Égypte : information sur la situation des chrétiens coptes et le traitement qui leur est réservé par les autorités et la société; l'accès au logement, à l'emploi, à l'éducation, aux soins de santé et aux services de soutien, particulièrement au Caire et à Alexandrie; la protection offerte par l'État (2020–avril 2022) [EGY200980.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Situation

Selon des sources, environ 10 p. 100 de la population égyptienne est de confession chrétienne copte (DW 15 avr. 2020; Freedom House 3 mars 2021, sect. B4). D'après un rapport du ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade – DFAT) de l'Australie, les populations chrétiennes [traduction] « se concentrent surtout » en Haute-Égypte et dans les grandes villes, notamment au Caire et à Alexandrie, et la « vaste majorité » des chrétiens égyptiens sont coptes (Australie 17 juin 2019, paragr. 3.31). Le New Arab, un site Internet d'actualités londonien qui s'intéresse particulièrement au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord (The New Arab s.d.), signale que dans le district de Minya, en Haute-Égypte, un [traduction] « bastion islamiste » dont « près de » 40 p. 100 de la population est chrétienne, les chrétiens coptes sont « accablés » par la violence sectaire « incessante » (The New Arab 4 févr. 2020).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur la situation socioéconomique des chrétiens coptes en Égypte.

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur d'études politiques et internationales à l'Université Trinity Western en Colombie-Britannique, qui a mené des recherches sur les chrétiens coptes égyptiens et vécu parmi eux au cours des 27 dernières années, et qui a rédigé plusieurs articles publiés dans des revues à comité de lecture et chapitres de livres sur les relations entre l'Église et l'État en Égypte, a fait observer que, malgré les [traduction] « manifestations publiques de soutien » au cours des deux dernières années, comme la construction d'églises financée par l'État, et bien que le régime actuel prône une « bonne relation » avec les coptes, les chrétiens coptes subissent encore, au niveau local, « une discrimination qui ne s'exerce pas de la même façon sur la majorité des Égyptiens » (professeur 1er avr. 2022). En ce qui a trait à la liberté de conviction religieuse et de culte, Freedom House souligne que, [traduction] « depuis quelques années », les chrétiens coptes « en particulier » ont été la cible de « nombreux » incidents de déplacements forcés et d'agressions physiques, ainsi que d'attentats à la bombe et d'incendies criminels (Freedom House 28 févr. 2022, sect. D2). Dans son rapport annuel 2021, la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde (US Commission on International Religious Freedom – USCIRF) recommande que l'Égypte soit placée sur la [traduction] « liste de surveillance spéciale » du Département d'État des États-Unis pour « avoir commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse, ce qui contrevient à la loi sur la liberté religieuse internationale [International Religious Freedom Act] » (É.-U. 21 avr. 2021, 66). D'après la même source, même si les [traduction] « agressions collectives à l'endroit de chrétiens » ont été « moins fréquentes » en 2020 que dans les années précédentes, elles demeuraient une « menace sérieuse » (É.-U. 21 avr. 2021, 66). Le rapport fait également état d'inégalités [traduction] « systématiques et persistantes » entre les groupes religieux en Égypte en 2020, y compris « diverses formes de discrimination et de sectarisme religieux » à l'encontre des minorités religieuses, notamment les chrétiens coptes (É.-U. 21 avr. 2021, 66).

Selon les Country Reports on Human Rights Practices for 2020 publiés par le Département d'État des États-Unis, il y eu des cas de [traduction] « violence sectaire sociale » à l'endroit de chrétiens coptes en 2020 (É.-U. 30 mars 2021, 2). Citant la Fondation du Sinaï pour les droits de la personne (Sinai Foundation for Human Rights), qui est [traduction] « un observateur indépendant », Reuters a signalé en avril 2021 qu'il y avait eu une « augmentation » du nombre d'agressions contre des chrétiens dans l'Ouest du Sinaï au cours des « derniers mois », notamment deux assassinats et quatre enlèvements (Reuters 19 avr. 2021). Des sources signalent que, en avril 2021, un groupe affilié à l'État islamique (EI) [l'État islamique de l'Iraq et de la Syrie (EIIS), État islamique de l'Iraq et d'al-Cham, État islamique de l'Iraq et du Levant (EIIL), Daech] a publié une vidéo montrant l'exécution d'un chrétien [copte (Al Jazeera 19 avr. 2021)] dans le Nord du Sinaï (Al Jazeera 19 avr. 2021; Al-Monitor 22 avr. 2021; Reuters 19 avr. 2021). D'après le rapport annuel 2021 de l'USCIRF, malgré le [traduction] « faible nombre » d'incidents de « violence islamiste radicale » survenus à l'extérieur du Nord du Sinaï en 2020, l'invocation du contre-terrorisme par le gouvernement « comme prétexte » pour réprimer des militants de la liberté religieuse et d'autres membres de la société civile a fait en sorte que « certaines » de ces personnes ont été traduites en justice par un tribunal chargé des affaires de terrorisme (É.-U. 21 avr. 2021, 66).

Des sources signalent que, le 25 octobre 2021, l'Égypte a levé l'état d'urgence en vigueur depuis quatre ans, qui avait été imposé initialement en avril 2017 après des attentats à la bombe contre deux églises [coptes (AFP et TOI 26 oct. 2021)] qui ont coûté la vie à [traduction] « plus de » 40 personnes (AFP et TOI 26 oct. 2021) ou à [traduction] « au moins » 47 personnes (Mada 28 oct. 2021).

1.1 Militants chrétiens coptes

Des sources signalent que le président de l'Égypte, Abdel Fattah al-Sissi, cultive le [traduction] « récit » selon lequel il serait le « sauveur » des chrétiens coptes (The New Arab 4 févr. 2020; Thabet 14 janv. 2022) contre « les islamistes » (Thabet 14 janv. 2022). Dans le New Arab, on peut lire que, dans la foulée d'une [traduction] « vaste campagne de répression [du gouvernement] contre la société civile » amorcée en septembre 2019, l'État n'a aucune « clémence » envers le militantisme copte (The New Arab 4 févr. 2020). De même, l'USCIRF explique que la détention de militants égyptiens qui défendent les minorités religieuses sur la scène internationale, y compris les chrétiens coptes en Égypte, s'inscrit dans les [traduction] « démarches systématiques et constantes » du gouvernement en vue d'étouffer toute contestation des « progrès affichés » par le pays et de son image à l'étranger (É.-U. 21 avr. 2021, 67). Freedom House fait également observer que les militants qui expriment des points de vue qui vont à l'encontre des [traduction] « récits mis de l'avant par l'État » s'exposent à des représailles de la part des autorités et se font « couramment » arrêter (Freedom House 28 févr. 2022, sect. D4).

