Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada
1. Aperçu
D'après des sources, la population du Salvador s'élève à environ 6,5 millions d'habitants (Al Jazeera 28 mars 2022; É.-U. 14 nov. 2022; Banque mondiale 2021). Des sources signalent que, pris ensemble, les gangs MS-13 [Mara Salvatrucha] et Barrio 18 comptent environ 70 000 (Al Jazeera 12 avr. 2022) ou environ 60 000 membres au Salvador (InSight Crime 15 sept. 2020). Des sources soulignent que les gangs exercent dans 94 p. 100 des départements du pays [1] (professeur adjoint d'études de la sécurité 13 oct. 2022) ou que les maras (gangs), y compris la MS-13, sont [traduction] « actives dans 94 p. 100 des 262 municipalités du Salvador » (International Crisis Group 26 nov. 2018, 3).
Selon le Conseil des relations étrangères (Council on Foreign Relations – CFR), association mutuelle et groupe de réflexion indépendant et apolitique des États-Unis qui s'intéresse à la politique étrangère (CFR s.d.), le taux d'homicide au Salvador [traduction] « [a] atteint son point le plus bas en vingt ans » en 2019 (CFR 4 mai 2022). Dans son rapport annuel, Freedom House souligne que si la violence et les crimes liés aux gangs [traduction] « demeurent de graves problèmes » au Salvador, « les plus faibles taux d'homicide depuis des années ont été enregistrés » en 2020 et en 2021 (24 févr. 2022, sect. F3). Al Jazeera signale que le Salvador [traduction] « a enregistré 1 140 meurtres en 2021 », soit une « moyenne de 18 décès par 100 000 habitants », comparativement à 103 homicides par 100 000 habitants en 2015 (28 mars 2022).
2. Mesure du gouvernement aux gangs
2.1 Territorial Control Plan (Plan Control Territorial – PCT)
Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur adjoint de criminologie à l'Université de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique, qui s'intéresse principalement aux gangs de rue ainsi qu'aux réseaux et aux économies illicites en Amérique latine, a déclaré que la tactique du gouvernement au [traduction] « problème des gangs manque toujours de clarté », mais que le gouvernement du président Nayib Bukele « attribue la baisse marquée du nombre d'homicides » au PCT et au régime dérogatoire (professeur adjoint de criminologie 24 oct. 2022). On peut lire dans un communiqué de presse publié en juin 2019 par la présidence du pays que le PCT a trois grands axes : [traduction] « le contrôle des centres correctionnels, [le] bouleversement des sources de financement du crime organisé et [le] renforcement des forces de sécurité » (El Salvador 18 juin 2019). Il est également écrit dans un communiqué de presse paru en juin 2022 que le PCT est entré en vigueur 20 juin 2019 et comporte sept phases, dont quatre sont déjà en cours et les trois autres [traduction] « sont toujours en attente, dans le secret » (El Salvador 24 juin 2022). Toutefois, le professeur adjoint de criminologie a fait observer que les communications du gouvernement concernant le PCT sont [traduction] « ambigües » en ce qui a trait à ses « objectifs, portée et fonctionnement » (24 oct. 2022). D'après des sources, le PCT n'est pas accessible au public (professeur adjoint de criminologie 24 oct. 2022; chercheuse indépendante 17 oct. 2022) et [traduction] « tant les chercheurs que les journalistes n'ont pas réussi à en corroborer l'existence » (professeur adjoint de criminologie 24 oct. 2022). La source El Faro, une source multimédia de journalisme d'enquête de San Salvador (El Faro s.d.), signale avoir obtenu des dossiers internes d'établissements carcéraux selon lesquels des responsables du [traduction] « gouvernement de Nayib Bukele [ont] négocié » avec la MS-13 et « se sont entendus sur la réduction du nombre d'homicides, des privilèges en prison et des promesses à long terme en lien avec les résultats des élections législatives de 2021 » (El Faro 6 sept. 2020). Cependant, au dire d'une chercheuse indépendante qui se trouve aux États-Unis et dont les travaux portent principalement sur la MS 13 et le Barrio 18 dans le Nord de l'Amérique centrale, le président Bukele nie avoir [traduction] « négocié » avec des gangs (chercheuse indépendante 17 oct. 2022).
