Rwanda : information sur la famille royale rwandaise, y compris sur sa présence actuelle au Rwanda et à l’étranger; la perception des membres de la famille royale par la société et les autorités, ainsi que le traitement qui leur est réservé (2016-septembre 2018) [RWA106169.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Selon des sources, la monarchie rwandaise est d’origine ethnique tutsie (Daily Monitor 16 mars 2016; The Washington Post 18 oct. 2016; BBC 17 août 2007). Des sources signalent qu’une révolte hutue a été lancée en 1959, menant à l’indépendance du Rwanda de la Belgique et à l’effondrement de la monarchie (Jeune Afrique 9 sept. 2014; Freedom House 2013; Washingtonian 27 mars 2013). Des sources ajoutent que le roi [mwami], Kigeli V [Ndahindurwa], a été exilé en 1961 (Reuters 15 janv. 2017; Newsweek 17 oct. 2016; Washingtonian 27 mars 2013). Selon des sources, dans le cadre d’un référendum tenu en 1961, 80 p. 100 des électeurs ont choisi d’abolir la monarchie au Rwanda (Washingtonian 27 mars 2013; The Guardian 12 janv. 2017; Le Monde 13 juill. 2013). Toutefois, des sources signalent que, d’après Kigeli, le vote avait été manipulé (Washingtonian 27 mars 2013; The Guardian 12 janv. 2017).

Selon un rapport préparé par la Rapporteuse spéciale sur le logement convenable au Rwanda, [version française des Nations Unies] « la fin de la royauté et les violences qui s’en sont suivies ont occasionné un important exil des anciens dirigeants et de leurs proches » (Nations Unies 31 janv. 2013, paragr. 4). D’après la BBC, parmi ces gens se trouvaient [traduction] « la famille royale entière » et des partisans de la monarchie (BBC 17 août 2007). De même, le Guardian signale que [traduction] « la famille royale a été exilée en 1961 » (The Guardian 12 janv. 2017).

2. Situation des membres de la famille royale à l’étranger

D’après des sources, Kigeli V a obtenu l’asile aux États-Unis en 1992 (Washingtonian 27 mars 2013; Daily Monitor 16 mars 2016; Time s.d.), après avoir vécu en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya (Washingtonian 27 mars 2013). Des sources signalent que, aux États-Unis, il vivait de l’aide sociale (Washingtonian 27 mars 2013; Time s.d.) et de dons (Washingtonian 27 mars 2013; Jeune Afrique 9 sept. 2014). Des sources mentionnent que Kigeli est mort aux États-Unis en octobre 2016 à l’âge de 80 ans (Reuters 15 janv. 2017; RFI 15 janv. 2017; BBC 9 janv. 2017).

Dans un article dressant un portrait de Kigeli publié par le magazine hebdomadaire Washingtonian, on peut lire que [traduction] « la plupart de [ses] proches étaient en exil au moment du [g]énocide de 1994 » et que, d’après Kigeli, « un seul membre de sa fratrie — une sœur, la princesse Speciosa, au Kenya » était encore en vie en date de mars 2013 (Washingtonian 27 mars 2013). Des sources signalent que Kigeli ne s’est jamais marié en raison d’une tradition rwandaise qui interdit au roi de se marier en exil, et qu'il n’a pas eu d’enfant (Daily Monitor 16 mars 2016; Washingtonian 27 mars 2013). Toutefois, selon certains médias rwandais, Kigeli a eu une fille née hors mariage [Jacqueline Rwivanga (KT Press 20 janv. 2017)], dont l’existence a été gardée secrète et n’a été révélée qu’après le décès de Kigeli (IGIHE 21 janv. 2017; KT Press 20 janv. 2017). Selon le site Internet d’informations rwandais IGIHE, cette fille est née en 1975 en Ouganda (IGIHE 21 janv. 2017). Des sources signalent que la fille de Kigeli a soit cinq enfants (KT Press 20 janv. 2017), ou quatre enfants qui font des études en Angleterre (IGIHE 21 janv. 2017). D’après le Washingtonian, les héritiers du trône sont exclusivement de sexe masculin (Washingtonian 27 mars 2013).

