Zimbabwe: Movement for Democratic Change (MDC), including political status, organizational structure, leadership, activities, relationship with other political parties, and membership cards; treatment of MDC members by authorities (2017-May 2019) [ZWE106305.E]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Selon des sources, le Mouvement pour le changement démocratique-Tsvangirai (Movement for Democratic Change-Tsvangirai - MDC-T), dirigé par Morgan Tsvangirai, et le [Mouvement pour le changement démocratique-Ncube (Movement for Democratic Change-Ncube - MDC-N) (Australie 11 août 2016, paragr. 3.35)], dirigé par Welshman Ncube, sont issus de la scission du MDC en 2005 (Australie 11 août 2016, paragr. 3.25, 3.35; Political Handbook of the World 2017, 1715). D’après un rapport du ministère des Affaires étrangères et du commerce (Department of Foreign Affairs and Trade - DFAT) de l’Australie, une autre faction s’est scindée du MDC-T en avril 2014, formant le MDC-Renouveau (MDC-Renewal ) (Australie 11 août 2016, paragr. 3.32). Dans un rapport de 2016, la même source signale que le MDC-T demeure le principal parti d’opposition au Zimbabwe, malgré les scissions (Australie 11 août 2016, paragr. 3.26). Pour de plus amples renseignements sur les factions du MDC, veuillez consulter la réponse à la demande d’information ZWE105030 publiée en janvier 2015.

Des sources affirment que l’Alliance du Mouvement pour le changement démocratique (Movement for Democratic Change Alliance ), ou Alliance MDC, est une coalition de sept partis d’opposition qui a été créée en 2017 en vue des élections générales de 2018 (Europas.d.; UE oct. 2018, 5; NewsDay 31 août 2018). D’après un article de Voice of America (VOA), Morgan Tsvangirai a déclaré que la coalition s’était formée en réponse aux demandes des partisans de l’opposition, qui voulaient que tous les partis d’opposition s’unissent en vue des élections [de 2018], et qu’affronter sous forme de coalition le parti au pouvoir, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zimbabwe African National Union-Patriotic Front - ZANU-PF), aurait pour effet de renforcer la participation des partisans de l’opposition durant les élections (VOA 6 août 2017). Des sources énumèrent les sept partis qui composent l’Alliance MDC : le MDC-T, le MDC [ou MDC-N (UE oct. 2018, 5)], le Parti démocratique du peuple (People's Democratic Party - PDP), Transformons le Zimbabwe (Transform Zimbabwe - TZ), Priorité au peuple du Zimbabwe (Zimbabwe People First - ZimFirst [ZPF, ZimPF]), l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Ndonga (Zimbabwe African National Union-Ndonga - ZANU-N) [Zanu Ndonga], et les Démocrates chrétiens multiraciaux (Multi-Racial Christian Democrats - MCD) (Europas.d.; UE oct. 2018, 5; NewsDay 31 août 2018).

Dans une entrevue accordée au New Zimbabwe , un journal en ligne du Zimbabwe, Welshman Ncube, un des vice-présidents de l’Alliance MDC, a déclaré que l’Alliance MDC est [traduction] « "en train de fusionner les structures des sept partis politiques" » et qu’il y a « "une intégration partielle au niveau national" », même si certains dirigeants, dont ceux de TZ (Jacob Ngarivhume) et de ZimFirst (Agrippa Mutambara), n’ont pas été « "intégrés" » (New Zimbabwe 9 janv. 2019). Selon NewsDay , un quotidien du Zimbabwe, les dirigeants des sept partis sont [traduction] « prêts à s’unir », mais certains dirigeants, dont Jacob Ngarivhume de TZ et Agrippa Mutambara de ZimFirst , laissent la décision à l’exécutif de leur parti (NewsDay 31 août 2018). La même source cite la déclaration suivante faite par un porte-parole : [traduction] « "[n]ous formons une seule unité dotée d’un seul chef depuis les élections" » (NewsDay 31 août 2018). Un autre article publié par NewsDay cite les propos suivants du porte-parole de Nelson Chamisa, le chef de l’Alliance MDC : [traduction] « "[i]l est important de souligner le fait que le nom du parti est MDC. Le MDC-T, l’Alliance MDC et les autres noms qui ont été utilisés par le passé n’étaient que des véhicules électoraux et ne correspondaient pas aux noms légaux du parti. Le parti auquel tout le monde s’intègre est le MDC" » (NewsDay 12 sept. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel sur le statut de l’Alliance MDC.

