Somalie : information sur le clan Darood [Darod, Daarood], y compris sur ses caractéristiques distinctives, les endroits où il est établi, ses activités et sa position dans la hiérarchie des clans; le traitement qui lui est réservé par les autorités et les autres clans, y compris le clan Hawiye; la possibilité pour ses membres de vivre à Mogadiscio (2016-mars 2018) [SOM106070.EF]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Le clan Darood

Selon des sources, le clan Darood est l'un des quatre principaux clans en Somalie (Australie 13 juin 2017, paragr. 2.5; Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 11). D’après des sources, il fait partie des clans pastoraux nomades [traduction] « nobles » (Solomon 2015, 41; UE août 2014, 43; Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 11). Des sources précisent que le clan Darood est le plus important en nombre en Somalie (Escalona Carrillo 2011, 383; Ambroso mars 2002, 9). D’après un article de 2002 rédigé par Guido Ambroso, alors qu'il était un agent de rapatriement sur le terrain du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les Darood sont [traduction] « la famille-clan la plus dispersée sur le plan territorial » (Ambroso mars 2002, 9).

1.1 Sous-clans

Des sources affirment que les principaux sous-clans des Darood sont les Ogaden, les Marehan [Marreexaan, Marrahan] et les Harti (Hoehne 2015, 20; UE août 2014, 43; Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 12). Un rapport sur la situation dans le sud et le centre de la Somalie publié en 2014 par le Bureau européen d’appui en matière d’asile (European Asylum Support Office - EASO) contient l’information suivante :

[traduction]

Les Harti sont une fédération de trois clans : les Majerteen [Majeerteen, Majertein, Majertin] forment le clan principal au Puntland; les Dulbahante [Dhulbahante] et les Qarsangeli [Warsangeli] habitent les régions frontalières contestées entre le Puntland et le Somaliland. Les Ogaden sont le clan somalien le plus important en Éthiopie, mais ils exercent aussi une grande influence dans les deux régions du Jubba, tandis que les Marehan sont présents dans le sud et le centre de la Somalie (UE août 2014, 43).

Dans un livre intitulé Between Somaliland and Puntland: Marginalization, Militarization and Conflicting Political Visions, l’auteur Markus Hoehne [Höhne], un chargé d’enseignement (professeur) à l’Institut d’anthropologie de Leipzig dont les recherches portent principalement sur la Somalie, notamment sur les dynamiques identitaires et conflictuelles (Leipzig University s.d.), signale que les sous-sous-clans des Harti incluent les Majerteen, les Dulbahante, les Qarsangeli, les Dashiishe, les Liibaan Geshe, les Kasikqabe, les Geesaguule et les Tinle (Hoehne 2015, 20). Selon l’article de Guido Ambroso sur les clans somaliens, les clans majeurs des Harti sont [traduction] « les Majertein, les Dulbahante et les Warsangeli » (Ambroso 2002, 10).

Pour de l’information sur le sous-clan Ogaden de la famille-clan Darood, ainsi que sur les caractéristiques distinctives des clans majeurs tels que le clan Darood, veuillez consulter la section 2 de la réponse à la demande d’information SOM106011 publiée en novembre 2017.

1.2 Conflit à l’intérieur du clan

D’après un livre sur le terrorisme et l’insurrection en Afrique rédigé par Hussein Solomon, professeur principal au Département de sciences politiques de l’Université de Free State en Afrique du Sud et chercheur à l’Institut de la sécurité, de la gouvernance et du leadership en Afrique (Security Institute for Governance and Leadership in Africa), dont les recherches portent notamment sur les conflits et la résolution des conflits en Afrique (Stellenbosch University s.d.), [traduction] « [l]es conflits à l’intérieur des clans sont aussi courants que les conflits entre les clans, étant donné que le modèle de lignage segmentaire divise les Somaliens en sous-clans et en sous-sous-clans » (Solomon 2015, 41). Dans un rapport de 2015, le Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée du Comité des sanctions concernant la Somalie et l’Érythrée du Conseil de sécurité des Nations Unies affirme que, [version française des Nations Unies] « [d]ans le Puntland, les affrontements sporadiques entre membres du clan Majertin (Hari/Darod) pour des terres (pastorales et urbaines) se sont poursuivis » (Nations Unies 19 oct. 2015, paragr. 31). Le projet Armed Conflict Location & Event Data (ACLED) [1] que les incidents suivants sont survenus dans le contexte de conflits à l’intérieur du clan :

