Colombia: The presence and activities of Los Rastrojos, including in Buenaventura; information on their relationship with the Gaitanist Self-Defense Forces of Colombia (Autodefensas Gaitanistas de Colombia, AGC) [also known as Gulf Clan (Clan del Golfo) or Úsuga Clan (Clan Úsuga), and formerly known as Los Urabeños]; state response (2017-April 2018) [COL106086.E]

Colombie : information sur la présence et les activités de Los Rastrojos, y compris à Buenaventura; information sur leurs relations avec les Forces d’autodéfenses gaitanistes de Colombie (Autodefensas Gaitanistas de Colombia – AGC) [aussi appelé le Clan du golfe (Clan del Golfo) ou le Clan Úsuga (Clan Úsuga) et anciennement appelé Los Urabeños]; information sur les mesures prises par l’État (2017-avril 2018)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Des sources décrivent Los Rastrojos comme une [traduction] « organisation de trafic de drogue » (Colombia Reports 1 avr. 2017) ou comme un [traduction] « gang criminel transnational » (InSight Crime 16 févr. 2017). Selon des sources, Los Rastrojos sont apparus au début des années 2000 comme l’aile armée de Wilber Varela, alias « Jabón », un des chefs du cartel de la drogue Norte del Valle, pour combattre Diego Montoya, alias « "Don Diego" », autre membre du même cartel (InSight Crime 16 févr. 2017; Colombia Reports 1 avr. 2017). Los Rastrojos a été formé par le lieutenant de Varela, « Diego Rastrojo » [Diego Pérez Henao de son vrai nom] (Colombia Reports 1 avr. 2017; InSight Crime 16 févr. 2017), dont l’alias a donné son nom au groupe (InSight Crime 16 févr. 2017). Des sources précisent que Los Rastrojos ont commencé leurs activités le long de la côte pacifique (InSight Crime 16 févr. 2017), dans les départements de Valle del Cauca, de Cauca et de Nariño (FIP juill. 2017, 84).

Des sources signalent que pendant la démobilisation des Forces d'autodéfenses unies de Colombie (Autodefensas Unidas de Colombia – AUC) qui a commencé en 2003, Los Rastrojos ont tenté d’entrer dans des négociations de paix sous le nom de Patrouilles paysannes populaires (Rondas Campesinas Populares – RCP), mais le gouvernement les a exclus (InSight Crime 16 févr. 2017; Colombia Reports 1 avr. 2017) parce qu’ils n’étaient pas un groupe paramilitaire (Colombia Reports 1 avr. 2017). InSight Crime [1] affirme qu’en 2008, Varela a été tué par « Diego Rastrojo » et Javier Calle Serna, alias « Comba », un autre chef de Los Rastrojos, lorsque Varela a tenté d’empêcher l’expansion de Los Rastrojos dans les départements de Santander et de Norte de Santander (16 févr. 2017). Un rapport produit par la Fondation idées pour la paix (Fundación Ideas para la Paz – FIP) [2] explique que Los Rastrojos ont plus tard pris de l’expansion sur les côtes des Caraïbes et du Pacifique et le long de la région frontalière entre Norte de Santander et le Vénézuéla (FIP juill. 2017, 84). InSight Crime signale que Los Rastrojos ont pris de l’expansion dans les départements de Quindío, de Risaralda, de Caldas et de La Guajira (InSight Crime 16 févr. 2017). Des sources soulignent que jusqu’en 2012, Los Rastrojos étaient l’organisation criminelle la plus puissante en Colombie (InSight Crime 16 févr. 2017; El Colombiano 15 janv. 2018).

