Document #1325806
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Des sources décrivent le Parti nationaliste du Bangladesh (Bangladesh Jatiyatabadi Dal - BNP) comme l’un des principaux partis politiques du Bangladesh et un parti de centre droit (BBC 10 juill. 2012; É.-U. 6 mars 2012). On peut lire sur le site WebInternet officiel du BNP que le parti [traduction] « s’oppose au communisme et au socialisme depuis sa création et prône des politiques favorisant une économie de marché vigoureuse » (BNP 25 déc. 2011). Il y est également écrit que le parti [traduction] « est surtout populaire au pays parmi les gens d’affaires, les militaires et les conservateurs » (ibid.).
En outre, des sources affirment que le parti fait la promotion de l’islam au Bangladesh (ibid.; Jane’s Intelligence Review 12 févr. 2009; Political Parties of the World 2009, 45). D’après Political Parties of the World, le BNP a été porté au pouvoir pour la première fois en 1979 sur le fondement de son engagement à [traduction] « inscrire l’islam dans la constitution et à rechercher la justice sociale plutôt que le socialisme » (ibid.). On peut lire sur le site WebInternet du BNP que [traduction] « le parti croit que l’islam fait partie intégrante de la vie socioculturelle du Bangladesh, et il appuie les principes et les visions culturelles islamiques » (BNP 25 déc. 2011). Le BNP a également formé des alliances avec des partis islamiques du Bangladesh (BBC 10 juill. 2012; PHW 2012, 109, 116; Jane’s Intelligence Review 12 févr. 2009). Le BNP compte parmi ses alliés le Jamaat Islami et l’Islami Oikya Jote (Front islamique pour l’unité) (ibid.; PHW 2012, 109, 116). Par ailleurs, le parti aurait été accusé d’entretenir des liens avec des militants islamistes (Jane’s Intelligence Review 12 févr. 2009; SATP [2012]; BBC 10 juill. 2012). D’après la BBC, la présidente de la Ligue Awami (Awami League - AL), Sheikh Hasina Wajed, a accusé le BNP d’être associé à des [traduction] « groupes islamistes illégaux » qui seraient responsables d’attentats à la bombe commis en 2007 (ibid.). On peut lire dans le Jane's Intelligence Review que, pendant que le BNP était au pouvoir (2001-2006), celui-ci et ses alliés ont été critiqués pour leur [traduction] « appui tacite à des groupes islamistes comme le Jamaat ul-Mujahideen Bangladesh », lequel serait à l’origine d’attentats à la bombe qui ont eu lieu en 2005 (12 févr. 2009). Dans le même ordre d’idées, on peut lire dans le Portail du terrorisme en Asie du Sud (South Asia Terrorism Portal - SATP), un site WebInternet sur des questions de sécurité géré par l’Institut pour le règlement des conflits (Institute for Conflict Management), une ONG de l’Inde (SATP s.d.), que quand le BNP était au pouvoir, [traduction] « le Bangladesh […] était un refuge de choix pour divers groupes islamistes extrémistes et éléments terroristes » (ibid. [2012]).
Le principal adversaire politique du BNP au Bangladesh est l’AL (BBC 10 juill. 2012; BNP 25 déc. 2011; Political Parties of the World 2009, 43). Selon certaines sources, la rivalité entre les deux partis, qui est personnifiée par leurs chefs respectifs - la bégum Khaleda Zia Rahman pour le BNP et Sheikh Hasina pour l’AL -, est ancrée dans la politique du Bangladesh depuis des dizaines d’années (BBC 10 juill. 2012; Political Parties of the World 2009, 43). Après l’élection de 2008, Sheikh Hasina a pris le pouvoir en tant que première ministre du pays, tandis que Khaleda Zia est devenue chef de l’opposition (É.-U. 24 mai 2012, 22; Freedom House 2012).
Le BNP a vu le jour en 1978, sous la direction du général Ziaur (Zia) Rahman, qui était alors président du pays (BNP 25 déc. 2011; Political Parties of the World 2009, 45).
