Pakistan : information sur le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) [également appelé Tehrik-i Taliban Pakistan, Tehrik-e-Taliban, Pakistani Taliban, Tehreek-e-Taliban], y compris sur ses dirigeants, sa structure, ses objectifs, ses zones d’activités, ses activités et ses cibles; la réponse de l’État (2017-janvier 2020) [PAK106391.EF]

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Selon des sources, le TTP a été créé en 2007 par Baitullah Mehsud (Mapping Militant Organizations 6 août 2017; SATP [2017]; É.-U. 1er nov. 2019, 328). Des sources font état des mesures suivantes prises par les gouvernements étatiques :

  • le 25 août 2008, le Pakistan a proscrit le TTP (The Express Tribune 24 oct. 2012; SATP [2017]);
  • en 2010, les États-Unis ont désigné le TTP comme étant une organisation terroriste étrangère (É.-U. 1er sept. 2010);
  • en janvier 2011, le Royaume-Uni considérait le TTP comme une organisation terroriste (R.-U. 1er nov. 2019, 20);
  • en juillet 2011, le Canada a inscrit le TTP sur la liste des entités terroristes (Canada 21 juin 2019);
  • les Émirats arabes unis ont inscrit le TTP sur la liste des organisations terroristes dans le cadre d’une loi adoptée en 2014 (Gulf News 16 nov. 2014; WAM 16 nov. 2014).

Le Projet de cartographie des organisations militantes (Mapping Militant Organizations Project) [1] décrit le TTP comme étant [traduction] « un mouvement multiethnique composé de militants arabes, ouzbeks, afghans, tchétchènes et pendjabis, en plus des pachtounes qui forment sa majorité » (Mapping Militant Organizations 6 août 2017). Selon le Country Information Report sur le Pakistan publié par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade - DFAT) de l’Australie, les partisans du TTP sont [traduction] « principalement » pachtounes (Australie 20 févr. 2019, paragr. 3.8).

Des sources décrivent le TTP comme [version française des Nations Unies] « une alliance de mouvements de militants » (Nations Unies 3 févr. 2015) ou une organisation [traduction] « cadre » (Australie 20 févr. 2019, paragr. 2.84; Mapping Militant Organizations 6 août 2017; Political Handbook of the World 2019) qui rassemble [traduction] « au moins douze groupes islamiques militants » (Political Handbook of the World 2019). Selon le portail du terrorisme en Asie du Sud (South Asia Terrorism Portal - SATP), un projet de l’Institut pour la gestion des conflits (Institute for Conflict Management), une ONG sans but lucratif établie à New Delhi qui [traduction] « évalu[e] les mouvements terroristes et violents » en Asie du Sud (SATP s.d.),

[traduction]

[i]l y a un chevauchement de membres entre le TTP et d’autres entités terroristes sectaires qui exercent leurs activités partout au pays, chacune poursuivant ses propres objectifs internes et externes. Le 23 novembre 2008, le mollah Omar, porte-parole du TTP de l’époque, a déclaré : « Les talibans sont présents à Karachi et entretiennent des liens avec le LeJ [Lashkar-e-Jhangvi, Lashkar-i-Jhangvi], le Sipah-e-Sahaba Pakistan (SSP) et d’autres organisations religieuses interdites. » Outre ces groupes sectaires, le TTP a établi des liens avec d’autres groupes, notamment le Lashkar-e-Toiba (LeT), le Jaish-e-Muhammad (JeM), le HuM [Harkat-ul-Mujahideen] et le Harkat-ul-Jihad-e-Islami (HuJI). Selon des informations diffusées dans les médias le 5 janvier 2011, cinq groupes terroristes s’étaient joints au TTP et travaillaient pour lui. Ayant des objectifs et des ennemis communs, le LeJ, le SSP, le JeM, le HuM et le Harkat-ul-Ansar (HuA) avaient « fusionné » avec le TTP. Le porte-parole du TTP, Azam Tariq, a déclaré : « Nous n’avons forcé personne à se joindre au TTP, et les dirigeants et militants des organisations religieuses interdites ont eux-mêmes décidé de se regrouper sous le commandement du TTP » (SATP [2017]).