2. Effondrement et réorganisation

Des sources expliquent que l’effondrement de Los Rastrojos est survenu après la capture ou la capitulation de ses chefs en 2012 : Javier Calle Serna s’est rendu aux autorités des États-Unis; « Diego Rastrojo » a été capturé; Daniel Barrera, alias « Loco Barrera », a été capturé au Vénézuéla et Luis Enrique Calle Serna s’est rendu aux autorités des États-Unis (InSight Crime 16 févr. 2017; Colombia Reports 1 avr. 2017). Un rapport produit par l’Institut d’études pour le développement et la paix (Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz –INDEPAZ) [3] affirme que le gouvernement a déclaré en 2016 que Los Rastrojos étaient [traduction] « démantelés » (INDEPAZ oct. 2017, 28). Des sources affirment également que leur présence dans le pays continue de décliner (INDEPAZ oct. 2017, 15; FIP juill. 2017, 40).

Selon des sources, des défaites militaires et la capture de ses chefs ont mené Los Rastrojos à se scinder en factions (Colombia Reports 1 avr. 2017; El Colombiano 15 janv. 2018). Un article d’enquête, produit par El Colombiano, un journal de Medellín, s’appuyant sur de l’information obtenue auprès de sources dans les services du renseignement de la police nationale, de l’armée et du Bureau du procureur général (Fiscalía General de la Nación – FGN), qui enquête sur le crime organisé, précise que certains chefs de Los Rastrojos à Cali qui se sont soustrait aux autorités ont créé sept [traduction] « "agences de recouvrement" » (Oficinas de Cobro) consacrées aux meurtres commandités, au trafic de drogue, aux menaces, à l’extorsion, au recouvrement de dettes et qui sous-traitent souvent aux gangs locaux (El Colombiano 15 janv. 2018). D’après cette même source, cinq de ces [traduction] « agences » comptent 100 membres (15 janv. 2018). Selon la FIP, d’autres groupes armés indépendants ont commencé à utiliser le nom « Los Rastrojos » pour commettre de l’extorsion (juill. 2017, 84). El Colombiano signale que trois factions de Los Rastrojos, toutefois, sans unité de commandement clair et avec moins de capacités militaires, sont encore en activité au pays,: « "Los Rastrojos Norte de Santander" » qui mènent leurs activités à Cúcuta et le long de la frontière avec le Vénézuéla; « "Los Rastrojos Buenaventura" » qui gèrent une route clandestine entre Buenaventura et le Chocó et « "Los Rastrojos Costeños" » qui mènent leurs activités à Barranquilla et dans le département d’Atlántico (15 janv. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

InSight Crime a écrit que selon les autorités de la Colombie, Los Rastrojos comptent 310 membres (InSight Crime 16 févr. 2017). D’après l’INDEPAZ, il y a 31 membres de Los Rastrojos dans le Norte de Santander (oct. 2017, 9). La FIP précise que Los Rastrojos ont 80 membres dans la région de Catatumbo, situé dans le nord de la Colombie, le long de la frontière avec le Vénézuéla (juill. 2017, 73). La FIP explique que selon ses entrevues avec des responsables du FGN et de l’armée en 2016, les Rastrojoas [traduction] « ont fait preuve d’une capacité sans pareil de s’adapter, de prendre de l’expansion et de se retirer, ce qui fait en sorte qu’il est plus facile pour eux de refaire surface ailleurs au pays » (juill. 2017, 84).

InSight Crime observe que Los Rastrojos font des alliances stratégiques, y compris avec l’Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional – ELN), les anciennes Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia – FARC) et d’autres organisations paramilitaires pour transporter des stupéfiants (InSight Crime 16 févr. 2017). Par ailleurs, la FIP souligne que Los Rastrojos ont établi des alliances avec l’ELN et l’Armée populaire de libération (Ejército Popular de Liberación – EPL) pour le transport de drogues provenant des laboratoires de production de cocaïne situés au Vénézuéla qui sontexploités par Los Rastrojos (juill. 2017, 73). D’après InSight Crime, Los Rastrojos ont aussi des alliances avec des cartels de la drogue du Mexique (InSight Crime 16 févr. 2017).