D’après Political Parties of the World, la bégum Khaleda Zia Rahman est à la tête du BNP depuis janvier 1984 (2009, 45). Khaleda Zia est la veuve du général Ziaur, qui a été assassiné en 1981 (PHW 2012, 108; Political Parties of the World 2009, 45). Elle a été première ministre du Bangladesh de 1991 à 1996 et de 2001 à 2006 (BBC 10 juill. 2012; PHW 2012, 109, 113; Political Parties of the World 2009, 43, 45-46). On peut lire dans le Political Handbook of the World (PHW) qu’elle a été réélue présidente du BNP en décembre 2009 (2012, 113).
Selon certaines sources, Tarique Rahman, le fils de Khaleda Zia, est vice-président principal du BNP (PHW 2012, 111, 113; BNP 25 déc. 2011). Des sources signalent également que Tarique Rahman a été désigné cosecrétaire général du BNP (Political Parties of the World 2009, 46) par sa mère en juin 2002 (PHW 2012, 113).
Des sources font état du fait que Mirza Fakhrul Islam Alamgir est secrétaire général intérimaire du parti (The Daily Star 24 mars 2012; BanglaNews24.com 20 juill. 2012; PHW 2012, 113). Le PHW fait observer qu’il occupe cette fonction depuis le décès du secrétaire général qui l’a précédé, Khandaker Delwar Hossain, survenu en mai 2011 (ibid.). Selon des médias, Barkatullah Bulu est cosecrétaire général du BNP (BanglaNews24.com 28 juin 2012; UNB 2 sept. 2012), conjointement avec Amanullah Aman (ibid.). Selima Rahman est vice-présidente du parti (The Daily Star 23 avr. 2012; UNB 23 avr. 2012). Parmi les autres principaux dirigeants du parti nommés dans les sources figurent les brigadiers-généraux à la retraite Hannan Shah et Hafizuddin Ahmed (PHW 2012, 113), ainsi que le Dr Khandaker Mosharraf Hossain (BanglaNews24.com 28 juin 2012).
Des sources signalent que pendant la détention de Khaleda Zia, de 2007 à 2008, le parti s’est scindé en une faction [traduction] « réformiste » et une faction pro-Zia (PHW 2012, 113; Jane’s Intelligence Review 12 févr. 2009; Political Parties of the World 2009, 46). Il est écrit dans le PHW que la faction réformiste réclamait [traduction] « plus de démocratie » au sein du parti (PHW 2012, 113). D’après Political Parties of the World, la faction réformiste souhaitait amoindrir l’influence de la famille Zia au sein du BNP (2009, 46).
On peut lire dans Political Parties of the World que [traduction] « les deux factions semblent avoir fusionné en mai 2008 » (2009, 46). En outre, selon le PHW, il semble que les querelles internes se soient apaisées quand Khaleda Zia a été libérée sous cautionnement en septembre 2008, mais lors des élections la même année, les candidats réformistes ont pour la plupart été écartés (2012, 113). Il est cependant écrit dans le Janes’ Intelligence Review que les querelles à l’intérieur du parti ont [traduction] « miné » l’efficacité de la campagne électorale de 2008 du BNP (12 févr. 2009).
Dans son rapport Freedom in the World 2012, Freedom House fait observer qu’en 2011, [traduction] « le parti a souffert de graves dissensions internes, notamment au sujet de problèmes de succession », mais aucune précision n’est donnée (2012). Selon un rapport annuel d’Odhikar, une ONG bangladaise de défense des droits de la personne, 104 incidents violents sont survenus au sein même du BNP en 2011, lesquels ont fait 3 morts et 1 234 blessés; toutefois, le rapport ne précise pas la nature des conflits (7 janv. 2012, paragr. 133). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.
Le Jatiyatabadi Jubo Dal est l’aile jeunesse du parti (The Daily Star 8 juin 2012; UNB 5 mai 2012). On peut lire dans le Daily Star, un quotidien de Dacca, que le Jatiyatabadi Jubo Dal chapeaute une alliance entre les ailes jeunesse des partis d’opposition, à l’instar du BNP, qui est à la tête des partis d’opposition (8 juin 2012).
