Ukraine : Attaques russes illégales à Kharkiv; Les forces russes ont utilisé des armes à sous-munitions largement interdites et endommagé des hôpitaux

 
Les forces russes ont utilisé des armes à sous-munitions largement interdites et endommagé des hôpitaux
 

(Kiev, le 16 août 2022) – Les forces russes ont attaqué Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine en termes de taille, y compris en y menant des attaques illégales répétées qui ont tué et blessé des civils et endommagé des centres hospitaliers et des maisons, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Toutes les attaques que Human Rights Watch a documentées ont été menées dans des zones peuplées en utilisant de manière indiscriminée des armes explosives à large rayon d’action ainsi que des armes à sous-munitions largement interdites, en violation apparente du droit international humanitaire qui rassemble les lois de la guerre.

Lors de visites récentes à Kharkiv et dans la ville voisine de Derhatchi, Human Rights Watch a documenté huit incidents d’attaques illégales qui ont tué 12 civils, en ont blessé 26 autres et ont endommagé au moins 5 bâtiments hospitaliers. Ces incidents ne représentent qu’une fraction des attaques signalées dans la région de Kharkiv depuis le début de l’invasion à grande échelle de la Russie, le 24 février 2022. D’après ce que Human Rights Watch a pu déterminer, dans aucune des attaques documentées, dont trois ont été menées avec l’aide d’armes à sous-munitions, les forces russes n’ont pris les précautions requises par les lois de la guerre pour minimiser les dommages causés aux civils.

« Les forces russes ont pilonné Kharkiv et ses environs, attaquant des quartiers résidentiels densément peuplés avec des armes qui frappent de manière indiscriminée », a déclaré Belkis Wille, chercheuse senior auprès de la division Crises et conflits à Human Rights Watch. « Dans les cas que nous avons documentés, les forces russes semblaient faire preuve de peu de considération pour les vies civiles et les lois de la guerre. »

Selon Andrii Kravchenko, le procureur adjoint de la région de Kharkiv, au moins 1 019 civils, dont 52 enfants, ont été tués et 1 947 autres, dont 152 enfants, ont été blessés lors de centaines d’attaques menées par les forces russes dans la région de Kharkiv depuis la fin du mois de février.

Entre le 24 mai et le 28 juin, les chercheurs de Human Rights Watch ont inspecté les sites de huit de ces attaques, dont trois à Kharkiv et cinq à Derhatchi, et ont interrogé 28 personnes, dont 22 témoins des huit incidents, des travailleurs hospitaliers, des représentants des services d’urgence de l’État et des procureurs locaux. Pour des raisons de sécurité, certaines personnes ont demandé à ce que leur nom de famille ou leur nom complet ne soit ne pas divulgué.

Deux bénévoles ont été blessés le 12 mai lorsqu’une roquette à sous-munitions a percé le toit d’un centre culturel à Derhatchi, où des travailleurs préparaient de la nourriture et de l’aide pour les habitants. À peu près au même moment, des sous-munitions – qui provenaient sans doute de la même roquette – ont atterri dans le jardin d’un couple qui vivait à environ un kilomètre de là, les tuant tous les deux. Le 23 mai, une attaque aux armes à sous-munitions a frappé le centre de services ambulatoires d’une maternité de la ville de Kharkiv, blessant un homme à l’arrêt de bus qui se trouvait devant la clinique et endommageant la façade, les fenêtres et la pharmacie du bâtiment.

Le 26 mai, un homme âgé de 63 ans a été tué par une munition qui a atterri dans le Parc du 23 Août de Kharkiv, où il se promenait. À environ un kilomètre de là, une femme qui venait de commencer un nouveau travail dans un salon de coiffure a déclaré que son mari, venu pour la ramener chez elle, ainsi que leur petit garçon de quatre mois, avaient été tués par une munition tombée juste devant le salon. La femme et une collègue ont été blessées, et un client a également été tué.

L’Ukraine déploie des forces militaires dans la ville de Kharkiv, mais dans sept de ces attaques, aucun objectif militaire évident – comme la présence de forces armées, d’armes, ou de bases ou autres positions – n’a été constaté par Human Rights Watch à proximité du lieu où l’attaque avait eu lieu. S’il se peut qu’il y ait eu, lors d’une attaque qui a endommagé un hôpital, une présence militaire ukrainienne réduite à proximité, les protections spéciales accordées aux installations médicales en vertu des lois de la guerre signifient que cette attaque était malgré tout illégale.

Tous les incidents d’attaques documentés étaient en violation apparente des lois de la guerre. Les forces russes semblent avoir utilisé des munitions de manière indiscriminée, notamment lors de trois attaques avec des armes à sous-munitions et trois autres avec des armes explosives dans des zones peuplées. Cinq attaques ont endommagé des hôpitaux, dont deux avec des armes à sous-munitions. Ces attaques indiscriminées n’étaient pas dirigées contre une cible militaire spécifique ou ne pouvaient faire la distinction entre civils ou biens civils et objectifs militaires, et étaient donc illégales.