2.2 Politique de la mano dura (main de fer)
Des sources signalent que, depuis 2019, le président Bukele a mis en œuvre des [traduction] « mesures extraordinaires » et une politique de la « mano dura » [2] en vue de lutter contre les gangs au Salvador (professeur adjoint d'études de la sécurité 13 oct. 2022) ou que, depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président Bukele est [traduction] « revenu aux mêmes tactiques de répression ou de la mano dura » qu'appliquaient ses prédécesseurs (The Guardian 5 avr. 2022). L'International Crisis Group souligne que le gouvernement du Salvador a [traduction] « eu recours à des tactiques autoritaires pour répondre aux brusques hausses de la violence attribuable aux gangs par le passé, mais aucune ne se compare à la répression actuelle, ni par son intensité ni par sa durée » (5 oct. 2022, i). Freedom House signale que les autorités du Salvador [traduction] « ont poursuivi leur réponse sévère et militarisée aux gangs criminels puissants du pays, ce qui a donné lieu à des exécutions extrajudiciaires et à d'autres violations » (Freedom House 24 févr. 2022, aperçu). Selon InSight Crime, un groupe de réflexion et organe de presse qui étudie le crime organisé dans les Amériques (InSight Crime s.d.), le président Bukele a [traduction] « permis aux forces de sécurité d'employer une "force létale" contre les membres de gang » en cas de « "légitime défense ou de défense de la vie de Salvadoriens" » (30 avr. 2020).
Al Jazeera souligne que le président Bukele se sert des [traduction] « détentions de masse » pour « nettoy[er] les rues du Salvador » (21 avr. 2022). D'après des sources, les prisons salvadoriennes fonctionnent [traduction] « bien au-delà » de leur capacité (professeur adjoint d'études de la sécurité 13 oct. 2022) ou [traduction] « à plus du double de la capacité estimée du système pénitentiaire » (InSight Crime 16 mai 2022). L'Initiative sur les politiques carcérales (Prison Policy Initiative – PPI), une organisation apolitique sans but lucratif de défense des droits qui étudie [traduction] « [l']incarcération de masse » et compile des données à ce sujet (PPI s.d.), signale que, en 2021, le taux d'incarcération de 562 par tranche de 100 000 personnes plaçait le Salvador au deuxième rang mondial le plus élevé à ce chapitre (PPI sept. 2021). Al Jazeera fait état de ce qui suit, d'après un chercheur de Human Rights Watch (HRW) ayant recueilli des renseignements sur [traduction] « environ 50 cas de violation des droits de la personne ou de manquement à l'application régulière du droit » :
Tout d'abord, des policiers font irruption dans un quartier pauvre où la présence de gangs est connue et en rassemblent les habitants, surtout de jeunes hommes, avant de les emmener au poste, où leur famille est souvent autorisée à les voir brièvement. Par la suite, ils sont envoyés dans le système pénitentiaire, et c'est souvent là qu'ils se « perdent » […]. Leur famille ignore dans quelle prison ils ont été envoyés et les demandes de renseignements faites par les voies officielles ne génèrent aucun résultat (Al Jazeera 21 avr. 2022).
