Nigéria : information sur la société Ogboni (Ogboni Society), y compris sa structure, ses rituels, ses cérémonies, son statut actuel, ses membres et les conséquences que subissent les personnes qui refusent d’adhérer à l’organisation ou qui tentent de la quitter; la Confrérie réformée des Ogbonis (Reformed Ogboni Fraternity - ROF), y compris la nature de son système de croyances et sa raison d’être; information indiquant si l’adhésion est obligatoire, surtout pour les enfants de membres; information sur les conséquences que subissent les personnes qui refusent d’adhérer à la ROF ou qui tentent de la quitter; information indiquant si les postes au sein de la ROF sont pourvus par succession; information sur la relation de ces groupes avec la police et les autorités judiciaires (2019-octobre 2021) [NGA200795.EF]

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Obstacles à la collecte d’information

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un fonctionnaire du haut-commissariat du Canada à Abuja a déclaré qu’il y a [traduction] « très peu d’information ou de preuves concrètes au sujet de la société Ogboni », et que les renseignements disponibles sont [traduction] « hypothétiques » (Canada 27 mars 2019). Des sources signalent que les membres de la société Ogboni ne dévoilent pas les [traduction] « secrets » du groupe aux non-membres (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021) ou que les membres sont [traduction] « tenus au secret » (Legit.ng 8 juill. 2021).

2. Société Ogboni

Des sources font observer que les ogbonis sont une [traduction] « société secrète » [ou une [traduction] « secte » (THISDAY 18 sept. 2020; Legit.ng 9 avr. 2018)] parmi les Yoroubas (Olaopa 25 sept. 2020; professeur agrégé 9 sept. 2021; Legit.ng 9 avr. 2018). Le Guardian, un journal du Nigéria, signale que les membres de la société Ogboni [traduction] « constituent la noblesse des divers royaumes yoroubas de la sous-région d’Afrique occidentale » (The Guardian 8 sept. 2019). D’après Legit.ng, un média d’information en ligne du Nigéria, la société Ogboni [traduction] « s’acquittait de fonctions judiciaires, politiques et religieuses » et était auparavant le plus haut tribunal du pays des Yoroubas (Legit.ng 9 avr. 2018). Le Guardian souligne que les Ogbonis [traduction] « s’acquittent d’une série de fonctions politiques et religieuses » dans la culture egba et exercent une « influence profonde » sur les monarques egbas (The Guardian 8 sept. 2019).

2.1 Société Ogboni

Le Guardian signale que la société Ogboni est une [traduction] « importante et puissante institution traditionnelle » (The Guardian 26 avr. 2020). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur agrégé du collège Trinity au Connecticut, spécialiste des religions autochtones en Afrique occidentale, des pratiques religieuses yoroubas, des sociétés secrètes et de la sorcellerie, a affirmé que la société Ogboni est [traduction] « essentiellement une force policière précoloniale » qui fonde ses « activités de police sociale » sur les divinités yoroubas et les notions de « “bonne moralité” » et de « “flegme” » (professeur agrégé 9 sept. 2021). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un agrégé supérieur de recherche de l’Université du Nigéria, spécialiste des groupes ethniques et religieux, des conflits et de l’identité autochtone, a déclaré que la société Ogboni était [traduction] « [l’]entité judiciaire traditionnelle du royaume d’Oyo au pays des Yoroubas où l’Alaafin d’Oyo était roi » et qu’elle « est constituée de chefs traditionnels » (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021). À l’inverse, Legit.ng fait observer que la société Ogboni [traduction] « pourrait avoir » émergé de la lutte contre le « régime colonial » et que, à l’origine, son principal objectif était de protéger les traditions yoroubas et de résister aux envahisseurs (Legit.ng 16 avr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur de sociologie, spécialiste des études religieuses et culturelles dans une université du Nigéria, a déclaré que les postes de direction sont accordés selon des [traduction] « principes [g]érontologiques » (professeur 16 sept. 2021). D’après des sources, le [traduction] « plus haut poste » est occupé par la « personne la plus “respectée” » (professeur 16 sept. 2021) ou par [traduction] « l’homme le plus vieux et le plus puissant » (Legit.ng 16 avr. 2018).