Des sources soulignent que le président du Jatiyatabadi Jubo Dal est Syed Moazzem Hossain (ou Hosain) Alal, et son secrétaire général est Saiful Alam Nirob (ou Nirab) (BanglaNews24.com 28 juin 2012; UNB 22 mai 2012). Les autres dirigeants principaux du Jubo Dal sont entre autres Abdus Salam Azad, vice-président principal, Mortazul Karim Badru, cosecrétaire, et AKM Mozammel Huq (ou Haque), secrétaire organisateur (The Daily Star 2 mars 2010; UNB 1er mars 2010). L’agence de presse United News of Bangladesh (UNB) signale également que Mamun Hasan, SM Jahangir, Hamidur Rahman Hamid et Rafiqul Islam Majnu sont des acteurs de premier plan dans les sections de l’aile jeunesse à Dacca (ibid.).
Le BNP compte aussi une aile étudiante, le Jatiyatabadi Chhatra Dal (JCD) (BdNews24.com 18 juin 2012). Selon le portail de nouvelles BanglaNews24.com, le président du JCD est le sultan Salauddin Tuku et son secrétaire général est Amirul Islam Alim (BanglaNews24.com 26 mai 2012). Cependant, on peut lire dans la même source que tous deux étaient détenus en mai 2012, et que c’est Shahidul Islam qui assumait la présidence du JCD par intérim (ibid.). Dans un article du Daily Star, il est écrit qu’Amirul Islam Alim a été incarcéré le 16 mai 2012 à la suite d’accusations d’incendie criminel en lien avec l’incendie d’un véhicule devant le bureau de la première ministre (14 juin 2012). Des sources signalent qu’aussitôt qu’il a été libéré de prison sous cautionnement, en juin 2012, il s’est de nouveau fait arrêter (The Daily Star 14 juin 2012; UNB 12 juin 2012), apparemment en raison de son implication indirecte dans la mort d’un chauffeur d’autobus, survenue au cours d’un autre incident (The Daily Star 14 juin 2012). Selon BanglaNews24.com, parmi les autres dirigeants de l’aile étudiante figurent le vice-président Haider Ali Lelin et le cosecrétaire général Anwarul Haq Royel (ibid.).
D’après quelques médias, de nouveaux dirigeants du comité central du JCD ont été nommés par le BNP en septembre 2012 (The Daily Star 5 sept. 2012; New Age 5 sept. 2012; The Editor 4 sept. 2012). Ces nouveaux dirigeants sont le président Abdul Quader Bhuiyan Jewel, le secrétaire général Habibur Rashid Habib, le vice-président principal Bazlul Karim Chowdhury Abed, le cosecrétaire général SM Obaidul Haque Nasir et le secrétaire organisateur Rajib Ahsan (New Age 5 sept. 2012; The Daily Star 5 sept. 2012). Selon le Daily Star, certaines sources ont fait remarquer que tous ces nouveaux dirigeants n’étaient plus aux études depuis des années (ibid.).
D’après des articles parus dans la presse, une douzaine de membres du JCD ont été blessés en septembre 2012 à l’Université Rajshahi au cours d’affrontements avec la Ligue Chhatra du Bangladesh (Bangladesh Chhatra League) (FE 12 sept. 2012; UNB 11 sept. 2012; BdNews24.com 11 sept. 2012), l’aile étudiante de l’AL (ibid.).
Il existe également un [traduction] « front volontaire » du BNP, le Jatiyatabadi Swechhasebok Dal (UNB 11 nov. 2011; BdNews24.com 18 juin 2012). On peut lire dans l’article du BdNews24.com que le Jatiyatabadi Swechhasebok Dal a décrété une grève d’une demi-journée dans la division Sylhet, région administrative située dans le Nord-Est du Bangladesh, parce que son chef a été jeté en prison à la suite d’une accusation de nature indéterminée, portée par l’épouse d’un dirigeant du JCD (ibid.). La Direction des recherches n’a pu trouver aucune autre source signalant ces événements ni aucun renseignement additionnel concernant le Jatiyatabadi Swechhasebok Dal.
