Movement for the Actualisation of the Sovereign State of Biafra (MASSOB) [NGA35938.E]

Le Mouvement pour l'actualisation de l'État souverain du Biafra (Movement for the Actualisation of the Sovereign State of Biafra - MASSOB) préconise l'indépendance de l'État du Biafra (AFP 2 déc. 2000). Le mouvement est dirigé par Ralph Uwazurike, avocat de 41 ans (Dawn 29 mai 2000). Le Biafra est l'État sécessionniste établi en 1967 dans le sud-est du Nigéria par le groupe ethnique ibo durant la guerre civile triennale du Nigéria (Post Express 12 mai 2000). Les dirigeants [traduction] « ont capitulé en janvier 1970 après la victoire du gouvernement fédéral qui faisait suite à une guerre civile prolongée de trente mois au cours de laquelle plus d'un million de personnes seraient mortes » ( Dawn 29 mai 2000).

Le MASSOB aurait eu l'intention de déclarer l'indépendance de l'État du Biafra le 27 mai 2000 (Post Express 12 mai 2000; ibid. 20 avr. 2000). Selon Dawn, M. Uwazurike affirme qu'un [traduction] « nouveau Biafra » s'impose en raison des [traduction] « assassinats non provoqués et organisés de notre peuple [...] au Nigéria » ( Dawn 29 mai 2000). Il ajoute

[traduction]
« [qu'il] y a trente-trois ans est né le besoin de sauver notre peuple de l'annihilation totale, cependant nos tentatives à cet égard ne se sont pas concrétisées; au contraire, nous avons perdu plus d'un million d'Ibos ce faisant. Aujourd'hui, les Ibos sont confrontés à une situation similaire et les assassinats non provoqués et organisés de notre peuple perdurent au Nigéria. [...] Ni les menaces, ni l'intimidation, ni les tactiques visant à diviser pour régner n'affaibliront notre détermination [...]. Même si certains Ibos sont réticents envers l'actualisation du "nouveau Biafra", la mort de plus d'un million d'Ibos pour cette cause n'aura pas été vaine. [...] Il existe une différence entre demander l'indépendance et renverser un gouvernement. L'indépendance sous-entend une négociation, nous négocions l'indépendance » ( ibid.).

Toutefois, Ohanaeze Ndigbo, groupe de coordination regroupant toutes les organisations ibos du Nigéria, et Odumegwu Ojukwu, qui a mené la lutte sécessionniste de 1967, n'appuient pas les activités du MASSOB et se sont dissociés du mouvement (AFP 2 déc. 2000; Post Express 12 mai 2000; Dawn 29 mai 2000). Dans une lettre adressée à l'inspecteur général de police et conseiller de la sécurité nationale, le chef Ben Nwabueze, secrétaire général d'Ohanaeze, a dénoncé le MASSOB et son dirigeant; il aurait déclaré que

[traduction]
par la présente, l'Ohanaeze dénonce catégoriquement l'appel à la résurgence du Biafra et tout projet à cette fin provenant d'Ibos s'appelant le MASSOB et se dissocie complètement de ceux-ci [...]. [N]ous sommes résolument en faveur d'un seul Nigéria indivisible et, par conséquent, entièrement opposés à la sécession (Post Express 12 mai 2000).

Le chef Ralph Uwazurike et d'autres membres du MASSOB ont été arrêtés à plusieurs reprises (ibid. 20 avr. 2000; Vanguard 29 août 2000; The News 21 sept. 2000). Le 24 mai 2000, 54 personnes ont été arrêtées [traduction] « pour avoir hissé un drapeau biafrais à Aba, acte considéré comme une tentative de renversement du gouvernement fédéral » ( Vanguard 29 août 2000; The News 21 sept. 2000). Onze autres personnes ont été arrêtées dans l'Abia, sous des chefs d'accusation [traduction] « [d']attroupement illégal » et [traduction] « [d']acte délictueux grave » ( Vanguard 29 août 2000). Si elles sont condamnées, ces personnes accusées seront passibles d'une peine d'emprisonnement d'un an pour attroupement illégal et de l'emprisonnement à perpétuité pour acte délictueux grave contre la sûreté de l'État (ibid.). Il semble que M. Uwazurike ait échappé de justesse à la mort à Lagos lorsque des [traduction] « hommes armés non identifiés ont attaqué sa voiture lorsqu'il était sur l'autoroute Oshodi-Apapa » ( PM News 18 mai 2000). M. Uwazurike a été arrêté à Lomé, au Togo, au cours du 36e sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA); il s'y serait rendu afin de présenter au monde la cause de l'actualisation du Biafra (Vanguard 17 juill. 2000; ibid. 12 juill. 2000). Il aurait ajouté que 2 000 membres du MASSOB étaient actuellement détenus sans raison et sans procès au Nigéria (ibid.).

Selon le Vanguard du 29 août 2000, le juge de paix d'Umahia, en raison d'un manque de compétence, a rejeté les accusations d'actes délictueux graves contre la sûreté de l'État dont faisaient l'objet certains membres du MASSOB et a accordé la mise en liberté sous caution à 54 autres membres. Toutefois, en octobre 2000, le MASSOB prétendait que 20 de ses membres étaient encore détenus à la Direction de la police de l'État d'Anambra (Vanguard 2 oct. 2000).

L'Agence France-Presse (AFP) signale que des agents de sécurité ont saccagé la demeure de M. Uwazurike au début de décembre 2000 (AFP 2 déc. 2000). Des agents de sécurité ont aussi pillé un hôtel et [traduction] « tiré sur plusieurs automobiles, de même que dans des foules, en tentant de le trouver » ( ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références


Agence France-Presse (AFP). 2 décembre 2000. « Several Dead in Raid on Southeast Nigerian Town ». (NEXIS)

Dawn [Karachi]. 29 mai 2000. Toye Olori. « Igbos Resurrect Biafra Secessionist Bid ». (NEXIS)

The News [Lagos]. 21 septembre 2000. Uba Aham. « Nigeria: On Trial for Biafra ». (Africa News/NEXIS)

P.M. News [Lagos]. 18 mai 2000. Ben Eguzozie. « Nigeria: Gunmen Attack MASSOB Leader ». (Africa News/NEXIS)

Post Express [Lagos]. 12 mai 2000. Philip Nwosu. « Nigeria: Ohanaeze Declares Biafra Dead ... Disowns MASSOB ». (Africa News/NEXIS)

_____. 20 avril 2000. Onuoha Ukeh et Okechukwu Nwokem. « Nigeria: MASSOB Leader, 50 Others Arrested ». (Africa News/NEXIS)

Vanguard [Lagos]. 2 octobre 2000. Emeka Mamah. « MASSOB Flays Continued Detention of 20 Members ». (Africa News/NEXIS).

_____. 29 août 2000. « 54 MASSOB Detainees ». (Africa News/NEXIS)

_____. 17 juillet 2000. Ikechukwu Eze. « Nigeria: MASSOB Leader to Face Trial in Togo ». (Africa News/NEXIS)

_____. 12 juillet 2000. Ikechukwy Eze et Theophane Pativnvoh. « MASSOB Leader Arrested at OAU Summit, Lome ». (Africa News/NEXIS)

Associated documents