Document #1325448
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur le groupe ethnique Shekha. Cependant, l’information qui suit au sujet de la zone Sheka et des groupes ethniques Shekacho et Sheko peut s’avérer utile.
Selon le gouvernement de l’Éthiopie, le pays est divisé en quatre régions administratives, également appelées zones, et qui comprennent la zone Sheka (Éthiopie s.d.a). Selon le Mouvement pour l’apprentissage de l’écologie et l’action communautaire (Movement for Ecological Learning and Community Action – MELCA), une association éthiopienne constituée de membres œuvrant en faveur [traduction] « [d’un] écosystème sain, d’une culture vibrante et de l’amélioration de la vie des communautés en Éthiopie » (MELCA s.d.b), la zone Sheka est située dans la Région des nations, des nationalités et des peuples du Sud (Southern Nations, Nationalities and Peoples Region – SNNP) (ibid. s.d.a). Le site Internet de la région SNNP explique que cette région est située dans le Sud-Ouest du pays (Éthiopie s.d.a, 1). Le Bureau régional de la santé nationale pour la région SNNP (SNNP Regional State Health Bureau) fait remarquer qu’il s’agit de la troisième région administrative en importance en Éthiopie et de [traduction] « la région la plus diversifiée du pays pour ce qui est des langues, des cultures et des groupes ethniques » (ibid. s.d.b). Selon le recensement de 2007 de l’Éthiopie, la région SNNP est constituée de quelque 14,9 millions de personnes (ibid. 2007, 82). D’après le Bureau régional de la santé nationale pour la région SNNP, la région rassemble environ 20 p. 100 de la population du pays (ibid. s.d.b). L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) précise que le groupe Shekacho [Shekecho] est le plus important groupe ethnique de la zone Sheka, qu’il représente 34,7 p. 100 de sa population, alors que les Sheko, un autre groupe ethnique de la région, représentent 5 p. 100 de sa population (Nations Unies sept. 2012).
Selon les données du recensement de 2007 de l’Éthiopie, parmi la population totale du pays, 77 561 personnes s’identifiaient comme appartenant au groupe Shekacho et 37 576 comme appartenant au groupe Sheko (Éthiopie 2007, 73). Il ressort de la même source que la majorité des Shekacho (68 768 personnes) et des Sheko (34 445 personnes) vivent en milieu rural (ibid.). La région SNNP comptait 65 463 Shekacho (7 704 en milieu urbain et 57 759 en milieu rural) et 36 527 Sheko (2 937 en milieu urbain et 33 590 en milieu rural) (ibid., 83). La même source précise que 21 personnes parlent le shekacho dans la région Somali (ibid., 98), et que 67 573 personnes parlent cette langue dans la région SNNP (ibid., 101).
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les liens éventuels entre les groupes ethniques Shekacho et Sheko et la région du bassin de l’Ogaden, la région Somali ou l’ONLF. Cependant, l’information qui suit peut s’avérer utile.
L’Inter Press Service (IPS) signale que le bassin de l’Ogaden est situé dans le Sud-Est de l’Éthiopie, dans l’État régional Somali (Somali National Regional State – SNRS), et que de 8 à 10 millions de Somalis de souche y vivent (IPS 23 févr. 2014). L’Institut de la vallée du Rift (Rift Valley Institute – RVI), une organisation indépendante sans but lucratif œuvrant dans sept pays d’Afrique en vue de [traduction] « diffuser des connaissances utiles sur la région et sur ses différentes communautés » (RVI s.d.), précise que la région de l’Ogaden renvoie à toute la partie de l’Éthiopie habitée par des Somalis de souche (ibid. 2014, 12). Selon le recensement de 2007, la population de la région Somali était de 4 445 219 personnes, parmi lesquelles 4 320 478 s’identifiaient comme des Somalis de souche, 26 comme des Shekachos et 10 comme des Shekos (Éthiopie 2007, 80). Aucun groupe ethnique ne porte le nom « Ogaden » dans le recensement de 2007 (ibid., 73-74).
Dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2014 publiés par le Département d’État des États-Unis, il est expliqué que l’ONLF est un [traduction] « groupe séparatiste violent et fragmenté fondé sur l’origine ethnique, actif dans la région Somali » de l’Éthiopie (É.-U. 25 juin 2015, 2). Human Rights Watch signale que le gouvernement de l’Éthiopie considère l’ONLF comme une organisation terroriste (Human Rights Watch 25 mars 2014). Des sources font observer que l’ONLF lutte en faveur de l’autonomie gouvernementale (ibid.; IPS 23 févr. 2014; CFR 1er nov. 2007) des Somalis de souche vivant dans la région de l’Ogaden (ibid.; IPS 23 févr. 2014). Human Rights Watch signale que l’ONLF [traduction] « était à l’origine un parti politique, mais qu’il a lancé une insurrection armée de faible intensité dans la région Somali de l’Éthiopie, en réaction à ce qu’il percevait comme le manquement du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien [Ethiopian People’s Revolutionary Democratic Front– EPRDF, le parti au pouvoir] de respecter l’autonomie régionale » (Human Rights Watch 25 mars 2014). La même source précise que l’ONLF a obtenu le contrôle de la région Somali en 1992, mais que le fait que le groupe militait ouvertement en faveur de la sécession de la région Somali [traduction] « a entraîné son expulsion du gouvernement en 1994 » (ibid. 3 juill. 2007).
Des sources signalent que le conflit entre le gouvernement de l’Éthiopie et l’ONLF persiste depuis 20 ans (RVI 2014; IPS 23 févr. 2014). Il ressort des Country Reports 2014 que, en 2014, [traduction] « des combats sporadiques continuaient d’éclater entre les forces gouvernementales – principalement des milices régionales appuyées par le gouvernement – et des éléments de l’ONLF » et que l’ONLF avait commis des « violations » en 2014 (É.-U. 25 juin 2015, 2). L’IPS précise que [traduction] « les cas relevés d’expulsions forcées et de violations des droits de la personne aux environs de champs de pétrole et de gaz [dans la région de l’Ogaden] créent une nouvelle vague de doléances à l’endroit du gouvernement au sein des communautés locales » (IPS 23 févr. 2014). Sans donner de détails, la même source fait observer que le gouvernement de l’Éthiopie a frappé le bassin de l’Ogaden d’un embargo qui a [traduction] « gravement » isolé la population de la région des « gains réalisés par l’Éthiopie grâce au développement » et qui a rendu plus difficile l’accès à la région pour les organismes d’aide humanitaire (ibid.).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.
Council on Foreign Relations (CFR). 1er novembre 2007. Rebecca Bloom et Eben Kaplan. « Ogaden National Liberation Front (ONLF) ».
États-Unis (É.-U.). 25 juin 2015. Department of State. « Ethiopia ». Country Reports on Human Rights Practices for 2014.
Éthiopie. 2007. Central Statistical Agency. 2007 Population and Housing Census of Ethiopia: Statistical Report at Country Level.
_____. S.d.a. Southern Nations Nationalities and Peoples Regional State. « Basic Facts About SNNP Region ».
_____. S.d.b. Southern Nations Nationalities and Peoples Regional State Health Bureau. « SNNP Region Overview ».
Human Rights Watch. 25 mars 2014. « They Know Everything We Do »: Telecom and Internet Surveillance in Ethiopia.
_____. 3 juillet 2007. « Ethiopia: Crackdown in East Punishes Civilians ».
Inter Press Service (IPS). 23 février 2014. Ed McKenna. « Humanitarian Crisis for Ogaden Living near Ethiopia’s Oil Fields ».
Movement for Ecological Learning and Community Action (MELCA). S.d.a. « Sheka Project Area (in SNNPR) ».
_____. S.d.b. « About Us ».
Nations Unies. Septembre 2012. Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). « Sheka Forest ».
Rift Valley Institute (RVI). 2014. Tobias Hagmann. Talking Peace in the Ogaden: The Search for an End to Conflict in the Somali Regional State in Ethiopia.
_____. S.d. « Aims of the Institute ».
Sources orales : membre honoraire, School of Social and Political Science, University of Edinburgh; professeur agrégé, Department of Society and Globalisation, Roskilde University.
Sites Internet, y compris : Africa Confidential; Africa Files; All Africa; Amnesty International; États-Unis – Central Intelligence Agency; Éthiopie – Central Statistics Agency; Factiva; Freedom House; International Crisis Group; IRIN; The Jamestown Foundation; Jane’s Intelligence Review; Minorities at Risk; Nations Unies – Refworld; Nazret.com; Ogaden National Liberation Front; Ogaden News Agency; Unrepresented Nations and Peoples Organization.