3. Activités

Des sources signalent que la principale activité de Los Rastrojos est le trafic de stupéfiants le long de la côte pacifique (Fundación Paz y Reconciliación 8 sept. 2017; Colombia Reports 1 avr. 2017) et de la frontière avec le Vénézuéla (Colombia Reports 1er avr. 2017; FIP juill. 2017, 72). Selon la FIP, Los Rastrojos font de la contrebande d’essence le long de la frontière avec le Vénézuéla pour la revente ou à titre de précurseur pour la production de cocaïne (juill. 2017, 72). Sans nommer expressément Los Rastrojos, la FIP affirme que les groupes armés à Buenaventura commettent des assassinats sélectifs, des déplacements forcés, de l’extorsion, de la violence sexuelle et de l’intimidation au moyen de tracts (juill. 2017, 64-65, 85).

Dans le rapport de la FIP, on peut lire que Los Rastrojos ont montré qu’ils ont la capacité de corrompre des membres des forces de sécurité en Colombie et au Vénézuéla (FIP juill. 2017, 85). Sans nommer expressément Los Rastrojos, l’INDEPAZ explique que des groupes armés illégaux établissent des liens avec les autorités et les forces de sécurité de l’État dans leurs zones d’influence et se présentent politiquement comme des [traduction] « forces de l’ordre » (oct. 2017, 3). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.

4. Présence

Selon l’INDEPAZ, Los Rastrojos sont présents dans 27 municipalités et 7 départements, y compris : Valle del Cauca (Buenaventura, Cali et Jamundí); Norte de Santander (Cúcuta et Puerto Santander) et Chocó (Bahía Solano) (oct. 2017, 28). InSight Crime signale que Los Rastrojos sont présents au Vénézuéla et dans les départements suivants : Antioquia, Bolívar, Cesar, Córdoba, Nariño, Norte de Santander, Putumayo, Santander et Valle del Cauca (16 févr. 2017). La FIP affirme que Los Rastrojos auraient des zones repaires au Vénézuéla et qu’ils y recrutent des ressortissants (juill. 2017, 40). La FIP fait observer que selon de l’information recueillie au moyen de la surveillance des médias, Los Rastrojos sont présents aux endroits suivants : Atlántico, Magdalena, Guajira, Cartagena, Cúcuta, Soacha, Cauca et Barranquilla (juill. 2017, 40). Cette même source affirme que Norte de Santander est le département où la présence de Los Rastrojos est la plus importante (FIP juill. 2017, 84).

Des cartes des régions où Los Rastrojos sont présents sont annexées à la présente réponse, en fonction de la source :

  • Colombia Reports (18 févr. 2018) (document annexé 1);
  • INDEPAZ (oct. 2017, 34) (document annexé 2);
  • Fundación Paz y Reconciliación (22 févr. 2016) (document annexé 3).

4.1 Présence à Buenaventura

Un communiqué de presse du gouvernement de Valle del Cauca cite le gouverneur de ce département qui aurait dit que, selon des rapports de renseignement de la police nationale et de l’armée, les groupes suivants ne sont pas présents à Buenaventura : les AGC, Gente del Orden et l’ELN (Valle del Cauca 15 nov. 2017). Des sources signalent que selon le vice-ministre de la Défense, le taux d’homicides à Buenaventura est le [traduction] « plus bas » au pays (RCN 28 mars 2018; Colprensa 27 mars 2018). Ces mêmes sources soulignent, sans préciser l’année, que les crimes comme le vol, l’enlèvement et l’extorsion [traduction] « ont diminué de 60 p. 100 comparativement à l’année précédente » (RCN 28 mars 2018; Colprensa 27 mars 2018).