Le BNP a été porté au pouvoir plusieurs fois depuis 1979 (PHW 2012, 108-109; Political Parties of the World 2009, 42-43, 45-46; BNP 25 déc. 2011). Aux élections parlementaires de décembre 2008, le BNP a obtenu 30 sièges (PHW 2012, 113; Bangladesh 27 janv. 2011). D’après le PHW, le BNP a aussi recueilli 33 p. 100 des suffrages (PHW 2012, 113). Le Parlement du Bangladesh compte au total 300 sièges directement élus (BBC 10 juill. 2012; Bangladesh 27 janv. 2011). Une coalition menée par l’AL a obtenu plus de 250 sièges lors de l’élection de 2008 (BBC 10 juill. 2012; Freedom House 2012; PHW 2012, 110; Political Parties of the World 2009, 44).
On peut lire dans Political Parties of the World que le BNP s’est plaint d’irrégularités dans le scrutin électoral de 2008, déclarant que [traduction] « ses partisans s’étaient vu refuser le droit de vote dans des centaines de bureaux de vote » (2009, 46). Cependant, selon certaines sources, des observateurs internationaux et bangladais ont estimé que les élections étaient fiables et transparentes (É.-U. 24 mai 2012, 22; Commonwealth 16 févr. 2009; Nations Unies 11 janv. 2009). Freedom House affirme que Khaleda Zia a accepté les résultats des élections (Freedom House 2012). Des sources signalent également que le BNP a pris part à la plus récente session parlementaire (ibid.; É.-U. 6 mars 2012)
Des sources font remarquer que depuis, le BNP a organisé dans tout le pays plusieurs manifestations contre le gouvernement, dont des boycotts (ibid.; Freedom House 2012) et des mesures de grève (ibid.; Odikhar 7 janv. 2012, paragr. 138-140; PHW 2012, 111). En juin 2011, le BNP a boycotté un vote en faveur d’une modification à la constitution, qui consistait à abolir la pratique voulant qu’un gouvernement provisoire soit nommé pour gérer la transition après des élections (ibid.; Freedom House 2012). D’après le PHW, le BNP et d’autres partis d’opposition ont objecté que la modification [traduction] « avait pour but de permettre au gouvernement de l’AL de demeurer au pouvoir après le prochain scrutin » (ibid.). Freedom House signale en outre que [traduction] « d’autres articles prévus dans la modification prescrivaient que toute critique à l’endroit de la constitution était un acte de sédition, et avaient pour effet d’interdire toute autre modification majeure à la constitution » (2012).
Selon certaines sources, Khaleda Zia s’est fait arrêter en 2007 (PHW 2012, 109; Political Parties of the World 2009, 46; É.-U. 6 mars 2012) pour corruption (ibid.; PHW 2012, 109). Le PHW précise qu’elle a été arrêtée pour [traduction] « corruption et d’autres infractions prétendument commises pendant ses mandats » (ibid.). On peut lire dans Political Parties of the World que d’autres politiciens du BNP ont également fait l’objet d’une enquête (2009, 46). Des sources soulignent que ces événements ont eu lieu alors que l’état d’urgence avait été déclaré par un gouvernement intérimaire sous contrôle militaire, et que pendant la même période, de nombreux personnages publics, dont des politiciens et des anciens ministres, ont dû répondre à des accusations en lien avec la corruption (Political Parties of the World 2009, 43; PHW 2012, 109). Sheikh Hasina, présidente de l’AL et ancienne première ministre, a aussi été arrêtée dans ces circonstances en juillet 2007 (ibid.; É.-U. 6 mars 2012). Khaleda Zia a été libérée sous cautionnement en septembre 2008 (PHW 2012, 110; Political Parties of the World 2009, 46). Khaleda Zia et Sheikh Hasina ont toutes deux été autorisées à se porter candidates aux élections de 2008 (É.-U. 6 mars 2012; PHW 2012, 110).