2. Traitement réservé
2.1 Par les autorités

Selon l'USCIRF, les autorités égyptiennes [traduction] « commettent ou tolèrent » des violations « systématiques et continues » des libertés religieuses (É.-U. 21 avr. 2021, 66). Au cours d'un entretien avec la Direction des recherches, une associée de recherche postdoctorale dans une université aux États-Unis qui se spécialise dans le christianisme au Moyen-Orient et les relations entre musulmans et chrétiens et qui a publié un livre sur les chrétiens coptes fondé en partie sur ses recherches en Égypte, a déclaré que, [traduction] « en général », les autorités égyptiennes perçoivent les chrétiens coptes comme des « citoyens de deuxième ordre » (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). La même source a précisé que, [traduction] « habituel[lement] », les autorités, y compris la police, et les chrétiens coptes comprennent que les auteurs d'attaques sectaires contre des chrétiens coptes ne seront pas poursuivis (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022).

L'associée de recherche postdoctorale a affirmé que les autorités peuvent [traduction] « déplac[er] de force » les chrétiens coptes des villages où des incidents sectaires se sont produits pour éviter de « futures flambées » (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Selon des sources, en mai 2020, 14 chrétiens coptes ont été arrêtés dans un village du gouvernorat de Beheira [Al-Buḥayrah, Al-Behera] pendant qu'ils manifestaient pour dénoncer (MEMO 21 mai 2020) ou tenter d'arrêter (CSW 1er mars 2021) la démolition de leur église par les autorités locales (MEMO 21 mai 2020; CSW 1er mars 2021). D'après le Middle East Monitor (MEMO), un organisme pro-palestinien de suivi des médias qui couvre la Palestine et les pays avoisinants (MEMO s.d.), pendant cette manifestation, les forces de sécurité [traduction] « ont agressé » le prêtre de cette église et lancé des grenades lacrymogènes contre les manifestants (MEMO 21 mai 2020). La même source ajoute que, au dire de l'avocat de l'église, celle-ci existait depuis 15 ans, et un appel avait été interjeté contre sa destruction et était encore en instance au moment de la démolition (MEMO 21 mai 2020).

Dans son rapport sur les événements de 2021 en Égypte, Human Rights Watch (HRW) signale que [traduction] « des militants indépendants » qui ont attiré l'attention sur « la discrimination gouvernementale et sociale envers la minorité chrétienne en Égypte » ont été mis en détention par les autorités (HRW 13 janv. 2022). Dans un article publié par l'Institut Tahrir pour la politique du Moyen-Orient (Tahrir Institute for Middle East Policy – TIMEP) [1], on peut lire que des militants coptes ont aussi été [traduction] « mis en détention ou pris pour cible » pour avoir défendu des droits socioéconomiques, notamment les droits des travailleurs et des démunis (Fallas 12 janv. 2022). Des sources signalent qu'un militant syndical [copte (Religion News Service 5 déc. 2019; ANHRI 29 janv. 2020)] a été arrêté en novembre 2019 et accusé de terrorisme (Fallas 12 janv. 2022; MRG 20 mars 2020; ANHRI 29 janv. 2020). Selon Qantara.de [2], ce militant était toujours détenu en date de janvier 2021 (Qantara.de 29 janv. 2021). Selon des sources, un autre militant qui s'était porté à la défense des chrétiens coptes en Égypte a été arrêté, en novembre 2019 lui aussi, et accusé de s'être joint à un groupe terroriste (The Christian Post 11 janv. 2022; HRW 13 janv. 2022; Religion News Service 5 déc. 2019). Des sources affirment que ce militant a été maintenu en détention provisoire pendant plus de deux ans, dont des périodes en cellule d'isolement, avant d'être remis en liberté en janvier 2022 (Coptic Solidarity 8 janv. 2022; Fallas 12 janv. 2022).

Dans un autre cas signalé par des sources, un [ancien (Al Jazeera 7 déc. 2021)] chercheur de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (Egyptian Initiative for Personal Rights – EIPR) [3] a été arrêté en février 2020 à son retour au Caire depuis l'Italie, où il faisait des études, et accusé d'avoir [traduction] « propagé de fausses nouvelles » en raison d'un article qu'il avait rédigé sur le sort des chrétiens en Égypte (Al Jazeera 7 déc. 2021) ou sur sa propre expérience en tant que chrétien copte en Égypte (BBC 28 sept. 2021). Selon des sources, l'EIPR, qui représente le chercheur, déclare que celui-ci a été battu (Al Jazeera 7 déc. 2021), ou ses avocats affirment qu'il a été [traduction] « tortur[é] » (BBC 28 sept. 2021) et soumis à des [traduction] « chocs électriques » par les autorités égyptiennes pendant l'interrogatoire (Al Jazeera 7 déc. 2021; BBC 28 sept. 2021). Al Jazeera écrit que le militant a été placé en détention provisoire pendant [traduction] « plus » d'un an et demi avant sa libération en décembre 2021, dans l'attente de son procès (Al Jazeera 7 déc. 2021).

2.1.1 Disposition législative interdisant le blasphème

La loi no 58 de 1937 promulguant la code pénal (Law No. 58 of the Year 1937, Promulgating the Penal Code) de l'Égypte, dont il existe une traduction anglaise réalisée par l'Organisation internationale du travail (OIT) des Nations Unies, prévoit ce qui suit :

[traduction]

Article 98 F

Quiconque exploite ou utilise la religion pour défendre ou propager, par la parole ou par l'écrit, ou par tout autre moyen, des idées extrémistes dans le but de fomenter la sédition et la division, ou de mépriser et d'outrager l'une des religions célestes ou l'une des sectes rattachées à ces religions, ou dans le but de porter préjudice à l'unité nationale ou à la paix sociale, sera passible d'une détention d'au moins six mois et d'au plus cinq ans, ou d'une amende d'au moins cinq cents livres et d'au plus mille livres [34-69 $CAN] (Égypte 1937).

Des sources signalent que, en 2020, la mesure législative de l'Égypte interdisant le blasphème [l'article 98 F du code pénal (É.-U. 21 avr. 2021, 67; MRG oct. 2020, 176), ci-dessus] a été invoquée pour arrêter et poursuivre (Amnesty International 7 avr. 2021, 147) ou [traduction] « visait le plus souvent » (É.-U. 21 avr. 2021, 67) des membres des minorités religieuses, y compris des chrétiens et des musulmans chiites (Amnesty International 7 avr. 2021, 147; É.-U. 21 avr. 2021, 67). De même, MRG fait observer que la disposition législative interdisant le blasphème est [traduction] « fréquemment utilisée » pour contrer la liberté d'expression et les critiques de « l'interprétation officielle de l'islam » et « n'est pas » un mécanisme de protection pour les citoyens non musulmans (MRG oct. 2020, 176).

