Colombie : information sur les Aigles noirs (Águilas Negras), y compris leurs activités, zones d'influence et d'opération; lettres de menaces, y compris leur apparence et leur contenu; disponibilité des fausses lettres de menaces (2020-juin 2022) [COL201106.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Des sources signalent que les Aigles noirs [traduction] « [n']existent [pas] » [ou qu'il [traduction] « n'y a pas de groupe armé avec des membres » (analyste principale 6 juin 2022)], mais que des groupes et/ou des individus utilisent le nom pour proférer des menaces (analyste principale 6 juin 2022; Pares 19 janv. 2021; El Nuevo Día 5 juin 2021). InSight crime, un groupe de réflexion et organisation médiatique sans but lucratif qui étudie le crime organisé en Amérique latine et dans les Caraïbes (InSight Crime s.d.), signale que les Aigles noirs sont un « groupe paramilitaire disparu » (InSight Crime 24 mai 2021).

2. Zones d'influence et d'opération

Selon Colombia Peace, un site Internet du Bureau de Washington sur l'Amérique latine (Washington Office on Latin America – WOLA), une organisation de recherche et de défense en matière de droits de la personne dans les Amériques (WOLA s.d.), les Aigles noirs [traduction] « ne semblent pas avoir de leadership visible ni occuper un territoire » (WOLA 31 janv. 2021). Un rapport de l'Institut des études sur la paix et le développement (Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz – Indepaz), une ONG qui milite pour la consolidation de la paix en Colombie (Indepaz s.d.), précise que les Aigles noirs ne sont pas [traduction] « un groupe armé doté de structures permanentes et de chefs connus » (Indepaz août 2020, 87). Selon Colombia.com, un site Internet d'actualités en espagnol, [traduction] « [d]es groupes utilisant le nom des Aigles noirs sont apparus dans au moins 20 des 32 départements de la Colombie », y compris Nariño, Cauca, Casanare, Guajira, Magdalena, Bolívar, Norte de Santander, Santander, Sucre et Cordoba; cependant, les Aigles noirs n'ont « aucune structure, aucun leadership reconnaissable, ni aucun contrôle territorial » (Colombia.com 27 janv. 2022).

3. Activités

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur les activités des Aigles noirs. Cependant, les renseignements suivants pourraient être dignes d'intérêt :

Indepaz fait observer que les Aigles noirs [traduction] « manifestent leur présence en distribuant des tracts de menaces de mort visant des membres d'organisations et des leaders sociaux, et en semant la terreur pour soutenir des attaques politiques, en utilisant le terme "nettoyage social", et en se présentant comme une structure contre-insurrectionnelle » (Indepaz août 2020, 87).

4. Publication de lettres ou de tracts de menaces

InSight crime signale que le nom des Aigles noirs [traduction] « est souvent invoqué pour faire des menaces aveugles » (InSight Crime 24 mai 2021). Latinamerican Post, un site Internet d'actualités en espagnol et en anglais dont le siège est à Bogotá, signale que même si la Direction du renseignement policier de Colombie (Dirección de Inteligencia Policial de Colombia – DIPOL) [traduction] « assure depuis des années » que les Aigles noirs « n'existent pas », « des milliers de tracts » de menaces sont signés de ce nom (LatinAmerican Post 5 mai 2020). Indepaz explique que le nom « Aigles noirs» [traduction] « est utilisé pour couvrir les menaces ou les assassinats perpétrés par des individus ou des groupes de compositions diverses » (Indepaz août 2020, 19). Dans El Nuevo Día, un journal colombien en espagnol, on peut lire que le nom des Aigles noirs est utilisé par [traduction] « différents groupes illégaux au pays pour proférer des menaces tout en cachant leur identité » (El Nuevo Día 5 juin 2021). El Tiempo, un journal de Colombie, souligne que selon un représentant de la police, [traduction] « d'autres réseaux criminels utilisent [la marque des Aigles noirs] pour commettre des crimes et éviter d'être liés à des événements tels que la persécution de leaders sociaux » (El Tiempo 20 janv. 2020). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une analyste principale de l'International Crisis Group pour la Colombie a déclaré que l'une des [traduction] « théories les plus courantes et les plus probables » postule que

[l]e nom [« Aigles noirs »] est couramment utilisé par des intérêts commerciaux individuels de droite, des groupes post-paramilitaires ou même l'armée comme couverture pour menacer des leaders sociaux et d'autres personnes. Le fait qu'une personne soit menacée dans un tract laisse souvent sous-entendre que quelqu'un est prêt à verser de l'argent pour que cette personne soit blessée ou tuée. À bien des égards, ces menaces sont une sorte d'indice général que la personne en question est en train de s'opposer à des intérêts politiques et économiques puissants et violents (analyste principale 6 juin 2022).

