Côte d'Ivoire : information sur l'ethnie Wé, y compris son emplacement dans le pays et ses relations avec les Dozo; information sur le traitement réservé aux membres de l'ethnie Wé par les autorités; information sur la protection offerte par l'État (2016-janvier 2018) [CIV106042.F]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Les Wé

Des sources rapportent que le groupe ethnique Wé [We, Wè, Wê] fait partie du groupe ethnolinguistique Krou (chercheur 1er janv. 2018; MRG s.d.). Des sources signalent que les Wé sont aussi appelés Guéré (géographe 22 déc. 2017; MRG s.d.). Selon des sources, les Wé résident dans la partie ouest (géographe 22 déc. 2017; Afriki Presse 8 mai 2017) ou centre-ouest du pays (MRG s.d.). Un article d'Afriki Presse, un site d'actualité et d'informations en continu sur l'Afrique francophone et le monde (Afriki Presse s.d.), signale que les Wé sont « présents majoritairement » dans les régions du Guémon et de Cavally et qu'ils peuplent aussi une partie du Libéria (Afriki Presse 8 mai 2017). La même source affirme que le nombre de Wé en Côte d'Ivoire « avoisine les 2 millions 400 [mille] personnes » (Afriki Presse 8 mai 2017). De son côté, le Minority Rights Group International (MRG) mentionne une population Wé de 318 000 personnes (MRG s.d.). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un docteur en géographie, chercheur associé au Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP), un centre de recherche indépendant situé à Bruxelles (GRIP s.d.), qui a notamment travaillé sur la montée en puissance des groupes d'autodéfense locaux à la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Mali, a signalé que les Wé « peuplent une zone autour de la frontière du Libéria et du fleuve Bandama (fleuve traversant la Côte d’Ivoire). Historiquement, il s’agit d’un peuple montagnard vivant au Libéria, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, on en trouve beaucoup autour des Monts Nimba » (chercheur 1er janv. 2018).

Selon le MRG, les Wé étaient jusqu'à tout récemment exclusivement des agriculteurs de subsistance (MRG s.d.). Selon le chercheur, « culturellement, les Wé étaient une "civilisation des clairières". Ils pratiquaient la culture sur brûlis. Aujourd’hui, ils pratiquent la culture commerciale (café, cacao). Ils demeurent un peuple de chasseurs et de forgerons » (chercheur 1er janv. 2018).

1.1 Conflit foncier

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un géographe à l'Université Bordeaux-Montaigne, auteur de nombreux articles sur la Côte d'Ivoire et d'ouvrages sur la géographie du développement et la géopolitique africaine, a signalé ce qui suit :

Le groupe Wé […] se considère comme perdant dans la conquête agricole du front forestier qu'il habite depuis toujours. […] Par conséquent, depuis que des tensions sont apparues sur la propriété foncière, […] les Wé sont souvent mêlés à des incidents parfois meurtriers qui les opposent à d'autres groupes, ivoiriens ou étrangers (burkinabés notamment), installés sur place depuis longtemps et qui s'estiment légitimes sur ces terres (géographe 22 déc. 2017).

Dans un rapport sur la Côte d'Ivoire publié en 2014, l'International Crisis Group décrit le problème suivant qui affecte l'ouest du pays :

Ce vaste espace qui s’étend du littoral occidental jusqu’aux montagnes de la chaine du mont Nimba en longeant la frontière du Libéria concentre la quasi-totalité des problèmes de la Côte d’Ivoire contemporaine : ethniques, fonciers, politiques, sécuritaires et identitaires. Deux régions administratives situées dans cet espace posent particulièrement problème : la Cavally et le Guémon. Ce sont les deux régions où la crise postélectorale a fait le plus grand nombre de victimes, en dehors d’Abidjan. Depuis la fin de cette crise, les violences y demeurent fréquentes et les problèmes qui en sont à l’origine n’ont pas fait l’objet d’un traitement adéquat par le pouvoir en place à Abidjan. […]

La Cavally et le Guémon sont d’abord l’épicentre de la question foncière ivoirienne. Les conflits liés aux terres agricoles sont communs à l’ensemble des régions du pays mais ils sont beaucoup plus aigus dans cette zone aux populations très mélangées et à la terre convoitée pour son exceptionnelle fertilité. Schématiquement, trois grands groupes se disputent la propriété et l’usage de la terre : les autochtones, les allochtones et les allogènes comme on les nomme communément en Côte d’Ivoire (International Crisis Group 28 janv. 2014, 1).

