Hungary: Jobbik Party [The Movement for a Better Hungary, Jobbik Magyarorszagert Mozgalom] and the Our Country Movement (Mi Hazánk Mozgalom), including impact on the government and paramilitary groups; relationship with the Roma community, including incidents of violence and discrimination; state response (2016-July 2018) [HUN106147.E]

Hongrie : information sur le parti Jobbik [le Mouvement pour une meilleure Hongrie, Jobbik Magyarorszagert Mozgalom] et le Mouvement Notre patrie (Mi Hazánk Mozgalom), y compris leur incidence sur le gouvernement et les groupes paramilitaires; leur relation avec la communauté rom, y compris les incidents de violence et de discrimination; l’intervention de l’État (2016-juillet 2018)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Selon des sources, le parti Jobbik est arrivé deuxième aux élections législatives hongroises tenues le 8 avril 2018, remportant 26 des 199 sièges, tandis que la coalition entre le Fidesz et le Parti chrétien-démocrate du peuple (KDNP) a obtenu 133 sièges (OSCE 27 juin 2018, 30; Politico 9 avr. 2018; FPRI 10 juill. 2018). Des sources signalent que, aux élections législatives précédentes [en 2014 (Politico 9 avr. 2018)], le Jobbik avait remporté 23 des 199 sièges (Politico 9 avr. 2018; FPRI 10 juill. 2018). D’après des sources, le chef du parti Jobbik, Gabor Vona, a démissionné après la défaite de son parti (Reuters 10 avr. 2018; Bloomberg 9 avr. 2018; MTI 10 avr. 2018), et a renoncé à son siège au parlement (Reuters 10 avr. 2018; MTI 10 avr. 2018).

2. Le parti Jobbik et son incidence sur le gouvernement

Selon des sources, le parti Jobbik, précédemment connu pour ses positions xénophobes et antisémites, s’est déplacé vers le centre de l'échiquier politique (FP 6 avr. 2018; Reuters 22 mars 2018). Dans Foreign Policy (FP), une revue américaine, on peut lire que le Jobbik, qui a fait ses premiers pas au début des années 2000, était [traduction] « un mouvement étudiant nationaliste radical » connu pour ses « propos extrémistes » sur les juifs et les Roms, a, depuis 2013 et tout au long de la campagne liée aux élections législatives de 2018 en Hongrie, délaissé ses positions antisémites pour se présenter comme étant [traduction] « "le parti du peuple" », une solution de rechange centriste au parti Fidesz de Viktor Orbán (FP 6 avr. 2018). Des sources affirment que le Jobbik propose de lutter contre les inégalités sociales en Hongrie et de réduire l’exode de travailleurs qui quittent la Hongrie pour aller ailleurs en Europe, et qu’il a dénoncé la corruption en Hongrie (FP 6 avr. 2018; Reuters 22 mars 2018). De plus, d’après la revue FP, le parti [traduction] « a assoupl[i] sa position » à l’égard de l’Union européenne (UE), en déclarant qu’il ne souhaite pas quitter l’UE, mais qu’il « appuie une collaboration avec l’UE en vue de la réformer de l’intérieur » (FP 6 avr. 2018). Sans fournir de précisions supplémentaires, Reuters ajoute que le Jobbik a [traduction] « progressivement » délaissé ses positions d’extrême droite concernant l’Europe et l’immigration (Reuters 22 mars 2018).

Selon Reuters, alors que le Jobbik s'est rapproché du centre de l'échiquier politique, le parti au pouvoir en Hongrie, le Fidesz, [traduction] « a nettement viré à droite » (Reuters 22 mars 2018). De même, dans le Globe and Mail, on affirme que le Jobbik vise [traduction] « le centre-droit » et que « le Fidesz et le Jobbik ont échangé leurs places » (The Globe and Mail 6 avr. 2018). Katherine Kondor, une doctorante au Centre for the Analysis of Radical Right (CARR) [1] qui se spécialise dans la droite radicale en Hongrie, signale que, depuis sa réélection en 2014, le Fidesz a, entre autres, adopté des tendances révisionnistes concernant l’Holocauste, militarisé la frontière sud de la Hongrie, fait campagne contre les migrants et [traduction] « toléré les activités paramilitaires de groupes d’extrême droite » (Kondor 4 avr. 2018). La même source signale que, à la suite d’une récente défaite dans le cadre d’une élection partielle municipale à Hódmezővásárhely [dans le Sud-Est de la Hongrie] et, de l’avis de nombreux observateurs, dans une tentative en vue d’attirer [traduction] « les électeurs désenchantés » du Jobbik, le Fidesz « a tourné son attention vers les migrants et les Tsiganes (pendant que Viktor Orbán établissait publiquement des liens entre les deux) » (Kondor 4 avr. 2018).