Des sources signalent que la société Ogboni est [traduction] « encore active » à ce jour (professeur 16 sept. 2021; Legit.ng 16 avr. 2018; agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021), [traduction] « surtout parmi la génération plus âgée », bien que l’adhésion ne soit « pas aussi populaire parmi la plus jeune génération » (professeur 16 sept. 2021). Il est écrit dans l’article publié en avril 2018 par Legit.ng que les membres [traduction] « semblent » être actifs dans le milieu politique « partout en Afrique » (Legit.ng 16 avr. 2018). Le professeur agrégé a affirmé, à l’inverse, que la société Ogboni ne possède pas de [traduction] « grand pouvoir social », bien qu’elle [traduction] « demeure importante pour ce qui est des notions de pouvoir social, de masculinité et de famille », tout en demeurant « responsable de la sécurité spirituelle de [ses] communautés » (professeur agrégé 9 sept. 2021).

2.2 ROF

D’après des sources, la ROF a des liens avec le christianisme et a été fondée par un membre du clergé en 1914 (NAN 14 déc. 2019; Olaopa 13 sept. 2020). Dans un article paru dans le journal national nigérian The Nation, Tunji Olaopa, professeur et ex-secrétaire permanent fédéral de l’Institut national d’études politiques et stratégiques (National Institute for Policy and Strategic Studies) du gouvernement du Nigéria, écrit que la ROF s’appelait initialement la [traduction] « Confrérie ogboni des chrétiens » (Olaopa 13 sept. 2020). La même source souligne que la ROF combine des [traduction] « aspects » du christianisme et des « cultures traditionnelles des Yoroubas » (Olaopa 13 sept. 2020). L’Agence de presse du Nigéria (News Agency of Nigeria - NAN), une agence établie par le gouvernement du Nigéria (Devex s.d.), signale que, d’après le chef de la ROF, Francis Meshioye, [traduction] « l’objectif initial était de promouvoir les valeurs chrétiennes », mais cet objectif a « ultérieurement été élargi pour accommoder les personnes d’autres confessions », ce qui a amené l’organisation, qui s’appelait alors la Confrérie Ogboni, à changer de nom, devenant ainsi la ROF (NAN 14 déc. 2019).

Selon Tunji Olaopa, les croyances [traduction] « fondamentales » de la ROF sont « l’honnêteté, la sincérité, la fraternité, l’amour, la droiture et la bienfaisance » (Olaopa 13 sept. 2020). Legit.ng fait observer que la ROF [traduction] « promeu[t] la charité, la bienveillance [et] la chasteté » et qu’elle aide les gens dans le besoin, « peu importe leur nation, leur religion, leur couleur de peau ou leur statut de membre » (Legit.ng 16 avr. 2018). D’après la NAN, le chef de la ROF a déclaré que l’organisation a pour [traduction] « objectif absolu de promouvoir les bonnes valeurs, l’amour [et] la discipline » parmi ses membres et d’encourager ces derniers à « “agir envers les autres de la façon dont [ils] voudraient que les autres agissent envers eux-mêmes” » (NAN 14 déc. 2019). Le professeur a affirmé que la mission de la ROF est de [traduction] « s’engager dans des gestes et des activités à vocation publique » et « [d’]atténuer la pauvreté, la souffrance et la misère » (professeur 16 sept. 2021).

D’après la NAN, le chef de la ROF a déclaré que l’organisation n’est pas une société secrète, mais plutôt une [traduction] « “entité enregistrée” » (NAN 14 déc. 2019). Legit.ng signale que la ROF [traduction] « ne détient aucun secret » et que les membres peuvent partager les idées du groupe sans « être punis » (Legit.ng 16 avr. 2018).

2.3 Association Ogboni Abalaiye renommée (Renowned Ogboni Abalaiye Association of Nigeria; Renowned Ogboni Abalaiye Association)

L’Association Ogboni Abalaiye renommée est une organisation [dont le siège se situe dans l’État de Lagos (Renowned Ogboni Abalaiye Association s.d.)] fondée sur [traduction] « des rites, des coutumes et des usages » ancestraux (Renowned Ogboni Abalaiye Association 11 déc. 2009). D’après la constitution nationale de l’organisation, ses objectifs sont les suivants :

[traduction]

