Nigéria : information sur les services de santé mentale offerts; le traitement réservé par la société et les autorités aux personnes ayant une maladie mentale; la protection offerte par l’État, y compris les voies de droit et les mécanismes de plaintes en cas de mauvais traitements (2018-octobre 2020) [NGA200342.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

D’après un article publié en juillet 2020 par CNBC Africa, un réseau de télévision africain qui appartient à Africa Business News et dont le siège est à Johannesburg (CNBC Africa s.d.), il [traduction] « manque de recherches permettant d’obtenir des données démographiques sur la santé mentale au Nigéria » (CNBC Africa 29 juill. 2020). Au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le fondateur de la Mentally Aware Nigeria Initiative (MANI), une ONG [traduction] « qui a pour mission de renseigner la population au sujet de la santé et des maladies mentales et de mettre en contact les usagers des services avec des professionnels de la santé mentale » (Devex s.d.), a déclaré qu’il n’existe pas de données récentes sur la santé mentale (MANI 10 oct. 2020). Selon des sources, on estime que de 20 à 30 p. 100 des Nigérians ont des [traduction] « trouble[s] menta[ux] » (The Guardian 4 déc. 2018; API et EpiAFRIC janv. 2020, 5; The Eagle 14 nov. 2018). Un article publié par Al Jazeera en octobre 2019 signale que, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 50 millions de personnes, soit un Nigérian sur quatre, est touché par la maladie mentale (Al Jazeera 2 oct. 2019). Des sources signalent que, d’après [traduction] « la plus importante étude représentative de l’ensemble du pays » sur la santé mentale au Nigéria, menée par l’OMS et publiée en 2004, un Nigérian sur huit a éprouvé un trouble de santé mentale au cours de sa vie (Africa Check 20 nov. 2019; CNBC Africa 29 juill. 2020). Dans un rapport sur l’année 2015, l’OMS a estimé qu’environ sept millions de Nigérians étaient en dépression (Nations Unies 2017, 17).

2. Services de santé mentale offerts

D’après les Country Reports on Human Rights Practices for 2019 publiés par le Département d’État des États-Unis, [traduction] « [l]es services de santé mentale étaient quasi inexistants » au Nigéria (É.-U. 11 mars 2020, 37). Dans un rapport d’information sur le Nigéria paru en mars 2018, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade - DFAT) de l’Australie souligne que

[traduction]

[l]e gouvernement recense environ cinq infirmiers psychiatriques par tranche de 100 000 habitants et très peu de psychologues cliniciens, de travailleurs sociaux, de neuro-physiothérapeutes et d’ergothérapeutes. Les médicaments psychotropes sont rarement accessibles et les systèmes d’information sur la santé ne comprennent pas de mesures de santé mentale et neurologique (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.20).

D’autres sources signalent qu’il n’y a [traduction] « pas assez » (CNN 25 sept. 2020) ou qu’il y a [traduction] « trop peu » (Nigeria Health Watch 15 janv. 2020) de professionnels de la santé mentale au Nigéria. Le fondateur de la MANI a déclaré que les services de santé mentale au Nigéria sont limités et qu’il y a [traduction] « peu » de psychiatres et de psychologues (MANI 10 oct. 2020). Sur le site Internet de l’Association des psychiatres du Nigéria (Association of Psychiatrists in Nigeria - APN), une association de psychiatres et [traduction] « [d’]affiliés inscrits » de partout au Nigéria et dans la diaspora (APN s.d.a) qui [traduction] « mise sur des soins holistiques pour les personnes ayant une maladie mentale et sur la promotion d’une bonne santé mentale » (APN s.d.b), on peut lire qu’il y a 250 psychiatres et 200 stagiaires en psychiatrie qui sont membres de l’APN (APN s.d.b). Dans un article paru en septembre 2019, le journal britannique The Guardian signale que [traduction] « [l]es professionnels de la santé mentale sont rares au Nigéria » et que, « selon les estimations, il y a 150 psychologues praticiens » (The Guardian 25 sept. 2019). De même, l’article d’Al Jazeera souligne qu’il y a moins de 150 psychiatres au Nigéria et que [traduction] « l’OMS estime que moins de 10 p. 100 des Nigérians ayant une maladie mentale ont accès aux soins dont ils ont besoin » (Al Jazeera 2 oct. 2019). Selon un rapport du gouvernement du Nigéria sur le deuxième plan stratégique national de développement de la santé, [traduction] « [s]eulement 20 p. 100 des Nigérians ayant une maladie mentale grave ont reçu des soins au cours des 12 derniers mois, ce qui témoigne de la négligence envers les soins de santé mentale dans le pays » (Nigéria [5 sept. 2018], 25).