Dans une affaire signalée par l'EIPR et pour laquelle l'EIPR a fourni des services de défense juridique, un chrétien égyptien s'est vu imposer une peine de cinq ans d'emprisonnement avec [traduction] « travaux forcés » pour « "avoir exploité la religion en vue de propager des idées extrémistes, le mépris de l'islam et la transgression des valeurs de la famille égyptienne" » (EIPR 15 mars 2022). Selon des médias qui font référence au reportage en arabe de l'EIPR sur cette affaire, ce chrétien copte, un simple citoyen, a été arrêté en juin 2021 après la découverte, dans son téléphone cellulaire, [traduction] « "[d']images sexuelles" » que les procureurs ont qualifiées « "[d']outrage à la religion islamique" » (World Watch Monitor 9 févr. 2022) ou d'images [traduction] « inconvenantes » jugées offensantes envers l'islam (The New Arab 2 févr. 2022).

2.2 Par la société

Selon l'associée de recherche postdoctorale, la société égyptienne perçoit les chrétiens coptes comme des [traduction] « citoyens de deuxième ordre » (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). Le professeur a déclaré que la situation en matière de sécurité en Égypte [traduction] « s'est améliorée » pour les chrétiens coptes entre 2020 et 2022 : le gouvernement « a poussé les mouvements islamistes vers l'exil ou la clandestinité », de sorte que la violence sectaire n'est « pas courante », bien qu'elle se produise encore de façon « modérée » mais « imprévisible », particulièrement pendant les fêtes religieuses coptes comme le Noël ou la Pâque coptes (professeur 1er avr. 2022).

Des sources font état d'un cas où, en décembre 2020, un chrétien copte a été poignardé à mort et deux autres ont été blessés à Alexandrie, et elles qualifient cet incident de [traduction] « crime haineux » (Watani 14 déc. 2020) ou d'exemple de [traduction] « [l]a violence envers les chrétiens » (ACN Canada 29 janv. 2021). Dans un autre cas signalé par des sources, un prêtre copte a été poignardé à mort à Alexandrie le 8 avril 2022 (AP 8 avr. 2022; associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). D'après l'associée de recherche postdoctorale, une telle agression est [traduction] « hors du commun » (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022).

Des sources signalent que la violence sectaire est [traduction] « plus répandue » dans l'Égypte rurale et le Sud du pays (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022) ou survient [traduction] « principalement » dans les régions rurales du Sud de l'Égypte (AP 8 avr. 2022). Le professeur a aussi déclaré que les conflits individuels et familiaux entre chrétiens et musulmans sont [traduction] « courants » dans les régions rurales, mais que les différends entre les deux communautés sont « moins fréquents » dans les grands centres urbains (professeur 1er avr. 2022). D'après des sources, des [traduction] « agressions collectives » à l'endroit de chrétiens se produisent « régulièrement » dans les régions rurales de l'Égypte (MEMO 21 mai 2021) ou sont demeurées [traduction] « endémiques » en 2020 (É.-U. 21 avr. 2021, 67). L'associée de recherche postdoctorale affirme que, dans les régions rurales et les villages, où l'État est moins [traduction] « efficace », les personnes ayant moins d'argent ou de pouvoir social sont « plus vulnérables » à la violence sectaire infligée par leurs voisins musulmans (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022).

Selon l'associée de recherche postdoctorale, il arrive [traduction] « souvent » que des familles musulmanes « squattent » les terres appartenant à des chrétiens coptes en Haute-Égypte et, même si les autorités trancheront « probablement » en faveur des propriétaires coptes, dans la pratique, une telle décision ne sera pas mise à exécution, en raison des relations sectaires « délicates » dans la région (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

3. Possibilité de se réinstaller au Caire et à Alexandrie

Le professeur a affirmé que [traduction] « la plupart des Égyptiens » peuvent se déplacer dans la région du Sinaï « sans incident », bien que les déplacements ne soient « pas totalement sans danger » en raison de « [l']insurrection en cours contre le gouvernement » dans le Nord et le Sud du Sinaï (professeur 1er avr. 2022). Toutefois, la même source a souligné que les chrétiens coptes qui vivent dans la région, qui sont [traduction] « relativement peu nombreux », sont des « cibles vulnérables » pour les activistes qui cherchent à ternir « la réputation du gouvernement sur le plan de la sécurité dans la région » (professeur 1er avr. 2022). L'associée de recherche postdoctorale a déclaré que les chrétiens coptes qui sont réinstallés par le gouvernement afin de fuir la violence sectaire en Haute-Égypte tendent à s'établir dans d'autres villages où ils ont de la famille et que, à sa connaissance, de telles personnes ne sont [traduction] « jamais réinstallées » au Caire ou à Alexandrie (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). La même source a ajouté que, même si la Haute-Égypte est reliée par voie ferrée au Caire et à Alexandrie, la possibilité de se rendre dans ces villes [traduction] « dépend » de la situation et des ressources de la famille concernée (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). Le professeur a aussi affirmé que, pour les chrétiens coptes, la réinstallation au Caire ou à Alexandrie est [traduction] « faisable, mais difficile » (professeur 1er avr. 2022).

Le professeur a également déclaré que les femmes en particulier, les chrétiennes comme les musulmanes, sont soumises à un plus grand nombre de [traduction] « restrictions » à leur liberté de mouvement, car elles doivent obtenir la permission de « l'homme qui dirige leur famille (habituellement le père, un frère ou l'époux) », si bien qu'il leur est « plus difficile » de quitter les régions rurales pour se réinstaller dans les villes (professeur 1er avr. 2022). La même source a ajouté que les femmes chrétiennes font l'objet de [traduction] « discrimination » « plus intense », étant donné que, contrairement aux femmes musulmanes, elles ne sont « vraisemblablement pas » voilées, ce qui les rend « plus vulnérables au harcèlement » dans les lieux publics (professeur 1er avr. 2022). De même, d'après l'associée de recherche postdoctorale, il est [traduction] « très rare » que des femmes chrétiennes coptes puissent se déplacer seules pour se rendre au Caire ou à Alexandrie; il est « concevable » que « des femmes de la classe moyenne supérieure se rendent seules au Caire ou à Alexandrie et y séjournent dans des logements appartenant à l'église pendant leurs études postsecondaires (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). La même source a ajouté que les aînés doivent aussi surmonter des obstacles pour se déplacer et se réinstaller dans des villes comme Le Caire et Alexandrie; [traduction] « la plupart » d'entre eux refuseront de déménager après une attaque sectaire parce qu'ils dépendent de leurs réseaux familiaux existants (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022).