  • 19 décembre 2017 : [traduction] « Deux groupes claniques non identifiés (identifiés par la suite comme étant des Darood-Dhulbahante et des Majeerteen-Omar Mahmud) s’affrontent à Burtinle le 19 décembre. On fait état de 14 morts. On croit que l’affrontement est lié à un différend frontalier » (ACLED [2018], événement 536 691).
  • 23 décembre 2017 (signalé par des sources locales et Universal TV) :

[traduction]

Au moins 14 personnes ont été tuées et 50 autres ont subi des blessures en raison de la reprise des affrontements entre deux clans dans des villages des régions de Mudug, de Sool et de Nugal. L’identité des combattants et les lieux des affrontements ne sont pas connus. L’accès à des points d’eau et à des pâturages est à l’origine de ces affrontements. Une seconde source soutient que les combattants étaient des miliciens des clans Darood-Dhulbahante et M-Omar Mahmud, et que leurs affrontements auraient fait 15 morts. La seconde source a aussi soutenu que les événements étaient survenus le 24 (ACLED [2018], événement 536 689).

2. Endroits où le clan est établi

Selon un article publié en 2017 par le Washington Post, le clan Darood [traduction] « habite majoritairement dans le nord de la Somalie » (The Washington Post 8 févr. 2017). D’après un rapport de 2009 sur les clans somaliens, préparé conjointement par la Croix-Rouge autrichienne et l'Austrian Centre for Country of Origin & Asylum Research and Documentation (ACCORD), les territoires habités par les Darood comprennent le nord et le centre-sud de la Somalie (Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 12). Des sources signalent que les Darood habitent aussi à l’extérieur de la Somalie, notamment dans des régions de l’Éthiopie et du Kenya (Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 12; Ambroso 2002, 9).

Selon le livre de Markus Hoehne, la majorité de la population de l’État somalien du Puntland, [traduction] « créé en 1998 à titre d’administration régionale autonome », est Harti (Hoehne 2015, 56). D’après le rapport préparé en 2009 par la Croix-Rouge autrichienne et ACCORD, [traduction] « [l]e Puntland recoupe presque entièrement le territoire de la famille-clan Majerteen », un sous-groupe des Harti (Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 12). Dans un rapport de 2011 d’Interpeace [2] et du Puntland Development Research Center (PDRC) [3], on peut lire que le territoire du Puntland a été défini [traduction] « en fonction de la lignée du clan Harti » et que « les groupes minoritaires non Darood n’y sont pas représentés » (Interpeace et PDRC 26 juill. 2011, 54).

3. Relations avec les autorités et Al Chabaab

Le ministère des Affaires étrangères de l’Australie fournit les renseignements suivants :

[traduction]

Le Parlement fédéral est composé d’une chambre basse, la Chambre du peuple, et de la Chambre haute. La Chambre du peuple compte 275 sièges qui sont répartis entre les États membres fédéraux, conformément à la formule de partage du pouvoir 4,5, suivant laquelle la représentation est répartie proportionnellement entre les quatre clans majoritaires, soit les Hawiye, les Dir, les Darod et les Rahanweyn, tandis que le 0,5 correspond à la représentation collective des clans minoritaires (y compris les Bantu) (Australie 13 juin 2017, paragr. 2.18).

De même, selon le rapport de 2009 publié par la Croix-Rouge autrichienne et ACCORD, en 2000, le Gouvernement fédéral de transition (GFT) a établi

[traduction]

la « formule 4,5 », qui vise à assurer que chacun des quatre principaux clans (soit les Hawiye, les Darood, les Dir et les Rahanweyn) sont représentés également au sein du gouvernement. La part restante de « 0,5 » vise à tenir compte de tous les autres groupes qui ne font pas partie des clans principaux, c’est-à-dire les minorités, les femmes, la société civile et d’autres groupes (Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15. déc. 2009, 11).

