIPS 2024-05-08, 55).

Selon des sources, depuis que les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan en 2021, le TTP

  • a [traduction] « multiplié » les attaques au Pakistan (Australie 2022-01-25, paragr. 2.40);
  • a [traduction] « relancé » sa « campagne activiste » (Sevea 2023-02-07, 1);
  • a [traduction] « obtenu de nouvelles armes plus sophistiquées », a déplacé des combattants de l’Afghanistan au Pakistan et s’est recentré sur « sa guerre contre l’État pakistanais » (Sayed & Hamming 2023-05, 1).

3.1 Dirigeants, structure et objectifs

Des sources soulignent que les personnes suivantes font partie de la direction du TTP :

  • Chef : Noor Wali Mehsud (Nations Unies 2024-07-22, paragr. 81; PIPS 2024-05-08, 58);
  • Adjoint : Qari Amjad [Ali (PIPS 2024-05-08, 58)] (Nations Unies 2024-07-22, paragr. 81; PIPS 2024-05-08, 58);
  • Adjoint : Mufti Hazrat (PIPS 2024-05-08, 58);
  • Porte-parole central : Muhammad Khurasani (PIPS 2024-05-08, 58).

Abdul Sayed et Tore Hamming citent [traduction] « [l’]organe de propagande » du TTP, Umar Media, selon lequel le TTP s’est réorganisé en une structure centralisée avec des « provinces fantômes et des unités organisationnelles centrales responsables de portefeuilles clés » (2023-05, 4, 6). Le PIPS souligne que le TTP a procédé à de nouvelles nominations en 2024, notamment [traduction] « des gouverneurs pour 12 provinces fantômes, des ministres pour 8 ministères et 2 commissions militaires »; une liste détaillée de ces nominations figure dans le rapport du PIPS, qui est disponible en ligne (PIPS 2024-05-08, 59-63).

Selon les estimations des Nations Unies, le TTP est constitué de 6 000 à 6 500 combattants, et de [traduction] « quelque » 14 000 membres de la famille (Nations Unies 2024-07-22, paragr. 81). Citant ses entretiens avec un journaliste de Peshawar et avec le chef du Service de lutte contre le terrorisme (Counter Terrorism Department) du Pakistan au Pendjab, le PIPS estime qu’il y a entre 15 000 et 20 000 membres du TTP au Pakistan et en Afghanistan (2024-05-08, 57). D’après le CRS des États-Unis, le TTP est [traduction] « en grande partie » composé de Pachtounes (É.-U. 2023-12-01, 2).

Le CRS des États-Unis fait observer que l’objectif du TTP est de vaincre le gouvernement du Pakistan et d’imposer la charia dans le Khyber Pakhtunkhwa (É.-U. 2023-12-01). Au cours d’une entrevue vidéo accordée à CNN en juillet 2021, traduite en anglais par CNN, le chef du TTP Noor Wali Mehsud a déclaré que le TTP avait pour objectif de [traduction] « prendre le contrôle des régions tribales frontalières du Pakistan et de les rendre indépendantes » (CNN 2021-07, 1:25-1:33).

3.2 Activités

Le professeur agrégé a déclaré que le TTP commettait des attentats-suicides et attaquait les forces de sécurité et les civils, y compris le personnel des établissements d’enseignement et les équipes de vaccination contre la poliomyélite (2024-12-10). Selon une lettre des Nations Unies datée de mai 2023, le TTP avait commis [traduction] « plus de » 100 attaques contre le Pakistan depuis le 28 novembre 2022, date à laquelle la fin du cessez-le-feu [7] a été annoncée (Nations Unies 2023-06-01, paragr. 53). Le PIPS souligne que le TTP était [traduction] « le principal auteur de la violence » commise en 2023 et qu’il était responsable de « près de la moitié des attaques terroristes » enregistrées au Pakistan, la « plupart » ayant eu lieu dans le Khyber Pakhtunkhwa (2024-05-08, 29). La même source fournit le tableau ci-dessous, qui présente des données sur les attaques perpétrées par le TTP du 1er janvier 2021 au 15 avril 2024 :