Le rôle des Wé dans ce conflit et les autres forces en présence y sont ainsi décrits :

Les autochtones du groupe des Wê sont traditionnellement les propriétaires de la terre. Ils la louent à des allochtones migrants ivoiriens venus du [c]entre et du [n]ord du pays, généralement membres des groupes baoulé et dioula et à des allogènes originaires en majorité du Burkina Faso.

Le partage des terres entre ces trois groupes a fonctionné de manière relativement équilibrée jusqu’au début des années 1990. […]

La terre n’est pas la seule source de conflit entre ces trois communautés. Enjeu économique, son contrôle est devenu au fil des années une question politique. Lié à la nationalité et à l’identité, le foncier rural a été utilisé comme argument mobilisateur dans la bataille présidentielle que se livrent depuis deux décennies les trois grandes forces politiques ivoiriennes. Chaque communauté s’est rangée derrière un parti capable de défendre ses intérêts fonciers. Cela a eu pour effet d’installer une très forte polarisation entre communautés, qui a encore été amplifiée par les années de guerre au cours desquelles de graves affrontements intercommunautaires se sont produits. Les massacres qui se sont succédé depuis 2002 dans la Cavally et le Guémon sont restés impunis faute d’une justice efficace et d’une réelle volonté de réconciliation des régimes qui se sont succédé. En plus des tensions générées par l’accès à la terre et son utilisation politique s’est développée dans ces régions une culture de la vengeance qui peut, à tout moment, entrainer de nouveaux bains de sang (International Crisis Group 28 janv. 2014, 1-2).

1.2 Relations entre les Wé et les autorités ivoiriennes

On peut lire dans un rapport sur la Côte d'Ivoire du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) publié en juin 2012 que, selon le MRG, les membres de communautés ethniques du sud et de l'ouest de la Côte d'Ivoire, y compris les Krou, dont les Guéré font partie, sont généralement considérés comme étant pro-Gbagbo [Laurent Gbagbo, président de la Côte d'Ivoire jusqu'en 2011] (Nations Unies 15 juin 2012, 16). Le géographe a également rapporté que « le groupe Wé […] a longtemps été rebelle à l'autorité et [qu'il] a largement adhéré au parti de Laurent Gbagbo » (géographe 22 déc. 2017). Il a néanmoins ajouté ceci : « À ma connaissance (et je me rends souvent dans le pays pour mes recherches de géographie politique), on n'a pas enregistré d'emprisonnement ou de décès lié à l'appartenance ethnique des Wé. Ceux-ci ne me semblent donc pas en danger dans ce pays » (géographe 22 déc. 2017). Le chercheur a aussi mentionné qu'on peut émettre l'hypothèse que les Wé auraient soutenu Gbagbo avant la crise de 2010 mais il a aussi affirmé, sans fournir de détails, qu'il ne pense pas qu'ils font l'objet d'un traitement particulier de la part des autorités ivoiriennes (chercheur 1er janv. 2018).