Toutefois, des sources signalent que la violence commise par des groupes criminels a augmenté à Buenaventura (FIDH 1 févr. 2018; La Silla Vacía 9 nov. 2017). Le site Internet du Bureau du protecteur du citoyen (Defensoría del Pueblo) affirme que l’influence croissante de Los Rastrojos et des AGC à Buenaventura a [traduction] « exacerbé » le problème de la sécurité dans la ville (Colombie 31 juill. 2017). Des sources soulignent que des leaders sociaux à Buenaventura sont menacés par des paramilitaires parce qu’ils défendent et encouragent les [traduction] « zones humanitaires » (zonas humanitarias ou espacios comunitarios) [4] dans la ville (BLU Radio 28 mars 2017; Verdad Abierta 3 févr. 2018). Au cours d’une entrevue avec Verdad Abierta [5], Orlando Castillo, un leader social à Buenaventura, a affirmé que les habitants, en particulier les leaders sociaux, qui vivent dans une [traduction] « zone humanitaire » ne peuvent pas la quitter, car ils ont été menacés par des groupes criminels locaux (Verdad Abierta 3 févr. 2018).

En juillet 2017, la FIP a écrit que selon des entrevues avec un agent du renseignement policier et un membre de l’armée, La Empresa et la Banda Local [aussi appelée La Local] se disputent Buenaventura (juill. 2017, 62). Des sources signalent que La Empresa est un groupe criminel qui a des liens avec Los Rastrojos (Verdad Abierta 12 déc. 2017; FIP juill. 2017, 64) afin de contrôler le trafic de la drogue dans la région et dans le port (FIP juill. 2017, 64). La FIP précise que la Banda Local est un groupe dissident des AGC et compte environ 100 membres (juill. 2017, 64). Radio Santa Fe, de Bogotá, observe que la Banda Local est une organisation ayant des liens avec les AGC (18 juill. 2017). La Fondation paix et réconciliation (Fundación Paz y Reconciliación) [6] explique qu’après une confrontation entre La Empresa et les AGC en 2013 et en 2014, les AGC ont pris le contrôle de huit communes alors que La Empresa a pris le contrôle de quatre communes (Fundación Paz y Reconciliación 8 sept. 2017). Une carte des secteurs que se disputent La Empresa et la Banda Local, dessinée par la FIP, est annexée à la présente réponse (document annexé 4). Selon la FIP, il est courant à Buenaventura que la « Banda Local » soit appelée « Los Urabeños » (juill. 2017, 64).

5. Conflit avec les AGC)

Selon des sources, Los Rastrojos luttent contre les AGC depuis que les AGC ont commencé à prendre pied dans le nord de la Colombie, dans la Valle del Cauca (InSight Crime 16 févr. 2017; Fundación Paz y Reconciliación 8 sept. 2017) et à Buenaventura

(Fundación Paz y Reconciliación 8 sept. 2017). Des sources expliquent que les AGC ont commencé à combattre Los Rastrojos dans la Valle del Cauca en 2011 et qu’après la capture des principaux chefs de Los Rastrojos, les AGC ont envoyé des renforts à Cali et à Buenaventura (Colprensa et El País 21 mai 2017). La FIP a écrit que les AGC ont tenté de prendre le contrôle de Buenaventura (juill. 2017, 64). Des sources affirment que Los Rastrojos ont perdu le contrôle de Buenaventura aux AGC, sans préciser en quelle année (Colombia Reports 1 avr. 2017; FIP juill. 2017, 64).

La FIP relève que Los Rastrojos combattent les AGC pour le contrôle des routes de trafic près de Cúcuta (juill. 2017, 40). Des sources signalent que Los Rastrojos ont étendu leur emprise et leurs activités à Cúcuta alors que les AGC ont été affaiblis par les efforts du gouvernement pour lutter contre ce groupe (InSight Crime 18 juill. 2017; FIP juill. 2017, 85). D’après Colombia Reports, une source d’information située en Colombie, Los Rastrojos contrôlent [traduction] « une grande partie des routes de trafic de drogues » aux environ de Cali et le long de la frontière avec le Vénézuéla (Colombia Reports 1 avr. 2017).