Sur son site Internet, le Jobbik signale l’élection de son nouveau chef, Tamás Sneider, le 12 mai 2018; il avait pour adversaire László Toroczkai (Jobbik 13 mai 2018). Des sources précisent que Tamás Sneider a obtenu environ 54 p. 100 des voix, et László Toroczkai a obtenu le reste (FPRI 10 juill. 2018; Budapest Times 27 juin 2018). L’Agence France-Presse (AFP) souligne que Tamás Sneider était, au début des années 1990, le chef d’un [traduction] « groupe de skinheads » (AFP 6 mai 2014). D’après le Budapest Times, un hebdomadaire hongrois de langue anglaise, Tamás Sneider a déclaré que le but du Jobbik était d’être [traduction] « un parti du peuple sensible aux questions sociales » qui cherche à « réparer les injustices sociales » et que, sous sa direction, le Jobbik ne serait pas détourné de « son chemin à titre de parti du peuple » (Budapest Times 27 juin 2018).

Selon des sources, László Toroczkai a créé une plateforme à l’intérieur du parti en vue de ramener le Jobbik à son ancienne idéologie et a affirmé que le parti pourrait se scinder si les dirigeants du Jobbik refusaient la plateforme (Reuters 22 mai 2018; Budapest Times 27 juin 2018). D’après le Budapest Times, László Toroczkai a affirmé que la plateforme permettrait d’accueillir ceux qui avaient quitté le Jobbik ou qui ne se reconnaissaient plus dans la stratégie du parti depuis deux ans (Budapest Times 27 juin 2018). Dans un article publié par Reuters, on peut lire que [traduction] « mettre fin à l’immigration » et « adopter une ligne de conduite ferme à l’endroit de la minorité rom de la Hongrie » figurent parmi les objectifs devant être rétablis grâce à la plateforme (Reuters 22 mai 2018). D’après cet article de Reuters, László Toroczkai a affirmé que la Garde hongroise [aujourd’hui abolie], [traduction] « un groupe de justiciers en uniforme que le Jobbik avait mis sur pied et utilisé pour mener des patrouilles visant à intimider la population des villes où habitent les Roms », pourrait servir de modèle pour l’avenir du Jobbik; de plus, l’article cite les propos de László Toroczkai selon lesquels « "[i]l ne fait aucun doute que les électeurs s’attendent à ce que les problèmes liés à la coexistence entre les Roms et les Hongrois soient réglés. Nous verrons quelles sont les options à notre disposition. Nous allons visiter ces villes à nouveau, mais cette fois habillés en complets" » (Reuters 22 mai 2018). En outre, dans l’article de Reuters, on peut lire que, selon un porte-parole du Jobbik, le parti estime que la plateforme de László Toroczkai est [traduction] « "illégitime" »; l’article cite les propos du porte-parole selon lesquels le congrès du Jobbik a décidé que le parti « "resterait sur la voie qui nous a mené à tenter de représenter le plus vaste éventail possible de la société hongroise, indépendamment de la droite ou de la gauche politique, à titre de parti du peuple patriotique qui est sensible aux questions sociales » (Reuters 22 mai 2018).

Des sources signalent que, au début de juin 2018, le Jobbik a expulsé László Toroczkai du parti après qu’un comité disciplinaire a conclu qu’il avait enfreint les règlements administratifs du parti avec sa plateforme (FPRI 10 juill. 2018; MTI 8 juin 2018). Dans un article publié par le Foreign Policy Research Institute (FPRI), un groupe de réflexion sans but lucratif et non partisan (FPRI s.d.), on ajoute, sans fournir de précisions supplémentaires, que Dóra Dúró, une ancienne porte-parole du Jobbik, a été exclue du groupe parlementaire du parti et privée de son siège au parlement (FPRI 10 juill. 2018). Selon Magyar Távirati Iroda (MTI), l’agence d’information de l’État de la Hongrie (Reuters 29 juin 2018), Dóra Dúró a annoncé le 8 juin 2018 qu’elle quitterait le Jobbik (MTI 8 juin 2018).