Dans un article publié en décembre 2018, Jane’s Intelligence Review explique que le TTP [traduction] « a connu d’importantes divisions internes, plus précisément après le décès de son dirigeant Hakimullah Mehsud survenu en 2013 » (Jane’s Intelligence Review 24 déc. 2018). Selon des sources, Jamaat-ul-Ahrar [Jamaat-e-Ahrar] serait une faction ou un groupe dissident du TTP (Jane’s Intelligence Review 27 sept. 2016; Nations Unies 5 nov. 2019, 151). Des sources signalent que le groupe régional affilié à l’État islamique [EI, EIIS, EIIL, Daech] nommé État islamique dans la province du Khorassan [Khorossan] [EIPK, EIIS-K, EIIL-Khorassan, État islamique-Province du Khorassan, EIIS wilayat Khorassan, wilayat Khorassan] compte d’anciens membres du TTP (Australie 20 févr. 2019, paragr. 2.88; É.-U. 1er nov. 2019, 293). Dans un article paru en septembre 2016, Jane’s Intelligence Review souligne que, en 2014, [traduction] « des commandants ont quitté le TTP pour former le groupe Tehrik-e-Khilafat (TeK) » et un autre groupe dissident appelé Khilafat Speen Ghar Bakhtuar a également vu le jour; ces deux groupes étaient associés à l’État islamique wilaya Khorassan (Jane’s Intelligence Review 27 sept. 2016).

D’après des sources, le TTP est lié aux groupes suivants :

  • Al-Qaïda [Al-Qa’ida] (Mapping Militant Organizations 6 août 2017; Nations Unies 3 févr. 2015; É.-U. 1er nov. 2019, 317);
  • réseau Haqqani (Australie 20 févr. 2019, paragr. 2.95; Nations Unies 5 nov. 2019, 148);
  • Mouvement islamique d’Ouzbékistan (Islamic Movement of Uzbekistan - IMU) (Nations Unies 3 févr. 2015; É.-U. 1er nov. 2019, 289);
  • LeJ (Jane’s Country Risk Daily Report 25 oct. 2016; É.-U. 1er nov. 2019, 308);
  • talibans afghans (Mapping Militant Organizations 6 août 2017), ou [traduction] « souscrit à l’idéologie » des talibans afghans (Australie 20 févr. 2019, paragr. 2.84).

Selon les Country Reports on Terrorism 2018 publiés par le Département d’État des États-Unis,

[traduction]

[l]e TTP s’inspire de l’idéologie d’[Al-Qaïda], tandis que certains éléments d’[Al-Qaïda] comptent en partie sur le TTP pour trouver refuge dans les régions pachtounes situées le long de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Grâce à cet arrangement, le TTP a accès à la fois au réseau terroriste mondial d’[Al-Qaïda] et à l’expérience opérationnelle de ses membres (É.-U. 1er nov. 2019, 328).

De plus, la même source précise que le TTP [traduction] « amasse vraisemblablement l’essentiel de ses fonds grâce aux rançons exigées par suite d’enlèvements, à l’extorsion et à d’autres activités criminelles » (É.-U. 1er nov. 2019, 329). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixes, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel sur les sources de financement du TTP.

2. Zones d’activités, dirigeants et structure

Selon le Projet de cartographie des organisations militantes, le TTP est établi dans le Waziristan du Sud (Mapping Militant Organizations 6 août 2017). Il est écrit sur le SATP que

[traduction]

[l]e TTP, dont le quartier général se trouve dans l’agence du Waziristan du Sud des zones tribales sous administration fédérale [Federally Administered Tribal Areas (FATA)], a étendu ses réseaux dans les quatre provinces du Pakistan, en établissant divers « chapitres » et groupes dirigés par des « commandants » locaux ayant des objectifs organisationnels communs. Depuis quelques années, le TTP a également fait sentir sa présence en Afghanistan, pays limitrophe (SATP [2017]).

En outre, il est écrit dans les Country Reports on Terrorism 2018 publiés par le Département d’État des États-Unis que le TTP [traduction] « mène ses activités au Pakistan et en Afghanistan » et qu’il « continue de trouver refuge dans la région frontalière entre l’Afghanistan et le Pakistan » (É.-U. 1er nov. 2019, 329, 223).