2. Dirigeants

Selon des sources, Nelson Chamisa est devenu le chef du MDC [Alliance (UE oct. 2018, 5)] après le décès de Morgan Tsvangirai en février 2018 (DW avec l’AP 16 févr. 2018; UE oct. 2018, 5). Des sources affirment que d’autres dirigeants du MDC[-T (New Zimbabwe 1ermars 2018)], Thokozani Khupe et Elias Mudzuri, ont fait campagne pour succéder à Nelson Chamisa (New Zimbabwe 1ermars 2018; DW avec l’AP 16 févr. 2018; EIU 2 mars 2018). D’après le site Internet du MDC, Thokozani Khupe a été renvoyée du parti le 23 mars 2018 (MDC s.d.a). Dans le rapport de la mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne, il est signalé que Thokozani Khupe dirige une faction qui utilise le nom et le symbole originaux du MDC-T (UE oct. 2018, 5).

Selon un rapport conjoint de l’Institut républicain international (International Republican Institute - IRI), un organisme sans but lucratif et non partisan voué à l’avancement de la démocratie (IRI s.d.), et de l’Institut démocratique national (National Democratic Institute - NDI), une ONG sans but lucratif et non partisane qui appuie les institutions et les pratiques démocratiques (NDI s.d.), il y a eu des contestations judiciaires devant les tribunaux concernant les droits sur le nom du MDC-T, mais aucun jugement n’a été rendu avant la date limite de présentation des candidatures pour les élections de 2018 (IRI et NDI oct. 2018, 27). La même source ajoute que la faction menée par Nelson Chamisa a inscrit ses candidats sous la bannière de l’Alliance MDC, tandis que la faction dirigée par Thokozani Khupe a inscrit ses candidats sous la bannière du MDC-T (IRI et NDI oct. 2018, 27).

D’après des sources, le 8 mai 2019, la Haute Cour du Zimbabwe a statué que la succession de Nelson Chamisa à Morgan Tsvangirai était [traduction] « illégitime » et a ordonné au MDC de tenir un congrès électoral (Reuters 8 mai 2019; TimesLIVE 8 mai 2019). Selon un article publié par TimesLIVE, un site d’actualités de l’Afrique du Sud, le jugement de la Haute Cour précisait que le MDC devait tenir ce congrès en se donnant pour cadre la structure du parti en 2014, ce qui aurait eu pour effet d’exclure la candidature de Nelson Chamisa; toutefois, un haut dirigeant du MDC a déclaré que le MDC avait l’intention d’interjeter appel du jugement et que [traduction] « le parti poursuivrait ses activités sans interruption », y compris le congrès électoral prévu du 24 au 26 mai, où Nelson Chamisa faisait campagne sans opposition au poste de chef du parti (TimesLIVE 8 mai 2019).

Diverses sources font état des résultats suivants aux élections tenues au congrès du MDC en mai 2019 :

  • Nelson Chamisa, président;
  • Welshman Ncube, Tendai Biti et Lynette Kore [Lynette Karenyi (MDC s.d.b)], vice-présidents;
  • Charlton Hwende, secrétaire général;
  • David Coltart, trésorier général;
  • Thabitha Khumalo, directrice;
  • Job Sikhala, vice-directeur;
  • Vimbai Tsvangirai, secrétaire générale de l’Assemblée des femmes (TimesLIVE 27 mai 2019; ZW News 27 mai 2019).