District Attaques Morts Blessés
Bajaur 9 28 31
Bannu 27 17 12
Buner 1 1 1
Charsadda 4 5 3
Chitral 1 16 47
D.I Khan 46 65 91
Hangu 4 9 0
Karak 1 0 1
Khyber 30 34 47
Kohat 7 5 16
Kohistan 1 14 28
Kurram 1 0 2
Lakki Marwat 29 39 25
Bas-Dir 2 0 8
Mardan 6 8 4
Mohmand 2 3 0
Waziristan du Nord 71 117 114
Nowshera 2 4 0
Orakzai 3 4 7
Peshawar 23 102 236
Shangla 1 0 0
Waziristan du Sud 27 49 53
Swabi 2 2 7
Swat 4 11 2
Tank 13 20 55
Total [Khyber Pakhtunkhwa] 317 553 790
Khanewal 1 2 0
Mianwali 2 3 0
Rawalpindi 3 3 5
Islamabad 4 8 11
Total Pendjab & Islamabad 10 16 16
Pishin 3 3 0
Qilla Abdullah 11 18 43
Qilla Saifullah 1 0 0
Quetta 9 24 90
Sherani 1 5 1
Washuk 1 2 1
Zhob 1 7 0
Total Baloutchistan 27 59 135
Karachi 3 7 21
Total Sindh 3 7 21
Total Pakistan 357 635 962

(PIPS 2024-05-08, 63-64)

3.3 Zones d’opération

Selon le Centre de recherche et d’études sur la sécurité (Center for Research and Security Studies – CRSS), un laboratoire d’idées et organisation de défense d’Islamabad qui vise à [traduction] « rationaliser » le débat national « sur l’extrémisme et le sectarisme » (CRSS 2024-02-19, 45), le TTP opère à partir de l’agence du Waziristan du Sud des anciennes FATA, mais il exerce une [traduction] « influence » dans les 4 provinces du Pakistan par l’intermédiaire de sections locales dirigées par des commandants qui soutiennent les objectifs du TTP (2024-08-20, 12). Zia Ur Rehman a déclaré que le TTP est actif dans le Khyber Pakhtunkhwa (2024-12-04). L’auteur a dit que le TTP dispose de [traduction] « repaires » dans les anciennes FATA, mais que « la plupart » de ses attaques sont perpétrées dans le Sud du Khyber Pakhtunkhwa, y compris dans les districts adjacents au Waziristan; en outre, il dispose de « nombreuses cellules dormantes » à Karachi (auteur 2024-11-29). Le professeur agrégé a fait observer que, bien que le TTP soit [traduction] « principalement » actif dans les anciennes FATA, au Khyber Pakhtunkhwa et au Baloutchistan, il commet également des attaques dans les régions urbaines, y compris à Peshawar, à Islamabad et à Karachi (2024-12-10).

4. Relations entre le LeJ, le SSP/ASWJ et le TTP

Citant une déclaration faite en 2008 par un ancien porte-parole du TTP, le CRSS souligne que le TTP entretient des liens avec le LeJ et le SSP (2024-08-20, 12). Selon l’auteur, le LeJ, le SSP/ASWJ et le TTP partagent un [traduction] « lien sectaire » en tant que groupes deobandis et ont des « ennemi[s] commun[s] », à savoir les États-Unis et les gouvernements qui sont perçus comme des alliés des États-Unis (auteur 2024-11-29). Cependant, le professeur agrégé a fait remarquer qu’il n’y a [traduction] « aucune preuve » de la collaboration du TTP avec d’autres organisations sectaires (2024-12-10).

Zia Ur Rehman a déclaré que, bien que l’ASWJ et le LeJ ne fassent pas publiquement état des liens qui les unissent, ils sont [traduction] « interreliés » (2024-12-04). Des sources signalent que le SSP et le LeJ entretiennent une relation [traduction] « étroite », des membres du LeJ se rendant sur les lieux des activités du SSP, y compris dans les « madrasas » (Crisis Group 2022-09-05, 2; PIPS 2024-05-08, 52) ou les mosquées (Crisis Group 2022-09-05, 2). Il ressort d’un entretien de Crisis Group avec un [traduction] « ancien responsable du renseignement » que l’ASWJ aide le LeJ, notamment en « "intimid[ant]" » les chiites qui agissent comme témoins dans les « procès pour terrorisme » du LeJ (2022-09-05, 3).