Dans un livre publié en mars 2019, Naveed Elahi, un universitaire et fonctionnaire pakistanais (Pakistan s.d.), affirme, sans toutefois préciser de période, que le TTP

[traduction]

s’était développé en une force bien organisée, dotée de systèmes et de procédures pour gérer l’organisation et ses activités. Le TTP disposait d’une choura (organisme consultatif), d’une liste d’ancienneté de ses dirigeants, d’une politique de promotion, d’un système régissant l’élection de son émir (chef), d’une politique relative aux médias, d’un code de discipline [ainsi que] de politiques et de stratégies mûrement réfléchies pour mener à bien ses projets d’insurrection et de terrorisme (Elahi 7 mars 2019, 77-78).

Selon le SATP, Baitullah Mehsud a fondé le TTP, qu’il a dirigé jusqu’à son décès en août 2009; l’organisation a ensuite été dirigée par Hakimullah Mehsud, décédé le 1er novembre 2013, puis par Maulana Fazlullah (SATP [2017]). Selon les Country Reports on Terrorism 2018 publiés par les États-Unis, [traduction] « le mollah Fazlullah a dirigé le groupe jusqu’à son décès en juin 2018. Le mufti Noor Wali Mehsud a ensuite été nommé nouveau dirigeant du groupe » (É.-U. 1er nov. 2019, 328). Des sources précisent que le mufti Noor Wali Mehsud est issu de la tribu Mehsud [tout comme Baitullah Mehsud et Hakimullah Mehsud, anciens dirigeants du TTP] (PIPS 15 avr. 2019, 3)], qu’il est un érudit religieux (Dawn avec l’AFP et l’AP 23 juin 2018; The Indian Express 18 sept. 2019; PIPS 15 avr. 2019, 3) et qu’il a dirigé le TTP à Karachi (The Indian Express 18 sept. 2019; PIPS 15 avr. 2019, 3) de juin 2013 à mai 2015 (PIPS 15 avr. 2019, 3). Dans un article paru en mai 2019 dans le Terrorism Monitor de la Jamestown Foundation, Farhan Zahid, qui réalise des travaux de recherche sur le terrorisme au Pakistan, décrit le TTP comme étant un groupe [traduction] « revitalisé » sous la direction du mufti Noor Wali Mehsud; il ressort de l’article en question que

[traduction]

[l]a nomination du mufti Noor Wali Mehsud semble avoir permis d’unifier les factions du TTP sous son commandement, ce qui est indispensable pour remettre le groupe sur pied. Les récents attentats terroristes perpétrés par le TTP au Pakistan sont une preuve flagrante du renforcement de l’unité du groupe. […] Il entretient des liens étroits avec Al-Qaïda, avec l’IMU, avec les militants islamistes tchétchènes (Emirate-e-Kaukav) et avec les militants chinois du Mouvement islamique du Turkestan oriental (Eastern Turkestan Islamic Movement). À la différence de Maulana Fazalullah, il est originaire des zones tribales du Pakistan et est demeuré l’émir du groupe Halqa-e-Mehsud affilié au TTP (cercle de la tribu Mehsud du TTP). De plus, il conserve de solides assises là-bas et exerce beaucoup d’influence sur les militants islamistes établis à Karachi (The Jamestown Foundation 18 mai 2019, 4).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Des sources soulignent que, d’après les estimations, le nombre d’agents se situe [traduction] « entre 30 000 et 35 000 » (SATP [2017]; Nations Unies 3 févr. 2015) ou est de [traduction] « plusieurs milliers » (É.-U. 1er nov. 2019, 329).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel sur la structure du TTP.

3. Objectifs

Des sources soulignent que les objectifs du TTP sont d’établir ou d’appliquer la charia au Pakistan, de combattre l’armée pakistanaise [et l’État (É.-U. 1er nov. 2019, 328)] (Mapping Militant Organizations 6 août 2017; SATP [2017]; É.-U. 1er nov. 2019, 328), et de combattre [les forces de la coalition dirigée par les États-Unis (Mapping Militant Organizations 6 août 2017)] [ou les forces de l’OTAN (SATP [2017])] en Afghanistan (Mapping Militant Organizations 6 août 2017; SATP [2017]). Il ressort du Projet de cartographie des organisations militantes que le groupe [traduction] « cherche à renverser le gouvernement pakistanais et à instaurer un califat islamique au Pakistan » (Mapping Militant Organizations 6 août 2017).