D’après des sources, le président de la Somalie, Mohamed Abdullahi Mohamed [Farmajo], élu en février 2017, est Darood (Australie 13 juin 2017, paragr. 2.21; Al Jazeera 23 févr. 2017; The Washington Post 8 févr. 2017) et est issu d’un important sous-clan Darood (Australie 13 juin 2017, paragr. 2.21). Selon l’Associated Press (AP), Mohamed Abdullahi Mohamed a obtenu 184 voix, tandis que Hassan Sheikh, le président sortant qui a terminé en deuxième position, a recueilli 97 voix (AP 8 févr. 2017). La même source ajoute que les personnes qui votaient étaient [traduction] « les 275 députés de la chambre basse (assemblée législative) et 54 sénateurs », qui avaient eux-mêmes été « choisis par le puissant et complexe réseau de clans au pays » (AP 8 févr. 2017). Selon des sources, le premier ministre, Hassan Ali Khaire, nommé en 2017, est issu du clan Hawiye (Australie 13 juin 2017, paragr. 2.21; Al Jazeera 23 févr. 2017).

Selon le rapport de 2014 de l’EASO qui cite un rapport de Lifos, l’Office suédois des migrations, qui cite à son tour une organisation internationale, la majorité du sous-clan des Marehan des Darood fait partie des groupes reconnus comme étant favorables à Al Chabaab, tandis que les Ogaden sont divisés à parts égales en ce qui concerne Al Chabaab (UE août 2014, 91). Toutefois, dans un article sur les capacités d’Al Chabaab rédigé par Ken Menkhaus, un professeur de sciences politiques au Collège Davidson qui a publié plus de 50 articles et chapitres sur la Somalie et la Corne de l’Afrique (Menkhaus févr. 2014, 9), on peut lire que [traduction] « [d]es clans entiers », y compris les Ogaden, « ont rompu avec Al Chabaab et se sont mis le combattre » en 2008 (Menkhaus févr. 2014, 4). Pour plus d’information sur les Ogaden et le traitement qui leur est réservé par Al Chabaab, veuillez consulter la section 6 de la réponse à la demande d’information SOM106011 publiée en novembre 2017. D’après un rapport de 2014 sur les problèmes en matière de sécurité et de protection à Mogadiscio et dans le centre-sud de la Somalie, publié conjointement par Landinfo, [traduction] « un organisme indépendant au sein des Services d’immigration de la Norvège » (Norvège s.d.), et par le Service danois de l’immigration, citant [traduction] « [u]ne ONG internationale », « quand Al Chabaab s’empare d’une région[,] les aînés feront semblant de lui accorder leur appui » (Norvège et Danemark mars 2014, 30).

Le projet ACLED signale les incidents suivants au Jubaland :

  • le 27 janvier 2016 :
    [traduction] 
    [l]es forces du renseignement du Jubaland ont ouvert le feu sur un poète du sous-clan Darood-Ogaden dans le quartier Aargo-Fanoole de Kismaayo, le matin du 27-01, et l’ont blessé. Les forces auraient fait feu après que l’homme a ignoré une consigne d’arrêter, dans le cadre d’une opération de sécurité en cours. L’homme a été traité dans un hôpital local, puis évacué vers Mogadiscio (ACLED [2018], événement 538 446);
  • le 28 janvier 2016 : 
    [traduction]
    [l]es forces du renseignement du Jubaland ont ouvert le feu sur un homme appartenant au sous-clan Darood-Marehan à Somalistar (quartier de Calanley) à Kismaayo le 28-01, et l’ont blessé. L’homme tenait apparemment un pistolet noir en plastique et a tenté de fuir quand il a vu les forces qui venaient dans sa direction. Une balle perdue tirée durant cet incident aurait tué un agent du renseignement (Darood-Ogaden) et blessé une civile (Darood-Marehan) (ACLED [2018], événement 538 441).

4. Relations avec d’autres clans, y compris le clan Hawiye

Selon l’International Crisis Group, les Darood et les Hawiye sont [traduction] « des familles-clans rivales » (International Crisis Group 10 déc. 2015) [4].