3. Structure du parti

Selon le site Internet du MDC, le Conseil national est [traduction] « l’instance décisionnelle suprême du parti entre les congrès » (MDC s.d.a). Dans un article publié par l’Agence panafricaine de presse (Panapress ), une agence de presse du Sénégal, on peut lire que le cinquième congrès électoral du MDC, tenu du 24 au 26 mai 2019, a permis d’élire les dirigeants du parti pour les cinq prochaines années (Panapress 28 avr. 2019). La même source signale que les membres du MDC ont tenu des congrès électoraux provinciaux distincts pour proposer des candidats à la direction du parti (Panapress 28 avr. 2019). Des sources affirment que, en mars 2019, le MDC a réduit le nombre de ses [traduction] « provinces administratives » au Zimbabwe (NewsDay 16 mars 2019) ou le nombre de ses [traduction] « exécutifs provinciaux » (Daily News 5 mars 2019), qui est passé de 12 à 10, ce qui correspond aux 10 provinces du Zimbabwe (NewsDay 16 mars 2019; Daily News5 mars 2019). Des sources affirment que les sections du MDC aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud sont aussi considérées comme des [traduction] « provinces » du MDC (ZimLive.com 11 avr. 2019; Panapress 28 avr. 2019), si bien que le MDC compte un total de 13 [traduction] « provinces administratives » (ZimLive.com 11 avr. 2019). D’après Panapress , les sections du MDC aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud ont aussi tenu des congrès électoraux provinciaux pour proposer des candidats à la direction du MDC en vue du congrès de mai 2019; Nelson Chamisa a été proposé comme chef du parti par les 13 [traduction] « provinces » (Panapress 28 avr. 2019). Pour des renseignements additionnels sur les sections du MDC et les activités du MDC à l’extérieur du Zimbabwe, consulter la demande à la réponse d’information ZWE105171 de mai 2015. Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements sur la structure du MDC.

4. Carte de membre

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur la carte de membre du MDC.

5. Relations avec d’autres partis politiques

Des sources ont signalé de violents affrontements entre les partisans de Nelson Chamisa et de Thokozani Khupe (AP 19 mars 2018; Human Rights Watch 6 mars 2018). D’après Human Rights Watch , Thokozani Khupe a été agressée par des membres de l’aile jeunesse du MDC, notamment des membres d’un [traduction] « groupe de jeunes en uniforme s’apparentant à une milice, appelé "Avant-garde" (Vanguard ), aux funérailles de Morgan Tsvangirai le 20 février 2018, et à nouveau en août 2018 (Human Rights Watch 6 mars 2018). Bulawayo24, un site d’information en ligne à Bulawayo, signale que [traduction] « Nelson Chamisa nie être à l’origine de la violence, mais reconnaît qu’un groupe paramilitaire au sein du parti, connu sous le nom d’Avant-garde », est responsable de certaines attaques, dont celle contre le bureau de Thokozani Khupe à Bulawayo (Bulawayo24 5 mars 2018).

D’après le rapport conjoint de l’IRI et du NDI, l’Alliance MDC a pris part à l’intimidation de femmes candidates sur les médias sociaux pendant les élections de 2018; entre autres, une candidate [traduction] « a subi de la violence verbale et de l’intimidation » après avoir quitté l’Alliance MDC pour faire campagne à titre de candidate indépendante (IRI et NDI oct. 2018, 40). De même, dans le rapport de la MOE de l’UE, on peut lire que [traduction] « [l]es propos haineux » sont plus fréquents sur les plateformes de médias sociaux, particulièrement à l’endroit des femmes qui ont quitté l’Alliance MDC pour se joindre à la faction dirigée par Thokozani Khupe (UE oct. 2018, 30).

6. Élections de 2018

Des sources signalent que les élections de juillet 2018 étaient les premières depuis que l’ancien président Robert Mugabe avait été chassé du pouvoir après un règne de 37 ans (UE oct. 2018, 1; Freedom House 30 janv. 2019; IRI et NDI oct. 2018, 7); il s’agissait d’élections présidentielles, parlementaires et locales, aussi désignées sous le nom d’élections harmonisées (UE oct. 2018, 1). Freedom House affirme que le MDC [traduction] « a généralement été en mesure de tenir des rassemblements de campagne préélectorale sans perturbations » (Freedom House 30 janv. 2019). De même, dans le rapport de la MOE de l’UE, on peut lire que [traduction] « [l]a campagne présidentielle s’est déroulée dans un esprit de forte concurrence, les deux candidats principaux, le président Emmerson Mnangagwa de la ZANU-PF et Nelson Chamisa de l’Alliance MDC, tenant des rassemblements de grande envergure dans les 10 provinces » (UE oct. 2018, 19).