L'Agence France-Presse (AFP) signale qu'en avril 2022, le Congrès du Salvador a approuvé la demande du président Bukele visant à [traduction] « criminaliser la diffusion de messages liés aux gangs dans les médias » (6 avr. 2022). Suivant une réforme du code pénal que l'Assemblée législative (Asamblea Legislativa) a approuvée, la production et la reproduction illégales de [traduction] « messages, signes, noms, propagande ou toutes formes d'expression écrite faisant allusion aux » gangs seront passibles d'un emprisonnement de 10 à 15 ans (El Salvador 2022a, art. 1). Il est écrit dans un communiqué de presse publié par la présidence du Salvador que le code pénal a été modifié afin d'augmenter la durée des peines d'emprisonnement infligées aux membres de gang (El Salvador 31 mars 2022). Des sources font état de l'augmentation de la peine d'emprisonnement maximale, qui est passée [traduction] « de 9 à 45 ans », et du fait que le gouvernement a aussi « augmenté la durée maximale de l'emprisonnement d'enfants et autorisera l'instruction devant un tribunal pour adultes d'infractions graves commises par des adolescents, qui purgeront leur peine dans des prisons pour adultes plutôt que dans des centres de détention pour jeunes contrevenants » (AFP 6 avr. 2022) ou que [traduction] « la durée des peines d'emprisonnement pour appartenance à un gang a été augmentée », passant d'un « maximum de 9 ans à un maximum de 45 ans dans le cas de chefs » de gang, tandis que les « sanctions inflige aux personnes mineures ont été également considérablement accrues » (Allemagne 4 avr. 2022, 3).
2.3 Lois
On peut lire dans le décret no 333 de l'Assemblée législative du Salvador :
[traduction]
Déclaration d'un régime dérogatoire
Article 2. Un « Régime dérogatoire » est déclaré sur l'ensemble du territoire national en raison de la gravité des troubles à l'ordre public causés par des groupes criminels qui menacent la vie, la paix et la sécurité de la population salvadorienne.
Autorité compétente
Article 3. Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, le ministère de la Défense nationale et le directeur de la police nationale civile sont chargés de coordonner les actions visant à se conformer aux dispositions du présent Décret, en fonction des ressources humaines et matérielles nécessaires à la mise en œuvre efficace des mesures de sécurité et de protection de la population, et d'assurer la coordination des mesures pertinentes pour rétablir la sécurité sur le territoire.
Suspension des garanties constitutionnelles
Article 4. Les droits et les garanties constitutionnels, régis par l'article 7, l'article 12, deuxième alinéa, l'article 13, deuxième alinéa, et l'article 24, en relation avec l'article 131, numéro 27, et l'article 29 de la Constitution de la République sont suspendus pendant une période de trente jours à compter de l'entrée en vigueur du présent Décret.
Validité
Article 5. Le présent Décret entre en vigueur le jour de sa publication dans le Journal officiel et il est en vigueur durant trente jours à compter de la date de sa publication (El Salvador 2022b).
Le décret no 344, la loi sur le fonds de récompense pour l'élimination de l'impunité des actes de terrorisme (Ley de Recompensas para el Combate a la Impunidad de Actos de Terrorismo), un décret législatif administré par le ministère de la Justice et de la Sécurité publique (Ministerio de Justicia y Seguridad Pública), le décret prévoit ce qui suit:
[traduction]
CONSIDÉRANT :
[…]
II. que, les actes violents commis par des membres de groupes terroristes sur l'ensemble du territoire national connaissent une augmentation démesurée [...];
III. que [...] les réseaux criminels précités : « [...] sont des groupes terroristes, les bandes de rues connues sous le nom de Mara Salvatrucha, ou MS-13, la Pandilla 18, ou Mara 18, et toute autre bande ou organisation criminelle qui cherche à s'arroger l'exercice de pouvoirs relevant de la souveraineté de l'État [...] », il est nécessaire d'empêcher ces organisations criminelles de porter systématiquement atteinte à la vie, à la sécurité et à l'intégrité personnelle de la population;
IV. qu'il est urgent de combattre l'impunité visant les actes de terrorisme commis contre la population, outre les actions fermes, énergiques et indispensables qui ont été initiées et coordonnées par les autorités compétentes contre les groupes terroristes et leurs membres, et qu'il est devenu nécessaire par conséquent de créer un Fonds de récompenses pour que chacun puisse contribuer à l'arrestation des personnes qui tentent d'échapper à la justice.
