Pakistan : information sur les Syed, y compris leur système de croyances, leurs dirigeants et leurs activités; information sur le traitement qui leur est réservé par les autorités (1990-août 2019) [PAK106328.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

Selon des sources, les Syed [Sayyed, Sayyid, Saiyid, Saiyed, Saiyid, Sayad, Sayd, Sayyad] [1] sont des musulmans du Pakistan qui déclarent être les descendants du prophète Mahomet (Gil juin 2012, 65; Belle et al. sept. 2010, 217; Joshua Project s.d.a) par sa fille Fatima (Belle et al. sept. 2010, 217; Encyclopedia.com s.d.a; Joshua Project s.d.a). D’autres sources affirment aussi qu’ils font partie des lignées de Hussein [Husayn] (Encyclopedia.com s.d.a; Encyclopaedia Britannica s.d.; Belle et al. sept. 2010, 217) et de Hassan, les fils de Fatima (Belle et al. sept. 2010, 217). Il y a des Syed parmi les musulmans chiites et les musulmans sunnites (Joshua Project s.d.a; Encyclopedia.com s.d.a).

D’après une étude généalogique sur les Syed, le terme Syed est un [traduction] « titre honorifique souvent donné aux hommes musulmans appartenant à certaines familles qui affirment descendre du prophète Mahomet » (Belle et al. sept. 2010, 217). De même, on peut lire dans l’Encyclopaedia Britannica que le terme Syed est un [traduction] « titre honorifique arabe, parfois réservé exclusivement […] aux Banū Hāshim, les membres du clan de Mahomet » (Encyclopaedia Britannica s.d.).

Des sources précisent que le mot arabe « Syed » signifie [traduction] « chef » (Belle et al. sept. 2010, 218); [traduction] « maître », « seigneur » (Encyclopaedia Britannica s.d.) ou [traduction] « prince » (Encyclopedia.com s.d.a). Des sources affirment que le nom Syed peut désigner de manière générale une personne [traduction] « sainte » (MRG août 2002, 7; Encyclopedia.com s.d.a).

Selon Encyclopedia.com, les Syed sont [traduction] « répartis dans toute l’Asie du Sud » (Encyclopedia.com s.d.a). Des sources précisent que les Syed sont présents non seulement au Pakistan, mais aussi en Inde (Belle et al. sept. 2010, 217; Encyclopedia.com s.d.a; Encyclopaedia Britannica s.d.), au Népal et au Bangladesh (Joshua Project s.d.a). L’édition de 1996 de l’Encyclopedia of World Cultures, citée par Encyclopedia.com [2], explique que [traduction] « [b]on nombre des tribus de Pathans de la Province du Nord-Ouest du Pakistan, comme les Bangash de Kohat et les Mishwanis à la frontière d’Hazara, affirment qu’ils descendent des Sayyid » (Encyclopedia.com s.d.a). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens. Le Joshua Project [voir note 1] présente une carte illustrant les concentrations démographiques de Syed en Asie du Sud en 1987 (Joshua Project s.d.a). Une copie de cette carte est annexée à la présente réponse.

Selon le Joshua Project, les Syed occupent [traduction] « le rang social le plus élevé chez les musulmans » (Joshua Project s.d.a). Les auteurs de l’étude généalogique sur les Syed citent l’ouvrage de Richard V. Weekes intitulé Muslim Peoples: A World Ethnographic Survey, dans lequel on peut lire que, [traduction] « [m]ême si les Syed n’ont pas d’autorité religieuse officielle sur les musulmans qui ne sont pas des Syed, ils ont généralement un statut social élevé, en particulier - quoique non exclusivement - au sein des communautés chiites » (Belle et al. sept. 2010, 218). De plus, l’étude généalogique sur les Syed précise que, [traduction] « [d]ans certaines régions du monde musulman plus traditionnel, les Syed forment pratiquement une aristocratie locale à laquelle le peuple ordinaire voue un grand respect » (Belle et al. sept. 2010, 218).