Des sources signalent que [traduction] « seulement » 3,3 p. 100 du budget de la santé au Nigéria est affecté à la santé mentale (The Guardian 25 sept. 2019; Nigéria [5 sept. 2018], 25). Dans l’article du Guardian, on ajoute que le budget restreint fait en sorte que [traduction] « le système public souffre d’un manque chronique d’effectifs » (The Guardian 25 sept. 2019).

Des sources signalent qu’il y a huit hôpitaux neuropsychiatriques fédéraux au Nigéria (CNBC Africa 29 juill. 2020; Nigéria s.d.). Dans un article publié en octobre 2020, la BBC fait observer qu’il y a moins de 15 centres neuropsychiatriques publics au Nigéria, ce qui restreint l’accès pour bon nombre de gens, particulièrement dans les régions rurales (BBC 3 oct. 2020). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le bureau national de l’OMS pour le Nigéria a déclaré que [traduction] « [d]es services de santé mentale, y compris des services psychologiques et psychiatriques, sont à la disposition des patients externes et hospitalisés au Nigéria. Toutefois, il est plus facile d’avoir accès à des services de santé mentale complets dans les zones urbaines qu’en milieu rural » (Nations Unies 7 oct. 2020). Dans une entrevue accordée à CNN, un psychiatre résident à l’Hôpital neuropsychiatrique fédéral à Lagos a déclaré ceci : [traduction] « "nous n’avons pas vraiment [de professionnels de la santé mentale] dans les régions rurales. Et dans le cas des personnes qui vivent dans ces régions où il n’y pas de soins de santé mentale, elles trouveront évidemment des solutions de remplacement telles que les guérisseurs traditionnels ou les églises" » (CNN 10 oct. 2020). Dans une entrevue avec YaleNews en janvier 2019, un professeur adjoint de psychiatrie qui, de concert avec un groupe de chercheurs, a lancé le projet relatif aux troubles de santé mentale et psychiatrique, y compris l’épilepsie et la toxicomanie, au Nigéria (Health Action for Psychiatric Problems in Nigeria Including Epilepsy and Substances - HAPPINESS), dont le but est d’améliorer l’accès aux soins pour les troubles de santé mentale et d’épilepsie dans les zones mal desservies du pays, a fait observer que les habitants de l’État d’Imo doivent faire de quatre à six heures de route pour consulter un psychiatre, et que bon nombre des personnes ayant besoin de services de santé mentale ne font [traduction] « "généralement" » pas le trajet (Yale University 9 janv. 2019).

Le fondateur de la MANI a qualifié de [traduction] « mauvaises » l’accessibilité et la qualité des soins de santé mentale (MANI 10 oct. 2020). La même source a ajouté que les gens ne sont pas en mesure d’accéder à des services de santé mentale pour une intervention précoce (MANI 10 oct. 2020).

En 2019, Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport sur le traitement réservé aux personnes ayant des troubles de santé mentale au Nigéria, après avoir visité 28 établissements de santé mentale dans le territoire de la capitale fédérale et dans huit États entre août 2018 et septembre 2019 et avoir interrogé 124 personnes, dont 49 victimes d’enchaînement (qui consiste à attacher la cheville d’une personne avec une chaîne fixée à un objet lourd ou à lui enchaîner les deux chevilles) et des membres de leur famille, des employés des différents établissements, des professionnels de la santé mentale et des représentants du gouvernement (HRW 11 nov. 2019). Selon le document, [traduction] « plusieurs » professionnels de la santé mentale ont signalé à HRW que « les services de santé mentale de qualité ne sont accessibles qu’aux citoyens les plus riches qui peuvent se les offrir » (HRW 11 nov. 2019). D’après le profil du Nigéria dans l’Atlas de la santé mentale de l’OMS, les personnes qui ont des troubles de santé mentale [traduction] « paient de leur propre poche, en grande partie ou entièrement, pour les services et les médicaments » (Nations Unies 2018).