[…]
Création du Fonds
Article 2. Le Fonds de récompense pour l'élimination de l'impunité des actes de terrorisme, ci-après dénommé Fonds, est créé dans le but de récompenser quiconque fournit des renseignements menant à l'arrestation de membres de groupes terroristes, ou les arrête concrètement. Il doit s'agir de membres de groupes terroristes qui ont été identifiés par le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, qui figurent sur la liste créée à cet effet par le ministère, et qui font l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par les autorités compétentes.
Les sommes d'argent accordées en vertu du présent Décret sont exonérées de tout type d'impôt, de retenue ou de remise (El Salvador 2022c, préambule II-IV, art. 2, quatrième ellipse marquée par des points de suspension dans l'original).
Le décret no 337 prononcer par l'Assemblée législative du Salvador prévoit ce qui suit :
[traduction]
CONSIDÉRANT :
[…]
III. que pour permettre à l'État d'assurer son devoir de protection et de préservation de ces droits, face à l'augmentation de l'activité criminelle des membres des groupes terroristes, l'Assemblée législative, à l'initiative du Président de la République par l'intermédiaire du Conseil des ministres, a promulgué le Décret législatif n° 333 du 27 mars 2022, publié le même jour dans le volume n° 434 du Journal officiel n° 62. Celui-ci prévoit le régime dérogatoire en vue de fournir des outils et des mécanismes juridiques aux institutions de sécurité publique, à la police nationale civile et aux forces armées du Salvador pour rétablir l'ordre et la sécurité des citoyens et le contrôle territorial;
IV. que, l'augmentation démesurée des actes violents commis sur tout le territoire national par des membres terroristes, les gangs ou les bandes de rues, met en péril la vie et l'intégrité de tous les citoyens, qu'elle génère une situation d'alarme, une instabilité sociale et, par conséquent, un climat de peur dans la population en mettant en danger imminent l'intégrité physique et mentale des personnes;
V. qu'il est notoire que les organisations criminelles susmentionnées commettent des attentats contre la vie, la sécurité et l'intégrité personnelles de la population, y compris les autorités civiles, militaires, policières et pénitentiaires, et contre les biens d'autrui en commettant des extorsions à l'encontre de personnes physiques ou morales, en contrevenant au droit de tout citoyen de résider n'importe où sur le territoire; contre le droit à l'éducation en forçant les étudiants à abandonner l'école, contre la libre circulation en paralysant le transport public de passagers, y compris à l'échelle nationale, et en attaquant fréquemment la vie du personnel des services de transport. Ces organisations criminelles entravent le libre exercice des activités économiques et professionnelles de larges secteurs de la population parmi les nombreuses autres actions qui sont menées de manière systématique, planifiée et organisée.
VI. que [...] les réseaux criminels précités : « […] sont des groupes terroristes, les bandes de rues connues sous le nom de Mara Salvatrucha, ou MS-13, la Pandilla 18, ou Mara 18, et toute autre bande ou organisation criminelle qui cherche à s'arroger l'exercice de pouvoirs relevant de la souveraineté de l'État [...] »;
[…]
PAR CONSÉQUENT,
En vertu de ses pouvoirs constitutionnels, et à l'initiative du Président de la République, par l'intermédiaire du ministre de la Justice et de la Sécurité publique
DÉCRÈTE CE QUI SUIT :
RÉFORMES DU CODE PÉNAL
Article 1. Ajouter un dernier paragraphe à l'article 162 comme suit :
« Lorsque les infractions visées au présent article sont commises par des membres de groupes terroristes, de bandes de rues, les gangs, ou tout autre groupe criminel visé à l'article 1 de la Loi sur l'interdiction des gangs, des bandes de rues, des groupements, des associations et des organisations de nature criminelle, la peine encourue est de vingt à trente ans [d'emprisonnement] [...] ».