Selon des sources, Emmerson Mnangagwa a remporté l’élection présidentielle avec 50,8 p. 100 des voix, tandis que Nelson Chamisa a obtenu 44,3 p. 100 des voix (Freedom House 30 janv. 2019; UE oct. 2018, 35; IRI et NDI oct. 2018, 44). Des sources affirment que l’Alliance MDC a remporté 87 sièges à l’Assemblée nationale, tandis que la ZANU-PF a obtenu 180 des 270 sièges, ou deux tiers du total (UE oct. 2018, 36; IRI et NDI oct. 2018, 45-46). Dans le rapport conjoint de l’IRI et du NDI, on peut lire que l’Alliance MDC a remporté le pouvoir dans 26 administrations locales, tandis que la ZANU-PF est sortie vainqueur dans 60 entités locales (IRI et NDI oct. 2018, 47). Selon des sources, l’Alliance MDC a déposé et perdu une contestation judiciaire visant les résultats de l’élection présidentielle (UE oct. 2018, 43-44; BBC 24 août 2018; IRI et NDI oct. 2018, 11); de plus, la ZANU-PF et l’Alliance MDC ont toutes les deux présenté des requêtes visant à contester les résultats de diverses élections parlementaires (IRI et NDI oct. 2018, 11).

7. Traitement réservé aux membres du MDC par les autorités

Des sources affirment que des soldats ont ouvert le feu sur des manifestants de l’opposition [du MDC (The Guardian 4 août 2018) ou de l’Alliance MDC (UE oct. 2018, 38)] le 1eraoût 2018, faisant au moins six morts (UE oct. 2018, 38; The Guardian 4 août 2018; ZHRC 10 janv. 2019, 41). Selon le Guardian , 18 personnes au quartier général de l’Alliance MDC ont été arrêtées le 2 août 2018 au motif qu’elles étaient [traduction] « soupçonnées d’avoir encouragé ou organisé des actes de violence politique » (The Guardian 4 août 2018). De même, dans le rapport de la MOE de l’UE, on peut lire que, le 2 août 2018, la police [traduction] « a pris d’assaut » le quartier général de l’Alliance MDC et arrêté 27 personnes pour « "incitation à la violence" » et « "possession d’armes dangereuses" », puis les a libérées sous caution le 7 août 2018 (UE oct. 2018, 39). D’après un article de New Zimbabwe, un ancien dirigeant de l’aile jeunesse de la ZANU-PF et 26 autres personnes, dont la plupart se disaient des partisans du MDC, ont été arrêtés en [août] 2018 au quartier général de l’Alliance MDC et libérés en mars 2019 après que leur procès eut été reporté à plusieurs reprises (New Zimbabwe 27 mars 2019). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

Human Rights Watch fait état de [traduction] « nombreux cas d’agressions et de harcèlement commis par des soldats dans plusieurs des banlieues surpeuplées de Harare, dont Chitungwiza, Seke, Dzivarasekwa, Glen Norah, Glen View, Kuwadzana et Highfields », où l’Alliance MDC a remporté la majorité des sièges, au début d’août 2018 (Human Rights Watch 7 août 2018). Selon le Guardian , des militants du MDC à Chitungwiza, une ville située à 30 kilomètres de Harare, affirment que des soldats [traduction] « "sont venus en deux vagues. En premier, ils bousculaient les gens et les frappaient avec des barres et des sjamboks[fouets de cuir]. Par la suite, ils avaient une sorte de liste et allaient de porte en porte à la recherche d’individus" » (The Guardian 4 août 2018, entre crochets dans le texte original). De même, le Forum des ONG des droits de la personne du Zimbabwe (Zimbabwe Human Rights NGO Forum - Forum), une coalition de 22 ONG de défense des droits de la personne au Zimbabwe (The Forum s.d.), a été informé que deux groupes de soldats parcouraient [traduction] « les banlieues surpeuplées »; le premier groupe « tabassait des gens au hasard » et le deuxième groupe « avait une liste de noms de partisans de l’opposition qu’il pourchassait […] [et] allait de porte à porte pour les tabasser » (The Forum 15 août 2018, 4-5).