2. Relations entre les Wé et les Dozo
2.1 Les Dozo

Des sources décrivent les Dozo comme des « chasseurs traditionnels » présents en Côte d'Ivoire (géographe 22 déc. 2017; Amnesty International juill. 2013, 18). Dans un rapport datant de 2013, Amnesty International signale ce qui suit :

Les Dozos, issus d’une puissante confrérie de chasseurs présente dans plusieurs pays de la sous-région, ont été progressivement impliqués dans le conflit ivoirien au cours de ces dix dernières années. Ils ont notamment assuré la sécurité des populations […] qui faisaient […] l’objet de menaces et d’attaques de la part des forces de sécurité et de milices loyales à l’ancien président Laurent Gbagbo. Ces chasseurs traditionnels, constitués en milice, ont régulièrement combattu aux côtés des Forces nouvelles (qui contrôlaient la moitié nord du pays depuis la tentative de coup d’État de 2002). Ils ont commis, notamment lors de la crise post-électorale de 2011, de graves atteintes aux droits humains y compris des homicides délibérés qui ont ciblé des personnes souvent uniquement en raison de leur appartenance ethnique.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, les Dozos ont pris une importance considérable, notamment dans l’ouest du pays où certains de leurs éléments rançonnent les populations et procèdent à des arrestations arbitraires en assumant un rôle autoproclamé de maintien de l’ordre (Amnesty International juill. 2013, 18).

Le géographe a indiqué que « certains [Dozo] ont participé à des milices au service des rebelles du nord pendant la crise de 2002-2011 » (géographe 22 déc. 2017). En juin 2016, l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) rapportent ce qui suit :

Au lendemain des violences meurtrières post-électorales de 2010, le président Ouattara a créé une armée nationale devant intégrer les forces loyales à l’ancien président afin d’assurer la sécurité de la population et renforcer la cohésion nationale. Aux côtés de cette nouvelle armée, une milice armée - les Dozos - a également vu le jour. Cette dernière est accusée d’avoir commis les pires exactions à l’encontre des populations, en particulier celles de l’ouest et du sud de la Côte-d’Ivoire, notamment des actes de torture, des homicides et des arrestations arbitraires (OMCT et MIDH juin 2016, 5).

Le chercheur a signalé ce qui suit :

[L]es Dozo […] possèdent une identité multiple et ont augmenté très fortement ces vingt dernières années. On parle de 200 000 hommes aujourd’hui, bien que beaucoup d’entre eux peuvent être considérés comme des opportunistes. En 2011 et selon les sources, les Dozo s’étaient associés à Alassane Dramane Ouattara et auraient été directement responsables des massacres de Duékoué. Aussi, ces derniers se seraient déplacés du nord vers l’Ouest ivoirien au lendemain de la crise de 2011. Ces derniers temps, on voit poindre la montée en puissance de représailles suite à ces évènements (chercheur 1er janv. 2018).

Selon les Country Reports on Human Rights Practices for 2016 du Département d'État des États-Unis (É.-U.), en 2016, [traduction] « [l]es Dozo […] ont assumé un rôle de sécurité informel dans de nombreuses communautés, bien qu'ils n'aient aucun pouvoir légal d'arrêter ou de détenir » (É.-U. 3 mars 2017, 6).

2.2 Les Wé et les Dozo (2016-2017)

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur les relations entre les Wé et les Dozo en 2016.

Un article publié dans le quotidien ivoirien L'Intelligent d'Abidjan en octobre 2016 et qui dénonce entre autres, une « spoliation des populations de l'Ouest par les […] Dozo », fait état d'un plan d'urgence élaboré en juillet 2016 par le gouvernement ivoirien pour « mettre définitivement un terme à l’exploitation abusive et illégale du parc du mont Péko, occupé par des populations clandestines installées à la faveur des crises survenues en Côte d’Ivoire » et qui aurait causé le déplacement de 17 729 adultes et 11 548 enfants riverains d'ethnie Guéré [Wé] (L'Intelligent d'Abidjan 9 oct. 2016). On peut lire ce qui suit dans le même article :