Article 2. Reformuler l'article 345 comme suit :
« Article 345.- Est considéré comme étant illégal pénalement :
- tout groupement, toute association ou organisation qui possède au minimum les caractéristiques suivantes : comprendre trois personnes ou plus, être de nature temporaire ou permanente, de fait ou de droit, posséder un certain degré de structuration et avoir pour but de commettre un crime,
- toute personne visée à l'article 1 de la Loi sur l'interdiction des gangs, des bandes rues, des groupements, des associations et des organisations de nature criminelle.
Quiconque fait partie d'un groupe, d'une association ou d'une organisation illégale visé au paragraphe 1 du présent article encourt une peine d'emprisonnement de trois à cinq ans. Dans les cas visés au paragraphe (2), la peine encourue est un emprisonnement de vingt à trente ans.
Les créateurs, organisateurs, chefs, dirigeants, financiers ou chefs des groupes susmentionnés encourent une peine d'emprisonnement de quarante à quarante-cinq ans.
Si l'auteur ou le participant est une autorité publique, un agent de l'autorité, un fonctionnaire ou un employé public, la peine est augmentée jusqu'à un tiers du maximum dans chaque cas et elle est assortie de l'interdiction absolue d'exercer une fonction pendant une durée deux fois plus longue.
Quiconque promeut, aide, facilite ou favorise la formation ou le maintien des groupes, des associations ou des organisations visés dans le présent article, sachant que ces organisations sont illégales, reçoit un bénéfice direct ou indirect de ses relations de toute nature avec elles, même sans en faire partie, encourt une peine de vingt à trente ans de réclusion.
Quiconque, par lui-même, ou par l'intermédiaire d'autrui, sollicite, exige, offre, promeut, formule, négocie, accepte ou conclut des accords de non-poursuite ou d'établissement de toute prérogative pour exempter illégalement un autre ou plusieurs autres de l'application des dispositions de la loi, ou quiconque offre des bénéfices ou des avantages aux membres des groupes, des associations ou des organisations visés dans le présent article, encourt une peine d'emprisonnement de vingt à trente ans.
La même peine est encourue par quiconque favorise les actes visés à l'alinéa précédent ou y participe, en tant qu'intermédiaire, négociateur, médiateur, interlocuteur ou autre.
Toute proposition et tout complot en vue de commettre l'un des actes prévus par la présente disposition sont passibles d'une peine d'emprisonnement de vingt à trente ans.
La présente infraction est punie simultanément avec d'autres infractions (El Salvador 2022d, préambule II-VI, art. 1-2, troisième ellipse marquée par des points de suspension dans l'original).
2.3.1 Mise en œuvre
Des sources signalent qu'en mars 2022, le parlement salvadorien a approuvé un régime dérogatoire (AP 28 mars 2022; BBC 27 mars 2022) prévoyant la [traduction] « suspension temporaire de certaines mesures de protection garanties par la constitution », notamment au moyen de « restrictions à la liberté de réunion » et au « droit d'être informé du motif de l'arrestation et d'avoir accès à un avocat en cas de détention, et prévoyant également la possibilité de procéder à des détentions administratives de plus de 72 heures » (Al Jazeera 28 mars 2022). Al Jazeera signale que le président Bukele a aussi [traduction] « ordonn[é] » un confinement de 24 heures des membres de gang dans leurs cellules d'incarcération (28 mars 2022). D'après des sources, le président Bukele [traduction] « a ordonné que les rations des prisonniers soient diminuées » (AP 28 mars 2022) ou a annoncé que [traduction] « la nourriture destinée aux membres de gang emprisonnés serait rationnée afin que les nouveaux détenus puissent aussi recevoir leur pitance » (The Guardian 5 avr. 2022). Des sources soulignent que, [traduction] « pour la première fois », des membres de gangs rivaux ont été « incarcérés ensemble » (The Guardian 31 oct. 2021) ou que le Salvador a [traduction] « adopté une mesure sans précédent consistant à mettre des membres » de la MS-13 et des « deux factions » du Barrio 18 dans une même cellule (Noticias Telemundo 14 mai 2020).