4. Accès aux services, particulièrement au Caire et à Alexandrie

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur l'accès aux services, y compris pour les chrétiens coptes qui se réinstallent au Caire et à Alexandrie.

4.1 Logement

Dans un rapport de 2019 faisant suite à sa visite en Égypte de septembre à octobre 2018, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le logement convenable a signalé que les chrétiens coptes figurent parmi les divers groupes qui subissent de la [traduction] « discrimination » dans l'accès au logement en Égypte (Nations Unies 3 oct. 2019, paragr. 105). Dans une déclaration publiée immédiatement après la visite de 2018, la même source a déclaré que les coptes victimes de violence sectaire dans le gouvernorat de Minya (en Haute-Égypte) avaient été [traduction] « déplacés de leurs foyers par leurs propres voisins sans protection adéquate de la part des responsables de la sécurité » et n'avaient pas pu y retourner en raison de craintes liées à la sécurité (Nations Unies 3 oct. 2018). Dans le rapport de 2019, la Rapporteuse spéciale a ajouté que des familles coptes du village de Basra à Amreya [Ameriya], dans le gouvernorat d'Alexandrie, de Nag Al-Taweel à Tud dans le gouvernorat de Luxor, du village de Shibin Al Qanatir [Shebin Al Qanater] dans le gouvernorat de Qalyubia [Kalyobia] et de Maiana Bahnasia et de Kafr Darwish dans le gouvernorat de Beni Suef [Banī Suwayf] avaient aussi été victimes [traduction] « [d']expulsions forcées » (Nations Unies 3 oct. 2019, paragr. 82). La même source a fait remarquer que, [traduction] « dans certains cas », les expulsions forcées avaient été « ordonnées » par des « mécanismes de réconciliation intercommunautaire » [voir la section 5.2.1 de la présente réponse], parfois en présence de représentants gouvernementaux qui « auraient omis d'intervenir lorsque les décisions rendues avaient pour effet de légitimiser l'expulsion arbitraire de familles coptes de leurs foyers », et qui « parfois exprimaient publiquement leur appui à de telles décisions » (Nations Unies 3 oct. 2019, paragr. 83). Dans sa réponse aux déclarations de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies aux paragraphes 82 et 83 du rapport final, le gouvernement de l'Égypte affirme que les chrétiens coptes [traduction] « jouissent des mêmes droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels que les autres citoyens », et que « [l]a discrimination est interdite et tous les citoyens sont égaux devant la loi », puis ajoute que « [l']insinuation » de la Rapporteuse spéciale que l'État était impliqué dans l'expulsion forcée de chrétiens coptes « en particulier » est « fausse et sans fondement » (Égypte 1er mars 2019, paragr. 106).

Selon Amnesty International, les autorités égyptiennes ont arrêté [version française d'Amnesty International] « arbitrairement » des « dizaines » de personnes qui manifestaient contre la démolition d'habitations; le 18 juillet 2020, les forces de sécurité « ont eu recours à la force » pour disperser des citoyens qui manifestaient dans la région de Maawa el Sayadeen [Maawa Al-Sayadeen], en Alexandrie, et ont arrêté « environ » 65 manifestants et mis en détention « au moins » 42 d'entre eux pour une période allant « jusqu'à cinq mois » pendant que les autorités ouvraient des enquêtes pour « "participation à une manifestation non autorisée" » et « "attaque contre des agents de la fonction publique" » (Amnesty International 7 avr. 2021, 150).

Selon des sources, les chrétiens coptes [de la Haute-Égypte (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022)] à la recherche de logements au Caire et à Alexandrie éprouveraient de [traduction] « grandes difficultés » s'ils n'avaient pas de « relations sur place » (professeur 1er avr. 2022), ou cette recherche serait [traduction] « presque impossible » s'ils n'avaient pas de famille dans la ville (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). L'associée de recherche postdoctorale a déclaré que, tant au Caire qu'à Alexandrie, l'obtention de services tels que le logement ne passe [traduction] « généralement » pas par l'État, mais plutôt par des réseaux familiaux dans les « quartiers informels et pauvres » en périphérie de la ville (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). Le professeur a expliqué que les coptes qui [traduction] « acceptent et ont les moyens de payer des prix supérieurs à ceux du marché » sont « moins susceptibles » d'avoir de la difficulté à trouver un logement (professeur 1er avr. 2022).

4.2 Emploi

En ce qui a trait à l'accès à l'emploi et à d'autres services au Caire et à Alexandrie, le professeur a déclaré que, comparativement aux chrétiens coptes des régions rurales, ceux qui vivent dans les grandes villes subissent [traduction] « davantage de discrimination générale » sur le plan de l'emploi, et il a précisé qu'ils auront « beaucoup de difficulté » à trouver un emploi s'ils n'ont pas de contacts dans la ville (professeur 1er avr. 2022). L'associée de recherche postdoctorale a affirmé que, au Caire et à Alexandrie, l'obtention d'un emploi se fait [traduction] « généralement » par le biais de connexions familiales plutôt que par des services financés par l'État, et qu'il serait « presque impossible » pour des coptes de la Haute-Égypte cherchant à se réinstaller dans l'une ou l'autre de ces villes de trouver un emploi s'ils n'ont pas déjà un réseau familial sur place (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). La même source a ajouté que [traduction] « la plupart » des secteurs économiques au Caire et à Alexandrie, y compris les secteurs de la construction, du pétrole et de l'enseignement public ainsi que la fonction publique, refusent d'embaucher des chrétiens coptes ou ne leur accordent pas d'avancement professionnel; dans « la plupart des cas », ce sont des coptes qui embauchent d'autres coptes (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). De même, le professeur a signalé que les chrétiens coptes sont [traduction] « plus susceptibles » de travailler pour d'autres coptes, car l'appartenance sectaire a une incidence sur l'accès à l'emploi (professeur 1er avr. 2022).

4.3 Éducation

Questionné au sujet de l'accès à des services tels que l'éducation au Caire et à Alexandrie, le professeur a répondu que les chrétiens coptes se heurtent [traduction] « régulièrement » à la « discriminat[ion] » dans les établissements d'enseignement primaire, secondaire et postsecondaire; « des pots-de-vin ou des frais additionnels » sont « souvent » exigés pour accéder aux services fournis par les éducateurs (professeur 1er avr. 2022).