ARTICLE 4: BUTS ET OBJECTIFS

  1. S’associer pour promouvoir le principe de la paternité universelle de Dieu [l’œil qui voit tout] et de la fraternité universelle des hommes, sans aucune discrimination fondée sur la race, la couleur, la croyance, le sexe, la religion ou les allégeances politiques.
  2. S’associer dans le but principal de mieux connaître Dieu de sorte que toutes les entreprises de la confrérie soient conformes à sa sainte volonté et à la confrérie.
  3. S’occuper de la dépouille de tout membre décédé dans des circonstances normales en fournissant un cercueil ou une aide financière jusqu’à un coût raisonnable et en enterrant la dépouille de façon décente dans le sein de la Terre mère.
  4. Inculquer à tous les membres la pratique constante de la règle d’or : « agissez envers les autres (membres et non-membres) de la façon dont voulez les voir agir envers vous-même ».
  5. Offrir une aide juridique ou autre aux membres de la confrérie.
  6. Fournir les fonds nécessaires au bon fonctionnement des affaires de la confrérie.
  7. Observer les lois et la constitution de la République fédérale du Nigeria et celles de tout autre pays où la personne réside (Renowned Ogboni Abalaiye Association 11 déc. 2009, art. 4, mise en évidence dans l’original).

La constitution prévoit en outre ce qui suit concernant la structure organisationnelle :

[traduction]

ARTICLE 6 : DURÉE DU MANDAT

Les fonctions au sein de la confrérie ne sont pas toutes exercées à vie et sont assujetties à la bonne conduite et au rendement.

ARTICLE 7 : ORGANES DES CONFRÉRIES

  1. Conseil suprême (Supreme Council)
  2. Conseil exécutif (Executive Council)
  3. Conseil d’État (State Council)
  4. Conseil divisionnaire (Divisional Council)
  5. Conclaves [Iledi]

[…]

ARTICLE 11 : DIRIGEANTS ET FONCTIONS

Pour le bon fonctionnement et l’efficacité de la confrérie, les responsables suivants, après nomination, relèveront des bannières de l’OLUWO, de l’APENA [et] de l’IYA ABIYE à l’échelle divisionnaire.

  1. Les charges comprennent notamment les suivantes :
    • Oluwo
    • Apena
    • Iyabiye
    • Lisa
    • Aro
    • Ashipa
    • Otuerelu
    • Ojomu
    • Iyalaje
    • Osorun
    • Odofin
    • Baase
    • Baala
    • Lika
    • Asalu
    • Yeyelufe
    • Agbaakin
    • Baagbimo
    • Abese
    • Apesin (Renowned Ogboni Abalaiye Association 11 déc. 2009, art. 6, 7, 11, mise en évidence dans l’original).

2.4 Société Ogboni traditionnelle

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un adjoint de recherche de l’Université de Boston, spécialiste de l’anthropologie sociale et des langues africaines, a affirmé qu’il y a une société Ogboni [traduction] « traditionnelle » ou « autochtone » (adjoint de recherche 9 sept. 2021). Legit.ng signale que [traduction] « [l’]Ogboni autochtone (Aborigine Ogboni) » est une religion traditionnelle dont les origines précèdent la colonisation (Legit.ng 16 avr. 2018). Tunji Olaopa signale que les membres de [traduction] « [l’]ancienne secte Ogboni » étaient « investis des pouvoirs constitutionnels et religieux traditionnels » (Olaopa 13 sept. 2020).

2.5 Chevauchement et différences

Le professeur a fait observer que, [traduction] « aux yeux de la société en général, il n’y a pas de distinction entre la confrérie des Ogbonis et la Confrérie réformée des Ogbonis » (professeur 16 sept. 2021). Selon la même source, la population [traduction] « les considère toutes deux comme des sectes sataniques et maléfiques » (professeur 16 sept. 2021). L’agrégé supérieur de recherche a déclaré que la société Ogboni et la ROF [traduction] « sont la même entité » (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021). La même source a souligné en outre que la ROF a [traduction] « adopté [le nouveau nom] uniquement » pour se distinguer de la société Ogboni « d’origine » (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021). En revanche, le professeur a signalé que la ROF est plus [traduction] « “démocratique” », « raffinée et moderne » que la société Ogboni (professeur 16 sept. 2021). Legit.ng signale que la ROF [traduction] « partage les mêmes principes » que la confrérie des Ogbonis, mais qu’elle n’est pas une société secrète (Legit.ng 16 avr. 2018). La NAN cite le chef de la ROF, selon qui il existe une [traduction] « “nette distinction” » entre la ROF et les autres organisations, en dépit de certaines « “mauvaises interprétations de ce que représent[e] [la ROF]” » (NAN 14 déc. 2019).