Des sources ont signalé en octobre 2022 que le régime dérogatoire était [traduction] « toujours en vigueur » au Salvador (chercheuse indépendante 17 oct. 2022) ou qu'il a été [traduction] « prolongé » le 15 octobre 2022, et « plus de 55 000 » personnes ont été arrêtées depuis son instauration initiale (Al Jazeera 15 oct. 2022).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Notes
[1] Le Salvador compte 14 divisions administratives appelées departamentos (départements) (É. U. 29 nov. 2022).
[2] Selon InSight Crime, la mano dura (main de fer) est aussi connue comme étant un ensemble de [traduction] « politiques autoritaires en matière de sécurité » qui « définissent l'orientation continuelle du Salvador en la matière depuis le début des années 2000 » (InSight Crime 12 avr. 2022).
Références
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Al Jazeera. 21 avril 2022. Anna-Cat Brigida. « "All Salvadorans at Risk": Inside El Salvador's Gang Crackdown ». [Date de consultation : 12 oct. 2022]
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Al Jazeera. 28 mars 2022. « El Salvador Declares State of Emergency After Gang Killings ». [Date de consultation : 12 oct. 2022]
Allemagne. 4 avril 2022. Federal Office for Migration and Refugees. Briefing Notes: Group 62 – Information Centre for Asylum and Migration. [Date de consultation : 17 oct. 2022]
Associated Press (AP). 28 mars 2022. « El Salvador Locks Down Prisons After Wave of 87 Killings over Weekend ». [Date de consultation : 12 oct. 2022]
Banque mondiale. 2021. « Population, Total – El Salvador ». [Date de consultation : 14 oct. 2022]
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Chercheuse indépendante, États-Unis (É.-U.). 17 octobre 2022. Entretien avec la Direction des recherches.
Council on Foreign Relations (CFR). 4 mai 2022. Diana Roy. « Why Has Gang Violence Spiked in El Salvador? ». [Date de consultation : 12 oct. 2022]
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El Faro. 6 septembre 2020. Carlos Martínez, et al. « Bukele Has Been Negotiating with MS-13 for a Reduction in Homicides and Electoral Support ». [Date de consultation : 22 nov. 2022]
El Faro. S.d. « Acerca de El Faro ». [Date de consultation : 22 nov. 2022]
El Salvador. 24 juin 2022. « El Salvador alcanza niveles de seguridad inéditos con la implementación del Plan Control Territorial ». [Date de consultation : 22 nov. 2022]
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El Salvador. 2022a. Decreto No. 349. Reformas al Código Penal. [Date de consultation : 22 nov. 2022]
El Salvador. 2022b. Decreto No. 333. Régimen de Excepción. [Date de consultation : 8 nov. 2022]
El Salvador. 2022c. Decreto No. 344. Ley de Recompensas para el Combate a la Impunidad de Actos de Terrorismo. [Date de consultation : 8 nov. 2022]
El Salvador. 2022d. Decreto No. 337. Reformas al Código Penal. [Date de consultation : 8 nov. 2022]
El Salvador. 18 juin 2019. « Presidente Nayib Bukele anuncia plan de seguridad para atacar al crimen organizado ». [Date de consultation : 22 nov. 2022]
États-Unis (É.-U.). 29 novembre 2022. Central Intelligence Agency (CIA). « El Salvador ». The World Factbook. [Date de consultation : 2 déc. 2022]
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InSight Crime. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 14 oct. 2022]
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Prison Policy Initiative (PPI). S.d. « About the Prison Policy Initiative ». [Date de consultation : 12 oct. 2022]
Professeur adjoint de criminologie, University of the Fraser Valley, Canada. 24 octobre 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.
Professeur adjoint d'études sur la sécurité, New Jersey City University. 13 octobre 2022. Entretien avec la Direction des recherches.