2.1 Mouvement Notre patrie

D’après le FPRI, László Toroczkai a fondé le Mouvement Notre patrie (Mi Hazánk Mozgalom - MHM), [traduction] « une nouvelle force politique nationaliste radicale », qui est issu d’un Jobbik « fragmenté » (FPRI 10 juill. 2018). La même source affirme que Dóra Dúró s’est jointe au MHM après son exclusion du groupe parlementaire du Jobbik (FPRI 10 juill. 2018). De même, Magyar Idők, un journal hongrois associé au Fidesz (BBC 26 juin 2018), signale que le MHM a été fondé par Dóra Dúró et László Toroczkai, tous les deux [traduction] « expulsés du Jobbik » (Magyar Idők 25 juin 2018).

Selon l’article du FPRI, [traduction] « l’empreinte du Jobbik se rétrécit, le parti étant maintenant flanqué à sa droite par le MHM et au centre par M. Orbán [le premier ministre actuel, chef du Fidesz] »; l’article cite également un site de nouvelles hongrois selon lequel « de nombreux observateurs voient le MHM comme étant "un très petit groupe extrémiste de droite" » (FPRI 10 juill. 2018). Sans fournir de précisions supplémentaires, la même source déclare que, d’après un sondage en date de juin 2018 mené par Magyar Idők, 35 p. 100 des électeurs du Jobbik appuient le MHM et 49 p. 100 d’entre eux pensent que le Jobbik devrait s’aligner sur la plateforme [traduction] « radicale » de László Toroczkai (FPRI 10 juill. 2018). Cependant, la même source affirme également que László Toroczkai [traduction] « ne constitue pas véritablement une grande menace électorale, sauf peut-être pour les dirigeants de plus en plus désespérés du Jobbik » (FPRI 10 juill. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

3. Activités et intervention de l’État

Selon des sources, László Toroczkai est le maire d’Ásotthalom [un village d’environ 4 000 habitants à la frontière sud de la Hongrie avec la Serbie (Hungarian Free Press 29 nov. 2016)] et, en novembre 2016 [pendant qu’il était membre du Jobbik], la ville a adopté des décrets qui interdisaient aux musulmans de porter des vêtements [traduction] « islamiques » en public et interdisaient l’ouverture de mosquées dans la ville, la construction de minarets et la défense du mariage homosexuel en public (Hungarian Free Press 29 nov. 2016) ou [traduction] « "toute forme d’activité de propagande" visant à présenter le mariage comme étant autre chose que l’union d’un homme et d’une femme » (Hungary Today 12 avr. 2017). D’après le Hungarian Free Press, un journal en ligne de langue anglaise à Ottawa (Hungarian Free Press s.d.), une amende de 150 000 forints hongrois (HUF) [environ 713 $CAN] serait imposée à [traduction] « [q]uiconque est "arrêté" en train de défendre les droits des homosexuels en public ou de porter des vêtements islamiques traditionnels » (Hungarian Free Press 29 nov. 2016). Des sources affirment que la Cour constitutionnelle de la Hongrie a invalidé les décrets en raison de leur caractère inconstitutionnel (Hungary Today 12 avr. 2017; The Independent 13 avr. 2017), statuant que les autorités locales ne peuvent pas adopter de règlements qui portent atteinte aux droits fondamentaux (Hungary Today 12 avr. 2017). D’après le Globe and Mail, les deux familles musulmanes qui vivaient à Ásotthalom ont quitté le village depuis (The Globe and Mail 6 avr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autre renseignement allant dans le même sens.