En janvier 2017, il a été annoncé [par le courtisan de longue date de Kigeli qui l’avait suivi en exil] qu’Emmanuel Bushayija, un neveu de Kigeli, avait été nommé héritier du trône sous le nom de Yuhi VI (Reuters 13 janv. 2017; The Guardian 12 janv. 2017). Selon des sources, Emmanuel Bushayija a grandi en exil en Ouganda et a vécu au Rwanda de 1994 à 2000 avant de s’installer au Royaume-Uni (The Guardian 12 janv. 2017; BBC 10 janv. 2017), où il est devenu citoyen naturalisé (Reuters 13 janv. 2017; The Guardian 12 janv. 2017). La BBC ajoute qu’il a aussi vécu au Kenya pendant un certain temps avant de revenir au Rwanda (BBC 10 janv. 2017). Des sources précisent qu’il a deux enfants (The Guardian 12 janv. 2017; BBC 10 janv. 2017).

Toutefois, des sources signalent que certains ont contesté la légitimité de cette succession (Reuters 13 janv. 2017; The Guardian 12 janv. 2017; The Telegraph 12 janv. 2017). Selon des sources, un groupe composé en partie de membres de la famille du défunt roi a dénoncé la nomination du nouveau roi dans le cadre d’une conférence de presse au Rwanda (Reuters 13 janv. 2017; IBTimes UK 12 janv. 2017; KT Press 11 janv. 2017).

3. Situation des membres de la famille royale au Rwanda

Des sources signalent qu’il y a eu une dispute concernant l’enterrement de Kigeli après son décès et que [traduction] « des membres de la famille » avaient présenté une requête à un tribunal américain pour que la dépouille du roi puisse être rapatriée au Rwanda, requête qui a été accueillie (BBC 9 janv. 2017; The Guardian 12 janv. 2017). La BBC précise que [traduction] « la demi-sœur » de Kigeli figurait parmi les membres de la famille présents pour accueillir la dépouille de Kigeli à l’aéroport (BBC 9 janv. 2017). Des sources mentionnent qu’un certain nombre des membres de la famille ont assisté à l’inhumation (RFI 15 janv. 2017; KT Press 20 janv. 2017). Certaines sources ajoutent que la fille du roi était du nombre (IGIHE 21 janv. 2017; KT Press 20 janv. 2017).

Une chercheuse indépendante qui a étudié l’histoire de la monarchie rwandaise s’est ainsi exprimée dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches :

[traduction]

La famille royale est assez vaste, si bien qu’il y a encore de nombreuses personnes apparentées à la monarchie qui vivent toujours au Rwanda. […] [Le roi Kigeli V] Ndahindurwa, évidemment, n’avait pas d’enfant, si bien qu’il n’y a pas de descendant direct; [le roi Mutara III] Rudahigwa, son prédécesseur, n’avait pas d’enfant non plus et, par conséquent, il y a très peu de Rwandais qui appartiennent à ce que l’on considérerait comme étant la lignée royale directe (chercheuse indépendante 4 sept. 2018).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information au sujet des membres de la famille royale vivant au Rwanda.

Des sources soulignent que Paul Kagamé, le président du Rwanda, est apparenté à la famille royale rwandaise (Jeune Afrique 10 sept. 2015; TV5Monde 11 août 2010). D’après le site Internet de l’Agence Ecofin, consacré aux informations ayant trait à l’Afrique, le père de Paul Kagamé était « proche de la famille royale locale, notamment du roi Mutara III [le frère aîné de Kigeli] » et sa mère était la sœur de la reine Rosalie Gicanda [l’épouse de Mutara III] (Agence Ecofin 2 févr. 2018). De même, la chercheuse indépendante a déclaré que Paul Kagamé [traduction] « est issu d’une lignée puissante de reines-mères du clan Abega tant par sa mère que par son père, et [que son] père était un conseiller du [roi Mutara III] Rudahigwa » (chercheuse indépendante 4 sept. 2018).

4. Perception des membres de la famille royale au Rwanda par la société et les autorités, et le traitement qui leur est réservé
4.1 Perception des membres de la famille royale par la société et le traitement qui leur est réservé

Le Washington Post cite les propos du directeur de l'African Studies Center à l’Université de Boston selon lesquels [traduction] « "[e]n tant que symbole, [le roi Kigeli] était très important" », particulièrement « pour les dizaines de milliers de Tutsis qui avaient fui le Rwanda durant les années 1960 » (The Washington Post 18 oct. 2016). Toutefois, selon des sources, la plupart des Rwandais savent peu de choses au sujet de la monarchie (Le Monde 13 juill. 2016; Daily Monitor 16 mars 2016), notamment parce que l’âge moyen de la population est inférieur à 20 ans (Jeune Afrique 9 sept. 2014; Washingtonian 27 mars 2013).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chargé de cours en anthropologie politique qui a étudié les conflits et la réconciliation au Rwanda a déclaré que les membres de la famille royale sont [traduction] « respectés (en raison de leur passé/ascendance), mais qu'évidemment, ils ne le sont plus selon un protocole quelconque » (chargé de cours 4 sept. 2018). Selon la chercheuse indépendante,

