Honduras : information sur Los Tercereños (les Tiers), y compris leurs activités, les zones où ils sont actifs, leurs principaux membres et leurs relations avec d’autres gangs; la réponse de l’État (2016-août 2019) [HND106326.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Los Tercereños

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur Los Tercereños.

Selon des sources, Los Tercereños sont un gang de rue ou de trafiquants qualifié de [traduction] « local » ou « petit » (Nations Unies 27 juill. 2016, 28; Matthew B. Ridgway Center s.d.a). Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) fait mention de Los Tercereños dans une description des gangs de rue et des bandas (bandes) criminelles au Honduras en 2016 :

[traduction]

Il y a apparemment une série d’autres bandes criminelles et gangs de rue locaux au Honduras qui ne font pas partie de la structure des principaux gangs. […] Parmi les autres gangs de rue moins importants dans les différentes régions du Honduras, il y a le Barrio Pobre 16, les Tercereños, les Ponces et les Parqueños. […]

Même si les structures de gang plus étendues du Barrio 18 et de la MS ont partiellement ou entièrement supplanté ou détruit leurs rivaux locaux plus petits à la fin des années 1990 et dans la première moitié des années 2000, ces gangs de rue locaux demeurent un élément de l’univers des gangs au Honduras. En effet, divers petits gangs peuvent être présents aux côtés des gangs affiliés aux structures plus importantes dans les localités instables et violentes, notamment les 39 quartiers que compte le secteur Rivera Hernández à San Pedro Sula, où au moins quatre gangs plus petits occuperaient des territoires adjacents à ceux du Barrio 18 et de la MS, ou aux côtés des nombreux gangs présents dans divers secteurs de La Ceiba. Il semble que de nombreux petits gangs de ce genre forment et rompent des alliances entre eux, ainsi qu’avec le Barrio 18 et la MS, dont certains petits gangs sont même issus. Les revenus de ces petits gangs proviendraient en bonne partie de l’extorsion (Nations Unies 27 juill. 2016, 28, en italique dans le texte original).

1.1 Zones d’activité

Des sources affirment que Los Tercereños exercent leurs activités dans la ville de San Pedro Sula (InSight Crime 9 déc. 2015; Vice 28 oct. 2015; Matthew B. Ridgway Center s.d.a). D’après une description de Los Tercereños publiée dans la base de données sur les intervenants non étatiques violents du Centre Matthew B. Ridgway pour les études sur la sécurité internationale (Matthew B. Ridgway Center for International Security Studies) [1], le gang était actif dans le secteur Felipe Zelaya de San Pedro Sula (Matthew B. Ridgway Center s.d.a). Dans un article sur l’arrestation de membres du gang en 2018, paru dans le journal hondurien Tiempo Digital, on peut lire qu’ils ont été arrêtés à [traduction] « Colonia Felipe Zelaya, secteur Rivera Hernández » (Tiempo Digital 20 sept. 2018). Des sources de 2015 signalent que Los Tercereños faisaient partie des gangs présents dans le secteur Rivera Hernández (InSight Crime 9 déc. 2015; Vice 28 oct. 2015). Dans un article paru en mai 2019 sur les gangs à San Pedro Sula, le New York Times présente une carte illustrant les zones d’activités des différents gangs à San Pedro Sula, y compris Los Tercereños (The New York Times 13 mai 2019). Une copie de cette carte est annexée à la présente réponse.

1.2 Relations avec d’autres gangs

Des sources affirment qu’au moins cinq maras (gangs) se disputent le contrôle de Rivera Hernández ou de certains de ses quartiers : Mara Salvatrucha (MS, MS-13, Mara 13), Barrio 18 (Mara 18, Pandilla 18, B-18 ou Gang de la 18e rue), Vatos Locos (les Gars fous), Los Olanchanos (gang d’Olancho) et Los Tercereños (El Diario 28 janv. 2019; AJS 8 sept. 2016; El Confidencial 27 juin 2016). Des sources signalent que les deux gangs prédominants sur le territoire de San Pedro Sula ou de Rivera Hernández sont la Mara Salvatrucha et le Barrio 18 (El Diario 28 janv. 2019; El Confidencial 27 juin 2016). Los Tercereños font partie des autres gangs plus petits qui sont présents sur le territoire (El Diario 28 janv. 2019; Le Monde 9 oct. 2016; AJS 8 sept. 2016).