À côté de cette préoccupation qui touche près de 22 villages riverains Guérés dans les départements de Duekoué et Bangolo, se trouve un deuxième problème. Cette fois ce sont les hommes en tréhis et lourdement armés qui érigent des barrages aux entrées des villages dans toute la région du Guémon. Chaque usager devant payer entre 1000 [environ 2,30 $CAN] et 2000 fcfa [francs de la Communauté financière en Afrique centrale] à chaque passage du corridor. C’est le cas sur l’axe Pinhou-Gbapleu où on enregistre plus de sept barrages et l’axe Kpôhô (Duékoué carrefour à Ponan Vahy) et tenus par des hommes inconnus de notre armée et qui se font salarier sur le dos des pauvres populations (L'Intelligent d'Abidjan 9 oct. 2016).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Des sources font état d'altercations entre Wé et Dozo dans le cadre d'un conflit foncier opposant les Wé aux Baoulé, dans la forêt classée de Goin-Débé (L'Infodrome 15 oct. 2017; AIP 28 sept. 2017). Selon un article de Fraternité Matin, un quotidien ivoirien propriété de l'État (Courrier International s.d.),

suite à l'occupation de leurs plantations par des jeunes Wê dans la forêt classée de Goin-Debe depuis le début du mois de septembre 2017 et le refus de ceux-ci de les voir y retourner, des planteurs Baoulé appuyés par des Dozo selon des témoignages, ont attaqué ces jeunes Wê, eux aussi soutenus par des hommes en armes (Fraternité Matin 28 sept. 2017).

L'Agence ivoirienne de presse (AIP) rapporte alors que « [l]e président de l'Alliance des jeunes Wê estime que [s]es "frères" ont été attaqués mardi par des […] Dozo qui seraient à la solde des Baoulés » (AIP 28 sept. 2017). Selon Fraternité Matin, une trentaine de jeunes Wé ont été capturés par des Dozo (Fraternité Matin 28 sept. 2017). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Selon le chercheur, en octobre 2017, quatre Dozo auraient été battus à mort ou blessés dans le cadre de ce conflit (chercheur 1er janv. 2018). Fraternité Matin affirme au sujet du même évènement que quatre Dozo de nationalité burkinabè ont été tués « et quatre autres grièvement blessés » (Fraternité Matin 21 oct. 2017). Selon certaines sources, les Dozo auraient été tués par les jeunes Wé qui les soupçonnaient de combattre aux côtés des Baoulés (Koaci 23 oct. 2017; Fraternité Matin 21 oct. 2017). Les mêmes sources ajoutent que des habitants de la région, qui redoutaient des représailles de la part des Dozo, ont alors quitté leur village pour se réfugier ailleurs (Koaci 23 oct. 2017; Fraternité Matin 21 oct. 2017).

Des articles en date de novembre 2017 rapportent que le conflit foncier entre Wé et Baoulé se poursuit et font état d'une participation des Dozo au conflit (AIP 16 nov. 2017; Afrique sur 7 16 nov. 2017). Selon Afrique sur 7, un site d'actualité sur l'Afrique (Afrique sur 7 s.d.), « les Dozos […] se sont mêlés au conflit foncier opposant Guérés et Baoulés à l'ouest » et « les affrontements entre les autochtones et les allogènes ont fait une dizaine de morts, une trentaine de blessés, d'importants dégâts matériels et près d'un millier de déplacés » (Afrique sur 7 16 nov. 2017). L'article de l'AIP rapporte que le chef d'un village de la région « a déploré les tueries perpétrées lors de ce conflit et demandé le désarmement des […] "Dozo" qui, a-t-il regretté, n'ont pas adopté une attitude "neutre" dans le conflit » (AIP 16 nov. 2017).

3. Protection offerte par l'État aux Wé

Dans leur rapport de juin 2016, l'OMCT et le MIDH rapportent ce qui suit au sujet des Dozo en 2013 :

Le rapport de mission de l’ONUCI [Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire] publié en juin 2013 a permis de mettre en lumière que tant les membres de la nouvelle armée que ceux des Dozos bénéficient d’une immunité quasi absolue sous prétexte qu’ils assurent la sécurité nationale. Selon la mission de l’ONUCI, les violations commises par ces groupes peuvent être attribuables à l’État ivoirien, puisque les Dozos auraient exercé de fait des prérogatives de puissance publique dans le secteur de la sécurité ou auraient agi sur les directives ou sous le contrôle des forces sécuritaires ou des autorités administratives. La Côte d’Ivoire aurait par ailleurs failli à son obligation de protéger sa population des abus commis par les Dozos, y compris en ne traduisant pas les auteurs présumés en justice (OMCT et MIDH 28 juin 2016, 5-6).