Depuis février 2022, les forces russes ont à plusieurs reprises utilisé des armes à sous-munitions, qui par nature frappent de manière indiscriminée, dans des attaques à travers tout le pays, qui ont tué des centaines de civils et endommagé des maisons, des hôpitaux et des écoles. Les forces ukrainiennes ont utilisé des armes à sous-munitions à au moins deux occasions depuis le début de l’invasion à grande échelle. Ces armes sont interdites par la Convention de 2008 sur les armes à sous-munitions en raison de leur effet généralisé et indiscriminé et du danger durable qu’elles représentent pour les civils. Les armes à sous-munitions s’ouvrent généralement en l’air et envoient des dizaines, voire des centaines, de petites bombes sur une zone de la taille d’un terrain de football. Nombre de ces sous-munitions n’explosent pas à l’impact initial et ces ratés agissent alors comme des mines terrestres.

Un représentant du service d’urgence de l’État à Kharkiv a déclaré qu’entre le 24 février et le 7 mai, son service avait collecté 2 700 sous-munitions non explosées dans la ville et ses environs.

Les attaques russes à Kharkiv démontrent l’impact dévastateur sur les civils et les structures civiles de l’utilisation, par les forces armées, d’armes explosives à large rayon d’action dans des zones peuplées, notamment des armes à sous-munitions, et augmente la probabilité d’attaques illégales indiscriminées et disproportionnées. Les armes explosives peuvent avoir un rayon de destruction important, être intrinsèquement imprécises ou libérer plusieurs munitions en même temps. Les effets à long terme de leur utilisation dans des zones peuplées comprennent des dommages aux infrastructures essentielles, des interférences avec des services tels que les soins de santé et l’éducation, et des déplacements de la population.

Dans un rapport publié fin juin, l’organisation d’aide humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF), qui soigne les blessés de guerre dans toute l’Ukraine, a conclu que les combats « sont menés avec un manque de soin scandaleux pour distinguer et protéger les civils ». Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a indiqué que sur les 5 401 morts et 7 466 blessés civils qu’il a recensés en Ukraine entre le 24 février et le 7 août – des chiffres probablement bien en deçà de la réalité –, la majorité sont dus à des armes explosives à large rayon d’action, notamment des tirs d’artillerie lourde et de lance-roquettes multiples, des missiles et des frappes aériennes.

La Russie et l’Ukraine devraient adhérer à la convention internationale interdisant les armes à sous-munitions et éviter d’utiliser des armes explosives à large rayon d’action dans les zones peuplées, a déclaré Human Rights Watch. Tous les pays devraient accepter la proposition de déclaration sur la limitation des armes explosives et s’efforcer de la mettre en œuvre de manière efficace afin de prévenir les dommages causés aux civils.

Les violations graves des lois de la guerre, notamment les attaques indiscriminées et disproportionnées commises par des individus avec une intention criminelle – c’est-à-dire délibérément ou par imprudence – sont des crimes de guerre. Les individus peuvent également être tenus pénalement responsables de tentative de commission de crime de guerre, et d’assistance, de facilitation, d’aide ou d’encouragement à un crime de guerre. Commandants et dirigeants civils peuvent être poursuivis pour crimes de guerre au titre de la responsabilité du commandement s’ils savaient ou auraient dû savoir que des crimes de guerre étaient commis et sans pour autant avoir pris de mesures suffisantes pour les empêcher ou punir les responsables.

« Les habitants de Kharkiv vivent depuis des mois dans la crainte de la prochaine frappe qui les touchera, leur ville ayant subi certaines des pires dévastations et pertes en vies humaines du fait d’attaques russes généralisées », a déclaré Belkis Wille. « Les procureurs nationaux et internationaux qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine devraient s’efforcer de veiller à ce que les responsables d’attaques illégales menées à Kharkiv soient tenus de rendre des comptes. »

Informations complémentaires concernant l’assaut des forces russes sur Kharkiv et les huit attaques sur lesquelles Human Rights Watch a enquêté

L’assaut des forces russes sur Kharkiv depuis février

Le 24 février, les forces russes sont entrées dans la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, par le nord et le nord-est. Début mars, elles s’approchaient de la capitale de la région, la ville de Kharkiv, par l’ouest. Bien qu’elles aient perdu du terrain au nord-est, les forces russes occupaient, début avril, la quasi-totalité de la partie nord-ouest de la région, notamment des centaines de villes et villages, et avaient pris le contrôle de plusieurs villes clés, dont Balaklia, Izioum et Kupiansk. Depuis le nord-ouest, les forces russes ont continué à attaquer la ville de Kharkiv et les villes et villages environnants qui ne sont pas sous leur contrôle.