Autres sources consultées
Sources orales : Acción Ciudadana; agrégé de recherche dans un institut de recherche allemand qui s'intéresse principalement aux conflits, à la violence en milieu urbain, aux zones de paix, de sécurité et de frontière et aux marchés illégaux en Amérique latine; chargé d'enseignement dans une université au Royaume-Uni qui s'intéresse principalement à la violence des gangs et aux crimes haineux en Amérique latine; chercheur dans une université allemande qui s'intéresse principalement à la violence, au crime, à la sécurité publique, à la violence en milieu urbain, aux gangs de jeunes et à la violence chez les jeunes en Amérique centrale; chercheur dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence et aux gangs transnationaux en Amérique latine; chercheur invité dans une université au Royaume-Uni qui s'intéresse aux gangs de rue et à la politique relative aux drogues en Amérique latine; chercheur principal dans une université antillaise qui s'intéresse principalement aux questions de sécurité régionale; Cristosal; directeur de recherche dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence criminelle, aux gangs et à la police en Amérique latine; Fundación de Estudios para la Aplicación del Derecho; German Institute for Global and Area Studies; Inter-American Dialogue; International Crisis Group; Nations Unies – UNICEF; professeur adjoint dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence, aux économies illicites transnationales, à l'incarcération de masse et à la sécurité dans les Amériques; professeur adjoint dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence et au crime au Mexique et en Amérique centrale; professeur adjoint dans une université américaine qui s'intéresse principalement aux économies illicites en Amérique latine; professeur agrégé dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence criminelle organisée et aux services policiers en Amérique latine; professeur agrégé dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence organisée, aux groupes armés, aux cartels de la drogue, aux gangs en milieu carcéral et aux groupes paramilitaires en Amérique latine; professeur agrégé dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence politique et criminelle, au commerce de la drogue et au crime en Amérique latine; professeur agrégé dans une université au Brésil qui s'intéresse principalement à la violence et à la corruption au Honduras; professeur dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la consolidation de la paix et aux conflits en Amérique latine; professeur dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la sécurité des citoyens, aux droits de la personne et à la violence en Amérique latine; professeur dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la sécurité et à la politique en Amérique latine et dans les Caraïbes; professeur dans une université américaine qui s'intéresse principalement à la violence politique et criminelle et à la justice transitionnelle en Amérique latine; Wilson Center.
Sites Internet, y compris : Americas Society/Council of the Americas; Amnesty International; Animal Político; Armed Conflict Location & Event Data Project; Australie – Department of Foreign Affairs and Trade; Austrian Red Cross – ecoi.net; Belgique – Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides; Bertelsmann Stiftung; Brookings Institution; Canal 12; CBC; Center for Strategic and International Studies; Deutsche Welle; El Comercio; El Mundo [El Salvador]; El País [El Salvador]; El Salvador – Asamblea Legislativa; elsalvador.com; El Universal; El Universo; États-Unis – Congressional Research Service, Department of State, Library of Congress; Fédération internationale pour les droits humains; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Infobae; Institute for War and Peace Reporting; International Center for Not-For-Profit Law; INTERPOL; La Prensa Gráfica; La Razón; LatinAmerican Post; Los Angeles Times; Mondo Times; Nations Unies – Comité contre la torture, Conseil des droits de l'homme, Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, ONU Femmes, PNUD, Refworld; The New Humanitarian; The New York Times; North American Congress on Latin America; Norvège – Landinfo; Noticias de América Latina y el Caribe; Organisation des États américains – Commission interaméricaine des droits de l'homme; Organisation suisse d'aide aux réfugiés; Pays-Bas – Ministry of Foreign Affairs; Prensa Libre; Proceso Digital; Reporters sans frontières; Royaume-Uni – Home Office; SWI swissinfo.ch; Transparency International; Union européenne – European Union Agency for Asylum; Washington Office on Latin America; The Washington Post; Wilson Center.