Selon des sources, la Hongrie a érigé des clôtures le long de sa frontière avec la Serbie pour empêcher les migrants d’entrer au pays (The Globe and Mail 6 avr. 2018; NBC 2 mai 2018). Le Globe and Mail signale que c’était le Jobbik qui avait initialement eu l’idée de construire la clôture et que László Toroczkai [qui était membre du Jobbik à l’époque] avait lancé un appel en faveur de la clôture en 2014 (The Globe and Mail 6 avr. 2018). NBC News décrit László Toroczkai comme étant [traduction] « l’une des voix les plus fortes » ayant « persuadé » le gouvernement de la Hongrie d’ériger la clôture à la frontière, clôture qui est constituée de « deux clôtures électriques parallèles d’une hauteur de 10 pieds et couvertes de fils de fer barbelés » (NBC 2 mai 2018).

Sans fournir de précisions supplémentaires, le FPRI signale que, d’après un article en date de mai 2018 publié par Magyar Idők, László Toroczkai a abordé la question de [traduction] « la criminalité rom », puis cite les propos suivants de ce dernier :

[traduction]

« Je suis un partisan de la tolérance zéro […] dans ce domaine. Au besoin, il faut les emmener de force devant leur propre communauté, les jeter dans un fourgon cellulaire et les mettre en prison pour très longtemps, en appliquant la règle des "trois prises" ou même en les bannissant de la société rom » (FPRI 10 juill. 2018).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

4. Relations avec les groupes paramilitaires
4.1 La Nouvelle Garde hongroise (Új Magyar Gárda)

Selon des sources, la Nouvelle Garde hongroise a été fondée quelques semaines après la dissolution de la Garde hongroise en 2009 (Kondor 14 mai 2018; Budapest Institute 9 juill. 2015, 7). Des sources signalent que la Garde hongroise a été démantelée par une ordonnance du tribunal parce qu’elle menaçait des groupes minoritaires (BBC 2 juill. 2018), ou parce qu’elle avait défilé dans Tatárszentgyörgy [près de Budapest] dans un quartier rom et [traduction] « "avait menacé les droits des Roms" » (Budapest Institute 9 juill. 2015, 7). En 2015, l’édition européenne de la revue américaine Politico a décrit la Nouvelle Garde hongroise comme étant l’aile paramilitaire du Jobbik (Politico 27 juill. 2015).

Le 28 janvier 2017, des militants appartenant à la Nouvelle Garde hongroise ont tenu une manifestation au [traduction] « premier événement de l’année » du Jobbik, afin de protester contre la nouvelle orientation politique du Jobbik qui l’éloignait de la droite et d’exiger que le président du parti [à l’époque] Gábor Vona « rende sa veste [de la Garde hongroise] » (Hungary Today 30 janv. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Sean Lambert, un ancien journaliste du service anglophone de l’agence MTI dont le blogue porte sur [traduction] « la montée de la démocratie intolérante en Hongrie » (Lambert s.d.), la Nouvelle Garde hongroise est devenue [traduction] « inactive dans une large mesure » depuis « la déradicalisation » du Jobbik (Lambert 24 juin 2018). Toutefois, d’après Katherine Kondor, la Nouvelle Garde hongroise a des sections locales dans la plupart des comitats de la Hongrie (Kondor 14 mai 2018).

Sean Lambert signale que certains participants à l’inauguration du MHM en juin 2018 portaient l’uniforme de la Nouvelle Garde hongroise (Lambert 24 juin 2018). D’après le Hungarian Spectrum, un blogue qui présente [traduction] « des analyses quotidiennes de l’actualité en Hongrie » et dont « la rédactrice et commentatrice principale » est Eva S. Balogh, ancienne professeure d’histoire de l’Europe de l’Est à l’Université Yale (Hungarian Spectrum s.d.), des membres de la Nouvelle Garde hongroise et du Mouvement de jeunesse des soixante-quatre comitats (Hatvannégy Vármegye Ifjúsági Mozgalom) ont assisté à l’inauguration du MHM (Hungarian Spectrum 25 juin 2018).