Human Rights Watch a précédemment documenté 43 attaques des forces russes à Kharkiv entre le 24 février et le 5 mars, pendant leur assaut initial contre la ville – attaques qui ont endommagé des immeubles d’habitation, des écoles, des lieux de culte et des magasins, entravant l’accès à la nourriture et aux médicaments. Elles ont également endommagé les infrastructures, entraînant la perte de services vitaux tels que l’électricité, le chauffage et l’eau. Les autorités locales ont indiqué que 133 civils avaient été tués et que 319 autres avaient été blessés à Kharkiv au cours de ces 11 premiers jours de guerre.

Dans un rapport publié en juin, Amnesty International a recensé 41 attaques, dont 7 attaques aux armes à sous-munitions, menées par les forces russes dans la ville de Kharkiv entre le 28 février et le 30 avril. Ces attaques ont fait au moins 62 morts et 196 blessés.

Incidents d’attaques illégales depuis mai, documentés par Human Rights Watch

Centre culturel de Derhatchi, 12 et 13 mai

Derhatchi se trouve à 10 kilomètres au nord-ouest de la ville de Kharkiv et compte une population d’environ 21 000 habitants. Les forces russes bombardent la ville depuis le 24 février, alors que la ligne de front entre les forces ukrainiennes et russes n’est qu’à quelques kilomètres. Selon Volodymyr Stepanenko, un conseiller municipal, environ 200 habitants de Derhatchi ont, après le début des hostilités, formé un réseau de bénévoles en coopération avec les autorités locales pour aider à maintenir l’ordre public et à distribuer de l’aide aux civils qui ont choisi de ne pas fuir. Cinq volontaires et un agent de sécurité ont déclaré que le centre culturel du centre-ville de Derhatchi avait été utilisé comme centre de distribution. Lorsqu’ils ont été interrogés, tous ces volontaires portaient des vêtements vert olive semblables à des tenues militaires, mais tous étaient des civils.

Le 12 mai vers 8h30, une partie d’une roquette à sous-munitions Ouragan de 220 mm, qui avait déjà dispersé ses sous-munitions, a traversé le toit du centre culturel de trois étages et percé le plafond du rez-de-chaussée. Plusieurs sous-munitions ont atterri juste devant le bâtiment et une autre a atterri dans le jardin de la maison d’un couple à environ un kilomètre de distance. Cette nuit-là, le 13 mai vers 2 heures du matin, une autre sous-munition a frappé le centre culturel. En plus des deux personnes tuées, neuf ont été blessées dans les deux attaques, a déclaré Andrii Kravchenko, le Procureur adjoint.

 
Fragments d’une roquette à sous-munitions russe Ouragan qui a traversé le toit et plusieurs étages du centre culturel de Derhatchi, en Ukraine, le 12 mai 2022. À ce moment-là, de nombreux bénévoles s’y trouvaient, distribuant de l’aide aux civils. Photo prise le 12 mai 2022. © 2022 Privé

Les personnes interrogées ont déclaré que les bénévoles arrivaient habituellement au centre le matin vers 7 heures et commençaient à distribuer l’aide vers 8 ou 9 heures, heure à laquelle une file de civils se formait généralement devant le centre. Elles ont déclaré que des membres de l’armée ukrainienne et des volontaires des Forces de défense territoriale passaient aussi parfois à bord de véhicules pour collecter de la nourriture, de l’eau et des médicaments, mais pour autant qu’ils le sachent, aucun membre, ni aucun véhicule des forces armées ne se trouvait à l’extérieur du centre lors de l’attaque.

Les cinq bénévoles ont déclaré qu’au moment de l’attaque, eux et d’autres bénévoles, une vingtaine en tout, se trouvaient dans une salle située dans l’angle sud-est du bâtiment, au rez-de-chaussée, et se préparaient à distribuer de l’aide. Oleksiy Stepanenko, le fils du conseiller municipal, a partagé des photos qu’il a prises sur son téléphone quand le morceau de roquette a percé le plafond.

Volodymyr Gorbunov, un bénévole de 48 ans, a déclaré : « J’étais juste en dessous de l’endroit où la roquette a traversé le plafond. Il y a eu une énorme détonation et j’ai reçu plein de poussière et de verre dans les yeux. Mon coéquipier volontaire est tombé au sol à côté de moi. Je l’ai soulevé, j’ai alors vu une goutte de sang tomber au sol et j’ai su que ça provenait de ma tête ». Serhii Kulik, un autre bénévole d’environ 35 ans, a été blessé par une brique tombée du plafond qui l’a touché à la jambe et lui a tranché un doigt.

Selon les bénévoles et les Services d’urgence de l’État, plusieurs sous-munitions ont atterri derrière le centre culturel au moment de l’attaque, et une autre dans le jardin de Svitlana et Serhii Lukianenko, à un kilomètre du centre. Les chercheurs n’ont pas été en mesure de déterminer si la sous-munition provenait de la même fusée ou d’une autre.