4.4 Soins de santé

Questionné au sujet de l'accès à des services tels que les soins de santé au Caire et à Alexandrie, le professeur a signalé qu'il n'avait eu connaissance d'aucun cas de [traduction] « discrimination » envers des chrétiens coptes dans le domaine des soins de santé (professeur 1er avr. 2022). La même source a ajouté que, malgré les [traduction] « obstacles importants qui existent » pour les coptes qui tentent d'accéder à des services publics, ils auraient tout de même « généralement » un accès « égal » à celui des citoyens musulmans (professeur 1er avr. 2022). D'après l'associée de recherche postdoctorale, l'accès aux services de soins de santé, y compris les services de santé mentale, est [traduction] « inexistant » pour les chrétiens coptes de la Haute-Égypte qui se réinstallent au Caire et à Alexandrie (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022).

4.5 Autres services de soutien

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur l'accès à d'autres services de soutien au Caire et à Alexandrie pour les chrétiens coptes réinstallés.

5. Protection offerte par l'État

Selon Freedom House, les [traduction] « lois, politiques et pratiques » de l'Égypte entraînent « diverses formes de harcèlement et de discrimination » envers les minorités, y compris les chrétiens coptes (Freedom House 28 févr. 2022, sect. F4). Amnesty International fait observer que, en 2020, les chrétiens faisaient [version française d'Amnesty International] « toujours » l'objet de « discriminations » de la part des autorités, en droit et en pratique (Amnesty International 7 avr. 2021, 151).

5.1 Mesures législatives

Selon MRG, bien que les modifications constitutionnelles de 2019 aient criminalisé [traduction] « [l']incitation à la haine », il n'existe aucune disposition visant à punir le discours haineux (MRG oct. 2020, 176). Le DFAT de l'Australie signale qu'il existe des [traduction] « lois contre la discrimination et protections juridiques », mais qu'elles « ne sont pas toujours mises en application de manière équitable », de sorte que les chrétiens, particulièrement dans les régions rurales, « peuvent subir une certaine discrimination » (Australie 17 juin 2019, paragr. 3.33).

Dans les Country Reports 2020, on peut lire que la constitution égyptienne a été modifiée en 2019 de façon à exiger une [traduction] « meilleure » représentation politique de certains groupes, y compris les chrétiens (É.-U. 30 mars 2021, 49). Toutefois, Freedom House explique que, même si les citoyens égyptiens jouissent de droits politiques garantis par les lois et la constitution indépendamment de leur appartenance religieuse, la [traduction] « discrimination » et le déni des droits « nuisent » à la capacité des chrétiens de participer activement à la vie politique (Freedom House 28 févr. 2022, sect. B4). La même source fait observer que, en raison du contrôle croissant du gouvernement sur la société et les élections, les chrétiens doivent limiter leur participation politique [traduction] « au cadre étroit des activités politiques officiellement approuvées » afin d'éviter des « sanctions sévères » (Freedom House 28 févr. 2022, sect. B4). Freedom House ajoute que la [traduction] « baisse de pouvoir » de la branche législative a « amoindr[i] » la capacité des chrétiens de parvenir à une « représentation significative » (Freedom House 28 févr. 2022, sect. B4). Dans les Country Reports 2020, on peut lire que 2 des 27 gouvernorats avaient des gouverneurs chrétiens en 2020, dont une chrétienne copte au poste de gouverneure de Damiette (É.-U. 30 mars 2021, 49).

5.1.1 Lois sur le statut personnel fondé sur la religion

Selon les Country Reports 2020, les lois sur le statut civil sont [traduction] « généralement » fondées sur l'identité religieuse du citoyen, et les chrétiens coptes ne peuvent divorcer que dans de « rares » situations, telles que l'adultère ou la conversion à une autre religion (É.-U. 30 mars 2021, 58, 59). Dans la Stratégie nationale en matière de droits de la personne (National Human Rights Strategy) pour 2021-2026 du gouvernement de l'Égypte, on peut lire que la constitution protège le droit des [traduction] « citoyens qui croient aux religions célestes » de « pratiquer des rituels religieux et de bâtir des maisons de culte », mais que, en ce qui concerne les questions liées au statut personnel, les citoyens égyptiens « peuvent se reporter à leurs propres lois religieuses » (Égypte 11 sept. 2021, 38).

Selon des médias, un nouveau projet de loi régissant le [traduction] « statut personnel » (Agenzia Fides 11 janv. 2022) ou le [traduction] « droit familial » pour les chrétiens égyptiens, rédigé par des représentants des églises chrétiennes de l'Égypte, a été soumis au cabinet de l'Égypte en octobre 2020 (Agenzia Fides 11 janv. 2022; Watani 20 oct. 2020). D'après Watani, un journal égyptien qui s'intéresse particulièrement à la culture copte, même si la nouvelle loi est [traduction] « unifiée » de façon à s'appliquer à tous les chrétiens en Égypte, chaque confession dispose d'un chapitre distinct pour les questions sur lesquelles les confessions ne s'entendent pas, comme la séparation conjugale et le divorce (Watani 20 oct. 2020). Agenzia Fides, l'agence de presse du Vatican dont le point de mire est le travail missionnaire (Agenzia Fides s.d.), a signalé en janvier 2022 que la révision de la loi était achevée, mais que le Parlement ne l'avait pas encore approuvée (Agenzia Fides 11 janv. 2022).

L'Égypte a publié son premier document de stratégie en matière de droits de la personne en septembre 2021; en ce qui a trait à la liberté de religion et de croyance, la stratégie énonce des buts tels que promouvoir la coexistence religieuse au moyen de campagnes de sensibilisation, encourager la tolérance religieuse grâce à une meilleure coordination entre les institutions religieuses, et continuer de [traduction] « régulariser » les églises (Égypte 11 sept. 2021, 4, 41–42). Toutefois, des sources affirment que la stratégie est conçue de façon à [traduction] « protéger le régime contre les critiques au pays et à l'étranger » (ACW 24 juin 2021) ou à [traduction] « obtenir du financement étranger qui est conditionnel au respect des droits de la personne en Égypte » (VOA 12 oct. 2021) ou à [traduction] « indui[re] la communauté internationale en erreur en lui faisant croire que le gouvernement du président al-Sisi entreprend des réformes » (CIHRS 15 nov. 2022, 3). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur la mise en œuvre de la stratégie nationale en matière de droits de la personne de l'Égypte.