[traduction]

[d]e manière générale, les Rwandais parlent peu de la monarchie ou de ce qui reste de la famille royale. Kagamé et le [Front patriotique rwandais (FRP)] [le parti de Kagamé] ont pris bien soin de concentrer leurs efforts sur la modernisation et de ne pas participer à des choses qui pourraient être perçues comme étant « rétrogrades ». La plupart des Rwandais semblent penser que la monarchie est l'une de ces choses rétrogrades (chercheuse indépendante 4 sept. 2018).

Des sources soulignent que Kigeli est resté en contact avec des Rwandais tant au sein de la diaspora qu’à l’intérieur du Rwanda (Washingtonian 27 mars 2013; Jeune Afrique 9 sept. 2014). Selon Jeune Afrique, il y a eu notamment au moins une rencontre avec des membres du Congrès national rwandais (Rwanda National Congress - RNC), un parti d’opposition en exil soupçonné de fomenter un coup d’État, mais avec qui Kigeli se serait entretenu parce qu’il avait le devoir de représenter et de rencontrer tous les Rwandais, sans égard à leurs positions (Jeune Afrique 9 sept. 2014).

D’après des sources, certains percevaient le roi comme un personnage rassembleur au Rwanda (BFMTV 13 janv. 2017), ou un artisan de la paix parmi les rivaux (Washingtonian 27 mars 2013). Dans un article du Washingtonian, on peut lire que, selon [traduction] « plusieurs experts du Rwanda », « le symbolisme de la monarchie — avec son accueil ouvert des Hutus, des Tutsis et d’un troisième groupe, les Twas, sur un pied d’égalité — pourrait s’avérer très séduisant pour les segments de la population exclus du redressement du Rwanda » (Washingtonian 27 mars 2013).

4.2 Perception des membres de la famille royale au Rwanda par les autorités et le traitement qui leur est réservé

Le chargé de cours a déclaré que les membres de la famille royale sont considérés

[traduction]

comme un contrepoids possible aux forces politiques établies. Cela ne veut pas dire qu’ils subissent nécessairement un harcèlement quotidien, mais ils font probablement l’objet d’une surveillance étroite pour s’assurer qu’aucune contestation ne peut venir d’eux (ou de la population à leur incitation, peut-être en collaboration avec de fervents adversaires politiques vivant principalement à l’étranger) (chargé de cours 4 sept. 2018).

Selon des sources, le roi Kigeli avait exprimé le souhait de retourner au Rwanda durant son exil (Jeune Afrique 9 sept. 2014; Washingtonian 27 mars 2013; BBC 17 août 2007). Des sources ajoutent que la possibilité d’un retour de Kigeli avait été évoquée en particulier après le génocide de 1994 au Rwanda et l’arrivée au pouvoir de Paul Kagamé (Jeune Afrique 9 sept. 2014; Washingtonian 27 mars 2013). Des sources signalent que Paul Kagamé s’était précédemment dit disposé à permettre au roi Kigeli de rentrer au Rwanda, mais seulement à titre de simple citoyen (Jeune Afrique 9 sept. 2014; Washingtonian 27 mars 2013; BBC 17 août 2007). Dans un article consacré au roi publié par la BBC en 2007, on peut lire que, selon Kigeli, Paul Kagamé avait aussi ouvert la porte au retour de la famille royale (BBC 17 août 2007). Toutefois, d’après des sources, Kigeli n’était disposé à revenir que si les Rwandais étaient consultés au sujet du retour possible de la monarchie (BBC 17 août 2007; Jeune Afrique 9 sept. 2014; Washingtonian 27 mars 2013). Des sources signalent que, selon Kigeli, Paul Kagamé avait affirmé qu’il consulterait son gouvernement, mais qu'il n’y a pas eu de suite (Washingtonian 27 mars 2013; BBC 17 août 2007).