 
Fragments d’au moins une sous-munition explosive lancée par une roquette russe, rassemblés dans le jardin de Svitlana et Serhii Lukianenko où elle a atterri à Derhatchi (Ukraine) le 12 mai 2022, les tuant tous les deux. Photo prise le 12 mai 2022. © 2022 Privé

Le frère de Svitlana, qui est arrivé chez eux environ trois heures plus tard, a déclaré que le couple était dans le jardin en train de cuisiner sur un feu en plein air. Le frère a dit avoir parlé à un voisin qui a entendu des cris et s’est précipité chez eux. Le voisin lui a dit que Svitlana avait été tuée sur le coup par une grave blessure à la tête, et que les jambes de Serhii avaient été sectionnées et qu’il était mort lors d’une opération à l’hôpital plus tard dans la journée.

Le frère a partagé des photographies prises dans le jardin peu après son arrivée, notamment des restes d’au moins une sous-munition à fragmentation qui a explosé. Parmi les restes de sous-munitions se trouvaient des ailerons de stabilisation rectangulaires en métal noir provenant de sous-munitions lancées par des roquettes à sous-munitions Ouragan et Smerch, selon l’analyse des photographies faite par Human Rights Watch. Le frère a déclaré qu’il n’y avait à sa connaissance aucune présence militaire dans la zone.

Le centre culturel a été touché une deuxième fois par une munition unique le 13 mai vers 2 heures du matin. Depuis fin février, quelques civils dormaient dans le sous-sol. Selon les volontaires et le directeur de l’hôpital local, 25 à 30 civils y dormaient la plupart des nuits. Il s’agissait de civils de villages voisins dont les maisons avaient été détruites, de personnes de Derhatchi dont les maisons n’avaient pas de sous-sol où s’abriter, et de médecins et d’infirmières de l’hôpital voisin qui ne pouvaient pas rentrer chez eux sans courir de risque après la fin de leur service.

Lorsque le centre a été touché le 13 mai aux premières heures du matin, Volodymyr, l’un des gardes de sécurité du centre, a déclaré que 21 civils se trouvaient dans le bâtiment, dont 6 médecins qui y passaient la nuit et 3 gardes chargés de la sécurité.

Volodymyr a déclaré que lui et l’un des autres gardes du centre dormaient sous l’estrade dans le hall principal du bâtiment lorsqu’ils ont été réveillés par un grondement au-dessus de leur tête :

J’avais l’impression de me réveiller comme après un rêve et puis tout s’est effondré au-dessus de moi. Quelque chose m’a frappé à la tête et des fragments de béton m’ont aveuglé. Une planche en bois m’est tombée dessus et il m’a bien fallu 20 minutes pour me dégager des décombres et aller voir mon collègue Serhii. Deux portes en bois avec des armatures métalliques lui étaient tombées dessus. Elles lui avaient coupé la lèvre et provoqué un traumatisme à la tête et aux jambes.

Human Rights Watch a pu constater que la partie nord-est du bâtiment, où se trouvait Volodymyr, était complètement détruite, mais que le coin nord-ouest, là où les autres personnes s’abritaient au sous-sol, était en grande partie intact. Mykola, un homme de 64 ans qui se trouvait au sous-sol, a été blessé et du sang lui coulait de l’œil. Selon les bénévoles, il était là parce que sa maison du village voisin de Tsupivka a été détruite lors d’une attaque.

Volodymyr a déclaré qu’au début, tout le monde était resté à l’intérieur du bâtiment par crainte d’autres attaques, mais qu’ils avaient décidé d’évacuer le bâtiment à 3 heures du matin et qu’il avait alors emmené Mykola à l’hôpital.

Les deux frappes qui ont touché le centre culturel semblent indiscriminées, en violation de l’interdiction, en vertu du droit de la guerre, des attaques non dirigées contre des objectifs militaires spécifiques. Cela vaut tout particulièrement pour l’utilisation, lors de la première frappe, de bombes à sous-munitions, qui sont par nature des armes indiscriminées.

Un représentant des Services d’urgence de l’État a déclaré qu’entre le 24 février et le 6 juin, ses équipes avaient collecté 18 sous-munitions non explosées à Derhatchi, dont 9 avait été lancées par des roquettes Ouragan et 9 autres lancées par des roquettes Smerch. Il a ajouté que ses équipes avaient également trouvé quatre roquettes Ouragan contenant une charge utile complète de 30 sous-munitions intactes qui n’avaient pas été libérées, ainsi qu’une roquette Ouragan ne contenant pas de munition en grappe. Volodymyr Stepanenko, le conseiller municipal, a partagé une photographie de l’espace de chargement vide d’une roquette à sous-munitions Ouragan, qui a atterri à quelques mètres du centre culturel lors d’une précédente attaque, le 11 mars.