D’après le rapport de HRW, en raison de l’accès restreint aux soins de santé mentale de qualité et de leur coût élevé, les gens consultent [traduction] « souvent » des guérisseurs traditionnels ou religieux (HRW 11 nov. 2019). Dans l’article d’octobre 2020, la BBC explique que, étant donné qu’il y a moins [traduction] « de 300 psychiatres dans un pays qui compte près de 200 millions d’habitants, les familles se tournent souvent vers des centres de guérison traditionnelle et des établissements religieux, soit chrétiens ou musulmans » (BBC 3 oct. 2020).

3. Situation des personnes ayant une maladie mentale et traitement qui leur est réservé
3.1 Traitement réservé par la société

Des sources affirment que les connaissances en matière de santé mentale sont limitées au Nigéria (CNN 25 sept. 2020; API et EpiAFRIC janv. 2020, 6; Ugochukwu, et al. août 2020). Selon des sources, les troubles de santé mentale sont source de réprobation sociale au Nigéria (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.21; Nations Unies 7 oct. 2020, 6; MANI 10 oct. 2020). Toutefois, le représentant de l’OMS a déclaré que la sensibilisation au sujet des troubles de santé mentale [traduction] « augmente » et qu’il y a présentement « plusieurs » campagnes de lutte contre la condamnation sociale (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a affirmé que [traduction] « la maladie mentale fait l’objet d’une forte réprobation sociale; la situation s’améliore un peu sur Internet, mais sur le terrain, la situation est encore difficile et les gens ont peur de se faire soigner à cause de la réprobation sociale » (MANI 10 oct. 2020).

L’article de la BBC signale que, même dans les régions où on dispose d’établissements de santé mentale, la réprobation sociale associée aux traitements de santé mentale empêche les gens de faire soigner leurs proches (BBC 3 oct. 2020). De même, le fondateur de la MANI a déclaré que les gens [traduction] « ont peur de demander des soins » en raison de la réprobation sociale et se rendent même dans les hôpitaux des régions avoisinantes pour ne pas subir la réprobation sociale en allant à l’hôpital local (MANI 10 oct. 2020). La même source a ajouté que [traduction] « [l]a réprobation sociale et le manque de connaissances font en sorte que les gens n’ont pas recours aux services » (MANI 10 oct. 2020).

L’article de la BBC signale que, [traduction] « [d]ans certaines communautés, la maladie mentale est jugée taboue, et les gens ayant des troubles mentaux sont appelés "les fous", se font exclure de leur famille [et] sont forcés d’errer dans les rues avec des vêtements en lambeaux et de trouver à manger dans les dépotoirs » (BBC 3 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a fait observer que, quand les gens au Nigéria pensent à la maladie mentale, ils ont en tête [traduction] « la folie », la psychose et la manie (MANI 10 oct. 2020). D’après un rapport sur une enquête nationale consacrée à la santé mentale au Nigéria, menée en 2019 auprès de 5 315 répondants par l’Africa Polling Institute (API) [1] et EpiAFRIC [2], les répondants qui ont déclaré que la [traduction] « maladie mentale » est incurable ont justifié cette croyance en avançant les raisons suivantes : 31 p. 100 ont déclaré qu’ils « voient beaucoup de gens fous dans leur entourage » et présument qu’il n’y a sûrement « aucun remède »; 26 p. 100 ont dit qu’ils « croient que c’est attribuable à la possession par des esprits maléfiques »; 17 p. 100 ont affirmé qu’ils « croient qu’il s’agit d’une malédiction de Dieu »; et 13 p. 100 ont dit qu’ils « croient que c’est un châtiment pour avoir mal agi » (API et EpiAFRIC janv. 2020, 14, 25).

Selon le rapport de l’API et d’EpiAFRIC, la plupart des répondants associaient beaucoup plus la maladie mentale à des [traduction] « signes manifestes » qu’à des « signes cachés » et, pour la majorité des répondants, la maladie mentale c’est « [q]uand une personne se met à se courir nue dans tous les sens » (70 p. 100 des répondants) ou « [q]uand une personne se met à se parler toute seule » (63 p. 100 des répondants) (API et EpiAFRIC janv. 2020, 29, 18). Le représentant de l’OMS a signalé qu’il y a divers degrés de réprobation sociale associés à différents troubles de santé mentale (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a déclaré que les troubles psychotiques font l’objet d’une plus forte réprobation parce qu’ils sont plus visibles, et que la dépression, le trouble de stress post-traumatique et d’autres troubles sont [traduction] « plus invisibles », mais qu’il est encore mal vu d’en parler (MANI 10 oct. 2020).