D’après le rapport de 2015 du Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée, [version française des Nations Unies] « [a]u Moyen-Djouba, une région toujours majoritairement contrôlée par les Chabab, des conflits opposant les clans Dhoulbanta (Harti/Darod), Awliahan (Ogaden/Darod) et Cheikhal (Hawiye) ont éclaté au début de 2015 pour le contrôle de terres pastorales » (Nations Unies 19 oct. 2015, paragr. 32).

L’International Crisis Group signale que [traduction] « [l]es Darod (plus précisément le sous-clan Majerteen-Omar Mahmood) dominent la partie nord de Galkayo administrée par le Puntland, tandis que les Hawiye (plus précisément le sous-clan Habar Gidir-Sa’ad clan) dominent la partie sud, régie par [l’Administration provisoire de Galmudug (Galmudug Interim Administration - GIA)] » (International Crisis Group 10 déc. 2015). La même source ajoute que

[traduction]

[c]ependant, la GIA et le Puntland sont essentiellement le reflet des revendications territoriales de leurs clans dominants respectifs, les Hawiye-Habr Gedir et les Darod-Majerteen.

Les tensions entre le Puntland et la GIA se sont avivées de nouveau en septembre pendant les réunions de consultation sur les élections nationales de 2016 (International Crisis Group 10 déc. 2015).

Le rapport de 2015 du Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée contient l’information suivante :

[version française des Nations Unies]

Fin 2014, puis à nouveau début 2015, des tensions ont éclaté entre les sous-clans des Marihan (Darod) et des Habar Ghidir (Hawiye) dans et aux alentours de la ville de Saaxo, (sud de Modoug), près de la frontière éthiopienne (une région qui relève désormais théoriquement de l’administration régionale de transition de Galmodoug), pour des questions de propriétés foncières (Nations Unies 19 oct. 2015, paragr. 31).

D’après la même source, le Puntland

[traduction]

s’étend vers le sud jusqu’à la ville de Galkayco, dans le district de Galkayco de la région de Mudug. Dans cette ville, une ligne de démarcation claire sépare la partie nord dominée par les Majeerteen de la partie sud dominée par les Haber Gedir. Toutefois, l’étendue du territoire du Puntland à l’est et à l’ouest de Galkayco est mal délimitée et demeure un éventuel point chaud pouvant entraîner un conflit entre les deux familles-clans qui sont traditionnellement les plus puissantes de la Somalie, les Hawiye et les Darod (Nations Unies 19 oct. 2015, 55).

Selon un rapport de l’EASO de 2016 sur la situation en matière de sécurité en Somalie, [traduction] « [a]u Puntland, les conflits territoriaux ont mené à des affrontements entre les clans, qui ont été signalés à maintes reprises depuis l’automne de 2014 » (UE févr. 2016, 71). Par exemple, le même rapport fait référence aux observations d’une organisation internationale dont le siège est à Mogadiscio et qui possède [traduction] « une expertise dans le domaine de la sécurité », qui ont été citées dans un rapport de Lifos de 2015, selon lesquelles « le clan Sa'ad des Hawiye et le clan Omar Mohamoud des Darod-Majerteen se seraient affrontés à Xelo Jaare et à Landheere à la fin d’août 2015 » (UE févr. 2016, 71). Selon un rapport de 2017 du Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée, [version française des Nations Unies] « [l]e conflit qui touche Gaalkacyo tire son origine des tensions anciennes entre clans rivaux (principalement entre les Darod et les Majertin et entre les Hawiye et les Habar Ghidir) » (Nations Unies 2 nov. 2017, paragr. 46). La même source fournit les renseignements suivants :

[version française des Nations Unies]

Les deux phases de conflit ouvert, en 2015 et en 2016, ont opposé deux administrations lourdement armées (l’administration provisoire de Galmudug et le Puntland), aux côtés desquelles combattaient des milices claniques alliées et des éléments des Forces nationales de sécurité. L’échec des différentes négociations menées entre les deux camps a permis aux Chabab de jouer un rôle déstabilisateur, attisant le sentiment de méfiance qui animait les parties et contribuant directement au climat de violence (Nations Unies 2 nov. 2017, paragr. 47).