El Tiempo signale que le nom des Aigles noirs a été utilisé par différents groupes partout au pays, y compris les groupes suivants : bloque Militar del Pacífico Suroccidente de Nariño de las Águilas Negras (Nariño); bloque Metropolitano de Bucaramanga de las Águilas Negras (Santander); bloque Central Águilas Negras (Tolima); Águilas Negras Bloque Capital DC (Putumayo); Las Águilas Negras Distrito Capital (Cauca); Águilas Negras, Bloque Capital del Huila (Huila); Águilas Negras-Los Rastrojos (Cauca) et Águilas Negras Nueva Generación (Cauca) (El Tiempo 20 janv. 2020).

4.1 Exemples d'incidents

Des sources font état des incidents suivants impliquant des lettres de menace ou des tracts attribués aux Aigles noirs en Colombie :

  • Colombia Reports, un site Internet d'actualités sans but lucratif dont le siège est en Colombie (Colombia Reports s.d.), a écrit qu'un tract diffusé en septembre 2019 désignant neuf journalistes du Sud-Ouest de la Colombie comme des [traduction] « "objectifs militaires" » était signé par les Aigles noirs (Colombia Reports 26 sept. 2019).
  • Colombia Reports signale qu'en mars 2020, les Aigles noirs [traduction] « ont envoyé une menace de mort à tant de personnes que leurs noms entrent à peine sur une seule feuille », y compris le maire de Bogotá, « des organisation[s] de victimes », « d'innombrables leaders sociaux » et « l'ombudsman du pays », en « prétend[ant] » qu'ils sont tous « "des guérilleros camouflés et des membres de milices faisant du contre-espionnage" » (Colombia Reports 12 mars 2020).
  • The New Humanitarian, une source d'actualités en ligne qui fait état des crises humanitaires (The New Humanitarian s.d.), signale que les Aigles noirs ont distribué des tracts partout en Colombie [traduction] « menaçant les Vénézuéliens de "nettoyage social" » (The New Humanitarian 13 févr. 2020).
  • Selon l'Observatoire pour la protection des défenseur·es des droits humains, un programme conjoint de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), un tract [traduction] « prétendument signée par le Bloque Capital D.C. » des Aigles noirs, « et écrit avec plusieurs fautes d'orthographe, a été diffusé sur les réseaux sociaux » en janvier 2020 (Observatoire 23 janv. 2020).
  • Dans Semana, un magazine en espagnol dont le siège est situé en Colombie, on peut lire qu'en 2021, les [traduction] « "Aigles noirs" » ont envoyé « [p]lusieurs tracts » à 15 professeurs et membres du personnel d'une université à Medellín (Semana 18 juin 2021).
  • Infobae, une source d'actualités de l'Argentine (The Washington Post 8 juin 2016), souligne qu'en avril 2022, les Aigles noirs ont diffusé un tract menaçant des leaders sociaux, [traduction] « les signataires de l'accord de paix avec les [Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia – FARC)] » et des sénateurs (Infobae 16 avr. 2022).

4.2 Aspect et contenu

L'analyste principale a fourni les renseignements suivants :

[traduction]

Comme la source des tracts [signés avec le nom des Aigles noirs] n'est pas uniforme, ils varient considérablement d'une région à l'autre du pays et d'un cas à l'autre. Ils incluront toujours l'insigne de la prétendue organisation. Souvent, ils utilisent des jurons et un langage grossier. Ils contiennent souvent des railleries visant des personnes ou des organisations de gauche. La grammaire varie considérablement – parfois bonne, parfois horrible. Les fautes d'orthographe sont courantes. Rien de tout cela ne devrait avoir d'incidence sur la question de savoir si le tract est authentique (analyste principale 6 June 2022).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant du Bureau du protecteur du citoyen (Defensoría del Pueblo) a déclaré que les tracts émis par les groupes armés en Colombie [traduction] « ont l'apparence d'un communiqué » dans lequel on trouve « généralement » les renseignements qui suivent :