Citant des entretiens avec des agents principaux de la police et des services de renseignement à Lahore et à Islamabad en avril 2022, Crisis Group souligne que [traduction] « [d]e nombreux » membres des échelons inférieurs du LeJ se sont joints à « des groupes deobandis aux intérêts similaires », y compris le TTP, après que la direction du LeJ a été « décimée » par les autorités (2022-09-05, 6). Selon un article rédigé par Zia Ur Rehman dans le journal pakistanais en ligne The Friday Times (TFT), citant la chaîne Umar Media du TTP, une faction de la section de Karachi du LeJ, dirigée par Naeem Bukhari, a prêté allégeance au TTP le 6 septembre 2024 (TFT 2024-09-17).

5. Profils des personnes et des organisations prises pour cible ou susceptibles de l’être, y compris le personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite

Le PIPS signale que, depuis 2021, le Pakistan est aux prises avec une augmentation de la [traduction] « violence terroriste » (2024-05-08, 26). Le CRSS fait observer que les [traduction] « attaques terroristes » contre les forces de sécurité ont augmenté pendant 3 années consécutives depuis 2021, avec « près de » 300 attaques et « plus de » 500 décès enregistrés en 2023, « l’année la plus meurtrière » depuis « près d’une décennie » (2024-02-19, 13).

Le PIPS fournit les statistiques ci-dessous sur les cibles des [traduction] « [a]ttaques terroristes » en 2023 :

Cible Nombre d’attaques Morts Blessés
Organismes de sécurité/d’application de la loi (personnel, convois, postes) 205 434 699
Établissements et organisations d’enseignement/personnel enseignant 2 0 0
Colons/travailleurs non baloutches 5 16 12
Gazoducs 2 0 0
Fonctionnaires, organismes et symboles gouvernementaux 9 2 11
Pylônes électriques/tours de téléphonie cellulaire 2 0 0
Anciens des tribus 4 5 2
Civils 19 32 61
Érudits chiites et communauté religieuse chiite 5 18 32
Lieux de culte/sanctuaires/madrasas 2 71 96
Chefs religieux sunnites/communauté religieuse sunnite 8 9 3
Dirigeants et travailleurs politiques 7 72 149
Communauté chrétienne et Église chrétienne 1 1 0
Communauté sikhe 3 3 1
[traduction] « Espion ou collaborateur présumé » 9 12 1
Personnel de la santé/du milieu de la vaccination contre la poliomyélite et leurs escortes de sécurité 10 5 1
Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) [8]/travailleurs et personnes d’origine chinoise 1 2 0
Voies ferrées/trains 4 1 22
Projets, sociétés et travailleurs du milieu du développement et de la prospection 3 6 17
Colons et travailleurs non sindhis 1 1 0
Équipe chargée du recensement et ses escortes de sécurité. 3 3 7
Total 306 693 1 124

(PIPS 2024-05-08, 27-28)

Le CRSS fournit les données suivantes sur les [traduction] « [v]ictimes » de « [t]errorisme » de la part de groupes « [a]ctivistes » [9] en 2023 :

Types de victimes Événements Morts Blessés Morts et blessés
Fonctionnaires et responsables de la sécurité        
Fonctionnaires 4 3 1 4
Responsables de la sécurité, y compris policiers, officiers de l’armée et agents d’autres organismes de sécurité 270 450 569 1 019
Total 274 453 570 1 023
[traduction] « [C]ivils non-combattants »        
Civils, y compris « [v]ictimes de la violence [s]ectaire » 208 281 354 635
« Étrangers » 3 3 0 3
Médias 2 0 3 3
Politiciens 11 8 3 11
« Partis religieux », y compris l’ASWJ 11 71 142 213
« Personnes religieuses », y compris participants aux processions religieuses 21 83 111 194
Total 256 446 613 1 059

(CRSS 2024-02-19, 26-29)

5.1 Cibles du SSP/ASWJ, du LeJ et du TTP

Le professeur agrégé a fait observer que l’ASWJ cible les chiites, ainsi que les personnes qui s’opposent à l’idéologie sunnite deobandie (2024-12-10).

Le professeur agrégé a déclaré que le LeJ cible [traduction] « principalement » les personnes et les organisations chiites, telles que les lieux de culte, les processions et les chefs de la communauté (2024-12-10). L’auteur a affirmé que le LeJ ne s’intéressait initialement qu’à des cibles chiites, mais que, [traduction] « au cours des dix dernières années », le groupe a également visé des chrétiens et des cibles occidentales (auteur 2024-11-29). Zia Ur Rehman a dit que, bien que le LeJ prenne [traduction] « [p]rincipalement » les sanctuaires chiites et soufis pour cible, l’EIPK, qui comprend certaines factions du LeJ, a les chiites et les chrétiens dans sa mire (2024-12-04).