L’International Business Times UK (IBTimes UK) cite les propos suivants d’un maître de conférences en politique internationale à la School of Oriental and African Studies (SOAS) de l’Université de Londres, qui est [traduction] « analyste de la région des Grands Lacs » :

[traduction]

« Le [FPR] associe la monarchie aux jours sombres de la domination belge et de la période où les identités ethniques - avec un roi tutsi qui jouait un rôle central dans la structure politique générale - étaient bien ancrées. Le FPR a fait de la création d’une société postethnique l'un des piliers de son régime et, par conséquent, il voit la monarchie comme une menace à ce projet. » […]

« La plupart des dirigeants du FRP ont grandi en exil et n’avaient pas de lien direct avec la monarchie au Rwanda. De leur point de vue, la monarchie, même si elle était d’origine tutsie comme eux, ne déployait pas suffisamment d’efforts pour permettre aux Tutsis exilés de rentrer au Rwanda. Ils ont développé une profonde méfiance envers la monarchie à titre d’institution et envers le roi Kigeli en tant que personne. Cette méfiance persiste fortement au sein du FRP aujourd’hui » (IBTimes UK 12 janv. 2017).

Par contre, la chercheuse indépendante a déclaré ceci :

[traduction]

À ma connaissance, la plupart des membres de la famille royale ont vécu en exil de 1959 ou 1962 à environ 1996. […] Une fois que le FPR a pris le pouvoir à la suite du génocide, de nombreux anciens membres de la royauté sont devenus de fervents défenseurs des programmes de Paul Kagamé et du FPR. Bon nombre d’entre eux avaient joué un rôle de premier plan dans leurs communautés d’exil en Ouganda, [dans la République démocratique du Congo], au Burundi, au Kenya et en Tanzanie pour ce qui est de perpétuer le souvenir de la monarchie.

[…]

Tout cela pour dire que les attaches monarchistes chez les dirigeants actuels du Rwanda sont profondes et que même si je n’ai relevé aucun indice que la plupart des descendants de la famille royale se servent de leurs liens familiaux pour se donner une légitimité à titre de dirigeants (Kagamé ne le fait certainement pas), ils sont presque tous des partisans du régime actuel, et les Rwandais eux-mêmes sont très au fait de qui appartient à ces lignées (chercheuse indépendante 4 sept. 2018).

Un article paru en 2013 dans le Washingtonian cite les propos d’un ancien dirigeant du bureau régional de Human Rights Watch au Rwanda [qui est maintenant le directeur de l'African Studies Center à l’Université de Boston (The Washington Post 18 oct. 2016)] selon lesquels [traduction] « "[l]a monarchie est maintenant considérée comme une potentielle source de modération et de réconciliation ethnique, et le régime y voit une grande menace" » et « "[a]u Rwanda, vous ne pouvez pas appuyer ouvertement le roi, vous ne pouvez pas lancer un appel en faveur du retour du roi. On va vous jeter en prison" » (Washingtonian 27 mars 2013). D’après l’article publié en 2014 dans Jeune Afrique, il était difficile de savoir quelle était la place des monarchistes au Rwanda, car ils ne disposaient d’aucun parti légal et que « l’activisme de certains les a […] conduits à la prison ou à l’exil » (Jeune Afrique 9 sept. 2014). Toutefois, des sources signalent que le Parti vert démocratique du Rwanda (Democratic Green Party of Rwanda - DGPR), un parti d’opposition, avait demandé le retour du roi Kigeli (Le Monde 13 juill. 2016) en mai 2016 (DGPR 30 mai 2016; Newsweek 17 oct. 2016). D’après des sources, le DGPR a soutenu que le roi serait une force pour l’unité (IBTimes UK 12 janv. 2017) et la réconciliation des Rwandais (Newsweek 17 oct. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information indiquant si le DGPR avait subi des répercussions pour avoir demandé le retour du roi.

D’après la BBC, Kigeli aurait dit qu’il ne voulait pas être enterré au Rwanda tant que le gouvernement Kagamé restait au pouvoir (BBC 9 janv. 2017). Selon le Guardian, le courtisan de longue date du roi avait dit que Kigeli ne voulait pas être inhumé au Rwanda [traduction] « "tant que l’administration gouvernementale actuelle qui avait été hostile à sa majesté de son vivant était encore au pouvoir" » (The Guardian 12 janv. 2017). Cependant, le gouvernement du Rwanda a publié une déclaration exprimant sa tristesse à la suite du décès du roi et a offert son aide à la famille du roi pour la planification des funérailles et de l’inhumation (Rwanda 18 oct. 2016). Le gouvernement rwandais était représenté par le ministre de la Culture aux funérailles du roi (Reuters 15 janv. 2017; RFI 15 janv. 2017). Selon Reuters, le ministre a réitéré que le gouvernement était [traduction] « attristé » par le décès du roi et qu’il allait « "continuer d’appuyer les autres membres de la famille royale" » (Reuters 15 janv. 2017).