 

D’après les Country Reports on Human Rights Practices for 2016 publiés par le Département d’État des États-Unis, [traduction] « [l]e 5 septembre [2016], au moins 15 personnes ont été tuées et 40 ont été blessées lors d’affrontements entre le sous-clan Sacad des Hawiye et le sous-clan Omar Mahmoud des Darood, dans les zones rurales à l’est de la ville de Galkayo dans la région de Mudug » (É.-U. 3 mars 2017, 38).

Le projet ACLED fait état des incidents suivants de violence entre clans, auxquels ont pris part des groupes appartenant au clan Darood :

  • 3 mars 2016 : [traduction] « Quatre miliciens qui se seraient déclarés membres des milices des Barre Hiraale ont décapité un agriculteur de 50 ans qui appartenait au sous-clan Darood-Bartire, sur la rive est de la rivière Juba près de Yoontoy Yarey (25 km au nord-est de Kismaayo) » (ACLED [2018], événement 550 048).
  • 17 avril 2016 : 
    [traduction] 
    Des hommes armés du sous-clan Habar-Gidir - Sacaad auraient ouvert le feu sur deux hommes du sous-clan Darood - Leelkase près de Jeexdin (à 15 kilomètres à l’est de Galkacyo) le 17-04. Les hommes armés ont raté leur cible, mais ont tué plusieurs chèvres. Les agresseurs se sont enfuis (ACLED [2018], événement 549 898).
  • 27 avril 2016 :
    [traduction] 
    Deux gangs de jeunes rivaux des Dhulbahante et des Habar-Yunis se sont affrontés avec des matraques dans le quartier Kulmiye (Ceerigaabo) le 27-04. Cet affrontement serait lié au meurtre d’un homme appartenant aux Dhulbahante commis par un membre des Darood-Jibrahiil qui avait des liens de sang avec les Habar-Yunis. (Le lieu où cet événement est survenu n’est pas connu.) La police a arrêté cinq membres des deux groupes (ACLED [2018], événement 538 085).

5. Possibilité pour les membres de vivre à Mogadiscio

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur la possibilité pour les membres du clan Darood de vivre à Mogadiscio.

Selon le rapport publié par la Croix-Rouge autrichienne et ACCORD, [traduction] « les sous-clans Abgal et Habr Gedir [des Hawiye] sont prédominants à Mogadiscio » (Croix-Rouge autrichienne et ACCORD 15 déc. 2009, 12). Dans un rapport conjoint du Conseil danois pour les réfugiés (Danish Refugee Council - DRC), [traduction] « une organisation humanitaire, non gouvernementale et sans but lucratif » (DRC s.d.), et du Service danois de l’immigration, on peut lire ce qui suit :

[traduction]

Selon le directeur national en Somalie d’un organisme humanitaire, Mogadiscio est dominée par le clan Hawiye, mais il y a des quartiers qui sont dominés par d’autres clans majeurs, par exemple les Darood. La même source a expliqué que, si un membre du clan Darood devait sortir de son quartier, il se trouverait dans une situation délicate (DRC et Danemark mars 2017, 12).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le projet ACLED est [traduction] « un projet de collecte de données, d’analyse de conflits et de cartographie de crises » qui « consigne les dates, les acteurs, les types de violence, les lieux et les décès pour tous les événements de violence et manifestations à caractère politique qui sont signalés à l’échelle de l’Afrique, de l’Asie du Sud, de l’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient » (ACLED s.d.).

[2] Interpeace est [traduction] « un organisme international indépendant au service de la consolidation de la paix » et un « partenaire stratégique des Nations Unies », dont l’administration centrale est à Genève et qui a des bureaux en Côte d’Ivoire, en Belgique, au Guatemala, au Kenya, aux États-Unis et en Suède (Interpeace s.d.).

[3] Le Puntland Development Research Center (PDRC) a pour objectif de [traduction] « contribuer à la paix, à la sécurité humaine et au développement dans le cadre de la reconstruction et du développement du Puntland et d’autres régions de la Somalie »; le PDRC est « l’organisme qui a succédé à l’ancien Projet international de reconstruction des sociétés déchirées par la guerre [War-torn Societies Project International - WSPI]), qui a mené des activités dans le Puntland de 1997 à 1999. Le 30 octobre 1999, le Centre a été mis sur pied à titre d’organisation non gouvernementale locale (ONGL) » (PDRC s.d.).