Attaques répétées ayant endommagé lhôpital de Derhatchi

Les forces russes ont lancé à plusieurs reprises des attaques qui ont touché l’hôpital principal de Derhatchi, notamment à la mi-mars, le 7 avril et le 12 mai. Les chercheurs de Human Rights Watch ont observé les dégâts causés par chacune de ces attaques et ont interrogé Svitlana Berezhna, la directrice de l’hôpital, et Nina Ivanenko, la responsable de l’unité de soins de santé primaires. L’attaque de la mi-mars a endommagé le service de radiologie et la cafétéria du bâtiment principal de l’hôpital, qui ne fonctionnaient plus.

 
À gauche, des dégâts d’explosion et de fragmentation causés à l’unité de soins de base de l’hôpital de Derhatchi (Ukraine) lors de l’attaque russe du 7 avril 2022 étaient encore visibles le 26 mai 2022. © 2022 Belkis Wille/Human Rights Watch

L’attaque survenue juste après minuit dans la nuit du 7 au 8 avril a endommagé un mur à proximité de l’entrée du bâtiment principal de l’hôpital, ainsi que l’unité de soins de santé primaires, qui se trouve dans un bâtiment séparé. Nina Ivanenko a déclaré que le bâtiment était vide au moment de l’attaque, qui a endommagé les murs, les fenêtres et quatre ordinateurs. L’attaque du 12 mai a endommagé le toit, les murs et les fenêtres d’un autre groupe de bâtiments hospitaliers voisins, qui abritent d’autres unités hospitalières.

Svitlana Berezhna a déclaré qu’heureusement personne n’avait été tué ou blessé lors de ces attaques. Human Rights Watch n’a pas trouvé de restes de munitions utilisées dans ces attaques, mais les dégâts causés par l’explosion et la fragmentation importante visible dans le complexe hospitalier sont cohérents avec l’utilisation de tirs d’artillerie de gros calibre.

 
Dégâts d’explosion et de fragmentation causés à une aile de l’hôpital de Derhatchi, en Ukraine, lors de l’attaque russe du 12 mai 2022. Photo prise le 26 mai 2022. © 2022 Belkis Wille/Human Rights Watch

Les hôpitaux bénéficient d’une protection spéciale en vertu des lois de la guerre, et les attaques délibérées contre des hôpitaux ou d’autres installations médicales qui ne sont pas utilisés pour mener des attaques sont interdites et constituent des crimes de guerre. L’utilisation de tirs d’artillerie de gros calibre en l’absence de cible militaire en fait une attaque indiscriminée, qui constitue une violation grave des lois de la guerre et un crime de guerre potentiel.

Services ambulatoires de la Clinique de Maternité n° 1 de Kharkiv, 23 mai

Le 23 mai, peu avant 8 heures du matin, les forces russes ont lancé une attaque aux armes à sous-munitions qui a touché l’aile « Services ambulatoires » de la Clinique de maternité n° 1 de la ville de Kharkiv, dans le quartier de Pavlove Pole. Human Rights Watch a constaté des dégâts causés à la façade, aux fenêtres et à la pharmacie de la clinique, ainsi qu’à un immeuble d’habitation de quatre étages, de l’autre côté de la rue. Le médecin-chef de la clinique, Serhii Kopytko, a déclaré que les membres du personnel arrivaient normalement à 8 heures du matin et qu’heureusement, aucun d’entre eux n’avait été blessé. Un homme de 36 ans qui se tenait à un arrêt de bus devant la clinique a été blessé par la détonation d’une sous-munition à proximité.

 
Des traces d'impact visible après la détonation d'une sous-munition (parmi au moins douze tirées dans cette zone) lors d’une attaque menée par les forces russes à Kharkiv, en Ukraine, le 23 mai 2022. Cette attaque a endommagé la Clinique de Maternité n°1 de Kharkiv. Photo prise le 27 mai 2022. © 2022 Belkis Wille/Human Rights Watch

Susannah, qui travaille dans un café situé à 130 mètres de la clinique, a déclaré qu’elle s’apprêtait à ouvrir le café quand, à 7h55, elle a vu quelque chose frapper l’autre côté de la rue, puis entendu plusieurs explosions. Elle a couru aux toilettes pour se mettre à l’abri, mais a déclaré avoir entendu au moins cinq ou six petites explosions successives. Elle a montré à Human Rights Watch des petits morceaux d’une tige d’acier fragmentée par la détonation d’une sous-munition qu’elle a trouvés logés dans la fenêtre du café après l’attaque. Elle a également montré à Human Rights Watch l’endroit où, plus tard, elle a retrouvé l’espace de chargement vide de la roquette à sous-munitions Ouragan utilisée pendant l’attaque.