IBTimes UK signale que, d’après un journaliste rwandais, des membres de la famille qui dénonçaient la désignation d’Emmanuel Bushayija comme nouveau monarque ont déclaré que le successeur de Kigeli serait nommé à la suite de discussions réunissant le gouvernement du Rwanda, les Rwandais et des membres de la famille du roi (IBTimes UK 12 janv. 2017). Dans un article sur la dispute entourant la succession du roi, KT Press, un site de nouvelles du Rwanda, cite les paroles du secrétaire exécutif de la Rwanda Academy of Language and Culture selon lesquelles [traduction] « le Rwanda est une république. "Nous ne pensons pas que le roi ait un successeur. En fait, il (Kigeli V Ndahindurwa) est le dernier roi du Rwanda" » (KT Press 11 janv. 2017).

IBTimes UK cite également le maître de conférences en politique internationale, selon qui [traduction] « même s’il était nommé, Bushayija n’aurait aucun pouvoir politique. "Il aura probablement des relations difficiles avec le gouvernement Kagamé " » (IBTime UK 12 janv. 2017). De son côté, la chercheuse indépendante a déclaré ceci :

[traduction]

Du point de vue de l’État, Kagamé et le FPR ont pris bien soin de ne pas évoquer de liens avec la monarchie. Lorsque Ndahindurwa était en vie, Kagamé a affirmé à quelques reprises qu’il serait accueilli au pays à titre de citoyen privé, mais que le Rwanda n’avait pas de monarchie et n’en avait pas besoin, et il semble que cela vaille pour le « nouveau » roi également. Cependant, Kagamé lui-même utilise divers symboles de la monarchie comme, d’après mon interprétation, des signaux aux monarchistes pour les rassurer […] D’une certaine façon, Paul Kagamé a assumé le rôle de mwami sans prendre le titre; je doute qu’il perçoive quiconque parmi les membres de la famille royale qui restent comme une menace pour son régime (chercheuse indépendante 4 sept. 2018).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agence Ecofin. 2 février 2018. Servan Ahougnon. « Paul Kagame : de la misère des camps de réfugiés en Ouganda jusqu’à la présidence de l’Union Africaine ». [Date de consultation : 27 août 2018]

BFMTV. 13 janvier 2017. « Angleterre : Un habitant de Manchester devient le roi du Rwanda ». [Date de consultation : 28 août 2018]

British Broadcasting Corporation (BBC). 10 janvier 2017. « Ex-Pepsi Cola Employee Becomes Rwandan King ». [Date de consultation : 28 août 2018]

British Broadcasting Corporation (BBC). 9 janvier 2017. « Rwanda: Body of King Kigeli V Repatriated After Court Battle ». [Date de consultation : 28 août 2018]

British Broadcasting Corporation (BBC). 17 août 2007. David Bamford. « Rwanda's Former King Eyes Return ». [Date de consultation : 28 août 2018]

Chargé de cours en anthropologie politique, Universiteit Antwerpen. 4 septembre 2018. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Chercheuse indépendante. 4 septembre 2018. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Daily Monitor. 16 mars 2016. Clement Uwiringiyimana. « Kigeli V: Rwandan King with no Throne ». [Date de consultation : 28 août 2018]

Democratic Green Party of Rwanda (DGPR). 30 mai 2016. « King Kigeli Ndahindurwa V. » [Date de consultation : 3 sept. 2018]

Freedom House. 2013. « Rwanda ». Freedom in the World 2013. [Date de consultation : 28 août 2018]

The Guardian. 12 janvier 2017 (modifié le 13 janvier 2017). Frances Perraudin. « Rwanda's New King Named - a Father of Two Living on an Estate Near Manchester ». [Date de consultation : 31 août 2018]

International Business Times UK (IBTimes UK). 12 janvier 2017. Ludovica Iaccino. « All You Need to Know About Monarchy in Rwanda: Kigeli V Burial, 'Fake King' Appointment and RPF's Position ». [Date de consultation : 3 sept. 2018]

IGIHE. 21 janvier 2017. « Jackie: Kigeli’s Daughter Shadowed In Obscurity ». [Date de consultation : 3 sept. 2018]