Selon le Joshua Project, les Syed étaient traditionnellement des prêtres et des enseignants de religion, mais de nos jours, certains travaillent dans les services gouvernementaux ou dans l’enseignement ou sont en affaires (Joshua Project s.d.a). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

Des sources affirment que la majorité des Syed se marient avec quelqu’un de leur propre communauté (Encyclopedia.com s.d.a; Joshua Project s.d.a). Selon Encyclopedia.com, qui cite l’Encyclopedia of Islam and the Muslim World, [traduction] « [d]ans toutes ces branches de l’islam, c’est peut-être dans les règles applicables au mariage que le statut privilégié des sayyid est le plus évident, puisqu’une sayyida (descendante) a seulement le droit d’épouser un sayyid, afin de préserver l’"équité" (kafa˓a) dans le mariage » (Encyclopedia.com s.d.a, italique dans l’original). La même source contient aussi le passage suivant, qui est tiré de l’Encyclopedia of World Cultures :

[traduction]

Suivant la règle, la fille d’un Sayyid peut seulement épouser un autre Sayyid, de préférence sélectionné parmi certaines classes exclusives de Sayyid. On examine les arbres généalogiques, et on prend toutes les précautions nécessaires pour s’assurer que le candidat choisi est un Sayyid du côté paternel et du côté maternel. Toutefois, nombreux sont ceux qui choisissent une épouse parmi l’une ou l’autre des quatre classes musulmanes dirigeantes, et il arrive parfois, quoique rarement, que l’épouse soit issue d’une classe supérieure d’une communauté musulmane locale ou « irrégulière ». Les noms des garçons Sayyid se terminent généralement par « Ali » ou « Husain », et quelquefois par « Shah » (Encyclopedia.com s.d.a).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les dirigeants des Syed, leurs activités et le traitement que leur réservent les autorités.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le Joshua Project, un projet de recherche chrétien sur les groupes ethniques (Joshua Project s.d.b), fournit d’autres noms possibles : Barwar, Dayarewale, Ghair-e-mehdi, Mahadavia, Mashaikh, Mehdiwale, Mulla, Mushaik, Mushaq, Nadim Guruvulu, Pirzada, साइियड (Joshua Project s.d.a).

[2] Encyclopedia.com est une [traduction] « collection d’encyclopédies en ligne » qui renvoie à des données provenant de 200 000 « sources publiées et crédibles » (Encyclopedia.com s.d.b).

Références

Belle, Elise M. S. et al. Septembre 2010. « Y Chromosomes of Self-Identified Syeds from the Indian Subcontinent Show Evidence of Elevated Arab Ancestry but not of a Recent Common Patrilineal Origin ». Archaeological and Anthropological Sciences. Vol. 2, no 3. [Date de consultation : 15 Aug. 2019]

Encyclopaedia Britannica. S.d. « Sayyid ». [Date de consultation : 15 août 2019]

Encyclopedia.com. S.d.a. « Sayyid ». [Date de consultation : 15 août 2019]

Encyclopedia.com. S.d.b. « About Us ». [Date de consultation : 15 août 2019]

Gil, Sylwia. Juin 2012. Internal Situation in Pakistan. Country of Origin Information Unit, Office for Foreigners, Poland. [Date de consultation : 15 août 2019]

Joshua Project. S.d.a. « Sayyid in Pakistan ». [Date de consultation : 15 août 2019]

Joshua Project. S.d.b. « Joshua Project ». [Date de consultation : 20 août 2019]

Minority Rights Group International (MRG). Août 2002. Iftikhar H. Malik. Religious Minorities in Pakistan. [Date de consultation : 15 août 2019]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Brill – Encyclopedia of Islam; ecoi.net; États-Unis – Department of State; Factiva; Freedom House; Human Rights Watch; International Crisis Group; Royaume-Uni – Home Office.

Document annexé

Global Mapping International et Joshua Project. 1987. « Peoples of South Asia: Sayyid ». [Date de consultation : 19 août 2019]

Associated documents