Il est écrit dans un article publié en décembre 2018 dans le CTC Sentinel, la revue du Centre de lutte contre le terrorisme (Combating Terrorism Center - CTC) de West Point [2], qu’un document en ourdou intitulé « The Code of Conduct : For the Mujahideen of Tehrik-i-Taliban », diffusé en septembre 2018, présente une stratégie globale qui, d’après les auteurs, comporte trois thèmes principaux, à savoir :

  1. renforcer le contrôle central et la structure pour [traduction] « éviter d’autres divisions internes »;
  2. désigner les « cibles légitimes » à attaquer;
  3. recommander aux membres d’éviter « d’agir de façon impitoyable et de se comporter en justiciers » et insister pour que les décisions sur les peines soient « dirigées vers le conseil de la choura » (Jadoon et Mahmood déc. 2018, 23-24).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

4. Activités et cibles des militants

Selon l’article de Jadoon et Mahmood, le document stratégique du TTP précise que les [traduction] « cibles légitimes à attaquer » comprennent les institutions de l’État comme « l’armée, la police, les autorités judiciaires et le gouvernement civil », les « ONG et institutions qui prônent l’“obscénité” », ainsi que les communautés de « non-croyants ou kafir » qui « sont vus en train de collaborer avec l’État pakistanais ou sont coupables d’insulte à l’islam »; toutefois, les directives prescrivent d’éviter les « attaques aveugles », y compris celles sur des établissements d’enseignement et des « séminaires, rassemblements publics et marchés […] afin d’éviter de faire de très nombreux morts et blessés parmi les civils » (Jadoon et Mahmood déc. 2018, 23). Selon le rapport du DFAT de l’Australie,

[traduction]

[j]usqu’à 262 attentats terroristes ont été signalés en 2018, dont 19 attentats-suicides et attentats-suicides orchestrés à l’arme à feu, qui ont fait 595 morts et 1 030 blessés (comparativement à 370 attentats signalés en 2017). Le [TTP], des groupes dissidents du TTP et des groupes affiliés à l’EIIL ont perpétré 171 de ces attentats (comparativement à 213 en 2017) (Australie 20 févr. 2019, paragr. 2.68).

La même source souligne également, et ce, sans préciser la période visée, que le TTP a commis des actes de violence sectaire, [traduction] « [des] [a]ctes de violence fondés sur des motifs politiques », des attaques visant des travailleurs du domaine de la lutte contre la poliomyélite, des attaques commises contre des journalistes et des attaques visant des femmes et des filles attribuables à son « opposition idéologique à l’éducation des femmes », et qu’il a eu recours à des enfants kamikazes (Australie 20 févr. 2019, paragr. 3.99, 3.159, 3.183, 3.188, 3.214 et 3.244).

Selon les résultats obtenus dans la Base de données mondiale sur le terrorisme (Global Terrorism Database - GTD) [3] à l’issue d’une recherche effectuée le 17 décembre 2019 au moyen du mot-clé « TTP », 1 534 incidents [4] peuvent être imputables au TTP, individuellement ou de concert avec d’autres groupes, de 2007 à 2018 en Afghanistan et au Pakistan, dont 1 454 incidents qui se sont produits au Pakistan (GTD s.d.a). Des incidents se sont produits à Islamabad, à Karachi et à Lahore, pour ne nommer que quelques endroits (GTD s.d.a). Selon les Country Reports on Terrorism 2018 publiés par les États-Unis,

[traduction]

[l]e TTP a commis et revendiqué de nombreux actes terroristes visant des intérêts pakistanais et américains, notamment un attentat-suicide perpétré en décembre 2009 sur une base militaire américaine à Khost, en Afghanistan, qui a causé la mort de sept citoyens des États-Unis, et un attentat-suicide perpétré en avril 2010 contre le consulat des États-Unis à Peshawar, au Pakistan, qui a causé la mort de six citoyens pakistanais. Le TTP est soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de l’ancienne première ministre du Pakistan Benazir Bhutto en 2007. Le TTP a dirigé et facilité la tentative ratée de Faisal Shahzad de faire détoner un engin explosif à Times Square, à New York, le 1er mai 2010.