5.1.2 Loi relative aux permis d'église

Selon la Stratégie nationale en matière de droits de la personne de l'Égypte, la loi no 80 de 2016 sur la construction et la restauration d'églises énonce les règles et procédures régissant l'obtention de permis d'église et [traduction] « ordonne aux gouverneurs » de délivrer ces permis (Égypte 11 sept. 2021, 40). La même source signale que, en date de décembre 2020, le statut de 1 800 églises et bâtiments avait été régularisé, et que 72 églises endommagées ou vandalisées avaient été restaurées (Égypte 11 sept. 2021, 40). Des sources précisent que, le 20 avril 2022, le comité du cabinet chargé de superviser la régularisation des églises a accordé un statut légal à 239 églises, portant à 2 041 le nombre total d'églises dont la situation a été régularisée depuis 2017 (The Daily News Egypt 20 avr. 2022; CSW 27 avr. 2022).

Des sources font observer que, depuis 2016, 1 958 des 5 540 édifices religieux chrétiens [traduction] « en situation irrégulière » ont été régularisés (HRW 13 janv. 2022) ou que 1 800 des 5 515 demandes d'enregistrement d'édifices religieux ont été approuvées (É.-U. 21 avr. 2021, 66). Toutefois, HRW souligne que les autorités n'ont pas délivré de permis pour la construction de nouvelles églises, à l'exception de ceux demandés dans les [traduction] « nouvelles villes du désert », d'après un article en arabe de l'EIPR paru en octobre 2021 (HRW 13 janv. 2022). Freedom House signale que, [traduction] « depuis quelques années », la délivrance de permis de construction d'église est « bloqu[ée] » pour les chrétiens coptes « en particulier » (Freedom House 28 févr. 2022, sect. D2). L'USCIRF ajoute que, même si le comité du cabinet chargé de l'enregistrement des églises et des édifices connexes a approuvé 388 demandes touchant des [traduction] « propriétés préexistantes » en 2020, il s'agissait d'une « baisse importante » comparativement aux 785 approbations en 2019 (É.-U. 21 avr. 2021, 66).

5.2 Appareil judiciaire

Selon MRG, l'Égypte [traduction] « n'est pas parvenue » à « institutionnaliser » les droits des groupes minoritaires et a fait la preuve de son « inaptitude » à « arbitrer les différends » entre les minorités ethniques et religieuses au moyen de ses systèmes de justice et d'éducation, entraînant « un état perpétuel de conflit de faible intensité » entre les diverses communautés (MRG oct. 2020, 175). De même, le DFAT de l'Australie fait observer que les chrétiens [traduction] « peuvent éprouver des difficultés » à accéder à la justice en recourant au système judiciaire, « particulièrement » dans les régions rurales (Australie 17 juin 2019, paragr. 3.36).

Des médias signalent que le président al-Sissi a nommé un juge chrétien copte à la présidence du plus haut tribunal du pays, la Cour constitutionnelle suprême de l'Égypte, le 9 février 2022 (Agenzia Fides 9 févr. 2022; AP 9 févr. 2022; The New Arab 11 févr. 2022). D'après les Country Reports 2020, des chrétiens occupaient [traduction] « [p]lusieurs » postes de juge « de rang supérieur » en 2020 (É.-U. 30 mars 2021, 49).

Selon des sources, le 17 décembre 2020, un tribunal du gouvernorat de Minya a acquitté trois hommes qui avaient été condamnés pour leur participation à une agression [traduction] « collective » en 2016; les agresseurs avaient dévêtu une femme copte de 70 ans et mis le feu à sa maison à la suite d'allégations selon lesquelles son fils entretenait une relation avec une musulmane (The Media Line 23 déc. 2020; The Tablet 5 févr. 2021). Dans le New Arab, on peut lire que cette affaire [traduction] « met en lumière » « [l']habituelle absence de justice » pour les chrétiens coptes dans les cas de violence sectaire (The New Arab 4 févr. 2020).

5.2.1 Réconciliation coutumière

Dans un article paru en 2018 dans le Fikra Forum [4], Viola Fahmy, une journaliste égyptienne [traduction] « spécialisée dans les droits de la personne et les libertés religieuses », affirme que des séances de réconciliation coutumière sont organisées pour régler des différends religieux, qu'elles sont mises sur pied par des « entités officielles » et supervisées par les forces de sécurité locales, et qu'elles rassemblent « des chefs de la sécurité, d'autres personnalités de la municipalité[,] ainsi que des chefs religieux chrétiens et musulmans » (Fahmy 30 nov. 2018). La même source précise que les médiateurs, les parties concernées et leurs représentants se réunissent dans un [traduction] « endroit neutre » pour examiner les allégations et rendre une décision qui est signée par les deux parties (Fahmy 30 nov. 2018).

Selon le rapport de l'USCIRF, le gouvernement de l'Égypte a recours [traduction] « depuis longtemps » à des conseils de réconciliation coutumière pour régler les cas de « violence collective sectaire » (É.-U. 21 avr. 2021, 66). Un représentant d'un groupe de défense des droits des coptes interviewé par Christianity Today, une revue chrétienne évangélique (Christianity Today s.d.), affirme que le gouvernement se sert des séances de réconciliation pour éviter de traduire en justice les personnes qui agressent les coptes et, à la place, [traduction] « fait pression sur les victimes chrétiennes pour qu'elles retirent les accusations » (Christianity Today 18 oct. 2021). Des sources font remarquer que cette façon d'utiliser les séances de réconciliation coutumière crée une [traduction] « culture d'impunité » pour la « persécution » religieuse (Christianity Today 18 oct. 2021; MEMO 30 nov. 2021). D'après l'associée de recherche postdoctorale, les conseils de réconciliation coutumière sont conçus [traduction] « expressément » pour traiter les cas de conflit sectaire ciblant les chrétiens coptes et existent seulement en Haute-Égypte et dans d'autres régions rurales (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). La même source déclare que le système de réconciliation [traduction] « extrajudiciaire » sert à « apaiser » les autorités et dirigeants locaux qui souhaitent régler les incidents le plus rapidement possible et éviter de « contrarier » la majorité musulmane (associée de recherche postdoctorale 11 avr. 2022). Freedom House signale que ce mécanisme a [traduction] « privé de justice des coptes ayant subi des actes de violence » (Freedom House 28 févr. 2022, sect. D2). Le rapport de l'USCIRF explique que les [traduction] « agressions collectives contre des chrétiens » surviennent « le plus souvent » en réponse à :

[traduction]

une rumeur d'un affront envers la majorité musulmane – par exemple, une relation interconfessionnelle, un message dans les médias sociaux qui est perçu comme une insulte à l'islam, ou une tentative d'enregistrer une église informelle pour régulariser son statut – et elles mènent presque toujours à la convocation d'un « conseil de réconciliation coutumière » qui, au bout du compte, absout les agresseurs de toute responsabilité légale et punit les victimes (É.-U. 21 avr. 2021, 67).