Selon un psychiatre consultant interviewé par la BBC, [traduction] « "la plupart" » des gens considèrent la maladie mentale comme un « "problème spirituel" » et « "ils vont chercher de l’aide auprès de chefs spirituels et de guérisseurs traditionnels dans l’espoir d’exorciser l’esprit maléfique responsable de leur mal" » (BBC 3 oct. 2020). Dans le rapport du DFAT de l’Australie, on peut lire que [traduction] « de nombreuses familles cach[ent] les troubles de santé mentale ou attribu[ent] la maladie mentale de leurs proches à des malédictions ou à la sorcellerie » (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.21). D’après le rapport de HRW sur le traitement réservé aux personnes qui ont des troubles de santé mentale au Nigéria, la [traduction] « mauvaise compréhension » des troubles de santé mentale, notamment « la fausse croyance selon laquelle ils sont causés par des esprits maléfiques ou des forces surnaturelles, amène souvent les gens à confier leurs proches à des centres de guérison traditionnelle ou religieuse » (HRW 11 nov. 2019). Selon le rapport de l’API et d’EpiAFRIC, 84 p. 100 des répondants estimaient que les troubles de santé mentale sont causés par [traduction] « la toxicomanie », 54 p. 100 des répondants estimaient qu’ils sont causés par « "[l]a possession par des esprits maléfiques" » et 23 p. 100 estimaient qu’ils sont « un châtiment de Dieu » (API et EpiAFRIC janv. 2020, 19).

Le représentant de l’OMS a affirmé que [traduction] « la situation est très difficile pour les gens ayant une maladie mentale au Nigéria, car ils subissent de la discrimination, du harcèlement, des mauvais traitements ou de la violence » (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a déclaré que les personnes ayant des troubles de santé mentale, particulièrement les sans-abris, sont victimes de harcèlement et de violence (MANI 10 oct. 2020). Le chef du syndicat des psychiatres a signalé à la BBC que la pratique consistant à maltraiter et à [traduction] « "enfermer " » les personnes ayant une maladie mentale est « "largement répandue" » au Nigéria (BBC 3 oct. 2020).

Le fondateur de la MANI a affirmé que les membres de la famille ou de la communauté empêchent les personnes ayant des troubles de santé mentale de sortir, les surveillent et les cachent du reste de la communauté pour éviter la réprobation sociale et pour les protéger (MANI 10 oct. 2020). La même source a ajouté que les proches restreignent aussi les droits des personnes ayant des troubles de santé mentale en les privant de leurs droits de propriété et en refusant de leur permettre de se marier (MANI 10 oct. 2020). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

D’après l’API et EpiAFRIC, si quelqu’un avait une [traduction] « maladie mentale », 65 p. 100 des répondants ont déclaré qu’ils « emmèner[aient] rapidement cette personne à l’hôpital », 18 p. 100 ont répondu qu’ils « emmèner[aient] la personne à un lieu de culte pour sa délivrance », 8 p. 100 ont répondu qu’ils « emmèner[aient] la personne voir un guérisseur traditionnel », 4 p. 100 ont répondu qu’ils « enfermeraient la personne », et 2 p. 100 ont répondu qu’ils « battr[aient] la personne pour expulser la maladie » (API et EpiAFRIC janv. 2020, 21).