4.2 Mouvement de jeunesse des soixante-quatre comitats

Des sources affirment que le Mouvement de jeunesse des soixante-quatre comitats a été fondé par László Toroczkai en 2001 (Kondor 14 mai 2018; Hungarian Spectrum 25 juin 2018). La même source décrit le groupe comme étant un groupe irrédentiste d’extrême droite (Hungarian Spectrum 25 juin 2018) ou un groupe irrédentiste, révisionniste et [traduction] « "national radical" » (Kondor 14 mai 2018). De même, la BBC qualifie le groupe de [traduction] « secte antisémite et révisionniste-hongriste » (BBC 2 juill. 2018). D’après Katherine Kondor, le Mouvement de jeunesse des soixante-quatre comitats est actif dans les régions hongroises des pays avoisinants, [traduction] « particulièrement dans la partie orientale de la Transylvanie en Roumanie » (Kondor 14 mai 2018).

4.3 L’Armée des brigands [Armée des hors-la-loi] (Betyársereg)

Selon l’Athena Institute, un organisme de recherche indépendant à Budapest qui s’intéresse aux questions de sécurité en Europe (Athena Institute s.d.), László Toroczkai, de concert avec Zsolt Tyirityán, a fondé l’Armée des brigands en 2008, [traduction] « un groupe haineux [qui] se définit comme une "armée d’autodéfense" » (Athena Institute 7 juill. 2014a). D’après Katherine Kondor, l’Armée des brigands est [traduction] « de loin le groupe d’extrême droite non marginal le plus violent en Hongrie » et elle « assure des services de sécurité durant les manifestations de l’extrême droite » en Hongrie (Kondor 14 mai 2018). De même, la BBC signale que le groupe est [traduction] « un violent mouvement néonazi masqué » (BBC 2 juill. 2018). Sans fournir de précisions supplémentaires, le Budapest Institute, un organisme de recherche qui s’intéresse particulièrement à l’étude et à l’analyse des politiques (Budapest Institute s.d.), a expliqué en 2015 que le groupe, qui compte une soixantaine de membres qui [traduction] « portent des armes et se livrent à des activités ayant pour but d’intimider les Roms », est « illégal » (Budapest Institute 9 juill. 2015, 8).

4.4 Incidence des groupes paramilitaires

D’après la BBC, dans une entrevue tenue le 29 juin, en réponse à la question de savoir si le MHM collaborerait avec la Garde hongroise, le Mouvement de jeunesse des soixante-quatre comitats ou l’armée des Brigands, Dóra Dúró a déclaré que le MHM [traduction] « travaillera en étroite collaboration avec les groupes de type paramilitaire d’extrême droite dans l’avenir » et que ces groupes peuvent « apporter une grande contribution à la société » (BBC 2 juill. 2018). Le Budapest Institute signale ce qui suit :

[traduction]

[E]n plus d’organiser des manifestations de rue contre les Roms, les juifs et les homosexuels, la [Garde hongroise et par la suite la Nouvelle Garde hongroise] participe[nt] à diverses activités sociales, telles que des événements caritatifs ou des interventions humanitaires, dans des situations où l’État a failli à la tâche ou n’est présent que d’une manière marginale. Ce type de militantisme a grandement contribué à l’image populaire positive du mouvement (Budapest Institute 9 juill. 2015).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur des incidents de violence impliquant des groupes paramilitaires associés au Jobbik ou au MHM et des membres de la communauté rom.

4.5 Intervention de l’État

Selon Sean Lambert, qui se fonde sur des sources d’information de langue hongroise, le 12 avril 2016, la Cour d’appel de Kesckemét a maintenu une amende de 100 000 HUF [environ 469 $CAN] imposée au capitaine de la Nouvelle Garde hongroise István Mészáros pour avoir enfreint la loi hongroise sur les rassemblements lorsqu’il [traduction] « a organisé et dirigé des rassemblements de la Nouvelle Garde hongroise » (Lambert 24 juin 2018). L’Athena Institute désigne István Mészáros parmi les [traduction] « présumés » dirigeants de la Nouvelle Garde hongroise et affirme que, en 2013, « le bureau du procureur » de la Hongrie soupçonnait qu’il « "abusait de la liberté de réunion" » (Athena Institute 7 juill. 2014b).