  • Logo, symboles ou images qui représentent le groupe armé en question.
  • Nom du groupe armé qui publie le tract.
  • Date de publication du tract.
  • Texte de menaces comprenant les noms des personnes, organisations ou collectivités visées par l'intimidation ou la menace. Dans certains cas, les cibles se voient donner un délai pour quitter le territoire.
  • Signature du groupe qui profère la menace (s'il s'agit d'une organisation d'envergure nationale, la signature établit si la menace provient d'un échelon local, comme un front, un bloc ou une compagnie).
  • Dans d'autres cas, les tracts ne comportent pas ces éléments et peuvent être anonymes, c'est-à-dire que l'auteur de la menace n'est pas identifié.
  • Parfois, des images ou des photos montrant des scènes de violence explicites (comme des exécutions, des décapitations, etc.) ou des images d'armes, entre autres, sont aussi incluses.
  • En général, lorsque les tracts visent des femmes ou des membres de la communauté LGBTQI+, les menaces font explicitement mention de violence fondée sur le sexe, l'identité de genre et l'orientation sexuelle (Colombie 12 janv. 2022).

Dans une communication écrite antérieure, l'analyste principale a déclaré que, [traduction] « en général », les tracts contiennent aussi ce qui suit :

une brève description du contexte d'une situation précise, puis [une déclaration concernant] la position du groupe armé, laquelle peut comprendre des menaces visant expressément des personnes ou des catégories de personnes. Ils peuvent préciser des conséquences potentielles (p. ex., le déplacement forcé ou l'assassinat des personnes en question). Ils peuvent aussi instaurer des règles, par exemple, un couvre-feu ou des restrictions en matière de déplacements. Les tracts visent souvent des groupes précis, mais envoient un message à l'ensemble de la collectivité concernant les règles de conduite, qui est en charge, [et] ce qui est toléré ou non. Les tracts peuvent également mentionner d'autres groupes armés rivaux ou l'armée (analyste principale 10 janv. 2022).

Selon Indepaz,

[traduction]

[u]ne des principales caractéristiques des menaces proférées par ceux qui utilisent le nom des Aigles noirs est qu'elles n'attirent jamais l'attention sur les actions violentes sur le point d'être commises; elles cherchent plutôt à relier des meurtres avec de nouvelles menaces de meurtre et à instiller la peur dans des communautés ou chez des personnes concernant certains événements sans qu'aucun lien [n'existe véritablement entre de tels meurtres] (Indepaz août 2020, 87).

4.3 Disponibilité des fausses lettres ou des faux tracts de menaces

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur l'existence de fausses lettres ou des faux tracts de menaces.

L'analyste principale a fourni les renseignements suivants :

[traduction]

Les tracts sont souvent falsifiés. Mais la règle pour comprendre leurs répercussions est que TOUS les tracts devraient être pris au sérieux, parce qu'ils suscitent la peur et la terreur au sein de la population et que leur effet stigmatisant sur toute personne nommée dans de tels tracts est réel et durable, qu'ils proviennent du groupe signataire ou d'un tiers malfaisant. En Colombie, les menaces proférées dans les tracts sont très souvent mises à exécution; ceux-ci ne doivent donc pas être pris à la légère (analyste principale 10 janv. 2022, mise en évidence dans l'original).

Selon le représentant du Bureau du protecteur du citoyen,

[traduction]

afin de prévenir les possibles effets néfastes sur la population civile, le [Bureau du protecteur du citoyen] admet que de tels tracts, même s'ils peuvent s'avérer faux ou frauduleux, doivent faire l'objet d'une enquête par les autorités compétentes et que, pendant la vérification de la véracité [de chaque tract], l'État doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la vie et l'intégrité des personnes visées par ce type de mécanisme d'intimidation (Colombie 12 janv. 2022).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Analyste principale, International Crisis Group. 6 juin 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Analyste principale, International Crisis Group. 10 janvier 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Colombia.com. 27 janvier 2022. « Las Águilas Negras: ¿Qué se sabe de este temido grupo criminal? » [Date de consultation : 8 juin 2022]

Colombia Reports. 12 mars 2020. Adriaan Alsema. « "Aguilas Negras" Put Half of Colombia on Their Latest Death Threat ». [Date de consultation : 1er juin 2022]

Colombia Reports. 26 septembre 2019. Adriaan Alsema. « Colombia's "Aguilas Negras" Declare Journalists "Military Objective" ». [Date de consultation : 5 juill. 2022]

Colombia Reports. S.d. « About Colombia Reports ». [Date de consultation : 5 juill. 2022]

Colombie. 12 janvier 2022. Defensoría del Pueblo. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.