Selon le fondateur de la MANI, le recours à la médecine traditionnelle pour soigner les troubles de santé mentale est [traduction] « très courant » et, pour « la plupart des gens », la première personne qu’ils consulteraient, si un proche avait une maladie mentale, est un chef religieux ou un guérisseur traditionnel (MANI 10 oct. 2020). La même source a affirmé que ces traitements causent du tort et que, durant ces traitements, les personnes [traduction] « sont habituellement ligotées » et parfois tabassées pour « expulser les démons de leur corps », et ajoute que ces personnes « sont enchaînées pendant des années » (MANI 10 oct. 2020). Dans son rapport, le DFAT de l’Australie signale que [traduction] « le DFAT a eu connaissance de plusieurs cas dans les régions rurales où des personnes ayant une maladie mentale sont enchaînées ou mises en cage dans des églises ou des résidences » (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.21). D’après le rapport de HRW, [traduction] « [d]es milliers de personnes ayant des troubles de santé mentale partout au Nigéria sont enchaînées ou enfermées dans divers établissements où elles subissent de terribles sévices » (HRW 11 nov. 2019). Dans la même source, on peut lire que [traduction] « [l]a détention, l’enchaînement et les traitements violents sont répandus dans de nombreux milieux, y compris dans les hôpitaux, les centres de réadaptation, les centres de guérison traditionnelle et les établissements religieux, tant chrétiens que musulmans » (HRW 11 nov. 2019). La même source ajoute que, dans 27 des 28 établissements visités par HRW, [traduction] « tous les résidents étaient détenus illégalement. Ils n’étaient pas venus volontairement et ils ne pouvaient pas partir s’ils le souhaitaient » (HRW 11 nov. 2019). Selon l’article de la BBC, [traduction] « un homme de 32 ans a été enchaîné pendant au moins sept ans dans le garage de ses parents dans le nord-ouest de l’État de Kano » (BBC 3 oct. 2020). L’article de la BBC fait aussi état d’un homme de 55 ans dans l’État de Kano qui a été enfermé par sa famille pendant 30 ans à cause de sa maladie mentale (BBC 3 oct. 2020). Selon Reuters, les autorités emploient des [traduction] « mesures énergiques » contre les écoles islamiques et les centres de réadaptation (Reuters 5 nov. 2019). La même source signale que, en octobre 2019, le bureau du président Buhari a publié une déclaration selon laquelle [traduction] « "[a]ucun gouvernement démocratique responsable ne tolérerait l’existence de salles de torture et la violence physique infligée aux détenus au nom de la réadaptation des victimes" » (Reuters 5 nov. 2019). D’après CNN, [traduction] « des centaines de personnes détenues dans des conditions inhumaines » ont été secourues dans le cadre d’une « campagne de répression » contre les centres de réadaptation religieux (CNN 10 oct. 2020). Reuters signale que, en date de novembre 2019, [traduction] « environ » 1 500 personnes avaient été « secourues d’établissements qui les maltraitaient » (Reuters 5 nov. 2019). Cependant, selon un article corédigé par une chercheuse principale de la division des droits des personnes handicapées de HRW et la fondatrice du Centre Samuel pour la connectivité sociale (Samuel Center for Social Connectedness), [traduction] « [l]e gouvernement n’a pas encore reconnu que l’enchaînement est pratiqué dans les établissements publics, ainsi que dans les centres traditionnels et religieux autres que les centres islamiques » (Ćerimović et Samuel 7 avr. 2020).

3.2 Traitement réservé par les autorités

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur le traitement réservé par les autorités aux personnes ayant une maladie mentale.

D’après le fondateur de la MANI, il n’est pas habituel d’appeler la police dans des cas de maladie mentale, et les gens tentent généralement de s’occuper eux-mêmes de la situation ou d’obtenir de l’aide auprès de quelqu’un qu’ils connaissent (MANI 10 oct. 2020). La même source a expliqué que, lorsque la police est appelée à la suite d’un incident, elle a généralement [traduction] « davantage » recours à la force (MANI 10 oct. 2020). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

Selon le rapport de HRW, [traduction] « [d]ans certains cas », le police arrête des gens ayant des troubles de santé mentale réels ou « perçus » et les conduit dans des centres de réadaptation administrés par le gouvernement (HRW 11 nov. 2019). La même source signale que, dans ces centres de réadaptation,

[traduction]

bon nombre d’entre eux sont attachés avec des chaînes de fer, qui sont serrées autour d’une de leurs chevilles ou des deux et fixées à des objets lourds ou à d’autres détenus, dans certains cas pendant des mois ou des années. Ils ne peuvent pas partir, sont souvent confinés et entassés dans conditions insalubres, et sont parfois contraints de dormir, de manger et de déféquer à l’intérieur du même espace restreint. Bon nombre subissent des sévices physiques et psychologiques en plus d’être forcés de subir des traitements (HRW 11 nov. 2019).

D’après les Country Reports 2019 publiés par les États-Unis, [traduction] « [e]n général », il y a « peu » d’efforts consentis dans les prisons pour offrir des services de santé mentale ou des accommodements aux prisonniers ayant des troubles mentaux (É.-U. 11 mars 2020, 9).