Une autre femme, qui travaillait dans une boulangerie située à côté de l’entrée de la clinique, a déclaré qu’elle était sur le point d’ouvrir la porte de la boulangerie depuis l’intérieur de celle-ci, lorsqu’une explosion s’est produite juste à l’extérieur et l’a projetée au sol. Des éclats de verre lui sont tombés dessus. « J’ai entendu de nombreuses détonations ; on aurait dit des feux d’artifice qui explosaient », a-t-elle déclaré. « Certaines étaient proches, d’autres plus éloignées. »

Deux habitants ont déclaré que les Forces de défense territoriale ukrainiennes se retrouvaient dans plusieurs sous-sols de la zone et qu’une cuisine située à 125 mètres de la clinique était utilisée pour préparer de la nourriture des forces armées. Le personnel de cuisine, qui était à l’extérieur au moment de la visite, a confirmé ces informations.

Le périmètre de l’Université nationale des Forces aériennes Ivan Kozhedub, une université d’État administrée par le ministère de la Défense et qui a fait l’objet de nombreuses attaques depuis le 24 février, se trouve à 590 mètres de la clinique et constitue une cible militaire légitime. Le 5 juin, Human Rights Watch a croisé trois personnes à l’intérieur de cette université – un homme en treillis militaire et deux hommes dans la cour qui gardaient une porte. Les chercheurs n’ont pas été en mesure de déterminer dans quelle mesure le campus était utilisé à des fins militaires, mais il semblait être largement abandonné.

Le bureau du procureur de Kharkiv, situé à 115 mètres de la clinique, a également fait l’objet de nombreuses attaques. Ce bureau n’est pas une cible militaire légitime dès lors qu’il n’est pas utilisé à des fins militaires.

Dans les environs immédiats de la clinique, Human Rights Watch a identifié six traces d’impact sur l’asphalte, et très probablement deux autres encore dans le sol meuble, caractéristiques de l’explosion d’une sous-munition à fragmentation. Les chercheurs ont identifié trois autres lieux d’impact probables lors de l’attaque du 23 mai, dans la cour entre la clinique et la cuisine, et cinq autres entre la clinique et le bureau du procureur. Le représentant des Services d’urgence de l’État ukrainien à Kharkiv a déclaré qu’après l’attaque, son équipe avait trouvé trois sous-munitions non explosées à proximité de la clinique, ainsi qu’un espace de chargement vide d’une roquette à sous-munitions Ouragan.

Au 15 mai, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, des attaques menées dans toute l’Ukraine avaient endommagé ou détruit au moins 10 centres de périnatalité et de maternité. Cette situation, conjuguée à la pénurie de personnel et de matériel médical, empêche l’accès aux soins essentiels en matière de santé maternelle, sexuelle et reproductive, notamment les soins obstétriques d’urgence et les soins de base pour les survivantes de violences sexuelles.

Attaques dans le quartier de Pavlove Pole à Kharkiv, 26 mai

Dans l’après-midi du 26 mai, les forces russes ont tiré plusieurs munitions dans le quartier de Pavlove Pole, notamment dans le Parc du 23 août et dans la zone entourant le parc et l’Université nationale de l’Armée de l’air, qui se trouve à environ 690 mètres. Les chercheurs de Human Rights Watch ont visité le parc à plusieurs reprises entre le 27 mai et le 8 juin. Ils ont interrogé 12 témoins des attaques et ont identifié quatre cratères spécifiques entre le parc et l’université.

Un secouriste a déclaré avoir identifié deux autres cratères sur les toits d’immeubles d’habitation de la région. Le Procureur adjoint de Kharkiv a déclaré que 10 civils avaient été tués et 16 autres blessés lors de ces attaques. Human Rights Watch a confirmé les circonstances spécifiques entourant la mort de sept des civils tués et de quatre des blessés.

Sept témoins ont déclaré que vers 14h30, ils se trouvaient dans le parc, ou juste à l’extérieur, lorsqu’ils ont entendu au moins trois explosions à quelques minutes d’intervalle. Ces premières détonations ont tué au moins trois civils.

Le propriétaire d’un restaurant situé en bordure du parc a déclaré qu’une munition avait atterri dans le parc vers 14h30, mettant le feu à un kiosque à café situé au milieu du parc. Il a dit avoir vu les corps de deux personnes être évacués en ambulance. Deux hommes du quartier ont déclaré que l’une des victimes, Serhii, un retraité de 63 ans amateur de vélo, se trouvait dans le parc pour sa promenade quotidienne. Des vidéo diffusées dans les médias locaux montrent son corps couché dans l’herbe. Human Rights Watch a retrouvé des serviettes en papier ensanglantées à cet endroit, au lendemain de l’attaque.

La deuxième victime, électricien de son état selon les habitants, a été tuée dans une rue qui longe le parc. Un témoin de l’attaque a vu le corps de la victime et a déclaré qu’un fragment de métal s’était logé dans son cou. Human Rights Watch a vu du sang sur la chaussée à l’endroit où se trouvait le corps et a visionné des images des suites de cette attaque.