D’après Legit.ng, il existe trois sociétés: la confrérie Aborigine Ogboni (Aborigine Ogboni Fraternity), la société ou confrérie secrète des Ogbonis (Ogboni Secret Society or Fraternity) et la ROF (Legit.ng 16 avr. 2018). L’adjoint de recherche fait de même remarquer que la société Ogboni autochtone est plus ancienne et distincte de la ROF (adjoint de recherche 9 sept. 2021).

3. Adhésion et recrutement
3.1 Société Ogboni

Selon Legit.ng, pour pouvoir adhérer à la société Ogboni, une personne doit être d’origine ethnique yorouba et [traduction] « avoir beaucoup de succès » (Legit.ng 16 avr. 2018). Il ressort d’un autre article publié par la même source que l’Apena (secrétaire) de la société Ogboni aurait déclaré que [traduction] « quiconque » ou « quiconque se qualifie » peut devenir membre, y compris des pasteurs et des imams (Legit.ng 8 juill. 2021).

Selon le professeur agrégé, les personnes [traduction] « se font initier » (professeur agrégé 9 sept. 2021). Le professeur a affirmé que le statut de membre de la société Ogboni s’acquiert [traduction] « de naissance, par mariage ou par choix » et qu’il est « limité/protégé par un serment du secret » (professeur 16 sept. 2021). D’après Legit.ng, la question de savoir si les femmes ont le droit de devenir membre de la société Ogboni demeure un [traduction] « secret » (Legit.ng 16 avr. 2018). Cependant, il est écrit dans un autre article publié par la même source que les hommes et les femmes peuvent devenir membres (Legit.ng 9 avr. 2018). Le professeur agrégé souligne que les pères feront [traduction] « [h]abituellement » « admettre leurs fils [dans la société Ogboni] dès lors qu’il est évident qu’ils sont en mesure de ne rien dévoiler au sujet des rituels secrets » (professeur agrégé 9 sept. 2021).

Selon l’agrégé supérieur de recherche, une personne devient membre de la société Ogboni de son propre chef ou lorsque ses parents rendent la chose [traduction] « obligatoire […] par exemple s’il s’agit d’un mineur ayant été initié par son père à un âge [où il] n’était pas en mesure de penser par lui-même » (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021).

3.2 ROF

Le professeur a affirmé que l’adhésion à la ROF [traduction] « [n’est] pas obligatoire » pour les époux ou les enfants de membres de la ROF et qu’elle est [traduction] « plus volontaire » que pour d’autres groupes similaires (professeur 16 sept. 2021). Selon la même source, le statut de membre n’est [traduction] « pas acquis par succession », étant donné que les membres tendent à être « des adultes ou des membres bien placés de la société en général » (professeur 16 sept. 2021).

La NAN signale que le chef de la ROF a affirmé que le statut de membre de la ROF était accessible à tout Nigérian [traduction] « de bonne moralité » (NAN 14 déc. 2019). Le professeur a écrit que la ROF [traduction] « sembl[e] » permettre à toute personne qui le souhaite d’acquérir le statut de membre et qu’il s’agit d’une « version plus égalitaire de la société Ogboni » (professeur 16 sept. 2021). La même source a fait en outre observer que la ROF est [traduction] « plus convaincante » que la société Ogboni pour ce qui est du « recrutement » et du « maintien » des membres (professeur 16 sept. 2021). Selon des sources, les hommes et les femmes peuvent devenir membres (professeur 16 sept. 2021; Legit.ng 16 avr. 2018). Les hommes doivent être âgés d’au moins 21 ans pour devenir membres, tandis que les femmes doivent avoir au moins 40 ans; les femmes mariées [dont les époux sont membres (Legit.ng 16 avr. 2018)] peuvent, avec la permission de leurs maris, devenir membres à 30 ans (professeur 16 sept. 2021; Legit.ng 16 avr. 2018).