4. Protection offerte par l’État
4.1 Lois

Le fondateur de la MANI a signalé qu’il n’y a pas de lois visant à protéger les personnes ayant une maladie mentale (MANI 10 oct. 2020). Des sources affirment que le droit en matière de santé mentale au Nigéria repose sur la loi de 1958 sur la démence (Lunacy Act [ou Law]) (Premium Times 23 févr. 2020; CNBC Africa 29 juill. 2020). Le représentant de l’OMS a déclaré que [traduction] « [l]e manque de cadre juridique pour la protection des droits fondamentaux des personnes ayant une maladie mentale est dépassé tant que la loi sur la démence de 1958 demeure en vigueur. Les dispositions de la loi sur la démence ne cadrent pas avec les normes internationales actuelles en matière de droits de la personne » (Nations Unies 7 oct. 2020). Des sources signalent que, suivant la loi sur la démence, les gens ayant des troubles de santé mentale peuvent être détenus sans même recevoir de soins médicaux (HRW 11 nov. 2019; CNN 10 oct. 2020). Selon des sources, le gouvernement a déposé un projet de loi sur la santé mentale en 2003, mais il a été retiré en 2009; il a ensuite été déposé à nouveau en 2013 (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.19; CNBC Africa 29 juill. 2020; Premium Times 23 févr. 2020), mais n’a pas été adopté (CNBC Africa 29 juill. 2020; Premium Times 23 févr. 2020). Des sources soulignent qu’un nouveau projet de loi sur la santé mentale a été adopté en deuxième lecture en octobre ou en novembre 2019 et que le Sénat a tenu une audience publique sur ce projet de loi en février 2020 (CNBC Africa 29 juill. 2020; Premium Times 23 févr. 2020). Dans un article paru en novembre 2019 dans le Premium Times, un journal en ligne nigérian établi à Abuja (Premium Times s.d.), on peut lire que le projet de loi prévoit la création d’une commission de la santé mentale (Premium Times 20 nov. 2019). D’après la même source, le législateur qui a déposé le projet de loi a déclaré que celui-ci avait pour but de réglementer davantage les services de santé mentale et le traitement de la toxicomanie et de protéger les personnes ayant des troubles de santé mentale (Premium Times 20 nov. 2019). Selon un article du journal nigérian The Guardian, le président de l’APN a déclaré que le projet de loi protégera les droits fondamentaux des personnes ayant une maladie mentale, garantira leur accès à des traitements efficaces et humains, et obligera le gouvernement à financer les services de santé mentale (The Guardian 13 janv. 2020). Un article paru en octobre 2020 dans le quotidien nigérian Vanguard signale que le président du comité sénatorial sur la santé a déclaré que le projet de loi prévoit la protection des droits des personnes ayant une maladie mentale, définit différents types et niveaux de gestion et de traitement en matière de santé mentale, crée un comité chargé d’examiner les cas des personnes que l’on souhaite soumettre à un traitement non volontaire, et aborde les formes de traitement illégales (Vanguard 14 oct. 2020).

Des sources signalent qu’une tentative de suicide est une infraction pénale passible d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement (The Guardian 25 sept. 2019; MANI 10 oct. 2020; Premium Times 29 sept. 2019).

L’information exposée dans le paragraphe ci-dessous est tirée de l’article de CNN.

En 2015, l’État de Lagos a révisé sa loi de manière à conseiller des traitements en milieu hospitalier à la suite d’une tentative de suicide; toutefois, la loi n’a pas été modifiée à l’échelle nationale. [Traduction] « Il y a souvent des reportages dans les médias locaux concernant des personnes qui ont été arrêtées et traduites en justice pour avoir tenté de se suicider ». En 2017, un homme de 25 ans a été arrêté et détenu pendant des semaines pour tentative de suicide. L’homme de 25 ans a dit que lui et d’autres détenus avaient été « "battus" » et « "forcés de prendre des pilules" ». Selon un expert en droit de la santé, bien que les peines d’emprisonnement pour tentative de suicide soient rares, [traduction] « c’est le processus consistant à arrêter [les personnes qui survivent à leur tentative de suicide] et à les traduire en justice qui est particulièrement cruel » (CNN 31 déc. 2018).

4.2 Voies de droit et mécanismes de plaintes

D’après le représentant de l’OMS, la constitution de la République fédérale du Nigéria et des lois telles que la loi nationale de 2014 sur la santé (National Health Act, 2014) s’appliquent dans les cas de mauvais traitements (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a signalé qu’il n’existe pas de voies de droit permettant aux gens de porter plainte, car il n’y a pas de cadre juridique [lié à la maladie mentale] (MANI 10 oct. 2020).