Le représentant des Services d’urgence de l’État a déclaré qu’une autre munition avait touché le toit d’un bâtiment situé à côté du parc, provoquant la chute de fragments métalliques sur le parking situé entre le parc et l’entrée d’une station de métro, tuant au moins une personne.

 
Le site de l’explosion d’un projectile au milieu d’un quartier de la ville de Kharkiv, en Ukraine, lors d’une attaque russe menée le 26 mai 2022. Cette attaque a tué le mari d’Oleksandra Korostelova, leur fils de 4 mois et un autre civil. Au moins six autres projectiles ont explosé le même jour dans des zones peuplées de la ville. Photo prise le 27 mai 2022. © 2022 Belkis Wille/Human Rights Watch

Peu après les frappes qui ont touché le parc, une autre munition a atterri près d’un institut de beauté de la rue Otakara Yarosha, à environ 270 mètres de l’Université de l’Armée de l’air et à 1,2 kilomètre du parc, tuant trois civils et en blessant deux autres. Oleksandra Korostelova, 26 ans, avait commencé à travailler dans cet institut seulement cinq jours auparavant. Comme la ville avait été attaquée ce jour-là, elle a expliqué que son mari, Mykhailo, 33 ans, était venu la chercher à l’institut de beauté avec Mykola, leur petit garçon de 4 mois. Oleksandra Korostelova a déclaré qu’elle était sortie pour rejoindre Mykhailo vers 14h40 quand les explosions ont commencé à se rapprocher. Elle a attrapé son fils et ils se sont mis à courir dans la rue à la recherche d’un abri avec Alina, une collègue de l’institut de beauté, et avec une cliente. Oleksandra Korostelova a déclaré :

Nous nous sommes arrêtés près d’un bâtiment, sous un balcon. J’ai tendu Mykola à mon mari pour pouvoir calmer la cliente en la serrant dans mes bras – elle tremblait, elle avait tellement peur. À ce moment-là, quelque chose a atterri sur le toit juste au-dessus de nous. L’instant d’après, Mykola était mort, il gisait au sol, le corps coupé en deux. La femme que j’avais serrée dans mes bras était morte elle aussi... Pendant trois heures environ nous avons cherché mon fils sans le trouver – il avait été projeté en l’air sur un balcon en surplomb, à 15 ou 20 mètres au-dessus de la rue. Il était mort également.

Oleksandra Korostelova a été blessée dans l’attaque, un fragment de métal lui a entaillé la jambe gauche. Sa collègue Alina a été blessée aux orteils.

À peu près au même moment, une munition a atterri à 795 mètres du parc et à 200 mètres du périmètre de l’université. L’explosion a tué une femme de 59 ans et blessé Polina, une fillette de 9 ans et un homme, selon trois personnes vivant dans les appartements voisins de l’endroit où la munition a atterri. L’arrière-grand-mère de Polina a déclaré que Polina regardait la télévision avec son père dans leur salon au moment de l’explosion. Un morceau de verre a coupé Polina au niveau du cou. Elle était encore à l’hôpital près de deux semaines après l’attaque.

Vers 15 heures, une autre munition a atterri dans la cour d’un immeuble d’habitation situé à côté de l’Université de l’Armée de l’air, selon une femme qui habite à cet endroit. Personne n’a été blessé.

Les fragments récupérés sur les lieux et l’ampleur des dégâts observés par Human Rights Watch suggèrent que les attaques ont été menées avec des tirs de mortier.

Tous les témoins interrogés ont déclaré qu’il n’y avait aucune cible militaire dans les environs immédiats au moment des attaques. Bien que les forces russes aient pu viser l’université, les frappes multiples sur une zone élargie indiquent que ces attaques étaient indiscriminées. Les lois de la guerre interdisent les attaques indiscriminées qui ne sont pas dirigées contre un objectif militaire spécifique.

Hôpital régional de traumatologie clinique de Kharkiv, 26 juin

Le matin du 26 juin, juste après minuit, un moteur de roquette hors d’usage et un morceau de la queue d’une roquette à sous-munitions Ouragan ont touché le toit de l’Hôpital régional de traumatologie clinique de Kharkiv, un bâtiment de sept étages dans un complexe hospitalier du quartier de Saltivka, à Kharkiv. Le reste de la roquette a percé le toit, a traversé le septième étage et s’est arrêté au sixième. Les chercheurs de Human Rights Watch ont visité l’hôpital le 27 juin et ont pu constater les dégâts. L’impact a fait un trou d’un mètre sur 1,5 mètre environ, a endommagé plusieurs pièces des sixième et septième étages, dont une salle préopératoire ainsi que certains équipements médicaux de base, et a brisé plusieurs fenêtres.