Entre 2011 et 2018, le TTP a continué de mener des attaques contre le gouvernement du Pakistan et des cibles civiles pakistanaises, de même que contre des cibles des États-Unis au Pakistan. En 2012, le TTP a mené des attaques contre une mosquée, un poste de contrôle de la police, une base aérienne pakistanaise et un autobus transportant des musulmans chiites. En 2013, le TTP a attaqué des églises, la maison d’un ministre dans la province du Khyber Pakhtunkhwa et un quartier chiite à Karachi, au Pakistan. Les attentats perpétrés par le TTP en 2013 ont tué et blessé des centaines de civils de même que des fonctionnaires et des responsables de l’application de la loi pakistanais. En 2014, le TTP a ciblé des convois militaires et policiers, des bazars, des autobus et des écoles. Le groupe a mené deux attaques consécutives contre l’aéroport international de Karachi et a assiégé une école primaire de Peshawar, au Pakistan, qui a causé la mort de 145 personnes, dont 132 enfants. Tout au long de 2015, le TTP s’est surtout employé à perpétrer des attaques à petite échelle visant des fonctionnaires et des responsables de l’application de la loi pakistanais, en ciblant des convois, des édifices gouvernementaux, des cortèges motorisés et des points de contrôle de la police. Le groupe a également bombardé une mosquée chiite située à proximité de Peshawar et a commis des attentats-suicides dans deux églises de Lahore. En 2016, le groupe a continué de mener des attaques, revendiquant une attaque survenue en décembre qui a causé la mort du commissaire adjoint du service de lutte contre le terrorisme de la police et causé des blessures au fils de ce dernier dans une attaque ciblant le véhicule à bord duquel ils se trouvaient à Peshawar.

En 2017, le TTP a commis plusieurs attentats-suicides, dont un attentat perpétré en février pendant une manifestation à Lahore, un attentat commis en mars contre une mosquée dans le Nord-Ouest du Pakistan et un attentat survenu en juillet à Lahore qui a fait 26 morts. En décembre 2017, des militants du TTP déguisés en femmes ont pris d’assaut une école de formation agricole à Peshawar, faisant neuf morts, y compris les assaillants.

Le TTP a continué de commettre des attaques en 2018. En février 2018, le TTP a revendiqué un attentat-suicide qui a causé la mort d’au moins 11 membres du personnel de sécurité pakistanais à Swat, au Pakistan. Le TTP a également revendiqué un attentat-suicide perpétré en mars 2018 contre un poste de contrôle en périphérie de Lahore qui a causé la mort de quatre policiers et de deux civils (É.-U. 1er nov. 2019, 328-329).

Des sources ont fait état des incidents suivants qui se sont produits en 2019 :