Le Département d'État des États-Unis signale de son côté qu'au cours de l'année 2016, [traduction] « le gouvernement a découragé les Dozo, que la plupart des résidents craignaient, d'assumer des rôles de sécurité » (É.-U. 3 mars 2017, 6). Dans son article du 28 septembre, l'AIP rapporte que de « nombreuses médiations tant locales que gouvernementales » ont eu lieu et qu' « un important détachement des forces mixtes de la gendarmerie et de la police s'est déployé dans la forêt du Goin-Débé » (AIP 28 sept. 2017). La même source mentionne ce qui suit :

Selon les responsables des forces de sécurité, l’ordre a été reçu de sécuriser les populations et d’empêcher les communautés de s’affronter. Plusieurs ministres ont effectué des missions à cet effet dans la zone notamment les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité, celui de l’Emploi et de la Protection sociale, son collègue des Ressources animale[s] et halieutiques, la ministre de la Femme, de la Protection de l’enfant et de la Solidarité ainsi que celle de la Salubrité de l’Environnement et du Développement durable (AIP 28 sept. 2017).

Fraternité Matin rapporte de même que la gendarmerie et les Forces armées de Côte d'Ivoire (FACI) ont été envoyées sur place pour mettre fin aux affrontements et « qu'une trentaine de jeunes Wê fait prisonniers par des Dozo ont été libérés par les militaires des FACI et des blessés [ont été] évacués à l'hôpital de Guiglo » (Fraternité Matin 28 sept. 2017). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

En novembre 2017, Afrique sur 7 a rapporté que « [l]e patron de l'armée ivoirienne a […] tiré sur la sonnette d'alarme en donnant cet ordre formel à ses hommes : "Désarmez tous ceux qui sont en forêt, surtout les Dozos" » (Afrique sur 7 16 nov. 2017). L'AIP signale par ailleurs que les hauts gradés de l'armée ivoirienne se sont engagés à « trouver une réponse » à la demande des chefs de villages et de communautés de la région de désarmer les Dozo et que « plusieurs barrages tenus par des "Dozo" ont été démantelés » avant leur départ (AIP 16 nov. 2017). Le géographe, en parlant de l'implication des Wé dans le conflit foncier rural, a également affirmé, sans donner plus de détails, que « les autorités sont toujours intervenues pour faire respecter l'ordre et la loi » (géographe 22 déc. 2017). Le chercheur, cependant, a déclaré que les Wé ne pouvaient pas compter sur la protection des autorités ivoiriennes « pour deux raisons vraisemblables : l'État est très peu présent dans l'Ouest ivoirien et les Wé peuvent être considérés pour de multiples raisons comme faisant partie de l'opposition à l'actuel président Alassane Dramane Ouattara » (chercheur 1er janv. 2017).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Afriki Presse. 8 mai 2017. Philippe Kouhon. « Côte d’Ivoire : une association de Wê arrive, un des promoteurs dévoile les ambitions (Kolé Yékoula Laurent) ». [Date de consultation : 22 déc. 2017]

Afriki Presse. S.d. « Accueil ». [Date de consultation : 9 janv. 2018]

Afrique sur 7. 16 novembre 2017. Rufus Polichinelle. « Côte d’Ivoire : conflit à l’ouest, "Désarmez les Dozos" dixit le CEMA ». [Date de consultation : 20 déc. 2017]

Afrique sur 7. S.d. « A propos ». [Date de consultation : 9 janv. 2018]