D’après Human Rights Watch , des témoins ont affirmé avoir vu des partisans de la ZANU-PF à Muzarabani South, à Chivhu et à Marondera qui [traduction] « scandaient des chants de guerre et menaçaient de représailles tous les militants de l’opposition » devant les maisons de partisans et d’agents électoraux de l’Alliance MDC (Human Rights Watch 7 août 2018). Le Forum estime qu’il y a eu 27 infractions, à la lumière des plaintes de [traduction] « harcèlement et d’intimidation commis par des militaires » en août 2018, notamment à Chitungwiza, à Kuwadzana, à Highfield, à Dzivarasekwa et à Mbare; la plupart des plaintes provenaient de [traduction] « partisans de l’opposition et d’agents de scrutin », y compris d’un agent de scrutin de l’Alliance MDC dans la circonscription de Hurungwe West qui a été « harcelé » par des partisans de la ZANU-PF (The Forum 15 août 2018, 5).

Selon Human Rights Watch , six [traduction] « hommes masqués » sont entrés par effraction chez une dirigeante de l’aile jeunesse de l’Alliance MDC, ont pointé une carabine vers elle et « [u]n des hommes lui a donné des gifles et des coups de pied »; les malfaiteurs ont aussi enlevé deux hommes qui habitaient dans la même maison, puis « les ont battus et leur ont donné des coups de pied pendant une heure » avant de les relâcher (Human Rights Watch 7 août 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Le Forum a reçu des renseignements se rapportant à 16 cas d’enlèvements et d’arrestations de partisans de l’opposition, dont un agent de scrutin de l’Alliance MDC qui a été enlevé le 7 août 2018 à Marondera, [traduction] « torturé et dénudé par [quatre] agresseurs », puis retrouvé à Goromonzi le lendemain (The Forum 15 août 2018, 5). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Le Projet de paix pour le Zimbabwe (Zimbabwe Peace Project - ZPP), une coalition d’organisations de défense des droits de la personne et d’organisations confessionnelles au Zimbabwe, fait état de cas où des partisans de l’opposition se sont vu refuser [traduction] « de l’aide alimentaire et des intrants agricoles financés par le gouvernement », et cite l’exemple d’agents de scrutin de l’Alliance MDC à Guruve à qui on a refusé de remettre « des intrants agricoles » (ZPP août 2018, 2, 3-4). La Commission des droits de la personne du Zimbabwe (Zimbabwe Human Rights Commission - ZHRC), une commission indépendante dont les membres sont nommés par l’État, déclare avoir reçu 10 plaintes contre la [traduction] « distribution partisane de l’aide alimentaire et des intrants présidentiels, d’une manière injustement discriminatoire à l’endroit des personnes connues comme étant des membres des partis d’opposition » (ZHRC 10 janv. 2019, 7, 43).

Selon un article paru en août 2018 dans le Herald , un journal du Zimbabwe appartenant à l’État (BBC 21 nov. 2017), neuf hauts responsables de l’Alliance MDC, y compris Tendai Biti [1], étaient recherchés pour [traduction] « "[a]voir pris part à un rassemblement visant à inciter la violence publique, des manquements à l’ordre public ou le sectarisme" » (The Herald 7 août 2018). Des sources signalent que Tendai Biti a demandé l’asile en Zambie, mais a été renvoyé au Zimbabwe, où il a été accusé, puis libéré sous caution (BBC 9 août 2018; IRI et NDI oct. 2018, 49). Le président Mnangagwa a annoncé sur Twitter que son [traduction] « intervention » avait mené à la libération de Tendai Biti, mais les accusations n’ont pas été retirées (BBC 9 août 2018; Freedom House 30 janv. 2019). Des sources affirment que Tendai Biti a été déclaré coupable et condamné à une amende de 200 $ en février 2019 pour avoir annoncé [traduction] « fausse[ment] » que le candidat du MDC Nelson Chamisa avait remporté l’élection présidentielle (Reuters 18 févr. 2019; AP 18 févr. 2019).

Des sources affirment que le président Mnangagwa a établi une commission d’enquête sur les événements survenus [le 1er] août 2018 [à Harare (Freedom House 30 janv. 2019)], qui ont provoqué la mort de six personnes aux mains des autorités (Amnesty International 8 févr. 2019, 18; Freedom House 30 janv. 2019; VOA 19 déc. 2018). La commission d’enquête a publié les conclusions suivantes :

[traduction]

  1. les manifestations, qui ont dégénéré en émeute, causé des dommages matériels considérables et entraîné de nombreuses blessures, avaient été encouragées, planifiées et organisées soigneusement par l’Alliance MDC;
  2. les circonstances particulières qui régnaient ce jour-là ont justifié le déploiement de forces militaires pour aider la police à contenir les émeutes;
  3. six (6) personnes sont mortes et trente-cinq (35) personnes ont été blessées à la suite des interventions des militaires et des policiers (Commission of Inquiry 1erdéc. 2018, vi-vii).

