Bahamas: The Zoe Pound gang, including activities, areas of operation, key members and state response (2013-September 2018) [BHS106154.E]

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Contexte

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur le gang Zoe Pound aux Bahamas.

Selon un rapport rédigé pour la Banque interaméricaine de développement (BID) sur la criminalité et la violence aux Bahamas, [traduction] « les gangs sont un phénomène relativement nouveau en pleine évolution aux Bahamas » (Sutton juin 2016, 7). La même source précise que, [traduction] « selon le ministère de la Sécurité nationale [des Bahamas], environ 18 gangs ont été identifiés comme actifs aux Bahamas. Leur taille, leur structure, leur nombre d’adhérents varient, tout comme la mesure dans laquelle ils se livrent à des activités illégales » (Sutton juin 2016, 7).

D’après des sources, le gang Zoe Pound a été fondé à Miami par des immigrants haïtiens (É.-U. 2011, 21; The History Channel 4 déc. 2008) en 1990 (The History Channel 4 déc. 2008). Des sources mentionnent que le gang Zoe Pound est l’un des gangs les plus craints en Floride (Le Journal de Montréal 30 août 2012) ou à Miami (Local 10 News 19 mai 2014).

Des sources expliquent que « Zoe » signifie [traduction] « os » en créole (The History Channel 4 déc. 2008; Young et Bailey 2010, 169). Dans « All Hell Breaks Loose », un épisode de la série documentaire Gangland diffusé sur la chaîne History, « pound » est l’acronyme de « Power Of the Unified Negroes in Divinity » [pouvoir des Noirs unifiés dans la divinité] (The History Channel 4 déc. 2008). Selon le quotidien Le Journal de Montréal, le drapeau haïtien est un symbole visible du gang Zoe Pound (Le Journal de Montréal 30 août 2012). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Il est précisé dans l’épisode « All Hell Breaks Loose » que le gang Zoe Pound est un gang opaque qui garde ses activités secrètes (The History Channel 4 déc. 2008). La même source mentionne que, d’après les autorités à Miami, [traduction] « le gang utilise des codes secrets pour cacher ses activités illégales » (The History Channel 4 déc. 2008). Un détective du service de police de Miami-Dade, interviewé durant l’épisode « All Hell Breaks Loose », a affirmé que [traduction] « “si [les membres du gang Zoe Pound] sentent qu’ils font l’objet d’une enquête ou qu'ils sont observés, ils changent leurs noms” » (The History Channel 4 déc. 2008). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Selon le site Internet de la chaîne de télévision de Miami Local 10 News, le gang Zoe Pound entretient des liens avec le groupe Black Mafia Family à Atlanta et est un rival du gang MS-13 (Local 10 News 19 mai 2014). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

2. Activités

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur les activités du gang Zoe Pound aux Bahamas. Local 10 News cite des détectives de Miami-Dade qui ont décrit le gang Zoe Pound comme étant [traduction] « organisé » (Local 10 News 19 mai 2014). Selon des sources, le gang Zoe Pound s’est livré aux activités suivantes :

  • trafic de drogue (É.-U. 2011, 21; The History Channel 4 déc. 2008);
  • vol (É.-U. 2011, 21);
  • criminalité violente (É.-U. 2011, 21);
  • piratage de navires (The History Channel 4 déc. 2008);
  • torture (The History Channel 4 déc. 2008);
  • cambriolages à domicile ciblés (The History Channel 4 déc. 2008);
  • fusillades au volant (The History Channel 4 déc. 2008);
  • meurtre (The History Channel 4 déc. 2008).

Il est expliqué dans l’épisode « All Hell Breaks Loose » que, suivant la culture du secret du gang Zoe Pound, les nouveaux membres ne sont pas roués de coups en guise de tradition d’initiation (The History Channel 4 déc. 2008). La même source signale que les membres du gang Zoe Pound ne sont pas tenus de se faire tatouer (The History Channel 4 déc. 2008). Cependant, d’après Le Journal de Montréal, les membres du gang Zoe Pound doivent se graver un Z sur l’épaule au moyen d’un couteau (Le Journal de Montréal 30 août 2012). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

3. Zones d’activités

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur les zones d’activités du gang Zoe Pound aux Bahamas.

Selon l’épisode « All Hell Breaks Loose », le gang Zoe Pound est actif au-delà de Miami (The History Channel 4 déc. 2008). Local 10 News cite des détectives de Miami-Dade, qui ont déclaré que le gang Zoe Pound [traduction] « continue de s’étendre tout le long de la côte Est et dans les Caraïbes » (Local 10 News 19 mai 2014). Des sources mentionnent que le gang Zoe Pound est présent aux endroits suivants :

  • la région frontalière nord des États-Unis (É.-U. 2013, 47);
  • New Providence (The Nassau Guardian 12 juin 2013).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un consultant indépendant dans le domaine des politiques sur la justice pénale dans les Caraïbes et doctorant au John Jay College of Criminal Justice de la City University of New York (CUNY) a affirmé que

[traduction]

les activités de gangs [aux Bahamas] et les incidents de criminalité et de violence sont essentiellement concentrés à New Providence (86 p. 100 des homicides de 2009 à 2013, par exemple). Selon des données de la police, les districts policiers affichant les plus hauts taux de criminalité et de violence sont ceux du Centre, du Nord-Est et du Sud-Est de New Providence (consultant indépendant 6 sept. 2018).