Selon des sources, depuis que les talibans afghans ont pris le contrôle de l’Afghanistan, les attaques du TTP se concentrent sur les forces de sécurité pakistanaises, car leurs attaques passées contre des civils leur ont fait perdre le soutien de la population (auteur 2024-11-29; Rehman 2024-12-04; Sayed & Hamming 2023-05, 3, 5–6). Zia Ur Rehman a déclaré que le TTP ne [traduction] « revendique aucune attaque contre des civils » (2024-12-04). La même source a ajouté que le TTP a pour cibles [traduction] « les forces de sécurité, les policiers qui assurent la sécurité du personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite, les politiciens qui entretiennent des liens avec les forces militaires » et les gens d’affaires qui refusent de se faire extorquer de l’argent; toutefois, aucune attaque n’a été perpétrée contre des ONG « dernièrement » (Rehman 2024-12-04). Le professeur agrégé a déclaré que le TTP vise [traduction] « les forces de sécurité, les fonctionnaires, les établissements d’enseignement (surtout ceux faisant la promotion de l’éducation des femmes), les journalistes et le personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite » (2024-12-10). Le PIPS fournit les statistiques ci-dessous au sujet des cibles des attaques du TTP du 1er janvier 2021 au 15 avril 2024 :

Cibles Nombre d’attaques Morts Blessés
Organismes de sécurité/d’application de la loi (personnel, convois, postes) 305 557 870
Établissements et organisations d’enseignement/personnel enseignant 5 1 1
Fonctionnaires, organismes et symboles gouvernementaux 3 5 1
Anciens des tribus et anciens membres des comités de paix 4 6 0
Civils 2 9 16
Dirigeants et travailleurs politiques 3 1 4
ONG/membres de la société civile 1 4 1
[traduction] « Espion ou collaborateur présumé » 2 3 0
Personnel de la santé/du milieu de la vaccination contre la poliomyélite et leurs escortes de sécurité 16 13 15
Membres de tribus favorables au gouvernement/membres de comités de paix 10 14 4
CPEC et travailleurs et personnes d’origine chinoise 1 14 28
Projets, sociétés et personnel du milieu du développement et de la prospection 3 6 15
Équipe chargée du recensement et ses escortes de sécurité 2 2 7
Total 357 635 962

(PIPS 2024-05-08, 64)

5.2 Personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite

Selon des sources, le programme de vaccination contre la poliomyélite au Pakistan a été miné par [traduction] « une grande insécurité » (IMB 2024-09, 13) ou est [traduction] « régulièrement entaché par la violence » (AP 2024-09-12). Il est écrit dans un article publié en août 2024 par Al Jazeera que [traduction] « [a]u cours des dernières années », le TTP a tué des membres du personnel de la santé et des membres des forces de sécurité dans le Nord du Pakistan (2024-08-31). Citant le directeur de l’éradication de la poliomyélite à l’OMS, la même source ajoute que [traduction] « "[c]es dernières années" », les forces de sécurité assurant la protection de l’équipe de vaccination ont été prises pour cible (Al Jazeera 2024-08-31). Il ressort d’un rapport publié en septembre 2024 par le Conseil de surveillance indépendant (Independent Monitoring Board – IMB) de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (Global Polio Eradication Initiative – GPEI) [10], qui fournit une analyse indépendante des progrès réalisés par la GPEI, note que 15 policiers ont été tués pendant qu’ils participaient à la vaccination contre la poliomyélite depuis juillet 2023 (IMB 2024-09, 11, 12).

Des sources soulignent que, en octobre 2024, des [traduction] « hommes armés non identifiés » ont attaqué une équipe du milieu de la vaccination contre la poliomyélite dans le district d’Orakzai, au Khyber Pakhtunkhwa, tuant [[traduction] « au moins » (Reuters 2024-10-29)] un policier (Reuters 2024-10-29; EFE 2024-10-29). Selon des sources, en novembre 2024, une bombe visant des policiers qui assuraient la protection du personnel chargé de la vaccination contre la poliomyélite à Mastung, au Baloutchistan, a tué 9 personnes, dont 5 enfants et 1 policier, et a fait des blessés; aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’attentat (Al Jazeera 2024-11-01; AP 2024-11-01).

