Document #1426046
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur la capacité des notaires publics, des avocats ou des commissaires à l’assermentation de certifier les documents dans lesquels le déclarant admet avoir commis une infraction. Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un avocat d’un cabinet d’avocats de Colombo, dont les domaines de pratique sont notamment le contentieux et le règlement des différends, a déclaré qu’il est possible [traduction] « [d’]obtenir un affidavit dûment signé dans lequel le déclarant avoue sa culpabilité ou admet avoir commis une infraction, mais que cela n’équivaut pas à une confession aux termes du droit sri-lankais (avocat 13 juill. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel, y compris sur les exigences et la marche à suivre pour obtenir un tel affidavit.
Selon l’avocat,
[traduction]
[le] fait d’admettre la perpétration d’une infraction équivaut à une confession. Selon le code de procédure pénale du Sri Lanka, le magistrat peut en tout temps, avant le début d’une enquête ou d’un procès, enregistrer une confession. Cette confession ne prend pas la forme d’un affidavit, mais d’une déclaration enregistrée, lorsqu’il y a lieu de croire qu’elle est faite volontairement. Une fois la déclaration enregistrée, le magistrat inscrira une note au bas du document précisant que la déclaration a été faite volontairement en sa présence et a été lue à l’auteur de la déclaration (avocat 13 juill. 2017).
L’article 127 du code de procédure pénale (Code of Criminal Procedure) du Sri Lanka, qui porte sur le [traduction] « [p]ouvoir d’enregistrer les déclarations et confessions » prévoit ce qui suit :
[traduction]
127.
J’estime que la présente déclaration a été faite volontairement. Elle a été faite en ma présence et durant la présente audience et a été lue par moi au déclarant qui l’a authentifiée, et elle reflète intégralement la déclaration faite par celui-ci.
(signé) A. B.
Magistrat de la Cour du magistrat (Sri Lanka 1979).
Les définitions suivantes figurent à l’article 17 de l’ordonnance de preuve (Evidence Ordinance) :
[traduction]
17.
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur les obligations juridiques, dont celle d’aviser les autorités de la délivrance d’un affidavit dans lequel le déclarant admet avoir commis une infraction. Sans fournir de précisions additionnelles, l’avocat a déclaré que,
[traduction]
[e]n règle générale, les avocats font aussi office de commissaires à l’assermentation et sont habilités à faire prêter serment et à recevoir des affirmations solennelles. Conformément au code de déontologie des avocats du Sri Lanka, les avocats doivent conserver de façon strictement confidentielle tous les renseignements qu’ils ont obtenus de leurs clients. Il y a toutefois certaines exceptions à cette règle, et l’avocat peut divulguer des renseignements confidentiels, notamment lorsque les circonstances donnent lieu à une obligation de divulgation d’ordre public (avocat 13 juill. 2017).
Un chapitre rédigé par Avindra Rodrigo, un avocat d'un cabinet de Colombo appelé F.J. & G. de Saram, qui figure dans un document de 2014 produit par Lex Mundi, un réseau de cabinets d’avocats indépendants situés dans 100 pays, et qui s’intitule In-House Counsel and the Attorney-Client Privilege Global Practice Guide, fait état de ce qui suit :
[traduction]
En vertu du droit sri-lankais, les communications entre les avocats et leurs clients (« communications d’ordre professionnel ») sont protégées par le secret professionnel, sous réserve de certaines restrictions prévues dans la loi. Selon le document intitulé Supreme Court (Conduct and Etiquette for Attorneys-at-Law) Rules of Sri Lanka, les avocats doivent conserver de façon strictement confidentielle tous les renseignements qui leur ont été confiés, de vive voix ou à même des documents, par leurs clients ou en leur nom, concernant toute question liée aux affaires de leurs clients (« information de nature confidentielle ») (Rodrigo 2014, 62).
La même source précise également ce qui suit :
[traduction]
Quant aux restrictions régissant le secret professionnel susmentionné, il est précisé dans les règles de la Cour suprême que, sous réserve de toute loi écrite, un avocat peut divulguer de l’information de nature confidentielle :
Qui plus est, il est prévu dans l’ordonnance de preuve que le secret professionnel de l’avocat ne s’applique pas à :
En pratique, il est admis que certaines circonstances exceptionnelles peuvent justifier la divulgation par un avocat de communications d’ordre professionnel, notamment les suivantes :
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.
Avoca, cabinet d’avocats de Colombo. 13 juillet 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.
Rodrigo, Avindra. 2014. Lex Mundi. « Sri Lanka ». In-House Counsel and the Attorney-Client Privilege Global Practice Guide. [Date de consultation : 14 juill. 2017]
Sri Lanka. 1979. Code of Criminal Procedure. Extraits traduits par le Bureau de la traduction, Services publics et Approvisionnement Canada. [Date de consultation : 17 juill. 2017]
Sri Lanka. 1896. Evidence Ordinance. Extraits traduits par le Bureau de la traduction, Services publics et Approvisionnement Canada. [Date de consultation : 12 juill. 2017]
Sources orales : Deux cabinets d’avocats de Colombo.
Sites Internet, y compris : Blackhall Publishing – Laws of Sri Lanka; ecoi.net; Factiva; Nations Unies – Refworld.