El Nuevo Día. 5 juin 2021. « Líderes de la oposición denunciaron amenazas de las "Águilas Negras" ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

El Tiempo. 20 janvier 2020. « Aguilas Negras: el "genérico" de las amenazas en Colombia ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

Fundación Paz & Reconciliación (Pares). 19 janvier 2021. Sergio Saavedra. « "Ya saben de lo que somos capaces": "paras" en El Salado ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

Infobae. 16 avril 2022. « Black Eagles Threatened Senators of the Comunes Party, Social Leaders and Members of the "Front Line" ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

InSight Crime. 24 mai 2021. Saskia Wright. « Killings of Journalists Show Hand of Organized Crime ». [Date de consultation : 1er juin 2022]

InSight Crime. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 1er juin 2022]

Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz (Indepaz). Août 2020. Informe sobre presencia de grupos armados en Colombia: Actualizacion 2018-2 y 2019. [Date de consultation : 8 juin 2022]

Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz (Indepaz). S.d. « ¿Quiénes somos? ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

LatinAmerican Post. 5 mai 2020. « Why Are They Killing Social Leaders in Colombia? ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

The New Humanitarian. 13 février 2020. Steven Grattan. « Venezuelan Migrants Face Rising Xenophobia in Latin America ». [Date de consultation : 1er juin 2022]

The New Humanitarian. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 1er juin 2022]

Observatoire pour la protection des défenseur·es des droits humains. 23 janvier 2020. « Colombia: Supuestas "Aguilas Negras" amenazan de muerte a defensores de DD.HH ». [Date de consultation : 1er juin 2022]

Semana. 18 juin 2021. « Con panfletos las "Águilas Negras" amenazan de muerte a profesores de la Universidad EAFIT ». [Date de consultation : 5 janv. 2022]

Washington Office on Latin America (WOLA). 31 janvier 2021. « Colombia Peace Update: January 30, 2021 ». Colombia Peace. [Date de consultation : 8 juin 2022]

Washington Office on Latin America (WOLA). S.d. « About Us ». [Date de consultation : 27 juin 2022]

The Washington Post. 8 juin 2016. « Infobae Now Powered by the Washington Post's Arc Technology ». [Date de consultation : 8 juin 2022]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : 24 News Recorder; ABColombia; Al Jazeera; Amnesty International; Australie – Department of Foreign Affairs and Trade; Banque mondiale; BBC; Belgique – Cedoca, Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides; Bertelsmann Stiftung; Brookings Institution; Cambio Colombia; Caracol Radio; Center for Strategic and International Studies; Colombia Solidarity Campaign; Comisión Colombiana de Juristas; Comisión Intereclesial de Justicia y Paz; Commission internationale de juristes; Consejo Regional Indígena del Cauca; Corporación Excelencia en la Justicia; Council on Foreign Relations; Deutsche Welle; Diario del Huila; Diario16; The Economist; El Colombiano; El Comercio; El Espectador; El Heraldo; El País; El Universal; États-Unis – Department of State, Library of Congress; France 24; Freedom House; Friedrich-Ebert-Stiftung; German Institute for Global and Area Studies; The Guardian; Human Rights Watch; Institute for War and Peace Reporting; International Crisis Group; INTERPOL; Justice for Colombia; La Opinión; La Silla Vacía; Las2orillas; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l'homme, ONU femmes, PNUD, Refworld; Norvège – Landinfo; Noticias Barquisimeto; Noticias Caracol; Noticias de América Latina y el Caribe; Noticias RCN; Organisation des États américains – Commission interaméricaine des droits de l'homme; Organisation suisse d'aide aux réfugiés; Pays-Bas – Ministry of Foreign Affairs; Peace Brigades International Colombia; Peoples Dispatch; Radio Free Asia; Radio Free Europe/Radio Liberty; Radio Nacional de Colombia; RCN Radio; Reporters sans frontières; Resumen Latinoamericano; Royaume-Uni – Home Office; swissinfo.ch; Transparency International; Union européenne – European Asylum Support Office; Vanguardia [Colombie]; VerdadAbierta.com; Wilson Center; Witness for Peace Solidarity Collective; W Radio.

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