3.3 Association Ogboni Abalaiye renommée

La constitution de l’Association Ogboni Abalaiye renommée prévoit ceci en ce qui a trait à l’adhésion :

[traduction]

ARTICLE 2: ADHÉSION

  1. L’adhésion est ouverte à tous ceux qui embrassent une foi non idolâtre en Dieu.
  2. Tout homme qui souhaite devenir membre doit avoir atteint l’âge de vingt-et-un (21) ans; une femme peut être initiée par l’entremise de son mari ou si elle a atteint l’âge de vingt-cinq (25) ans.
  3. Un membre peut proposer l’admission de sa fille ou d’une proche parente, célibataire ou divorcée, âgée d’au moins vingt-cinq (25) ans, sur présentation d’un engagement écrit de bonne conduite de la candidate.
  4. Nonobstant les dispositions du paragraphe 2 du présent article, un mineur peut être membre à condition que l’un de ses parents soit membre.

ARTICLE 3 : MEMBRE HONORAIRE

  1. Une personne peut se voir accorder un titre de membre honoraire en respectant les conditions :
    1. La personne doit avoir atteint l’âge de vingt-cinq (25) ans.
    2. La personne doit être une personne respectée dans la société et doit également être une personne de bonne moralité.
    3. La personne doit avoir contribué à la Confrérie Ogboni Abalaiye renommée de manière positive et doit être reconnu[e] par tous les membres de la confrérie.
    4. La personne doit également être prête et disposée à accepter le titre de membre honoraire.
  2. La personne qui remplit les conditions requises pour être membre honoraire en est informée par lettre et a le privilège de répondre [à] la lettre dans les deux mois suivant sa réception pour manifester son intention.
  3. Si le membre qualifié omet ou refuse de manifester son intention après l’expiration du délai de deux (2) mois, [il] est réputé avoir renoncé au privilège.
  4. Nonobstant les dispositions prévues au paragraphe (3) du présent article, une personne peut se voir offrir de nouveau le privilège de devenir membre honoraire.
  5. Le nom de la personne nommée est transmis à l’Oba Ogboni pour une ratification et une détermination ultérieures (Renowned Ogboni Abalaiye Association 11 déc. 2009, art. 2, 3, caractère gras dans l’original).

3.4 Société Ogboni traditionnelle

Selon l’adjoint de recherche, l’adhésion à la société Ogboni traditionnelle est [traduction] « entièrement volontaire » (adjoint de recherche 9 sept. 2021). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

3.5 Conséquences que subissent les personnes qui refusent d’adhérer à l’organisation ou qui tentent de la quitter

L’information présentée dans le paragraphe qui suit provient du professeur agrégé :

Dans les villes, il n’y a [traduction] « assurément » aucune conséquence pour une personne qui refuse d’adhérer à la société Ogboni ou qui tente de la quitter. Dans les villages, les membres de la famille d’une personne « pourraient être irrités ou frustrés » parce qu’ils percevraient la chose comme une « preuve » que la personne renonce à « leur mode de vie culturel et religieux ». Les « seuls groupes » susceptibles de subir des « conséquences » seraient ceux des « homosexuels, des femmes trans ou des hommes autrement queer »; cependant, « ce n’est pas à cause des Ogbonis eux-mêmes », mais plutôt à cause de l’influence des « discours chrétiens et islamiques anti-queer » sur « la façon dont [la communauté] comprend les questions de genre, de sexe et d’orientation » (professeur agrégé 9 sept. 2021).

À l’inverse, selon le professeur, [traduction] « le fait de quitter le groupe engendre des sanctions, surtout [pour] les personnes qui sont nées au sein de familles pour lesquelles ces pratiques sont religion » (professeur 16 sept. 2021). La même source a fait observer que l’information sur la nature de ces sanctions [traduction] « n’est pas vraiment du domaine public », mais que les personnes « susceptibles de quitter le groupe peuvent » être « assassinées » (professeur 16 sept. 2021).

D’après l’agrégé supérieur de recherche, [traduction] « il pourrait ne pas y avoir de conséquences pour une personne qui refuse d’adhérer, mais, souvent, il y a de graves conséquences pour les personnes qui tentent de quitter l’organisation » (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021). Il est écrit dans l’article publié en juillet 2021 par Legit.ng que l’Apena de la société Ogboni aurait déclaré que [traduction] « c’est uniquement lorsqu’une personne meurt qu’elle [peut] cesser de faire partie de la société » (Legit.ng 8 juill. 2021).

4. Rituels et cérémonies

Selon le professeur, [traduction] « beaucoup de choses demeurent inconnues » au sujet des initiations, des rituels et des cérémonies des Ogbonis (professeur 16 sept. 2021). De même, il est fait observer dans l’article publié en avril 2018 par Legit.ng qu’il n’y a [traduction] « pas suffisamment d’information au sujet des symboles, des rituels et du processus d’initiation de la confrérie des Ogbonis » (Legit.ng 16 avr. 2018).