Tarique Rahman a été détenu de 2007 à 2008 pour corruption (ibid., 109, 111; Political Parties of the World 2009, 46). Des sources soulignent qu’il s’est fait arrêter sous l’autorité du gouvernement militaire qui était au pouvoir à l’époque (PHW 2012, 109; The Guardian 8 mars 2007). Il est écrit dans Political Parties of the World qu’il a obtenu une libération sous cautionnement en septembre 2008 afin de recevoir des traitements médicaux au Royaume-Uni, à la condition qu’il démissionne de ses fonctions de cosecrétaire général du BNP (2009, 46). Des sources signalent qu’il est en exil depuis 2008 (PHW 2012, 111; The Daily Star 9 sept. 2011). D’après certaines sources, Tarique Rahman affirme avoir été torturé pendant sa détention (ibid.; Political Parties of the World 2009, 46). On peut lire dans le PHW que Tarique Rahman a été [traduction] « l’une des principales cibles de la Commission anticorruption du Bangladesh [Bangladesh’s Anti-Corruption Commission] » et qu’en juillet 2010, au moins 14 accusations au criminel pesaient contre lui, notamment pour blanchiment et détournement de fonds (PHW 2012, 111). Le PHW fait cependant observer que,
[traduction]
bien que [Tarique] Rahman ait souvent été considéré comme l’un des politiciens les plus corrompus pendant le dernier mandat de Khaleda Zia, il est difficile d’établir le bien-fondé de cette allégation, étant donné que les gouvernements de Khaleda Zia et de Sheikh Hasina qui se sont succédé ont pris l’habitude d’intenter des poursuites criminelles contre le parti adverse lorsqu’ils sont au pouvoir (ibid.).
Dans son Rapport 2011, Amnesty International (AI) déclare qu’en 2010, plus de 1 500 sympathisants de l’opposition ont été détenus, souvent de manière arbitraire, pour avoir participé à des rassemblements ou des manifestations, et que la plupart ont été remis en liberté sans inculpation (2011). AI a aussi signalé que plus de 200 personnes, dont [version française d’AI] « 20 membres éminents » du BNP, ont été arrêtées et détenues en juin 2010 pour avoir participé à une grève générale lancée à l’appel de ce parti (2011).
D’après UNB, Saiful Alam Nirob, ainsi que Mirza Abbas et Gayeshwar Chandra Roy, respectivement ex-président et ex-secrétaire général du Jubo Dal, faisaient partie des hommes politiques du BNP qui étaient détenus en mai 2012 (22 mai 2012). Des sources signalent également que Moazzem Hossain Alal et Saiful Alam Nirob ont été accusés en lien avec des bombes qui ont explosé au cours d’une grève à Dacca le 29 avril 2012 (BdNews24.com 31 mai 2012; UNB 5 mai 2012). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur les derniers événements relatifs à cette affaire.
Des sources précisent que les poursuites sont parfois motivées par des raisons politiques; d’ailleurs, les poursuites contre des membres de l’AL pour corruption ont été retirées, tandis que celles contre des membres du BNP ont été maintenues (Freedom House 2012; AHRC 19 févr. 2009). La Commission des droits de la personne de l’Asie (Asian Human Rights Commission - AHRC) fait également observer que des poursuites intentées contre des membres du BNP ont été retirées pendant son dernier mandat au pouvoir (ibid.). On peut lire dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2011 du Département d’État des États-Unis que les autorités ont aussi fait obstacle à des poursuites contre des partisans de l’AL qui avaient prétendument pris part à des actes de violence contre des partisans du BNP (É.-U. 24 mai 2012, 8-9). Par exemple, des sources signalent qu’en octobre 2010, Sanaullah Noor Babu, un représentant local du BNP, a été battu à mort lors d’une attaque contre des manifestants du BNP perpétrée par des partisans de l’AL (ibid.; The Daily Star 21 nov. 2011). Il est écrit dans les Country Reports 2011 qu’un représentant de l’AL aurait dit aux suspects dans cette affaire qu’ils n’avaient [traduction] « "aucune raison de s’inquiéter" » (É.-U. 24 mai 2012, 8-9). Dans le même ordre d’idées, on peut lire dans un article du Daily Star qu’un policier a déclaré que le parti au pouvoir s’efforçait de faire libérer les suspects (The Daily Star 21 nov. 2011). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a pu trouver aucune information récente sur cette affaire.