Par exemple, dans un cas signalé par l'USCIRF, des conseils de réconciliation coutumière ont servi à régler des incidents de violence sectaire survenus dans les villes de Dabous et de Barsha, dans le gouvernorat de Minya, en octobre et novembre 2020; dans les deux cas, les auteurs des agressions ont été [traduction] « absous […] de toute responsabilité » (É.-U. 21 avr. 2021, 66). Dans sa déclaration de fin de mission, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies a souligné que, en ce qui concerne les coptes victimes de violence sectaire qui ont été chassés de leurs foyers, comme cela s'est produit dans le gouvernorat de Minya, le règlement des incidents au moyen du mécanisme de la réconciliation coutumière [traduction] « a fréquemment mené à la légitimation du déplacement forcé interdit au regard du droit national et international » (Nations Unies 3 oct. 2018). De même, Viola Fahmy fait observer que le recours aux séances de réconciliation coutumière à la suite d'incidents sectaires a abouti au [traduction] « déplacement forcé de nombreux chrétiens égyptiens en Haute-Égypte » et que ni les autorités étatiques ni les intervenants de la société civile n'ont pris de mesures « efficaces » pour régler ce problème (Fahmy 30 nov. 2018).

Dans son rapport, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme que les [traduction] « organismes judiciaires officiels » ont « négligé d'assurer une protection juridique contre les décisions découlant de la réconciliation communautaire » (Nations Unies 3 oct. 2019, paragr. 83). Dans un article publié par le TIMEP, Timothy E. Kaldas, un spécialiste en politiques au TIMEP (TIMEP s.d.b), explique que des responsables gouvernementaux, y compris des représentants des institutions d'État faisant partie du comité de lutte contre le sectarisme créé en 2018, ont participé à des séances de réconciliation à l'issue desquelles [traduction] « des malfaiteurs sectaires [ont] échapp[é] aux sanctions judiciaires », alors que des « sanctions collectives » ont été imposées à la communauté chrétienne (Kaldas 28 janv. 2019).

5.2.2 Comité suprême de lutte contre les incidents sectaires

Selon des sources, le Comité suprême de lutte contre les incidents sectaires a été créé par décret présidentiel en 2018 (Al-Masry Al-Youm 30 déc. 2018; Égypte 11 sept. 2021, 38). D'après la Stratégie nationale en matière de droits de la personne de l'Égypte, le comité a les responsabilités suivantes :

  • élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à [traduction] « assurer une meilleure compréhension du danger » que représente le conflit sectaire;
  • faciliter la coexistence religieuse;
  • régler les incidents sectaires au cas par cas;
  • entreprendre des « activités de développement » dans les régions marquées par les « tensions » sectaires (Égypte 11 sept. 2021, 38).

Des sources signalent que le comité est composé de divers représentants des institutions nationales de sécurité, y compris l'Autorité de contrôle administratif et l'Agence de sécurité nationale, et est dirigé par le conseiller du président en matière sécurité et de lutte contre le terrorisme (Al-Masry Al-Youm 30 déc. 2018; Kaldas 28 janv. 2019). Timothy Kaldas fait remarquer l'absence de plusieurs intervenants [traduction] « concernés », ainsi que le manque de représentation des groupes minoritaires touchés et l'absence totale d'acteurs des domaines judiciaire et législatif et de défenseurs des droits (Kaldas 28 janv. 2019).

L'International Religious Freedom Report for 2020 publié par le département d'État des États-Unis fait état de la signature, le 18 février 2020, de huit [traduction] « protocoles de coopération » entre divers ministères et conseils gouvernementaux, y compris le Comité suprême, et « un certain nombre » d'ONG musulmanes et chrétiennes en vue du lancement d'un programme visant à « promouvoir l'égalité »; doté d'un budget de 765 000 $US, le programme « ciblera » 44 villages situés dans le gouvernorat de Minya, qui a « une importante population chrétienne et un passé marqué par les tensions sectaires » (É.-U. 12 mai 2021, 17-18). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur l'efficacité du Comité suprême de lutte contre les incidents sectaires.

5.3 Police

Selon le professeur, en milieu urbain comme en milieu rural, il est [traduction] « peu probable » que la police intervienne lorsque des « actes de justiciers contre des coptes » sont signalés, et les chrétiens coptes sont déjà « généralement peu susceptibles » de faire confiance à la police pour obtenir réparation (professeur 1er avr. 2022). La même source a ajouté que cette situation est [traduction] « particulièrement critique » dans les « centres plus petits », notamment en Haute-Égypte et dans la région du Delta (professeur 1er avr. 2022). D'après la Rapporteuse spéciale, [traduction] « dans plusieurs cas », les autorités policières ont « refusé » de protéger des chrétiens coptes qui avaient été expulsés de force de leurs foyers à la suite de violences sectaires et qui souhaitaient rentrer » (Nations Unies 3 oct. 2019, paragr. 83). D'après le MEMO, il arrive [traduction] « [s]ouvent » que les autorités soient informées au préalable d'attaques imminentes contre des chrétiens coptes, telles que « le pillage ou l'incendie de leurs domiciles », mais elles n'assurent aucune protection (MEMO 30 nov. 2021).

Selon Mada Masr (Mada), un organe de presse du Caire qui couvre principalement l'Égypte (Mada 9 oct. 2019), dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur pendant quatre ans, les forces de sécurité disposaient de [traduction] « vastes pouvoirs », « pratiquement sans surveillance judiciaire », les autorisant « à détenir et à interroger des suspects, à surveiller les communications privées, et à censurer les contenus diffusés dans les médias avant leur publication » (Mada 28 oct. 2021). Dans les Country Reports 2020, on peut lire que le gouvernement a été [traduction] « inconst[ant] » pour ce qui est de traduire en justice et de sanctionner les responsables des services de sécurité ayant commis des violations et, « [d]ans la plupart des cas », a négligé de faire enquête « de manière approfondie » sur les accusations de violations des droits de la personne et de violence portées contre les forces de sécurité (É.-U. 30 mars 2021, 2). La même source ajoute que le traitement de ces cas par le gouvernement [traduction] « [a] contribu[é] à un climat d'impunité » (É.-U. 30 mars 2021, 2).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] L'Institut Tahrir pour la politique du Moyen-Orient (Tahrir Institute for Middle East Policy – TIMEP) est une organisation à but non lucratif aux États-Unis qui encourage le dialogue avec les intervenants locaux sur des questions de politique telles que la primauté du droit et la justice dans la société au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (TIMEP s.d.a). L'article s'inscrit dans un projet sur les minorités religieuses en Égypte, [traduction] « appuy[é] » par la Commission européenne et l'Agence norvégienne pour la coopération au développement (Norwegian Agency for Development Cooperation); l'auteure de l'article est Amy Fallas, une doctorante à l'Université de la Californie qui se spécialise en histoire contemporaine du Moyen-Orient (Fallas 12 janv. 2022).