Il ressort de l’article publié en avril 2018 par Legit.ng que les rituels ogbonis sont [traduction] « semblables aux » rituels modernes des Yoroubas (Legit.ng 16 avr. 2018). La même source ajoute que, durant l’initiation, une personne doit se [traduction] « départir » de l’objet de plus grande valeur qu’elle possède (Legit.ng 16 avr. 2018).

5. Relation avec la police et les autorités judiciaires

Il est écrit dans le Guardian que la société Ogboni a [traduction] « toujours » joué un rôle en matière d’application de la loi et de maintien de l’ordre (The Guardian 26 avr. 2020). D’après un autre article publié par la même source, la société Ogboni [traduction] « ser[t] de haute cour de jurisprudence en matière d’infractions » pour les Egbas (The Guardian 8 sept. 2019). Le professeur agrégé a affirmé que la société Ogboni [traduction] « travaill[e] très fort pour enrayer la criminalité et le désordre » (professeur agrégé 9 sept. 2021). En outre, selon la même source, dans les régions urbaines, [traduction] « il pourrait y avoir une lutte de pouvoir » entre la police et les Ogbonis, tandis que dans les villages, les Ogbonis « comblent le vide laissé par l’absence de police étatique » (professeur agrégé 9 sept. 2021). Le professeur a fait observer que

[traduction]

les forces de l’ordre sont prudentes dans la manière dont elles traitent les membres de la secte, surtout lorsqu’ils ne portent pas ouvertement atteinte à la sécurité publique ou ne constituent pas un problème pour celle-ci. Les fonctionnaires de l’appareil judiciaire et des forces de l’ordre qui sont membres préfèrent protéger le groupe et ses activités plutôt que de les exposer (professeur 16 sept. 2021).

L’agrégé supérieur a affirmé ce qui suit :

[traduction]

Il n’existe pas de relation officielle entre la société Ogboni et la police ou l’appareil judiciaire, mais il pourrait y avoir une relation spéciale dans le cas où un agent de police supérieur ou un magistrat ou un juge d’une haute cour est membre de la société. Dans une telle situation, le membre de la société qui comparaît devant eux bénéficie souvent d’un traitement préférentiel conformément au serment de leur confrérie (agrégé supérieur de recherche 19 sept. 2021).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Références

Adjoint de recherche, Boston University. 9 septembre 2021. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Agrégé supérieur de recherche, University of Nigeria. 19 septembre 2021. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Canada. 27 mars 2019. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un fonctionnaire du haut-commissariat à Abuja.

Devex. S.d. « News Agency of Nigeria (NAN) ». [Date de consultation : 21 oct. 2021]

The Guardian [Nigéria]. 26 avril 2020. Oludamola Adebowale. « COVID-19 Unrest: Combating Insecurity and Unrest During Pre-Colonial Times in Yorùbá Land ». [Date de consultation : 31 août 2021]

The Guardian [Nigéria]. 8 septembre 2019. Gabriel Omonhinmin. « Ake Palace: Resolving Disputes at Idi Ere, Customary Court ». [Date de consultation : 31 août 2021]

Legit.ng. 8 juillet 2021. Tunde Ososanya. « There Are Many Pastors in the Ogboni Confraternity, Anyone Can Join: Nigerian Herbalist Reveals in Video ». [Date de consultation : 31 août 2021]

Legit.ng. 16 avril 2018. George Ibenegbu. « Ogboni Fraternity Cult: Rituals, Symbols, Hand Sign, Human Sacrifice ». [Date de consultation : 8 sept. 2021]

Legit.ng. 9 avril 2018. Kay Kolesnik. « What Is the Difference Between Ogboni and Reformed Ogboni Fraternity? ». [Date de consultation : 20 oct. 2021]

News Agency of Nigeria (NAN). 14 décembre 2019. « Nothing Secret, Sinister About Us — Ogboni Fraternity ». [Date de consultation : 31 août 2021]

Olaopa, Tunji. 25 septembre 2020. « Finding God: Christianity and the Global Mystical Societies ». THISDAY. [Date de consultation : 31 août 2021]

Olaopa, Tunji. 13 septembre 2020. « African Spirituality and Christian Theology ». The Nation. [Date de consultation : 31 août 2021]