D’après la fiche de renseignements du Centre Matthew B. Ridgway, Los Tercereños travaillent pour la bande Mara 18 et contre Los Olanchanos (Matthew B. Ridgway Center s.d.a). La même source ajoute que [traduction] « Los Tercereños semblent être [un] très petit groupe qui pourrait être une ramification la bande de trafiquants Mara 18 ou un petit groupe qui collabore avec la Mara 18, un gang plus gros » (Matthew B. Ridgway Center s.d.a). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens. Selon un article de revue universitaire de 2017, Los Tercereños [traduction] « rivalisent maintenant avec la MS 13 » (Farah et Babineau 14 sept. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

D’autres sources expliquent que Los Ponces [[traduction] « un groupe criminel constitué d’anciens membres de la bande Mara Salvatrucha ou MS-13 » (AJS 8 sept. 2016)] sont des ennemis de Los Tercereños (InSight Crime 9 déc. 2015; AJS 8 sept. 2016).

1.3 Activités

Selon la fiche de renseignements du Centre Matthew B. Ridgway, Los Tercereños commettent des meurtres et se livrent au trafic de la drogue (Matthew B. Ridgway Center s.d.a). Dans l’article de revue universitaire de 2017, on peut lire que Los Tercereños rivalisent avec la MS 13 pour le [traduction] « contrôle des circuits du trafic de drogue » (Farah et Babineau 14 sept. 2017). Dans un article sur les gangs à San Pedro Sula, qui fait mention de Los Tercereños, InSight Crime écrit que les six gangs qui exercent des activités dans cette ville [traduction] « se livrent au trafic de drogue, à l’extorsion, à des assassinats, à des vols de voitures, au commerce d’armes illégales et à des agressions » (InSight Crime 26 févr. 2015). De même, l’Association pour une société plus juste (Association for a More Just Society - AJS) [2] affirme que les gangs actifs à Rivera Hernández, y compris Los Tercereños, [traduction] « se font ouvertement concurrence en matière d’assassinats commandités, de commerce de drogues, d’extorsion, de vols de véhicules et de trafic d’armes, entre autres crimes » (AJS 8 sept. 2016). D’après l’article du Tiempo Digital, les trois membres de Los Tercereños qui ont arrêtés en septembre 2018 ont été accusés d’extorsion, une pratique répandue parmi les groupes criminels au Honduras (Tiempo Digital 20 sept. 2018). Dans une description des gangs qui exercent des activités à Cerrito Lindo, un quartier de Rivera Hernández, les auteurs d’un article publié dans le journal espagnol El Diario en janvier 2019 qualifient Los Tercereños de [traduction] « petit gang de tueurs à gages » (El Diario 28 janv. 2019).

1.4 Principaux membres

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les principaux membres de Los Tercereños.

Un article paru en 2018 dans le Tiempo Digital présente trois membres présumés de Los Tercereños qui ont été arrêtés à San Pedro Sula le 20 septembre 2018 : Willians Enrique Madrid Cantillano, alias « La Chili », 19 ans; Christian Nahún Fuentes, alias « Catete », 18 ans; et un surnommé « Chele », 15 ans (Tiempo Digital 20 sept. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

Selon la fiche de renseignements sur Los Tercereños, la taille du gang est inconnue (Matthew B. Ridgway Center s.d.a).