Jeune Afrique. 10 septembre 2015. Mehdi Ba. « Paul Kagamé : le Rwanda à sa manière ». [Date de consultation : 27 août 2018]

Jeune Afrique. 9 septembre 2014. Pierre Boisselet. « Rwanda : Sa Majesté Kigeli V, roi sans royaume ». [Date de consultation : 27 août 2018]

KT Press. 20 janvier 2017. Daniel Sabiiti. « Heir to Late King of Rwanda Revealed, Holds Ring From Father ». [Date de consultation : 28 août 2018]

KT Press. 11 janvier 2017. Kalinda Brenda. « Kigeli Family Rejects New ‘Fake King’ in Exile ». [Date de consultation : 3 sept. 2018]

Le Monde. 13 juillet 2016. Bruno Meyerfeld. « Ce vieux roi du Rwanda qui fait peur à Paul Kagamé ». [Date de consultation : 28 août 2018]

Nations Unies. 31 janvier 2013. Conseil des droits de l’homme. Report of the Special Rapporteur on Adequate Housing as a Component of the Right to an Adequate Standard of Living, and on the Right to Non-Discrimination in This Context, Raquel Rolnik: Addendum - Mission to Rwanda. (A/HRC/22/46/Add.2) [Date de consultation : 31 août 2018]

Newsweek. 17 octobre 2016. Conor Gaffey. « Who Was Kigeli V, the Last King of Rwanda? ». [Date de consultation : 31 août 2018]

Radio France internationale (RFI). 15 janvier 2017. « [Reportage] Rwanda : des centaines de personnes aux funérailles du roi Kigeli V ». [Date de consultation : 28 août 2018]

Reuters. 15 janvier 2017. Clement Uwiringiyimana. « Last King of Rwanda Buried at Home After Years in Exile ». [Date de consultation : 3 sept. 2018]

Reuters. 13 janvier 2017. Clement Uwiringiyimana. « 'He's Not the Real King': Rwandan Royals Argue over Succession ». [Date de consultation : 3 sept. 2018]

Rwanda. 18 octobre 2016. « Government of Rwanda Statement on the Passing of Kigeli V Ndahindurwa ». [Date de consultation : 2 sept. 2018]

The Telegraph. 12 janvier 2017. Adrian Blomfield. « Rwanda's New King Is Former Pepsi Salesman Residing in Cheshire ». [Date de consultation : 28 août 2018]

Time. S.d. Kate Pickert. « Life After the Throne - Kigeli Ndahindurwa V ». [Date de consultation : 28 août 2018]

TV5Monde. 11 août 2010. « Paul Kagamé : l’ancien guerillero devenu président ». [Date de consultation : 27 août 2018]

Washingtonian. 27 mars 2013. Ariel Sabar. « A King with No Country ». [Date de consultation : 27 août 2018]

The Washington Post. 18 octobre 2016. Emily Langer. « Kigeli V Ndahindurwa, Rwandan King Without a Crown, Dies at 80 ». [Date de consultation : 2 sept. 2018]

Autres sources consultées

Publications : Good Kings, Bloody Tyrants, and Everything In Between: Representations of the Monarchy in Post-Genocide Rwanda; King Kagame? Echoes of Monarchy in Post-Genocide Rwanda.

Sources orales : consultant indépendant en matière de droits de la personne et de politique dans la région des Grands Lacs; historien spécialiste de la région des Grands Lacs africains; professeur agrégé de science politique et de relations internationales dont les recherches portent sur la politique comparée en Afrique et qui a notamment étudié les enjeux politiques liés à la race et à l’ethnicité au Rwanda; professeur émérite dont les recherches portent sur les conflits, la politique et l’identité dans la région des Grands Lacs; professeur émérite dont les recherches portent notamment sur les conflits et l’ethnicité dans la région des Grands Lacs; professeur d’études mondiales et d’anthropologie dont les recherches portent notamment sur l’impact des conflits sur la région des Grands Lacs.

Sites Internet, y compris : AllAfrica; Bertelsmann Stiftung; Djena.info; The Drum; The East African; ecoi.net; Great Lakes Voice; H24INFO.ma; iRwanda24; Kanyarwanda; Nations Unies – Refworld; Les Nouvelles de Kigali à Bruxelles via Dakar; Pays-Bas – Ministry of Foreign Affairs; Refugees Studies Centre; Royal House of Rwanda; The Rwandan.

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