Agence ivoirienne de presse (AIP). 16 novembre 2017. « Côte d’Ivoire / Conflit foncier dans le Cavally : le CEMAG appelle les populations à collaborer avec l’armée pour faire la lumière sur les crimes ». [Date de consultation : 20 déc. 2017]

Agence ivoirienne de presse (AIP). 28 septembre 2017. « Côte d’Ivoire/ Le conflit foncier sur la forêt classée du Goin-Débé connaît un rebondissement ». [Date de consultation : 20 déc. 2017]

Amnesty International. Juillet 2013. Côte d’Ivoire : « C’est comme si rien ne s’était passé ici ». Un an après l’attaque du camp de Nahibly, la justice se fait toujours attendre. [Date de consultation : 21 déc. 2017]

Courrier International. S.d. « Fraternité Matin ». [Date de consultation : 8 janv. 2018]

Chercheur, Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP). 1er janvier 2018. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

États-Unis (É.-U.). 3 mars 2017. Department of State. « Côte d’Ivoire ». Country Reports on Human Rights Practices for 2016. [Date de consultation: 20 déc. 2017]

Fraternité Matin. 21 octobre 2017. Saint-Tra Bi. « Bloléquin/Conflit intercommunautaire : quatre (4) dozos tués à Zeaglo ». [Date de consultation : 22 déc. 2017]

Fraternité Matin. 28 septembre 2017. Saint-Tra Bi. « Guiglo/Conflit Wê-Baoulé : des blessés et des campements incendiés ». [Date de consultation : 22 déc. 2017]

Géographe spécialiste de la Côte d’Ivoire. 22 décembre 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité (GRIP). S.d. « À propos du Grip ». [Date de consultation : 10 janv. 2018]

L’Infodrome. 15 octobre 2017. F.D. Bony. « Affrontements interethniques à l’ouest : les vérités de Guikahué aux communautés Wê et Baoulé ». [Date de consultation : 20 déc. 2017]

L’Intelligent d’Abidjan. 9 octobre 2016. « Mont Peko : Charles Ambroise Fié (cadre de Duekoué) dénonce une nouvelle spoliation des populations de l’Ouest par les FRCI et les Dozo ». (Factiva) [Date de consultation : 21 déc. 2017]

International Crisis Group. 28 janvier 2014. Côte d’Ivoire : le Grand Ouest, clé de la réconciliation. Rapport Afrique n° 212. [Date de consultation : 22 déc. 2017]

Koaci. 23 octobre 2017. Donatien Kautcha. « Côte d'Ivoire: conflit à l’ouest du pays, quatre Dozos tués, les populations craignent des représailles ». [Date de consultation : 21 déc. 2017]

Minority Rights Group International (MRG). S.d. World Directory of Minorities and Indigenous People. « Krou ». [Date de consultation : 20 déc. 2017]

Nations Unies. 15 juin 2012. Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). Interim Eligibility Guidelines for Assessing the International Protection Needs of Asylum-Seekers from Côte d'Ivoire. HCR/EG/CIV/12/01. [Date de consultation : 8 janv. 2018]

Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH). 28 juin 2016. Contribution à la liste des points à traiter pour la soumission du rapport initial de la Côte d’Ivoire devant le Comité contre la torture. [Date de consultation : 21 déc. 2017]

Autres sources consultées

Sources orales : Commission des droits de l'homme de la Côte d'Ivoire; docteur en géographie, Université Paris 8; maîtresse de conférences, Écoles des Hautes études en sciences sociales; Mouvement ivoirien des droits humains; professeur d'anthropologie, Northwestern University; professeur d'ethnologie, Università di Mondena e Reggio Emiliana; professeure agrégée, Howard University; professeur en sciences politiques, Institut d'études politiques de Paris.

Sites Internet, y compris : BBC; Côte d'Ivoire – Portail officiel du gouvernement; ecoi.net; Ethnologue; Factiva; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Freedom House; Human Rights Watch; IRIN; Jeune Afrique; Nations Unies – Refworld; Radio France internationale.

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