[4] Dans son livre, Markus Hoehne affirme qu’une [traduction] « épuration clanique » a été effectuée « contre les Darood dans le sud du pays après la chute de Siyaad Barre » (Hoehne 2015, 56), qui a été président de la Somalie de 1969 à 1991 (Hoehne 2015, 165). De même, le rapport conjoint d’Interpeace et du PDRC de 2011 fait état de [traduction] « massacres de membres du clan Darood » en 1991, après « la prise de Mogadiscio par le Congrès somalien uni dominé par les Hawiye », et il signale l’existence d’un conflit durant cette période entre les clans Hawiye et Darood (Interpeace et PDRC 26 juill. 2011, 14-15).

Références

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Croix-Rouge autrichienne et Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation (Croix-Rouge autrichienne et ACCORD). 15 décembre 2009. Clans in Somalia: Report on a Lecture by Joakim Gundel, COI Workshop Vienna, 15 May 2009 (Revised Edition). [Date de consultation : 12 mars 2018]

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Escalona Carrillo, Norberto Carlos. 2011. « Somalia: Proceder de los actores internos, regionales e internacionales y su impacto sobre el conflicto en el periodo ». África Subsahariana: Sistema capitalista y relaciones internacionales. Edited by María Elena Álvarez Acosta. Buenos Aires: Consejo Latinoamericano de Ciencias Sociales (CLACSO). [Date de consultation : 12 mars 2018]

États-Unis (É.-U.). 3 mars 2017. Department of State. « Somalia ». Country Reports on Human Rights Practices for 2016. [Date de consultation : 12 mars 2018]

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International Crisis Group. 10 décembre 2015. Zakaria Yusuf et Abdul Khalif. « Galkayo and Somalia's Dangerous Faultlines ». [Date de consultation : 19 mars 2018]

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Menkhaus, Ken. Février 2014. « Al-Shabab's Capabilities Post-Westgate ». CTC Sentinel. Vol. 7, No 2. pp. 4-12. [Date de consultation : 26 mars 2018]

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Nations Unies. 19 octobre 2015. Conseil de sécurité. Letter Dated 9 October 2015 from the Chair of the Security Council Committee Pursuant to Resolutions 751 (1992) and 1907 (2009) Concerning Somalia and Eritrea Addressed to the President of the Security Council. (S/2015/801) [Date de consultation : 13 mars 2018]

Norvège. S.d. Landinfo. « Role and Mandate ». [Date de consultation : 5 avr. 2018]

Norvège et Danemark. Mars 2014. Landinfo et Danish Immigration ServiceUpdate on Security and Protection Issues in Mogadishu and South-Central Somalia. [Date de consultation : 5 avr. 2018]

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Solomon, Hussein. 2015. Terrorism and Counter-Terrorism in Africa: Fighting Insurgency from Al Shabaab, Ansar Dine and Boko Haram. Palgrave MacMillan.

Stellenbosch University. S.d. ​Security Institute for Governance and Leadership in Africa. « Research Fellow: Dr Hussein Solomon ». [Date de consultation : 14 mars 2018]

Union européenne (EU). Février 2016. European Asylum Support Office (EASO). Somalia Security Situation. [Date de consultation : 13 mars 2018]

Union européenne (EU). Août 2014. European Asylum Support Office (EASO). South and Central Somalia Country Overview. [Date de consultation : 13 mars 2018]

The Washington Post. 8 février 2017. Max Bearak et Kevin Sieff. « Expectations Run High for Somalia's New President ». [Date de consultation : 12 mars 2018]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Africa Confidential; Amnesty International; Assessment Capacities Network; BBC; The Cairo Review of Global Affairs; Chatham House; Civil Wars; ecoi.net; Ethnic and Racial Studies; Finlande – Finnish Immigration Service; Human Rights Watch; Jane's Country Daily Risk Report; Minority Rights Group International; Nations Unies – Conseil des droits de l’homme; Political Handbook of the World; Puntland Development Research Center; Radio Dalsan; Royaume-Uni – Home Office, House of Commons Library; Union africaine – Mission en Somalie.

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