[2] Qantara.de, un portail d'information dont l'objectif est de [traduction] « promouvoir le dialogue avec le monde islamique », est financé par le ministère des Affaires étrangères de l'Allemagne et administré par Deutsche Welle (DW), le radiodiffuseur international de l'Allemagne, de concert avec d'autres entités publiques allemandes — le Centre fédéral pour l'éducation politique (Bundeszentrale für politische Bildung), l'Institut Goethe et l'Institut pour les relations culturelles avec l'étranger (Institut für Auslandsbeziehungen) (Qantara.de s.d.).

[3] L'Initiative égyptienne pour les droits personnels (Egyptian Initiative for Personal Rights – EIPR) est une ONG au Caire qui a pour but de [traduction] « renforcer et protéger les droits et libertés fondamentaux en Égypte » (EIPR s.d.).

[4] Le Fikra Forum est une plateforme qui permet à des contributeurs de faire part de leurs [traduction] « points de vue et réflexions » sur l'actualité au Moyen-Orient (TWI s.d.a). Il est administré par l'Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient (Washington Institute for Near East Policy – TWI), un organisme à but non lucratif ayant pour mission de proposer une [traduction] « compréhension réaliste et équilibrée des intérêts américains au Moyen-Orient et de promouvoir les politiques qui protègent ces intérêts » (TWI s.d.b).

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Nations Unies. 3 octobre 2018. Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH). « Visit of Leilani Farha, the Special Rapporteur on the Right to Adequate Housing to Egypt ». [Date de consultation : 30 mars 2022]

The New Arab. 11 février 2022. Thaer Mansour. « First-Ever Coptic Christian Named President of Egypt's Supreme Court ». [Date de consultation : 22 mars 2022]

The New Arab. 2 février 2022. Thaer Mansour. « Egyptian Christian Sentenced to Five Years in Prison Over Contempt of Islam: NGO ». [Date de consultation : 22 mars 2022]

The New Arab. 4 février 2020. Charlie Hoyle. « Saviour or Dictator: Copts in Sisi's Egypt Trapped by a Strongman's Balancing Act ». [Date de consultation : 30 mars 2022]

The New Arab. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 19 avr. 2022]

Professeur, Trinity Western University à Langley en Colombie-Britannique. 1er avril 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Qantara.de. 29 janvier 2021. « Demanding President Sisi Free His Political Prisoners ». [Date de consultation : 25 avr. 2022]

Qantara.de. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 25 avr. 2022]

Religion News Service. 5 décembre 2019. Roxanne Stone. « Egypt Arrests Coptic Community Rights Activist Amid Heightened Surveillance Measures ». [Date de consultation : 25 avr. 2022]

Reuters. 19 avril 2021. Aidan Lewis, et al. « Egypt Targets Cell Suspected of Killing Christian in Sinai ». [Date de consultation : 22 mars 2022]

The Tablet. 5 février 2021. Engy Magdy. « The Naked Truth of Discrimination ». [Date de consultation : 4 mai 2022]

The Tahrir Institute for Middle East Policy (TIMEP). S.d.a. « About Us ». [Date de consultation : 30 mars 2022]

The Tahrir Institute for Middle East Policy (TIMEP). S.d.b. « Timothy E. Kaldas ». [Date de consultation : 8 avr. 2022]

Thabet, Mina. 14 janvier 2022. « Coptic Voices in the Face of State Narrative ». [Date de consultation : 30 mars 2022]

Voice of America (VOA). 12 octobre 2021. Nisan Ahmado. « Egypt's Human Rights Strategy Ignores Current Abuses, Analysts Say ». [Date de consultation : 4 mai 2022]

The Washington Institute for Near East Policy (TWI). S.d.a. Fikra Forum. « Fikra Forum ». [Date de consultation : 6 mai 2022]

The Washington Institute for Near East Policy (TWI). S.d.b. « About the Institute ». [Date de consultation : 6 mai 2022]

Watani. 14 décembre 2020. Nader Shukry et Nevine Kameel. « Copt Stabbed to Death, Two Injured in Hate Crime in al-Alexandria ». [Date de consultation : 22 mars 2022]

Watani. 20 octobre 2020. Madeleine Nader Rose Hosny. « Draft of Unified Family Law for Egyptian Christians Handed to Cabinet ». [Date de consultation : 3 mai 2022]

World Watch Monitor. 9 février 2022. « Egypt: Coptic Christian Imprisoned for 5 Years for "Blasphemy" ». [Date de consultation : 22 mars 2022]

Autres sources consultées

Sources orales : Arabic Network for Human Rights Information; Cairo Institute for Human Rights Studies; chargé d'enseignement dans une université au Canada dont les recherches portent principalement sur l'histoire du Moyen-Orient et l'immigration des chrétiens coptes en Amérique du Nord; Coptic Solidarity; Diocèse copte orthodoxe d'Ottawa, de Montréal et de l'Est du Canada; Egyptian Initiative for Personal Rights; Human Rights Watch; Organisation franco-égyptienne pour les droits de l'homme; professeur agrégé dans une université au Canada dont les recherches portent principalement sur l'histoire égyptienne contemporaine et les relations entre chrétiens et musulmans; professeure adjointe de sociologie dans une université aux États-Unis dont les recherches portent principalement sur les structures de pouvoir dans les relations sectaires entre divers groupes minoritaires ethniques et religieux, notamment entre les chrétiens et les musulmans égyptiens; professeure agrégée dans une université au Canada dont les recherches portent principalement sur la culture populaire chrétienne en Égypte et sa relation avec la marginalisation structurelle de cette communauté et son expérience de la violence sectaire.

Sites Internet, y compris : ACI Afrique; Ahram Online; The American University in Cairo; The Arab Weekly; Brookings Institution; Cairo Institute for Human Rights Studies; Catholic News Agency; Copts United; La Croix International; Daily News Egypt; DiverseAsia; Égypte – National Council for Human Rights; Egypt Migrations; Egyptian Commission for Rights and Freedoms; Egypt Today; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; International Christian Concern; Lawfare; Nations Unies – ReliefWeb, Refworld; Organisation franco-égyptienne pour les droits de l'homme; Royaume-Uni – Home Office; The Washington Post; Wilson Center.

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