(New York, le 30 juillet 2018) - Les autorités chinoises utilisent le prétexte d’une campagne visant ostensiblement le crime organisé pour cibler les dissidents politiques présumés et réprimer les initiatives de la société civile dans les régions tibétaines, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch publié aujourd'hui. Désormais les autorités traitent même certaines actions sociales traditionnelles – comme la médiation locale de conflits communautaires ou familiaux par des lamas ou d'autres personnalités éminentes – comme des actes illégaux.

Le rapport de 101 pages, intitulé “‘« "Illegal Organizations": China’s Crackdown on Tibetan Social Groups »,  (« Organisations illégales : La répression par la Chine à l’encontre de groupes sociaux tibétains ») décrit les efforts déployés par le Parti communiste chinois au niveau local pour éliminer tout vestige d'influence des lamas et d’autres leaders traditionnels au sein des communautés tibétaines. Le rapport contient de rares exemples d’entretiens avec des témoins locaux, des copies d’affiches illustrant les nouvelles réglementations restrictives imposées par les autorités chinoises, et des descriptions de cas de Tibétains qui ont été arbitrairement détenus simplement pour avoir participé à des activités communautaires.

« La police et les cadres du Parti communiste chinois exerçaient déjà un pouvoir pratiquement illimité sur la vie quotidienne des Tibétains », a déclaré Sophie Richardson, directrice de recherches sur la Chine auprès de Human Rights Watch de Chine. « Mais maintenant les autorités peuvent aussi poursuivre les gens simplement s’ils se réunissent avec un quelconque objectif qui n’a pas été directement mandaté ou approuvée par l'État. »