Dans un article produit par Colprensa, une source d’information située en Colombie, et El País, un journal de Cali, on peut lire que les AGC ont de l’influence dans 21 [des 32] départements en Colombie (Colprensa et El País 21 mai 2017). Selon l’INDEPAZ, les AGC sont présents dans 22 départements, y compris dans des municipalités comme Urabá, Medellín et Buenaventura (oct. 2017, 11).

Des cartes des régions où les AGC sont présents sont annexées à la présente réponse, en fonction de la source :

  • Colombia Reports (18 févr. 2018) (document annexé 5);
  • Fundación Paz y Reconciliación (11 sept. 2017) (document annexé 6).

Selon des sources du renseignement consultées par El Colombiano, les AGC comptent 3 000 membres (15 janv. 2018). L’INDEPAZ affirme que selon des entrevues qu’il a menées dans les départements d’Antioquia et de Chocó, les AGC comptent 4 000 membres en plus d’environ 3 000 personnes considérées comme ses [traduction] « alliées » (oct. 2017, 9). Des sources déclarent que les AGC sont à l’heure actuelle l’organisation criminelle la [traduction] « plus puissante » en activité au pays (InSight Crime 13 juill. 2017); elle a des activités dans les deux tiers des départements (InSight Crime 13 juill. 2017; INDEPAZ oct. 2017, 26). Pour obtenir de plus amples renseignements sur les AGC, veuillez consulter la Réponse à la demande d’information COL105044 du 6 mars 2015.

6. Mesures prises par l’État

Le site Internet du gouvernement de Valle del Cauca cite le commandant adjoint de la police nationale dans ce département qui aurait dit qu’entre janvier et novembre 2017, plus de 700 membres d’organisations criminelles, ainsi que deux chefs de La Empresa et de la Banda Local, ont été appréhendés à Buenaventura (Valle del Cauca 15 nov. 2017). Cette même source cite le commandant de la deuxième brigade de la marine qui aurait dit que 41 membres des AGC ont été appréhendés et que 61 armes à feu ont été saisies, ce qui l’a mené à conclure que les AGC ont été démantelés dans la Valle del Cauca (Valle del Cauca 15 nov. 2017).

Des sources signalent qu’en juin 2017, le vice-président a annoncé la création d’un groupe d’élite de la police pour démanteler les groupes criminels en activité à Buenaventura et à Tumaco (La FM 21 juin 2017; La Silla Vacía 22 juin 2017) ainsi que les groupes responsables d’assassinats de leaders sociaux (La Silla Vacía 22 juin 2017). Le site Internet de la police nationale précise que le Corps d’élite de la police (Cuerpo Élite de la Policia) est composé de 1 088 policiers, 120 experts en enquêtes criminelles, de 40 analystes et de 150 agents SWAT (armes spéciales et tactique) (Colombie 16 juin 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

Le site Internet de la police nationale affirme qu’il y a à l’heure actuelle cinq opérations contre le crime organisé en Colombie :

[traduction]

  • Opération Agamenón : Antioquia et Chocó, 611 agents;
  • Opération Aquiles : Bajo Cauca et Nord-Est d’Antioquia, 30 agents;
  • Opération Atenea : Llanos occidentaux, 31 agents;
  • Opération Esparta : Norte de Santander, 76 agents;
  • Opération Poseidón : côte pacifique, y compris Buenaventura et Tumaco, 30 agents (Colombie 16 juin 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel.

Des sources signalent les mesures suivantes prises contre Los Rastrojos :