Des sources font état du fait que le gouvernement du Bangladesh a instauré un tribunal ayant pour mandat de juger les présumés crimes de guerre remontant jusqu’à la guerre d’indépendance du Bangladesh contre le Pakistan, en 1971 (BdNews24.com 30 juill. 2012; BBC 11 janv. 2012; AP 28 mai 2012). Cependant, d’après l’agence Associated Press (AP), certains dirigeants de l’opposition ont affirmé que les [traduction] « accusations sont motivées par des intérêts politiques » (ibid.), et Human Rights Watch estime que le tribunal ne respecte pas les normes internationales (18 mai 2011). Deux dirigeants du BNP font l’objet de poursuites devant ce tribunal (BBC 11 janv. 2012; BdNews24.com 30 juill. 2012).
Selon certaines sources, le gouvernement a tenté d’interdire les voyages à l’étranger à certains dirigeants de l’opposition, dont des membres du BNP (BdNews24.com 26 août 2012; É.-U. 24 mai 2012, 17). Il est écrit dans les Country Reports 2011 que cette interdiction de voyager visait des personnes soupçonnées de crimes de guerre, et que [traduction] « ces suspects n’ont pas perdu leur passeport, mais que les autorités de l’immigration à l’aéroport de Dacca ont parfois empêché des représentants de l’opposition membres du BNP et du Jamaat-e-Islami de quitter le pays » (ibid.). On peut également lire dans la même source que dans un cas, un des principaux dirigeants du BNP s’est vu interdire de voyager pour des raisons médicales, malgré une ordonnance de la cour (ibid.).
Des sources font état du fait que Khaleda Zia, présidente du BNP, a été expulsée du logement dans lequel elle vivait (AI 30 nov. 2010) en novembre 2010 (PHW 2012, 111). D’après AI, Khaleda Zia a vécu pendant près de 40 ans dans la maison, qu’elle avait louée auprès du gouvernement après l’assassinat de son époux en 1981, mais le gouvernement de l’AL a déclaré son bail illégal après être arrivé au pouvoir en 2009 (AI 30 nov. 2010). Des sources signalent que l’expulsion a été à l’origine de manifestations et de grèves menées par le BNP (ibid.; PHW 2012, 111). Le PHW souligne que les grèves et les manifestations [traduction] « ont mené à des affrontements entre les partisans du BNP et ceux de l’AL » (ibid.). Selon certaines sources, le BNP a affirmé que des milliers de partisans ont été arrêtés en amont de la grève générale d’une journée lancée à l’appel de ce parti, afin de protester contre l’expulsion de Khaleda Zia (The Guardian 30 nov. 2010; AI 30 nov. 2010; BBC 30 nov. 2010).
Des sources font état de disparitions de personnalités associées au BNP (É.-U. 24 mai 2012, 4-5; AHRC 20 avr. 2012; Human Rights Watch 27 avr. 2012; AI 24 avr. 2012). Le 17 avril 2012, Elias (ou Ilias) Ali, secrétaire du BNP pour la division Sylhet, dans le Nord-Est du Bangladesh, a été porté disparu (Human Rights Watch 27 avr. 2012; AI 24 avr. 2012). D’après certaines sources, Mohammad Chowdhury Alam, un avocat de Dacca associé au BNP, a disparu en juin 2010 (Odhikar s.d.; É.-U. 24 mai 2012, 5), et il manquait toujours à l’appel à la fin de 2011 (ibid.). Des sources signalent que certaines disparitions seraient attribuables aux forces de sécurité (ibid., 4-5; AHRC 20 avr. 2012; Odhikar s.d.).
Des sources soulignent que la violence politique est courante au Bangladesh (Freedom House 2012; Odhikar 7 janv. 2012, paragr. 132). Odikhar fait observer que la violence politique s’est intensifiée depuis que l’AL a pris le pouvoir en 2009, surtout entre les deux principaux partis politiques ainsi qu’à l’intérieur même des partis, en raison des conflits internes (ibid.). Odhikar affirme que, d’après ce qui a été signalé, 135 personnes ont été tuées et 11 532 autres ont été blessées en raison de la violence politique de janvier à décembre 2011 (ibid., paragr. 133). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information allant en ce sens.