Sans fournir de précisions supplémentaires, l’agence MTI signale que, le 5 juillet 2017, un tribunal d’appel en Hongrie a condamné un homme à trois ans d’emprisonnement pour [traduction] « avoir agressé verbalement et physiquement des participants au défilé de la fierté à Budapest » en juillet 2013; de 20 à 30 « extrémistes » appartenant à la Nouvelle Garde hongroise ont agressé 3 hommes tout en leur criant « "vous êtes des pédés, vous êtes des Tsiganes" » (MTI 5 juill. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

L’agence MTI a signalé en 2017 que, selon un comité parlementaire hongrois sur la sécurité nationale [2], « [l]es organisations paramilitaires extrémistes en Hongrie ont été "réprimées" et ne présentent aucun risque pour la sécurité nationale » (MTI 21 nov. 2017). Le Budapest Beacon, un journal en ligne consacré aux événements en Hongrie, a déclaré que le chef du comité avait relevé le Mouvement de jeunesse des soixante-quatre comitats et l’Armée des brigands, entre autres, parmi les organisations paramilitaires qu’il fallait examiner pour vérifier si elles avaient enfreint la primauté du droit (The Budapest Beacon 10 nov. 2017). Selon l’agence MTI, un membre du Jobbik, Adam Mirkoczki, a déclaré que ces groupes n’avaient commis aucun crime (MTI 21 nov. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Le CARR est [traduction] « un site Internet et collectif de recherche dirigé par des spécialistes » ayant pour but d’être « le principal collecteur de renseignements et répertoire de connaissances sur la droite radicale » (CARR 1er avr. 2018).

[2] Le Comité parlementaire pour la sécurité nationale (Országgyűlés Nemzetbiztonsági Bizottsága), ou Comité de sécurité nationale, est un comité parlementaire qui supervise [traduction] « la procédure d’autorisation du ministre de la Justice » et des Services de sécurité nationale, et qui surveille « les activités classées secrètes » du Service national militaire; son président est toujours un député de l’opposition parlementaire (Hungarian Helsinki Committee 26 sept. 2014, 6).

Références

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Athena Institute. 7 juillet 2014b. « New Hungarian Guard ». [Date de consultation : 19 juill. 2018]

Athena Institute. S.d. « About the Institute ». [Date de consultation : 19 juill. 2018]

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Magyar Távirati Iroda (MTI). 21 novembre 2017. « Update - National Security Cttee Says Extremist Organisations 'Suppressed' (Adds Details, Jobbik) ». (Factiva) [Date de consultation : 18 juill. 2018]

Magyar Távirati Iroda (MTI). 5 juillet 2017. « Radicals Assaulting Gays, Roma Sentenced to Prison ». (Factiva) [Date de consultation : 19 juill. 2018]

National Broadcasting Corporation (NBC). 2 mai 2018. Alastair Jamieson. « Far-Right Mayor Hails Success of Hungary-Serbia Border Fence ». [Date de consultation : 18 juill. 2018]

Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). 27 juin 2018. Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH). Hungary. Parliamentary Elections: 8 April 2018. [Date de consultation : 12 juill. 2018]

Politico. 9 avril 2018. Lili Bayer. « Orbán Wins Landslide to Secure Third Straight Term ». [Date de consultation : 12 juill. 2018]

Politico. 27 juillet 2015. Dalibor Rohac. « Hungary's Hard Right Turn ». [Date de consultation : 17 juill. 2018]

Reuters. 29 juin 2018. « Hungarian Military to Buy 20 New Helicpters: MTI News Agency ». [Date de consultation : 19 juill. 2018]

Reuters. 22 mai 2018. Marton Dunai. « Hardliners in Hungary's Jobbik Demand Return to Far-Right Roots ». [Date de consultation : 16 juill. 2018]

Reuters. 10 avril 2018. « Hungary's Nationalist Jobbik Leader Quits Parliament ». [Date de consultation : 12 juill. 2018]

Reuters. 22 mars 2018. Marton Dunai. « Hungary's Jobbik Eyes Election Gains After Ditching Far-Right Views ». [Date de consultation : 16 juill. 2018]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Conseil de l’Europe – Cour européenne des droits de l’homme; ecoi.net; États-Unis – Department of State; European Network Against Racism; Freedom House; Human Rights First; Human Rights Watch; Nations Unies – Refworld; Policy Solution; Political Capital; Union européenne – Agence des droits fondamentaux.

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