4.3 Exemples de services de défense des droits et de soutien non gouvernementaux

Le journal britannique The Guardian écrit que la MANI offre un service d’aide en santé mentale, accessible 24 heures par jour, qui permet aux gens de demander de l’aide sur WhatsApp ou Twitter, qu’elle possède une équipe d’intervention d’urgence composée de conseillers bénévoles, et qu’elle offre un service téléphonique confidentiel d’urgence pour la prévention du suicide, qui est accessible 24 heures par jour (The Guardian 25 sept. 2019).

La Fondation Neem (Neem Foundation), une ONG [traduction] « qui se consacre à l’amélioration de la vie des personnes touchées par l’insurrection dans le nord-est du Nigéria » (Neem Foundation s.d.a), offre des services de soutien psychologique dans l’État de Borno grâce à son programme de counseling ambulant (Counselling on Wheels) (Neem Foundation s.d.b). Selon un article publié par Reuters en août 2017, ce programme de counseling ambulant utilise des tricycles pour emmener des psychologues et des conseillers dans des communautés éloignées afin d’offrir des services psychologiques et sociaux (Reuters 24 août 2017). La Fondation Neem offre aussi de l’aide psychologique, y compris de la thérapie et des traitements de traumatismes pour les enfants, par l’entremise de son centre de psychologie dans l’État de Borno (Neem Foundation s.d.b).

La Fondation pour l’amour, la paix et la santé mentale (Love, Peace and Mental Health Foundation - LPM), une ONG dont le siège est à Lagos (LPM s.d.a), offre un soutien aux personnes ayant une maladie mentale, notamment des séances de thérapie à faible coût, des traitements et des consultations gratuites (LPM s.d.b). De plus, la LPM dirige un groupe de soutien en santé mentale réservé aux hommes, qui se réunit tous les mois (LPM s.d.c).

L’organisme She Writes Woman, dirigé par des femmes, fait la promotion de la santé mentale au Nigéria (She Writes Woman s.d.a). L’organisme administre un service téléphonique d’aide en santé mentale et organise des groupes de soutien en santé mentale réservés aux femmes, qui se réunissent tous les mois dans les villes de Lagos, d’Abuja, d’Ibadan et de Kaduna (She Writes Woman s.d.b). L’organisme a aussi une clinique de la vie, accessible sans rendez-vous, [traduction] « qui a pour mission de résoudre certains des problèmes complexes de la vie que rencontrent les jeunes Nigérianes, de manière à prévenir les troubles mentaux » (She Writes Woman s.d.b).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] L’African Polling Institute (API) est [traduction] « un groupe non partisan de réflexion et de recherche sur l’opinion publique, qui mène des sondages d’opinion, des enquêtes, des recherches sociales et des études d’évaluation » pour appuyer les politiques publiques et la défense des droits en Afrique subsaharienne (API s.d.).

[2] EpiAFRIC est un groupe africain de consultants en matière de santé qui [traduction] « s’efforce d’améliorer la santé publique au moyen de la recherche spécialisée et des analyses de données, de la conception et de l’évaluation de projets, et de la communication, de la défense des droits et de la formation dans le domaine de la santé » (EpiAFRIC s.d.).

Références

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Yale University. 9 janvier 2019. Adam Gaber. « HAPPINESS Project Increases Access to Mental Health Treatment in Nigeria ». YaleNews. [Date de consultation : 23 sept. 2020]

Autres sources consultées

Sources orales : Association of Psychiatrists in Nigeria; Centre for Mental Health Research and Initiative; Mental Health Foundation Nigeria; Nigéria – Federal Ministry of Health; Nigeria Health Watch; professeur adjoint de psychiatrie dans une université britannique qui a mené des recherches sur les soins de santé mentale au Nigéria; professeur agrégé de psychiatrie dans une université américaine qui mène des recherches sur la santé mentale au Nigéria; psychologue et défenseur de la santé mentale au Nigéria.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Association for Child and Adolescent Psychiatry and Allied Professions in Nigeria; Austrian Red Cross – Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation; Banque mondiale; Bertelsmann Stiftung; ecoi.net; États-Unis – Congressional Research Service; Factiva; Fédération internationale pour les droits humains; Médecins sans frontières; Mental Health Innovation Network; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Refworld; Nigéria – National Population Commission, Nigerian Institute of Medical Research; Organisation ouest-africaine de la santé; The Punch; Royaume-Uni – Home Office; Union africaine; Union européenne – European Asylum Support Office; The Washington Post; Yale University – School of Medicine, The Happiness Project.

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