2. Réponse des autorités

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur la réponse de l’État aux activités de Los Tercereños. D’après l’article de 2018 du Tiempo Digital, trois membres de Los Tercereños ont été arrêtés pour extorsion par la Force nationale de lutte contre les bandes et les gangs criminels (Fuerza Nacional Anti Maras y Pandillas - FNAMP), entre autres, dans le cadre des opérations de la Force nationale de sécurité interinstitutionnelle (Fuerza de Seguridad Interinstitucional Nacional - FUSINA) en septembre 2018 (Tiempo Digital 20 sept. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel. Pour obtenir des renseignements additionnels sur la réponse de l’État à la violence des gangs au Honduras, veuillez consulter le document Honduras : rapport de mission d’étude, publié en février 2018.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] [Traduction] « Le Centre Matthew B. Ridgway pour les études sur la sécurité internationale [Matthew B. Ridgway Center for International Security Studies] à l’Université de Pittsburgh est voué à la création de connaissances qui contribueront à l’éducation de la prochaine génération d’analystes de la sécurité. Son but est de produire des analyses originales et impartiales qui éclaireront les décideurs politiques qui doivent faire face à diverses menaces à la sécurité de l’État et des citoyens » (Matthew B. Ridgway Center s.d.b).

[2] L’Association pour une société plus juste (Association for a More Just Society - AJS) est une organisation chrétienne de la société civile qui travaille au Honduras en vue de [traduction] « promouvoir la paix, la justice et la transformation de la société et du gouvernement du Honduras », en se spécialisant dans les questions liées à la paix et à la sécurité publique (AJS s.d.).

Références

Association for a More Just Society (AJS). 8 septembre 2016. « Two Burials and One Exhumation: the Fall of a Gang in Rivera Hernández ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Association for a More Just Society (AJS). S.d. « Who We Are ». [Date de consultation : 12 août 2019]

El Confidencial. 27 juin 2016. Alberto G. Palomo. « Entramos en el barrio más peligroso del país más violento, Honduras ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

El Diario. 28 janvier 2019. Elsa Cabria et al. « Ellas quieren ser Mortal: la sumisión de las niñas pandilleras ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Farah, Douglas et Kathryn Babineau. 14 septembre 2017. « The Evolution of MS 13 in El Salvador and Honduras ». PRISM. Vol. 7, no 1. Washington : National Defense University. [Date de consultation : 6 août 2019]

InSight Crime. 9 décembre 2015. Juan José Martínez D'Aubuisson. « Poor 'Hood, Mean 'Hood: The Violent History of Rivera Hernandez, Honduras ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

InSight Crime. 26 février 2015. « Images of Displacement in Honduras' Most Violent City ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Matthew B. Ridgway Center for International Security Studies. S.d.a. Sajjan Suman. « Los Tercereños ». Violent Non-State Actors Database. [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Matthew B. Ridgway Center for International Security Studies. S.d.b. « Who We Are ». [Date de consultation : 12 août 2019]

Le Monde. 9 octobre 2016. Rémy Ourdan. « Honduras et Salvador : la gangrène des maras ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Nations Unies. 27 juillet 2016. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Eligibility Guidelines for Assessing the International Protection Needs of Asylum-Seekers from Honduras. [Date de consultation : 30 juill. 2019]

The New York Times. 13 mai 2019. Azam Ahmed. « Inside Gang Territory in Honduras: 'Either They Kill Us or We Kill Them' ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Tiempo Digital. 20 septembre 2018. « Acorralan y capturan a tres supuestos 'tercereños' en la Rivera Hernández ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Vice. 28 octobre 2015. Bernardo Loyola. « De noche por San Pedro Sula con cámara, micrófono y pistola en mano ». [Date de consultation : 30 juill. 2019]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International; ecoi.net; États-Unis – Department of State, Overseas Security Advisory Council; Factiva; Freedom House; Human Rights Watch; International Crisis Group; Interpol; Jane's 360; Transparency International.

Document annexé

Watkins, Derek. S.d. Carte illustrant les quartiers contrôlés par les gangs dans le secteur de Rivera Hernández à San Pedro Sula, d’après les données recueillies par Times Reporting et l’Asociación para una Sociedad más Justa. Tirée du New York Times. 13 mai 2019. Azam Ahmed. « Inside Gang Territory in Honduras: 'Either They Kill Us or We Kill Them' ». [Date de consultation : 1er août 2019]

Associated documents