  • Des sources relèvent que six marines colombiens basés à Buenaventura ont été détenus par les autorités en raison de présumés liens avec Los Rastrojos (BLU Radio 29 nov. 2017; Vanguardia 30 nov. 2017; La W 30 nov. 2017). Des sources précisent que les marines sont accusés d’avoir fourni des armes et de l’information à Los Rastrojos et à l’ELN sur les opérations des forces de sécurité de l’État contre eux dans la région (La W 30 nov. 2017; Vanguardia 30 nov. 2017). Ils sont également accusés d’avoir vendu des pièces de moteur et du carburant pour navires (BLU Radio 29 nov. 2017; Vanguardia 30 nov. 2017).
  • El País signale qu’entre le 15 et le 16 juin 2017, la police nationale et le Bureau du procureur général ont effectué une descente dans une maison de la région rurale de La Reforma, Valle del Cauca, et ont capturé huit personnes associées à Los Rastrojos (El País 17 juin 2017). Parmi les personnes capturées se trouvent les personnes portant les alias « "Capulina" », « "Duende" », « "Ro" » et « "Criollo" » (El País 17 juin 2017). Elles ont été accusées d’homicide, de complot en vue de commettre un crime et de possession illégale d’une arme à feu (El País 17 juin 2017).
  • Le 24 avril 2017, le site Internet de l’armée de la Colombie a annoncé qu’une personne utilisant l’alias « "Richard" », un chef de Los Rastrojos à Bahía Solano, a été capturé dans cette ville; « "Richard" » était visé par un mandat d’arrestation pour homicide (Colombie 24 avr. 2017).

Des sources font état de l’assassinat, le 27 janvier 2018, de Temístocles Machado, un leader social qui défendait les droits fonciers de la communauté afro-colombienne (Verdad Abierta 3 févr. 2018; FIDH 1 févr. 2018) à Buenaventura (FIDH 1 févr. 2018). Selon le leader social Orlando Castillo, Machado n’avait pas de mesures de protection en place (Verdad Abierta 3 févr. 2018). Castillo a expliqué que l’étude du niveau de risque effectuée par l’Unité nationale de protection (Unidad Nacional de Protección – UNP) en vue d'accorder une protection ne tient pas compte du contexte des menaces et que les responsables de l’UNP s’appuient sur des listes de présence des groupes criminels qui sont inexactes (Verdad Abierta 3 févr. 2018). Castillo a en outre précisé que les mesures de protection comprennent un téléphone cellulaire et un gilet pare-balles qui ne sont pas efficaces dans les régions rurales (Verdad Abierta 3 févr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] InSight Crime est une fondation dédiée à l’étude du crime organisé dans les Amériques (InSight Crime s.d.).

[2] La Fondation idées pour la paix (Fundación Ideas para la Paz – FIP) est un groupe de réflexion indépendant qui fait de la recherche sur le conflit armé en Colombie (FIP s.d.). Le rapport est fondé sur des recherches sur le terrain et des entrevues avec des autorités locales, des organisations internationales, des leaders sociaux, des forces de sécurité de l’État, des journalistes, des procureurs et des universitaires, entre autres, entre août 2016 et mai 2017 dans les régions de Catatumbo, de Buenaventura, de Putumayo, de Cauca, des Llanos occidentaux, d’Urabá et de Tumaco (FIP juill. 2017, 9).

[3] L’Institut d’études pour le développement et la paix (Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz – INDEPAZ) est une organisation non gouvernementale (ONG) qui mène des recherches sur les thèmes du développement et de la paix (INDEPAZ s.d.).

[4] Une [traduction] « zone humanitaire » est un quartier de la ville déclaré sans violence et qui cherche à empêcher l’entrée de groupes criminels sur les lieux (Verdad Abierta 3 févr. 2018). À Buenaventura, il y a une [traduction] « zone humanitaire » à Puente Nayero qui utilise les mesures préventives de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) depuis septembre 2014 ainsi qu’une protection périphérique par les forces de sécurité de l’État (Verdad Abierta 3 févr. 2018). Toutefois, une autre [traduction] « zone humanitaire » située à Punta Icaco ne dispose pas des mesures préventives du CIDH et connaît des problèmes de sécurité [traduction] « fréquents » (Verdad Abierta 3 févr. 2018).

[5] Verdad Abierta est un projet de journalisme numérique de la FIP et Semana, un magasine d’actualités de Bogotá, qui vise à favoriser [traduction] « la préservation et la diffusion de la vérité au sujet du conflit armé en Colombie » (Verdad Abierta s.d.).