4. Principaux membres

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les principaux membres du gang Zoe Pound aux Bahamas.

Selon l’épisode « All Hell Breaks Loose », une personne utilisant l’alias Macazoe a été considérée comme l’un des dirigeants du gang Zoe Pound (The History Channel 4 déc. 2008). La même source précise que Blind, Kenny K et Redd Eyezz (tous des pseudonymes) auraient été d’autres membres importants (The History Channel 4 déc. 2008). Il ressort de la même source que la plupart des membres du gang n’admettraient pas d’emblée faire partie du gang Zoe Pound, mais affirmeraient plutôt faire partie [traduction] « [d’]un mouvement assurant la promotion de la fierté haïtienne » (The History Channel 4 déc. 2008).

5. Intervention de l’État

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur l’intervention de l’État relativement au gang Zoe Pound.

Le consultant indépendant a affirmé [traduction] « [qu']en règle générale, les actions de la police à l’endroit des gangs [aux Bahamas] sont ponctuelles et ne s’appuient sur aucune donnée ou pratique exemplaire, et [que les actions de la police] n’ont pas évalué les impacts ou démontré de résultats » (consultant indépendant 6 sept. 2018). Selon la même source,

[traduction]

[il] est plus probable que la police représente une menace pour les personnes touchées par la violence des gangs, plutôt qu’une source de protection. Dans les faits, de nombreuses victimes des gangs sont également membres de gangs, parents de membres de gang ou affiliées aux gangs. Même lorsqu’ils subissent de graves actes de violence, ce statut les rend moins susceptibles de chercher à obtenir une protection. Il est permis de penser que les politiques adoptées par la police pour contrer les activités des gangs - de même que les attitudes et les présomptions à l’endroit des personnes liées aux gangs - feraient en sorte de limiter ou d’interdire l’aide pour ces victimes. […]

Il est important de noter que dans les petits pays caribéens comme les Bahamas, lui-même un très petit pays caribéen, la réinstallation dans une autre partie de l’île ou du pays n’est pas un mécanisme de protection viable, même lorsqu’elle est renforcée par une protection policière. Dans une petite population interreliée où les agents responsables de l’application de la loi et les personnes se livrant à des activités criminelles peuvent être issus de la même communauté, et où les liens sociaux sont forts, il n’y a pas d’endroit assez éloigné ou distinct où une personne fuyant la violence des gangs (ou d’autres types de persécution) peut se mettre à l’abri aux Bahamas, y compris dans les autres îles. […]

Même à l’exception des institutions de l’État, il existe peu d’organisations travaillant auprès des personnes touchées par la criminalité (victimes ou auteurs), outre certaines organisations religieuses et ONG axées sur la violence familiale. Aucune ONG ne se consacre précisément à la dynamique de la violence perpétrée par les gangs (consultant indépendant 6 sept. 2018).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Références

Consultant indépendant. 6 septembre 2018. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

États-Unis (É.-U). [2013]. National Gang Intelligence Center. 2013 National Gang Report. [Date de consultation : 18 sept. 2018]

États-Unis (É.-U). [2011]. Federal Bureau of Investigation (FBI). « 2011 National Gang Threat Assessment ». [Date de consultation : 16 août 2018]

The History Channel. 4 décembre 2008. Gangland. « All Hell Breaks Loose ». S3E12.

Le Journal de Montréal. 30 août 2012. Éric Thibault. « Parrains floridiens? ». [Date de consultation : 17 sept. 2018]

Local 10 News. 19 mai 2014. « Crime Stoppers Helps to Catch Miami’s Little Haiti Zoe Pound Member ». [Date de consultation : 17 sept. 2018]

The Nassau Guardian. 12 juin 2013. Krystel Rolle. « Reid Calls for Urgent Action on Gangs ». [Date de consultation : 16 août 2018]

Sutton, Heather. Juin 2016. Crime and Violence in the Bahamas. IDB Series on Crime and Violence in the Caribbean. [Date de consultation : 17 sept. 2018]

Young, Maurice, et Peter Bailey. 2010. Magic City: Trials of a Native Son. New York: Gallery Books.

Autres sources consultées

Sources orales : Bahamas – haut-commissariat à Ottawa, Ministry of National Security, Royal Bahamas Police Force; Bahamas Red Cross Youth; Banque interaméricaine de développement; Canada – Centre de recherches pour le développement international; Crime Stoppers Bahamas; États-Unis – Federal Bureau of Investigation; The Hope Center; Nations Unies – Office contre la drogue et le crime; Organisation des États américains – Inter-American Network for the Prevention of Violence and Crime; Pan American Development Foundation; Sant La; Tribune242; universitaires dont la spécialisation porte sur les activités de gangs dans les Caraïbes; Youth Against Violence.

Sites Internet, y compris : Agencia EFE; Agence France-Presse; Al Jazeera; The Bahama Journal; Bahamas – haut-commissariat à Ottawa, Ministry of National Security, Royal Bahamas Police Force; BBC; CNN; Deutsche Welle; ecoi.net; France 24; The Freeport News; The Globe and Mail; The Guardian; Haiti Press Network; The Haitian Times; InSight Crime; Jane’s Intelligence Review; Miami Herald; Le Monde; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Office contre la drogue et le crime, Refworld; The New York Times; The Punch; Tribune242.

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