Des sources signalent que les attaques contre le personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite ont été perpétrées pour les raisons suivantes :

  • les autorités américaines ont utilisé des membres du personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite pour retrouver Oussama Ben Laden (auteur 2024-11-29; The Guardian 2024-09-17);
  • [[traduction] « fausses informations » selon lesquelles (Reuters 2024-10-29)] le vaccin serait utilisé pour stériliser les musulmans (auteur 2024-11-29) ou les enfants (Reuters 2024-10-29).

L’auteur a déclaré que les menaces contre le personnel du milieu de la vaccination contre la poliomyélite restaient [traduction] « assez élevées », en particulier dans les zones rurales du Baloutchistan et du Khyber Pakhtunkhwa (auteur 2024-11-29). La même source a ajouté que les membres du personnel sont pris pour cible lorsqu’ils sont en service; ils ne seront pas attaqués lorsqu’ils rentrent chez eux et les travailleurs ne figurent pas [traduction] « tous » sur la liste des cibles (auteur 2024-11-29). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

5.3 Cibles de premier plan

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur les cibles de premier plan.

L’auteur a affirmé que les cibles de premier plan du TTP sont les fonctionnaires travaillant dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, car ils sont considérés comme des [traduction] « combattants légitimes du point de vue des insurgés » (auteur 2024-11-29). Selon des sources, le TTP a publié des directives en 2018 ordonnant à ses membres de limiter les [traduction] « opérations martyres » [attentats-suicides à la bombe (The National 2018-10-30)] aux « cibles [[traduction] « "extrêmement" » (Jadoon & Mahmood 2018-12, 23) ou « "très" » (The National 2018-10-30)] importantes » (Jadoon & Mahmood 2018-12, 23; The National 2018-10-30). Un article d’Amira Jadoon et Sara Mahmood [11] publié en décembre 2018 dans le CTC Sentinel souligne en outre que, malgré le fait que les directives données par le TTP en 2018 ne définissent pas ce en quoi consiste une [traduction] « cible importante », il « s’agit vraisemblablement d’attaques visant des cibles renforcées comme les forces militaires ou policières » (Jadoon & Mahmood 2018-12, 23).

6. Capacité de retrouver des personnes prises pour cible

Le professeur agrégé a déclaré ce qui suit :

[traduction]

[Le] TTP, le LeJ et l’ASWJ/SSP ont démontré leur capacité de retrouver des personnes partout au Pakistan, même dans des centres urbains comme Karachi, Lahore et Islamabad. Ils s’appuient sur une combinaison d’informateurs locaux, de sympathisants et de vastes réseaux. Leurs structures décentralisées et l’utilisation de cellules dormantes leur permettent de surveiller des cibles qui se sont installées ailleurs et de mener à bien des attaques contre elles (2024-12-10).

Zia Ur Rehman a dit que la capacité des groupes activistes de retrouver des personnes varie d’une cible à l’autre; les personnes accusées de blasphème ou d’avoir pris parti pour l’armée, ainsi que les personnes faisant l’objet d’une couverture médiatique, seront traquées et il leur sera [traduction] « fait du mal » (2024-12-04).

L’auteur a fait observer que, [traduction] « dernièrement », il n’y a pas eu d’attaques où le TTP a « pourchassé » des personnes au-delà de son « fief » dans les zones tribales du Pakistan (auteur 2024-11-29).

7. Réponse de l’État

Selon le professeur agrégé,

[traduction]

[l]e gouvernement fournit du personnel de sécurité, des refuges et des services de relogement aux cibles de premier plan. Les agences de renseignement surveillent également les activités des groupes activistes afin de prévenir les attaques. Toutefois, comme le montre le succès de ces groupes terroristes, ces mesures sont insuffisantes (2024-12-10).

L’auteur a souligné que l’État offre [traduction] « rarement » une protection, sauf pour les « civils politiquement exposés » qui sont affiliés à un organe gouvernemental ou à un parti politique (auteur 2024-11-29). La même source a déclaré que les civils en vue, y compris ceux qui sont pris pour cible par le LeJ, et les civils [traduction] « ordinaires » organisent leur propre protection en raison d’un « manque de confiance » envers le gouvernement; par exemple, lors de rassemblement de masse de la communauté chiite, le « premier niveau » de protection est assuré par la communauté elle-même, puis par le gouvernement (auteur 2024-11-29). Selon Zia Ur Rehman, [traduction] « [m]ême les forces de sécurité n’arrivent pas à se protéger elles-mêmes » (2024-12-04).