[6] La Fondation paix et réconciliation (Fundación Paz y Reconciliación) est une ONG sans but lucratif voué à l’étude et à l’analyse du conflit armé, de la criminalité, de la gouvernance et des droits de la personne en Colombie (Fundación Paz y Reconciliación s.d.).

Références

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Fundación Ideas para la Paz (FIP). S.d. « ¿Qué hacemos? ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]

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Radio Cadena Nacional (RCN). 28 mars 2018. « La tasa de homicidio en Buenaventura es la más baja del país ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]

Radio Santa Fe. 18 juillet 2017. Giovanni Alarcón M. « Cae en Buenaventura principal cabecilla de la banda "local" ». [Date de consultation : 11 avr. 2018]

Valle del Cauca. 15 novembre 2017. Diego Medina. « Buenaventura sigue blindada contra bandas criminales del "clan del golfo", "gente del orden" y ELN, revela Consejo de Seguridad ». [Date de consultation : 14 mars 2018]

Vanguardia. 30 novembre 2017. « Infantes de marina vendían armas al ELN y Rastrojos ». [Date de consultation : 30 mars 2018]

Verdad Abierta. 3 février 2018. « "Si me quitan el esquema de seguridad, seré asesinado en cualquier momento" ». [Date de consultation : 30 mars 2018]

Verdad Abierta. 12 décembre 2017. « Las "grietas" del Andén Pacífico rumbo al posconflicto ». [Date de consultation : 11 avr. 2018]

Verdad Abierta. S.d. « Quiénes somos ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]

Autres sources consultées

Sources orales : politologue, Universidad EAFIT; Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz.

Sites Internet, y compris : 90 Minutos; Amnesty International; BBC; Caracol; Colectivo de Abogados « José Alvear Restrepo »; Colombie – Fiscalía General de la Nación; Coordinación Colombia Europa Estados Unidos; Deutsche Welle; ecoi.net; El Espectador; El Mundo; El Tiempo; États-Unis – Central Intelligence Agency, Department of State, Department of the Treasury; Factiva; Freedom House; Human Rights Watch; Infobae; Institute for War and Peace Reporting; International Crisis Group; Janes Intelligence Review; Las 2 Orillas; Proceso; Nations Unies – Office des Nations Unies contre la drogue et le crime; Washington Office on Latin America.

Documents annexés

  1. Colombia Reports. 18 février 2018. « Colombia’s Illegal Armed Groups’ Areas of Influence: Rastrojos Profile ». [Date de consultation : 30 mars 2018]
  2. Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz (INDEPAZ). Octobre 2017. « Presencia Rastrojos, Primer semestre 2017 ». Dejación de armas y sometimiento: XIII informe presencia grupos narcoparamilitares. Page 34. Traduction faite à l’interne par la Direction des recherches.. [Date de consultation : 30 mars 2018]
  3. Fundación Paz y Reconciliación. 22 février 2016. « Presencia BACRIM Rastrojos 2016 ». Traduction faite à l’interne par la Direction des recherches. [Date de consultation : 30 mars 2018]
  4. Fundación Ideas para la Paz (FIP). Juillet 2017. « Presencia de la Empresa y Banda Local en el casco urbano de Buenaventura ». Crimen organizado y saboteadores armados en tiempos de transición. Page 63. Traduction faite à l’interne par la Direction des recherches. [Date de consultation : 30 mars 2018]
  5. Colombia Reports. 18 février 2018. « Colombia’s Illegal Armed Groups’ Areas of Influence: Rastrojos Profile ». [Date de consultation : 30 mars 2018]
  6. Fundación Paz y Reconciliación. 11 septembre 2017. « ¿Dónde está el Clan del Golfo? ». Traduction faite à l’interne par la Direction des recherches. [Date de consultation : 30 mars 2018]

Associated documents