  • Le TTP a revendiqué l’attaque survenue le 20 mars contre un avant-poste de sécurité qui a coûté la vie à six paramilitaires dans le district de Ziarat, au Baloutchistan (RFE/RL 20 mars 2019).
  • Le TTP a revendiqué les embuscades du 6 mai qui ont causé la mort de quatre soldats et infligé des blessures à dix autres dans le Waziristan du Nord, avant de fuir vers la frontière afghane (RFE/RL 7 mai 2019).
  • Hizbul Ahrar, [traduction] « une ramification des talibans pakistanais », a revendiqué un attentat-suicide commis dans un sanctuaire soufi à Lahore le 8 mai qui a fait « au moins » 10 morts et 20 blessés (AP 8 mai 2019).
  • Le 14 mai, à Quetta, au Baloutchistan, [traduction] « quatre policiers ont été tués et dix autres personnes ont été blessées lorsqu’un engin explosif improvisé attaché à une moto a explosé à l’extérieur de la mosquée devant laquelle ils montaient la garde »; le TTP a revendiqué l’attaque (Jane’s Country Risk Daily Report 15 mai 2019).
  • Le 13 juin, à Toba Tek Singh, dans la province du Pendjab, [traduction] « la police antiterroriste a arrêté deux présumés militants [du TTP] près d’un complexe où des ingénieurs chinois séjournaient temporairement. Les militants étaient en possession d’armes à feu, de grenades et d’explosifs » (Jane’s Country Risk Daily Report 17 juin 2019).
  • Le TTP a revendiqué un attentat perpétré le 26 juin à Loralai, au Baloutchistan, qui a coûté la vie à un policier et qui en a blessé deux autres, lorsque trois kamikazes ont attaqué un poste de police (Jane’s Country Risk Daily Report 1er juill. 2019).
  • Le 21 juillet, le TTP a revendiqué un double attentat, à savoir une fusillade dans un poste de police et un attentat à la bombe visant un hôpital du Khyber Pakhtunkhwa, ayant fait huit morts, dont six policiers, et trente blessés (RFE/RL 21 juill. 2019).
  • Le 27 juillet, le TTP a revendiqué les coups de feu tirés [traduction] « depuis l’Afghanistan » qui ont tué six soldats dans le Waziristan du Nord (RFE/RL 28 juill. 2019).
  • Le 5 août, le TTP a revendiqué un attentat à la bombe en bordure de route dans le district de Bajaur à l’occasion duquel deux soldats ont perdu la vie et quatre soldats ont été blessés (RFE/RL 6 août 2019).
  • Le 5 décembre, à l’issue d’un affrontement dans le Waziristan du Nord, le TTP soutient avoir tué trois soldats, blessé trois autres soldats et perdu deux de ses militants, alors que, selon la sécurité pakistanaise, un soldat est mort, trois autres ont été blessés et quatre présumés militants ont perdu la vie (RFE/RL 5 déc. 2019).
  • Il est écrit dans un article de « Radio Mashaal », l’antenne de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) au Pakistan, paru le 18 décembre que des militants du TTP ont tué par balles deux policiers qui assuraient la protection d’une équipe de vaccination contre la poliomyélite dans la province du Khyber Pakhtunkhwa (RFE/RL 18 déc. 2019). Dans ce même article, il est également précisé : [traduction] « Au cours de la dernière décennie, des militants talibans ont tué des dizaines de travailleurs de la santé et des policiers assurant leur surveillance parce qu’ils croient que les campagnes de vaccination contre la poliomyélite ont pour but de stériliser les enfants pakistanais » (RFE/RL 18 déc. 2019).

5. Réponse de l’État

Selon les Country Reports on Human Rights Practices for 2018 publiés par le Département d’État des États-Unis,

[traduction]

les organisations militaires et paramilitaires [pakistanaises] ont mené de multiples opérations de lutte contre l’insurrection et le terrorisme afin d’éliminer les lieux de refuge des militants. L’opération militaire Radd-ul-Fasaad, lancée en février 2017, s’est poursuivie tout au long de l’année. Radd-ul-Fasaad est une campagne nationale de lutte contre le terrorisme visant à consolider les acquis découlant de l’opération Zarb-e-Azb de 2014-2017, qui a permis de contrer les terroristes étrangers et nationaux dans les anciennes FATA. Les organismes d’application de la loi sont également intervenus pour affaiblir les groupes terroristes, en procédant à l’arrestation de présumés terroristes et membres de gangs qui auraient fourni un soutien logistique aux militants. Lors de descentes effectuées dans tout le pays, la police a saisi des caches d’armes, des vestes d’explosifs et du matériel de planification. La police a étendu sa présence en investissant des régions auparavant non gouvernées, plus précisément au Baloutchistan (É.-U. 13 mars 2019, 18).

Selon le rapport du DFAT de l’Australie,

[traduction]

[d]es observateurs attribuent à l’opération Zarb-e-Azb, à l’opération subséquente Radd-ul-Fasaad et au plan d’action national [National Action Plan (NAP)] la réduction importante du nombre d’attaques violentes et terroristes qui se produisent au Pakistan. En 2018, jusqu’à 262 attaques terroristes signalées ont tué 595 personnes. Il s’agit d’une diminution marquée par rapport à 2013, alors que les attaques terroristes avaient causé la mort de 3 000 civils et de 676 membres des forces de sécurité.

[…] En juillet 2017, l’armée a lancé l’opération Khyber-IV dans la vallée de Rajgal, visant le groupe Lashkar-e-Islam, le groupe Jammatul Ahrar (JuA) et le TTP. Dans le cadre de cette opération, les groupes ayant des liens avec l’EIIL de l’autre côté de la frontière avec la province afghane de Nangarhar ont également été ciblés.