L’organisation Crisis Group fait observer que la réponse de l’État aux meurtres sectaires, y compris ceux commis par le LeJ, est [traduction] « largement réactive et souvent axée […] sur la force meurtrière » (2022-09-05, 18). De même, le PIPS écrit que la stratégie du Pakistan de lutte contre le terrorisme utilise des [traduction] « approches dures » qui donnent des résultats à court terme, mais qui ne peuvent être maintenues car « d’autres » remplaceront ceux qui ont été éliminés, sans que la cause profonde de l’extrémisme ne soit enrayée (2024-05-08, 99). Citant un [traduction] « ancien inspecteur général de la police qui continue de participer étroitement au dialogue politique », Crisis Group signale que « "la stratégie de lutte contre le terrorisme du Pakistan a connu quelques succès, mais l’extrémisme violent dans la société a augmenté" » (2022-09-05, 18-19).

Selon un rapport du ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade – DFAT) de l’Australie, l’Agence du renseignement interservices (Inter-Services Intelligence – ISI) du Pakistan [traduction] « entretiendrait des liens de haut niveau avec des groupes activistes, dont les talibans », et « tolèr[e] leur présence au Pakistan pour se protéger de l’Inde et de l’Afghanistan » (Australie 2022-01-25, paragr. 5.5). Citant des entretiens avec un [traduction] « ancien responsable de la lutte contre le terrorisme », Crisis Group souligne que les organismes de sécurité continuent de dialoguer avec l’ASWJ, dans l’intention d’obtenir son soutien pour dissuader d’autres activistes d’attaquer l’État (2022-09-05, 4).

L’organisation Crisis Group signale que, [traduction] « [d]ans certains cas », l’État s’est montré « hésitant » à agir contre la mobilisation sectaire liée au blasphème (2022-09-05, 18). Le DFAT de l’Australie cite [traduction] « [d]e nombreux interlocuteurs » selon lesquels le « gouvernement a négligé l’extrémisme religieux pour éviter de contrarier de puissants groupes de lobbyistes religieux » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.31).

Le CRSS fournit les données ci-dessous sur les arrestations [traduction] « [d’]activistes » du LeJ, du SSP et du TTP en 2023 :

Affiliation Région Total
Baloutchistan Région de la capitale d’Islamabad Khyber Pakhtunkhwa Pendjab Sindh
LeJ 0 0 0 12 7 19
SSP 0 0 0 5 0 5
TTP 4 1 51 69 17 142
TTP et État islamique 0 0 0 14 0 14
TTP et Al-Qaïda 0 0 0 27 0 27
TTP et autres 0 0 0 51 0 51

(CRSS 2024-02-19, 22)

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Le site Internet Dissent Today est une plateforme médiatique [traduction] « progressiste » qui s’intéresse principalement aux « histoires de personnes originaires de pays autoritaires qui ont été contraintes à l’exil en raison de leurs opinions, ainsi qu’aux enjeux avec lesquels elles doivent composer par la suite » (Dissent Today s.d.).

[2] La South Asia Intelligence Review (SAIR) est un bulletin d’information hebdomadaire qui porte notamment sur [traduction] « le terrorisme, les insurrections et les guerres subconventionnelles » en Asie du Sud; il s’agit d’un projet de l’Institut pour la gestion des conflits (Institute for Conflict Management – ICM) (SATP s.d.). L’ICM est une [traduction] « société sans but lucratif » « engagée dans l’évaluation continue et la résolution des problèmes de sécurité intérieure » en Asie du Sud, dont les projets comprennent également le Portail du terrorisme en Asie du Sud (South Asia Terrorism Portal – SATP), une base de données sur le terrorisme (SATP s.d.)

[3] Les anciennes zones tribales sous administration fédérale (Federally Administered Tribal Areas – FATA) constituaient un [traduction] « territoire longeant la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan » et font maintenant partie de la province de Khyber Pakhtunkhwa (Australie 2022-01-25, paragr. 2.25).

[4] Un article écrit par Zia Ur Rehman pour le journal Dawn signale que l’État islamique dans la province de Khorasan (EIPK) est la [traduction] « filiale locale » pakistanaise de l’État islamique (EI) (Dawn 2023-10-03).