 
Le 26 juin 2022, une roquette à sous-munitions russe Ouragan a touché le toit de l’Hôpital régional de traumatologie clinique de Kharkiv, un bâtiment de sept étages dans le quartier de Saltivka à Kharkiv. Un fragment de roquette a percé le toit et traversé le 7ème étage, avant de finalement s’arrêter au 6ème étage. Photo prise le 27 juin 2022. © 2022 Yulia Gorbunova/Human Rights Watch

Un représentant de l’administration de l’hôpital a déclaré que l’hôpital était pleinement opérationnel à ce moment-là, traitant à la fois des civils et des militaires, avec environ 150 des 255 lits d’hôpital occupés. Il a également partagé des photos et des vidéos prises peu après l’attaque, qui montrent le reste de la roquette et le reste d’une sous-munition, en particulier le tube contenant la charge explosive principale de la sous-munition lancée par la roquette.

Le responsable de l’hôpital a déclaré qu’il s’agissait au moins de la quatrième attaque visant le complexe hospitalier. La première attaque, le 12 mars, a fait voler en éclats 83 fenêtres.

Lors de leur visite le 27 juin, les chercheurs ont vu une dizaine de soldats à l’extérieur de l’hôpital, près d’une ambulance. L’imagerie satellite du 11 juin montre deux barrages en terre et trois barrages routiers le long de plusieurs parties de la Saltivske, l’axe principal au nord du complexe hospitalier. Ces détails figurent aussi sur les images prises juste avant et après l’attaque du 26 juin, à moins de 50 mètres de la clôture du complexe hospitalier. La perturbation des sols est également visible dans la cour du complexe hospitalier, dans le coin inférieur gauche. Human Rights Watch n’a pas été en mesure d’en déterminer la cause.

 
Une image satellite du 11 juin 2022 montre plusieurs barrages routiers et monticules de terre près de l’Hôpital régional de traumatologie clinique de Kharkiv, en Ukraine. Cette image a été enregistrée deux semaines avant l’attaque russe du 26 juin contre le complexe hospitalier. 2022 Planet Labs Inc. (image satellite) - Human Rights Watch (analyse, graphisme)

Les hôpitaux sont des biens civils et ne peuvent pas être attaqués délibérément. Alors que les images satellite suggèrent qu’il y avait peut-être des cibles militaires dans la zone au moment de l’attaque, les hôpitaux bénéficient d’une protection spéciale en vertu des lois de la guerre. Si la protection des hôpitaux cesse effectivement quand on les utilise en dehors de leur fonction humanitaire pour commettre des « actes nuisibles à l’ennemi », un avertissement adapté doit être donné en amont de l’attaque de l’hôpital, si l’avertissement n’a pas été pris en compte. En outre, l’utilisation d’armes à sous-munitions dans des zones peuplées donne à ces attaques une nature indiscriminée, en violation des lois de la guerre.

Attaques signalées fin juin et en juillet

Suite aux visites de Human Rights Watch à Kharkiv en mai et juin, la Russie a lancé de nouvelles attaques contre la ville, tuant davantage de civils. Il s’agit notamment d’attaques aériennes et d’artillerie présumées sur les quartiers de Saltivka et de Nemyshlyansky, au nord de la ville, dans la soirée du 27 juin, qui, selon le Procureur adjoint Kravchenko et les messages Telegram de ce jour-là, ont tué au moins 4 personnes et en ont blessé 23 autres. Selon des messages postés sur Twitter et sur Telegram et selon Kravchenko, deux attaques menées les 9 et 10 juillet, dont l’une a probablement été menée par un missile balistique, ont touché des immeubles résidentiels dans les quartiers d’Osnovyanskyi et de Slobidskyi, blessant sept civils et endommageant le Sanatorium multidisciplinaire régional pour enfants de Kharkiv.

Le 11 juillet, les médias ont rapporté une attaque sur la ville qui a tué au moins 4 civils et en a blessé 25 autres. Le Procureur adjoint Kravchenko a affirmé que des armes à sous-munitions avaient été utilisées lors de cette attaque. Une autre attaque présumée à la roquette Ouragan sur la ville ce jour-là a tué un jeune de 17 ans et son père. Le 12 juillet, trois attaques, dont une a probablement été menée en utilisant une roquette Smerch, ainsi que deux attaques d’artillerie ont, selon Kravchenko, blessé six civils. Kravchenko a communiqué les noms et les âges de toutes les personnes tuées et blessées, à l’exception de deux d’entre elles, dont les corps n’étaient pas identifiables.

Les chercheurs n’ont pas pu se présenter pour examiner les sites de ces attaques, mais l’utilisation présumée d’armes à sous-munitions et d’autres armes explosives à large rayon d’action dans des zones peuplées indique que ces attaques devraient également faire l’objet d’enquêtes en tant qu’attaques potentiellement illégales et pouvant constituer des crimes de guerre potentiels.

Correction

La version en ligne de ce communiqué a été corrigée pour indiquer que Human Rights Watch a documenté cinq attaques russes qui ont endommagé des hôpitaux à Kharkiv.

 
 

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