La commission d’enquête a recommandé que [traduction] « [l]es membres particuliers des forces militaires et policières qui ont commis des infractions disciplinaires et manqué à leurs devoirs professionnels le 1eraoût 2018 soient identifiés le plus rapidement possible en vue de la tenue d’enquêtes internes et de la prise de sanctions appropriées » (Commission of Inquiry 1erdéc. 2018, 54). Selon Amnesty International, en date de février 2019, aucune enquête n’avait été menée [traduction] « pour contraindre les présumés malfaiteurs à répondre de leurs actes » (Amnesty International 8 févr. 2019, 18). VOA signale que le MDC a nié avoir joué un rôle dans l’incitation à la violence et a qualifié l’enquête de [traduction] « camouflage visant à protéger les vrais coupables » (VOA 19 déc. 2018).

7.1 Grève générale de janvier 2019

Selon un rapport d’Amnesty International, le Congrès des syndicats du Zimbabwe (Zimbabwe Congress of Trade Unions - ZCTU) a lancé un appel à une grève générale de trois jours, du 14 au 16 janvier 2019, en réponse à la hausse du prix du carburant de 150 p. 100 annoncée par le président Mnangagwa (Amnesty International 8 févr. 2019, 8). La même source ajoute que des policiers, des soldats et d’autres agents de l’État ont été déployés dans diverses régions du Zimbabwe, y compris à Bulawayo et à Harare (Amnesty International 8 févr. 2019, 9). D’après un rapport de la ZHRC, des membres en uniforme de l’armée et de la police du Zimbabwe [traduction] « pratiquaient la torture de façon systématique » et, « dans certains cas, il a été observé que les personnes associées au [MDC] étaient ciblées personnellement » (ZHRC 28 janv. 2019). Selon Amnesty International, un homme qui quittait le bureau d’un député du MDC à Chinhoyi s’est fait battre à coups de [traduction] « barres de fer et [de] bâtons » par des hommes qui portaient des uniformes militaires (Amnesty International 8 févr. 2019, 12). De plus, Amnesty International signale que trois députés de l’Alliance MDC ont été arrêtés pour [traduction] « incitation à la violence publique » et se sont vu refuser la libération sous caution le 17 janvier 2019, et que 12 autres députés du MDC ont été arrêtés le 21 janvier 2019 (Amnesty International 8 févr. 2019, 17). Au cours d’une entrevue avec NewsDay le 22 janvier 2019, le whip en chef du MDC a déclaré que six députés du MDC avaient été arrêtés et que plusieurs autres membres de l’assemblée législative se cachaient (NewsDay 22 janv. 2019).

Diverses sources signalent que le MDC a refusé une invitation au [traduction] « dialogue » lancée par le président Mnangagwa en vue de résoudre la « crise » économique [et politique (Reuters 6 févr. 2019)] du pays (Reuters 6 févr. 2019; ANA 8 févr. 2019). Selon des sources, le MDC a déclaré que [traduction] « "le processus de dialogue doit être lancé par un médiateur indépendant" » (Reuters 6 févr. 2019) ou [traduction] « facilité par un bureau d’arbitrage indépendant » (ANA 8 févr. 2019).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Note

[1] Les huit autres sont Morgan Komichi, Happymore Chidziva, Jim Kunaka, Paddington Japajapa, Mafaiti Mubaiwa, Jeff Tafadzwa Chaitezvi, Lovejoy Chitengu et Chamunorwa Madya (The Herald7 août 2018).

Références

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Autres sources consultées

Sources orales :Movement for Democratic Change; Zimbabwe Human Rights Association; Zimbabwe Lawyers for Human Rights .

Sites Internet, y compris :263 Chat; African Arguments ; Bertelsmann Stiftung – Bertelsmann Stiftung's Transformation Index; Cite; Daily Maverick ; ecoi.net; États-Unis – Department of State; Factiva; International Crisis Group; Mail and Guardian ; Nations Unies – Refworld; Southern Eye; The Standard ; Union africaine – Election Observation Mission; Zimbabwe Situation .

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