[5] L’Institut pakistanais d’études sur la paix (PAK Institute for Peace Studies – PIPS) est une organisation de recherche et de défense à Islamabad dont les travaux sont axés sur l’analyse et la prévention de conflits, et la lutte contre [traduction] « l’extrémisme violent » (PIPS 2024-05-08, 123). Les données qui figurent dans son rapport sur les groupes activistes au Pakistan ont été recueillies de juin 2023 à février 2024 auprès de sources primaires, dont [traduction] « plus de » 150 entretiens avec « des universitaires, des journalistes, des dirigeants et représentants communautaires, des partis et groupes religieux, des responsables de la sécurité, des organisations de la société civile axées sur les enjeux pertinents, ainsi que des experts en matière de sécurité et d’activisme », ainsi que de sources secondaires (PIPS 2024-05-08, 2-3).

[6] Abdul Sayed est un [traduction] « chercheur indépendant sur le djihadisme et sur la politique et la sécurité dans la région de l’Afghanistan-Pakistan »; Tore Hamming est agrégé supérieur de recherche au Centre international pour l’étude de la radicalisation (International Centre for the Study of Radicalisation) au King’s College, au Royaume-Uni (Sayed & Hamming 2023-05, 1).

[7] Des sources signalent que le TTP a annoncé un cessez-le-feu en juin 2022 après des négociations avec le gouvernement pakistanais obtenues par les talibans afghans; toutefois, le cessez-le-feu a pris fin en novembre 2022 (RFE/RL 2022-12-31; The Express Tribune 2022-11-30).

[8] Le Guardian décrit le corridor économique Chine-Pakistan (China-Pakistan Economic Corridor – CPEC) comme un programme d’investissement chinois visant à créer un [traduction] « axe commercial crucial » au Pakistan (2015-04-20).

[9] Le rapport du Centre de recherche et d’études sur la sécurité (Center for Research Security Studies – CRSS) divise les incidents de [traduction] « terrorisme » en deux catégories, « activisme et insurrection », le LeJ, le SSP et le TTP faisant partie de la première catégorie (2024-02-19, 22, 23).

[10] L’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (Global Polio Eradication Initiative – GPEI) est un [traduction] « partenariat public-privé » ayant pour but d’éradiquer la poliomyélite, « dirigée par des gouvernements nationaux avec six partenaires essentiels », dont l’OMS, Rotary International, les Centres de prévention et de contrôle des maladies (Centers for Disease Control and Prevention – CDC) des États-Unis, UNICEF, la Fondation Gates et Gavi, l’Alliance du vaccin (GPEI s.d.)

[11] Amira Jadoon [était] professeure adjointe au Centre de lutte contre le terrorisme (Combating Terrorism Center – CTC) et au Département de sciences sociales (Department of Social Sciences) de l’académie militaire américaine de West Point et Sara Mahmood est analyste principale au Centre international de recherche sur la violence politique et le terrorisme (International Center for Political Violence & Terrorism Research) de l’École d’études internationales S. Rajaratnam (S. Rajaratnam School of International Studies) de l’Université technologique Nanyang à Singapour (Jadoon & Mahmood 2018-12, 21).

Références

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South Asia Terrorism Portal (SATP). S.d. « About Us ». [Date de consultation : 2024-12-10]

Autres sources consultées

Sources orales : associée en recherche dans une université du Royaume-Uni dont les travaux sont axés sur la politique et les affaires militaires en Asie du Sud; associé supérieur de recherche dans une université de Singapour qui a écrit sur les activistes au Pakistan; chercheur dans un centre d’études et de recherche des États-Unis qui a écrit sur l’extrémisme au Pakistan; International Crisis Group; professeur adjoint dans une université du Pakistan qui a écrit sur les activistes sectaires au Pakistan; professeure adjointe dans une université des États-Unis qui a écrit sur le LeJ; professeur agrégé dans une université de Singapour qui a écrit sur le TTP.

Sites Internet sites, y compris : ACAPS; Armed Conflict Location & Event Data Project; Atlantic Council; Center for Strategic and International Studies; The Diplomat; États-Unis – National Counterterrorism Center; Factiva; Human Rights Commission of Pakistan; Jane’s Country Risk Daily Report; The New Indian Express; Nanyang Technological University – S. Rajaratnam School of International Studies; Safeguarding Health in Conflict; Stanford University – Mapping Militant Project; Voice of America; Wilson Center.

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