Professeur agrégé, Trinity College, Hartford, Connecticut. 9 septembre 2021. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeur, université au Nigéria. 16 septembre 2021. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Renowned Ogboni Abalaiye Association of Nigeria (Renowned Ogboni Abalaiye Association). 11 décembre 2009. National Constitution. [Date de consultation : 2 sept. 2021]

Renowned Ogboni Abalaiye Association of Nigeria (Renowned Ogboni Abalaiye Association). S.d. Page d’accueil. [Date de consultation : 20 oct. 2021]

THISDAY. 18 septembre 2020. « Underscoring the Life and Time of Rev Akande ». [Date de consultation : 31 août 2021]

Autres sources consultées

Sources orales : Canada – haut-commissariat au Nigéria; chef du département d’anthropologie et d’études africaines d’une université américaine; chercheur spécialiste des études africaines dans une université des États-Unis; maître de conférences spécialiste des études yoroubas et africaines dans une université des États-Unis; maître de conférences spécialiste des pratiques culturelles et des communautés traditionnelles dans une université du Nigéria; maître de conférences spécialiste des pratiques rituelles au pays des Yoroubas et des questions de chefferie dans une université du Nigéria; Nigéria – Nigeria Police Force; professeur agrégé spécialiste des pratiques religieuses traditionnelles, des pratiques de prestation de serment et des questions ethniques yoroubas dans une université des États-Unis; professeur agrégé spécialiste des questions religieuses africaines dans une université des États-Unis; professeur émérite dans une université des États-Unis, spécialiste des questions religieuses dans la région du Nigéria où les gens s’expriment en yorouba; professeur spécialiste de l’histoire et des études africaines dans une université des États-Unis; professeur spécialiste des conflits ethnorégionaux et religieux au Nigéria dans une université du Royaume-Uni; professeur spécialiste des études liées à la diaspora yorouba dans une université des États-Unis; professeur spécialiste des interprétations culturelles et historiques en Afrique occidentale dans une université des États-Unis; professeur spécialiste des traditions religieuses africaines dans une université aux États-Unis; Renowned Ogboni Abalaiye Association; titulaire de doctorat en sociologie dont certains travaux de recherche portent sur les sectes au Nigéria; vice-président exécutif d’une école de politique publique dans une université nigériane; Yoruba Traditional & Cultural Renaissance.

Sites Internet, y compris : Africa Confidential; African Arguments; African Examiner; Al Jazeera; aljazirahnews.com; Amnesty International; Australie – Department of Foreign Affairs and Trade; Banque mondiale; BBC; Belgique – Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides; Bertelsmann Stiftung; Brookings Institution; Buzz Nigeria; Celestial News Online; Center for Strategic and International Studies; Channels Television; CKN Nigeria; Concise News; Council on Foreign Relations; The Daily Champion; Daily Nigerian; Daily Review Online; Daily Trust; Danemark – Danish Immigration Service; Daylight; Denton Newspaper; E-Nigeria Newspaper; ecoi.net; Economic Confidential; Elevate News Nigeria; Elombah News; États-Unis – Department of State, Library of Congress; Every Nigeria; Factiva; Federal Radio Corporation of Nigeria; Fédération internationale pour les droits humains; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Freedom House; The Guardian; The Herald [Nigéria]; Human Rights Watch; InfoStride; Institute for War and Peace Reporting; International Crisis Group; INTERPOL; Leadership; Médecins Sans Frontières; METROWATCH; Metro Daily Nigeria; Metro Times Nigeria; Minority Rights Group International; Mirror Nigeria; Mondo Times; Naija News; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l’homme, ONU femmes, Organisation mondiale de la santé, Refworld; The New Humanitarian; news24; NewsDay; News of Nigeria; Nigéria – National Human Rights Commission; Nigeria Watch; Nigerian Television Authority; Nigerian Tribune; Norvège – Landinfo; Okay.ng; Organisation suisse d’aide aux réfugiés; Orient Daily; Pays-Bas – Ministry of Foreign Affairs; People’s Daily; Pointblank News; Pulse.ng; Realnews Magazine; Reporters sans frontières; Republican Nigeria; Ripples Nigeria; Royaume-Uni – Home Office; SPY Nigeria; The Sun; TODAY; Transparency International; Union européenne – European Asylum Support Office; Vanguard; Voice of Nigeria; Wilson Center.

Associated documents