D’après les Country Reports 2011, les partisans de l’opposition seraient la cible d’attaques et de harcèlement aux mains de partisans du gouvernement (É.-U. 24 mai 2012, 4). Freedom House signale que [traduction] « le harcèlement envers l’opposition est devenu plus répandu en 2011, sous diverses formes; entre autres, des accusations ont été portées contre des membres en vue du BNP, et des restrictions ont été imposées sur des activités politiques, notamment les rassemblements et les manifestations » (2012).
Des sources se disent préoccupées par le fait que les forces de sécurité ont recours à la force abusive contre des partisans de l’opposition, dont des membres et des partisans du BNP (É.-U. 24 mai 2012, 5-6; Human Rights Watch 27 avr. 2012). Human Rights Watch, notamment, a exprimé son inquiétude par rapport au [traduction] « recours manifeste à une force excessive par les forces de sécurité » lors d’une grève générale décrétée par le BNP pour protester contre la disparition d’Elias Ali, au cours de laquelle deux manifestants ont été tués et des milliers d’autres auraient été blessés (27 avr. 2012). Des sources précisent que des policiers ont frappé [traduction] « brutalement » le député du BNP Zainul Abdin Farroque pendant qu’il conduisait une marche près du parlement en juillet 2011 (É.-U. 24 mai 2012, 6; The Daily Star 7 juill. 2011). D’après AI, les forces de sécurité ont recouru à la [version française d’AI] « force de manière excessive » dans plusieurs villes, contre des manifestants pacifiques qui s’étaient rassemblés pour protester contre l’expulsion de Khaleda Zia, et plus de 100 personnes auraient été blessées (30 nov. 2010).
On peut lire dans les Country Reports 2011 [traduction] « [qu’] un nombre important » de professeurs de l’Université de Dacca, dont certains sont ouvertement associés au BNP, ont été congédiés ou envoyés en congé prolongé depuis que l’AL a été portée au pouvoir en 2009, mais qu’il n’a pas été clairement établi si ces professeurs ont été ciblés en raison de leurs affiliations politiques (É.-U. 24 mai 2012, 15). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.
Amnesty International (AI). 24 avril 2012. « Bangladesh: Authorities Must Account for Deaths Amid Spate of Disappearances ».
_____. 2011. « Bangladesh ». Amnesty International Report 2011: The State of the World's Human Rights.
_____. 30 novembre 2010. « Bangladesh Police Crack Down on Peaceful Protesters ».
Asian Human Rights Commission (AHRC). 20 avril 2012. « Bangladesh: Disappearance Will Never Stop Unless Impunity Is Ended ».
_____. 19 février 2009. « Bangladesh: Clear Government Policy Is Needed to End Fabrication of Charges and Politically Motivated Prosecutions ».
Associated Press (AP). 28 mai 2012. « Bangladesh Islamic Party Leaders Indicted on War Crimes Charges ».
Bangladesh. 27 janvier 2011. Election Commission. « Total Seats Won by Political Parties (Unofficial) ».
Bangladesh Nationalist Party (BNP). 25 décembre 2011. « Bangladesh Nationalist Party (BNP) ».
BanglaNews24.com. 20 juillet 2012. « "Govt to Be Dragged Down After Eid" ».
_____. 28 juin 2012. « Leaders’ Jail Can’t Stop Movement: Mosharraf ».
_____. 26 mai 2012. « Tuku, Alim Being Tortured: Chhatra Dal ».
BdNews24.com. 11 septembre 2012. « 11 JCD Men Injured in RU BCL Attack ».
_____. 26 août 2012. « No Overseas Travel Bar on Fakhrul: HC ».
_____. 30 juillet 2012. « No Foreign Lawyers Can Fight Cases in Tribunals ».
_____. 18 juin 2012. « Swechhasebok Dal Calls Strike in Sylhet for Tuesday ».
_____. 31 mai 2012. « Fakhrul, Others Charged in Court ».
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