[…] Des observateurs locaux du Khyber Pakhtunkhwa, y compris des fonctionnaires, ont également signalé un resserrement de la sécurité, une réduction du nombre de meurtres signalés et une crainte moins présente dans la collectivité en 2018. Les résidents de la ville de Peshawar ont précisé qu’ils se sentaient davantage en sécurité en soirée en raison de la présence militaire accrue (Australie 20 févr. 2019, paragr. 2.77-2.79).

De même, il est fait observer dans un document d’information de l’International Crisis Group daté d’août 2018 que les opérations militaires ont permis de perturber des réseaux du TTP dans les FATA, mais que [traduction] « l’armée n’a ni tué ni capturé tous les principaux dirigeants du TTP », certains s’étant réinstallés en Afghanistan ou dans d’autres « districts du Khyber Pakhtunkhwa tels que Tank et Dera Ismail Khan » et ayant rétabli leurs réseaux (International Crisis Group 20 août 2018, 3). Citant des articles de médias locaux et des entrevues réalisées par l’International Crisis Group, la même source souligne également que, dans le contexte des opérations militaires pakistanaises, [traduction] « [l]es violations des droits, y compris les exécutions sommaires, les disparitions forcées et les décès en détention se poursuivent, tout comme les châtiments collectifs » (International Crisis Group 20 août 2018, 6). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Le Projet de cartographie des organisations militantes (Mapping Militant Organizations Project) fait partie du Centre pour la sécurité et la coopération internationales (Center for International Security and Cooperation - CISAC) de l’Université de Stanford; ce projet [traduction] « suit l’évolution des organisations militantes et leurs interactions au fil du temps » et inclut des profils de groupes particuliers tout en faisant état de leurs activités (Mapping Militant Organizations s.d.).

[2] L’article publié dans la revue CTC Sentinel a été écrit par Amira Jadoon, du Centre de lutte contre le terrorisme (Combating Terrorism Center - CTC) de West Point, et Sara Mahmood, du Centre international de recherche sur la violence politique et le terrorisme (International Center for Political Violence & Terrorism Research) de l’École d’études internationales S. Rajaratnam de l’Université technologique de Nanyang à Singapour (Jadoon et Mahmood déc. 2018, 21).

[3] La Base de données mondiale sur le terrorisme (Global Terrorism Database - GTD) est [traduction] « une base de données ouverte qui renferme des renseignements sur les attentats terroristes perpétrés au pays et ailleurs dans le monde de 1970 jusqu’à la fin de 2018 » gérée par le Consortium national sur l’étude du terrorisme et les réponses au terrorisme (National Consortium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism - START) de l’Université du Maryland (GTD s.d.b).

[4] Les attentats terroristes sont définis par le GTD comme étant [traduction] « le recours ou la menace de recours, par un acteur non étatique, à la force ou à la violence illégale pour atteindre un objectif politique, économique, religieux ou social par la peur, la coercition ou lintimidation », et impliquent, lorsque l’incident est intentionnel, « un certain niveau de violence ou une menace immédiate de violence » de la part d’acteurs infranationaux (GTD oct. 2019, 10-11, souligné dans l’original).

Références

Associated Press (AP). 8 mai 2019. Zaheer Babar. « At Least 10 Dead After Taliban-Affiliated Suicide Bomber Targeted a Sufi Shrine in Pakistan ». [Date de consultation : 19 déc. 2019]

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Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Afghan Analysts Network; Al Jazeera; Amnesty International; Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED); The Atlantic; Aurora Intel; BBC; Canada – Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada; Cato Institute; CBC; Center for Research and Security Studies; Centre français de recherche sur le renseignement; CNN; Council on Foreign Relations; Deutsche Welle; ecoi.net; The Economist; États-Unis – Congressional Research Service, Department of Defense, Department of Homeland Security, Office of the Director of National Intelligence; FDD’s Long War Journal; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Freedom House; The Guardian; Human Rights Commission of Pakistan; Human Rights Watch; India Today; Institute of Strategic Studies Islamabad; International Relations Insights & Analysis; Jinnah Institute; The Nation; National Public Radio; Nations Unies – Refworld; The News International; Newsweek; The New York Times; Pakistan Today; Public Broadcasting Service; Reuters; S. Rajaratnam School of International Studies; TRT World; Union européenne – European Asylum Support Office; The Washington Post.

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